Libération animale - Page 24
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La mauvaise conscience
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Qui torture un animal nonhumain torture un animal humain
LE MONDE | 13.05.2013
Les laboratoires pharmaceutiques occidentaux ont, pendant des années, testé des médicaments sur des habitants de la République démocratique allemande qui, le plus souvent, n'étaient pas au courant de ces pratiques.
Selon l'hebdomadaire Der Spiegel du 13 mai, plus de 50 000 personnes auraient servi de cobayes.
En 2010, la télévision publique MDR avait évoqué le chiffre de 2 000 personnes.
Certaines d'entre elles sont mortes en raison de leur traitement.
L'hebdomadaire a eu accès à des archives de médecins, mais aussi à celles du ministère de la santé et de l'agence du médicament de la RDA.
Il fait état de plus de 600 tests effectués en collaboration avec plus de cinquante hôpitaux à travers tout le pays, dont l'hôpital universitaire de La Charité à Berlin-Est.
Pour les laboratoires, ces essais offraient l'avantage de pouvoir être réalisés beaucoup plus discrètement à l'Est qu'à l'Ouest.
Pour l'Allemagne de l'Est, l'argent reçu (jusqu'à 800 000 marks ouest-allemands, soit 400 000 euros par test) permettait souvent d'acheter de nouveaux matériels.
Le système se serait même institutionnalisé à partir de 1983, avec la création d'un Bureau de conseil pour le médicament à Berlin-Est, qui pouvait recevoir jusqu'à 40 représentants de firmes pharmaceutiques occidentales par semaine.
Selon le Spiegel, les laboratoires Bayer, Schering, Hoechst, Boehringer, Pfizer et Sandoz se sont livrés à ces pratiques dans tous les domaines : chimiothérapie, antidépresseurs, médicaments pour le coeur.
Plusieurs décès ont été constatés, notamment lors d'essais concernant le Trental, un produit destiné à améliorer la circulation sanguine développé par Hoechst (fusionné depuis avec Sanofi) ou encore lors d'essais du Spirapril, un médicament contre la tension de Sandoz (racheté depuis par le suisse Novartis).
La plupart du temps, les patients n'étaient informés ni des risques encourus ni des effets secondaires des médicaments absorbés.
Des comptes rendus de réunions impliquant le groupe Hoechst indiquent explicitement qu'il n'était pas nécessaire d'associer les patients.
D'ailleurs, parfois, ceux-ci en auraient été bien incapables, comme ces trente bébés prématurés qui, quelques jours après leur naissance, ont reçu de l'érythropoïétine (EPO) testée par le laboratoire Boehringer (racheté par Roche) ou ces alcooliques en pleine crise de delirium tremens à qui a été administré du Nimodipine de Bayer, qui améliore la circulation sanguine cérébrale.
Aujourd'hui, les laboratoires concernés affirment que les tests ont été effectués en respectant les normes en vigueur, mais que les multiples restructurations dans les entreprises concernées rendent les recherches difficiles.
De même, l'hôpital de la Charité détruit ses archives au bout de trente ans.
La pharmacie est loin d'être le seul secteur concerné par ces pratiques peu recommandables.
En 2012, le géant du meuble Ikea a reconnu avoir eu recours au travail forcé de prisonniers politiques de l'Allemagne de l'Est.
Ceux-ci avaient raconté avoir subi des mauvais traitements lorsqu'ils ne remplissaient pas les objectifs fixés par l'administration carcérale.
On évalue à plusieurs milliers le nombre d'entreprises occidentales ayant ainsi recouru à la main-d'oeuvre forcée des pays d'Europe de l'Est.
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Gaucho, Cruiser, Poncho... : des insecticides retirés 10 ans trop tard (Le Monde)
Triomphe pour certains, amère défaite pour d'autres.
L'annonce par Bruxelles d'une probable suspension, dès le 1er décembre et pour deux ans, de trois insecticides dits néonicotinoïdes, impliqués dans le déclin des abeilles domestiques (Apis mellifera) et des pollinisateurs sauvages (papillons, bourdons, abeilles solitaires, etc.), a été saluée, lundi 29 avril, comme une victoire par le monde apicole et les organisations de défense de l'environnement.
Mais elle peut aussi, au contraire, être interprétée comme une cuisante défaite.
Tardive et pusillanime, la décision de la Commission apparaît plutôt comme le symptôme d'une formidable faillite des systèmes d'évaluation des risques.
Et, plus généralement, d'un grave défaut de vigilance des pouvoirs publics sur les questions de risques environnementaux – ce même travers qui a conduit au scandale du chlordécone (Le Monde du 17 avril) dans les Antilles françaises.
De fait, les firmes agrochimiques ne sortent nullement perdantes de leur affrontement avec les apiculteurs et les défenseurs de l'environnement.
Au contraire.
Les pesticides aujourd'hui sur la sellette auraient, à l'évidence, dû être retirés du marché voilà de nombreuses années.
Pour comprendre, il faut savoir que les molécules de la famille des néonicotinoïdes sont les insecticides les plus efficaces jamais synthétisés.
A cette foudroyante efficacité s'ajoute une autre innovation.
L'un des principaux modes d'application de ces substances consiste à en enrober les semences avant leur mise en terre.
La plante sécrète alors le toxique tout au long de sa vie.
Le traitement n'intervient donc pas ponctuellement, en fonction des attaques de ravageurs : il est permanent.
Il transforme, par défaut, des millions d'hectares de grandes cultures en champs insecticides.
Le déploiement de ces technologies – dès le milieu des années 1990 en France – a correspondu, dans le temps, à une forte accélération du déclin des abeilles et des insectes pollinisateurs, ces petites bestioles qui fournissent à l'agriculture européenne un service de pollinisation estimé par Bruxelles à environ 22 milliards d'euros par an.
Ce n'est que début 2013 que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu un avis scientifique très sévère sur les fameux néonicotinoïdes (imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame) ; c'est sur la foi de cet avis que la Commission a proposé la mise en oeuvre du moratoire sur ces produits, commercialisés sous les noms de Gaucho, Cruiser, Poncho, etc.
UN RISQUE INACCEPTABLE POUR LES ABEILLES
Un tel avis aurait pourtant pu être formulé par l'EFSA à partir du savoir scientifique disponible il y a déjà dix ans.
En 2001, le ministre de l'agriculture, Jean Glavany, avait réuni un groupe d'experts (le Comité scientifique et technique de l'étude multifactorielle des troubles des abeilles, ou CST), composé de chercheurs d'universités et d'organismes publics de recherche (CNRS, INRA, etc.).
Dans son rapport, rendu en septembre 2003, le CST avait déjà fermement conclu que l'imidaclopride (commercialisé sous le nom Gaucho) présentait un risque inacceptable pour les abeilles. Sans, bien sûr, écarter la contribution des pathogènes naturels (virus, varroa).
Surtout, écrivaient les experts, les scénarios d'exposition des abeilles à l'imidaclopride étaient "en accord avec les observations de terrain rapportées par de nombreux apiculteurs en zones de grande culture, concernant la mortalité des butineuses, leur disparition, leurs troubles comportementaux et certaines mortalités d'hiver".
Le rapport du CST, s'il a conduit à l'interdiction du Gaucho en France, a été ensuite commodément oublié.
Et ce bien qu'il eut été simple de l'étendre aux autres néonicotinoïdes.
Le moratoire proposé en 2013 par Bruxelles a donc une décennie de retard.
Tardif, ce moratoire fait aussi l'impasse sur des faits scientifiques établis par les agrochimistes eux-mêmes.
Les trois molécules visées ne seront retirées que deux ans, alors que leur persistance dans l'environnement peut excéder plusieurs années.
Elles ne seront, en outre, suspendues que pour certains usages : elles demeurent utilisées pour les céréales d'hiver au motif que celles-ci ne sont pas au contact des abeilles.
Les trois néonicotinoïdes continueront donc à s'accumuler et à se disperser dans l'environnement.
La Commission n'a donc pas complètement pris acte de l'état des connaissances accumulées sur ces nouvelles générations d'insecticides.
Mais il est vrai que certaines "expertises" ont entretenu le pouvoir politique dans une ignorance "socialement construite" sur le sujet.
L'histoire des sciences jugera probablement avec sévérité les divers rapports – comme celui rendu en 2008 par la défunte Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) – reprenant à leur compte, parfois dans des conditions d'intégrité discutables, la vulgate des agrochimistes : les troubles des abeilles étant "multifactoriels", les nouveaux produits phytosanitaires n'y joueraient aucun rôle déterminant.
Il a ainsi fallu plus d'une décennie pour se convaincre qu'organiser la présence permanente, sur des millions d'hectares, des insecticides les plus puissants jamais inventés pouvait éventuellement avoir un effet sur ces insectes que sont les abeilles.
Il reste désormais à se convaincre de cet autre truisme : ces produits ne disparaîtront pas du jour au lendemain de l'environnement.
Il faudra bien plus de deux ans avant que les effets de leur retrait ne se fassent pleinement sentir.
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3 illustrations de Sue Coe
Meat Eater
Cruel
Global Capitalism Says Eat Dirt
Sue Coe est une artiste végane britannique :
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Chaque animal tient à sa vie autant que nous tenons à la nôtre
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Etre non-violent suppose d'être végan
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On leur vole leurs terres
Ce koala a probablement eu la pire journée de sa vie.
Le petit animal voulait retourner à son habitat, à New South Wales, en Australie, chose qu'il n'a pu faire puisque des exploitants forestiers avaient tout rasé la semaine dernière.
Un collaborateur pour WIRES et un employé de NSW National Parks ont affirmé que le jeune koala avait dû passer plus d'une heure à cet endroit, sur cet amoncellement de bois, complètement désorienté.
Le koala a ensuite été présenté à un vétérinaire local puis, remis en liberté avec d'autres koalas dans un environnement avoisinant.
La photo démontre bien la triste réalité à laquelle les animaux australiens doivent faire face actuellement.
Destruction de leur habitat, épidémie de chlamydia mortelle ; l'espérance de vie des koalas diminue, tellement que le gouvernement australien a même annoncé l'an dernier que la survie de l'animal était menacée dans certaines régions.
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"Les Mémoires de la petite Fox. La voix des animaux" (Brigitte Marquet)
Un peu de publicité aujourd'hui pour le joli livre de mon amie Brigitte Marquet, grande défenseuse (végane) de la cause des pigeons et inlassable militante.
L'auteure nous conte les aventures drôles et émouvantes d'une petite fox narratrice et de sa maîtresse, unies par un indéfectible attachement.
Ce livre réjouira les amoureux des animaux - pas seulement des chiens, mais aussi des pigeons, ces mal-aimés de nos sociétés technicistes, barbares et sans âme pour qui tout ce qui n'est pas humain doit être éliminé.
Un beau récit et un appel au respect de tous les êtres sentients à lire et à offrir, pour le bonheur des grands comme des petits.
http://www.decitre.fr/livres/les-memoires-de-la-petite-fox-9782336004877.html
Site de l'association de Brigitte : http://www.ambassadedespigeons.com/
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Les services secrets prédisent l'enfer pour 2030 (Le Matin)
Nous sommes de plus en plus nombreux sur la Terre
ce qui provoque des conséquences alarmantes. (Image : Keystone)
Surpopulation, guerre de l'eau, manque de nourriture et épuisement des ressources de la planète, un rapport du National Intelligence Council dresse un constat qui fait froid dans le dos pour les années à venir.
Par Christine Talos
A quoi ressemblera la Terre en 2030 ?
Combien serons-nous ?
Y aura-t-il assez à manger pour tout le monde ?
Où devrons-nous vivre ?
Autant de questions qui peuvent être des facteurs d'instabilité dans le monde et auxquelles le National Intelligence Council (NIC) américain vient de répondre dans le rapport Global Trends 2030 publié récemment.
Crucial
La question de la démographie est cruciale pour l'avenir de la planète.
Et la Terre devrait accueillir 8,3 milliards d'habitants en 2030, rappelle l'étude rapportée par Le Monde, contre 7,1 aujourd'hui.
Mais surtout contre 2,5 milliards en 1950.
Autant de chiffres qui ont des conséquences pour l'état de santé de la Terre.
Des conséquences d'abord alimentaires.
Car la demande en nourriture devrait augmenter de 35% d'ici 2030.
Or, les rendements agricoles, même s'ils continuent de s'améliorer, n'arriveront pas à répondre à la demande et nous vivons déjà sur les réserves selon le rapport du NIC, le bras analytique et prospectif des services de renseignement américains.
On consomme plus que l'on produit
« Au cours de sept des huit dernières années, le monde a consommé plus de nourriture qu'il n'en a produit.
Une grande étude internationale estime qu'en 2030, les besoins annuels en eau atteindront 6900 milliards de mètres cubes, soit 40% de plus que les ressources durables actuelles », note l'étude.
Pire encore : le rapport souligne que presque la moitié de la population mondiale vivra dans des régions touchées par la sécheresse, provoquant ainsi de gros risques de guerre pour l'eau.
Mad Max n'est décidément pas loin...
En outre, les pays émergents sont en train de changer leur régime alimentaire et consomment de plus en plus de viande.
Or, la production de viande exige beaucoup d'eau et de céréales également avides de liquides.
Le rapport souligne aussi que 60% de la population mondiale vivra en ville en 2030.
Là aussi, les conséquences seront graves pour l'environnement.
Car l'urbanisation croissante « a conduit à des réductions drastiques des forêts, des changements négatifs dans le contenu nutritif et la composition microbienne des sols, des altérations dans la diversité des plantes et animaux supérieurs ainsi que des changements dans la disponibilité et la qualité de l'eau douce ».
Bref : l'avenir ne s'annonce pas franchement rose en terme de sécurité alimentaire.
Reste à savoir comment les Américains, qui ont refusé de s'engager récemment sur la limitation des gaz à effet de serre lors des négociations de Doha, vont empoigner le problème décrit minutieusement cette fois pour leurs propres services de sécurité.
(Newsnet)
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