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Humeurs - Page 43

  • "Le triomphe de l’obscène, le mépris des victimes et la défaite du mouvement" (Vegmag)

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    La nouvelle est tombée, sans surprise : la célèbre organisation de défense animale PETA, connue pour le sexisme de ses campagnes, va ouvrir son propre site pornographique, peta.xxx.

    Sans ironie aucune, on peut dire que la boucle est bouclée : tout tendait vers ce but, des campagnes « I’d rather go naked than wear fur  » et « Vegetarians have better sex » aux innombrables manifestations de rue en tenue légère organisées par l’association dans le monde entier.

    Sur peta.xxx, des scènes pornographiques alterneront avec des images de torture animale : la chair des unes, la chair des autres, consommées à toutes les sauces du voyeurisme.

    Des « stars du porno » ont d’ores et déjà annoncé leur participation - hautement rémunérée, cela va sans dire.

    Le mélange promet d’être explosif, les recettes juteuses, et il faudra s’attendre, si ce genre d’initiative se banalise (et il semble bien que tel soit le cas) à une recrudescence notable des actes de zoophilie et de torture à caractère sexuel sur ceux-là mêmes dont on prétend défendre les droits.

    « Nous vivons dans un monde hyper-connecté et nous sommes bien conscients que c’est en se démarquant qu’on a le plus de chances de sensibiliser de nouvelles personnes à notre cause. »

    Ces propos, qui émanent de Lindsay Rajt, la porte-parole de PETA, laissent pantois : la pornographie étant devenue la chose la plus banale du monde, comment peut-on prétendre qu’elle sert à se « démarquer » ?

    Est-ce, de la part de Mme Rajt, de la candeur, du cynisme, de la simplicité, ou les trois à la fois ?

    PETA affirme viser à l’efficacité : la pornographie est le plus sûr moyen de toucher un très large public, et de sensibiliser ainsi le maximum de gens au sort des animaux.

    Mais outre la naïveté presque touchante d’une telle croyance (depuis quand les amateurs de pornographie viennent-ils sur un site pornographique pour autre chose que du sexe ?), on se demande si cette naïveté ne sert pas en fait d’aimable camouflage à des mobiles beaucoup moins avouables : un terrible appât du gain et une inversion des valeurs qui révèle bien plus que de l’hypocrisie, presque une volonté de sape.

    Dans un tel contexte en effet, l’être nonhumain apparaît comme une victime de si peu d’importance qu’on la donne en pâture aux pervers et qu’on ridiculise le mouvement pour la défense de ses droits en faisant intervenir sur le devant de la scène, non pas des militants inspirés et dignes, mais des femmes-esclaves afin d’attirer le gogo, le machiste lambda, le beauf majeur, qui se contrefichent du sort des animaux.

    On imagine aisément ce qu’aurait été, par exemple, l’issue du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis si Martin Luther King, au lieu d’entraîner à sa suite des militants sérieux et déterminés, porteurs de valeurs fortes et guidés par leurs seuls idéaux de justice, avait organisé, en vue de ratisser large, des marches de femmes noires en tenue d’Eve.

    L’issue en aurait été nulle.

    Pis : le mouvement pour les droits civiques aurait été complètement discrédité, Martin Luther King et ses partisans seraient passés pour des guignols et le message aurait été envoyé aux hommes blancs selon lequel les femmes noires étaient bien les objets sexuels qu’ils croyaient.

    La politique de ségrégation aurait perduré, se serait intensifiée et les Noirs seraient aujourd’hui encore considérés comme des citoyens de troisième ordre.

    Le propre du carnaval n’est pas de changer le monde, mais de divertir. Le divertissement, le festif : tels sont, comme par hasard, les maîtres-mots de l’époque.

    Or, défendre les intérêts des victimes, ce n’est pas faire le carnaval.

    Ce n’est pas faire la fête.

    Ce n’est pas faire n’importe quoi.

    Ce n’est pas flatter le voyeurisme des foules, ce n’est pas décrédibiliser la cause et les victimes.

    Ce n’est pas faire appel au star-system si prompt à retourner sa veste et embrasser toutes les causes, même contraires, pour autant qu’elles lui font de la publicité.

    Bref, ce n’est pas ridiculiser tout un mouvement.

    Lorsqu’un humanitaire lutte contre la famine en Afrique, il ne va pas manifester nu dans la rue, ni fonder un site X où défileront des séquences pornographiques entrecoupées d’images d’Ethiopiens mourant d’inanition.

    Cela serait considéré comme parfaitement obscène, insultant pour les victimes et totalement contre-productif.

    Pourquoi les animalistes se permettent-ils de ridiculiser ainsi leur propre cause, sinon parce qu’ils ne respectent pas la personne animale, quoi qu’ils en disent ?

    D’ailleurs (et ceci explique probablement cela), le pourcentage de militants végans est incroyablement faible au sein du mouvement, ce qui prouve bien que les autres, autrement dit la majorité, ne prennent pas les animaux au sérieux, et que le mouvement est encore à l’état embryonnaire.

    PETA et d’autres associations du même acabit (1) surfent allégrement sur la vague de vulgarité qui déferle sur notre époque et qu’elle caractérise.

    Tous les moyens sont bons, plaident ces associations, pour sensibiliser le public à la cause animale.

    Or, non, tous les moyens ne sont pas bons, et la fin ne les justifie pas tous.

    Aussi bien, le public reste parfaitement insensible au message qu’on prétend lui transmettre.

    Et d’ailleurs, quelle est la fin réellement poursuivie ici ?

    Certainement pas celle de l’exploitation animale.

    Les animaux, de cette débauche de médiocrité, sortent vaincus, et la cause discréditée.

    PETA, et toutes les organisations qui l’imitent (elles sont nombreuses à embrayer sur ce terrain, la dernière en date étant GAIA et le lancement le 9 septembre prochain de la « journée sans slip » pour protester contre la castration à vif des porcelets), ont réussi à faire passer les militants des droits des animaux pour des clowns et des débiles, incapables de comprendre qu’on ne lutte pas contre une discrimination en en exploitant une autre.

    « J’ai essayé de rendre clair que c’est mal d’utiliser des moyens immoraux pour atteindre une juste fin. » (2)

    « Aucun homme moral ne peut patiemment se conformer à l’injustice. » (3)

    Telles sont les paroles de Martin Luther King, dont nos animalistes autoproclamés feraient bien de s’inspirer.

    A leur absence de radicalité éthique, manifeste dans leur politique d’orientation welfariste et les divers partenariats marketing qu’ils forment avec les exploiteurs des animaux, s’ajoute la promotion du sexisme.

    Ce triomphe de l’obscène signe la défaite du mouvement.

    Un mouvement pour les droits des animaux ne peut faire l’apologie du sexisme ou du consumérisme sexuel.

    Il ne peut dénoncer l’animal-objet et son exploitation s’il promeut parallèlement la femme-objet et son exploitation.

    Il ne peut espérer faire évoluer l’être humain s’il flatte en lui ce qu’il doit précisément combattre.

    Il ne peut prétendre élever s’il s’abaisse lui-même.

    Le sexisme est l’un des maux endémiques dont souffre l’humanité, et il est navrant de constater qu’il est utilisé comme ressort quasi systématique de l’antispécisme.

    C’est là non seulement la marque d’un illogisme tragique, mais aussi d’une navrante stupidité.

    Nous vivons une époque où la vulgarité trône partout.

    Les médias nous en abreuvent, le juteux marché de la dépendance à la pornographie s’est organisé et bien sûr, les foules s’y sont jetées, là comme ailleurs, sans aucun esprit de résistance, sans aucune conscience d’être dupées : bien au contraire, chacun ne s’est jamais autant senti libre, au point de le marteler à chaque seconde, tout en l’étant de moins en moins.

    Il ne faudra pas, pour excuser notre passivité, invoquer plus tard la fatalité, la rapacité capitaliste ou l’influence pernicieuse d’un pouvoir qui nous manipule, mais bien notre seul abandon de nous-mêmes, la défaite de notre pensée et la cession de notre responsabilité.

    Martin Luther King – encore lui - affirmait que l’égalité raciale viendrait moins de la promulgation des lois défendant la personne que de la manière dont cette personne s’envisageait elle-même.

    Aussi nous prêterons-nous pour finir à un jeu permutatoire éloquent, en remplaçant, dans l’extrait qui suit, le mot « Noir » par le mot « femme » :

    Aussi longtemps que l’esprit est mis en esclavage, le corps ne peut jamais être libre.

    La liberté psychologique, un ferme sens d’estime de soi, est l’arme la plus puissante contre la longue nuit de l’esclavage physique. […]

    La femme sera libre quand elle atteindra les profondeurs de son être et qu’elle signera avec le stylo et l’encre de son humanité affirmée sa propre déclaration d’émancipation.

    Et avec un esprit tendu vers la vraie estime de soi, la femme doit rejeter fièrement les menottes de l’auto-abnégation et dire à elle-même et au monde :

    « Je suis quelqu’un. Je suis une personne. Je suis une femme avec dignité et honneur. J’ai une histoire riche et noble. » (4)

    Des esclaves ne sauraient libérer d’autres esclaves, et leurs exploiteurs encore moins.

    Méryl Pinque

    Vegan.fr

    Notes :

    (1) Il y a quelques mois, la SPA italienne embauchait l’acteur pornographique Rocco Siffredi, connu pour l’extrême violence misogyne de ses prestations, dans le cadre d’une campagne publicitaire contre l’abandon. En 2009, une strip-teaseuse se faisait étriper dans une vidéo de l’association hollandaise Wakker Dier (voir http://www.lepost.fr/article/2009/0…).

    (2) Letter from a Birmingham Jail, 1963.

    (3) Martin Luther King, The Autobiography of Martin Luther King, Jr., New York, Warner Books, 1998 (chap. 2).

    (4) Where Do We Go from Here ? Discours au SCLC (Southern Christian Leadership Conference), 16 août 1967.

    Mots-clés :  PETA porno sexisme animaliste

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/752-le-triomphe-de-l-obscene-le-mepris.html

  • Abandons des vacances : et si les humains abandonnaient plutôt leur barbarie ?

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    Une idée pour les vacances ?

    Au lieu d'abandonner lâchement votre compagnon sur la route, dans une fourrière ou dans les champs, pourquoi ne pas laisser votre barbarie au placard ?

    Vous verrez, vous vous sentirez tout de suite plus léger !

  • Pétition : "Vie, misère et mort des animaux dans les refuges"

    http://www.cyberpresse.ca/images/bizphotos/435x290/200812/15/34148.jpg

    URL Courte : http://9295.lapetition.be/

    Refuge : lieu où l’on se retire pour échapper à un danger ou à un désagrément, pour se mettre en sûreté. Synonymes : abri, asile. Exemples : « Chercher refuge ». « Demander refuge à quelqu’un ». (Le Robert).

    Quiconque, doué d’un minimum de sens moral et faisant preuve d’un respect réel des animaux, ne peut qu’être horrifié devant ce qui se passe dans nombre de fourrières et refuges français, les quelques structures dignes de leur vocation - il en existe fort heureusement – ne parvenant guère à compenser la litanie des autres.

    La période estivale voit se multiplier les abandons, déjà légion le reste de l’année.

    Nos concitoyens, sous des prétextes divers et futiles (départ en vacances, déménagement, divorce, allergie, etc.), se séparent d’un compagnon qui n’a que le tort de ne plus plaire.

    Aussi s’en débarrassent-ils comme d’un vulgaire paquet, le vouant à une mort quasi certaine : les fourrières et les refuges, pleins, doivent « faire de la place », procédant sans état d’âme à l’euthanasie de dizaines de milliers de sujets en parfaite santé, et même de sujets très jeunes.

    Un refuge devrait constituer, pour les animaux errants, blessés ou abandonnés, un havre où se reposer, être soigné et adopté.

    Or, trop souvent, ce n’est qu’un camp de la mort géré par des irresponsables davantage intéressés par l’appât du gain ou une notoriété quelconque que par le sort des êtres sensibles dont ils ont charge d’âme.

    On ne compte plus, dans le milieu de la protection animale (qu’il ne faut pas confondre avec celui de la libération animale) les scandales financiers, administratifs et de gestion.

    On ne compte plus les vétérinaires véreux prêts à euthanasier n’importe quel animal sur demande d’un particulier ou d’un « refuge ».

    On ne compte plus le nombre de gens qui, pensant bien faire, vont, par leurs dons, parfois très généreux, non pas soulager la misère des animaux, mais enrichir quelques rouages bien huilés d’une machine à fric qui ne survit précisément que grâce à elle.

    Tous ces maux ont une cause : le mépris de la personne animale.

    Et ce mépris vient d’une raison simple : tant que les « protecteurs » mangeront les animaux et des produits d’origine animale, qu’attendre d’eux en tant que protecteurs ?

    Pourrait-on, par exemple, décemment concevoir un humanitaire cannibale ?

    Bien sûr que non : un tel individu trahirait non seulement son idéal, mais serait à juste titre considéré comme un criminel.

    De la même façon, un animaliste ne peut qu’être végan.

    Nous sommes en 2011, et nous n’avons toujours pas compris que l’animal nonhumain est une personne, et qu’il est, à ce titre, notre égal, doté de droits fondamentaux.

    Les animaux sont, dans le monde, toujours considérés comme des biens de consommation propres à tous les usages : alimentaire, sportif, économique, récréatif, etc.

    Tant que l’animal sera perçu, par les citoyens autant que par les « protecteurs », comme une chose et non comme un individu, alors on continuera d’abandonner du côté des premiers, et d’euthanasier du côté des seconds.

    La misère des refuges est d’abord morale.

    Agir pour les animaux, c’est entrer en mission.

    Ce n’est pas faire du commerce, ni se payer une place au soleil des célébrités locales.

    C’est donner et non prendre, c’est servir et non s’en servir.

    Combien d’animaux paient, chaque jour de leur vie, et de leur vie, le crime d’avoir été abandonnés et de n’être pas des humains ?

    Combien de scandales étouffés, de vengeances intestines assouvies sur le dos d’innocents martyrs ?

    A combien s’élève le nombre des victimes de l’irresponsabilité de ceux qui se prétendent pourtant à leur service ?

    Le nombre de gens réellement dévoués aux animaux dans les refuges compensera-t-il jamais le nombre de ceux dont l’impéritie est notoire ?

    Certaines organisations animalistes sont très connues, riches et puissantes.

    Mais à quoi sert l’argent libéralement versé par leurs donateurs ?

    A quand l’investissement des sommes dans l’agrandissement des structures d’accueil, dans un programme d’adoption et dans une politique nationale de sensibilisation au respect des animaux ?

    A quand la mise à la porte des directeurs et directrices de « refuges » ne brillant que par leur incompétence et leur opportunisme ?...

    Il est temps d’ouvrir les yeux. Au XXIe siècle, la France, pays prospère et soi-disant « civilisé », n’a aucune excuse pour continuer d’ignorer le sort réservé aux animaux dans ses refuges (et partout ailleurs), ou, pire, s’en contenter.

    Les refuges ne mériteront leur nom que lorsqu’ils respecteront entièrement les animaux qui leur sont confiés.

    Ce jour-là, plus aucun animal ne sera euthanasié, et tous bénéficieront de l’amour et des soins qui leur sont dûs.

    Nous réclamons :

    1) l’arrêt de l’euthanasie des animaux en bonne santé dans les refuges et les fourrières, afin que l’euthanasie ne soit plus pratiquée que dans les conditions très strictes exigées dans le cadre des euthanasies humaines.

    L’euthanasie n’est pas un meurtre : c’est un acte de miséricorde perpétré sur un individu lorsque les chances de guérison de celui-ci ont été reconnues nulles.

    Ne peuvent donc être euthanasiés que les animaux malades de façon incurable ou à qui l’on épargnera des souffrances extrêmes et irréversibles.

    2) la mise en place, par les grosses organisations animalistes, d’une réelle politique nationale de sensibilisation au respect des animaux et d’un programme d’adoption afin de faire régresser le nombre d’abandons et de maltraitances.

    3) l’interdiction des ventes d’animaux en animalerie et la cessation des élevages, que ceux-ci soient clandestins ou agréés, personnels ou professionnels : faire naître volontairement des chiens et des chats dans une société qui ne les respecte pas et qui en euthanasie des dizaines de milliers chaque année (plus de 50 000) est un acte moralement condamnable qui devrait être légalement sanctionné.

    4) l'interdiction des ventes et des dons d'animaux de la part des particuliers et pseudo-particuliers faisant du trafic d'animaux via les sites de vente sur Internet.

    5) l’investissement des dons perçus par les refuges dans l’agrandissement des structures d’accueil existantes : plus les refuges seront vastes, plus ils pourront accueillir, et non massacrer, les animaux abandonnés ou errants.

    6) la surveillance médicale quotidienne des animaux au sein des refuges et des fourrières, afin que nul animal malade ne souffre et meure dans l’indifférence générale.

    7) la vaccination et la stérilisation obligatoires des animaux dans les fourrières et les refuges, mais aussi chez les particuliers.

    8) la création, pour les particuliers, d’un permis d’avoir un animal de compagnie.

    Ce permis ne sera délivré qu’après que la personne aura démontré sa capacité à soigner et entourer son compagnon nonhumain tout au long de sa vie.

    Adopter un animal est un engagement et une responsabilité, et devrait être soumis aux mêmes exigences que le fait d’adopter un enfant humain.

    9) l’acceptation, par tous les refuges et non seulement par quelques-uns, des familles d’accueil (pour autant qu’elles soient sérieuses), des adoptions et du covoiturage (pour autant que les animaux soient correctement harnachés lors du trajet, afin d’éviter leur fuite, et trop souvent leur mort, au cours du déplacement) sur toute la France, et ce afin de désemplir les structures et d’empêcher que des animaux passent toute leur vie derrière les barreaux.

    10) la possibilité pour chaque animal de disposer d’un jouet dans son box, et la multiplication des promenades des animaux par les bénévoles.

    11) la généralisation des pré-visites aux adoptants et du suivi des animaux placés.

    12) que soit instauré au niveau national un service juridique spécialisé dans la défense animale.

    Méryl Pinque

    Signer la pétition / De petitie ondertekenen. Signer la pétition / De petitie ondertekenen.

  • "De la cohérence" (Vegmag)

    Harmonie innéfable

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/661-paroles-veganes-de-la-coherence.html

     De la cohérence

    Un synonyme du mot cohérence est harmonie.

    Un de ses antonymes est confusion.

    Entre la confusion et l’harmonie, notre choix devrait être fait, surtout lorsqu’il s’agit du bien de ces animaux que nous affirmons défendre.

    Souvent pourtant l’on prétend que la cohérence en ce domaine est impossible, que le monde étant régi par une exploitation animale omniprésente, nul ne serait, en pratique, en mesure d’être cohérent absolument.

    Mais c’est méconnaître une des règles morales fondamentales, à savoir que si la perfection n’existe pas, en revanche chacun se doit d’y tendre.

    Miguel d’Unamuno disait à propos de Dieu :

    « Croire en Dieu, c’est désirer qu’il existe, et c’est, en outre, se conduire comme s’il existait. »

    Il voulait dire par là que ce n’est pas tant le fait que Dieu existe ou non qui importe, mais le fait que nous nous conduisions comme si tel était le cas, et, pourquoi pas, en « accoucher » ainsi pour de bon.

    Cela vaut pour le sujet qui nous occupe.

    Peu importe qu’il soit possible ou non, dans le monde tel qu’il est, d’être absolument végan (peut-être ne le pouvons-nous pas en effet) : l’essentiel est de nous efforcer de tendre vers cet absolu par tous les moyens et autant qu’il est possible, par respect des non-humains dont nous prétendons prendre en compte les intérêts, et faire advenir, de cette façon, un monde libéré de l’exploitation animale.

    Le fait de tendre vers cet absolu respect par tous les moyens et autant qu’il est possible, c’est précisément la cohérence.

    Et la cohérence exige deux qualités cardinales : la volonté et l’humilité.

    La volonté est ce qui nous fait le plus défaut.

    Souvent nous sommes régis par des forces qui ne sont pas nôtres, tout en croyant le contraire.

    Nous sommes influençables, que ce soit par d’autres humains, la publicité, la mode ou nos faiblesses particulières qui nous empêchent d’être authentiquement libres.

    Nous nous croyons libres mais il est rare que nous le soyons, car nous pensons peu par nous-mêmes.

    Or la liberté n’est rien sans la volonté.

    Est libre celui qui conquiert, par le vouloir, son affranchissement.

    Il devient alors cet individu unique en ce qu’il est porteur de ses propres valeurs.

    L’homme volontaire est donc celui de la conscience.

    La conscience d’un humain se préoccupant moralement des autres humains lui interdit de nuire à ces derniers.

    Un humanitaire possédant la conscience de sa mission respecte l’engagement moral qui est le sien, celui de venir en aide à ses semblables.

    Un humanitaire qui déroge à sa mission n’en est plus un (ainsi de celui qui, par exemple, sera reconnu coupable d’attouchements sexuels sur des enfants qu’il devait au départ protéger).

    Il en va de même de l’animaliste.

    L’animaliste, s’il veut mériter ce nom, doit respecter son propre engagement moral, qui est de ne rien faire qui puisse nuire aux animaux.

    Un animaliste se doit donc d’être végan, à moins de reconnaître qu’il n’en est pas un dans le sens où sa volonté n’est pas assez forte pour vaincre son désir de consommer, par exemple, des œufs et du fromage alors qu’il sait que la production d’œufs et de produits laitiers, fussent-ils bios, condamne des animaux à la torture et à la mort, soit tout ce contre quoi il déclare s’opposer.

    C’est ici que l’humilité entre en jeu.

    Consentir à reconnaître son manque de volonté, et donc de conscience, suppose un pas fondamental dans la bonne direction.

    La plupart des végans sont d’anciens omnivores ou végétariens qui ont eu l’humilité de remettre en cause leur mode de vie dans le sens d’une plus grande cohérence avec leurs idéaux.

    L’éthique végane abolitionniste ne prétend pas faire preuve d’autre chose que de cohérence, c’est-à-dire d’harmonie avec les principes intangibles que tout animaliste se doit de posséder, mais aussi d’harmonie dans le monde.

    Méryl Pinque

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/661-paroles-veganes-de-la-coherence.html?var_mode=

  • Nafissatou Diallo "menteuse" et "prostituée" ? Et alors ?

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    Remettons quelques pendules à l'heure.

    Les prostituées sont des victimes : celles de nos sociétés phallocrates où les corps des femmes s'échangent et se vendent.

    Ce n'est pas parce qu'une femme ment (ce qui, dans le cas de Nafissatou Diallo, reste à prouver), que toutes les femmes mentent.

    Ce n'est pas parce que Nafissatou Diallo est une prostituée qu'elle ne peut subir de viol ni de violences sexuelles.

    Ce n'est pas parce que Nafissatou Diallo est une prostituée que DSK devait se permettre de lui demander des services sexuels (si tant est que cela se soit passé ainsi).

    Ce n'est pas parce que Nafissatou Diallo n'a pas le passé vierge qu'on croyait qu'elle ne peut être victime.

    Ce n'est pas parce que Nafissatou Diallo n'a pas le passé vierge qu'on croyait que celui de DSK en devient blanc comme neige.

  • "Le scandale "DSK" est une affaire politique" (Yvette Roudy - Le Monde)

    Ce qu'il est convenu d'appeler désormais "l'affaire DSK" peut fort bien avoir pour effet immédiat la mise à mal d'une omerta millénaire. Sans préjuger de la culpabilité ou de l'innocence de celui par qui le séisme est arrivé, il devient - inconsciemment - du fait d'un système judiciaire exceptionnel - le révélateur de pratiques sexuelles masculines ancestrales, banalisées - mais destructrices - couvertes jusqu'ici par des silences, des sourires entendus, de la majeure partie de la gent masculine de la société française, et aussi d'une part non négligeable de la gent féminine.

    Le plus stupéfiant de "l'affaire" - le plus choquant pour certains d'entre nous - aura été la manifestation immédiate d'une solidarité masculine - aveu spontané d'une connivence avérée - tentant de réduire l'événement à une banale affaire de "soubrette troussée" sans "mort d'homme", paroles venues d'intellectuels les plus respectés, de politiques les plus vénérés.

    Ces propos, tenus vingt ans après la loi sanctionnant le harcèlement sexuel, trente ans après la reconnaissance du viol comme un crime, nous montrent que la loi ne suffit pas, qu'il est plus facile de désintégrer un atome qu'une idée reçue. Ainsi, les agressions, abus, harcèlements sexuels, viols dont les femmes sont quotidiennement victimes seraient toujours pour certains hommes une simple manière d'affirmer leur supériorité de mâles dominants, sûrs de bénéficier de l'indulgence sinon de l'admiration de leurs semblables. Une sorte d'hommage, en quelque sorte, que les femmes sont priées d'accepter avec bonheur, humilité et... silence.

    Sauf que le monde a changé et les femmes aussi. Depuis peu il est vrai. A peine deux cents ans qu'elles ont droit à l'instruction. A peine soixante ans qu'elles peuvent voter. A peine cinquante ans qu'elles peuvent travailler sans autorisation de leur mari. A peine quarante ans que le mari n'est plus chef de famille. Il y a quarante ans justement, nous étions dans la rue pour exiger le droit à disposer de notre corps. A exiger son respect.

    Il faut croire que cela n'est rien au regard de siècles de domination masculine. Sans doute faut-il du temps pour que le cerveau masculin comprenne que le pouvoir politique ne met plus l'homme au-dessus des lois.

    Le droit de cuissage ne fait plus partie des privilèges des puissants de ce monde, et c'est peut-être la première leçon que nous donne cette femme de chambre, "présumée victime", noire et immigrée de surcroît. L'affaire "aura peut-être pour effet de libérer la parole des femmes". Elles vont prendre conscience qu'elles ne sont pas coupables, mais victimes. Elles n'ont plus à avoir peur, à avoir honte, à se cacher, à fuir les moqueries, les ricanements. La loi qui protège le faible des abus des plus forts est là pour elles. Du moins en France.

    Déjà, un membre de l'actuel gouvernement vient d'être contraint de donner sa démission à la suite d'une plainte pour agression sexuelle.

    Déjà, la condamnation pour harcèlement sexuel d'un sénateur et maire socialiste va peut-être finir par donner lieu à son expulsion de l'organisation à qui il doit ses mandats. Mais cela dépend des dirigeants de cette organisation, où il bénéficie de soutiens puissants.

    Déjà, nous entendons parler d'une affaire qui remonte à 2010. Le parquet de Paris vient de la ressortir du placard. Elle concerne la plainte d'une femme de chambre d'un grand hôtel parisien contre un membre éminent d'un émirat arabe, qui a eu le temps de reprendre son avion.

    La police avait classé sa plainte sans suite après l'avoir dissuadée de la maintenir. Je me souviens du temps où j'ai voulu féminiser la police. C'était en 1983, et j'avais dû entendre les gémissements d'un syndicat de policiers qui avait tenté de me persuader d'abandonner mon projet au motif que leurs épouses ne l'appréciaient pas. Nous avons aujourd'hui quelques femmes dans les commissariats. Trop peu, à l'évidence. On y ignore superbement la loi sur l'égalité professionnelle.

    Que celui par qui "l'affaire" a éclaté soit un homme politique des plus éminents n'est pas neutre. Ce qui peut se passer dans une chambre à coucher ne relève plus du sacro-saint ordre "privé". Ou alors à quoi servent les lois contre les violences domestiques ? A l'évidence, elles sont ignorées d'une bonne partie de ceux-là mêmes qui les ont votées. Leur silence a pu bénéficier à l'assassin de Marie Trintignant, qui a pu s'en tirer avec quatre à cinq années de prison. Il n'y a pas si longtemps. Pas très cher, finalement, pour un meurtre.

    Déjà Simone de Beauvoir avait dénoncé, dans un article titré "De l'urgence d'une loi antisexiste", paru dans Le Monde du 19 mars 1979, la décision de la cour d'assises des Yvelines qui avait acquitté un homme ayant frappé sa femme jusqu'à ce que mort s'ensuive et l'avait laissée agoniser sur le carreau. J'eus la faiblesse de croire qu'une loi antisexiste s'imposait en France en 1983, d'autant qu'elle faisait partie des 110 propositions du président François Mitterrand. Il suffisait d'ajouter le mot sexe à la loi antiraciste. La réaction machiste fut d'une telle violence que le projet ne fut jamais inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Et ce sont les Espagnoles du gouvernement de Zapatero qui, plus tard, en ont bénéficié.

    Ce sont les féministes qui, depuis deux cents ans, lentement, péniblement, arrachent ces lois en France. Oui, elles remettent en cause l'ordre patriarcal établi. Des hommes nous soutiennent. Trop peu. Trop discrètement. Nul n'ignore que chaque nouvelle loi en faveur des femmes affaiblit le pouvoir masculin dominant, en place depuis plus de deux mille ans. Ses défenseurs ne s'y trompent pas.

    Ce n'est pas un hasard si le viol collectif est une arme de guerre, une façon pour les jeunes voyous des quartiers de s'affirmer lâchement dans les "tournantes".

    Ce n'est pas un hasard si le dernier bastion à conquérir est justement le lieu où se votent les lois. Et ce n'est pas un hasard si peu de féministes siègent à l'Assemblée. Le pouvoir reste masculin. Cette affaire est politique. Les partis politiques peuvent commencer à balayer devant leur porte. La bonne réponse est la parité. Partout. Et maintenant.

    Yvette Roudy, ancienne ministre socialiste des droits des femmes

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2011/06/28/le-scandale-dsk-est-une-affaire-politique_1542009_3232.html

  • Petite leçon de logique : le véganisme, une nécessité morale

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    Vous respectez les animaux ?

    Alors ne les consommez plus : devenez végan.

    Supprimez de votre vie quotidienne tous les produits d'origine animale : viande, produits laitiers, oeufs, miel, cuir, laine, soie, etc.

    Tous ces produits sont aisément remplaçables par d'autres qui ne proviennent pas de la souffrance et de la mort de ces animaux que par ailleurs vous prétendez défendre.

    Toute utilisation des animaux est de l'exploitation.

    Il n'y a pas d'exploitation "humaine".

    La seule manière de mettre fin à l'exploitation, c'est de renoncer à tous les produits d'origine animale.

    La seule solution, c'est de devenir végan.

  • Harcèlement sexuel, agressions sexuelles, etc. : à qui le tour ?

    http://4.bp.blogspot.com/-1C5tUofWNk4/TXWlbhM6YMI/AAAAAAAAAIQ/a7LELVj0998/s1600/F%25C3%25A9minisme1.jpg

    En France, la parole des vrai-e-s féministes a été ignorée sciemment tout au long des dernières décennies.

    Jamais un-e vrai-e féministe n'a été invité-e sur un plateau de télé ou de radio.

    Tout se passait (se passe encore) comme si les vrai-e-s féministes étaient invisibles, sinon pour être brocardé-e-s.

    Les vrai-e-s féministes (et non celles et ceux qu'on nous présente comme tel-le-s, précisément parce qu'ils/elles ne remettent rien en cause, comme par exemple les rédactrices du magazine Elle qui, comme l'ensemble de la presse dite "féminine", sont des collaboratrices de la domination masculine), n'ont jamais douté que le viol, le harcèlement sexuel et moral, les agressions sexuelles, etc., étaient toujours d'actualité, et non "derrière nous", comme l'a pu naïvement dire Eva Joly.

    Cette naïveté feinte ou réelle sur l'état actuel de la condition des femmes est une nouvelle preuve de l'état lamentable et moyenâgeux de notre pays.