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  • Les services secrets prédisent l'enfer pour 2030 (Le Matin)

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    Nous sommes de plus en plus nombreux sur la Terre

    ce qui provoque des conséquences alarmantes. (Image : Keystone)

    Surpopulation, guerre de l'eau, manque de nourriture et épuisement des ressources de la planète, un rapport du National Intelligence Council dresse un constat qui fait froid dans le dos pour les années à venir.

    Par Christine Talos

    A quoi ressemblera la Terre en 2030 ?

    Combien serons-nous ?

    Y aura-t-il assez à manger pour tout le monde ?

    Où devrons-nous vivre ?

    Autant de questions qui peuvent être des facteurs d'instabilité dans le monde et auxquelles le National Intelligence Council (NIC) américain vient de répondre dans le rapport Global Trends 2030 publié récemment.

    Crucial

    La question de la démographie est cruciale pour l'avenir de la planète.

    Et la Terre devrait accueillir 8,3 milliards d'habitants en 2030, rappelle l'étude rapportée par Le Monde, contre 7,1 aujourd'hui.

    Mais surtout contre 2,5 milliards en 1950.

    Autant de chiffres qui ont des conséquences pour l'état de santé de la Terre.

    Des conséquences d'abord alimentaires.

    Car la demande en nourriture devrait augmenter de 35% d'ici 2030.

    Or, les rendements agricoles, même s'ils continuent de s'améliorer, n'arriveront pas à répondre à la demande et nous vivons déjà sur les réserves selon le rapport du NIC, le bras analytique et prospectif des services de renseignement américains.

    On consomme plus que l'on produit

    « Au cours de sept des huit dernières années, le monde a consommé plus de nourriture qu'il n'en a produit.

    Une grande étude internationale estime qu'en 2030, les besoins annuels en eau atteindront 6900 milliards de mètres cubes, soit 40% de plus que les ressources durables actuelles », note l'étude.

    Pire encore : le rapport souligne que presque la moitié de la population mondiale vivra dans des régions touchées par la sécheresse, provoquant ainsi de gros risques de guerre pour l'eau.

    Mad Max n'est décidément pas loin...

    En outre, les pays émergents sont en train de changer leur régime alimentaire et consomment de plus en plus de viande.

    Or, la production de viande exige beaucoup d'eau et de céréales également avides de liquides.

    Le rapport souligne aussi que 60% de la population mondiale vivra en ville en 2030.

    Là aussi, les conséquences seront graves pour l'environnement.

    Car l'urbanisation croissante « a conduit à des réductions drastiques des forêts, des changements négatifs dans le contenu nutritif et la composition microbienne des sols, des altérations dans la diversité des plantes et animaux supérieurs ainsi que des changements dans la disponibilité et la qualité de l'eau douce ».

    Bref : l'avenir ne s'annonce pas franchement rose en terme de sécurité alimentaire.

    Reste à savoir comment les Américains, qui ont refusé de s'engager récemment sur la limitation des gaz à effet de serre lors des négociations de Doha, vont empoigner le problème décrit minutieusement cette fois pour leurs propres services de sécurité.

    (Newsnet)

    http://www.lematin.ch/sante/environnement/Les-services-secrets-predisent-l-enfer-pour-2030/story/20903589

  • "Au fond de ma révolte contre les forts..." (Louise Michel)

    http://www.boursedutravail-paris.fr/sites/default/files/stock/Image_Fiche_Biographie/311/Louise-Michel.png?1335109390

    Au fond de ma révolte contre les forts, je trouve du plus loin qu’il me souvienne l’horreur des tortures infligées aux bêtes.

    [...] la bête subit, lamentable, le supplice infligé par l’homme.

    Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.

    Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force.

    C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux !

    Cette réflexion ne pouvait manquer de me venir.

    Pardonnez-moi, chers amis des provinces, si je m’appesentis (sic) sur les souffrances endurées chez vous par les animaux.

    Dans le rude labeur qui vous courbe sur la terre marâtre, vous souffrez tant vous-même que le dédain arrive pour toutes les souffrances.

    Cela ne finira-t-il jamais ?

    [...]

    Tout cela se fait sans y songer ; le labeur écrase les parents, le sort les tient comme l’enfant tient la bête.

    Les êtres, d’un bout à l’autre du globe (des globes peut-être !), gémissent dans l’engrenage : partout le fort étrangle le faible.

    Étant enfant, je fis bien des sauvetages d’animaux ; ils étaient nombreux à la maison, peu importait d’ajouter à la ménagerie.

    Les nids d’alouette ou de linotte me vinrent d’abord par échanges, puis les enfants comprirent que j’élevais ces petites bêtes ; cela les amusa eux-mêmes, et on me les donnait de bonne volonté.

    Les enfants sont bien moins cruels qu’on ne pense ; on ne se donne pas la peine de leur faire comprendre, voilà tout.

     http://bibliodroitsanimaux.voila.net/louisemichelaufonddemarevolte.html

  • A tous ceux qui ignorent que les fourrières euthanasient, chaque semaine, semaine après semaine

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  • Non ! Un animal ça ne se mange pas !

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    Les animaux nonhumains sont des êtres sentients, qui possèdent par conséquent des droits fondamentaux (droit à la vie, à la liberté, à ne pas être exploité ni torturé) que nous leur nions.

    Ils ne sont pas des produits, ni des ressources à notre disposition.

    Par conséquent, nous devons cesser de consommer TOUS les produits d'origine animale, car c'est notre demande en ces produits qui crée le marché de l'exploitation : non seulement la viande et la fourrure, mais aussi les produits laitiers, les oeufs, la laine, le cuir, la soie, etc.

    L'être humain n'a pas besoin de produits d"origine animale pour vivre et vivre en bonne santé : au contraire, les produits d'origine animale sont plutôt néfastes à la santé humaine.

    Si vous n’êtes pas végan, alors vous participez directement à l’exploitation animale.

    C’est aussi simple que cela.

    Les animaux étant des personnes morales, il n’y a qu’un seul comportement rationnel à adopter : devenir végan.
     
    Si vous n’êtes pas végan, s’il vous plaît, devenez-le.

    Le véganisme est une question de non-violence.

    C’est d’abord une question de non-violence envers les autres êtres sentients.

    Mais c’est aussi une question de non-violence envers la terre et envers vous-même.
  • Dialogue entre une éleveuse qui "aime ses animaux" et moi-même

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    Une éleveuse, que j'appellerai X, est présente sur la page Facebook d'une association de protection animale spécialisée dans la défense des chevaux.

    Comme bon nombre de membres de la "protection animale", X prétend aimer les animaux tout en les exploitant.

    Dans son cas, non seulement elle les consomme, mais encore a-t-elle fait de leur utilisation son activité principale.

    Evidemment, il est des animaux qu'elle ne songe pas à exploiter, reflétant en cela la culture occidentale qui est la sienne : les chiens, les chats et certainement les chevaux.

    Comme chaque fois que je me retrouve face à l'hypocrisie - consciente ou non - de personnes qui affirment "aimer les animaux" tout en les utilisant, je m'efforce de leur faire comprendre qu'il ne s'agit certainement pas d'amour, et qu'il serait temps qu'ils s'interrogent sur le sens qu'ils prêtent à ce mot.

    Mes interventions ne sont jamais nominatives ni violentes, et si elles peuvent paraître provocatrices, ce n'est qu'aux yeux de celles et ceux qui les reçoivent ainsi.

    X étant venue me relancer jusque dans ma boîte aux lettres Facebook personnelle, je lui ai répondu fort aimablement.

    Ce dialogue, reproduit in extenso, est, comme on verra, éclairant à plus d'un titre.

    Je perçois notamment chez X le désir inconscient d'être confortée, voire rassurée par moi, dans l'idée qu'elle ne fait rien de mal.

    Du reste, à ses yeux, elle pense (ou pensait) ne rien faire de mal.

    Parce qu'elle traite les animaux qu'elle exploite "humainement", elle exige que je la différencie de ceux des éleveurs qui pourraient moins bien traiter, ou maltraiter, "leurs" bêtes.

    Or il n'y a pas d'exploitation "humaine" des autres.

    La seule chose que j'aurais pu lui dire et que j'ai oublié de lui spécifier, c'est qu'elle n'est pas la seule, ni même la pire, responsable de cet état de faits.

    Effectivement, si elle est une éleveuse (ce que l'on s'obstine à appeler "métier" ou "profession", comme on le dit encore pour le proxénétisme, et un éleveur n'est assurément rien d'autre qu'un proxénète), c'est parce que la société permet qu'elle le soit, par la demande en produits d'origine animale qui est la sienne.

    Si la société des humains respectait les droits fondamentaux des êtres nonhumains sentients, ni les élevages ni les abattoirs n'existeraient.

    Personne alors ne songerait à devenir "éleveur", comme d'autres ambitionnent de devenir professeur, maçon ou musicien.

    En conséquence, les responsables de l'existence des élevages et des abattoirs ne sont pas tant les personnes qui les fondent et qui y travaillent, que les consommateurs de produits d'origine animale qui créent le marché de l'exploitation.

    ***

    X : Bon c'est bon on est juste pas d'accords. mais ne vient pas me dire que je n'est pas d'arguments. Dis moi juste a part te nourrir de salade ce que tu fais de concrets dans la vie, tous les jours pour les animaux? je cherche pas la bagarre. Ton discours, je le comprends et je concois parfaitement qu'on puisse dire et tenir cette moralité vis a vis des animaux. Après si t'as pas passez une semaine dans mes bottes tu peus juger mon travail, ma vie et ce que je suis en général. Je comprends ta position, comprends la mienne.

    Moi : Bonjour,

    Non, on ne peut pas défendre l'exploitation et le meurtre d'autres êtres sentients. De même que les esclavagistes opposaient aux abolitionnistes de l'esclavage de fausses bonnes raisons d'exploiter les Noirs (ce qu'ils jugeaient, eux, comme des "arguments" valides), les exploiteurs d'animaux font de même face aux abolitionnistes de l'exploitation animale : vos arguments ne valent rien, tout simplement parce que les animaux sont des êtres sensibles, et qu'en tant que tels ils ne sont pas des produits à exploiter et à tuer.

    Vous écrivez : "ce que tu fais de concrets dans la vie, tous les jours pour les animaux?"

    Je n'ai pas besoin de vous retourner la question. Mais je répondrai à la vôtre, qui me semble particulièrement risquée car je n'ai pas de comptes à rendre. Je le fais néanmoins. C'est très simple. Déjà je ne les mange pas, ce qui fait que je sauve des vies tous les jours. Ensuite je milite au sein de l'asso Vegan.fr. Nous informons le public sur le bien-fondé éthique du véganisme en tenant des tables d'information. Je rachète des animaux de la boucherie, je paie depuis plus d'un an une pension à un chien qui devait être euthanasié, j'écris des articles ou des livres sur le véganisme abolitionniste, je sensibilise mon entourage, etc. Bref, il ne se passe pas un jour de ma vie sans que je ne m'occupe des animaux, et ce depuis des années.

    Je vous souhaite un agréable week-end.

    Méryl

    X : Ne jugez pas la personne humaine a qui vous vous adressez juste à ce qu'elle a dans son assiette. C'est fermer les yeux sur de bien belle chose que la vie peut nous offrir.

    Certes beaucoup de choses peuvent déconner dans ce monde de dingue à cause de l'homme, l'animal est mal aimé à cause de nous. Mais l'erreure que vous faites c'est d'accuser les mauvaises personnes. Votre combat est honorable, vos arguments je les comprends, mais après ca s'arrete là. Je ne pourrais être adepte à une moralité qui fait passer la condition animale avant la condition humaine. J'ai une famille, j'ai des animaux. Je fais après la part des choses. Je suis agricultrice et fière de l'être, est ce que ca fait de moi un mauvaise personne ??? je suis aussi une mère, une compagne, je fais partie de divers association et suis dans le milieu de la musique. comment pouvez vous me juger juste par la profession que j'exerce......

    Des arguments qui prouvent mon attachement aux animaux, j'en ai des caisses, mais je sais d'avance, que la gourou d'une secte comme la votre, ne les entendras pas. Le dialogue est complètement inexistant. Dans votre réponse vous me faites que des copier coller de votre discours vegan. Je n'ai rien de plus de votre part que votre bla bla identique de jours en jours.

    Les 2 pieds et les 2 mains dans la merde pour le bien etre de mes animaux, voilà à quoi se résume mon quotidien. Maintenant si vous prétendez que ce que je raconte c'est n'importe quoi, je vous invite à passer une semaine dans mes bottes, et à ce moment là vous vous rendrez compte que pour faire ce metier on a interets à éprouver un minimum d'amour pour ces animaux.

    Tous ce que je vous demande et ceux depuis mes 1er mots échangé avec vous c'est de ne pas généraliser votre discours et de ne pas tous nous mettre dans le meme panier.

    Je continuerais tous comme vous à me battre pour faire reconnaitre mon metier si on le matraque comme vous le faites. Dans le PA etre eleveurs pour la viande, n'est pas forcement ce qu'il y a de mieux vue. Je le comprends, je le respecte. En général mon discours est tous de meme toléré. Je me prends de réel "fion" que par les végans. Les seuls qui me juge et me manque de respect sont les végans......

    Sans commentaires, je vous laisse avec vos idées complétement dépassé et exclus de la réalité de la vie sur notre terre.

    Bonne salade, moi je mange des crepes ce soir avec les oeufs que mon fils a été chercher avec son papi ^^ .

    Bonne soirée et j'espère ne pas a avoir à me retrouver sur votre chemin.

    Moi : Je ne vous ai pas agressée personnellement. A aucun moment je ne vous ai condamnée personnellement. Je pense avoir été correcte dans mes propos. Je défends des réalités morales qu'on ne peut nier. Si vous me demandez de juger votre métier, je dis que c'est un métier immoral. Ce n'est pas vous que je juge, que ceci soit bien clair. Rien dans mes paroles n'a été nominatif il me semble.

    Si défendre la vie des animaux vous semble détaché des réalités et de la vie sur terre, vous faites une erreur grave. L'empathie et la compassion pour les innocents que sont les animaux nonhumains sont au contraire une très belle chose que des gens aussi honorables que Gandhi ont défendue.

    Par ailleurs vous avez une vision très caricaturale des végans que vous ne connaissez pas. Nous ne mangeons pas que de la salade. Nous mangeons tout, sauf des produits d'origine animale. Autrement dit tout le reste. Et même des crêpes, que ma mère, elle aussi végane, réussit merveilleusement, sans oeufs, ni beurre, ni lait.

    X : Ne jouons pas sur les mots et restons en là dans ce cas. Dans tous les cas nous ne tomberons jamais d'accord. Moi je suis nominative dans mes propos et ca ne m'empecheras surment pas de bien dormir ce soir. Bon courage pour votre combat qui resteras pour moi perdu d'avance.

    Moi : Vous écrivez : "Je ne pourrais être adepte à une moralité qui fait passer la condition animale avant la condition humaine."

    Où avez-vous vu cela ? Vous n'avez décidément rien compris. Ce n'est pas parce que je dis que les animaux nonhumains sont nos égaux que je les fais passer avant nous. Je mets simplement tout le monde sur le même plan, et ma vie d'être humain n'est certainement pas plus importante que celle d'un autre animal.

    Je suis féministe, milite pour les droits des femmes, des homosexuels et des enfants. Vous me trouverez partout où la justice n'est pas respectée.

    Mon combat pour les droits des animaux s'inscrit dans cette continuité, et il est regrettable que vous ne l'ayez pas perçu.

    Enfin ayant grandi à la campagne et y ayant vécu jusqu'à l'âge de 17 ans, il vous plaira sans doute d'apprendre que j'ai eu des camarades fils et filles d'agriculteurs. Je ne méprise pas ces personnes. Les voisins de ma mère, par exemple, élèvent des vaches et j'entretiens d'excellents rapports avec eux.

    Mais ils connaissent mes idées. Ce n'est pas eux que je condamne, mais bien leur profession, qui consiste à exploiter des animaux et à les envoyer à la mort quand ils jugent le moment venu de le faire. Eux aussi disent "aimer leurs bêtes", et je les crois, comme je vous crois.

    Je fais simplement remarquer qu'"aimer", dans ce cas-là, ne veut rien dire, même si pour une partie d'entre vous vous êtes sincères au moment où vous le dites. Mais envoyer un être vivant et sensible, pourvu d'émotions, à la mort, non, ce n'est pas "aimer". Ou alors c'est de l'amour vache.

    Quant aux enfants, on a le droit d'en avoir ou pas, pour les motifs que l'on veut. S'il me prend un jour l'envie d'avoir un enfant, j'en adopterai un, comme je le fais pour mes chiens. Ce sera rendre un enfant heureux, au lieu d'en fabriquer un alors que nous sommes trop nombreux et que cette planète s'épuise par notre faute.

    Je vous souhaite une belle soirée,

    Méryl

    X : Désolé, non je n'ai pas vue ca comme ca. J'en fais surment moins que vous c'est certain sur le plan morale. Par contre mes manches sont relever tous les jours pour mes animaux. Et ma seule ambition dans la vie n'est pas de jouer de combattre toutes les inegalités mais de prendre soin de ma famille et de ma ferme car je les aime. Voilà ce qui fait qu'on ne se comprendra pas.

    Maintenant si vous remettez en doute ma notion de l'amour, et de ce que j'en fais dans ma vie de femme de compagne et de mère bah je vous dis d'aller vous faire voir......

    Le sujet est clos

    Moi : Vous dites : "Par contre mes manches sont relever tous les jours pour mes animaux."

    Non, c'est d'abord pour vous que vous les exploitez et travaillez.

    Votre agressivité à mon égard, qui est nominative, comme vous dites, ne me touche pas, mais m'interpelle. Elle est la preuve d'une conscience qui éprouve le besoin de se défendre. Vous répondez à mon respect intégral des animaux par l'agressivité. Vous essayez de vous dédouaner à moindres frais de la responsabilité d'exploiter les animaux en diabolisant les végans. Vous inversez les rôles. En psychologie, on appelle cela un réflexe de défense et c'est bien normal.

    X : Mon agressivité est bien présente à votre égard à partir du moment ou vous vous permettez par je ne sais quelle droit supreme de remettre en question ma notion de l'amour sous pretexte que je suis eleveuse. Vous parlez à une mère et là on rentre dans un tout autres sujet qui fâche..... !!!!!

    C'est pour ca que je vous laisse le dernier mots si ca peut vous fait plaisir mais moi, j'en ai terminé. c'etais une bien belle erreure de vouloir discuter avec vous. Je n'échangerais plus un mots avec des gens aussi obtus que vous, aussi intolérant et aussi extremiste que vous. Vous êtes superwoman, freud, gandhi enfin tout à la fois. Ptetre meme une sainte mais vous ne le savez pas.....

    Cessons ce dialogue.

    Je m'excus d'avoir voulu en savoir plus sur vous et vos convictions. Je suis déçus.

    Ce ne fut pas un plaisir du tout donc bon combat utopique et bon courage pour votre vie amoureuse car apparement vous savez aimer comme une déesse vous!!!!!!

    Je sais c'est hors sujet mais vous me faites pas marrer du tout avec vos belles lecon de morale.

    Aurevoir

    Moi : Je ne réponds pas aux attaques personnelles, lesquelles ne m'atteignent pas. La violence entraîne la violence et vous ne parviendrez pas à m'amener sur ce terrain.

    Aimer, ce n'est pas exploiter, ce n'est pas tuer. Vous aimez vos enfants, et par conséquent vous ne les traitez pas comme les animaux que vous élevez.

    Le véganisme éthique n'est pas un "combat", mais un mode de vie éthique appelé à se généraliser, comme cela se passe notamment dans les pays anglo-saxons. Pour connaître assez bien les Etats-Unis et l'Irlande, je mesure l'écart considérable qui sépare la France de tels pays où le véganisme est connu et de plus en plus populaire.

    Ce n'est donc pas une utopie.

    La lutte contre l'esclavage aux Etats-Unis, au XIXe siècle, était également perçue comme "utopique" par la population. L'histoire signa pourtant la victoire des abolitionnistes, non leur défaite. Pour les animaux, ce sera plus lent, car nous émergeons à peine de milliers d'années d'indifférence (quoiqu'il y ait eu des végans il y a bien longtemps - je pense néanmoins au philosophe Empédocle, Ve siècle avant J.-C., qui refusait de consommer, par éthique, des produits d"origine animale), mais j'y crois.

    Les jeunes générations sont de plus en plus sensibles aux arguments éthiques touchant les animaux. Et ils n'ignorent plus désormais ce qu'on leur fait subir, grâce à internet et aux médias en général. Et comme disait le regretté Théodore Monod :

    « Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire, pour l’honneur, mais sans illusion. »

    Il se trouve que j'ai - encore - quelques illusions qui me poussent à avancer et continuer mes actions militantes. Et même si je n'en avais pas, j'avancerais quand même, "pour l'honneur".

    Bonne soirée,

    Méryl

  • Pornographie : "Ça fait mal, tellement mal" ou pourquoi certaines femmes ne veulent pas savoir (Robert Jensen)

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    Extrait du livre de Robert Jensen Getting Off : Pornography and the End of Masculinity

     

    Le texte ci-dessous est la traduction de quelques pages du nouveau livre de Robert Jensen, Getting Off : Pornography and the End of Masculinity, publié par South End Press.

    Jensen a également collaboré à la production d’un diaporama en PowerPoint dont le texte détaille la critique féministe de la pornographie.

    Pour savoir comment se procurer ce document, écrire à stoppornculture.

    - Lire aussi en français l’analyse de ce livre par le directeur général du réseau AlterNet, Don Hazen : « La pornographie et la fin de la masculinité ».

    Après trois heures de travail intense, l’atelier que j’anime sur la pornographie en est à ses derniers instants.

    Les 40 participantes travaillent toutes à un centre d’aide à des survivantes de violences conjugales et de viol.

    Ce sont les femmes qui travaillent en première ligne, celles qui répondent à la ligne téléphonique de crise, 24 heures sur 24, et qui soutiennent les victimes en intervention personnalisée.

    Elles conseillent des femmes que l’on vient de violer, aident des femmes agressées par leur mari et soutiennent des enfants victimes de violence.

    Ces femmes ont tout vu, tout entendu.

    Quelle que soit la brutalité d’un récit, elles ont connu ou entendu des récits encore plus brutaux ; personne ne peut leur en remontrer à propos de violences masculines.

    Pourtant, après ces trois heures d’information, d’analyse et de discussion concernant l’industrie commerciale de la pornographie hétérosexuelle, plusieurs de ces femmes sont épuisées.

    L’atmosphère est lourde de tristesse.

    Vers la fin de la séance, une femme qui n’a encore rien dit commence à parler.

    Elle a conservé sa contenance durant tout l’atelier, les bras serrés contre le corps.

    Elle parle un certain temps, puis s’excuse du manque de suivi de ses propos.

    Mais ses excuses sont inutiles : elle met en mots ce que plusieurs ressentent.

    Elle parle de sa propre vie, de ce qu’elle a appris au cours de la séance, de sa colère et de sa tristesse.

    Finalement, elle dit :

    « Ça fait mal. Ça fait tellement mal. »

    Tout le monde garde le silence en pesant ces mots.

    La conversation redémarre lentement, et les femmes parlent plus de ce qu’elles ressentent, de l’usage qu’elles vont faire de cette information, de ce qu’elle signifiera pour leur travail et leur vie.

    La séance se termine, mais les paroles de cette participante demeurent entre nous.

    Cela fait mal.

    Cela fait mal de savoir que qui que vous soyez, en tant que femme, vous pouvez être réduite à un objet à pénétrer et que des hommes achèteront des films à ce sujet et que, dans beaucoup de ces films, votre humiliation constituera le thème central.

    Cela fait mal de savoir qu’une telle proportion de la pornographie achetée par les hommes associe intimement le désir à la cruauté.

    Cela fait mal aux femmes alors que des hommes aiment cela et le simple fait de savoir cela fait mal.

    Même ces femmes - qui ont trouvé des façons de tenir tête aux blessures issues de la violence masculine dans d’autres situations - ont peine à faire face à la réalité de la pornographie.

    C’est une chose que de faire face aux actes, même des actes d’une violence extrême.

    C’en est une autre que de connaître les pensées, les idées et les fantasmes qui sous-tendent ces actes.

    Les gens prennent habituellement pour acquis que la pornographie constitue un enjeu aussi difficile et diviseur parce qu’elle traite de la sexualité.

    En fait, si notre culture échoue à affronter la question de la pornographie, c’est parce qu’elle traite de la cruauté des hommes à l’égard des femmes et du plaisir que les hommes prennent parfois à cette cruauté.

    Et cette réalité est beaucoup plus difficile à prendre en ligne de compte - pour les hommes et pour les femmes.

    Pourquoi cela fait mal

    Cela ne revient pas à dire que tous les hommes tirent un plaisir sexuel de la cruauté.

    Cela ne signifie pas que toutes les femmes rejettent la pornographie.

    Il y a beaucoup de variations individuelles au sein de l’espèce humaine, mais il existe aussi des modèles dans toute société.

    Et lorsque ces modèles nous apprennent des choses sur nous-mêmes et sur le monde où nous vivons, nous avons souvent envie de détourner le regard.

    Les miroirs peuvent s’avérer dangereux, et la pornographie est un miroir.

    La pornographie comme miroir nous montre comment les hommes voient les femmes.

    Pas tous les hommes, bien sûr, mais bon nombre des hommes qui acceptent la conception conventionnelle de la masculinité.

    Il peut être troublant de regarder dans ce miroir.

    Une anecdote à ce sujet, vécue à l’occasion d’une sortie avec deux amies hétérosexuelles.

    Toutes deux sont féministes, dans la trentaine et mènent une carrière réussie.

    Toutes deux sont intelligentes, fortes et éprouvent de la difficulté à trouver des partenaires masculins qui ne soient pas intimidés par leur intelligence et leur force.

    Nous parlons des hommes, des femmes et de leurs relations.

    Comme souvent, je me fais dire que je suis trop sévère à l’égard des hommes.

    On laisse entendre qu’après tant d’années à œuvrer dans la critique féministe radicale de l’industrie du sexe et de la violence sexuelle, je suis devenu à bout de nerfs, trop captif de la face sombre de la sexualité masculine.

    Je réponds que j’essaie simplement d’être honnête.

    La conversation se poursuit, amicalement.

    Finalement, je dis à mes amies que je crois résoudre notre controverse avec la description d’un site Web.

    Je leur dis :

    « Si vous le voulez, je vais vous parler de ce site. Je ne le ferai pas si vous préférez ne pas entendre cela. Mais si vous voulez que je poursuive, ne me blâmez pas après. »

    Elles se regardent, hésitent, puis me demandent de poursuivre cette explication.

    Quelques mois plus tôt, quelqu’un m’a envoyé un courriel au sujet d’un site de pornographie que cette personne pensait que je devrais regarder - slutbus.com.

    Il s’agit d’un site Web servant à vendre des vidéos du Slutbus (« autobus des salopes »).

    Voici le concept du Slutbus :

    Quelques hommes qui semblent être dans la vingtaine se promènent en mini-fourgonnette avec une caméra vidéo.

    Ils offrent à des femmes de les reconduire.

    Une fois dans la fourgonnette, les femmes se font demander si elles aimeraient avoir un rapport sexuel filmé, pour de l’argent.

    Elles acceptent.

    Une fois le rapport sexuel terminé, les femmes descendent de la fourgonnette, et un des hommes leur tend un paquet de billets en paiement.

    Juste au moment où une femme s’apprête à prendre l’argent, la fourgonnette démarre, la laissant au bord de la route, l’air stupide.

    Ce site Web regroupe des bandes annonces pour 10 vidéos différents, tous apparemment fondés sur le même « scénario ».

    Aux États-Unis, il y a des hommes qui achètent des vidéos fondés sur ce message très simple : les femmes servent au sexe.

    Les femmes peuvent être achetées pour le sexe.

    Mais en bout de ligne, les femmes ne valent même pas qu’on les paie pour du sexe.

    Elles ne méritent même pas d’être achetées.

    Elles ne méritent que de se faire baiser et d’être laissées au bord de la route, avec des post-adolescents qui rigolent en repartant - pendant que des hommes adultes regardent ces films chez eux, bandent, se masturbent, jouissent, éjaculent et éteignent le DVD avant de poursuivre leur vie.

    Il existe d’autres entreprises qui produisent des vidéos semblables.

    Il y bangbus.com, où l’on laisse aussi des femmes au bord de la route après des rapports sexuels dans le Bangbus.

    Et cela continue.

    Je regarde mes amies et je leur dis :

    « Vous réalisez que ce que je viens de décrire est relativement modéré.

    Il y a des choses beaucoup plus brutales et humiliantes que celles-là, vous savez. »

    Nous demeurons silencieux, puis une d’entre elles me dit :

    « Ce n’était pas de jeu. »

    Je sais que ce n’était pas de jeu.

    Ce que je leur ai dit était vrai et elles m’avaient demandé de leur dire.

    Mais ce n’était pas de jeu de soulever cela.

    Si j’étais elles, si j’étais une femme, je ne voudrais pas savoir cela.

    La vie est suffisamment pénible sans savoir des choses comme celles-là, sans avoir à affronter le fait de vivre dans une société où qui que l’on soit - comme individu, comme personne ayant des espoirs et des rêves, des forces et des faiblesses - on est une chose à baiser, à ridiculiser et à laisser au bord de la route par des hommes.

    Parce qu’on est une femme.

    « Je suis désolé, ai-je dit.

    Mais vous me l’avez demandé. »

    Dans une société où tant d’hommes regardent tant de pornographie, voilà pourquoi on ne peut tolérer de la voir pour ce qu’elle est.

    La pornographie force les femmes à affronter la façon dont les hommes les voient.

    Et la pornographie force les hommes à affronter ce que nous sommes devenus.

    Résultat : personne ne veut parler de ce qu’on voit dans le miroir.

    Bien que peu de gens l’admettent, beaucoup de gens ont peur de la pornographie.

    Les supporteurs libéraux/libertaires qui célèbrent la pornographie ont peur de jeter un regard honnête sur ce qu’elle dit au sujet de notre culture.

    Les opposants conservateurs ont peur que la pornographie sape leurs tentatives de contenir la sexualité dans d’étroites catégories.

    Les critiques féministes ont peur aussi - mais pour d’autres raisons.

    Les féministes ont peur à cause de ce qu’elles et ils voient dans le miroir, à cause de ce que la pornographie nous dit au sujet du monde où nous vivons.

    Cette peur est justifiée.

    C’est une peur avisée, qui conduit beaucoup de gens à vouloir transformer la culture dominante.

    La pornographie est devenue normalisée, généralisée.

    Les valeurs qui propulsent le Slutbus sous-tendent également la culture générale.

    Comme le dit un reportage du New York Times, « La pornographie n’est plus réservée aux vieux cochons. »

    En fait, elle n’a jamais été réservée aux cochons ou aux vieux hommes, ou aux vieux cochons.

    Mais aujourd’hui, ce fait est chose connue.

    Ce même article cite un rédacteur de revue, qui a aussi écrit un scénario de film pornographique :

    « Les gens acceptent facilement la pornographie aujourd’hui.

    Il n’y a plus rien de dangereux en ce qui concerne la sexualité. »

    Le rédacteur en chef de Playboy, qui décrit son entreprise comme « mettant l’accent sur la fête », recrute des annonceurs en disant :

    « Nous sommes dans la norme. »

    Bien sûr, il n’y a jamais eu rien de dangereux en ce qui concerne la sexualité.

    Le danger ne tient pas à la sexualité, mais à une conception particulière de la sexualité dans le patriarcat.

    Et la façon dont la sexualité est créée dans la pornographie devient de plus en plus cruelle et dégradante, au même moment où la pornographie est plus normalisée que jamais.

    Le paradoxe de la pornographie

    D’abord imaginez que ce que l’on pourrait appeler un indice de cruauté - la mesure du niveau de cruauté explicite à l’égard des femmes, de leur dégradation dans la pornographie contemporaine à diffusion de masse.

    Cet indice augmente, rapidement.

    Ensuite, imaginez un indice de normalisation - la mesure du niveau d’acceptation de la pornographie dans la culture générale contemporaine.

    Cet indice augmente lui aussi, tout aussi rapidement.

    Si la pornographie est de plus en plus cruelle et dégradante, pourquoi est-elle de plus en plus répandue au lieu d’être de plus en plus marginalisée ?

    Dans une société qui se dit civilisée, ne devrait-on pas s’attendre à ce que la plupart des gens rejettent un matériel sexuel qui devient de plus en plus méprisant envers l’humanité des femmes ?

    Comment expliquer l’apparition simultanée de façons de plus en plus nombreuses et intenses d’humilier les femmes sexuellement et la popularité croissante des films qui présentent ces activités ?

    Comme c’est souvent le cas, on ne peut résoudre ce paradoxe qu’en reconnaissant la fausseté d’une de ces prémisses.

    Dans ce cas-ci, c’est la conviction que la société américaine rejette habituellement la cruauté et la dégradation.

    En fait, les États-Unis sont un pays qui n’oppose aucune objection sérieuse à la cruauté et la dégradation.

    Pensez à la façon dont nous acceptons le recours à des armes de guerre brutales pour tuer des civils, ou dont nous acceptons la peine de mort, ou dont nous tolérons des inégalités économiques écrasantes.

    Il n’existe aucun paradoxe dans la normalisation implacable d’une pornographie intensément cruelle.

    Notre culture possède un régime juridique bien développé qui protège en général les droits et libertés individuels, mais c’est également une culture étonnamment cruelle dans sa façon d’accepter la brutalité et l’inégalité.

    Les pornographes ne dévient pas de la norme.

    Leur présence dans la culture générale ne devrait pas étonner puisqu’ils représentent des valeurs généralisées : la logique de la domination et de la subordination qui jouent un rôle central dans le patriarcat, un nationalisme hyper-patriotique, la suprématie des Blancs et un capitalisme d’entreprise prédateur.

    * Le titre de cet extrait est de Sisyphe.

    - Lire l’analyse de ce livre par le directeur général du réseau AlterNet, Don Hazen : « La pornographie et la fin de la masculinité ».

    ***

    Don Hazen, qui présente cet extrait à la suite de son analyse du livre, est le directeur général du réseau AlterNet.

    Robert Jensen est professeur de journalisme à l’Université du Texas à Austin et il siège au C.A. du Third Coast Activist Resource Center.

    Il a également signé les livres The Heart of Whiteness : Race, Racism, and White Privilege et Citizens of the Empire : The Struggle to Claim Our Humanity (tous deux chez l’éditeur City Lights Books).

    On peut lui écrire à cette adresse et trouver ses articles sur Internet ici.

    © 2007 Independent Media Institute. Tous droits réservés. Copyright Sisyphe pour version française.

    On peut lire la version originale de ce texte sur AlterNet, édition du 22 septembre 2007, à cette page.

    - Merci au directeur du réseau AlterNet de nous avoir autorisées à publier cette version française traduite par Martin Dufresne pour Sisyphe.

    - Lire aussi : http://artobazz.eklablog.com/

    http://sisyphe.org/spip.php?article2735

  • "Papa bleu, maman rose", par Florence Dupont (Le Monde)

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    Par Florence Dupont (Ancienne élève de l'Ecole normale supérieure, agrégée de lettres classiques, elle est professeur de latin à Paris-Diderot.)

    Du bleu et du rose partout dans le ciel de Paris : les manifestants contre le projet de loi sur le mariage pour tous ont déferlé dans les rues de la capitale en agitant des milliers de fanions, de drapeaux et de banderoles à ces deux couleurs.

    Ils en ont saturé les écrans télé.

    Rose et bleu, la "manif" est la croisade des enfants.

    Bleu ou rose : les deux couleurs qui marquent les bébés à l'instant de leur naissance assignent à chacun, définitivement, sa résidence sexuelle.

    La médecine, l'état civil et ses premiers vêtements enferment l'enfant à peine né dans l'alternative du genre.

    "Tu seras un papa bleu, mon fils."

    "Tu seras une maman rose, ma fille."

    D'un coup d'oeil, le médecin ou la sage-femme a repéré les organes génitaux qui vont officiellement déterminer l'un ou l'autre sexe du bébé – tant pis s'il y a un doute...

    Il faut choisir tout de suite.

    L'acte de naissance devra dans les trois jours dire si c'est une fille ou garçon.

    L'éducation commence immédiatement, pas de pipi-caca incontrôlé.

    Le bébé bien propre dans sa couche est asexué.

    La puéricultrice lui met un ruban rose ou bleu au poignet.

    Chacun va s'évertuer à lui inculquer son genre.

    Caroline doit savoir tout de suite qu'elle est une adorable petite créature dans sa layette rose, et Thibaut en bleu ciel entendre qu'il est un petit mec "qui sait déjà ce qu'il veut".

    Chacun doit s'extasier, à un premier sourire séducteur, "c'est bien une fille", à la première colère, "c'est bien un garçon".

    Quelques parents rebelles habillent de jaune ou de vert pomme leur nouveau-né sous l'oeil courroucé du personnel des maternités.

    Si en plus l'enfant s'appelle Claude ou Dominique, ces parents-là ne leur facilitent pas le travail.

    Comment s'y retrouver ?

    Car il faut s'y retrouver !

    Bleu et rose sont les couleurs d'un marquage permettant de commencer dès la naissance la reproduction sociale du genre.

    Cette stratégie de communication, qui emprunte sa symbolique aux couleurs des layettes, a été évidemment voulue par les adversaires de la loi Taubira.

    Ils ont fait de leur mieux pour brouiller leur image de droite.

    Sur le modèle du "mariage pour tous", ils ont inventé la "manif pour tous", pour faire oublier qu'ils manifestent contre l'égalité.

    En parlant de "manif", ils empruntent au peuple de gauche son vocabulaire.

    La manif !

    On s'encanaille pour la bonne cause.

    Mais ont-ils assez réfléchi à la mythologie des couleurs choisies pour leur campagne ?

    Le "bleu et rose" est une innovation dans les couleurs de la rhétorique militante.

    On connaissait le bleu "Marine", le vert des écolos, le rouge de la gauche...

    Le bleu et rose est plus qu'un signe de ralliement original.

    C'est un slogan.

    Le drapeau français brandi dans la manif n'est plus bleu, blanc, rouge, mais bleu ciel, blanc et rose.

    En 1998, les Français avaient célébré la victoire d'une équipe "black, blanc, beur" lors de la Coupe du monde de football.

    Le peuple de la diversité renommait ainsi les trois couleurs du drapeau français.

    Le jeu verbal sur les trois "b" réunissait trois langages, le "black" américain faisait écho aux mouvements noirs pour les droits civiques, le "beur" repris au verlan des quartiers avait la même sonorité émancipatrice, le "blanc" était l'élément neutre de cette série, désignant avec humour les autres.

    Ce n'étaient pas trois communautés, mais trois façons d'être français qui avaient gagné ensemble.

    De la même façon, la victoire de l'Afrique du Sud dans la Coupe du monde de rugby 1995 avait marqué la naissance de la "nation arc-en-ciel".

    L'arc-en-ciel est plus que la réunion de toutes les couleurs, il symbolise un continuum, le spectre de la lumière blanche décomposée, il offre une diversité potentiellement infinie de nuances.

    C'est pourquoi le drapeau arc-en-ciel est aussi celui de l'association Lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT).

    Chacun est différent et l'union des différences fait une société apaisée et fusionnelle.

    Bleu, blanc, rose, le drapeau national, infantilisé, est au contraire l'emblème d'un peuple de "Blancs" que ne distingue entre eux que le genre attribué à la naissance.

    Un genre qui garde l'innocence de l'enfance – Freud ? connais pas – et sa pureté sexuelle.

    Le logo dessiné sur ces fanions rose et bleu répète à l'infini l'image de la famille "naturelle".

    Quatre silhouettes blanches – un père, une mère et un fils, une fille – sont accrochées l'une à l'autre comme dans les guirlandes de papier découpé que les enfants font à la petite école.

    Le papier est plié en accordéon ; le modèle est dessiné sur le premier pli, on découpe, et en dépliant, on obtient une ribambelle de figures toutes semblables qui se tiennent par la main et forment une farandole.

    Chaque logo est ainsi un morceau de la guirlande.

    Toutes les familles sont identiques. Ce sont des clones.

    Que nous dit cette famille exemplaire ?

    Au centre, un homme et une femme se donnent la main, chacun d'eux tenant de l'autre main un enfant du même sexe qu'eux, un garçon ou une fille.

    Les adultes sont grands, les enfants sont leurs doubles en petit.

    Ils sont identifiables par les signes extérieurs de leur genre, distribués en marqueurs binaires.

    L'homme a, comme le jeune garçon, les cheveux courts et des pantalons.

    La femme a les cheveux mi-longs, la petite fille a des couettes ; toutes les deux ont une jupe qui entrave leur marche, au point que la fillette a les deux jambes soudées.

    Les deux enfants tendent leur bras libre pour entraîner leurs parents "à la manif".

    Le petit garçon tire son père avec force.

    La petite fille ne fait qu'esquisser le geste de son frère.

    L'homme est légèrement plus grand que la femme, il se tient fermement sur ses deux pieds, c'est lui qui conduit sa femme qu'il tient de sa main droite.

    Elle est légèrement en arrière.

    Ce logo, qui mime la naïveté d'un dessin d'enfant, est clairement sexiste : le père protecteur et fort, le fils volontaire et décidé, la mère qui suit, et la petite fille timide.

    Le dispositif proclame l'homosocialité de la reproduction.

    La petite fille a sa mère pour modèle, le petit garçon, son père.

    Les organisateurs ont enjoint à leurs troupes de n'utiliser que le matériel de campagne, créé et fourni par eux.

    Ils veulent garder la maîtrise de la communication.

    On comprend pourquoi en voyant quelques initiatives locales qui ont échappé à leur contrôle politique et révèlent les non-dits du logo.

    L'affiche d'un collectif de Bordeaux, publié sur Internet, reprend les quatre figures, mais sans la fiction puérile du papier découpé.

    Le cadre énonciatif a changé, ce sont les adultes qui s'expriment dans l'image.

    L'homme, beaucoup plus grand que sa femme, se tourne vers elle pour l'entourer d'un bras protecteur. Celle-ci a les cheveux très longs et une minijupe.

    Maman est sexy.

    La fillette, carrément derrière, a au contraire une longue robe.

    Les enfants n'entraînent plus les parents à la manif, ce sont eux qui les y mènent.

    Garçon et fille se tournent vers eux apeurés.

    Et le père est si grand qu'il arrache presque le bras de son fils.

    A part ces quelques dérapages, blanches sur fond bleu ou rose, roses sur fond blanc, les mêmes quatre silhouettes soudées de la famille exemplaire sont reproduites par milliers, exactement semblables : un cauchemar identitaire.

    Hommes, femmes : le principe d'identification du genre est emprunté aux pictogrammes des toilettes publiques.

    Chacun derrière sa porte.

    Chacun son destin.

    Chacun sa façon de faire pipi, debout ou assis.

    Ces manifestants, qui revendiquent "du sexe, pas du genre !", utilisent des symboles et des logos qui disent au contraire : "Ne troublez pas le genre", "Rallions-nous aux pictogrammes des toilettes, ils sont naturels".

    Pour ces prisonniers de leur anatomie puérile, traduite en contraintes sociales du genre, quelle sexualité "naturelle" ?

    Leur innocence bleu et rose n'autorise que le coït matrimonial pour faire des filles et des fils qui seront les clones de leurs parents et ajouteront un module à la farandole.

    Aucune place n'est faite aux enfants différents !

    Aucune place pour les pères à cheveux longs, les femmes et les filles en pantalon [...] !

    Aucune place pour les familles différentes aux parentés multiples – monoparentales, recomposées, adoptives – !

    Aucune place pour les familles arc-en-ciel.

    La famille nucléaire dessinée sur le logo et présentée comme naturelle n'est que le mariage catholique bourgeois du XIXe, adopté au XXe siècle par les classes moyennes et désormais obsolète.

    C'est une famille étouffante et répressive, la famille où ont souffert Brasse-Bouillon et Poil de carotte, famille haïssable de Gide, noeud de vipères de Mauriac.

    Sur les logos bleu et rose des adversaires du mariage pour tous, la famille est filtrée par le regard des enfants, les adultes n'existent que pour être leur papa et leur maman naturels.

    Papa bleu et maman rose ne sont pas un couple hétérosexuel, mais une paire de reproducteurs "blancs".

    Florence Dupont

    Elle est l'auteure de nombreux ouvrages sur le théâtre et la littérature antiques, dont "Homère et Dallas. Introduction à la critique anthropologique" (Hachette, 1990), et "Rome, la ville sans origine" (Gallimard, 2011). Son dernier ouvrage, "L'Antiquité territoire des écarts ", entretiens avec Pauline Colonna d'Istria et Sylvie Taussig, vient de paraître chez Albin Michel (302 pages, 22 euros).

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/04/13/papa-bleu-maman-rose_3159249_3232.html?xtmc=rose_bleu&xtcr=3