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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 93

  • Un pesticide hautement toxique enfin interdit aux USA

    http://farm2.static.flickr.com/1343/828411426_e3d3397fb2.jpg?v=0

    Tueur d’oiseaux et reconnu dangereux pour l’homme, on espérait ne plus entendre parler du carbofurane.

    Mais cette substance active utilisée comme insecticide et commercialisée sous le nom de Furadane, interdite en Europe depuis 2007, est toujours utilisée dans un certain nombre de pays, dont les Etats-Unis. Cela dit, peut être pas pour longtemps…

    Déjà, en 1994, les USA bannissaient son utilisation sous forme de granules et, depuis lundi 11 mai, le carbofurane est dans le collimateur de l’EPA (U.S. Environmental Protection Agency) pour une interdiction complète.

    L’EPA entend bien réduire sa limite résiduelle à zéro dans toutes denrées alimentaires.

    Encore utilisé aux Etats-Unis sous sa forme liquide dans le traitement des cultures de pommes de terre, de blé ou de soja, le carbofurane est suffisamment mobile et persistant pour être entraîné par lessivage dans les sols et les eaux souterraines.

    Contaminant l’eau, mais aussi les aliments, toxique par inhalation pour ses utilisateurs, ce composé de la famille des carbamates est un neurotoxique qui peut se signaler par des symptômes allant de soubresauts musculaires, tremblements, diarrhée et vomissements jusqu’à de graves œdèmes pulmonaires en cas d’exposition aiguë.

    Aux côtés des risques pour l’homme, ses effets sont surtout dévastateurs chez les oiseaux.

    Dans les années quatre-vingt, l’EPA estimait que le carbofurane était responsable de la mort par empoisonnement de près d’un million d’oiseaux chaque année.

    Cette hécatombe très largement médiatisée par les protecteurs de l’avifaune, touchant des espèces aussi emblématiques que l’aigle royal, la buse à queue rousse et de nombreux oiseaux migrateurs, conduisit aux restrictions de 1994, mais ne parvient qu’aujourd’hui à motiver une interdiction complète aux USA.

    Les mesures pour proscrire toute présence de carbofurane dans l’alimentation des Américains pourraient bien avoir des implications au niveau international. Elles s’appliquent en effet également aux produits d’importation, comme le riz, le café ou le sucre de canne.

    Or, de nombreux pays en voie de développement utilisent encore cet insecticide de façon totalement incontrôlée, notamment le Kenya, pays d’où la BBC reportait encore l’année dernière un empoisonnement massif des grands mammifères (1) via cette substance.

    La restriction d’accès au marché américain est peut-être, à défaut de strictes réglementations internationales, une voie vers un changement plus global.

    Elisabeth Leciak

    1- Voir le reportage de la BBC « Insecticide 'killing Kenya lions' ».

    http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3744

  • Jean-Luc Daub, "Ces bêtes qu'on abat - Journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008) " (L'Harmattan)

    http://www.vegsoc.org.au/abattoir/full_size/DSC_4399.jpg

    CES BÊTES QU'ON ABAT
    Journal d'un enquêteur dans les abattoirs français (1993-2008)
    Jean-Luc Daub
    Préface d'Elisabeth de Fontenay
    ENVIRONNEMENT, NATURE, ÉCOLOGIE ASSOCIATIONS POUR LE DROIT DES ANIMAUX


    Ces enquêtes effectuées dans les abattoirs français durant une quinzaine d'années lèvent le voile sur le malheur de milliards d'animaux.

    La force de ce témoignage tient dans la description, d'une précision extrême, des opérations d'abattage intolérables tandis que les instances qui ont compétence pour faire appliquer la règlementation en matière de protection des animaux font preuve d'une passivité qui confine à la complicité.

    ISBN : 978-2-296-08424-7 • mai 2009 • 256 pages

    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=28633

    Présentation du livre, Préface d'Elisabeth de Fontenay, 253 pages.

    La viande coûte cher aux animaux.
    Engraissés dans des bâtiments obscurs dont ils ne sortent que pour être abattus, privés de toute relation avec leurs congénères, entravés, parfois sanglés au point de ne pouvoir bouger, ces animaux sont tués à la chaîne dans l'indifférence la plus absolue.
    Les enquêtes effectuées par Jean-Luc Daub dans les abattoirs français durant une quinzaine d'années lèvent le voile sur le malheur de milliards d'animaux.
    La force de ce témoignage tient dans la description, d'une précision extrême, des opérations d'abattage qui font inexorablement passer les bêtes de vie à trépas, dans ces lieux dont la législation dit qu' « aucun animal ne doit ressortir vivant ».
    Les instances qui ont compétence pour faire appliquer la réglementation en matière de protection des animaux font preuve d'une passivité qui confine à la complicité.
    Plus largement, c'est à une réflexion de fond sur la condition des animaux élevés pour être mangés que ce livre nous invite. Pourquoi les avons-nous à ce point bannis de tout ?
    Parallèlement à son activité d'enquêteur dans les abattoirs pour des associations de protection animale, Jean-Luc Daub travaille en Alsace dans le secteur médico-social ; il est éducateur technique spécialisé auprès de personnes atteintes de troubles psychotiques.
    Sommaire
    Préface d'Élisabeth de Fontenay
    Témoigner
    Mes débuts dans la protection animale
    Aider les animaux d'abattoirs
    Le déroulement des visites d'abattoirs
    Description des différentes méthodes d'abattage
    Qu'est-ce que l'abattage rituel ?
    Un abattoir qui aurait dû fermer
    Des images qui marquent
    Un bouc pas comme les autres
    Avec le personnel d'abattoirs
    Des vaches dans le local d'abattage d'urgence
    Le « bien-être » des porcs
    Un argument publicitaire
    Rouge sang
    Pince électrique jusque dans la bouche
    Vaches mourantes
    Un employé rapide
    Un veau pour distraction
    Suspension des veaux en pleine conscience
    Étourdissement de bovins
    Un abattoir de porcs
    Mon premier marché aux bestiaux
    Un abattoir qui fonctionne « bien »
    La vie misérable des coches en élevage intensif
    La fin des coches à l'abattoir
    Marie
    Une petite vache dans le box rotatif
    Les poussins refusés
    Dernier sursaut d'un veau
    Des hurlements de porcs
    Des chevaux qui attendent
    Infractions en abattage rituel
    Un chariot de lapins blancs
    Un chien dans un fossé
    L'électronarcose par la pince électrique
    La crise de la vache folle et les veaux de la Prime Hérode
    Un appareil d'anesthésie innovant
    Agression sur un marché aux bestiaux
    Déjeuner dans une crêperie du Morbihan
    Une coche assoiffée
    Des animaux qui s'échappent des abattoirs
    Que faire ?
    Pour conclure
    Annexe : Témoignages de végétariens, leurs parcours
  • Cirque Muller : un florilège d'incidents (Le Parisien)

    http://www.au-jardin.fr/public/200808/.lion_m.jpg

    S'il ne s'agissait pas de souffrance animale, les erreurs ou les problèmes survenus au cirque Muller recensés par la SPA depuis dix ans auraient pu prêter à sourire.

    La liste n'est pas exhaustive.

    En mars 1999, un singe s'échappe.

    Pendant quatre jours, il traîne sa chaîne avant d'être retrouvé par des sportifs.

    En juin 2000, la menace est tout autre : un lion et une lionne prennent le large en Alsace.

    Le mâle sera abattu sur un quai de gare tandis que la femelle a finalement été capturée... dans la cour d'un lycée.

    Rebelote en mai 2002, quand un lion erre cité Lamartine, près de Marseille.

    Enfin, les défenseurs des animaux pointent du doigt une victime de la canicule de 2003 : à l'isolement, c'est un chameau qui a succombé à la déshydratation.

    « Un comble », selon la SPA.

    Plus près de nous, en novembre dernier, un poney et un lama sont allés se promener le long d'une voie rapide à Valenton, dans le Val-de-Marne.

    http://www.leparisien.fr/abo-hauts-de-seine/un-florilege-d-incidents-09-05-2009-506371.php

  • "Droits humains et droits animaux: parfaits ensemble" (Gary Francione)

    http://3.bp.blogspot.com/_NSAQjsCzwcE/TEcRySCIfnI/AAAAAAAAApk/aWkQ-h7zTsw/s320/NonviolenceCenterdovelogo.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    « Il y a trop de problèmes dans le monde que nous devons régler avant de penser aux animaux. »

    « Travaillons sur la paix mondiale en premier ; nous pourrons ensuite nous préoccuper des droits des animaux. »

    Toute personne qui se porte à la défense des animaux est fréquemment confrontée à des commentaires similaires.

    On me demande souvent ce que je réponds à cela.

    Premièrement, personne ne soutient que ceux qui défendent les droits humains doivent cesser de faire ce qu’ils font et doivent, à la place, défendre les droits des animaux.

    L’idée est plutôt que, si nous considérons les animaux comme des membres de la communauté morale, nous devrions cesser de les manger, de les porter ou de les consommer dans nos vies individuelles.

    Devenir végan n’exige aucunement que vous cessiez de vous battre contre les abus envers les enfants, les femmes battues et la guerre.

    Après avoir donné une conférence sur les droits des animaux dans un centre communautaire, une femme m’a approché et m’a dit qu’elle était bénévole dans un centre pour femmes victimes d’abus et pour victimes de viols.

    Elle a dit qu’elle était très touchée par ce que j’ai dit à propos des animaux, mais que son temps était complètement investi dans son travail pour venir en aide à ces femmes et qu’elle ne savait pas comment elle pourrait trouver le temps de s’impliquer dans la lutte pour les droits des animaux.

    Je lui ai demandé : « Vous avez le temps de manger, n’est-ce pas ? »

    Elle a répondu, «  Oui, bien sûr ! »

    « Est-ce que vous portez des vêtements et utilisez du shampooing et d’autres produits ? »

    « Oui, bien sûr. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec ça ? »

    Ça a tout à voir avec ça.

    Je lui ai expliqué que, si elle prenait vraiment la question animale au sérieux, tout ce qu’elle avait besoin de faire est de cesser de les consommer comme aliments, de les porter, d’utiliser des produits qui sont dérivés de leur corps ou qui ont été testés sur eux, ou d’encourager quelque forme de divertissement qui implique le recours à des animaux.

    Si elle devait ne jamais rien faire d’autre par rapport aux animaux, sa décision de devenir végane - et l’exemple qu’elle représenterait pour ses amis et pour sa famille - constituerait déjà une importante forme d’activisme qui n’interfèrerait d’aucune manière avec son travail pour les femmes.

    Devenir un défenseur de l’abolition est quelque chose que vous pouvez faire lors de votre prochain repas.

    Deuxièmement, c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs.

    Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées.

    Toute exploitation est une manifestation de violence.

    Toute discrimination est une manifestation de violence.

    Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes.

    Comme l’observait l’auteur russe Leo Tolstoï :

    « Tant et aussi longtemps qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille. »

    Tolstoï avait, évidemment, complètement raison.

    Tant que les humains considéreront comme normal d’abattre des animaux pour l’alimentation, ce qui ne peut être justifié par autre chose que le simple plaisir que nous obtenons lorsque nous mangeons les animaux ou les utilisons autrement, ils considéreront comme normal d’avoir recours à la violence dès que quelque chose d’important est en jeu.

    Et cela va également dans l’autre sens : tant que nous tolérerons le racisme, le sexisme, l’hétérosexisme et les autres formes de discrimination, il y aura du spécisme.

    Voilà une des raisons pour lesquelles il est important que les défenseurs des animaux ne se perçoivent jamais comme les défenseurs d’« une seule cause ».

    Le spécisme est moralement condamnable parce que, comme le racisme, le sexisme et les autres formes de discrimination, il exclut certains êtres de la famille de ceux dont nous nous soucions moralement, sur la base de critères non pertinents.

    Peu importe que ce critère soit la race, le sexe, l’orientation sexuelle ou l’espèce.

    Nous ne pouvons raisonnablement soutenir que nous sommes opposés au spécisme, mais que nous n’avons pas d’opinion par rapport aux autres formes de discrimination.

    Nous nous opposons au spécisme parce que c’est comme le racisme, le sexisme et les autres formes de discrimination.

    Notre opposition au spécisme implique logiquement le rejet de ces autres formes de discrimination.

    Une fois de plus, cela ne signifie pas que les défenseurs des animaux doivent cesser leur travail pour les animaux et devenir des défenseurs des droits humains.

    Cela signifie, par contre, qu’ils doivent toujours exprimer clairement aux autres qu’ils sont opposés à toutes les formes de discrimination et ils ne devraient jamais se permettre de discriminer dans leur propre vie.

    Troisièmement, plusieurs personnes altruistes veulent admirablement changer le monde, mais ne voient pas que le changement le plus important se situe au niveau individuel.

    Comme Mahatma Gandhi disait :

    « Vous devez représenter le changement que vous voulez voir dans le monde. »

    Si vous voulez un monde de non violence, vous devez vivre pacifiquement votre propre vie.

    Le véganisme est un élément important de la vie non violente puisqu’il ne fait aucun doute que tous les aliments et autres produits d’origine animale sont le résultat de la violence.

    Une autre des perles de Tolstoï :

    « Tout le monde pense à changer le monde, mais personne ne pense à se changer soi-même ».

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/08/droits-humains-et-droits-animaux-parfaits-ensemble/

  • "Littérature végane abolitionniste" (Gary Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    Comme vous le savez, je soutiens que, pour ceux d’entre vous qui êtes préoccupés par l’exploitation animale, la décision personnelle de devenir végan est, de loin, la plus importante des choses que vous puissiez faire.

    Si vous voulez faire plus, alors vous devriez vous efforcer d’éduquer à propos du véganisme, de manière créative et non violente.

    Cette semaine, je suis tombé sur un autre exemple d’éducation végane non violente, en action. Le site Vegan Abolitionist offre une description simple et claire, tenant sur une page, de la signification, des fondements et de l’importance du véganisme.

    Voilà qui s’ajoute à d’autres actions similaires, incluant notre pamphlet abolitionniste, maintenant disponible en français et en dix autres langues, le Boston Vegan Association pamphlet, et le pamphlet bilingue (anglais et français) distribué par Le point de départ.

    Voilà quelques exemples d’actions peu coûteuses permettant d’éduquer le public à propos du véganisme.

    Il y a plusieurs personnes qui, dans leur vie quotidienne, s’efforcent d’éduquer les gens, de manière non violente et créative, à propos du véganisme.

    Simplement parler avec vos amis et avec votre famille du véganisme est la plus importante forme d’activiste.

    La seule manière de mettre fin à l’exploitation animale est de se débarrasser du statut de propriété des animaux et de le remplacer par le statut morale de personne.

    Et cela ne se réalisera ni par l’adoption de lois, ni par quelque forme de violence que ce soit.

    Cela se réalisera grâce aux individus déterminés qui adhèrent au principe de non violence, qui l’appliquent dans leur propre vie et qui le partagent avec les autres.

    Je sais que les défenseurs des animaux sont souvent découragés à l’idée que les choses ne semblent pas progresser.

    C’est le cas de tous les militants pour une plus grande justice sociale.

    Mais gardez toujours à l’esprit les mots de l’anthropologiste Margaret Mead :

    Ne doutez jamais du fait qu’un petit groupe de citoyens réfléchis et engagés peut changer le monde.

    En fait, c’est la seule chose qui l’ait jamais fait.

    Et continuez, chaque jour, à éduquer les gens à propos du véganisme, de manière créative et non violente.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/05/litterature-vegane-abolitionniste/

  • "Non, ce n'est pas naturel" (Gary Francione)

    http://static.etnies.com/site-images/news/article/vegan500-1.jpg

    « Mais manger de la viande n’est-il pas naturel ? »

    Cette question est probablement celle qui m’a été le plus fréquemment posée dans les trente dernières années, pendant lesquelles j’ai fait la promotion du véganisme.

    Les étudiants suivant mes cours ; les gens assistant à mes conférences ; les auditeurs qui appellent lors des émissions radiophoniques auxquelles je participe ; les passagers assis près de moi lorsque que je me trouve dans un avion et qui se demandent pourquoi je reçois un repas végan alors que tous les autres mangent du poulet ou du poisson - tous semblent croire que la position morale que je défends n’est pas « naturelle ».

    Tel que je l’ai soutenu ailleurs sur ce site, plusieurs pratiques et traditions, incluant l’esclavage et le sexisme, ont été justifiées par l’appel à des arguments reposant sur la présomption que certaines personnes sont naturellement supérieures et que d’autres sont naturellement inférieures.

    L’apparition récente de la grippe porcine offre une nouvelle occasion de réaliser à quel point l’argument selon lequel l’exploitation animale est naturelle est vicié.

    Plusieurs personne soutiennent qu’il est naturel pour les gens de manger de la viande.

    Nous avons évolué, disent-ils, de manière à manger des produits animaux et la consommation de viande, de poisson, de lait, d’oeufs, etc. est un comportement que la nature a prévu pour nous.

    Ne pas manger ces choses revient à agir en opposition à ce que nous sommes supposés faire et, donc, le principe moral voulant que nous ne les mangions pas ne peut être juste.

    L’évolution a fait de nous des êtres qui possédons des yeux; soutenir que nous avons l’obligation morale de toujours les couvrir et de ne jamais utiliser nos capacités visuelles serait adéquatement perçu comme une position idiote à adopter.

    L’évolution a fait de nous des omnivores.

    Nous pouvons manger des produits animaux.

    Mais tout ce que cela prouve, c’est que nous sommes des êtres qui avons évolué de manière à pouvoir choisir ce que nous mangeons et qui avons le choix de vivre exclusivement grâce aux aliments végétaux.

    Le fait que nous pouvons manger des produits d’origine animale n’appuie pas davantage la conclusion selon laquelle manger ces produits est moralement justifié, que le fait que nous sommes capables d’être violents n’appuie la conclusion selon laquelle la guerre (ou n’importe quel autre type de violence) est moralement justifiée.

    Le fait que nous pouvons faire quelque chose n’est pas pertinent lorsqu’il s’agit d’évaluer si nous devons le faire.

    Il est clair qu’il n’est pas nécessaire, pour nous, de manger des produits animaux.

    Et les études dont nous disposons démontrent que la quantité de produits animaux consommés quotidiennement dans les pays riches est mauvaise pour la santé.

    De plus, aucun d’entre nous (ou d’entre ceux qui lisent ce texte) n’est un chasseur-cueilleur.

    Nos produits animaux sont nécessairement obtenus à partir d’animaux domestiqués.

    L’apparition récente de la grippe porcine illustre le fait que percevoir la domestication d’animaux comme naturelle implique que nous soutenions qu’il est dans l’ordre naturel des choses d’adopter des comportement qui, au plan pratique, sont désastreux pour notre survie :

    [C]’est notre proximité avec les animaux, qui nous a permis de survivre pendant des millénaires, qui nous rend maintenant si vulnérables aux maladies et qui nous tue en grand nombre.

    Depuis le jour où l’homme a cessé d’être un chasseur-cueilleur et a commencé à vivre joue contre mâchoire avec son bétail, il court le risque des pandémies.

    Plusieurs maladies humaines tirent leurs origines des animaux domestiques : la rougeole et la tuberculose des bovins; la variole des bovins et d’autres bétails atteints du virus; la grippe des porcs et des canards; la coqueluche des chiens.

    Ces agents pathogènes se sont développés et répandus facilement parce que les animaux vivaient en troupeaux ou en meutes.

    Lorsqu’ils ont été domestiqués par les premiers fermiers, les virus n’attendaient qu’à être transmis.

    Ces maladies dites zoonotiques se sont alors facilement transmises aux personnes humaines qui vivaient à proximité les unes des autres.

    La citation précédente est tirée d’un article paru dans un journal anglais. Mais ce que l’auteur écrit n’est pas controversé.

    Il s’agit d’un fait indiscutable que la domestication, en favorisant l’augmentation des contacts humains/nonhumains, a entraîné une grande variété de maladies graves.

    En plus des autres conséquences résultant de la consommation de produits animaux, tels que les maladies du coeur, le cancer, etc., et sans compter les conséquences environnementales désastreuses de l’élevage d’animaux, le niveau de contacts humain/nonhumain qu’implique la domestication est, lui-même, un très grand danger pour la survie des humains.

    Alors comment une chose qui engendre d’aussi abominables dangers peut-elle être naturelle ?

    La réponse courte : elle ne peut pas l’être, à moins que ce que nous considérions être naturel est ce qui nous tue.

    Si quelqu’un prétendait qu’ingérer du poison est naturel, nous jugerions que cette personne est folle.

    Pourquoi continuons-nous à nous dire rationnels alors que nous pensons qu’une institution mortelle - la domestication - est naturelle et fait partie intégrante de notre civilisation ?

    Mais, dites-vous, nous n’aurions jamais pu survivre sans la domestication ; nous avons eu besoin d’aliments provenant des animaux domestiqués pour que notre population puisse s’élargir et pour développer les cités et les civilisations telles que nous les connaissons (et aimons).

    Ainsi, même si la domestication présente des dangers, elle offre par ailleurs des bénéfices et nous devons équilibrer le tout.

    Même si vous êtes admiratifs devant ce qui est perçu comme la civilisation moderne, cette réponse néglige le fait que nous aurions pu survivre en ne mangeant que des aliments issus des plantes.

    La domestication n’est nécessaire dans ce contexte que si elle représente la seule option possible et ce n’est clairement pas le cas.

    En bout de ligne : si vous croyez que nous pouvons justifier la douleur, la souffrance et la mort que nous infligeons à 53 milliards d’animaux chaque année (sans compter les poissons) en prétendant que la domestication est, pour une raison ou une autre, naturelle, ou que la solution est d’adoucir les coins et de rendre l’élevage industriel plus “humain”, alors continuez à réfléchir.

    S’il une seule chose est naturelle, c’est le véganisme.

    Et le véganisme est la seule manière d’agir qui respecte le statut de personne des animaux nonhumains.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/04/non-ce-nest-pas-naturel/

  • Grippe porcine : traitement des animaux ou exploitation animale ? (Gary Francione)

    L'image “http://www.animalfreedom.org/pics/pigpen.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Chères collègues et chers collègues :

    Le mouvement en faveur du bien-être animal mené par la Humane Society of the United States prétend que l’apparition de la grippe porcine est le résultat de l’élevage industriel et que la solution est d’offrir un traitement plus « humain » aux animaux de ferme en appuyant le travail de la HSUS, comme la Proposition 2 de la Californie.

    Cette approche est problématique pour plusieurs raisons.

    Premièrement, il a été affirmé que l’apparition du virus s’est faite dans l’état mexicain du Veracruz dans les installations des fermes Smithfield qui produisent 800 000 porcs chaque année et ne traitent pas leurs eaux usées.

    Les déchets des porcs sont, semble-t-il, largués dans les lagons locaux.

    Même si les conditions dans lesquelles sont maintenus les animaux de cette usine étaient plus « humaines », cela ne résoudrait pas le problème des eaux usées.

    Deuxièmement, que la cause du virus actuel soit liée ou non à l’exposition des déchets porcins et même s’il y a bien peu de doute à l’effet que les méthodes de confinement et le stress animal qui résultent de l’élevage intensif moderne est un facteur qui contribue généralement au développement de choses telles que la grippe porcine, la réalité est que les pandémies existent depuis aussi longtemps que nous puissions nous souvenir - c’est-à-dire bien avant l’avènement de l’élevage industriel.

    Nous subissons des pandémies depuis que nous avons domestiqué des animaux, même lorsque les conditions d’exploitation de ces animaux étaient beaucoup plus « humaines » qu’elles le sont maintenant.

    Même si les méthodes de confinement des fermes industrielles modernes représentaient la principale cause du virus que nous connaissons actuellement, le type de solutions que propose la HSUS - des mesures comme la Proposition 2 - ne résoudra certainement pas le problème.

    Sans considérer le fait que la Proposition 2 ne prendra même pas effet avant 2015, ses exigences, qui présentent plusieurs failles, feront bien peu (ou rien du tout) pour mieux protéger les intérêts des animaux ou pour réduire le stress des animaux de manière significative.

    L’apparition de la grippe porcine présente une bonne opportunité de focaliser notre attention sur une question plus pertinente : pourquoi, en 2009, continuons-nous à manger des produits animaux ?

    Nous n’avons aucune justification morale de le faire. Il n’y a aucune nécessité.

    En fait, l’élevage d’animaux ne fait pas que tuer des nonhumains - il nous tue aussi et détruit notre planète.

    Le problème n’est pas celui du traitement « humanitaire » ; le problème est l’immoralité et l’irrationalité de l’utilisation d’animaux.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/01/grippe-porcine-traitement-des-animaux-ou-exploitation-animale/

  • La grippe porcine, les fermes Smithfield et l’ALENA (Gary Francione)

    http://www.au-jardin.fr/images/200802/cochon-lait-blanc.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Selon cet article, l’origine de l’apparition de la grippe porcine se trouve aux Ranchs Carroll, un élevage porcins du Mexique où 800 000 porcs sont tués chaque années.

    Les Ranchs Carroll ont été mis sur pied par les fermes Smithfield en 1994, l’année où l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est entré en vigueur.

    L’article prétend que les Ranchs Carroll ne disposent d’aucun plan de traitement des eaux usées et que la pandémie imminente est le résultat de ce traité de « libre-échange » autorisant les corporations étasuniennes à contourner les lois environnementale en re-localisant leurs opérations dans des pays qui n’ont pas de règlements concernant l’environnement ou dans ceux où ces règlements ne sont pas renforcés.

    Cet article conclut :

    Le vrai nom de cette infirmité est « la grippe ALENA », la première de toute une série de nouvelles maladies qui pourraient bien émerger internationalement, en raison de ces accords de « libre-échange », qui permettent aux compagnies comme les fermes Smithfield de contourner les lois protégeant la santé, la sécurité et l’environnement.

    Les commentateurs réactionnaires prétendent que la cause de la grippe porcine est l’immigration illégale. Mais si le rapport portant sur les Ranchs Carroll dit vrai, le problème n’est pas que les Mexicains (légalement ou non) infectent d’innocents Américains, mais que les corporations américaines se soient installées au Mexique et ont créé des conditions ayant facilité l’apparition du virus.

    Le lobby du porc ne souhaite pas que le virus actuel soit appelé « grippe porcine » parce que cela suggère que le porc n’est pas sécuritaire.

    Mais la très claire vérité est que, en plus d’être moralement injustifié, l’élevage animal est très dangereux.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/30/la-grippe-porcine-les-fermes-smithfield-et-lalena/

  • Peter Singer, viande heureuse et végans fanatiques (Gary Francione)

    http://animalliberationfront.com/Games/Vegan%20Body%20Art%20%5BGuest%20Column%5D_files/tattoos-wrist-vegan.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Dans une interview récente, Peter Singer affirme un certain nombre de choses qui, selon moi, indiquent à quel point la différence entre l’approche néo-welfariste ou welfariste et l’approche abolitionniste est tranchée.

    Premièrement, il affirme :

    Je suis très heureux de constater qu’il y a eu de nombreux changements, spécialement en Europe, mais aussi aux États-Unis et dans d’autres pays.

    En Europe, toutes les plus abusives et les pires formes d’élevage industriel ont été modifiées.

    Je ne suis pas d’accord avec l’affirmation de Singer à plusieurs égards.

    Premièrement, il n’est pas juste de dire qu’il y a eu « de nombreux changements » et que « toutes les plus abusives et les pires formes d’élevage industriel ont été modifiées ».

    Comme je l’ai expliqué dans au moins deux autres essais (1,2) sur ce site et dans mon livre Animals as Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation, publié en 2008, les prétendues améliorations à l’égard bien-être animal en Europe à propos desquelles Peter est si excité sont pires qu’inutiles, en ce qu’elles n’aident que très peu, ou pas du tout, à protéger les intérêts des animaux et elles font en sorte que les humains se sentent plus confortables à propos de la consommation d’animaux, ce qui favorise sa perpétuation.

    Deuxièmement, à propos du véganisme, il affirme :

    La diète végane, spécialement celle qui est centrée sur l’achat de produits biologiques issus des plantes, résout plus de problèmes éthiques entourant l’alimentation que n’importe quelle autre.

    Mais j’admets que ce n’est pas pour tout le monde et que ce sera long avant qu’elle devienne largement répandue.

    Aussi, je ne veux pas donner l’impression qu’il s’agit de la seule chose qu’une personne puisse faire pour manger de manière moralement acceptable.

    Simplement éviter les produits issus de l’agriculture intensive est un grand pas dans la bonne direction, même si vous continuez à manger, en quantités modérées, des produits provenant d’animaux élevés de manière biologique.

    Une fois de plus (voir, par ex., 1, 2), Singer répète qu’être un « omnivore consciencieux » est une « position éthique défendable ».

    Puisque le dit « père du mouvement en faveur des droits des animaux » (qu’appuient à peu près toutes les organisations néo-welfaristes) prétend qu’il est moralement recommandable de consommer des produits et de la viande d’animaux « heureux », il est probable que cette idée devienne la ligne morale directrice.

    Et c’est exactement ce qui se passe.

    Le véganisme est perçu comme une position « extrémiste » précisément en raison de commentaires comme celui-ci; la viande « heureuse » est considérée comme une choix « éthique ».

    Pour repérer le spécisme dans cette position, pensez à certaines formes d’exploitation humaine.

    Si quelqu’un affirmait qu’une quantité « modérée » de viols « humanitaires » représentait « un grand pas dans la bonne direction », nous serions scandalisés.

    Mais Singer nous dit que manger une « quantité modérée » de viande et autres produits issus d’animaux « heureux » est une bonne chose au plan moral.

    C’est peut-être une bonne chose, comme il est une bonne chose que battiez vos esclaves 5 fois par semaine plutôt que 10 fois, mais voilà qui passe totalement à côté de la question morale fondamentale en jeu.

    Lorsqu’on lui a demandé s’il est possible d’agir de manière éthique sans devenir « fanatique », il a répondu :

    C’est absolument possible !

    La chose dont il faut se rappeler est que le monde est imparfait et que nous voulons le rendre meilleur, alors tout changement dans la bonne direction aide et plus nous en faisons, meilleur c’est.

    Mais ce n’est pas une religion, ce n’est pas une question de pureté personnelle.

    Nous n’avons donc pas à nous soucier à propos de notre propre perfection morale.

    Nous devons simplement faire de notre mieux pour minimiser l’impact dommageable que nous avons sur les animaux, sur notre environnement et sur les travailleurs.

    Et, alors, apprécier nos aliments !

    Une fois de plus, Singer qualifie l’approche abolitionniste, qui se fonde sur le véganisme et l’éducation non violente au véganisme, de « puriste » ou de « fanatique », parce que les abolitionnistes soutiennent que nous ne pouvons justifier aucune forme d’utilisation d’animaux.

    Est-ce que Singer considère comme puriste une position absolutiste à l’égard des comportements tels que le viol ou la pédophilie ?

    Est-ce que la position selon laquelle nous ne pouvons justifier aucun viol ou aucun acte de pédophilie, peu importe les circonstances, est puriste ou fanatique ?

    Sinon - s’il considère comme permis ou même obligatoire d’endosser une position absolutiste à propos de ces sujets - alors son discours ne pose-t-il pas problème par rapport à la position abolitionniste vis-à-vis des nonhumains et ne repose-t-il pas sur la présomption voulant que l’exploitation animale soit moralement moins problématique que l’exploitation humaine ?

    Je suppose qu’il fait une telle supposition, ce qui n’est pas surprenant puisqu’il considère que les nonhumains ont moins de valeur morale que les humains.

    De toute manière, il est très décevant que Singer dise aux gens d’apprécier leur viande « heureuse ».

    Mais alors, en dépit de l’idée selon laquelle les « personnes soucieuses des animaux » forment un groupe monolithique, il y a une différence très claire entre l’approche abolitionniste et l’approche néo-welfariste.

    L’interview de Singer n’illustre que quelques-unes d’entre elles.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/29/peter-singer-viande-heureuse-et-vegans-fanatiques/

  • Le lobby du porc et la grippe porcine (Gary Francione)

    http://ladylo09.l.a.pic.centerblog.net/h4llg17b.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Selon le Wall Street Journal

    Les groupes d’agriculteurs, craignant que l’apparition de la grippe porcine incite les gens à ne plus manger de porc, ont réussi à convaincre le gouvernement fédéral de référer au virus par son nom scientifique : H1N1.

    Le département de l’agriculture, qui utilisait, aussi récemment que lundi, le terme de« grippe porcine », se cramponnait à l’expression anonyme « grippe H1N1 » dans sa déclaration de mardi, visant à assurer qu’il est sécuritaire de manger du porc des États-Unis.

    À l’occasion du briefing de mardi, Richard Besser, le directeur intérimaire du Centre fédéral pour le contrôle et la prévention, à Atlanta, a reconnu que l’utilisation de l’étiquette grippe porcine nourrissait l’idée fausse selon laquelle les gens peuvent attraper des maladies respiratoires à partir des aliments.

    « Ça n’aide pas les producteurs de porc. Ça n’aide pas les gens qui mangent du porc », affirme Dr. Besser. « Nous nous demandons donc : y a-t-il une façon de décrire le phénomène qui n’inciterait pas les gens à agir de manière inappropriée? »

    Cela, bien sûr, passe à côté de l’essentiel.

    La suite de cet article va comme suit :

    Pourtant, plusieurs scientifiques disent que le CDC est en droit d’appeler la maladie grippe porcine même si elle semble s’être transformée en un virus exclusivement humain.

    Les virus de la grippe ont tendance à être nommés en fonction des premières espèces chez qui ils ont été découverts et le H1N1 a été découvert chez les porcs il y a de cela quelques décennies.

    L’institution de l’élevage animal est responsable de plusieurs et peut-être même de la plupart des épidémies que nous avons eues.

    Les origines du virus H1N1 se trouvent chez les porcs domestiqués. C’est pourquoi ce virus est appelé « grippe porcine ».

    En conclusion, une chose est claire : peu importe le point de vue duquel on se place, manger des produits animaux est dangereux pour les humains.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/29/le-lobby-du-porc-et-la-grippe-porcine/