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Humanitaire - Page 15

  • "Va faire chauffer la marmite dans la grotte" (Michel Guerrin pour Le Monde)

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    La chef d'orchestre Laurence Equilbey à Paris, le 1er octobre 2013. | AFP/JOËL SAGET

    Dean Snow est un anthropologue audacieux. Pour lui, les auteurs des peintures ornant les grottes préhistoriques seraient des femmes. Le chercheur américain, qui a étudié huit sites en France et en Espagne, se fonde sur la taille des doigts et des mains imprimés dans la pierre. Les détails sont à lire dans Le Journal du dimanche du 20 octobre.

    Peut-être est-ce farfelu. Mais ce qui compte, c'est que pas grand monde n'a envisagé l'hypothèse. En tout cas, pas le préhistorien Jean Clottes, qui répondait ceci, en 2011, déjà dans Le Journal du dimanche : « Ce n'est pas impensable. Mais pour ma part, je ne vois pas des femmes peindre des grands tableaux de chasse. La grande chasse est une affaire d'hommes… »

    La chasse, une affaire d'hommes, et la cuisine une affaire de femmes. Les préjugés ont la vie dure. Notamment dans la culture. Imagine-t-on une femme chef d'orchestre, metteur en scène d'opéra, peintre ? Pas vraiment, puisque les statistiques montrent qu'on est loin de la parité dans la création. Plus loin encore que dans la politique ou le monde de l'entreprise.

    Deux premiers rapports sur la question ont été rendus au ministère de la culture en 2006 et 2009 par Reine Prat, chargée de mission sur la question. Quelques chiffres ont fait l'effet d'une bombe : « 84 % des théâtres cofinancés par l'Etat sont dirigés par des hommes ; 97 % des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes ; 94 % des orchestres sont dirigés par des hommes. 78 % des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes. » Et ainsi de suite.

    De son côté, la chef d'orchestre Laurence Equilbey a piloté un master mené en 2012 par deux étudiants de l'université d'Evry sur les femmes aux postes de responsabilité dans le spectacle. Sa lecture l'a édifiée : « Je ne pensais pas à un tel désastre. »

    La Société des auteurs et compositeurs dramatiques vient pour sa part de compter le nombre de femmes programmées en France, de septembre 2013 à l'été 2014, dans des spectacles : 17 femmes chefs d'orchestre sur 574, 42 femmes solistes instrumentistes sur 271, 181 metteuses en scène sur 730… Dans certains festivals où vous irez, il n'y en aura aucune. La SACD ajoute : « 81,5 % des dirigeants de l'administration culturelle sont des hommes. »

    Ce sont les arts plastiques qui s'en sortent le mieux. Plus de 30 % des artistes exposés en France sont des femmes. Ce n'est pas glorieux, mais moins piteux que dans le théâtre et surtout dans la musique. Ce qui fait sourire Laurence Equilbey : « Je me sens souvent mieux dans une exposition d'art contemporain qu'au concert. » Chargeons un peu la barque en rappelant que, dans le rapport sur les « pratiques culturelles des Français à l'ère numérique » (ministère de la culture, 2009), on apprend que les deux tiers des romans publiés sont lus par des femmes. Autrement dit, les femmes ont de l'appétit pour se cultiver, pas pour créer.

    LE PROBLÈME DE « LA MATERNITÉ »

    Le vent n'est-il pas en train de tourner ? « Les mentalités bougent, et le sujet ne fait plus rire comme avant », dit Laurence Equilbey. Le Sénat a publié en juin un rapport dans lequel il note une « véritable discrimination » culturelle. Le Mouvement HF se fait de plus en plus pressant, avec son manifeste qui entend « démocratiser la culture par la parité ». Il y a quelques jours, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles a montré la voie en nommant une femme à sa tête, Madeleine Louarn, directrice du Théâtre de l'Entresort, à Morlaix (Finistère).

    Et puis Aurélie Filippetti fait de la parité un cheval de bataille. La ministre de la culture exige la parité dans les jurys visant à nommer des dirigeants culturels. Et elle vient de rééquilibrer le paysage en nommant Frédérique Bredin à la présidence du Centre national du cinéma, Sophie Makariou à la tête du Musée Guimet, Irina Brook au Théâtre de Nice…

    Ces nominations ont fait grincer. Notamment l'acteur Philippe Caubère, sur le thème : la parité « n'a plus aucun sens dès qu'il s'agit d'art » (Libération daté 15 juillet). Cette réflexion ouvre une question délicate. Il y a plus de 50 % de femmes dans les conservatoires (musique ou théâtre) et plus de 60 % dans les écoles d'art. Pourquoi disparaissent-elles ensuite ? Pourquoi, ajoute Laurence Equilbey, « les filles représentent entre 25 % à 30 % des classes de chefs d'orchestre, mais sont seulement 3 % ensuite à exercer » ?

    Pour le gouvernement, la réponse est claire : les femmes sont discriminées, d'où sa politique de « discrimination positive ». Une autre réponse ouvre un terrain glissant, qui a fait déraper le compositeur en vogue Bruno Mantovani, 39 ans, patron du Conservatoire national de musique, à Paris. Le 3 octobre, sur France Musique, il a listé les raisons qui expliquent le décalage entre apprentissage et vie active pour les chefs d'orchestre : un métier « éprouvant physiquement », qui n'intéresse « pas forcément » les femmes, qui pose le problème de « la maternité ». Ne manquent plus que « l'autorité et la crédibilité » des femmes, et on tient tous les poncifs.

    Mais l'argument le plus souvent entendu chez les décideurs culturels est le suivant : je prends le meilleur, et le meilleur est un homme. Logique, ils sont plus nombreux en place. Laurence Equilbey est favorable à l'excellence, mais elle ajoute : « Pour que les femmes s'aguerrissent, il faut leur donner leur chance. On ne le fait pas. » Elle ne souhaite pas tant une discrimination positive que des « actions positives » envers les femmes. « Sinon, nous resterons dans une culture verrouillée, ce qui donnera un reflet catastrophique de notre société. »

    guerrin@lemonde.fr

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/25/va-faire-chauffer-la-marmite-dans-la-grotte_3502979_3232.html

  • Pédophilie : Verts de honte (Le Monde)

    La critique a d'abord touché Daniel Cohn-Bendit. Puis le parti écologiste dans son ensemble. Puis, par ricochet, le Parti libéral (FDP). Et maintenant la presse. Et la vague est loin d'être retombée. Trois ans après les révélations sur les pratiques pédophiles au sein de l'Eglise catholique, l'Allemagne s'interroge aujourd'hui sur sa tolérance passée à l'égard des rapports sexuels entre adultes et enfants.

    "Les honneurs déshonorent, le titre dégrade", avait prévenu Flaubert. Daniel Cohn-Bendit a dû se mordre les doigts de ne pas avoir tenu compte de ce slogan de Mai 68 avant l'heure. Si le député européen n'avait pas accepté de recevoir, au printemps, le prestigieux prix Theodor-Heuss pour son engagement en faveur de la démocratie, rien de tout cela ne serait arrivé.

    Lire : "Les Verts allemands revisitent leurs discussions passées sur la dépénalisation de la pédophilie"

    En effet, mi-mars, un mois avant la remise du prix à Stuttgart, Andreas Vosskuhle, le président de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, fait savoir qu'il renonce à prononcer l'éloge de l'ancien leader de Mai 68. La raison ? Ses écrits, "qui ne sont pas sans poser problème". Le magistrat fait référence au Grand Bazar (Belfond, 1975), ce livre dans lequel Daniel Cohn-Bendit raconte son expérience d'éducateur dans un jardin d'enfants autogéré de Francfort. "Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller, écrit-il. Je réagissais de manière différente selon les circonstances mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi vous m'avez choisi, moi, et pas les autres gosses ?" Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même."

    A de nombreuses reprises, le député européen s'est par la suite défendu en expliquant qu'"il n'y a eu aucun acte de pédophilie. La pédophilie est un des crimes les plus abjects qui puissent exister. Il n'y a pas eu de ma part non plus de désir d'enfants. Là où il y a un grand problème, c'est mon désir de provocation".

    DANS LE PROGRAMME DU PARTI EN 1980

    Néanmoins, le renoncement d'Andreas Vosskuhle, l'absence, pour les mêmes raisons, de la ministre de la justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP), et les manifestants rassemblés le 20 avril devant le château où se tient la cérémonie ont convaincu les Verts : impossible, à six mois des élections fédérales du 22 septembre, de se contenter de dénoncer une exploitation de faits anciens à des fins politiques. Pour éteindre l'incendie, le parti écologiste ouvre ses archives à Franz Walter, un professeur qui dirige un institut de recherche en science politique (Göttinger Institut für Demokratieforschung). Rémunéré 209 000 euros, celui-ci doit remettre son rapport à la fin de 2014, mais le contrat prévoit qu'à chaque fois que le chercheur fait une découverte significative il la publie sans attendre, se contentant de prévenir les Verts douze heures à l'avance.

    Auteur de nombreux travaux de sociologie politique, Franz Walter ne passe pas pour être complaisant avec les Verts. La suite va le confirmer. Le 12 août puis le 16 septembre, le chercheur publie dans la presse deux articles retentissants. Dans le premier, il revient en détail sur le combat mené par les Verts pour dépénaliser les relations sexuelles entre adultes et mineurs, au même titre que les relations entre personnes de même sexe. Cette revendication figure explicitement dans le premier programme du parti, adopté en 1980. Il montre aussi comment, à la même époque, l'Association allemande d'études et de travail sur la pédophilie a fait du lobbying en ce sens et pesé sur les débats d'une autre formation politique, le Parti libéral (centre droit).

    A la suite de la publication de l'article dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Dagmar Döring, l'une des responsables de cette association dans les années 1980, renonce à se présenter comme candidate du Parti libéral aux élections législatives.

    "UN FORT HÉDONISME INDIVIDUALISTE"

    Le 16 septembre, six jours avant le scrutin, second coup d'éclat. Dans un article paru cette fois dans la Tageszeitung, un quotidien très proche des Verts, Franz Walter explique qu'en 1981 Jürgen Trittin était le responsable du programme des Verts de la ville de Göttingen, dans lequel figurait noir sur blanc la dépénalisation de la pédophilie. Précision : durant la campagne d'octobre 2013, Jürgen Trittin, coprésident du groupe écologiste au Bundestag, était la tête de liste des Verts contre Angela Merkel. La même semaine, à la suite, là encore, des révélations de l'équipe de Franz Walter sur ses écrits passés, Volker Beck, le secrétaire général du groupe écologiste au Bundestag, annonce que, s'il est élu, il ne sera plus que simple député. Le 22 septembre, les Verts n'attirent que 8,4 % des électeurs. Deux fois moins que ce que laissaient encore prévoir les sondages un an plus tôt.

    Pendant la campagne, les choses paraissaient simples : les Verts, dans leur volonté de subvertir l'ordre établi, avaient, lors de leur fondation dans les années 1980, plaidé pour une autre sexualité, plus permissive, allant jusqu'à porter des revendications qui, aujourd'hui, paraissent déplacées. La Frankfurter Allgemeine Zeitung a d'ailleurs publié, le 15 septembre, un article en ce sens (refusé par la Tageszeitung) dans lequel l'auteur, Christian Füller, expliquait sur deux pages que les Verts ont "créé une idéologie qui favorise l'abus des enfants".

    Le professeur Walter ne partage pas cet avis. "La protection de la nature et le développement durable ne constituent pas un terreau propice à la pédophilie et à l'abus d'enfants. Mais les Verts ont un deuxième créneau qui est curieusement peu compatible avec le premier : une sorte de libéralisme fondamental associé à un fort hédonisme individualiste. Dans cet environnement, ont émergé dans les années 1970, avant la fondation des Verts, des revendications pour la dépénalisation des délits sexuels et pour une tolérance à l'égard de la sexualité entre adultes et enfants. Au début des années 1980, une partie de ce libéralisme radical s'est retrouvée chez les Verts", explique-t-il au Monde.

    DANS LES ANNÉES 70, UNE PRESSE PLUTÔT COMPLAISANTE

    Certains articles de la presse allemande des années 1970 illustrent cette tendance. D'ailleurs, le Spiegel et Die Zeit ont battu leur coulpe, à la suite des recherches du professeur Walter. "Les principaux médias de la République ont contribué à banaliser la pédophilie dans les années de la révolution sexuelle", reconnaît le Spiegel, qui consacre, le 1er octobre, plus de deux pages à cette "errance morale".

    A plusieurs reprises, l'hebdomadaire a publié des articles complaisants à l'égard de la pédophilie, cette "variante plus tendre du travail social". Et que dire de cette "une" de 1977 sur "les enfants et le marché du sexe" illustrée par la photo d'une fillette de 12 ans simplement vêtue d'une paire de bas et d'un collier lui descendant jusqu'au nombril ? "Cette publication était problématique et elle le reste aujourd'hui", écrit le journal, qui a d'ailleurs retiré cette couverture et ce dossier de ses archives en ligne.

    Les charges contre Die Zeit, l'hebdomadaire de l'intelligentsia allemande, sont aussi accablantes. Dans une série d'articles parue en 1969, Rudolf Walter Leonhardt, responsable du Feuilleton (l'équivalent d'une rubrique Culture et Débats), défend longuement la pédophilie, "un tabou qu'il faut revoir", estime-t-il, s'appuyant notamment sur certaines théories d'Adorno, du sexologue Alfred Kinsey, ou sur les pratiques d'intellectuels comme Edgar Allan Poe ou Novalis. Pour lui, les réactions émotionnelles des parents ou des autorités peuvent davantage perturber les enfants que les contacts sexuels eux-mêmes. "A côté de ce qu'a écrit Leonhardt, la plupart de nos découvertes sur les Verts qui ont provoqué tant de débats paraissent dérisoires", reconnaît Franz Walter. Mais, selon Die Zeit, qui consacre une page à cette "grosse bêtise", le 3 octobre, ce qu'écrivait Leonhardt correspondait à une opinion largement partagée dans les milieux libéraux de l'époque. Ses écrits ne semblent d'ailleurs avoir provoqué aucune colère particulière de la part des lecteurs.

    DE NOUVELLES DÉCOUVERTES

    Après Die Zeit et le Spiegel, il est probable que d'autres journaux et d'autres institutions effectuent un travail comparable sur leur passé. S'ils ne le font pas spontanément, les recherches du professeur Walter pourraient les y contraindre. "Jour après jour, nous faisons de nouvelles découvertes, surprenantes et souvent déprimantes. Ce sera une partie de l'histoire de la bourgeoisie libérale de gauche allemande. Celle-ci semble être jusqu'ici marquée par le succès de la démocratisation et de l'émancipation de la société allemande dans la République fédérale. Maintenant, apparaissent également au grand jour les ambivalences, les zones d'ombre des poussées de la libéralisation", commente Franz Walter.

    Est-ce un hasard ? Les deux partis qui incarnent ce mouvement, les Verts et le Parti libéral, ont nettement reculé aux élections.

    DES RÉPERCUSSIONS EN FRANCE ?

    Les résultats des travaux de Franz Walter pourraient avoir des répercussions dans d'autres pays européens. Dès son premier article, le professeur a insisté sur l'influence des défenseurs de la pédophilie aux Pays-Bas, encore plus grande qu'en Allemagne, selon lui, ainsi que sur la France, où "il y avait une plus longue tradition et aussi une plus grande sympathie pour ce courant de pensée chez des intellectuels de premier plan qu'en Allemagne".

    Et le professeur de rappeler que, en janvier 1977, la fine fleur de l'intelligentsia française, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Catherine Millet, André Glucksmann, Jack Lang et Bernard Kouchner, avait publié dans Le Monde et Libération une lettre ouverte dans laquelle elle affichait sa solidarité avec trois hommes détenus et en attente de procès pour délit sexuel à l'encontre d'enfants de 13 et 14 ans. La boîte de Pandore ouverte par les Verts allemands n'est pas près de se refermer...

    http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2013/10/16/pedophilie-verts-de-honte-en-allemagne_3496473_3214.html

  • Réaction d'un aficionado dans les rues de Nîmes à la vue d'un stand de tractage anti-corrida tenu par des femmes non-violentes et pacifiques

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    Réaction d'un aficionado dans les rues de Nîmes à la vue d'un stand de tractage anti-corrida tenu pas des  femmes non violentes et pacifiques.

    On remarquera son incontournable et belliqueux : "Vous n'avez pas de couilles !".

    Ah, nous y voilà donc, au coeur du sujet !

    Toujours le même avec les hommes de ce très bas modèle de série.

    Au fait, comment tout cela a-t-il commencé ?

    "Le gars en question a foncé sur une militante avec son vélo, son sac a main s'est cassé, elle a lâché sa pancarte.

    La femme de ce monsieur a pris la pancarte et a tapé sur la tête de la militante.

    J’étais tellement étonnée par cette violence que je n'ai pas pensé à filmer tout de suite !"

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N0-sxJLdKdE

  • Ces apprentis James Bond qui espionnent la gauche et les écologistes

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    Mouvements écologistes et anticapitalistes sont surveillés de près par les polices européennes. Et tous les moyens sont bons, y compris l’infiltration. Vol d’identités d’enfants décédés, relations sexuelles avec leurs « cibles »… Au Royaume-Uni, les infiltrés et leurs supérieurs ne reculent devant aucun cynisme. Certains policiers ont même eu des enfants avec les militants qu’ils espionnent. Décryptage de ces détestables pratiques qui font l’objet de virulentes critiques, et échappent à tout contrôle parlementaire ou judiciaire.

    Leurs défenseurs les comparent à des sortes de James Bond, qui fréquenteraient squats et lieux autogérés plutôt que des casinos huppés, qui participeraient à des « camps climat » ou à des actions de résistances passives plutôt qu’à de spectaculaires courses-poursuites. Ces espions au service de sa majesté, ce sont les policiers infiltrés au sein des mouvements écologistes ou anticapitalistes. Ces méthodes d’infiltration font l’objet de virulentes critiques au Royaume-Uni, depuis qu’elles ont été révélées par l’affaire Mark Kennedy. Ce policier s’est infiltré entre 2003 et 2010 au sein de groupes de la gauche radicale européenne, dont le collectif militant de Tarnac, avant d’être démasqué. Les informations transmises par Kennedy ont notamment été utilisées par la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) pour monter son dossier contre « les neuf de Tarnac ». Depuis, les affaires impliquant des infiltrés se sont multipliées.

    Leurs noms sont révélés au gré de scandales, de procès ou de plaintes qui défraient la chronique outre-Manche : Lynn Watson, une agent de police basée à Leeds, a infiltré plusieurs groupes écologistes, anticapitalistes et pacifistes entre 2003 et 2008. Simon Wellings demeure quatre ans au sein du réseau anticapitaliste Globalise Resistance, avant de se griller par un coup de fil accidentel alors qu’il transmet infos et photos dans un commissariat. Jim Sutton, infiltré au sein du mouvement Reclaim the Streets – un mouvement de réappropriation de l’espace public – à la fin des années 90, finit par avouer qu’il est policier à sa compagne militante… avec qui il a eu deux enfants ! Le couple divorce en 2009. Bob Robinson (ou Bob Lambert) et John Baker intègrent Greenpeace dans les années 80 et 90. Tous deux ont des relations amoureuses durables avec une de leurs « cibles »… Une version « réalité » de James Bond, où la subversion anticapitaliste et écologiste est combattue avec les mêmes moyens que ceux utilisés pour démanteler un réseau terroriste ou de trafic de drogue.

    Un service très spécial

    Le Royaume-Uni dispose d’une solide expérience en matière d’infiltrations des milieux activistes, pacifistes, écologistes ou anarchistes : 40 ans exactement. Tout commence en 1968. En pleine période de contestation et de manifs contre la guerre du Vietnam naît le « SDS » (Special Demonstration Squad), un « Service spécial des manifestations ». Il sera dissous en 2008. Ses pratiques font désormais l’objet de demandes d’investigations de la part de parlementaires et d’avocats après une succession de révélations plus détestables les unes que les autres.

    « Quelles sont les critères pour autoriser une infiltration ? Construire une relation avec des « cibles », y compris avoir des enfants avec elles, fait-il partie des politiques officielles de l’État ? Dans quelle mesure ces opérations d’infiltration sont-elles coordonnées au niveau européen ? », interroge le centre de recherche indépendant Statewatch, basé à Londres, qui regroupe avocats, chercheurs ou journalistes travaillant sur la question des libertés publiques [1].

    Quand l’État vole les identités d’enfants décédés

    En février, le quotidien The Guardian révèle que, pour mener à bien ses infiltrations, la police britannique « a volé les identités d’environ 80 enfants décédés pour établir des faux passeports à leurs noms » [2]. A l’exemple de « Peter Daley », infiltré au sein de mouvements antiracistes dans les années 90, qui utilise comme couverture l’identité d’un enfant de quatre ans mort de leucémie. Le vol de l’identité et du certificat de naissance facilitait l’élaboration de couvertures crédibles.

    Le procédé, dévoilé sur la place publique, est qualifié de « macabre », « irrespectueux » et « odieux » par la commission parlementaire chargée de suivre les affaires intérieures [3]. La police britannique assure aujourd’hui que de telles pratiques n’ont plus cours et a lancé une enquête interne. Jusqu’à cet été, ses chefs n’avaient toujours pas daigné entrer en relation avec les familles concernées [4]). James Bond n’est plus un gentleman.

    Des conjointes et épouses abusées

    La recherche des responsables tarde. « Il n’existe pas un fichier poussiéreux rangé quelque part au sein de Scotland Yard qui nous apportera toutes les réponses. Mais plus de 50 000 documents, papier et électronique, que nous devons passer au crible », précise la Commissaire adjointe, Patricia Gallan, en février 2013, auprès des parlementaires membres de la commission d’enquête sur le sujet. Une manière de prévenir : les réponses risquent bien de ne jamais être divulguées. D’autant que les enquêtes resteront internes.

    Une autre affaire se retrouve quasiment classée « secret défense ». En décembre 2011, après les premières révélations sur les policiers espions, huit femmes annoncent poursuivre en justice la police britannique. En cause : l’infiltration de cinq officiers au sein de « groupes promouvant la justice sociale ou environnementale ». Des agents qui, tout en cachant leurs véritables motivations, étaient devenus leurs conjoints. Les relations intimes ont duré entre sept mois et… 9 ans ! Les plaignantes s’appuient sur les articles de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protègent la vie privée et familiale, et interdisent des traitements dégradants et inhumains. Mais, début 2013, la Haute Cour stipule que l’affaire sera traitée à huis clos, dans le secret du « Tribunal spécial sur les pouvoirs d’investigation de l’État » (Investigatory Powers Tribunal), chargé de contrôler les activités de surveillance et d’infiltration menées par la police et les services secrets britanniques.

    La jurisprudence James Bond

    Pour justifier le recours à cette législation spéciale, le juge Michael Tugendhat, n’hésite pas à se référer au fameux héros de Ian Fleming : « James Bond est le plus célèbre exemple fictif d’un membre des services de renseignement qui utilise ses relations avec les femmes pour obtenir des informations ou accéder à des personnes et des biens. (…) Ian Fleming ne s’attarde pas sur la manière dont son héros utilise la tromperie, et encore moins sur le préjudice psychologique que ces relations pourraient provoquer. Mais bien que fictif, cet exemple accrédite la vue que les services de renseignement et de police déploient depuis de nombreuses années des hommes et des femmes officiers dans le but de nouer des relations personnelles de nature intime afin d’obtenir des informations. (…) De mon point de vue, chacun, dans sa vie, doit assumer le fait que les services secrets et la police doivent, de temps en temps, déployer des officiers infiltrés, que ce soit à tort ou à raison. » Ces cas de tromperies, de manipulations, de mensonges et d’humiliations, au service de la sécurité de l’État, seront donc traitées en toute discrétion. Grâce à un roman.

    « Nous sommes indignés que la Haute Cour permette à la police (…) de garder le secret de leurs opérations abusives et manipulatrices. En comparaison, la vie privée des citoyens espionnés par la police secrète ne dispose d’aucune protection, ce qui est contraire à tous les principes que nous pourrions attendre d’une société démocratique », ont répondu les huit plaignantes. « Il est inacceptable que des agents de l’État puissent cultiver des relations durables et intimes avec des militants politiques afin de collecter de soi-disant renseignements sur les mouvements politiques. Nous avons l’intention de poursuivre ce combat. » (voir leur site).

    Quand l’infiltration se retourne contre la police

    Même les élus se voient retourner une fin de non-recevoir. Jenny Jones, vice-Présidente de la commission sur la sécurité londonienne, et élue verte de la capitale, a critiqué « l’obstruction délibérée » de la police suite à ses demandes d’informations répétées sur les opérations d’infiltration. Malgré les remous, l’opaque rideau qui recouvre ces barbouzeries ne se déchire pas.

    L’une des opérations d’infiltration menée par Mark Kennedy avait abouti à la plus grande rafle d’activistes écologistes de l’histoire britannique. 114 militants, suspectés de préparer une action contre une très polluante centrale au charbon près de Nottingham, ont été arrêtés préventivement en avril 2009. Parmi eux, 20 activistes sont poursuivis puis condamnés à de courtes peines d’emprisonnement ou des amendes. Ces condamnations sont finalement annulées car l’accusation n’avait pas communiqué l’ensemble de son dossier à la défense… dont les informations recueillies par la taupe. D’autres militants écologistes pourraient faire appel dans des affaires similaires, dont les dossiers à charge sont basés sur les informations de policiers infiltrés.

    L’Europe envahie de taupes

    Ces scandales ne se cantonnent pas au territoire britannique. Ils s’étendent au-delà des frontières du royaume, à l’Europe continentale. Pendant ses sept années d’infiltration au sein de la gauche radicale, Mark Kennedy a ainsi été « déployé » dans onze pays différents, dont la France, lors d’une quarantaine d’évènements militants (rencontres, manifestations…). Ces opérations sont coordonnées au niveau européen par un groupe spécial (European Cooperation Group on Undercover Activities, ECG), créé en 2011. L’ECG regroupe Interpol, plusieurs services de police des États membres de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, dont… la très démocratique Russie. L’ECG fait elle-même partie d’un groupe de travail international (IWG [5]) avec les services états-uniens ou israéliens.

    « Lorsque les forces de police et les services de renseignement s’engagent dans la coopération internationale, le grand perdant est le contrôle parlementaire. L’importance croissante des réseaux de policiers en civil rend cette situation bien plus critique », alerte en 2012 le député de gauche allemand Andrej Hunko. L’affaire des infiltrés britanniques a fait des vagues jusqu’à Berlin. Des députés du Bundestag questionnent à plusieurs reprises le gouvernement d’Angela Merkel sur le niveau d’implication de la police allemande, et des polices européennes, dans ces opérations secrètes. Le ministère de l’Intérieur précise alors qu’il n’autorise pas ses agents, y compris les agents étrangers opérant sur le sol allemand, à avoir et à entretenir des relations sexuelles dans le cadre d’une enquête.

    Les élus n’en apprendront pas beaucoup plus, « pour des raisons de confidentialité. » « L’infiltration des mouvements de gauche européens illustre cette coopération policière menée en l’absence de tout contrôle parlementaire. On ne sait toujours pas sur ordre de qui l’enquêteur infiltré opérait pendant les années de son activité », rappelle Andrej Hunko. En France, les opérations d’infiltration sont censées être réalisées sous le contrôle d’un procureur ou d’un juge d’instruction (voir le Code de procédure pénale). Mais aucun cadre juridique ou démocratique n’existe au niveau européen pour contrôler ces pratiques. Les barbouzes chargés d’espionner les mouvements de contestation ont de beaux jours devant eux.

    Ivan du Roy, avec Statewatch

    Photos : une (Wikimedia Commons), Police Only (CC Leo Reynolds), State Police (CC Julian Kliner)

    http://www.bastamag.net/article3337.html

  • Ni jeune ni jolie

     

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    http://plaintecontre.wordpress.com/2013/09/19/ni-jeune-ni-jolie/

    En mai, au festival de Cannes, François Ozon a présenté un film où une jeune fille de dix-sept ans, d’un milieu favorisé, sans aucun besoin d’argent, décide de se prostituer.

    Le rôle est interprété par une mannequin correspondant parfaitement aux critères de beauté de son époque et on ne peut plus lisse.

    Avec ce film, la mannequin devenue actrice a obtenu de nombreux articles, des couvertures de magazines, et les éloges d’un certain nombre de critiques (Télérama, Le NouvelObs, L’Express, Les Inrocks…).

    Plusieurs de mes ami(e)s cinéphiles qui ont regretté de s’être déplacés pour ce qu’ils ont qualifié de « film médiocre » ou « vraiment mauvais », ont surtout souligné l’aspect totalement invraisemblable, voire ridicule, du scenario.

    L’héroïne ne rencontre pas de vraie difficulté dans l’exercice de sa « distraction » et on est bien loin de ce que vivent les personnes qui traversent cette expérience dans le réel. Loin de dissuader les jeunes de ce que Ozon en interview qualifie parfois de « fantasme » ou, parfois, quand même, de « comportement à risque », cette histoire n’aurait donc évidemment aucune prétention à éduquer quiconque ou délivrer un message.

    Sans doute est-ce un motif trop vulgaire pour le cinéaste…

    Le film a déjà fait plus de 400 000 entrées en France avec dans les salles des spectateurs de tous les âges.

    Trois mois avant, la marque Louis Vuitton avait eu la merveilleuse idée de transformer ses mannequins en prostituées de rue, déclinant cette mise en scène à la fois pour son défilé de mode et pour une vidéo promotionnelle.

    Là encore les filles étaient magnifiques et magnifiées dans une perspective totalement irréaliste. Ni viol, ni coups, ni saleté, bien évidemment.

    Faut-il donc rappeler que les prostituées ont entre 60 et 120 fois plus de risques d’être battues ou assassinées que les autres  personnes et qu’elles connaissaient un taux de mortalité 40 fois supérieur à la moyenne nationale ?

    « Dans une étude australienne (où l’exercice de la prostitution est légalisé), 81% des personnes interrogées ont déclaré avoir subi des sévices sexuels pendant l’exercice de leur activité.

    A Glasgow, 94% des personnes prostituées de rue interrogées ont subi une agression sexuelle, 75% ont été violées par un client. »

    80% des personnes en situation prostitutionnelle connaissent d’importants troubles psychotraumatiques : maltraitance, agression sexuelle pendant l’enfance, la corrélation entre la prostitution et les violences sexuelles subies pendant l’enfance est flagrante dans toutes les études :

    « En 2008 une étude australienne montre que 75% des personnes prostituées ont subi des violences sexuelles avant 16 ans, en mars 2010 le CFCV montre dans une étude faite sur les 187 appels de personnes prostituées reçus à la permanence viols femmes-informations de 1998 à fin 2007 que 100% ont été agressées sexuellement avant d’avoir été exposées à la prostitution.

    402 agresseurs ont été dénombrés soi une moyenne de 2,15 agresseurs par victime. »

    Certes, le cinéma et le markéting du luxe sont à des milliers de kilomètres de ces abominations obscènes qui ne les concernent pas…

    Mais là où Monsieur Ozon fait de la « fiction » et où l’industrie de la mode peut délirer avec des symboles qui ne font peut-être plus fantasmer que leurs acheteurs cyniques, aujourd’hui, en plein débat sur son abolition, les « journalistes » surenchérissent dans la mystification de la prostitution.

    Mais celles et ceux qui connaissent la prostitution de l’intérieur ne supportent plus ces inepties, car à l’inverse de ces cas où la « création », « l’art » – disons plutôt le divertissement – pouvaient encore servir d’alibi, le journalisme a pour mission de donner de l’information.

    Or, que ce soit par exemple dans les récents articles de Libé (très justement dénoncés par plusieurs blogues) ou sur Arte (qui n’est pourtant pas la chaîne télévisée la moins respectable) ces media imposent une vision tronquée, celle d’une prostitution « libre », d’un métier formidable que l’on choisit même quand on est issue d’une excellente famille et que l’on est entrée à Sciences Po : devenir "travailleuse du sexe".

    Ils mettent en lumière le « S.T.R.AS.S », qui porte si bien son nom, une minorité bruyante et agressive qui recouvre la réalité de vernis et de paillettes et dont les moyens d’action sont des plus malhonnêtes, parfois même terrifiants.

    Alors non, ces « journalistes » n’ont apparemment pas voulu rencontrer des survivantes de la prostitution, celles qui témoignent par ailleurs, celles qui ont été abîmées par la violence de ce quotidien qu’elles ont vécu, non ils ont choisi de rester dans un imaginaire qui les arrange, afin de pérenniser cette tradition de l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

    Ces « journalistes » emploieront encore cette euphémisme mensonger de « travailleuses du sexe » pour désigner les personnes prostituées.

    Mais écoutons tour à tour Trisha Baptie, Rebecca Mott et Rosen Hicher  :

    "J’ai été prostituée plus de 15 ans et je n’ai jamais rencontré une seule « travailleuse du sexe ».

    Pour moi, cette expression sort de la bouche des gens qui endossent et exploitent la chosification des femmes (…)

    Pas une prostituée ne veut voir sa fille entrer dans cette industrie mangeuse d’âme.

    Je suis contre ce prétendu « travail du sexe », parce qu’il affecte non seulement les femmes qui y sont mais toutes les femmes et notre rapport au monde.

    Au Canada comme partout sur la Terre, des femmes – presque toutes appauvries et objets de racisme – sont amenées à cette industrie par la coercition, la violence et la tromperie.

    C’est parce que je veux la liberté pour TOUTES les femmes que je suis contre l’industrie qui nous vend comme jouets de masturbation.

    C’est une violence en soi, un viol, où l’argent ne fait qu’apaiser la conscience des hommes. (…)

    Quant au soi-disant « libre choix » de se faire baiser plusieurs fois par jour par des hommes anonymes, mon expérience est toute autre.

    Partout où il y a prostitution, il y a trafic sexuel, crime organisé, drogues et autres activités criminelles, et aucun pays n’arrive à les désenchevêtrer.

    Alors, pourquoi laisser une minuscule minorité de gens nous imposer leur individualisme, quand nous savons que toute la société en souffrira, et que ce seront surtout les femmes pauvres et les femmes de couleur dont les droits humains seront bafoués pour maintenir l’offre de sexe aux hommes sur demande ?"

    "Nous devons employer un langage qui désigne fortement et clairement cette destruction de notre être.

    Pour moi, les mots « femme prostituée » expriment ce que j’étais et comment cela n’a jamais été de ma faute, mais toujours un projet délibéré de couler ma vie dans un moule infernal en me faisant croire que c’était mon choix.

    Dire que l’on m’a prostituée, c’est attribuer carrément le blâme aux profiteurs du commerce du sexe, à chacun des prostitueurs qui ont fait le choix de me consommer, et surtout, c’est blâmer TOUS CEUX QUI SONT AU POUVOIR ET QUI NE FONT RIEN POUR METTRE FIN A LA PROSTITUTION ; en ne faisant rien, ils endossent la destruction de la classe prostituée.

    Être désignée femme ou fille prostituée, objet d’une prostitution, c’est voir et savoir à quel point l’on est dénuée de contrôle, sans voix et sans droits humains fondamentaux.

    Un des prétextes classiques pour ne pas employer ces mots, c’est de leur préférer plutôt l’expression « travailleuse du sexe », qui est apparemment politiquement correcte.

    Mais comme le savent la plupart des femmes ayant quitté la prostitution, « travailleuse du sexe» est l’expression que cherchent à imposer les lobbyistes du commerce du sexe ; elle est utilisée pour prétendre que la prostitution est une partie normale de la vie et pour cacher toute la violence et l’avilissement infligés aux personnes qui sont prostituées. 

    « Travailleur du sexe » est une expression totalement choquante, et je ne l’emploierai jamais, sauf pour expliquer pourquoi ELLE NE DEVRAIT JAMAIS ETRE EMPLOYEE."

     —

    "Comment peut-on parler de choix … le choix d’une victime, le choix d’être chaque jour violée, je l’ai fait et pourtant, je le dis et redis, ce n’était pas un choix de carrière mais un choix de survie.

    Toutes les femmes que j’ai rencontrées dans se système n’étaient pas volontaire mais s’étaient tout simplement égarées de la réalité.

    La peur au ventre, elles allaient vendre leur corps, pour quelques deniers. (…)

    Elles ont toutes souhaitées un jour une vie meilleure.

    Elles ont toutes rêvées vivre autre chose.

    Je suis et je resterai pour la pénalisation du client.

    Etre client, c’est se donner tous les droits et même d’acheter un corps donc celui de violer."

    —-

    Puisque l’âge moyen d’entrée dans la prostitution selon est de 14 ans, revenons à nos journalistes et à ce film, « Jeune et jolie », qu’ils aiment tant…

    Pourquoi n’ont-ils pas parlé des mineures dans cette émission hier ?

    90% des prostituées sont victimes de proxénétisme, 90 % d’entre elles viennent de pays étrangers, à peine pourra-t-on entendre les faits, dans ce débat à cinq contre une, bien courageuse alors qu’ils ne lui laissaient pas finir ses phrases…

    On comprend mieux pourquoi ce film d’Ozon a tant de succès auprès des « journalistes ».

    Pour les esclavagistes de la deuxième moitié du XXe siècle et du début du XXIe, la propagande est facile avec ces images de cinéma, quand la prostituée est souriante, pimpante et joyeuse comme l’était Julia Roberts dans « Pretty Woman », quand elle est bien blanche, « Jeune et Jolie »…

    Oui, il existe des prostituées jeunes et jolies.

    Mais si ces journalistes voulaient parler des jeunes qui se prostituent, peut-être auraient-ils dû vraiment se pencher sur les 10 000 mineur(e)s prostitué(e)s en France et les 40 000 étudiantes pour lesquelles la précarité est le premier facteur d’entrée dans la prostitution.

     Contrairement à François Ozon, la réalisatrice Emmanuelle Bercot, avant de filmer « Mes chères études », a non seulement eu l’intelligence mais surtout le mérite de se documenter sur son sujet.

    Il y a une semaine, exaspérée par tout ce tapage autour de la prétendue puissance des femmes qui se vendent, j’ai juste écrit « prostitution étudiante » dans la barre de recherche de mon ordinateur.

    Voici ce que j’ai trouvé en première réponse : un témoignage sous forme d’appel au secours sur le forum de « aufeminin.com » dans la rubrique « première fois » (!)

    (Les messages postés sont copiés tels quels, mais l’orthographe a parfois été rectifiée en raison des difficultés de lecture. Les adresses email ont été supprimées.)

    "Bonjour à toutes et à tous, voilà mon problème est simple et tristement réputé.

    Je vis à Paris, je suis en 1ère année de fac sauf que financièrement je ne m’en sors absolument pas.

    J’ai une vie familiale compliquée, mon père a sombré petit à petit étant alcoolique il a perdu son emploi, il a fait 4 cures de désintoxication mais rien n’y a fait il n’a jamais réussi à guérir, ses années de droits au chômage arrivent à terme dans peu de temps il n’aura donc plus aucun revenu, il vit chez ma grand mère et il ne peut pas même pas me donner ne serait ce que 20E par mois, ma mère gagne 1500E par mois ce qui tout juste suffisant pour payer le loyer et la nourriture…

    Actuellement je fais des études de consommations pour essayer de me faire de l’argent et je garde un petit garçon le week-end et le soir après les cours, mais je suis en restriction permanente malgré tout pour tout, je peux à peine m’acheter quelques vêtements et pour les sorties je n’y pense même pas…

    Je n’ai même pas le droit à une bourse !!!

    Les revenus de ma mère sont jugés trop " élevés" pour…

    En bref j’ai vraiment besoin d’aide, j’ai honte rien que de penser a me prostituer mais je ne vois pas d’autres choix pour avoir une vie plus convenable.

    Le poids est lourd à porter, je ne peux pas en parler à mes amis, et je ne sais pas à qui ( où ) m’adresser pour ça.

    SVP AIDEZ MOI, je suis prête à franchir le pas, si vous savez qui est intéressé ou autres envoyez moi un message.

    Merci d’avance pour vos réponses."

    Quelques personnes recommandent à cette jeune femme d’autres possibilités que la prostitution, lui disent d’aller voir une assistante sociale, des associations.

    Mais j’ai été sidérée de lire l’abondance de propositions, des hommes qui se précipitent sur la chair fraîche qui leur est livrée en pâture.

    Vito 75

    Héy’ baby girl ;- ) Je ss intéressé !! contacte moi !!

    rimk7593

    Je suis interesser contacte moi par email 

    Phil7515

    Bonjour.
    Je viens de lire votre annonce. Je suis un gentleman fin quarantaine. Si je peux vous aider, pourquoi ne pas faire connaissance?
    Au plaisir de vous rencontrer.

    bonjourdeparis

    moi je peux t’aider et meme te donner du plaisir !! contacte moi

    gilldav2011

    J’aimerais te rencontrer. Mon annonce est sérieuse. Je suis quelqu’un de propre et recherche une relation ephémère; N’hésite pas à me répondre.

    Samirh6

    je suis interesser par ton annonce, envoie moi une photo de toi par mail on se contacte 

    granadaheat

    Si le besoin s’en fait sentir
    Sérieux et avec délicatesse 
    Dispo demain

    manub

    Bonjour, je tombe par hasard sur votre message. Je suis un jh tres regulierement en deplacement à Paris, dans de beaux hotels et beaux lieu, peut etre voudriez vous m’accompagner de temps en temps, et nous pourrions discuter de ce que vous souhaitez comme relation et aide, merci de me laisser plus d’infos sur ce que vous desirerez, eventuellement un mail ou plutot un tel pour vous joindre, je serai sur Paris cette semaine et dispo.

    Benoith5

    Vas y fonce maintenant t’as pas d’autre solution si t’attends ce sera trop tard plus personne voudra de toi c sans doute le mieux à faire

    Alexandrel15

    bha moi je suis ok si tu veut

    zinefifay

    je suis très intéressé par ta proposition. Contactes-moi par mail.

    mimichael

    Bonjour,
    Je suis intéressé pour te donner un petit coup de pouce en échange d’un moment intime.
    Cordialement.

    jamesboda

    Bonsoir Mle, Toujours disponible ?

    farwest31

    Quand tu ve ma poule

    slt jvien dlire ton message si tes envie sont tjr dactualite et bhe sache que je suis tres interesser contacte moi quand tu ve chui ouvert a tout

    Vene361

    Je t’attends si tu veux contactes moi

    __

    Voudra-t-on encore nous faire croire longtemps que la prostitution n’est pas liée au désespoir et à l’exploitation de la détresse des femmes ?

    Nous sommes loin, très loin de la top-model du cinéma et des fantasmes de tous ceux qui ne supporteraient pas une demi-journée de la vie d’une femme prostituée.

    Mais il semblerait que certains aient des intérêts à faire croire que c’est une carrière comme une autre, et ils glorifient leurs nouvelles icônes qui ont réussi, des « escorts » comme Zahia aux actrices du X.

    Pourtant, la pornographie, comme la prostitution, n’est ni « glamour » ni « fun ».

    Hier j’ai reçu hier un courriel d’une femme qui, ayant vu mon livre Plainte contre X, me sollicitait à propos de la fille d’une de ses amies.

    Voici ce qu’elle m’écrit :

    "C’est une gamine qui aime faire des photos, très belle, elle est très naïve et s’est faite piéger par le X.

    Très timide, rejetée elle voulait juste avoir des amis, être aimée et elle n’a rien trouvé d’autre pour dire "je suis là, j’existe regardez moi, et des manipulateurs libertins rigolos qui lui ont dit "profites"…

    « Profite… », ça me rappelle le « vas-y fonce » du prostitueur sur le site aufeminin.com…

    Qui profite de qui, ici ?

    Entre 15 et 25 ans, j’ai moi aussi posé pour des photographes.

    Certains me disaient aussi que j’étais « jeune et jolie ».

    Pourtant, pendant toute cette période, je ne me sentais rien de cela.

    Ni jeune ni jolie.  

    Quand Estelle dans mon livre Plainte contre X dit qu’elle a « grandi dans la pornographie », elle n’est malheureusement pas dans de la fiction.

    Et tous ceux qui, en regardant son visage, son corps exposé sous tous les angles, filmé sur les écrans, n’ont pas vu sa détresse, n’ont décidément rien compris non plus.

    Leur aveuglement peut devenir meurtrier. 

    Quelques liens :

    http://www.franceinter.fr/depeche-il-ma-dit-tu-dois-me-payer-35-000-euros-jai-commence-a-pleurer-il-ma-frappee

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_–Je-vivais-l-enfer-.-Debby-a-echappe-a-la-prostitution_39382-2229863_actu.Htm

    https://www.youtube.com/watch?v=VM6U951GvS0

    http://8mars.info/ulla?lang=fr

    http://www.jolpress.com/article/le-rapport-choc-sur-la-prostitution-dans-le-monde-374420.html

    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2012/09/article-de-muriel-salmona-en-reponse.html

  • Libé-la-Saumure (Isabelle Alonso)

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    Libé, synonyme de journalisme rigoureux, limite intègre, si, si.

    La preuve ?

    Leur quatrième de couve du lundi 16 septembre.

    Encore une interview d’une jeune femme plus maligne que les autres puisqu’elle a découvert le job de rêve qui permet de s’enrichir en s’amusant et c’est pas du pipeau, enfin si, justement.

    Les filles vous êtes trop nulles trop connes.

    Au lieu de bosser pour une poignée d’euros, d’endurer le RER, l’humour foireux des vos collègues, les pressions de vos supérieurs, au lieu d’économiser pour vous payer le ClubMed, feriez mieux de lire Libé afin d’en savoir plus (et que du vrai) sur la riante activité que toute fille un peu lucide et dégourdie se devrait de repérer : la prostitution !

    Trop cool, vraiment !

    Des vacances toute l’année, la rigolade tous les jours et le méga fun toutes les nuits ! Youpi !

    Pleine page, donc, dédiée à « Marla », qui n’est pas prostituée, malheureux, quel vilain mot, elle est « escort ».  

    La présentation de l’article use et abuse de phrases en italiques et entre guillemets, pour qu’on comprenne bien que tout ça, c’est elle qui le dit, c’est Marla en personne.

    En effet, qui est mieux placée pour en parler que celle qui le fait, hein, puisqu’elle vous le dit, c’est que c’est vrai.

    La rédactrice, dont on ne sait si elle est journaliste ou attachée de presse du très puissant et richissime lobby des maquereaux-pornographes ou si l’un n’empêche pas l’autre, emploie des termes extrêmement positifs pour décrire le milieu.

    C’est du marketing pro pain-de-fesse.

    Dans les lignes qui suivent, pour qu’on s’y retrouve dans cette vibrante et réaliste description de la prostitution vous trouverez en italiques les citations attribuées à Marla et entre guillemets la prose de la journaliste.

    Comparés à la description du joyeux monde de la prostitution livrée par le journal, Bambi est une enquête objective sur la vie des cervidés et Blanche-Neige un reportage sans concessions sur les dangers de la consommation des pommes.

    Jugez plutôt : une enfance impeccable, chérie et choyée entre des parents aimants et jamais divorcés (sic), des études brillantes, puis, à la faveur d’un devoir à faire sur la prostitution étudiante, la révélation !

    Elle aura une super note et même une mention bien (rien ne vaut l’expérience de terrain) en racontant son expérience d’hôtesse dans un « bar chaud » qu’elle vit comme une « chouette colo d’été » avec un « mono génial qui ne vous force jamais ».

    Aujourd’hui elle est escort « de luxe » et n’a qu’un regret : ne pas avoir de mac, oups, pardon, de « manager » qui gèrerait son planning façon assistant, qui pourrait « filtrer les appels des clients hasardeux ».

    Question naïve : c’est quoi un client « hasardeux » ?

    Un violent ? Un qui paie pas ? Un maniaque ?

    Et la parade consisterait à « filtrer les appels » ?

    Comme c’est intéressant, fouillé, approfondi !

    Et n’allez pas penser qu’elle vend son corps !

    Pâââs du tout.

    Elle le loue « au même titre qu’un ingénieur utilise sa tête bien faite ».

    Elle vient par ailleurs de découvrir un « nouveau monde gourmand », celui du X, bien sûr !

    Un pur délice !

    Tourner un porno, c’est vraiment un terrain de jeu, la différence c’est qu’on est tout nus.

    Ok ! Bien sûr !

    La pipe jusqu’aux amygdales ? Une  marelle naturiste !

    Le gang bang ? Une pétanque désapée !

    La double péné avec coup de pied à la lune ? Une belote à oilpé !

    D’ailleurs, les gourdiflotes qui ne sont pas prostituées et qui trouvent les mecs décevants dans la vraie vie devraient découvrir cette mine à braves mecs que décrit la propagande maquerelle.

    Ce ne sont que des gentils garçons en mal de cette affection que les méchantes femmes de leur vie refusent de leur donner.

    Le coup de bite en sus, c’est juste par politesse, pour faire plaisir, n’allez pas croire!

     L’article est intitulé « Un putain de bonheur ».

    Et une putain de mauvaise foi, aussi.

    Le quotidien qui fut gauchiste reste fidèle à une des traditions de la gauche française, d’un machisme sauvage depuis Proudhon.

    Pour eux, la « collectivisation des moyens de production » a toujours inclus les femmes.

    Le quotidien ex-mao publie régulièrement des articles de pure publicité : soit des (supposées) prostituées en exercice témoignent des charmes de cette profession facile, rentable et amusante, soit des clients sociologues, chanteurs, comédiens se la jouent subversifs en volant au secours d’une très vieille et très solide institution patriarcale.

    Sans oublier l’intervention de mercenaires de la cause, Badinter, Iacub ou Millet qui apportent aux proxénètes une caution morale qui doit bien faire rigoler les Julots mondialisés comptant leurs bénéfices.

    On m’a dit une fois, dans un studio de RMC, (chez Brigitte Lahaie) où j’exprimais mon soutien à l’abolitionnisme, qu’un monde sans prostitution repose sur une vision du monde digne des « Bisounours ».  

    Mais qui vit chez les Bisounours ?

    Ceux qui prétendent que la  prostitution est un jardin de roses ? 

    Ceux qui assurent que face à des clients comme le chanteur Antoine, Philippe Caubère ou DSK on peut baiser sans avoir envie de vomir juste parce qu’ils ont payé pour ?

    Ceux qui assurent que soutenir la prostitution est une marque de respect envers les personnes prostituées ?

    C’est même plus Bisounours, c’est Oui-Oui à Disneyland.

    Le trafic d’armes, le trafic de drogue et le proxénétisme sont les trois business les plus lucratifs de la planète.

    Les proxénètes ont largement les moyens de financer des campagnes de presse et d’acheter des gogos pour plaider leur sombre cause.

    Ça mériterait une enquête sérieuse de la part de Libé ?

    Un minimum d’analyse ? De rigueur ?

    Non.

    Libé a choisi son camp.

    Celui de la tradition, de l’esprit français, de la gaudriole gauloise, du trottoir guilleret et de Dodo-la-Saumure.

    Avec pour illustrer le propos, façon paysanne soviétique souriant à l’objectif derrière une gerbe du blé de la récolte record de 1933, le regard clair d’une gamine de vingt trois ans qui, un jour, immanquablement, finira par dire la vérité.

    http://www.isabelle-alonso.com/libe-la-saumure/

  • L'Europe envisage d'interdire la liberté de déplacement de certains militants

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    La presse allemande vient de révéler une étude commandée par l'Union Européenne : celle-ci voudrait dans les années à venir interdire le déplacement sur le territoire européen des militants et activistes de la cause animale.

    L'Europe est donc en train de préparer une loi qui interdira le déplacement sur le sol européen des militants de la cause animale et ce dans le but d'empêcher le développement d'une internationale européenne de la cause animale.

    Cette étude, dont certains extraits viennent d'être publiés dans la presse allemande, exprime parfaitement bien ce que les militants de la cause animale représentent pour les institutions européennes : des activistes qualifiés de " criminels itinérants" !

    Défendre les droits des animaux est donc perçu par l'UE comme une action criminelle que la loi doit punir pour éviter sa prolifération.

    Cette expression de "criminels itinérants" est explicitement  utilisée dans cette étude qui annonce le pire en matière de répression à l'encontre des militants des droits des animaux.

    L'UE va donc dans les années à venir criminaliser le mouvement de défense des animaux en se servant de tous les moyens répressifs dont elle dispose au risque de mettre en question les libertés individuelles et publiques et ce dans le but de privilégier et défendre par tous les moyens les intérêts économiques des entreprises qui exploitent et qui vivent de cette exploitation scandaleuse des animaux.

    L'UE prend donc partie clairement pour ceux qui se servent des animaux comme biens économiques et donc se range du côté du capitalisme le plus violent.

    C'est la démocratie elle-même qui sera mise en question avec une telle loi qui interdira tout rassemblement visant à dénoncer telle ou telle entreprise ou institution violant ouvertement les intérêts des animaux et leurs droits à ne pas être maltraités et exploités.

    L'Europe est donc en train de tuer l'idée même de démocratie et de liberté d'expression qui constituaient l'une de ses fiertés.

    Nous savons maintenant que les grandes institutions, nationales et internationales,  à savoir les institutions politiques , judiciaires, scientifiques et économiques sont les principaux obstacles à un réel changement dans la domaine des droits des animaux, ce projet de loi le prouve amplement et nous devons dénoncer le fait que l'Europe, de moins en moins démocratique, envisage dans le secret  cette restriction inadmissible des libertés individuelles, publiques et de la liberté d'expression.

    Les militants de la cause animale, qui font donc peur à l'Europe manifestement, sont et seront de plus en plus surveillés, dénonçons cette surveillance indigne d'Etats démocratiques.  

    C'est la démocratie qui est en danger avec ce projet de loi qui vise à interdire notre liberté de déplacement sur le territoire européen.

    Notre liberté d'expression sans laquelle la cause animale n'aurait aucune possibilité d'avancer et de faire bouger les lignes de résistance de tous les exploiteurs d'animaux.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/delices-et-saveurs-vegetarliennes/article/060913/leurope-envisage-dinterdire-la-liberte-de-deplacement-de-certains

  • C'est perdu ou l'ère des survivances

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    Pardon de cet accès de pessimisme au coeur de l'été, mais il faut parfois donner sa place à la vérité : c’est perdu !

    Le combat pour la sauvegarde de la nature et pour la construction d’une coexistence harmonieuse et durable (ou même durable parce qu’harmonieuse) entre l’homme et  le reste du monde vivant est un combat perdu.  

    Des solutions se feront jour, bien sûr, le temps résout tout, mais  elles seront subies quand elles auraient pu être voulues et c’est là, me semble-t-il, une juste définition de l’échec.

    Ces solutions feront suite à un anéantissement durable des équilibres naturels.

    Les espèces disparues mettront plusieurs millions d’années avant d’être remplacées par leurs équivalents.

    Depuis le début du 20e siècle nous avons multiplié nos effectifs par 4, avons rasé, - les estimations varient - plus de la moitié des forêts et avons éliminé 97 % des prédateurs que sont les lions et les tigres, les poissons rapetissent et disparaissent, beaucoup d’espèces ont vu leurs effectifs baisser de 90 %.

    Les sols sont détruits et l’atmosphère voit évoluer sa composition à travers la rapide augmentation de la proportion de gaz carbonique.

    Les faits sont graves, ils sont catastrophiques, mais plus terrible encore, aucun retournement de notre attitude n’est en vue.

    Tendances lourdes et volonté mal dirigée… que pouvons-nous faire ? 

    Il y a maintenant quatre ans, l'analyste Jean-Marc Jancovici nous en donnait trois pour sauver le monde et rien n'a changé, ni dans les faits ni dans les aspirations des humains comme de leurs dirigeants qui n'ont en rien pris la mesure de l'enjeu :  notre survie et celle de la vie évoluée sur la planète. 

    Les économistes ne parlent que de croissance sans comprendre que nous nous heurtons aux limites physiques de notre monde, les écologistes s’attachent à cet oxymore qu’est le développement durable et ils refusent dans leur grande majorité toute mise en cause de notre démographie.

    En France, le débat sur les allocations familiales tourne autour de l’idée de ne surtout pas défavoriser les familles nombreuses alors que le monde croule sous nos effectifs.    

    Bref, nous refusons toute remise en cause sérieuse et laissons les choses suivrent leur cours cataclysmique. 

    Ne soyons pas naïfs ;  ni la Nature ni l’Histoire ne seront tendres avec nous, qui d’ailleurs ne l’avons pas mérité. Notre omniprésence bien réelle et notre omnipuissance bien provisoire ont désenchanté le monde, elles le détruisent aujourd’hui.

    Le biologiste Frank Fenner  l’avait très clairement exprimé en 2010 en prévoyant un écroulement de nos sociétés avant la fin du siècle.

    Il n’est pas le seul et je ne peux, hélas, que faire miens les propos de François Cavanna qui répondit un jour à l’association Démographie Responsable qui lui demandait son soutien :

    « Une certaine association, Démographie Responsable, se propose de lutter par tous les moyens contre le peuplement anarchique - et criminel - de la planète.

    Ces vaillants militants me demandent mon concours.

    Je dois dire tout de suite quelle est mon opinion.

    La voici : il n’y a rien à faire.

    Il est trop tard, beaucoup trop tard.

    Je n’ai pas le loisir d’entrer dans les chiffres.

    Nous sommes déjà entrés dans l’ère des survivances.

    L’économie planifiée, les progrès techniques, les privations, ne peuvent plus faire face à la monstrueuse vague humaine qui submerge la Terre.

    Le fameux et terrible facteur 2 (doublement de plus en plus rapide du contingent) est un adversaire implacable.

    Nous sommes en démocratie, chacun a le droit de pondre, fût-ce des crève-la-faim.

    Les nations ayant employé des mesures persuasives ou coercitives ont échoué.

    La sélection naturelle va dans le sens de l’aggravation en favorisant l’avènement des plus doués pour survivre, puis, fin du scénario, en les tuant tous d’un coup.

    La « nature » n’est pas notre amie.

    L’homme non plus.

    L’ambition, la rapacité, l’emporteront toujours sur la « froide » raison.

    Je regrette : il est trop tard.

    On va dans le mur.

    Allons-y gaiement.

    Ceci est mon message.»

    http://economiedurable.over-blog.com/article-c-est-perdu-ou-l-ere-des-survivances-118371599.html

  • La citation du jour : Albert Caraco

    http://www.aforismario.it/immagini/caraco-albert.jpg

    "Tous nos problèmes étant insolubles et de nouveaux problèmes s'ajoutant sans discontinuer à ceux que nous ne parvenons déjà plus à résoudre, il faudra bien que la fureur de vivre, où nous nous consumons, s'épuise et que l'accablement succède à l'optimisme criminel, qui me paraît la honte de ces temps."

    Albert Caraco

  • Les produits laitiers : un poison pour tous

    https://sphotos-a-lhr.xx.fbcdn.net/hphotos-ash4/373855_187289358029242_1141860577_n.jpg

    "Les êtres humains sont les seuls animaux qui boivent le lait de la mère d'une autre espèce.
    Tous les autres animaux arrêtent de boire du lait après leur sevrage.
    Il est contre nature pour un chien d'être nourri par une girafe.
    Un enfant buvant le lait d'une mère vache est tout aussi étrange."

    Michael Klapter M.D.

    "Peut-on vivre sans aucun aliment d'origine animale ? La réponse est oui. Sans aucun problème.

    Il n'y a rien dans les aliments d'origine animale qui n'existe pas dans les aliments végétaux."

    Docteur Christian Tal Schaller

    http://www.veganisme.fr/Un%20Monde%20Vegan/Proteines.html

    "Depuis les années 20, les industriels du lait ont remarquablement réussi à cultiver un environnement dans pratiquement tous les secteurs de notre société - de la recherche à l'éducation, et des relations publiques à la politique - pour nous faire croire que le lait de vache et les produits laitiers sont bons pour la santé...

    Ne vous méprenez pas ; l'industrie laitière a toujours eu virtuellement tout le contrôle sur l'ensemble des informations concernant la santé publique qui sont portées à l'attention de l'opinion."

    Docteur. T. Colin Campbell

    http://www.veganisme.fr/Un%20Monde%20Vegan/Mythelait.html