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Humanitaire - Page 38

  • "Pornographie : de la liberté à la servitude sexuelle", par Yves-Charles Zarca

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    La pornographie est l’exhibition et la mise en scène de corps ou de parties des corps dans l’exercice d’actes sexuels, principalement en vue de produire une excitation d’un tiers spectateur.

    La posture du tiers voyeur est évidemment essentielle.

    La pornographie se trouve ainsi prise entre un hyperréalisme des gestes et des actes exercés (pénétration, fellation, sodomie, zoophilie, etc.) et la représentation pour le tiers.

    Elle est une étrange hyperréalité qui n’existerait pas sans le voyant virtuel et réel.

    La scène pornographique des corps diversement saisis, agencés, superposés, pénétrés, c’est-à-dire marqués, ne relève nullement de la comédie.

    Elle ne connaît pas le paradoxe de l’être et du ne-pas-être qui fait le comédien, parce qu’il n’y a pas de comédien sur cette scène.

    Il y a certes de la simulation des gestes, des postures et des expressions du plaisir, mais cette simulation n’a rien à voir avec la comédie : elle est la transformation du réel en hyper-réel ou, plus exactement, la négation du réel dans l’hyper-réel [1].

    Simulation de l’excitation ; brutalité des postures, des gestes et des mouvements.

    Mais cette définition de la pornographie est insuffisante.

    On n’y a souligné que le marquage des corps, la simulation du plaisir et la posture du tiers. Il manque une dimension décisive : la domination.

    La pornographie est la sexualité réduite au sexe comme vecteur d’un rapport de domination/soumission.

    Précisons : la sexualité n’est pas uniquement le sexe [2].

    Elle est aussi une histoire consciente et inconsciente où se jouent des relations entre le désir et l’interdit, la rencontre et la perte, le plaisir et la loi, le rêve et la réalité, l’amour et la mort. Elle est encore une part d’imaginaire qui constitue une dimension de sa réalité.

    Elle est intimité et retrait.

    Elle est également langage : non seulement paroles qui la disent ou la font, mais aussi paroles qui traversent les paroles ordinaires d’information ou d’usage pour les surdéterminer érotiquement.

    Cela veut dire que la sexualité se fixe, s’éprouve et s’atteint dans le rapport à l’autre, même s’il s’agit d’un autre manquant : rencontre, attente, séduction, consentement ou refus, etc.

    En somme, la sexualité, c’est la subjectivité, où il y va d’un rapport à soi dans le désir ou l’aversion, le plaisir ou la peine, l’aveu ou le déni.

    Ce n’est pas un hasard si l’histoire de la sexualité de Michel Foucault s’est déployée en une réflexion sur l’usage des plaisirs et le souci de soi pour aboutir à une herméneutique du sujet.

    Le sexe, c’est autre chose.

    Partie des corps, déplacement des corps, imbrication des corps, excitation des corps... et, pourquoi pas, mutilation des corps.

    Le sexe n’est pas subjectif [3]. Il est essentiellement physique et, pour cette raison même, susceptible d’être exhibé, photographié, filmé dessus, dessous, dedans, à côté.

    Le sexe ne connaît pas l’altérité.

    Il ne connaît que le nombre : 1, 2, 3, 10, 20, 40, etc.

    Il s’excite par des gestes spécifiques ou des images et se dé-existe.

    Les limites du sexe sont des limites physiques : l’épuisement, la répugnance.

    Il y a des performances sexuelles comme il y a des performances sportives.

    Les premières peuvent être diversement représentées comme les secondes.

    La pornographie est directement liée à cette représentabilité du sexe.

    Elle veut donner à voir tout le visible, ce que l’on peut voir ordinairement, et surtout ce qui échappe à cette vision ordinaire.

    Ne rien manquer de l’acte sexuel, rendre sa transparence au sexe, serait sa devise.

    Le sexe sans rapport à soi, sans intimité, sans sujet, c’est cela l’objet de la pornographie.

    Mais les actes sexuels seraient tout à fait insuffisants, s’ils n’enveloppaient autre chose : une relation de domination et une jouissance du pouvoir.

    Ainsi la sexualité est-elle prise entre deux dispositifs : celui de la subjectivité et celui du pouvoir.

    La référence à Foucault au sujet de la subjectivité doit évidemment se doubler d’une seconde référence au même Foucault sur le pouvoir.

    La première phase de son histoire de la sexualité, La volonté de savoir, est un traité du pouvoir.

    Mais on ne saurait se contenter de dire que le pouvoir assujettit et que c’est dans cet assujettissement que le sujet se forme.

    Du reste, Foucault, qui s’était arrêté d’abord sur cette idée, l’a ensuite remise en question.

    Le sujet, la subjectivité ne sauraient être définis comme le produit de l’efficience du pouvoir, même lorsqu’on les considère non comme des formes permanentes mais dans leur histoire.

    L’herméneutique du sujet chez Foucault est une réflexion sur l’autoconstitution historique du sujet [4]. Pour ma part, je dirai que le lieu d’exercice du pouvoir est celui où la subjectivité s’absente ou se destitue (se résigne).

    Ce que montrait déjà Hobbes, le plus grand penseur du pouvoir : la subjectivité, c’est la résistance.

    Mais c’est une autre histoire.

    Les deux dispositifs de la sexualité : subjectivité et pouvoir, ne sont pas absolument distincts.

    On ne saurait définir, autrement que comme des cas limites, d’un côté une relation purement érotique et de l’autre une relation de domination.

    La relation amoureuse par exemple comporte les deux dimensions selon des proportions diverses : elle est pour une part effusion des subjectivités et pour une part affrontement.

    Or la pornographie représente précisément ce cas limite où la domination prévaut à l’exclusion de toute subjectivité.

    La jouissance pornographique est une jouissance du pouvoir dont le vecteur ou l’instrument est le sexe (masculin, ce qui ne veut pas dire nécessairement celui d’un homme) et dont le lieu d’application est également le sexe (féminin, ce qui ne veut pas dire nécessairement celui d’une femme).

    Le corps est en effet le lieu où le pouvoir peut se manifester ou s’exercer : attitudes de soumission, d’humiliation, d’entière disponibilité à la volonté d’un ou plusieurs maîtres, expressions d’acceptation de cette infériorité et du plaisir éprouvé à un tel ravalement.

    Le corps peut être l’objet d’une maîtrise dont ne sont aucunement susceptibles l’esprit, la pensée ou la croyance qui échappent à toute maîtrise externe : on peut obliger quelqu’un à obéir ou à se soumettre, mais non à croire ce que l’on veut qu’il croie.

    C’est le sexe qui est le lieu privilégié dans le corps-lieu où le pouvoir s’exerce : le lieu des marquages du corps.

    Comme la jouissance pornographique est une jouissance du pouvoir, il s’ensuit deux conséquences :

    1 / l’objet de cette domination peut être, en principe, indifféremment une femme, un enfant, un homme voire un animal.Mais c’est bien sûr le corps de la femme qui a été traditionnellement le lieu de marquage du pouvoir ;

    2 / Les lieux corporels de marquage sont multiples ; le sexe est, je l’ai dit, le lieu privilégié, mais il peut y en avoir d’autres : blessures, mutilations, infirmités diverses peuvent servir de substituts sexualisés [5].

    La pornographie s’étend ainsi, au-delà des actes sexuels proprement dits, à des tortures, des sévices de toutes sortes, jusqu’à... la mort en direct, comme dans les snuff movies. C’est en ce sens et en ce sens seulement que la sexualité est mortifère.

    Que reste-t-il des délires sur la libération pornographique qui aurait eu pour effet de nous arracher à deux mille ans d’hypocrisie morale et religieuse ?

    Que reste-t-il du mythe du libre consentement des « acteurs » porno ?

    Rien, ou plutôt rien d’autre que la servitude volontaire que l’on donne pour de la libre adhésion.

    Que reste-t-il du sentiment de liberté du moi dans l’usage et le maniement sexuel (par d’autres) de son corps entièrement maîtrisé ?

    Un sujet vide et un corps nu, qui n’est plus un corps propre (mon corps), mais un corps-objet, sans doute vivant, mais si peu.

    Il faudrait retracer le cheminement qui, dans le rapport occidental à la sexualité, a rendu possible cette réduction du corps à un lieu de marquage du pouvoir et qui, aujourd’hui, se diffuse à travers l’industrie pornographique partout dans le monde, et à travers toutes les générations.

    Il ne m’est pas possible de le faire ici.

    Ce serait pourtant indispensable pour comprendre ce que d’autres excès et d’autres terreurs symétriques nous disent dans d’autres civilisations : la femme soumise au voile, interdite sous prétexte de pudeur.

    Les modes de marquage des corps sont susceptibles de nous apprendre beaucoup de choses sur l’histoire du pouvoir, en Occident comme ailleurs.

    Ici et maintenant, nous sommes loin de l’idéologie de la libération sexuelle des années 1970 : plutôt dans la servitude sexuelle ; pis, dans la destruction pornographique de la sexualité.

    NOTES

    [1] Cf. ci-dessous l’étude de Michela Marzano, « La pornographie et l’escalade des pratiques : corps, violence et réalité ».

    [2] Cf. Patrick Baudry, La pornographie et ses images, Paris, Armand Colin, 1997 ; Pocket, 2001, p. 13 sq.

    [3] Cf., ci-dessous, l’étude de Lubomira Radoilska, « La sexualité à mi-chemin entre l’intimité et le grand public », et celle de Pascale Molinier, « La pornographie “en situation” ».

    [4] Michel Foucault, L’herméneutique du sujet, (Cours au Collège de France, 1981-1982), Paris, Gallimard-Le Seuil, 2000.

    [5] Cf. ci-dessous l’article d’Alain Giami, « Pornographie et handicap ».

    http://www.cairn.info/revue-cites-2003-3-page-3.htm

    *****

    Yves Charles Zarka, Directeur de recherche au CNRS où il dirige le Centre d’histoire de la philosophie moderne et le Centre Thomas-Hobbes.

    Il enseigne également la philosophie politique moderne et contemporaine à l’Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne.

    Il est notamment l’auteur de : La décision métaphysique de Hobbes. Conditions de la politique (Paris, Vrin, 1987 ; 2e éd., 1999) ; Hobbes et la pensée politique moderne (Paris, PUF, 1995 ; 2e éd., 2001) ; Philosophie et politique à l’âge classique (Paris, PUF, 1998) ; La questione del fondamento nelle dottrine moderne del diritto naturale (Naples, Editoriale Scientifica, 2000) ; L’autre voie de la subjectivité (Paris, Beauchesne, 2000) ; Figures du pouvoir : études de philosophie politique de Machiavel à Foucault (Paris, PUF, 2001 ; 3e éd., 2001) ; Quel avenir pour Israël ? (en collab. avec S. Ben-Ami et al., Paris, PUF, 2001, 2e éd. en poche, « Pluriel », 2002) ; Hobbes. The Amsterdam Debate (débat avec Q. Skinner), Olms, 2001. Il a, également, récemment publié : Raison et déraison d’État (Paris, PUF, 1994) ; Jean Bodin : nature, histoire, droit et politique (Paris, PUF, 1996) ; Aspects de la pensée médiévale dans la philosophie politique moderne (Paris, PUF, 1999) ; Comment écrire l’histoire de la philosophie ? (Paris, PUF, 2001) ; Machiavel, le Prince ou le nouvel art politique (Paris, PUF, 2001) ; Penser la souveraineté (2 vol.), Pise-Paris, Vrin, 2002, Les fondements philosophiques de la tolérance (3 vol.), Paris, PUF, 2002.

    http://www.sos-sexisme.org/hommes/liberteservitude.htm

  • Belgique : les derniers espaces sauvages détruits par l'agriculture industrielle

    http://fermedelacouleedouce.com/site/Portals/0/Images/fal2007_pesticide_fillup.jpg

    BRUXELLES - L'industrialisation des pratiques agricoles, marquée par l'usage important d'engrais et de pesticides et par l'intensité de l'élevage, est aujourd'hui sur le point de détruire les derniers espaces de prairies fleuries de Wallonie, selon un communiqué de Natagora.

    L'association de protection de la nature demande que soit mis en place d'urgence un mécanisme assurant la protection définitive des 3.000 hectares de prairies fleuries qui subsistent encore.

    Le 13 juillet, la Commission européenne a publié son rapport sur l'état de santé du réseau Natura 2000 durant la période 2001-2006. Selon ce rapport, plus des trois quarts des habitats associés à l'agriculture sont dans un mauvais état de conservation.

    http://www.dhnet.be/dhjournal/archives_det.phtml?id=956394

  • Féria de Marboz : ce qui devait arriver est arrivé : une femme blessée lors de l'abrivado

    http://www.leprogres.fr/fr/images/get.aspx?iMedia=8629959

    Bravo encore aux initiateurs et organisateurs de ces grotesques réjouissances marboziennes, qui ont vu leurs efforts couronnés d'une conclusion prévisible : emmerder de pauvres taureaux n'est pas sans danger pour les participants.

    Les exemples annuels d'accidents dans les férias de Nîmes ou de Pampelune, où des hommes et des femmes se font régulièrement encornés, piétinés, voire tués par les taureaux affolés au cours des abrivados, sont légion, et auraient dû permettre à Marboz de réfléchir à deux fois avant d'importer sur le sol bressan ces turpitudes stupides qui  portent atteinte à la dignité animale et mettent en danger la vie d'autrui. MP

    ***

    Hier après-midi, à la féria de Marboz, une femme de cinquante-deux ans originaire de Polliat a été légèrement blessée par un taureau.

    Placée derrière les barrières de sécurité, elle a été percutée par l'animal.

    Lors de l'abrivado (course de taureaux encadrés par des cavaliers), la bête s'est trouvée coincée contre la rambarde.

    Les jeunes « attrapaires » s'étaient précipités sur le taureau dans la rue des fleurs malgré les consignes des organisateurs camarguais, la famille Billaud.

    http://www.leprogres.fr/fr/identification/creer-un-compte/index.html

  • En finir avec Sade

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/44/Marquis_de_Sade_portrait.jpg/220px-Marquis_de_Sade_portrait.jpg

    Interview Michel Onfray* « Sade est le dernier philosophe féodal »

    Le Point : Comment expliquez-vous la fascination autour de Sade ?

    Michel Onfray : C'est un symptôme des années 70.

    Tous les grands biographes de Sade ont donné dans l'hagiographie.

    Relisez Annie Le Brun, Gilbert Lely ou Jean-Jacques Pauvert et vous serez estomaqué par la complaisance avec laquelle ils décrivent la vie d'un individu qui n'était ni plus ni moins qu'un délinquant sexuel.

    Voilà un homme qui prend des femmes en otages, les menace de mort, les torture, leur inflige les pires sévices, et il faudrait en faire un parangon libertaire et le héraut de la parole bâillonnée ?

    Tout cela est sidérant, surtout lorsqu'on ajoute qu'il est le premier des philosophes modernes, alors que je crois qu'il est bien plutôt le dernier philosophe féodal.

    On ne peut pas dire non plus que tout le monde est à genoux devant Sade ?

    Heureusement !

    Il est par exemple rassurant de constater que deux penseurs de premier plan tels que Hannah Arendt ou Albert Camus ne sont pas tombés dans le panneau du marquis.

    Lorsqu'on a écrit Les Origines du totalitarisme ou L'Homme révolté, il faut dire aussi qu'il est difficile de souscrire à une oeuvre telle que Les 120 journées de Sodome.

    On y rase des gens, on leur tatoue des numéros, on les avilit, on les tue...

    Ça ne vous rappelle rien ?

    Avec Sade, on subit le diktat d'une littérature qui aurait tous les droits alors que je suis convaincu qu'être écrivain, c'est surtout avoir des devoirs.

    Mais alors, quoi, on jette tout chez Sade ?

    Non, bien évidemment.

    Mais il faut arrêter de célébrer sans cesse un écrivain dont la postérité est aussi due au crédit que lui ont apporté Apollinaire ou Breton.

    Il faut lire et relire les pages où Sade fait l'éloge de la sodomie, car elle est à son sens le seul moyen de ne pas engendrer.

    Relire aussi sa manière de désigner la chair des femmes comme une putréfaction totale.

    Moi, je ne suis pas client.

    Propos recueillis par Albert Sebag

    http://www.lepoint.fr/culture/2009-07-23/interview-michel-onfray-sade-est-le-dernier-philosophe-feodal/249/0/363796

  • Pr Claude Reiss : "Plus besoin de torturer pour tester nos médicaments"

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    Physicien de formation, biologiste spécialisé en toxicologie moléculaire, ex-directeur de recherche du laboratoire Structure et dynamique du génome au CNRS de Gif-sur-Yvette, auteur et coauteur de plus de 250 publications scientifiques, Claude Reiss a consacré sa vie à la recherche sur le cancer et le sida.

    Connu pour ses travaux en toxicologie sur cellules, il est convié en 1992 à un débat radiophonique consacré à l’expérimentation animale.

    Reiss explique alors pourquoi le modèle animal lui semble faire obstacle au progrès et comment à l’inverse avec ces nouvelles technologies que sont la biochimie (l’étude des processus chimiques de la matière vivante) et l’informatique, il est possible de mieux comprendre comment une cellule est agressée en présence d’un produit potentiellement toxique.

    Relation de cause à effet ou pas, quelques mois plus tard, Reiss est sommé de quitter dans les meilleurs délais l’institut Jacques Monod où il travaille depuis dix sept ans !

    Muté avec la moitié de son équipement, de son budget et de ses techniciens, l’événement tombe mal : le chercheur vient tout juste de bénéficier de deux contrats de recherche importants, l’un portant sur le sida, financé par l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), l’autre de la CEE, en collaboration avec plusieurs laboratoires européens, dans la lutte contre le cancer. L’homme ne s’avoue pas vaincu pour autant et poursuit ses recherches.

    En 2003, il créé avec d’autres chercheurs issus du CNRS, Le comité scientifique Antitode Europe, une association à but non lucratif oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.

    Une mission de la plus haute importance à l’heure où le rôle de la pollution chimique dans l’apparition de cancers, des allergies et des maladies neurologiques n’est plus à démontrer - à noter que depuis 40 ans, des chercheurs ne cessent d’alerter les pouvoirs publics.

    Pour Claude Reiss, il est désormais urgent de repenser la manière dont sont testés les produits chimiques avant leur mise sur le marché, c’est à dire développer d’autres méthodes que l’utilisation des tests de toxicité effectués sur des animaux.

    L’affaire n’est pas nouvelle mais dépasse de loin la simple et vieille querelle des pro et anti-expérimentation animale.

    Nouvelles Clés : Que reprochez vous au modèle animal ?

    Claude Reiss : Chaque espèce a évolué dans une niche écologique spécifique où elle a prospéré en adoptant son métabolisme, ses systèmes de défense, sa physiologie.

    Bien qu’il y ait une unicité du vivant, face à une agression de l’organisme, chaque espèce réagit donc selon les moyens qu’elle a développés.

    Il est donc dangereux de prétendre extrapoler à l’homme des résultats toxicologiques issus de l’expérimentation animale.

    N. C. : Les mécanismes fondamentaux de la vie sont pourtant communs à toutes les espèces ?

    C. R. : Il y a effectivement une grande unicité du vivant.

    Depuis la bactérie jusqu’aux mammifères en passant par les plantes, la vie est basée sur l’information stockée dans l’ADN laquelle est transcrite en ARN messager, lui même traduit en protéines.

    Pourtant, que des organismes partagent une stratégie de développement identique, ne signifie pas qu’ils réagissent à l’environnement de la même façon.

    N. C. : Pourriez-vous nous donner un exemple ?

    C. R. : Il y a quelque temps, on a expérimenté la métabolisation de certains médicaments chez le rat et chez l’homme.

    La plupart des substances que nous consommons sont métabolisées dans le foie par l’intermédiaire d’une bonne trentaine de gènes différents.

    Un des médicaments en question avait été métabolisé dans le foie du rat à 30% sous une certaine forme et à 50% sous une autre forme.

    Chez l’homme, il l’a été de façon différente.

    Au lieu des 30% obtenus chez le rat, on atteignait 70% chez l’homme et là où il y avait 50% pour l’animal, nous sommes tombés à 0,7% chez l’homme.

    Ces résultats parlent d’eux-mêmes.

    On sait effectivement depuis longtemps, que la manière dont une substance se dégrade dans l’organisme est très différente chez le rat, le chien, le singe et l’homme et que les lésions éventuellement causées par l’absorption de ce produit ne sont pas forcément identiques.

    Il existe des exemples connus.

    Alors que la morphine rend fou n’importe quel chat, le chien ne réagira pas à une dose vingt fois supérieure à celle recommandée pour un homme.

    De la même façon, le mouton peut manger de l’arsenic et le lapin de l’amanite phalloïde alors qu’une dose de pénicilline, si utile à l’homme, peut tuer net un cochon d’Inde.

    Sur la base d’un produit comme le fluoroacétate de méthyle, une substance toxique utilisée comme raticide, il est intéressant de noter que le singe est 73 fois plus résistant à ce produit que le chien et la souris tandis que le cobaye y est 10 fois plus sensible que le lapin.

    Tout animal réagit donc individuellement à l’agression d’un produit selon son espèce et son âge.

    Il développe des maladies qui lui sont propres, reste dépendant de comportement dictés par l’évolution et par son capital génétique.

    Quant à son environnement, il interfère en permanence avec son organisme.

    Stress, humidité, lumière, alimentation, heures et saisons, tout est source de fluctuation d’où l’idée de créer des modèles animaux standardisés.

    Problème : si l’on teste ces produits sur une population d’individus tous identiques, comment peut on reproduire alors les variations de réponses entre individus susceptibles de se trouver dans la population humaine ?!

    N. C. : Les industriels ont-ils conscience de ces faiblesses ?

    C. R. : Tout à fait.

    En 2006, le Conseil national de la recherche (NRC) des Etats-Unis a publié un rapport intitulé "Tests de toxicité au
XXIe siècle : une vision et une stratégie", dans lequel il dénonce les
failles des tests actuels sur des animaux et propose de mettre au premier
plan les tests réalisés sur du matériel humain, en l’occurrence des cultures de cellules humaines.

    L’industrie chimique et pharmaceutique en a pris bonne note, cette dernière étant déjà bien engagée dans cette voie.

    Il est grand temps de se tourner vers des méthodes véritablement scientifiques !

    N. C. : Quelles sont ces méthodes et pour quelle raison sont-elles plus fiables ?

    C. R. : La biologie moléculaire comme toutes les techniques in vitro qui exploitent les mécanismes vitaux offre cette possibilité de bavarder avec les cellules, notamment par l’intermédiaire de ce que l’on appelle les gènes de stress.

    Dès qu’un agent extérieur - produit chimique, choc thermique ou autres - agresse la cellule, celle-ci développe dès gènes de stress pour faire face à la situation.

    Le travail de mon équipe a consisté a capturer l’un de ses gènes, à le couper en deux et à souder derrière lui un repère visuel à base de luciférase, une substance que l’on trouve dans les méduses et les vers luisants, laquelle leur permettent d’émettre des signaux.

    Ainsi marquée, dès que la cellule émet un stress, elle devient luminescente.

    On peut alors tester sur cette molécule toutes sortes de substances.

    Elle répond dans les trente secondes et nous indique si le produit en question a attaqué ou non son ADN.

    Force est de constater que depuis le début des années 1990 l’utilisation de l’animal en toxicologie a commencé à décroître chez les grands industriels, eux-mêmes convaincus des avantages économiques et scientifiques de ces autres méthodes (modèles mathématiques, simulation sur ordinateur, cultures de cellules, etc.).

    Contrairement à des pays comme l’Angleterre et l’Allemagne - les pionniers en la matière de développement des méthodes alternatives - mais aussi l’Italie, la Suède, la Hollande, les Etats Unis et le Japon, la France s’est toujours démarquée par sa mauvaise volonté.

    Guère étonnant quand on sait que les gouvernements successifs ont été invariablement conseillés par un sérail de vieux chercheurs et techniciens récalcitrants formés à l’ancienne école et donc davantage attachés à persuader les pouvoirs publics de la nécessité de poursuivre l’expérimentation animale que de permettre à la France de rattraper son retard considérable.

    Tout a toujours été fait pour passer outre les volontés internationales et le savoir-faire des chercheurs français au profit de différents avantages comme l’économie basée sur l’expérimentation animale ou la possibilité pour des industriels de continuer à produire légalement des substances toxiques.

    On peut se demander de toute manière à quoi peuvent bien servir ces tests sur les animaux quand on sait que des substances toxiques chez l’animal sont malgré tout vendues dans le commerce.

    L’acétate de benzoyle, parfum ajouté dans les lessives s’est révélé cancérigène chez le rat, la souris et le hamster.

    Malgré ces résultats, le produit a reçu l’autorisation de commercialisation parce qu’il ne s’était pas monté dangereux pour une autre espèce de rongeur !

    Lorsque la plupart de ces produits ont chez l’animal des répercussions, logiquement, il faudrait donc limiter l’utilisation de ces produits chez l’homme, pourtant, on légalise leur diffusion !

    Donc, bien que les effets secondaires de ces produits (Formaldehyd, Dioxine, Furane, Lindane, PCP, etc.) aient été reconnus, on a autorisé leur élaboration et leur utilisation.

    Les exemples sont nombreux.

    Le Diphényle E 230 utilisé pour le traitement des agrumes provoque chez l’animal de labo des affections hépatiques et rénales.

    On sait depuis quarante ans que les ethers de glycol sont cancérigènes pour les embryons animaux, nombreux sont les produits d’entretien, peinture... qui pourtant en contiennent encore.

    Que dire de ces gouvernements qui se prémunissent en responsabilité en se fiant eux aussi sur la base d’expérimentations animales afin d’établir des normes d’eau potable, des limites de la qualité de l’air et des sols.

    Des réglementations qui protègent avant tout l’industrie.

    Vous avez dit sécurité sanitaire ?!

    Le 1er juin 2007 est entré en vigueur la nouvelle réglementation chimique européenne ayant pour objectif d’offrir au public une meilleure protection sur la base de quelques cent mille substances chimiques présentes dans notre environnement.

    Cette réglementation baptisée REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des substances Chimiques) se propose donc d’étudier leur toxicité, de retirer du marché les plus dangereuses et, pour les autres, de redéfinir leurs conditions d’utilisation.

    Au-delà du fait que les fabricants doivent eux-mêmes fournir le résultat des tests de leurs propres substances ( !), la plupart des industriels dénoncent un système coûteux et un manque de toxicologues compétents.

    Même le Professeur Thomas Hartung, conseiller scientifique de la Commission européenne, qualifie lui aussi les actuels tests de toxicité sur animaux de "tout simplement de la mauvaise science."

    Pour pallier ces failles, Antidote Europe, dont le siège social est à Strasbourg, a démontré la pertinence et la faisabilité de tests dits de toxicogénomique.

    N. C. : De quoi s’agit-il exactement ?

    C. R. : Avec mon équipe de chercheurs, nous avons développé une plate-forme informatique capable de gérer un ensemble d’automates pour tester parallèlement des centaines de substances en un temps record et à un coût dérisoire, alliant ainsi recherche scientifique pertinente pour notre santé et compétitivité industrielle.

    Contrairement à la toxicologie sur animaux, le Programme de toxicologie scientifique que nous avons développé permet d’interroger des cellules HUMAINES en culture, exposées à la substance à tester.

    Il est peu coûteux car facilement automatisable ; il est aussi très rapide puisque sur la base d’une substance à tester, le résultat est disponible en quelques jours seulement, fournissant une évaluation sur plusieurs critères (cancérogénicité, immunotoxicité, neurotoxicité, etc.) alors que le seul test de cancérogénicité sur les animaux, par exemple, se déroule sur deux à quatre années ; le tout pour un coût d’environ 10.000 euros par substance (contre 2 à 4 millions de dollars).

    Le PTS se fonde sur la génomique (connaissance de la fonction des gènes humains) et les puces à ADN (dispositif pour détecter d’éventuels dysfonctionnements de ces gènes).

    Des programmes de toxicogénomique sont en cours d’exploitation aux Etats-Unis mais l’Europe est en retard dans ce domaine.

    De même, pour les puces à ADN, de nombreux brevets existent déjà aux Etats-Unis mais Antidote Europe n’a identifié qu’un seul laboratoire européen capable de les produire.

    Le PTS est donc une technique innovante et Antidote Europe a démontré qu’elle pouvait être mise en place dès aujourd’hui si la volonté politique était suffisante.

    Un Centre de toxicogénomique utilisant l’approche proposée par Antidote Europe permettrait de tester les 100.000 substances en deux ans pour un budget total de 1,5 milliard d’euros.

    N. C. : Votre méthode a-t-elle donné des résultats concrets ?

    C. R. : Pour prouver la fiabilité et la faisabilité
d’expériences de toxicogénomique, Antidote Europe a dirigé une étude,
par cette méthode, de 28 substances chimiques parmi les plus présentes
dans notre environnement et susceptibles d’affecter notre santé.

    Les
résultats de 22 de ces analyses viennent de recevoir leur numéro
d’enregistrement dans la base internationale spécialisée MIAME (Minimum
Information About a Microarray Experiment ; numéros d’accès : E-TOXM-31
pour les expériences, A-MEXP-798 pour le design de la puce).

    L’expertise d’Antidote Europe dans ce domaine est donc ainsi reconnue par la communauté scientifique internationale.

    N. C. : Ces méthodes seront-elles utilisées dans le cadre de REACH ?

    C. R. : Antidote Europe s’emploie depuis plus de deux ans à ce que la
toxicogénomique soit rendue obligatoire dans le règlement REACH et a
obtenu qu’elle soit inscrite officiellement dans le préambule de ce
règlement européen sur les substances chimiques entré en vigueur le 1er 
juin dernier.

    Je rappelle que la toxicogénomique est déjà utilisée aux Etats-Unis depuis des années.

    Plus récemment, le Centre commun de recherche, sous l’égide de la Commission européenne, s’est doté d’un département de toxicogénomique.

    Alors qu’elle fournit des résultats valables pour l’homme, qu’elle est bien plus rapide et moins chère que les tests actuellement requis, pourquoi son utilisation est-elle retardée ?

    L’Allemagne, le Japon, l’Italie, la Belgique... évoluent dans ce sens alors que la France, deuxième puissance chimique en Europe, reste comme toujours muette sur cette question.

    Rien d’étonnant à cela lorsqu’on sait que Jacques Chirac s’était allié à Tony Blair pour réclamer que REACH ne constitue pas une charge trop importante pour l’industrie chimique.

    Plutôt que de tirer parti des méthodes modernes pour mettre en évidence la toxicité des substances chimiques, des tests continueront à se faire, comme au Moyen Age, sur des animaux, et à fournir des résultats aussi aléatoires qu’un jeu de pile ou face... à moins que ces résultats ne soient orientés pour innocenter des substances pourtant dangereuses !

    Contact : www.antidote-europe.org

    http://www.nouvellescles.com/article.php3?id_article=1742

  • Elisabeth Badinter : "Adresse à celles qui portent volontairement la burqa" (Nouvel Obs)

    http://www.palmbeachpost.com/localnews/content/shared-blogs/palmbeach/cerabino/media/burqa%20centerfold.jpg

    Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l'un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l'autre, allez-vous continuer à cacher l'intégralité de votre visage ?

    Ainsi dissimulée au regard d'autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes.

    Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu'à la connivence d'un sourire ?

    Dans une démocratie moderne, où l'on tente d'instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n'est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.

    Alors je m'interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous de mandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?

    En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie.

    Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l'offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez.

    C'est aujourd'hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer.

    Elles ne le peuvent pas...

    Pensez-y.

    Elisabeth Badinter

    Le Nouvel Observateur

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2331/articles/a405327-.html?xtmc=adresseacellesquiportentlaburqa&xtcr=1

  • La religion de la non-violence (Francione)

    http://pagesperso-orange.fr/monique.vincent/radjasthan_temple_jain.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    La fin de semaine dernière, JAINA, la Fédération des associations jaïnes de l’Amérique du Nord, a tenu sa 15e convention biennale. La Convention a eu lieu à Los Angeles, au Centre jaïn du sud de la Californie, qui est une des plus belles bâtisses que j’ai vues partout en Amérique.

    Le thème de la Convention était « Écologie : à la manière jaïne ».

    Le choix de ce thème reflète un des points centraux de la tradition jaïne : que toutes les formes de vie sont liées par la coopération et l’interdépendance.

    Le Jaïnisme est une tradition spirituelle peu connue par la plupart des Nord-américains et elle est très mal comprise en général.

    Essayer de présenter le Jaïnisme dans un blog aura nécessairement pour conséquence d’en donner une description naïve qui ne rendra guère justice à cette incroyablement riche tradition spirituelle qui a précédé le bouddhisme et l’hindouisme, et qui compte certainement parmi les plus vieilles traditions spirituelles.

    Je vais tout de même reproduire le texte d’une déclaration préparée et distribuée par le Jaïn Yogendra qui, en plus d’être le vice-président de JAINA, est responsable du site appelé JainLink :

    Le jaïnisme est une religion et un mode de vie.

    Depuis plusieurs milliers d’années, les Jaïns ont pratiqué le végétarisme, le yoga, la méditation et l’environnementalisme.

    Les Jaïns respectent trois grands principes :

    La non-violence, qui est la compassion et le pardon en pensés, en mots et en actions envers tous les êtres vivants. Pour cette raison, les Jaïns sont végétariens.

    Le non-absolutisme, qui consiste à respecter les vus d’autrui. Les Jaïns encouragent le dialogue et l’harmonie avec les autres types de foi.

    Le détachement, qui est l’équilibre des besoins et des désirs, détachés de nos possessions.

    Les Jaïns croient en l’existence d’une Âme - en chaque être vivant - qui est éternelle et divine.

    LE MODE DE VIE JAÏN (JWOL, pour « jain way of life ») respecte et honore tous les êtres vivants à travers la mise en application des principes de non-violence, non-absolutisme et de détachement.

    Nous sommes tous interdépendants et, en respectant un MODE DE VIE JAÏN (JWOL), nous pouvons amener de la paix et de la spiritualité dans notre propre vie et dans celles qui nous entourent.

    Cette déclaration, que Yogendra distribue sur des cartes de la taille des cartes d’affaires, ne se veut certainement pas complète ou exhaustive, mais simplement une brève description des trois principes centraux qui caractérisent le jaïnisme.

    Les Jaïns sont non absolutistes, mais ils ne sont pas relativistes ; c’est-à-dire qu’ils reconnaissent qu’il y a une vérité, mais que la vérité est souvent complexe.

    Une chose que les Jaïns considèrent comme évidente et comme une vérité absolue est le principe d’Ahimsa, ou de non-violence, qui est véritablement la plus importante des idées du jaïnisme.

    Plusieurs Jaïns réfèrent à leur religion comme à la « religion de la non-violence ».

    En raison de leur adhésion au principe d’Ahimsa, les Jaïns ne mangent pas de viande, de poisson, d’oeufs ou de miel.

    Il y a un mouvement incroyablement fort au sein du jaïnisme vers un végétarisme strict et vers le rejet de l’utilisation de tous les produits animaux pour l’habillement ou pour d’autres fins.

    Un des dirigeants les plus influents du jaïnisme est Gurudev Chitrabhanu, qui est un végan très strict.

    Il n’y a pas de tradition spirituelle qui focalise sur les animaux nonhumains autant que le fait le jaïnisme.

    Non seulement les Jaïns sont-ils des défenseurs du végétarisme (et, de plus en plus, du véganisme), mais ils constituent la force derrière l’activisme en faveur de la protection des animaux en Inde.

    J’ai eu l’immense honneur de donner le discours d’ouverture de la Convention cette année.

    Comme vous pouvez vous y attendre, j’ai parlé du véganisme et de la nécessité de reconnaître que le principe d’Ahimsa exige que nous évitions l’utilisation de tout produit d’origine animale.

    Il y avait plus de 2000 participants à la Convention et ils ont tous accueilli ma présentation et mes opinions à propos du véganisme avec un enthousiasme considérable.

    Au courant des quatre jours pendant lesquels j’étais là, j’ai parlé avec des centaines de personnes qui m’ont confié penser que le véganisme représentait la bonne façon d’interpréter le principe d’Ahimsa.

    Au moins une douzaine de gens m’ont dit qu’ils adhéraient au véganisme dès maintenant !

    Bien que la nourriture servie lors de l’évènement n’était pas complètement végane, elle était principalement végane et tous les végans étaient complètement et respectueusement accommodés.

    J’ai beaucoup aimé participer à cette Convention et j’accepte la version végane du mode de vie jaïn, bien sûr !

    Je vous encourage tous à explorer cette tradition spirituelle.

    Il existe un formidable site qui offre (gratuitement) les textes complets de plusieurs livres en anglais (et en d’autres langues).

    Pour ceux dont les vues à propos des droits des animaux et de l’abolition sont, comme moi, fondées sur la non-violence, vous êtes probablement déjà des Jaïns sans l’avoir encore réalisé.

    Gary L. Francione

    P.S. : Je continue à recevoir des courriels de la part de personnes qui ont assisté à la conférence et qui deviennent véganes.

    Un commentaire :

    "J’étais sceptique lorsque vous avez dit que le chaï peut être aussi bon avec du lait de soya qu’avec du lait de vache.

    J’ai 63 ans et je n’ai jamais bu de thé sans lait.

    J’ai essayé les produits que vous avez recommandé (le lait de soya Silk, dans la boîte rouge).

    C’était délicieux.

    Je peux maintenant être végan sans aucunement en souffrir (bien que je l’aurais fait de toute manière après vous avoir entendu)."

    P.P.S. : Des réactions positives des participants à la Convention continuent d’affluer.

    Les gens étaient manifestement ouverts au message végan.

    Si vous voulez voir une vidéo de la présentation, il y en a une qui vient d’être ajoutée et que vous pouvez visionner en cliquant « talk » dans le texte.

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    Articles portant sur des sujets connexes :

    1. On Vivisection and Violence
    2. Quelques commentaires à propos de l’éditorial de Kristof portant sur la « viande heureuse »
    3. Un commentaire à propos de la violence
    4. Plus sur la violence et les droits des animaux

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/07/07/la-religion-de-la-non-violence/

  • Old hippies are true hippies

    L'image “http://www.introcarte.com/epug/Images/Greg/old-hippie-1.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Old man, I will never been able to tell you how much I love your generation.

    Everything nowadays is masquerade and bullshit.

  • Le comité scientifique Antidote Europe réagit défavorablement au nouveau programme de recherches PharmaCOG

    http://www.freewebs.com/queenofpandas/save1.gif

    Perpignan (France), 29 juin 2009 - Le comité scientifique Antidote Europe réagit défavorablement à l'annonce d'un nouveau programme de recherches - PharmaCOG - qui doit faire appel à l'utilisation de lémuriens pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer.

    Situé à Marseille, ce projet dirigé par le Pr Olivier Blin, a reçu un financement de la Commission européenne.

    "Nous souhaiterions que l'entreprise du laboratoire du Pr Blin et des autres équipes européennes collaborant au projet Alzheimer réussisse, déclare Claude Reiss, président d'Antidote Europe et ancien directeur de recherche au CNRS. Nous devons malheureusement mettre en garde et ces scientifiques et les patients qui attendent toujours un médicament efficace pour stopper l'évolution de la maladie, sur leur peu de chances de succès en étudiant des modèles animaux comme "le lémurien qui en vieillissant présente des lésions cérébrales similaires à celles de l'homme" souffrant d'Alzheimer. "

    Depuis plus d'un siècle, des milliers de projets de recherche de ce genre ont été lancés. I

    ls se sont tous toujours soldés par des échecs cuisants, que l'espèce "modèle" soit une souris ou le chimpanzé, pour
    la simple raison qu'aucune espèce animale n'est un modèle biologique fiable pour une autre, notamment pour des maladies neurodégénératives.

    Avec plus de 800 000 malades en France et les méthodes non invasives (IRM fonctionnelle, tomographie à positrons, etc.), les données humaines sont abondantes.

    Alzheimer est une des nombreuses maladies conformationnelles (due au mauvais repliement de protéines qui de ce fait s'accumulent dans ou autour de la cellule), c'est donc une maladie d'origine cellulaire.

    C'est donc au niveau de cellules humaines qu'il faut en chercher le mécanisme, très probablement lié à une déficience durant ou suivant l'étape de synthèse de ces protéines.

    Il n'y a aucune raison que ce mécanisme soit le même chez le microcèbe, la souris ou toute autre espèce.

    Il faudrait de même comprendre comment ce mécanisme est enclenché, notamment sous l'effet de facteurs chimiques environnementaux capables de déclencher certaines maladies conformationnelles chez des personnes prédisposées.

    Antidote Europe est une association à but non lucratif, créée par des chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), oeuvrant pour la sécurité sanitaire humaine en agissant pour une prévention plus rigoureuse des risques et des traitements plus spécifiques des affections.

    Contact médias : Claude Reiss (33 (0)4 7... ou 33 (0)4 6...)
    http://www.antidote -europe.org
    Retrouvez ce communiqué sur :
    http://www.antidote -europe.org/ cp29jun09_ fr.htm

  • "Pauvre Che Guevara" (Gary Francione)

    http://membres.lycos.fr/guevara/photos/che302sa.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Bien que je sois opposé à toute violence et que, par conséquent, je n’approuve pas la violence à laquelle a eu recours Ernesto « Che » Guevara pour libérer Cuba de l’emprise du dictateur cubain appuyé par les É.U. Fulgencio Batista, je trouve qu’il est profondément triste de voir la dernière campagne de PETA où la petite-fille du Che, Lydia Guevara, pose à demi nue dans une annonce de la campagne de PETA qui fait la promotion de la « révolution végétarienne ».

    Cette annonce banalise la lutte pour la justice sociale en laquelle le Che croyait et pour laquelle il a donné sa vie.

    Pouvez-vous imaginer Che Guevara « se mettre nu pour la libération plutôt que d’être une marionnette pour les É.U. ? ».

    Non, bien sûr que non.

    En 2007, PETA sortait son State of the Union Undress, un vidéo montrant une femme faisant un strip-tease complet « pour les animaux » qui se terminait sur une citation du Dr. Martin Luther King.

    Dans mes commentaires à propos du vidéo de PETA, je disais :

    Le fait que PETA considère qu’il est approprié de terminer l’enregistrement vidéo d’un strip-tease par une citation de Martin Luther King à propos des injustices est une indication supplémentaire nous permettant de conclure que PETA est prêt à banaliser n’importe quoi et n’importe qui dans le cadre de ses efforts acharnés pour se promouvoir lui-même.

    PETA devrait peut-être se souvenir que Dr. King a fait avancé de manière significative la cause de la justice en se servant de l’intelligence, de la ténacité, de la dignité et du courage, sans jamais se dévêtir pour gagner des droits civils ou utiliser les moyens sensationnalistes et vulgaires qui sont devenus la marque de commerce de PETA.

    Voilà le problème avec les tentatives pathétiques de PETA visant à lier ses campagnes aux luttes pour les droits civils ou pour d’autres luttes pour la justice sociale.

    Les gens impliqués dans ces luttes étaient des gens sérieux qui ont fait de sérieux sacrifices et ont tenté d’amener des changements fondamentaux dans la manière dont les gens pensent.

    PETA ne fait rien de plus que visiter de la publicité et des dons pour lui-même.

    Et c’est dommage.

    De plus, il est tragiquement ironique que PETA utilise des images sexistes alors que Che Guevara, un marxiste engagé, rejette le sexisme.

    Mais j’imagine qu’en fin de compte, ce n'est pas bien important puisque je suppose que la plupart des membres de PETA ne savent pas du tout qui était Che Guevara.

    Dans la mesure où des gens d’ailleurs dans le monde se souviennent du Che, ils seront, comme moi, profondément attristés par cette campagne.

    Et malheureusement, plusieurs utiliseront ce coup de publicité idiot comme excuse pour discréditer les droits des animaux en tant que position éthique sérieuse.

    Che Guevara n’était pas végétarien.

    Peut-être, s’il avait survécu, en serait-il venu à considérer les droits des animaux comme une question sociale sérieuse.

    Je doute, par contre, qu’il y serait arrivé grâce aux campagnes de PETA.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/20/pauvre-che-guevara/