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Véganisme abolitionniste - Page 8

  • De la violence comme « divertissement » (Gary Francione)

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    Grand Theft Auto 5, jeu interactif consistant à participer à toutes sortes de violences cybernétiques contre les humains, y compris l’homicide, la torture et le viol (ou peut-être s’agit-il « juste » de cannibalisme), mais également contre les non-humains, est apparemment devenu le produit de divertissement qui s’est vendu le plus rapidement de tous les temps.
     
    Quand j’ai émis un commentaire critique sur Facebook, toute une horde de joueurs est devenue furieuse à la simple suggestion que ce type de « jeux » nous encourageait à devenir insensibles à la violence. Ils insistaient sur le fait qu’on arrive à séparer le « jeu » de la réalité.
     
    Les images violentes qui sont pour nous synonymes de « divertissement » pourraient ne pas pousser directement les gens à agir de façon différente, mais elles provoquent, sans aucun doute, un durcissement de la société ; elles déforment notre perception morale. Elles transforment ces images violentes en quelque chose qui ne nous repousse plus. Et cela est incontestablement significatif.
     
    Vous voulez savoir pourquoi tant de « bonnes » personnes aux Etats-Unis ne se sont pas opposées à l’esclavage lié à la race ? Une des raisons en est qu’elles étaient entourées de nombreuses autres personnes qui soutenaient cette institution et considéraient « normal » le fait de posséder des Africains. Elles étaient insensibles à la violence de l’esclavage parce que cette violence les entourait. Elle ne les repoussait pas car elle faisait partie de la réalité morale qu’ils percevaient. Lorsque nous sommes cernés par une culture de violence et que nous nous y complaisons, nous devenons pareillement insensibles à la violence. Refuser de l’admettre est plus qu’absurde. Et c’est pour cela qu’au lieu de nous interposer et de venir en aide lorsque survient un incident violent dans la rue, nous restons là à ne rien faire, tout en filmant l’événement sur nos Smartphones.
     
    Il y a des années, feu la féministe Andrea Dworkin affirmait que la pornographie violente engendrait des agressions sexuelles contre les femmes. Qu’elle ait raison ou non à propos d’un quelconque lien causal n’est pas le sujet. Même si le fait d’érotiser la violence contre les femmes ne peut être mis directement en relation avec l’agression sexuelle d’une femme précise, ce type de « divertissement » nous rend nécessairement, en tant que société, plus insensibles à la violence envers les femmes. Et c’est peut-être cela qui cause l’épidémie de violence contre les femmes qui existe de nos jours.
     
    Alors, pouvons-nous séparer dans un sens le « divertissement » de la réalité ? Bien sûr. Mais pouvons-nous nier pour autant que le fait de considérer comme un « divertissement » l’imagerie violente impliquant des humains et des non-humains nous rend moralement insensibles ? Non, nous ne le pouvons pas. Et cela met la bonne foi à rude épreuve que de prétendre le contraire.
     
    Je suis d’accord avec ceux qui disent que nos divertissements ont toujours été violents. Mais il est absurde d’affirmer qu’il n’y a pas de différence qualitative entre le Dracula de Bela Lugosi et des films comme Saw et Hostel, ou encore les jeux vidéo comprenant une violence extrême et « participative » contre des humains et des animaux.
     
    Une des choses qui motivait l’opposition à la guerre du Viêt-Nam était les images d’enfants brûlés par le napalm. Après le Viêt-Nam, les reporters étaient « enfouis » pour éviter qu’ils continuent à diffuser ce genre d’images. Mais cela n’a plus d’importance de toute façon. Nous avons tellement l’habitude de voir des choses qui font que le napalm ressemble à une vraie partie de plaisir, que l’image d’un enfant en train d’en souffrir vraiment pourrait nous déranger, mais ne possède plus la force émotionnelle qu’elle avait à une époque et n’arrive plus à nous donner envie d’élever nos voix pour protester durablement.
     
    Comprenez bien que je ne suis pas en train de soutenir la censure de films, de jeux vidéo ou de toute autre chose par le gouvernement. Les gouvernements ont de mauvais antécédents en la matière. Et je ne conteste pas que nous soyons en mesure, à un certain niveau, de séparer le « divertissement » de la réalité, en ce que ceux qui trouvent la violence divertissante ne s’engagent pas tous dans la violence.
     
    En revanche, je suis pour le fait de nous demander pourquoi nous trouvons que les images d’extrême violence contre les humains et les non-humains ne sont pas repoussantes, et pourquoi nous les considérons, en effet, divertissantes.
     
    ****
     
    Si vous n’êtes pas végan, devenez-le s’il vous plaît. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients. Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
     
    Et ne vous faites jamais avoir par cette idée insensée que nous devrions soutenir l’« exploitation heureuse » afin que les gens deviennent végans. C’est le contraire : l’industrie tout entière de l’ « exploitation heureuse » n’a qu’un seul but : faire en sorte que le public soit encore plus à l’aise avec l’exploitation animale.


    Gary L. Francione
    Professeur, Rutgers University
    ©2013 Gary L. Francione
     
  • Les vendus

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    Toutes les associations qui font la promotion des campagnes de bien-être (qui consistent à "améliorer" l'esclavage des animaux et non à l'abolir) au détriment du véganisme éthique (qui prône l'abolition de l'exploitation animale ici et maintenant) marchent nécessairement main dans la main avec les bourreaux, que ce soit en pensée ou dans les actes.

    Si demain Monoprix, par exemple, répond aux suppliques de L214 qui lui demande de ne plus utiliser d'oeufs de batterie, gageons que L214 félicitera Monoprix.

    Or Monoprix devra-t-il être félicité ?

    Non, car il utilisera toujours des oeufs, même si issus de l'"exploitation heureuse" (oxymore).

    Ce qui a lieu aujourd'hui aux USA (partenariats obscènes entre exploiteurs "humains" des animaux et associations animalistes, distribution de prix, etc.) arrivera demain chez nous.

    Mais je laisse la parole à Gary Francione.

    Méryl Pinque

    ***

    Les réformes de bien-être animal, l’« exploitation heureuse » et le spécisme

    Le problème : le traitement différent des humains et des non-humains

    Je maintiens que si nous ne pouvons justifier moralement l’exploitation des animaux, alors nous ne devons pas nous faire les avocats d’une exploitation (soi-disant) plus « humaine » ou « heureuse ».

    Certaines des raisons qui me conduisent à cette conviction sont d’un ordre plus pratique.

    Par exemple, je ne pense pas que les réformes de bien-être, qui sont l’objet des campagnes welfaristes lancées par les grandes associations, fournissent la moindre protection significative aux animaux nonhumains. Si l’on prend l’exemple des poules pondeuses, je pense que la différence entre une cage de batterie traditionnelle et une cage « enrichie » équivaut à la différence qu’il y a entre la « torture » tout court et la « torture un poil moins dure » — au mieux. La mise en œuvre de ces « réformes », telles qu’elles sont, advient après une très longue période de temps, voire jamais. Et il se rencontre toujours des problèmes pour appliquer ces « réformes » et s’assurer qu’elles sont bien mises en œuvre.

    En outre j’estime que la plupart d’entre elles verraient le jour de toute façon car elles cherchent à modifier des pratiques économiquement inefficaces (par exemple l’étourdissement électrique des poulets, délaissé au profit de l’étourdissement par atmosphère contrôlée ; l’élimination des box pour l’élevage des veaux de batterie au profit de petites unités sociales), ou, dans la mesure où elles augmentent les coûts de production, elles changent si peu de choses que l’industrie, au final, réalise des bénéfices (exemple des cages de batterie « améliorées »).

    Les associations qui soutiennent les réformes de bien-être n’aident pas les animaux en présentant les produits soi-disant issus d’ « un plus grand bien-être » comme moralement acceptables et résultant d’une exploitation plus « compassionnelle ». Bien au contraire : cela a pour effet d’encourager les gens qui s’interrogent sur la légitimité qu’il y a à consommer les animaux à continuer de les consommer, au lieu de les amener à se concentrer sur le véganisme comme éthique de base et comme seule réponse claire — que ce soit aussi bien à l’échelle individuelle que sociale — au problème de l’exploitation animale. Par conséquent, poursuivre les réformes de bien-être a un effet contre-productif sur l’avancée du véganisme.

    Dans cet article, je débattrai de certains de ces problèmes pratiques, mais je le ferai dans le contexte d’une exploration plus théorique afin de rejeter les réformes de bien-être — que je considère comme les manifestations d’un spécisme inhérent à l’approche welfariste.

    Bien que les viols se produisent à une fréquence alarmante, nous n’avons pas de compagnes pour des viols « humains ». La pédophilie est endémique, mais nous ne faisons pas campagne pour une pédophilie « humaine ». L’esclavage existe dans plusieurs parties du monde et les gens mis en esclavage se comptent par millions, mais nous ne faisons pas campagne pour un esclavage « humain ».

    En revanche, dès lors qu’il s’agit des animaux, de nombreux animalistes font campagne et promeuvent une exploitation (soi-disant) « humaine » ou « heureuse ».
    Je considère cette conduite, qui diffère selon qu’il s’agisse d’humains ou de non-humains, comme problématique.

    Un exemple : Quelle affaire ! 1,99 $ la livre de poulet « heureux »

    Réfléchissons à l’exemple suivant.

    Voici un panneau que j’ai vu à l’entrée du Whole Foods local :

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    Outre la publicité qui vend un pauvre poulet dont la triste vie vaut apparemment 1,99 $ la livre, le panneau dit : « Global Animal Partnership, Niveau 2 de Bien-Etre : environnement enrichi ».

    Le Global Animal Partnership est « un organisme de bienfaisance sans but lucratif fondé en 2008 » qui

    rassemble des agriculteurs, des scientifiques, des éleveurs, des détaillants et des défenseurs des animaux — un groupe diversifié dont l’objectif commun est la volonté d’améliorer le bien-être des animaux dans l’agriculture. Notre programme de signatures, les Normes de Notation du Bien-Etre Animal en 5 Etapes (5-Step Animal Welfare Rating Standards), reconnaît et récompense les producteurs pour leurs pratiques de bien-être, promeut et facilite l’amélioration progressive, et informe mieux les consommateurs sur les systèmes de production qu’ils choisissent de soutenir.

    Un « environnement enrichi » signifie que les poulets sont maintenus en intérieur mais qu’on leur fournit des choses telles que plates-formes et balles de foin, qui permettent à leur comportement naturel de s’exprimer.

    Wayne Pacelle, PDG de la HSUS, est membre du Conseil d’administration du Global Animal Partnership.

    Mais avant de critiquer HSUS, sachez que Pacelle n’est pas seul à soutenir le programme « exploitation heureuse » de Whole Foods. Dans le milieu des années 2000, lorsque Whole Foods a lancé ce programme, à peu près toutes les grandes associations animalistes aux Etats-Unis (PETA, Farm Sanctuary, Mercy For Animals, Compassion Over Killing, et Vegan Outreach) ont rejoint Peter Singer et HSUS en exprimant « gratitude et soutien » pour le programme « pionnier » Whole Foods de ce que j’appelle l’ « exploitation heureuse ».

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    Whole Foods — fait compréhensible — a utilisé cette lettre à des fins de relations publiques. Peter Singer a été interrogé à ce sujet :

    Comment ressentez-vous le fait que cette lettre figure dans la section relations publiques du site de Whole Foods, et que lorsqu’on l’interroge sur le traitement des animaux d’élevage et des normes humaines, John Mackey se réfère à elle ?

    Singer a répondu :

    Je n’ai aucun problème avec ça. J’appuie ce que dit la lettre et ils sont invités à l’utiliser. Je veux dire que nous leur avons écrit en nous attendant à ce qu’ils l’utilisent. Ce n’était pas seulement une lettre personnelle à John Mackey à ranger dans son classeur.

    PETA a décerné un prix à Whole Foods :

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    VegNews a mis le PDG de Whole Foods en couverture, a décerné une récompense à Mackey et a nommé Whole Foods « Magasin Préféré de Nourriture Naturelle » durant quatre années consécutives.

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    Permettez-moi de dire clairement ici que je considère le partenariat entre Whole Foods et les défenseurs des animaux comme parfaitement obscène. Il est vraiment moralement répugnant. Pour la plupart d’entre nous, une telle chose ne serait jamais acceptable dans un contexte humain. Imaginez la promotion de certaines — de toutes — les versions « humaines » de la torture. Imaginez que l’on décerne des récompenses à des humains qui en auraient torturé d’autres, mais de manière plus « humaine ». Imaginez des déclarations publiques exprimant « gratitude et soutien » pour des tortures « pionnières ».

    Ces choses-là sont difficiles à imaginer, car la plupart d’entre nous les excluraient dès le départ du moment que des humains sont concernés. Autrement dit, nous dirions que, même si c’est toujours mieux d’imposer moins que plus de souffrance, d’avoir moins que plus de torture, faire une campagne pour « humaniser » la torture — quand bien même une telle campagne pouvait la réduire légèrement — serait une mauvaise chose car elle omettrait le principal : il est mal de torturer les humains tout court. Il est impératif que nous soyons clairs quant au fait que notre opposition à la torture ne porte pas sur le fait de réduire la souffrance, mais sur l’affirmation d’un droit humain fondamental.

    Mais ceux qui font la promotion des campagnes de bien-être animal et qui expriment « gratitude et soutien » aux programmes « pionniers » de l’ « exploitation heureuse » alors qu’ils ne soutiendraient pas de telles campagnes si des humains en étaient l’objet, ne font rien d’autre que cela : nier le droit moral fondamental des animaux nonhumains à ne pas être traités comme des ressources remplaçables.

    Selon moi, c’est du spécisme : nous traitons l’exploitation humaine et l’exploitation nonhumaine de façon différente et nous n’avons aucune bonne raison de le faire.

    Quelle surprise : les néowelfaristes sont en désaccord avec moi

    Ceux qui soutiennent les réformes de bien-être ne sont évidemment pas d’accord avec moi. Ils m’affirment que les défenseurs des animaux doivent soutenir ces campagnes. En effet, dans un événement récent auquel j’ai assisté, Bruce Friedrich de Farm Sanctuary, anciennement à PETA (Farm Sanctuary et PETA sont signataires de la lettre d’amour de Singer à Whole Foods), m’a déclaré que, parce que je m’oppose à ces programmes, je suis « profondément spéciste ».

    Ainsi, selon les partisans des réformes de bien-être, si je m’oppose au programme « exploitation heureuse » de Whole Foods, ou si je ne soutiens pas la campagne pour des cages en batterie « enrichies » promues par les United Egg Producers (premier groupe commercial de l’industrie des œufs) en partenariat avec HSUS, Mercy For Animals, Farm Sanctuary, Compassion Over Killing et d’autres, ou si je critique HSUS et Mercy For Animals parce qu’ils promeuvent le porc « hors batterie » comme une « bonne chose », je ne suis pas seulement spéciste, je suis « profondément spéciste ».

    Voilà une déclaration étrange s’il en fut jamais.

    Est-ce à dire que ces réformistes seraient favorables à des campagnes pour le viol, la pédophilie ou l’esclavage « humains » ?

    D’une manière générale, aucun d’entre eux n’est prêt à dire qu’il soutiendrait de telles campagnes si des humains étaient impliqués.

    Aussi, comment les protecteurs des animaux répondent-ils à ma question de savoir pourquoi nous soutenons les campagnes pour les réformes de bien-être et l’ « exploitation heureuse » mais pas les campagnes pour un viol, une pédophilie ou un esclavage plus « humains » ? Autrement dit, comment évitent-ils la très limpide réalité suivante : à savoir que nous traitons les situations impliquant les non-humains différemment de la façon dont nous traitons celles impliquant les humains ?

    Les réformistes répondent généralement que l’exploitation animale est omniprésente et acceptée, tandis que le viol, la pédophilie et l’esclavage sont tous rejetés et peu répandus, étant donné qu’il existe déjà contre ces pratiques de solides normes morales et que les lois les interdisent. Ils affirment que des campagnes qui feraient la promotion du viol, de la pédophilie ou de l’esclavage « humains » affaibliraient ces normes et ces lois, tandis qu’il n’existe pas de normes fortes contre l’exploitation des animaux, pas de lois interdisant leur maltraitance dans la plupart des circonstances, et que par conséquent les réformes de bien-être et les programmes d’ « exploitation heureuse » ne pourront que renforcer ces normes et se traduire par de nouvelles lois.

    Cet argument ne tient pas.

    Des campagnes pour rendre les violations des droits fondamentaux plus « humaines » versus des campagnes pour étendre les droits des personnes

    En ce qui concerne la prétendue solidité des normes et des lois contre le viol, la pédophilie et l’esclavage, je doute que la plupart des victimes de ces trois fléaux en soient d’accord.

    Quelles que soient les normes et les lois existantes, la réalité est qu’il y a encore énormément de viols et autres agressions sexuelles. Une Américaine sur six a été victime de viol ou de tentative de viol, et le viol comme les autres formes de violences sexuelles sont souvent non déclarées.

    Chaque année, on dénombre environ 6 millions d’enfants abusés. Encore une fois, il est impossible de savoir le nombre exact d’actes pédophiles. Mais il y en a énormément.

    Et bien que l’esclavage soit interdit dans tous les pays et par les normes du droit coutumier international, il y a environ 27 millions d’esclaves dans le monde — plus que jamais dans l’histoire humaine.

    Beaucoup de gens croient que si des lois existent qui interdisent une pratique, cela signifie qu’une norme morale existe contre cette pratique et qu’elle advient rarement. C’est tout simplement faux et cela reflète une compréhension naïve de la loi. Pensez-y. Il y a des lois contre les excès de vitesse. Avez-vous conduit ces derniers temps ? De même, alors que nous avons de nombreuses lois contre le viol, la pédophilie et l’esclavage, ces pratiques non seulement perdurent mais se produisent fréquemment et ne sont pas punies.

    Par ailleurs, tout comme il existe des normes contre le viol, la pédophilie et l’esclavage, et des lois qui les interdisent, il existe aussi une très forte norme contre la cruauté envers les animaux et des lois qui interdisent de les maltraiter. Les welfaristes esquivent la question en posant que les campagnes pour le bien-être et les programmes d’ « exploitation heureuse » renforceront la norme contre l’utilisation des animaux. Au contraire, il y a toutes les raisons de croire qu’elles auront l’effet inverse et renforceront l’idée que l’on peut « humainement » utiliser/exploiter les animaux si nous promulguons les réformes de bien-être et exigeons pour eux un traitement plus « humain ».

    Les welfaristes pensent que la différence entre les campagnes pour un viol « humain » et les campagnes pour une exploitation « humaine » des animaux repose en grande partie sur le fait que l’exploitation des femmes, des enfants ou des esclaves n’est pas aussi répandue que l’exploitation animale. De fait, avec 7 milliards d’humains vivant sur ​​la planète et 1000 milliards d’animaux tués par an pour la seule nourriture, il ne serait guère possible que la valeur quantitative soit la même ! Donc, je ne nie pas qu’il y ait une énorme différence quantitative entre le taux de violences interhumaines de toutes sortes et le taux de violence contre les animaux. Mais le fait est qu’en dépit des normes et des lois qui condamnent toutes ces pratiques, celles-ci ont toujours court, non en tant qu’exceptions mais comme une part « normale » de la vie quotidienne.

    Par conséquent, il y a des gens — beaucoup de gens — qui souffrent du viol, de la pédophilie et de l’esclavage.

    Pourquoi, dès lors, ne pas faire campagne en faveur d’une forme de viol « moins violent », de pédophilie « plus douce » ou d’esclavage plus « humain » ?

    Après tout, les réformistes affirment qu’en promouvant les réformes de bien-être, nous devons nous demander : la souffrance animale exige-t-elle maintenant cette réforme ? Si la réponse est « oui », alors pour eux nous devons les soutenir.

    Mettons de côté le fait que celles-ci entrent généralement en vigueur (si c’est le cas) de nombreuses années après leur promulgation. Donc si je traduis bien ce « test », il signifie que nous nous demandons, en 2013 : « une poule en 2023 préfère-t-elle être dans une cage de batterie ‘enrichie’ ou dans une cage de batterie conventionnelle ? » C’est là un questionnement fort étrange, que nous allons appliquer au viol, à la pédophilie et à l’esclavage.

    Une femme violée par un violeur brutal préfèrera-t-elle l’être par un violeur moins brutal ?

    Oui, bien sûr.

    Un enfant abusé préfèrera-t-il être abusé moins souvent ou moins cruellement ?

    Oui, bien sûr.

    Un esclave préfèrera-t-il être traité moins durement ?

    Oui, bien sûr.

    Ainsi, selon cette idée, nous devons soutenir les campagnes visant à inciter les gens à être moins brutaux et plus « humains » quand ils entreprennent des actes auxquels, en dépit des lois, beaucoup vont se livrer de toute façon.

    Mais bien que nous soyons tous d’accord sur le fait que moins de souffrance soit préférable à plus de souffrance, la plupart d’entre nous ne soutiendraient pas ce genre de campagnes. Pourquoi ?

    C’est facile. Parce que le viol, la pédophilie et l’esclavage sont des choses qui ne devraient pas advenir du tout. Le viol, la pédophilie et l’esclavage impliquent tous la violation des droits fondamentaux que quiconque possédant le statut moral de personne doit avoir. Les droits fondamentaux sont les droits à poursuivre son existence, à ne pas subir de torture, de viol, de mutilation, etc.

    La plupart d’entre nous sont révulsés par l’idée qu’il pourrait exister des campagnes visant à rendre les violations de ces droits fondamentaux plus « humaines ». C’est une chose que de rechercher des améliorations graduelles une fois achevée la conquête des droits fondamentaux pour nous occuper de droits qui peuvent encore être très importants mais ne sont pas fondamentaux de la façon dont les droits à la vie et à la sécurité physique le sont ; c’en est une autre que de faire campagne pour une torture, un viol, une pédophilie, un esclavage, etc., plus « humains ».

    Afin de bien voir la différence, nous allons examiner les deux campagnes suivantes. Campagne 1 est une campagne visant à garantir le droit de conduire aux femmes dans un pays, l’Arabie Saoudite, qui le leur interdit en raison d’interprétations religieuses. Campagne 2 est une campagne visant à rendre plus humaine la lapidation des femmes en Arabie Saoudite accusées de parler avec un homme qui n’est pas leur mari.

    Notre intuition nous dit que soutenir une campagne pour le droit de conduire est acceptable, surtout si elle est couplée avec une demande claire et sans équivoque pour l’égalité complète des femmes. Mais une campagne pour une lapidation « humaine » ? Non. Notre intuition nous dit qu’une telle campagne est moralement inacceptable et que la seule position à prendre est qu’aucune femme ne doit être lapidée tout court. Quand il s’agit de ce genre de situations, nous ne pensons pas en termes de réduction de la souffrance : nous pensons en termes d’interdiction et nous voulons envoyer le message très clair suivant : le droit à ne pas être lapidée pour avoir parlé avec un homme est un droit qui ne peut être compromis.

    Il serait tout simplement obscène d’avoir une campagne en faveur d’une lapidation plus « humaine » couplée à une lettre publique, rédigée par des militants des droits humains, exprimant « gratitude et soutien » aux auteurs des lapidations pour leurs méthodes « pionnières » en la matière.

    De la même façon, comparons une campagne invitant un dictateur à torturer plus « humainement » les prisonniers politiques avec une campagne encourageant le même dictateur à monter des procès équitables et assurer la protection due à ces prisonniers. Dans le premier cas, la campagne cherche à rendre la violation du droit fondamental à la sécurité physique plus « humaine ». Dans le second, la campagne vise à franchir un pas supplémentaire vers la justice pour un groupe particulier.

    Pouvez-vous imaginer une campagne demandant des supplices plus « doux », décernant au dictateur un prix pour ses méthodes de torture « humaines » et mettant celui-ci en couverture d’un magazine dédié aux droits humains sur un mode dithyrambique ?

    Il ne fait aucun doute qu’il existe une différence entre une campagne visant à rendre l’esclavage plus « humain » en limitant le nombre de coups infligés aux esclaves, et une campagne cherchant à étendre et protéger le droit de vote pour les groupes minoritaires qui ne sont pas esclaves et sont considérés moralement et juridiquement comme des personnes, et pour lesquels nous cherchons la justice et l’égalité. Il ne fait aucun doute qu’il existe une différence entre une campagne pour un viol « humain » et une campagne pour la pleine égalité des droits pour les femmes. Il ne fait aucun doute qu’il existe une différence entre une campagne pour une pédophilie plus « humaine » et une campagne pour une meilleure éducation publique des enfants issus de milieux économiquement défavorisés.

    Dans la première partie de chacun des ensembles ci-dessus, la campagne vise une violation plus « humaine » des droits fondamentaux des êtres qui sont traités comme des choses. Dans la seconde, la campagne vise à assurer une plus grande protection aux êtres qui sont considérés comme des personnes mais faisant l’objet d’une injustice ou d’une inégalité.

    Les animaux nonhumains, qui sont élevés et tués pour l’usage des humains, sont, de manière institutionnelle, privés de leurs droits fondamentaux à la vie et à la sécurité physique. Ils se trouvent dans une situation similaire à celle des esclaves en ce qu’ils sont des biens meubles — des choses — qui n’ont pas de valeur intrinsèque. Ils ont seulement la valeur extrinsèque que nous, leurs propriétaires, leur donnons. Les animaux nonhumains sont dans une situation similaire à celle des victimes des camps de concentration, dont la détention et le sacrifice sont rationalisés afin d’être aussi mécanisés et efficaces que possible. Ils sont victimes d’une exploitation institutionnelle où l’institution existe pour les priver de leurs droits fondamentaux et nier leur statut de personnes morales.

    La plupart d’entre nous estiment que ce ne serait pas une bonne idée du tout que de faire campagne pour un esclavage ou des camps de concentration plus « humains ». Et nous n’aurions certainement pas fait de déclarations publiques louant les propriétaires d’esclaves et leur exprimant « gratitude et soutien », ni qualifié les méthodes de confinement et d’exécution dans les camps de concentration de « pionnières ».

    Pourtant, la plupart des grandes associations animalistes des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, d’Europe, d’Australie, etc., font précisément cela. Ils promeuvent des campagnes en faveur de violations plus « humaines » des droits moraux des animaux. Ce qu’ils font est analogue au fait de faire campagne pour une lapidation plus « humaine ». Une campagne pour des cages de batterie « enrichies » ou pour le meurtre des poulets par atmosphère contrôlée ne peut s’apparenter ni à une campagne pour le droit de conduire des femmes en Arabie Saoudite (qui est une étape vers la pleine égalité des personnes), ni aux programmes de discrimination positive, ni aux programmes visant à améliorer et augmenter les prestations de Medicaid.

    Non, je ne suis pas pour plus de souffrance animale

    Les réformistes affirment que s’opposer à leurs campagnes d’« exploitation heureuse » équivaut à s’opposer à soulager la souffrance des animaux. C’est tout simplement absurde. En mettant de côté le fait que j’estime que ces réformes de bien-être ne contribuent guère à accroître la protection des animaux, je ne soutiens pas davantage ces campagnes que je ne soutiendrais une lapidation plus « humaine » des femmes ou une pédophilie plus « douce ». Une lapidation plus « humaine » et une pédophilie plus « douce » peuvent réduire un peu la souffrance des victimes, mais ce serait au prix de l’acceptation du fait que les institutions existant à seule fin de nier les droits moraux fondamentaux peuvent être « améliorées ». Or elles ne peuvent l’être.

    Les réformistes prétendent que parce que je me suis opposé à la Proposition 2 en 2008, j’étais pour que les poules pondeuses en Californie souffrent plus. C’est tout simplement absurde. Je me suis opposé à la Proposition 2 parce que je rejette l’approche welfariste et que j’estimais qu’il était important de prendre position contre les campagnes de bien-être qui sont devenues une caractéristique omniprésente du mouvement animaliste moderne. Comme je l’ai dit à l’époque :

    La Proposition 2, si elle est adoptée, ne fera que rendre le public plus à l’aise par rapport à l’exploitation animale et entraînera son augmentation. Les animaux continueront d’être torturés ; la seule différence sera que la torture portera le sceau d’approbation de HSUS, de Farm Sanctuary et des autres organismes de protection animale qui font la promotion de la Proposition 2. Il est révélateur qu’environ 100 organisations agricoles soutiennent la proposition 2. Pourquoi à votre avis ? La réponse est simple : ces producteurs croient que la Proposition 2 aidera leurs « performances ». Et elle le fera.

    et :

    Il est important pour les défenseurs des animaux d’envoyer un message clair à HSUS, à Farm Sanctuary et aux autres associations concernées en leur disant de cesser de promouvoir des mesures telles que la Proposition 2. Si HSUS est vraiment préoccupée par la souffrance animale, alors elle devrait peut-être consacrer une grosse partie de ses 223 millions de dollars d’actifs et 124 millions de dollars de recettes à l’éducation végane. Le véganisme réduit la demande en produits d’origine animale et contribue à changer les attitudes sociales en battant en brèche l’idée qu’il est moralement acceptable d’utiliser les animaux aussi longtemps que nous le faisons « humainement ». Cette vision des choses ne conduit à rien sinon à poursuivre et intensifier l’utilisation des animaux. Il est temps que leurs « défenseurs » lui tournent le dos.

    Si les défenseurs des animaux sont tenus de ne pas s’opposer à ces campagnes, alors les grandes associations welfaristes vont tout simplement les poursuivre. Ne pas s’opposer à ces campagnes, c’est soutenir l’ « exploitation heureuse ». Je refuse de soutenir l’ « exploitation heureuse ».

    Les réformistes affirment que si je ne soutiens pas la campagne pour la reconnaissance des grands singes ou des dauphins comme « personnes », je suis pour que ces non-humains continuent de souffrir. C’est tout simplement absurde. Je ne peux pas plus soutenir une telle campagne, qui conditionne l’évolution des animaux du statut de « chose » à celui de « personne » à la possession de caractéristiques humaines, que je ne pourrais soutenir une campagne contre l’esclavage humain qui n’accorderait le statut de personne uniquement aux esclaves à peau claire ou possédant un certain pourcentage de globules blancs. Je suis pour que tous les grands singes de chaque laboratoire et zoo, et tous les dauphins de chaque parc d’attractions soient libérés, mais je ne soutiendrai pas une campagne posant que le statut moral d’un être dépend de sa possession de caractéristiques humaines — a fortiori lorsque ces campagnes sont promues par des gens qui ne sont même pas végans (c’est souvent le cas) ou qui vont se trahir en disant que le fait d’être une personne est lié à des caractéristiques au-delà de la sentience et que d’autres animaux qui sont sentients, mais n’ont pas ces caractéristiques « spéciales » (c’est-à-dire de type humain) ne comptent pas comme personnes.

    Les réformistes : « Les campagnes de réforme du bien-être ne signifient pas approuver le fait de consommer des produits animaux »

    Non seulement les réformistes font campagne pour « améliorer » les violations d’un droit fondamental, mais encore prétendent-ils ne pas délivrer de sceau d’approbation pour une exploitation des animaux plus « humaine » ou « améliorée » qui résulte (soi-disant) de la mise en œuvre de la réforme.

    C’est tout simplement absurde.

    Comment leurs campagnes pourraient-elles ne pas délivrer de sceau d’approbation aux soi-disant « meilleures » formes d’exploitation qui en découlent?

    Permettez-moi de dire aussi simplement que possible ce qui doit paraître évident aux yeux de quiconque réfléchit un instant : lorsque vous décernez des prix aux exploiteurs, lorsque vous produisez publiquement des lettres qui les félicitent, lorsque vous parrainez ou promouvez des labels « exploitation heureuse », lorsque vous les célébrez sur les couvertures des magazines et ​​les sites de médias sociaux en demandant à vos sympathisants de donner des « bravos » ou des « soutiens » aux exploiteurs, vous appliquez de fait un sceau d’approbation sur une exploitation des animaux soi-disant plus « douce ». Et il est absurde de prétendre le contraire.

    Question : quand quelqu’un voit la pub Whole Foods pour le poulet bio à 1,99 $ la livre flanqué d’un « Niveau de Bien-Etre » de 2, vérifie le Global Animal Partnership pour constater qu’il a le PDG de HSUS sur son conseil d’administration, et lit que PETA, HSUS, Mercy For Animals, Compassion Over Killing, Vegan Outreach, etc., ont tous exprimé publiquement « gratitude et soutien » au programme « pionnier » d’ « exploitation heureuse » de Whole Foods et décerné des prix à Whole Foods comme à son PDG, que pourra bien penser cette personne ?

    Réponse : elle pensera exactement ce que toute personne sensée et rationnelle penserait : que les animalistes, qui sont les « experts » et qui ont à l’esprit les intérêts supérieurs des animaux, approuvent les produits d’origine animale que Whole Foods lui vend ; qu’elle doit acheter ces produits. Elle peut penser que ces groupes souhaiteraient idéalement qu’elle devienne « veg » en définitive, mais elle ne peut tout simplement éviter de penser que les « experts » lui disent qu’elle se comporte de façon morale en achetant les produits animaux « heureux » de Whole Foods.

    Le récent article de Bruce Friedrich sur les œufs de poules élevées en cage conclut :

    « Jusqu’à présent, la seule chaîne d’épicerie à avoir banni la vente d’œufs provenant de poules en cage est Whole Foods. La seule chaîne de restaurant ayant promis de les bannir de leur chaîne d’approvisionnement est Burger King (pour 2017). Ces compagnies méritent des applaudissements pour leurs progrès. Ces types de cages vont également être illégaux en Californie en 2015 et dans le Michigan en 2019, et la loi concernant leur interdiction sera bientôt introduite dans le Massachusetts (si vous vivez dans cet Etat, consultez FarmSanctuary.org pour les mises à jour).

    Chez Farm Sanctuary, nous passons notre vie avec des animaux d’élevage, et sous aucun prétexte nous ne les mangerions ou mangerions leurs œufs. Nous refusons la maltraitance que subissent les poules dans tous les types d’élevage, y compris en plein air et en cages enrichies. Mais nous travaillons également à abolir les pires abus subis par les animaux d’élevage, et il est difficile d’imaginer pire que les cages de batterie stériles et exiguës où 250 millions de poules sont obligées de passer leur vie.

    Les cages de batterie doivent disparaître. »

    En mettant de côté le fait que Friedrich fait actuellement campagne, avec HSUS, pour une loi nationale qui ferait des cages de batterie « enrichies » la norme nationale, son message est encore terriblement confus. Comme quelqu’un l’a fait remarquer :

    « Bien, alors que dois-je faire en premier ?… Ne plus soutenir le massacre des poulets en devenant végan, ou écrire une lettre de remerciements à Burger King et Whole Foods pour continuer à soutenir ce massacre ? »

    Exactement. Le message que Friedrich envoie est le suivant : ne pas du tout manger d’œufs est une posture qui relève de l’idéal, et le fait qu’il y ait des étapes progressives, telles que le plein air ou les cages de batterie « enrichies », est moralement acceptable.

    L’automne dernier, PETA revendiquait le fait de ne pas approuver « l’exploitation heureuse ». Mais, comme je l’ai fait remarquer, ce démenti sonne creux alors que PETA est activement engagée dans toutes sortes de partenariats avec des exploiteurs institutionnels, les louange, leur décerne des récompenses, etc.

    Et le programme d’ « exploitation heureuse » de Whole Foods n’est pas le seul qui soit encouragé par les défenseurs des animaux. Il y a d’autres cas similaires.

    Par exemple, Humane Farm Animal Care (HFAC), avec ses partenaires HSUS, American Society for the Prevention of Cruelty to Animals (ASPCA), World Society for the Protection of Animals (WSPA) et d’autres, soutiennent le label « Certified Humane Raised & Handled ».

    CertifiedHumaneSelon la présentation :

    « Humane Farm Animal Care (HFAC) est le premier organisme de certification à but non lucratif dédié à l’amélioration de la vie des animaux d’élevage dans la production alimentaire, de la naissance à l’abattage. L’objectif du programme est d’améliorer la vie des animaux d’élevage en amenant le consommateur à demander des pratiques d’élevage plus respectueuses et responsables. Quand vous voyez le label Certified Humane Raised and Handled sur un produit, vous pouvez être sûr que le produit alimentaire vient d’infrastructures qui répondent aux normes précises et objectives du traitement des animaux d’élevage. »

    Ceci n’est pas une « approbation » des produits portant le label Certified Humane. Vraiment ? Je ne suis pas d’accord.

    La Humane Society International, une branche de HSUS, a lancé un label « Humane Choice » en Australie qui prétend « vouloir garantir au consommateur que l’animal a été traité avec respect et soin, de sa naissance à sa mort ».

    HumaneChoiceSelon HSI/HSUS :

    « Avec la récente publicité sur les produits libre-parcours et les revendications en matière d’étiquetage des denrées alimentaires, cette initiative importante ne pouvait pas attendre plus longtemps. Le label Humane Choice couvrira dans un premier temps les bœuf, porc, agneau, poulet libre-parcours et garantira au consommateur que l’animal a été traité avec respect et soin, de sa naissance à sa mort. Cette philosophie peut être appliquée à l’ensemble de l’élevage en étendant ces valeurs à tous les animaux dans le programme d’accréditation du label Humane Choice.

    Le label Humane Choice True Free Range signifiera que l’animal a eu la meilleure vie et la meilleure mort pouvant être offertes à un animal d’élevage. Fondamentalement, il vivra son existence comme il l’aurait fait à la ferme du « Old McDonald », né et élevé en pâturage et pouvant satisfaire ses besoins comportementaux, comme fourrager et se déplacer sans cage ni attache, avec un libre accès à l’extérieur, de l’ombre quand il fait chaud, un abri quand il fait froid, une bonne alimentation et une mort humaine. »

    Ceci n’est pas une « approbation » des produits portant le label Certified Humane. Vraiment ? Je ne suis pas d’accord.

    La RSPCA en Grande-Bretagne possède le label Freedom Food, qui est « le label de qualité et le système d’étiquetage alimentaire de la RSPCA. Il vise à améliorer le bien-être des animaux élevés pour notre alimentation. Freedom Food évalue les élevages selon les normes strictes de la RSPCA et s’ils répondent à tous les critères, ils peuvent alors utiliser le label Freedom Food sur leur produit ». Il est « le seul label qualité d’aliments fermiers à être reconnu à la fois au niveau du Royaume-Uni et de l’UE comme preuve d’un bien-être animal supérieur. »

    Freedom Food est « le label de qualité et le système d’étiquetage alimentaire de la RSPCA, le seul label de qualité à être reconnu à la fois au niveau du Royaume-Uni et de l’Union Européenne comme preuve d’un bien-être animal supérieur. »

    RSPCAFFLa RSPCA déclare :

    « Nous savons que la majorité des gens — plus de 70% — se préoccupent du bien-être des animaux d’élevage sans savoir quoi faire. C’est pourquoi nous travaillons avec les détaillants (supermarchés, dépanneurs, vente à la ferme) à augmenter la visibilité de Freedom Food sur le point de vente. Nous travaillons aussi avec les marques de produits alimentaires, chefs cuisiniers, restaurateurs et entreprises de services alimentaires : nous les encourageons à acheter des produits provenant d’élevages approuvés par Freedom Food ou les aidons à amener leurs fournisseurs au niveau approuvé par Freedom Food de sorte qu’il soit facile pour nous, en tant que consommateurs, de choisir l’option de bien-être la plus élevée. »

    Ceci n’est pas une « approbation » des produits portant le label Certified Humane. Vraiment ? Je ne suis pas d’accord.

    La RSPCA, la plus traditionnelle des associations welfaristes, ne serait probablement pas d’accord avec le fait qu’on lui fasse remarquer qu’elle approuve littéralement la consommation de produits animaux. Mais le fait est qu’il y a toute une armée de protecteurs qui encourage les gens à croire qu’il existe des produits d’origine animale « heureux » et que les gens qui se soucient des animaux doivent consommer ces produits avec plus (la RSPCA) ou moins (Farm Sanctuary, PeTA, Mercy For Animals, HSUS) bonne conscience. Plutôt que de remettre en question la croyance selon laquelle les humains doivent consommer des produits d’origine animale, ces associations animalistes renforcent l’idée que les humains peuvent consommer des produits d’origine animale pour autant que les animaux soient traités « humainement ».

    Une autre association britannique, Compassion in World Farming, a attribué le « Good Egg Awards » à des compagnies telles que McDonald’s en les félicitant de leur utilisation d’œufs de poules « sans cage ».

    GoodEggLe CIWF décerne une vaste gamme de récompenses pour les poulets, porcs, produits laitiers « heureux » :

    « A travers notre programme Good Farm Animal Welfare Awards, nous nous engageons et récompensons des leaders d’entreprises alimentaires à travers l’Europe pour leur politique ou leurs engagements actuels entraînant un impact positif sur le bien-être des animaux d’élevage dans leurs chaînes d’approvisionnement.

    Depuis 2007, nous menons notre programme phare, le Good Egg Award, pour célébrer les entreprises qui se fournissent uniquement en œufs de poules sans cage. Nous avons maintenant étendu le programme en lançant le Good Chicken Award en 2010, le Good Dairy Award en 2011 et le Good Pig Award en 2012.

    Nous récompensons les entreprises qui sont engagées dans la mise en œuvre de changements substantiels et font des progrès dans leurs approvisionnements en viande, œufs et produits laitiers en travaillant conjointement avec nous afin de répondre à l’ensemble précis de critères permettant d’obtenir la récompense. »

    Voici une liste des gagnants du prix CIWF. Consultez cette liste. Selon moi, elle est à couper le souffle. Elle comprend à peu près tous les grands exploiteurs d’animaux de la planète.

    Ceci n’est pas une « approbation » des produits portant le label Certified Humane. Vraiment ? Je ne suis pas d’accord.

    Les welfaristes aiment recourir à des exemples tels qu’Amnesty International qui promeuvent de meilleures conditions d’emprisonnement pour les condamnés à mort alors qu’ils luttent dans le même temps pour l’abolition de la peine de mort. Un prisonnier condamné à mort est une personne qui, après avoir été reconnue coupable sans aucun doute par un jury, d’avoir commis un crime, a, en vertu des lois propres à certaines parties du monde, perdu son droit à l’existence, mais dispose de son droit à disposer de tous ses autres intérêts. Mais encore une fois, Amnesty International ne promeut pas les réformes d’emprisonnement comme étant « novatrices » ni ne place aucune sorte de cachet d’approbation sur eux.

    Or c’est exactement ce que font les welfaristes. Et les animaux n’ont même pas commis de crime.

    Les réformistes : « Bien que nous militions pour un esclavage ‘heureux’, nous sommes réellement abolitionnistes »

    Les réformistes non seulement soutiennent que les campagnes de bien-être ne signifient pas approuver les produits « respectueux » que les réformes sont supposées produire, mais que ces campagnes sont réellement « abolitionnistes ». Ils affirment chercher explicitement à mettre fin à toute exploitation animale.

    Réponse courte : c’est un non-sens.

    Dans tous les cas cités, qui impliquent un grand nombre d’associations majeures des Etats-Unis et de Grande-Bretagne, les défenseurs des animaux n’appellent pas à la fin de l’exploitation animale. Au contraire, ils promeuvent des projets dont ils affirment qu’ils aideront les exploiteurs à devenir plus efficaces et moralement acceptables.

    Le Global Animal Partnership, qui a développé le programme d’ « exploitation heureuse » de Whole Foods que Whole Foods utilise, travaille avec Farm Forward, une organisation qui travaille avec les défenseurs des animaux et l’industrie en vue « d’aligner les besoins des sociétés pour l’efficacité et la rentabilité avec des méthodes de production qui favorisent la durabilité et le bien-être animal. » Les membres du bureau de Farm Forward incluent Mackey, le PDG de Whole Foods et l’auteur « viande heureuse » Jonathan Safran Foer. Selon Bruce Friedrich de Farm Sanctuary, qui officiait autrefois à PETA, « Farm Forward a été absolument essentiel pour renforcer l’habileté de PETA à influencer et négocier efficacement avec les sociétés. »

    Imaginez travailler avec des propriétaires d’esclaves qui profitent de la traite pour « aligner les besoins des vendeurs d’esclaves pour l’efficacité et la rentabilité avec des méthodes de production qui favorisent le bien-être des esclaves. » Cela ne me paraît pas abolitionniste. En fait, cela a tout l’air d’un partenariat entre les défenseurs des animaux et les exploiteurs afin d’améliorer le rendement économique de l’exploitation animale.

    HSUS a un programme impliquant Global Animal Partnership, American Grassfed Association et le label viande « heureuse » Certified Humane Raised and Handled afin d’aider les agriculteurs à « ajouter de la valeur à [leur] produit ! »

    HSUSGlobalAnimalAinsi donc, les défenseurs des animaux travaillent avec les agriculteurs afin de les aider à « ajouter de la valeur à [leur] produit ! »

    S’il vous plaît, ne me dites pas que les réformes de bien-être ne rendent pas l’industrie plus rentable ou que quelque chose en elles est abolitionniste. Au contraire.
    Ceux qui promeuvent le label Certified Humane Raised and Handled déclarent :

    « Il semble que presque chaque semaine un nouveau livre, film, reportage télévisé ou article de presse soulève des questions concernant la façon dont les animaux d’élevage sont traités. Par conséquent, l’intérêt des consommateurs pour les produits d’animaux élevés humainement a grandi brusquement.

    Le programme Certified Humane® est la meilleure façon pour vous de placer viande, volaille, œufs et produits laitiers et d’exploiter cette demande croissante. Quand vous devenez certifié, vous obtenez la crédibilité de l’inspection par l’organisation à but non lucratif Humane Farm Animal Care. Et vous touchez des millions de clients potentiels à travers nos partisans d’une société humaine et l’ample couverture médiatique que génère Certified Humane®. »

    et

    « Notre promotion et notre publicité touchent des millions de consommateurs. Nos supporters ont près de 20 millions d’électeurs qui constituent le cœur du marché pour ces produits. Les organisations humaines promeuvent le programme Certified Humane® sur leurs sites internet, dans leurs publications, le publipostage ciblé et les refuges pour animaux à travers le pays.

    Elles sont constituées de militants qui recommandent les produits — vos produits — Certified Humane® à leurs amis et leur famille. De nombreux commerçants reçoivent des demandes de ces militants désireux d’acheter des produits humains et de les partager avec d’autres.

    Votre influence s’étendra par-delà ce noyau. De nombreuses publications ont présenté le programme Certified Humane®, y compris USA Today, Good Housekeeping, Vanity Fair, Time Magazine, Saveur and Self.

    Le site Internet Certified Humane® reçoit en moyenne plus de 12000 visiteurs uniques par mois. Il fournit des informations sur les produits qui sont disponibles et dit où les acheter. Par conséquent, davantage de consommateurs, de commerçants et de restaurateurs vous trouveront, vous et vos produits. »

    et

    « Certified Humane® fait de la publicité aux revendeurs qui ont des produits Certified Humane® dans leurs magasins. En raison de la demande des consommateurs qui voulaient savoir où ils pouvaient acheter des produits Certified Humane®, nous avons créé une base de données consultable sur notre site internet :

    * La section « Where to Buy » de notre site Web reçoit plus de 12000 nouveaux visiteurs uniques par mois, et 11000 visiteurs reviennent chaque mois.

    * Un e-mail permet aux consommateurs connaissant certains revendeurs qui disposent de produits Certified Humane® de le signaler. »

    Cela ne me paraît pas très abolitionniste. En fait, cela a tout l’air d’un partenariat entre les défenseurs des animaux et les exploiteurs afin d’améliorer le rendement économique de l’exploitation animale.

    La RSPCA fait la promotion des bénéfices économiques de son logo Freedom Food, déclarant:

    « En dépit de l’incertitude économique, la demande des consommateurs pour des normes supérieures en matière de bien-être des animaux d’élevage continue de grandir. Le label de qualité pour produits fermiers de Freedom Food peut vous aider à bénéficier de l’avantage de cette tendance en différenciant votre entreprise de vos concurrents et ajouter de la valeur à vos produits. »

    « Ajouter de la valeur à vos produits » ? Cela ne me paraît pas abolitionniste. En fait, cela m’a tout l’air d’un partenariat entre les défenseurs des animaux et les exploiteurs afin d’améliorer le rendement économique de l’exploitation animale.

    CIWF a créé un programme de partenariat explicite avec des exploiteurs institutionnels appelé le Food Business Team :

    Depuis son lancement en 2007, le programme Food Business Team de Compassion in World Farming a initié une approche unique de partenariat avec l’industrie alimentaire, obtenant de bons résultats. Certaines des plus importantes compagnies alimentaires du monde en font partie et des millions d’animaux en ont déjà bénéficié.

    Nous avons une équipe de spécialistes engagée aux côtés des plus grandes compagnies alimentaires, inspirant le progrès à travers des prix prestigieux, soutenant les produits et les initiatives qui représentent des bénéfices tangibles pour les animaux d’élevage tout comme des avantages en matière d’innovation et de compétitivité pour les entreprises.

    Notre siège social est basé au Royaume-Uni et nous avons des gestionnaires opérant en France, en Italie et en Allemagne.

    CIWF agit en effet comme une firme de relations publiques pour soutenir l’utilisation des animaux par des dizaines d’exploiteurs institutionnels.

    Imaginez-vous soutenir l’esclavage via votre firme de relations publiques. Cela ne me paraît pas abolitionniste. En fait, cela m’a tout l’air d’un partenariat avec l’institution esclavagiste.

    Le fait que les défenseurs des animaux qui soutiennent ces campagnes puissent vouloir ou prétendre vouloir mettre fin à toute exploitation animale ne masque pas le fait que ces campagnes sont tout sauf abolitionnistes.

    L’éleveur de porcs Joe Maxwell est vice-président d’Humane Society of the U.S. :

    JoeMaxwellSelon Maxwell :

    « Chez HSUS, nous soutenons les agriculteurs et les éleveurs qui sont respectueux de l’environnement et des animaux : en tant qu’agriculteur du Missouri de la quatrième génération, je suis l’un d’eux. »

    Abolitionniste ? Jamais de la vie. HSUS et ses groupes de soutien — Farm Stanctuary, Mercy For Animals, Compassion Over Killing et d’autres — devraient avoir honte d’eux-mêmes.

    Les défenseurs des animaux qui soutiennent les réformes de bien-être prétendent souvent avoir l’abolition comme but ; ils affirment vouloir éliminer toute utilisation des animaux. Mais ils considèrent l’exploitation « heureuse » comme le moyen d’y arriver. Cela est comparable au fait de recourir à la guerre en vue de parvenir à la non-violence et à la paix. Le welfariste qui se prétend abolitionniste soutient que l’exploitation « douce », « compassionnelle » ou « heureuse » est un moyen moralement acceptable de parvenir à la fin de l’exploitation.

    Vous voyez le problème ?

    Je maintiens que le terme « abolitionniste » est correctement utilisé seulement si les moyens sont cohérents avec la fin, et les moyens que je défends sont le véganisme au niveau individuel et l’éducation au véganisme non-violente et créative au niveau social. La fin est la non-exploitation, et les moyens choisis pour y parvenir sont la non-exploitation au niveau individuel et la promotion de la non-exploitation au niveau social.

    Conclusion : les vrais spécistes veulent-il bien se lever ?

    De nombreux défenseurs des animaux — ceux qui soutiennent les campagnes de réformes du bien-être — traitent la violation des droits fondamentaux d’une manière différente selon qu’il s’agit d’humains ou de non-humains.

    Pourquoi font-ils cela ?

    C’est une question compliquée mais, dans le cas présent, je pense qu’il est clair que le mouvement animaliste moderne a embrassé une fois pour toutes l’idée que la préoccupation première doit être la souffrance des animaux, et non l’exploitation ou le massacre des animaux. Parce que les réformistes ne considèrent pas la vie d’un animal comme ayant une valeur morale en soi qui serait équivalente à une vie humaine, ils ne voient pas le meurtre des animaux comme une tragédie de même nature que celle qui advient quand des humains sont tués. A leurs yeux, le problème essentiel est la souffrance. Pour citer Peter Singer, qui est, à bien des égards, le principal architecte du mouvement réformiste :

    « Vous pourriez dire qu’il est mal de tuer un être lorsque cet être est sentient ou conscient. Dès lors, vous pourriez dire qu’il est aussi mal de tuer un poulet ou une souris qu’il est mal de vous tuer, vous, ou de me tuer moi. Je ne peux accepter cette idée. C’est sans doute mal, mais des millions de poulets sont tués chaque jour. Je ne pense pas à cela comme à une tragédie de la même ampleur que lorsque des millions d’humains sont tués. Qu’est-ce que les humains ont de différent ? Les humains sont tournés vers l’avenir, ils ont des espoirs et des désirs pour le futur. Cela semble une réponse plausible à la question de savoir pourquoi, lorsque des humains meurent, c’est une telle tragédie. »

    Singer et ceux qui embrassent sa vision des choses créent une frontière entre meurtre et souffrance. Cette dernière compte de façon primordiale ; le premier moins ou pas du tout. Mais si vous ne pensez pas que les animaux (ou la plupart d’entre eux) ont un intérêt à continuer de vivre tout aussi important moralement que l’intérêt humain, il est parfaitement logique de soutenir une campagne cherchant à rendre plus humaine la violation des droits fondamentaux des animaux, même si vous n’agirez jamais ainsi du moment qu’il s’agit d’humains.

    Mais comme j’en ai discuté dans mes écrits, à la fois dans mes livres, comme celui-ci, et dans mes articles sur ce site, comme celui-là — nous ne pouvons affirmer que la valeur d’une vie nonhumaine est moindre que la valeur d’une vie humaine dès lors qu’il s’agit de justifier l’utilisation des non-humains comme ressources remplaçables sans poser des hypothèses explicitement spécistes : dire par exemple que les animaux n’ayant pas conscience d’eux-mêmes de la manière dont les humains en ont conscience (ce qui est probablement vrai), leurs vies par conséquent auraient moins de valeur, ce qui n’est pas un raisonnement à suivre et que je rejette absolument.

    Pour dire que, en ce qui concerne le fait d’être exploité exclusivement comme ressource remplaçable, les humains jouissent d’un niveau de protection différent parce qu’ils ont une forme représentative de conscience de soi, ou ne pas reconnaître que la sentience seule est à la fois nécessaire et suffisante pour mériter le droit de ne pas être exploité et tué, est spéciste.

    En fait, je devrais dire « profondément spéciste ».

    ****

    Si vous n’êtes pas végan, devenez-le s’il vous plaît. Le véganisme est une question de non-violence. C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients. Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.

    Et ne vous faites jamais avoir avec cette notion insensée que nous devons faire la promotion de l’ « exploitation heureuse » afin que les gens deviennent végans. C’est le contraire: l’industrie tout entière de l’ « exploitation heureuse » n’a qu’un seul but : faire en sorte que le public soit encore plus à l’aise avec l’exploitation animal.

    Le Monde est végan ! Si vous le voulez.

    Gary L. Francione

    Professeur, Rutgers University

    ©2013 Gary L. Francione

    http://fr.abolitionistapproach.com/2013/08/28/les-reformes-de-bien-etre-animal-l-exploitation-heureuse-et-le-specisme/#sthash.kjcEr0HF.dpuf

  • Etre non-violent suppose d'être végan

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  • Non ! Un animal ça ne se mange pas !

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    Les animaux nonhumains sont des êtres sentients, qui possèdent par conséquent des droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, à ne pas être exploité ni torturé) que nous leur nions.

    Ils ne sont pas des produits, ni des ressources à notre disposition.

    Par conséquent, nous devons cesser de consommer TOUS les produits d'origine animale, car c'est notre demande en ces produits qui crée le marché de l'exploitation : non seulement la viande et la fourrure, mais aussi les produits laitiers, les oeufs, la laine, le cuir, la soie, etc.

    L'être humain n'a pas besoin de produits d"origine animale pour vivre et vivre en bonne santé : au contraire, les produits d'origine animale sont plutôt néfastes à la santé humaine.

    Si vous n’êtes pas végan, alors vous participez directement à l’exploitation animale.

    C’est aussi simple que cela.

    Les animaux étant des personnes morales, il n’y a qu’un seul comportement rationnel à adopter : devenir végan.
     
    Si vous n’êtes pas végan, s’il vous plaît, devenez-le.

    Le véganisme est une question de non-violence.

    C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients.

    Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
  • Le vrai sens du mot

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  • La PETA : refuge ou abattoir ? (Le Point)

    http://i1.cpcache.com/product_zoom/448619451/peta_logo_light_tshirt.jpg?color=LightBlue&height=460&width=460&padToSquare=true

    Selon les détracteurs de l'association, la PETA aurait tué près de 30 000 animaux en 14 ans.

    Des actes que l'association justifie par l'état des animaux.

    Selon des documents publiés sur le site PETA Kills Animals, l'organisme PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) aurait, en 2011, tué près de 96 % des animaux domestiques officiellement reçus dans le refuge du siège de l'association, à Norfolk en Virginie.

    Le site s'appuie sur des documents issus du Virginia Department of Agriculture and Consumer Services (VDACS), lequel exige de tous les refuges pour animaux la publication du nombre de chiens et de chats réceptionnés tous les ans.

    C'est sur la base de leurs documents que PETA Kills Animals a déterminé le pourcentage d'animaux tués par la PETA par an, en excluant les chiens et les chats qui sont restés au refuge pour une simple stérilisation (voir la capture d'écran ci-dessous).

     

    Au total, depuis 1998, 29 398 animaux seraient morts aux mains des employés de PETA, et cela, malgré un budget important de 37,4 millions de dollars.

    Rick Berman, directeur exécutif du Centre pour la liberté du consommateur - qui a permis à PETA Kills d'obtenir les documents -, s'indigne et estime qu'il "est grand temps que le refuge PETA soit reclassé comme abattoir".

    Licence de refuge en péril ?

    En juillet 2010 déjà, l'État de Virginie avait demandé une inspection du siège de l'organisme de protection.

    Chargé de cette vérification, Daniel Kovich avait jugé l'établissement non conforme aux paramètres des refuges publiés... par PETA elle-même !

    Surtout, les registres des deux derniers mois précédant la visite montraient alors que, sur 290 animaux, le groupe en avait tué 84 % dans les 24 heures suivant leur réception.

    L'inspecteur se serait efforcé, en vain, de révoquer la licence du refuge de protection des animaux de l'organisme.

    L'association se défend aujourd'hui en expliquant que ses refuges pour animaux ne sont pas "classiques" et qu'elle euthanasie uniquement les animaux malades ou blessés qui ne peuvent pas survivre.

    Morgane Tapia

    http://www.lepoint.fr/monde/la-peta-refuge-ou-abattoir-22-03-2013-1644462_24.php

    Autre article, par Pr Gary L. Francione : http://fr.abolitionistapproach.com/2010/03/10/huit-animaux/

  • PETA ou le remake de "Sexe, mensonges et manipulations"

    De la Femme-poulette en cage à la Femme-viande à l’étal

    PeTA (People for the Ethical Treatment of Animals - "pour un traitement éthique des animaux") est une organisation américaine de "protection animale", plus connue pour envahir la planète - mondialisation oblige - de saynètes exhibant des jeunes femmes nues dans des cages, sur des lits gonflables, dans des cercueils, dans des barquettes, etc.

    Et le plus pathétique, c’est que les photographes de presse accourent.

    Il faut bien qu’ils entretiennent le public dans une passivité voyeuriste.

    Ce dossier a pour but d’exposer le fonctionnement de PeTA et de remettre en question les coups marketing de cette organisation.

    5 chapitres structureront ce dossier :

    PeTA et la religion

    Alex Pacheco, l’ex co-fondateur de PeTA, se destinait à devenir un prêtre catholique, avant qu’il ne fonde PeTA avec Ingrid Newkirk.

    Il décida de quitter l’organisation en 1999 parce qu’il était en opposition constante avec sa co-directrice au sujet de l’euthanasie massive des animaux, dont ils avaient la charge.

    Il fonda une nouvelle organisation "Humane America Animal Foundation", dont la mission est de promouvoir la politique du "No-Kill" (anti-euthanasie) dans les refuges.

    Il semble que - selon l’interview qu’il a donné dans le magazine Animals’ Agenda magazine - son départ de PeTA soit également animé par le fait qu’il était en désaccord avec les tactiques agressives et choquantes de PeTA.

    Alex Pacheco fut remplacé par Bruce Friedrich, la nouvelle tête pensante de PeTA.

    Bruce Friedrich est un fervent catholique et un anti-avortement acharné (supporter du mouvement Pro-Life).

    Il est en charge du département "Végétarisme - Go veg" et répète souvent qu’être anti-avortement conduit à devenir vegan, une allégation contestée par la Vegan Society et la plupart des vegans anglo-saxons.

    Bruce clame également que Jésus aurait été végétarien.

    La même allégation est utilisée par une secte d’origine allemande (la gourou devenue végétarienne, s’autoproclame être la porte-parole de son frère Jésus) dont PeTA France a fait de la pub sur son site web pendant plusieurs années, avant de retirer le lien, sous la pression de quelques militants français de la cause animale.

    Ingrid Newkirk est souvent décrite, par ses anciens collaborateurs ou d’autres acteurs américains de la cause animale, comme une gourou et une despote [1].

    PeTA n’est peut-être pas une organisation démocratique, mais ce phénomène est aussi présent dans les associations animales françaises (et pas seulement animales, d’ailleurs), dont les fondatrices/fondateurs restent président(e)s de leur association ad vitam aeternam afin de maintenir leur contrôle et garder un statut salarié, pour la plupart d’entre eux.

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    Bannière sur PeTA France

    PeTA et les people

    Que serait l’Église de Scientologie sans Tom Cruise et une cohorte de célébrités hollywoodienne ?

    Les sectes l’ont compris depuis longtemps : pour faire parler de soi, gagner en notoriété et en... argent, il faut se targuer d’être soutenu par des "people".

    Un trop-plein de people produit un rejet et coupe une organisation des vraies préoccupations des gens.

    C’est ce qui s’est notamment passé avec la réélection de George W. Bush par le petit peuple, en 2004.

    Une coalition impressionnante de people chanteurs, acteurs, cinéastes, avait pourtant appelé à voter démocrate.

    Les gens "ordinaires" trouvent de plus en plus insupportable de recevoir des leçons de morale consumériste de la part de people comme Paul McCartney ou Pamela Anderson, dont l’empreinte écologique de chacun doit facilement dépasser les 20 planètes.

    Et puis un people qui se shoote au botox, à la silicone et à d’autres produits moins licites, comme semblait le faire Anna Nicole Smith (autre égérie PeTA), devrait d’abord se regarder dans une glace, avant de dire aux autres quoi manger et porter.

    Avec PeTA, le comble est que des people sont exhibés pour défendre une cause qu’ils n’embrassent même pas eux-mêmes !

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    Cindy Crawford, égérie d’une campagne anti-fourrure de PeTA, reporta de la fourrure l’année suivante

    L’exemple le plus significatif est que tous les mannequins (Kate Moss, Claudia Schiffer, Naomi Campbell, Cindy Crawford) qui avaient posé pour la campagne anti-fourrure de PeTA "Rather go naked than wear fur" de 1994/95, ont depuis reporté de la fourrure, prétextant que c’était redevenu à la mode.

    La campagne "Plutôt à poil qu’en fourrure" a toujours sonné comme un slogan publicitaire creux, et l’industrie de la fourrure ne s’est jamais aussi bien portée depuis son lancement.

    PeTA est connu pour faire des campagnes de promotion du végétarisme, et leur ambassadrice n’est autre que la people Pamela Anderson.

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    Tournez une nouvelle page, esayez le végétarisme

    Le hic est que Pamela n’est pas végétarienne.

    Elle répète souvent dans ses interviews qu’elle continue à manger du poisson et qu’elle adore les crustacés.

    Que retient le public de Pamela Anderson, présentée comme végétarienne stricte par PeTA ?

    "Faites ce que PeTA me fait dire, ne faites pas ce que je fais".

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    Eve Angeli, encore une fois nue

    Depuis que la chanteuse Eve Angeli ne vend plus de disques, elle s’est reconvertie en ambassadrice du salon de l’érotisme et en miss Nunuche qui fait les bonheurs de la TV réalité.

    Se mettre nue, Eve Angeli et les autres égéries PeTA le faisaient déjà, bien avant que l’organisation leur demande de continuer à le faire "pour les animaux".

    Ces people "has been" passent à la TV grâce à PeTA et font parler de PeTA : c’est juste un échange de bons procédés, la sincérité pour la cause animale n’est qu’accessoire.

    Si demain, ces mêmes people posaient nus pour une marque de fourrure ou de jambon, le public ne serait pas choqué.

    Leur message sur les animaux est tellement dilué dans une auto-promotion et un appel désespéré à vouloir être toujours invités sur les plateaux TV, que l’on ne retient rien de leur pseudo combat... pour PeTA.

    Le point commun de toutes ces "célébrités", égéries de PeTA (des ex-chanteuses en mal d’auditeurs aux ex-hardeuses en mal de mateurs), c’est que ce sont des femmes sans charisme ni sincérité, et surtout inoffensives pour les lobbies de la fourrure, de l’agroalimentaire, etc.

    À noter que pour Eve Angeli, la conception du respect animal réside dans la possession de NAC en cage et la visite de zoos (son blog est truffé de photos de ses visites zoologiques, pour nous prouver qu’elle mérite bien d’être l’égérie de la "protection animale").

    PeTA et le sexe

    Sex sells

    Ce qui a propulsé la secte Raël n’est pas tant son discours fumeux sur les extraterrestres que celui sur le sexe : promotion de la "libération sexuelle et la méditation sensuelle".

    Selon l’UNADFI (Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes), la pratique de la méditation sensuelle pourrait impliquer des mineurs.

    Sur la question de la "libération sexuelle", l’organisation PeTA va aussi très loin : justification de la zoophilie, banalisation de la pornographie et de l’imagerie pédophile.

    Zoophilie, sadomasochisme, pédophilie : il en faut pour tous les goûts

    Dans un article du philosophe utilitariste de la libération animale Peter Singer, publié sur le site pornographique Nerve, celui-ci trouve la zoophilie acceptable - une relation sexuelle entre un humain et un animal - à condition que l’animal ne soit pas "brutalisé".

    Puisque les vaches et les veaux ont un appareil génital similaire à celui des humains, pourquoi devrions-nous nous en priver ?

    Ce serait ballot de gâcher, non ?

    Ah, ces... utilitaristes !

    Sauf que c’est très similaire aux arguments dont se servent les pédophiles pour justifier leur "attirance" envers les enfants.

    Bien sûr, tout ce petit monde jure qu’il ne commet aucun viol, pression, ou violence... puisque cela se fait dans l’harmonie d’un "plaisir réciproque".

    Tous les acteurs américains de la cause animale ont été scandalisés par les propos de Peter Singer.

    La seule à les approuver fut Ingrid Newkirk, présidente de PeTA.

    Fantasme pour pédophiles de la collégienne nue au tableau à la jeune fille nue au nounours

    Question : devinez de quoi parlent ces deux pubs de PeTA ?

    Réponse : selon PeTA, dénoncer l’exploitation des animaux pour leur fourrure, en déshabillant des nymphettes.

    Cela fait plus de 10 ans qu’au lieu de combattre de front l’industrie de la fourrure, PeTA a choisi de faire des campagnes focalisées sur la promotion de la pornographie et sur le harcèlement des femmes/célébrités en fourrure.

    Résultat : l’industrie de la fourrure ne s’est jamais mieux portée.

    Beaucoup de "protecteurs des animaux" sont également ravis de marteler - sur leurs propres forums et listes de discussions - que les femmes en fourrure sont toutes des "pétasses", des "salopes", des "poules", des "dindes".

    Précision : insulter les femmes en fourrure avec des noms d’animaux comme "poule" et "dinde" est souvent l’apanage des dirigeants d’associations animales comme la FBB [2].

    Cela prouve le peu de considération qu’ont ces gens pour les femmes autant que pour les animaux.

    L'écrivaine des droits des animaux Carol J. Adams a très bien expliqué ce phénomène :

    "La campagne anti-fourrure fournit aux activistes des droits des animaux un autre terrain propice au harcèlement des femmes.

    Je me demande pourquoi la campagne contre la fourrure dispose de tant d’énergie.

    Pourquoi ?

    Parce qu’elle est l’un des rares domaines de cruauté envers les animaux où les femmes sont vues comme coupables, comme preneuses de vie.

    Je pense que cela tombe à point nommé du point de vue anti-avortement et donne de la crédibilité aux activités agressives des anti-avortement."

    Source : ICI

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    Même battue, une femme est sexy

    On peut faire un parallèle entre la douleur infligée à un animal et la douleur infligée à un humain.

    Le problème est que cette affiche sexualise la violence envers une femme et la rend attractive.

    Complaisance avec la violence envers les femmes :

    "Le 19 janvier 2006, dans les rues de Nice, une femme nue a été battue et écorchée vivante en public pour attirer l’attention des consommateurs sur la réalité du commerce de la fourrure" (texte original de PeTA France).

    Escalade dans le mauvais goût nauséeux et le fanatisme irresponsable.

    Ce que les consommateurs ont vraiment retenu de cette petite saynète malsaine ?

    Les deux hommes et la femme qui ont organisé et participé à la mise en scène d’une femme nue battue et écorchée vivante en public sont aussi IRRESPONSABLES et coupables que l’association qu’ils représentent, et pour laquelle ils semblent être dévoués à un point tel que cela fait froid dans le dos !

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    Saynète PeTA devant Burberry - Fantasme de psychopathes, c’est sexy et fun de poignarder et de donner des coups de gourdin aux femmes

    Ceux qui désapprouvent

    Quelques défenseurs de la cause animale, qui se décrivent comme féministes, ont sévèrement condamné les campagnes sexistes de PeTA.

    Les plus connus sont l’écrivaine végétarienne Carol J. Adams et le juriste des droits des animaux Gary L. Francione.

    Tous deux sont américains.

    Quelques-unes de leurs citations :

    "Tant et aussi longtemps que nous continuerons à traiter les femmes comme de la viande, nous continuerons à traiter les non-humains de la même manière.

    Je m’oppose donc très fermement à l’utilisation du sexisme, du racisme, de l’homophobie ou de la violence pour faire des campagnes sur des sujets liés aux animaux.

    En outre, si le sexe peut faire vendre du parfum, je doute qu’il puisse influencer des choix éthiques d’une quelconque manière positive.

    Au lieu de finasser sur des nuances intellectuelles, PeTA devrait être attentif au fait évident que lier la philosophie de Playboy avec les droits des animaux distille un message assez perturbant.

    Si les droits des animaux peuvent ouvrir un espace à la pornographie, quelle sorte de mouvement social avons-nous là ?

    Certaines critiques ont dit que le mouvement pour les droits des animaux était affecté par les attitudes de personnes misanthropes.

    Il est temps de prendre cette critique au sérieux.

    Fondamentalement, il n’y a pas de différence entre traiter un humain ou un animal avec respect".

    Gary L. Francione

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    PeTA traite les femmes comme de la viande

    "Je pense que l’insulte supplémentaire a été la célébration de l’alliance entre PETA et Playboy en organisant un événement financé conjointement au cours de l’été dernier (1994), événement auquel a participé Patti Davis.

    Je suis heureuse qu’elle ait donné de l’argent à PeTA.

    Mais comme Catharine MacKinnon, je ne suis pas sûre qu’offrir de l’argent en réparation conduise à un changement du statut des femmes.

    Je déteste l’alliance de la défense des animaux avec la pornographie".

    Carol J. Adams

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    Partenariat PeTA et Playboy

    Une des nombreuses collaborations entre PeTA et Playboy.

    Ceux qui approuvent

    A contrario, d’autres personnes, se qualifiant également de "féministes", approuvent l’utilisation systématique de la nudité de jeunes femmes par PeTA.

    Les dirigeants de PeTA eux-mêmes sont les premiers à jurer qu’ils sont de "vrais féministes ouverts d’esprit, pas comme les autres puritaines et frustrées" [3].

    Ces "féministes" expliquent qu’il vaut mieux qu’une société expose des femmes nues plutôt qu’elle les cache derrière une burka.

    En suivant leur logique, il vaudrait mieux privilégier un extrémisme plutôt qu’un autre ?

    En Orient, la femme est un objet sexuel, propriété des maris/frères/pères qui la cachent, pour ne pas provoquer les hommes à une sexualité prétendument irrépressible.

    En Occident, la femme est un objet sexuel, propriété des industries/marques/commerces qui l’exhibent, pour racoler les consommateurs à la sexualité prétdnument irrépressible.

    Au final, les deux extrêmes se rejoignent : pas d’égalité hommes/femmes, domination, contrôle et pouvoir des hommes sur les femmes.

    Les arguments des "pour"

    Si quelques activistes/sympathisants de la cause animale critiquent fermement les tactiques sexistes de PeTA, la majorité d’entre eux les approuvent.

    Voici leur argumentation :

    "Les vraies personnes qui font de la pornographie, de la violence, de la torture, de l’exploitation... ce sont les bouchers, les éleveurs, les femmes en fourrure et non les starlettes du porno, l’industrie du sexe, Playboy, PeTA."

    Avec ce genre d’échelle de valeur, on arriverait à tout justifier, jusqu’au pire.

    Les violences ne se comparent pas, mais s’additionnent  !

    En suivant la logique de certains "protecteurs des animaux", n’importe quel oppresseur de l’espèce humaine deviendrait un saint, tant qu’il ne fait pas de mal aux petits animaux.

    La pornographie est une forme de prostitution légalisée.

    C’est une industrie qui rapporte des milliards de dollars chaque année.

    Et quand il y a beaucoup d'argent à se faire, les réseaux criminels ne perdent jamais de temps à rappliquer, et plus encore avec l’essor du web.

    Les hardeurs et hardeuses ont choisi d’embrasser cette activité très éphémère pour deux raisons : se faire le maximum de fric en un minimum de temps et devenir "célèbre" par cette voie, puisqu’ils auraient été incapables de le devenir autrement (écriture, chant, comédie, prix Nobel, record sportif, etc).

    La pornographie fait du commerce sur des pratiques/fantasmes sexuels masculins comme la zoophilie, le viol collectif, le bondage, la pédophilie, l’humiliation et la dégradation des femmes.

    Les "stars du porno" sont l’archétype de notre société d’ultraconsommation sans conscience et d’obsession à vouloir devenir riche et célèbre, à tout prix.

    Comment remettre en question une société basée sur l’exploitation des animaux (et des humains) avec de la pornographie et ses starlettes, une industrie qui glorifie le fric facile et la consommation sans conscience ?

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    Provoc’ PETA " star du X sous cellophane " dans le Newlook (l’autre journal des femmes à viande) d’avril 2007

    "Les femmes qui posent nues pour PeTA sont des mannequins de charme ou des stars du porno qui gagnent leur vie à poser dénudées.

    Sauf que cette fois-ci, elles ne le font pas pour rapporter de l’argent à une marque de bière, mais à une association de protection animale.

    Et en plus, elles font elles-mêmes des dons de plusieurs milliers de dollars à PeTA".

    Le capital de ces jeunes femmes, c’est de gagner de l’argent à se dénuder.

    Le fait de se dénuder pour PeTA rapporte plus d’argent à PeTA, et ces "mannequins de charme" versent également beaucoup d’argent à PeTA...

    Mais PeTA fonctionne comme un proxénète : se faire du fric sur le corps des femmes.

    On peut trouver banal qu’une marque de bière exhibe des femmes nues, pour racoler.

    On peut trouver banal qu’une association de "protection animale" exhibe des femmes nues, pour racoler.

    Et ce sera quoi, la prochaine étape ?

    Une association contre la faim dans le monde qui exhibera une star du porno dénudée devant un petit Éthiopien, ou une association écologiste qui fera poser nue un mannequin de charme devant un champ d’OGM ?

    En vérité, PeTA n’a aucun respect pour la cause animale, sinon cette association n’utiliserait pas les mêmes ficelles racoleuses du marketing vendeur de bière ou de saucisson.

    "PeTA utilise aussi des photos d’hommes nus."

    Personne ne demande de "parité" dans la marchandisation et la médiocrité.

    S’opposer à la femme-objet, c’est s’opposer à l’homme-objet et à l’enfant-objet.

    "Grâce à PeTA, des milliers de personnes sont devenues végétariennes et ont été sensibilisées à la cause animale."

    Et combien de "milliers de personnes" se sont détournées de cette cause, choquées par les tactiques sexistes, agressives ou grotesques de PeTA ?

    On peut très bien sensibiliser sérieusement le public sans farce, sexisme et agression.

    C’est ce que l’on fait sur VegAnimal.info, et d’autres sites, forums, groupes locaux et associations le font également.

    Cela s’appelle le respect de l’Autre.

    Le cynisme des dirigeants de PeTA est très symptomatique du peu de considération qu’ils ont pour les êtres de leur propre espèce.

    Penser qu’il n’y a que le sexe et les people des tabloïds qui fassent réagir le public, cela s’appelle un nivellement par le bas, qui n’ira pas plus haut que la ceinture et n’atteindra jamais la conscience des gens.

    Le public est certainement déjà suffisamment lobotomisé par des médias-poubelles, nul besoin qu’une organisation américaine de "protection animale" rajoute une couche au crétinisme ambiant.

    "Les gens qui critiquent les femmes nues de PeTA sont des puritains mal dans leur peau et complexés par la sexualité ou leur propre image de nudité."

    Ce genre de caricature est aussi brandi par le lobby proxénète pour tenter de ridiculiser ceux qui le combattent.

    En général, il rajoute que ces moralistes sont contre toutes relations sexuelles entre hommes et femmes et que les femmes doivent porter une burka.

    Maintenant, si l’on veut faire un concours de caricatures, on pourrait dire que les végétariens sont des adeptes de sectes qui les forcent à sucer des racines, au fond des bois.

    "La fin justifie les moyens. Le plus important est de passer dans les médias, que l’on parle de nous."

    La fin justifie les moyens ?

    Puisqu’il faut choquer et faire du voyeurisme/sensationnalisme pour passer à la téloche, pourquoi ne pas égorger une vache devant un MacDo ?

    C’est choquant et puis, au moins, ça fera parler de la souffrance animale.

    Est-ce une stratégie "éthique" ?

    Non, mais l’éthique n’a plus d’importance quand "la fin justifie les moyens".

    Exhiber une starlette du porno, de Playboy ou toute autre célébrité/inconnue à poil, est certainement une bonne accroche médiatique.

    Mais comment le public et les médias réagissent-ils ?

    Ils parlent de la souffrance et de l’exploitation animales ?

    Que nenni !

    Plutôt des rondeurs de la "meuf" et de l’aspect ridicule ou choquant de la photo ou de l’action filmée.

    Ce genre de saynète sert simplement à faire la promotion de la "starlette" et de PeTA.

    Le message sur la protection animale n’existe pas, ou bien il est tellement grotesque que le public ne le retient pas.

    En fait, les seuls qui approuvent ce genre de "tactiques" sont ceux déjà sensibilisés, pour ne pas dire convertis, à la "cause PeTA".

    Et ils sont prêts à accepter toutes les stratégies et actions possibles, tant que ça fait parler de "PeTA".

    La preuve est que la plupart de ces "militants cause animale" sont contre la pornographie dans les médias :

    "Quand les émissions de talk-show invitent des starlettes du X, c’est juste pour racoler l’audience et banaliser la pornographie".

    Mais dès qu’il s’agit d’inviter une starlette du porno présentée comme "égérie PeTA", le microcosme de la protection animale se rallie au "mais cette fois-ci, c’est pour la bonne cause".

    Dans le PAF (Paysage Audiovisuel Français) et depuis plus de 15 ans, tous les présentateurs TV se doivent d’inviter régulièrement d’anciennes ou de nouvelles starlettes du porno, à commencer par Cauet qui en invite une, et jusqu’à trois d’un coup, à chacune de ses émissions hebdomadaires, sur TF1.

    C’est devenu tellement banal que Fogiel qui avait booké une énième invitation plateau de l’ex-hardeuse Zara Whites (très récente végétarienne écolo et automatiquement sacralisée nouvelle "égérie PeTA") [4] pour faire une accroche à la "une ancienne star du X dégoûtée des saucisses", s’est finalement rétracté : trop vu, trop banal, plus assez sulfureux, et puis, elle est plus toute jeune et plus très connue, la Zara, par rapport à l’autre Clara Morgane.

    Monsieur Fogiel et les autres présentateurs/producteurs TV - au nom de la défense animale -, pour racoler les téléspectateurs en mâââle de phantasmes masculins, invitez donc l’archétype du bad boy à la 50 Cent : pimp & drug dealer.

    Il doit forcément exister un ancien dealer de drogue et proxénète devenu végétarien écolo pour épargner les pauvres animaux et sauver la planète... à chaque fois qu’il se brosse les dents, le robinet fermé.

    Et l’audimat explosera !

    Pour aller plus loin :

    Les liens entre pornographie et prostitution

    Quand viol, porno et prostitution deviennent "tendance"

    CSA, Les effets de la pornographie chez les adolescents

    Les nouvelles formes de pornographie africaine

    Pornography and the First Amendment

    PeTA et le mensonge

    PeTA et la manipulation

    En conclusion

    La totalité du dossier sera mise en ligne très bientôt, merci de votre patience

    Notes :

    [1] "Ingrid Newkirk runs PETA like a guru cult," says Merritt Clifton, founder and editor of the national animal protection newspaper Animal People.

    "Sooner or later, everyone who questions her or upstages her in any way, no matter how unintentionally, ends up getting shafted in the most humiliating manner Newkirk can think of.’’

    Sue Perna of Chesapeake went to work for PETA as a receptionist soon after the organization moved to Norfolk from suburban Washington in 1996.

    She says she found a high level of turnover and job anxiety.

    "The tension was so thick you could feel it," Perna says.

    "Everyone was so scared for their jobs at one point, we began to call the office telephone list Schindler’s List.’" irings came frequently and without warning, she says.

    "It was done so capriciously and with such seeming zeal by Ingrid," she says.

    "She seems to take joy in extinguishing people’s careers."

    It’s ironic, Perna says : A woman who has dedicated her life to fighting animal abuse is herself "an abuser of the human animal."

    After a year on the job and several run-ins with Newkirk, Perna walked out.

    She remains a dedicated animal rights activist — she was arrested two years ago for climbing onto the roof of a McDonald’s in Virginia Beach — but she steers clear of PETA.

    "Many of us believe that the further we distance ourselves from PETA, the better off the animal rights movement will be," she says.

    Sue Gaines tells a similar story.

    Gaines, who moved to Hampton Roads from Connecticut in 1996 to take a job in PETA’s education department, says she found the work environment "quite a shock."

    "It is a very horrible place to work," she says. Source ICI.

    [2] Christophe Marie, directeur de la Fondation Brigitte Bardot, au sujet d’Adriana KAREMBEU :

    "J'ai rencontré cette grande dinde (retour de Canada avec BB), elle avait un manteau de fourrure des pieds à la tête ". Source ICI.

    [3] In her letter of support of PeTA’s actions, Ingrid Newkirk makes the classic assumption that activists who counter oppressive images of women in the media believe "all depictions of female nudity are categorically wrong."

    This is the so-called "neo-Victorian feminist" charge constantly hurled at us.

    We do not have a "blanket condemnation of female nudity.". Pour lire la suite cliquez ICI.

    [4] Fogiel avait invité Zara Whites à son émission "T’empêches tout le monde de dormir", il a décidé de la remplacer par une vraie actrice, Muriel Robin. La suite, ICI.

    http://www.veganimal.info/spip.php?article558#nb3