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  • Le rappeur Orelsan condamné pour injure et provocation à la violence sexiste (Le Monde)

    Le rappeur Orelsan, Aurélien Cotentin de son vrai nom, a été condamné vendredi 31 mai à 1 000 euros d'amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l'égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris pour certains passages de ses chansons.

    Cinq associations avaient porté plainte contre lui pour huit de ses chansons, interprétées notamment lors d'un concert à Paris le 13 mai 2009.

    "Les féministes me persécutent, comme si c'était d'ma faute si les meufs c'est des putes", scande le rappeur dans l'un de ses titres, qui lui vaut une condamnation pour injure sexiste.

    Pour "renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup de tête", ainsi que "ferme ta gueule ou tu vas te faire 'marie-trintigner' (...)", il a été reconnu coupable de "provocation à la violence à l'égard d'un groupe de personnes à raison de leur sexe".

    Me Alain Weber, conseil des associations qui ont poursuivi le rappeur – le collectif féministe contre le viol, la Fédération nationale solidarité femmes, Femmes solidaires et le Mouvement français pour le Planning familial – s'est déclaré "satisfait pour le combat de la dignité des êtres humains".

    Selon lui, ce jugement de la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris crée une "première jurisprudence" sur le texte sanctionnant "l'incitation à la violence du fait du sexe".

    La ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem a salué "un rappel à la loi bienvenu" et "un signe encourageant pour la société française" montrant que "la tolérance à l'égard des violences faites aux femmes et des stéréotypes sexistes régresse".

    L'avocat de l'artiste, Me Simon Tahar, a déploré que le tribunal ait "permis d'ouvrir la voie large, grave, à la censure de la création artistique".

    En juin 2012, Orelsan avait été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris alors qu'il était poursuivi pour "provocation au crime" pour sa chanson Sale pute.

    http://abonnes.lemonde.fr/culture/article/2013/05/31/le-rappeur-orelsan-condamne-pour-injure-et-provocation-a-la-violence_3421847_3246.html

  • Repentance et corrida : l'horreur d'une barbarie festive

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    Après avoir voué toute sa vie à la corrida et avoir tué plus de 500 taureaux au cours de sa carrière, Chiquilín, alias Rafael Jiménez González, torero de Cordoue, est en plein repentir et parle de l'amour dont peuvent témoigner les animaux.

    « Désormais, je ne puis supporter d’assister à une mise à mort, les animaux ressentent la douleur et souffrent comme nous, les taureaux nous regardent comme avec un air de gentillesse.

    Maintenant j’ai pitié d’eux et je ne serai plus capable de tuer un taureau.

    Il m’en a coûté de porter mes dernières estocades quand j’ai compris la bonté de l’animal.

    Une fois, un taureau qui me tenait au sol, me regarda puis m’épargna.

    J’ai vu des taureaux pleurer.

    C’est une chienne que j’ai depuis huit ans et qui m’a incité à un nouveau regard vis-à-vis des animaux.

    Avant, j’allais à la chasse très souvent, mais maintenant je suis incapable de tuer une mouche.

    L’autre jour, un grillon m’a empêché de dormir une partie de la nuit, jusqu’à ce que je me lève et le découvre dans un pot de fleurs.

    Je l’ai observé et je l’ai sorti.

    Il s’est passé quelque chose de très curieux dans mon rapport avec tous les animaux. »

    (D’après un article dans le journal espagnol ABC du 28 octobre 2007)

    http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1504_repentance_corrida.php

  • Stevan Harnad : « J’ai honte d’avoir été végétarien pendant 50 ans »

    J’ai entendu parler de Stevan Harnad pour la première fois l’hiver dernier alors qu’il signait un plaidoyer pour le végétalisme dans la revue Québec Humaniste.

    Le chercheur, qui est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sciences cognitives à l’UQAM, y faisait une démonstration troublante : plusieurs personnes cultivent une forme de psychopathie en exploitant les animaux pour leur propre plaisir.

    On sait en effet que les psychopathes ne sont pas troublés par la souffrance des autres êtres vivants.

    Pour atteindre leurs buts, ils n’hésitent pas à faire souffrir les autres.

    Puisque manger de la viande n’est pas nécessaire (Harnad, végétarien depuis cinquante ans et devenu végétalien il y a quelques années, en est la preuve vivante), il concluait simplement son article en affirmant son refus de faire souffrir des animaux pour son plaisir gustatif.

    Il n’est pas carnivore parce qu’il n’est pas psychopathe.

    L’article m’avait marquée par la simplicité et la puissance de son argumentation.

    « Si vous mangez de la viande, ce n’est certes pas parce que la viande est nécessaire pour votre survie, ni pour votre santé : c’est pour atteindre un but qui est à votre goût, peu importe la misère gratuite induite à d’autres êtres vivants, souffrants. »

    Il suffit souvent d’avoir réfléchi sérieusement aux conditions d’élevage ou d’avoir vu des images d’abattoirs pour être touché par cette souffrance.

    Par la suite, des pirouettes intellectuelles complexes deviennent nécessaires au maintien du statu quo, pour continuer de manger son steak « comme avant ».

    Je me suis moi-même longtemps protégée en disant ne pas vouloir savoir.

    Mais lorsqu’on sait, la seule façon de chasser la culpabilité, c’est de modifier ses habitudes alimentaires.

    À moins d’être un émule du Patrick Bateman de Bret Easton Ellis.

    Il y a quelques semaines, Stevan Harnad et moi étions tous les deux invités au colloque Animaux : conscience, empathie et justice dans le cadre du congrès de l’ACFAS.

    Je faisais la conférence d’ouverture; il clôturait la session.

    Je lui témoignais mon admiration pour l’intérêt qu’il portait à la cause animale et j’ai été médusée par sa réponse :

    « Tout ce que j’ai fait dans le passé n’a pas d’importance.

    Ce qui compte maintenant, c’est de mettre fin à l’exploitation animale. »  

    Pourtant, la carrière de Stevan Harnad est enviable : maîtrise en psychologie de McGill, doctorat en philosophie de Princeton, fondateur de la prestigieuse revue Behavioral and Brain Sciences, il est aussi l’un des phares du mouvement pour le libre accès (open access) en édition scientifique.

    J’ai voulu comprendre comment un des plus grands chercheurs du Québec en est venu à s’intéresser à la question animale.

    « Tout ce que j’ai dit était de l’hypocrisie »

    Dès le départ, il s’excuse.

    Il est devenu végétarien à l’âge de 17 ans mais a honte d’avouer que ce n’est que depuis trois ans qu’il est végétalien :

    « J’étais végétarien mais j’avais mis de côté la vraie question qui était la question de base : est-ce vraiment nécessaire de faire ces choses cruelles aux animaux?

    Pendant cinquante ans, je me suis permis de croire que je n’avais pas à convaincre les gens.

    J’ai même honte d’avoir répondu “vive la liberté” à des gens qui me demandaient si ça me gênait qu’ils mangent de la viande.

    Tout ce que j’ai dit était de l’hypocrisie.

    Je le vois clairement maintenant et je veux compenser pour ça. »

    C’est une conférence du juriste David Wolfson qu’il a entendue alors qu’il commençait à cohabiter avec les chats de sa mère décédée qui l’a convaincu de modifier son rapport aux animaux.

    Il reconnaît s’être trompé pendant des années.

    Sur les relations qu’on peut développer avec les animaux comme sur les stratégies à adopter pour convaincre nos semblables d’arrêter de les exploiter.

    La question du nombre d’animaux tués revient d’ailleurs constamment dans le discours du professeur Harnad.

    Ses présentations contiennent toutes le kill counter, où le nombre d’animaux tués défile sous nos yeux.

    Il ne manque pas non plus de rappeler que la croissance de la population humaine est exponentielle, que la quantité absolue de mal que l’on inflige aux autres humains, comme aux autres animaux, augmente sans cesse.

    La quantité de souffrance sur Terre est supérieure à ce qu’elle a jamais été.

    « On fabrique pour plaire à nos goûts des quantités faramineuses d’êtres souffrants. Beaucoup plus que jamais. Ce taux de croissance excède le taux de croissance de nos réformes. »

    D’où l’importance de la question et l’urgence d’agir.

    Alors que plusieurs chercheurs de sa génération préparent leur retraite, Stevan Harnad s’est engagé pour la cause animale avec la même fougue que ceux à qui il enseigne.

    Mais comment fait-on le lien entre toute une carrière de recherche en sciences cognitives et la question animale?

    D’abord, Harnad refuse de théoriser sur les questions animales.

    Il préfère la voie de l’activisme.

    Mais ses travaux lui donnent des pistes pour mieux comprendre les humains qu’il essaie de convaincre.

    « Je m’intéresse à la conscience, mais mes recherches portent surtout sur les origines du langage.

    Je cherche à savoir à quoi servait le langage, quel est son avantage évolutif.

    Comment se fait-il que les gens ne tiennent pas compte des horreurs nécessaires pour remplir leurs assiettes?

    C’est qu’on croit que les animaux qu’on mange ne ressentent rien.  

    Je me demande d’où vient cette croyance.

    D’un côté, c’est lié à la conscience.

    D’un autre côté, c’est lié au langage.

    Si ces animaux-là parlaient, on n’en serait pas là. »

    Et maintenant ?

    Stevan Harnad est optimiste.

    La majorité de l’humanité n’est pas psychopathe.

    C’est plutôt l’ignorance et le déni qui expliquent nos comportements carnivores.

    Il est donc possible de convaincre les gens de modifier leurs habitudes en leur montrant les horreurs qui se cachent derrière nos choix alimentaires et en leur rappelant que l’exploitation des animaux n’est pas nécessaire.

    L’ampleur de la tâche ne lui fait pas peur : celui qui est né à Budapest l’année où on mettait fin à la 2e Guerre Mondiale et qui a étudié la psychologie humaine pendant toute sa carrière est bien placé pour savoir que le monde peut changer.  

    On a envie de le croire et de le suivre.

  • Féminisme et véganisme éthique : indissolublement liés

    http://www.vegansoapbox.com/wordpress/wp-content/uploads/2009/10/feministvegan.jpg

    S'attaquer aux racines du patriarcat

    (Traduction de l'article de Maya Shlayen, "Striking at the roots of patriarchy")

    Le 6 décembre marque l’anniversaire du massacre de l’Ecole Polytechnique à Montréal.

    Ce jour-là en 1989, un tireur solitaire – Marc Lépine – est entré dans l’école et a spécifiquement tiré sur des femmes.

    Après avoir tué 14 femmes et blessé 14 autres personnes, il se suicida.

    Sa lettre de suicide blâmait les « féministes » d’avoir ruiné sa vie.

    En tant que Canadiens, le pays commémorant cette tragédie, nous sommes invités à réfléchir sur la manière dont la violence contre les femmes continue d’imprégner notre culture et se répercute négativement sur nous tous.

    Selon Statistics Canada, la femme moyenne ne gagne encore seulement que 71%  par rapport à un homme moyen, et cet écart n’a pas considérablement changé ces dix dernières années.

    La grande majorité des victimes de violences conjugales – 8 sur 10 – sont des femmes, et 1 femme sur 4 en Amérique du Nord peut s’attendre à être agressée sexuellement au cours de sa vie.

    Bien que les hommes qui commettent des agressions sexuelles soient minoritaires, leurs actes se produisent dans le contexte plus grand d’une culture qui marchande sans relâche le corps féminin à chaque occasion.

    Des concours de bikini aux clubs de strip-tease en passant par l’utilisation de mannequins pour « vendre » des biens de consommation, le message est clair : le corps féminin existe pour le plaisir sexuel des hommes.

    Des êtres humains réfléchissant, respirant, ressentant, sont réduits, dans notre culture de consommation, à une fin pour les moyens de quelqu’un d’autre.

    Cette hypersexualisation de nos corps crée une énorme quantité de pression sur nous pour paraître et agir de manière sexy à tout moment, parce qu’on nous dit (implicitement et explicitement) que notre mesure principale de valeur réside dans notre capacité à satisfaire les hommes.

    L’idée que certains corps existent pour le plaisir des autres est, bien évidemment, de l’obscénité.

    Et pourtant chacun de nous – homme ou femme, féministe ou pas – rejoint cette même idée, non seulement à travers la pornification constante du corps féminin, mais également à travers quelque chose d’autre : notre consommation d’animaux et de ‘produits’ animaux. 

    En vertu de leur sentience, tous les animaux – humains ou pas – se soucient de leur vie, et souhaitent éviter la souffrance et la mort.

    Malgré le fait de n’avoir aucun besoin nutritionnel à consommer des ‘produits’ animaux, et pour le seul intérêt de notre plaisir gastronomique, nous condamnons 665 millions d’animaux de ‘ferme’ (sans compter les poissons) à une vie misérable et hideuse, à une mort prématurée, chaque année seulement dans ce pays.

    Comme nous prenons le temps en ce jour pour remettre en question l’obscénité des hommes présumant propriété des corps des femmes, combien d’entre nous remettront en question la même obscénité et notion (se renforçant mutuellement) que les corps des nonhumains existent pour le plaisir des humains ?

    Lorsqu’un sens de propriété sur le corps de quelqu’un d’autre se présume dès le départ, cela se traduit en un équilibre de pouvoir qui favorise invariablement le groupe dominant aux dépens des désavantagés.

    Nous avons tous entendu parler de cas où des hommes sont sortis d’une rencontre sexuelle avec le sentiment que tout était ok et consenti, alors que leur partenaire féminine restait avec un sentiment d’abus.

    Une conclusion possible à tirer ici est qu’au moins quelques hommes ont un sentiment de droit lorsqu’il s’agit de sexe, acquis tout au long d’une vie d’endoctrinement qui assimile la masculinité avec l’agression et la puissance – cette dernière étant définie, dans notre culture patriarcale, comme la capacité à la violence et à la soumission.

    Et c’est exactement pourquoi il est absurde de déclarer, comme certains le font, que les femmes peuvent se responsabiliser en participant à leur propre marchandisation.

    Bien sûr, les femmes au club de strip-tease ‘choisissent’ de travailler là.

    Mais ce ‘choix’ fut fait dans le contexte d’une culture dans laquelle les femmes n’ont pas les ressources économiques que les hommes ont, dans laquelle on leur a appris, dès leur plus jeune âge, que c’est leur travail de faire plaisir aux hommes ; et dans laquelle on a appris, dès leur plus jeune âge, aux hommes, qui paient pour les regarder se dégrader elles-mêmes, qu’ils ont droit à un privilège sexuel sur les femmes.

    L’exploitation approuvée par la victime reste de l’exploitation.

    La même chose s’applique à notre relation avec les nonhumains.

    L’exploitation « humaine » - qui est un terme mal approprié, car toute utilisation animale implique de la violence indicible – est un leurre qui ignore la dimension structurelle de l’exploitation en question.

    C'est-à-dire, les nonhumains ‘domestiqués’ sont des horreurs de la nature génétiquement manipulées qui existent dans un état permanent de vulnérabilité.

    Mis au monde pour leur utilisation par leurs propriétaires humains, des individus nonhumains – qui ne sont rien de moins que des biens aux yeux de la loi – sont continuellement tourmentés et abusés pendant la durée de leur courte et misérable vie, jusqu’au moment de leur abattage.

    Ce dernier instant – moment où nous leur volons leur vie – se traduit en une brutalité qu’aucun mot ne pourrait condamner assez fortement.

    L’idée que la violence hideuse infligée aux êtres vulnérables puisse être réconciliée avec quelque chose qui puisse être décrit de manière cohérente comme « humain » est de la pure fantaisie.

    A côté du ‘choix’ des femmes à l’auto-marchandisation dans une société patriarcale, ou le ‘choix’ des travailleurs dans une société capitaliste à peiner dans un environnement de travail abusif, l’esclavagisme « humain » des nonhumains semble être la dernière d’une série d’illusions morales servant à rassurer un groupe oppresseur par rapport à la légitimité supposée de leur oppression sur les autres.

    La connexion entre la patriarcat et l’exploitation des nonhumains devient surtout évidente si nous nous penchons sur l’utilisation des animaux femelles.

    Les poules, qui pondraient seulement quelques œufs par an dans la nature, ont été génétiquement manipulées par les humains afin de pondre des centaines d’œufs par an.

    Puisque la ponte épuise les nutriments de leurs corps, leur utilité pour les humains dépend de la mesure à laquelle leur système de reproduction féminin peut être exploité, et leur corps blessé.

    Et une fois que leur productivité chute à une fraction de leur vie naturelle, elles sont abattues. 

    De même, les vaches ‘laitières’ sont exploitées pour leur capacité à produire du lait.

    Puisque les vaches, comme tous les mammifères, doivent donner naissance avant de pouvoir produire du lait, elles sont maîtrisées, tous les ans, sur un « support à viol », où elles seront artificiellement inséminées.

    Lorsque leur bébé vient au monde, il ou elle sera enlevé, et le lait maternel qui était destiné au bébé est à la place volé par les humains.

    La douleur atroce que cause cette séparation autant pour la mère que pour le veau, et l’agonie de la traite agressive qui suit, sont bien au-delà de ce que de simples mots pourraient rendre.

    De manière intéressante, ce lait – destiné à aider le veau à gagner des centaines de livres en l’espace de quelques mois – a un fort contenu en graisses saturées et en hormones, qui est lié à une oestrogénicité accrue et à la croissance de tumeur liée au cancer du sein chez les femmes.

    Nous exploitons les seins des bovines pour obtenir un « produit » qui nuit aux seins des humaines.

    Si vous êtes féministe, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?

    Si vous êtes contre l’exploitation des vulnérables, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?

    Si la justice et la non-violence vous importent, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?

    Condamner la violence gratuite contre un groupe désemparé est facile à faire quand c’est quelqu’un d’autre qui le fait.

    Mais si nous voulons un jour régler le chaos qu’est notre monde, il incombe à chacun d’entre nous de réévaluer et de rejeter en fin de compte le paradigme ‘force fait loi’ de la violence et de la domination que nous avons fini par accepter comme étant « l’ordre naturel des choses ».

    Toutes les formes d’injustice sont liées et se renforcent mutuellement.

    Aussi longtemps que nous tolérerons l’oppression de n’importe quelle sorte, nous tolérerons nécessairement – et renforceront – l’oppression de toute sorte.

    Ce 6 décembre, dites « non » à la violence contre les femmes en rejetant la notion que certains corps existent pour le plaisir des autres.

    Dites « non » au patriarcat en rejetant la violence patriarcale à sa racine. 

    Féministe ?

    Devenez vegan.

    Maya Shlayen

    http://kwaice.blogspot.fr/2012/01/traduction-sattaquer-aux-racines-du.html

  • En Allemagne, le véganisme en forte hausse

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    Le journal Le Monde en ligne traite du véganisme en Allemagne.

    L’article commence bien : gros plan sur Veganz, une récente chaîne allemande de supermarchés végans, qui « ne connaît pas la crise », « où se pressaient des centaines de personnes le jour de l’ouverture »  ; avec une description de « son rayon « viandes, saucisses et poissons », entièrement à base de produits végétaux » parmi lesquels « des schnitzels (une escalope panée) à base de protéine de blé, qui ressemblent à s’y méprendre à de la viande ».

    frys_crumbschnitz[1]

    Les fameux simili-schnitzels

    Quelques chiffres :

    • On dénombre en Allemagne près de sept millions de végétariens.
    • Le pays compte environ 700 000 végans. Un végan pour dix végétariens, en somme.
    • Le nombre de végans allemands augmente de 20 à 30 % par an.

    Hélas, trois fois hélas, même dans un article expliquant que les gens se dirigent vers le végétalisme, le journaliste ne peut y croire.

    Et l’article de gloser sur les additifs présents dans les simili-carnés, les traces d’OGM potentielles…

    Avant de conclure sur cette perle :

    « Le salut pour les gourmets végans viendra peut-être de la viande in vitro, fabriquée à partir de cellules d’animaux, sur laquelle travaillent des scientifiques dans le monde entier. »

    (Je serais ravie et satisfaite, pour que cesse la souffrance animale, que l’humanité se mette à se nourrir de viande cultivée in vitro. Mais je n’y toucherais pas personnellement. Au-delà du fait que je me sens bien en ne consommant aucune chair, les bénéfices santé d’un régime végé ne sont plus à démontrer depuis des décennies.)

    Je suis toujours sidérée de voir à quel point les articles qui traitent de végétarisme ou végétalisme ont toujours une conclusion de parti pris où l’auteur, pris d’une panique soudaine à l’idée de se passer de viande, cesse de décrire et se met subitement à freiner des quatre fers en invoquant toutes les raisons qui lui traversent l’esprit.

    Lili Gondawa

    http://www.vegactu.com/actualite/en-allemagne-le-veganisme-en-forte-hausse-5558/

  • La citation du jour : Emil Cioran

    http://www.babelio.com/users/AVT_Emil-Michel-Cioran_3069.jpeg
    « L’homme est le cancer de la terre. »
    Emil Michel Cioran

    De l’inconvénient d’être né

  • Les humains, prédateurs suprêmes, cancer de la Terre

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    Les humains sont le cancer de la Terre.

    Le quotidien Le Monde* a un vocabulaire plus feutré : « L'homme est une espèce prédatrice sous-estimée ».

    C’est en effet l'espèce qui a le plus d'influence sur le fonctionnement des milieux naturels.

    A première vue, la découverte n'en est pas une.

    Les biologistes s'intéressent à la fois au sommet de la chaîne alimentaire (les grands prédateurs) et à la base de la pyramide, la quantité de végétaux disponibles.

    L'ensemble forme ce qu'on appelle « l'équilibre prédateur-proie ».

    Le modèle Lotka-Volterra montre une évolution cyclique.

    Mais l’homme influence aussi bien le mécanisme descendant que ascendant.

    Dans une région au sud de l'Alberta, qui présente une densité de population à peu près équivalente à celle des campagnes françaises, des chercheurs canadiens ont remarqué une double influence humaine.

    D'une part, la production de fourrage liée à l'agriculture et à l'élevage augmente les ressources alimentaires des herbivores.

    D'autre part, en journée, la simple présence de l'homme écarte les prédateurs.

    Résultat : Le nombre d'herbivores augmente et les espèces sauvages sont stressées.

    En France, Florent Mouillot, a établi que les paramètres humains sont dix fois plus influents que ceux liés au climat pour expliquer le déclenchement des incendies.

    Ce n’est pas seulement  les fumeurs ou les pyromanes qui sont malveillants, mais la densité humaine, trop importante, joue un rôle prépondérant.

    Au nombre d’hommes s’ajoute des moyens techniques démesurés de détérioration des chaînes alimentaires, fusils de chasse ou filets de pêche, artificialisation des sols, gaz à effet de serre d’origine anthropique, etc.

    Le résultat, c’est que tous les cycles vitaux sont détériorés.

    Oui, l’espèce humaine est une espèce prédatrice redoutable, oui l’homme est l’animal dominant, oui l’image de l’homme comme cancer de la Terre est une bonne métaphore.

    Mais seulement une métaphore !

    * LE MONDE | 20.05.2013, L'homme, une espèce prédatrice sous-estimée

    http://biosphere.blog.lemonde.fr/2013/05/22/les-humains-predateurs-supremes-cancer-de-la-terre/#comment-5215

    9 commentaires à Les humains, prédateurs suprêmes, cancer de la Terre

    1. Paul Ehrlich, la Bombe « P »(1971)
      « Lorsque des cellules vivantes prolifèrent sans contrôle, il y a cancer ; l’explosion démographique c’est la multiplication sans contrôle des êtres humains. Si nous ne soignons que les symptômes du cancer, le malade peut en être soulagé quelques temps : mais tôt ou tard il mourra, souvent après d’atroces souffrances. Tel sera le destin d’un monde atteint d’explosion démographique si les symptômes seuls sont traités. Nous devons reconvertir nos efforts et tenter l’ablation du cancer Cette opération demandera de nombreuses décisions qui sembleront brutales et sans pitié. La douleur pourra être intense. Mais la maladie a fait de tels progrès que seule la chirurgie la plus énergique pourra désormais sauver le malade. »

    2. L’état de la planète, rapport de l’Institut Worldwatch (1999)
      « Exactement comme un cancer qui étend ses métastases et finit par détruire les systèmes vitaux sur lesquels il repose, une économie en expansion continue détruit de plus en plus rapidement l’hôte qui le nourrit, l’écosystème terrestre. La croissance pour la croissance, c’est l’idéologie de la cellule cancéreuse. »

    3. Yves Paccalet dans son livre L’humanité disparaîtra, bon débarras ! (2006)

    4. « L’homme est un organisme vivant. Comme tous ses homologues, il se reproduit et il consomme. Il a besoin de respirer, de manger… Ce faisant, parce qu’il engloutit beaucoup plus d’énergie et de biens matériels que les espèces sauvages, et parce qu’il prolifère, il détruit à grande vitesse la seule maison dont il dispose : la Terre. (L’humanité disparaîtra, bon débarras ! éditions Arthaud p.19 » « Lorsque, dans un végétal ou un animal, une population cellulaire augmente de façon aberrante, elle déstabilise l’édifice. Elle accapare l’oxygène, l’eau et la nourriture. Les cellules conquérantes ont besoin de celles qui les entourent pour vivre, mais elles les asphyxient, les assoiffent et les affament, tous en les intoxiquant avec leurs déchets. A terme, les envahisseuses ruinent l’édifice dont elles sont une pièce. Elles se suicident. Pour le médecin, une population excessive de cellules prend le nom de « tumeur ». Si le processus de multiplication s’emballe, la tumeur devient maligne : on a affaire à un cancer. Une seule bête colonise en masse la planète entière : l’homme bien sûr ! Nous ne sommes ni le fleuron, ni l’orgueil, ni l’âme pensante de la planète : nous en incarnons la tumeur maligne. L’homme est le cancer de la Terre. Le cancer est une métaphore. Il en existe bien d’autres… p.49 à 5

    5. Al Gore, dans son livre Urgence planète Terre, 2007 : « Nous les humains, exercerions une action pathogène, comme si nous étions une sorte de virus qui irriterait la planète, lui donnerait la fièvre, et menacerait ses fonctions vitales. Les écologistes radicaux assigneraient à notre espèce le rôle d’un cancer généralisé, dont nos villes seraient les métastases et qui, pour nourrir sa propre expansion, priverait le globe des ressources qui lui sont nécessaires pour rester en bonne santé. Le problème de cette métaphore, c’est qu’elle n’indique qu’un seul traitement possible : l’élimination des hommes de la surface de la Terre. 

    6. Dire aujourd’hui que l’Homme est le cancer de la Terre ne revient pas selon moi à faire preuve d’anti-humanisme, au contraire. L’Homme est un cancer au sens où il prolifère au détriment de toutes les autres cellules et où cette prolifération menace l’ensemble de l’équilibre écologique de la planète. Ce constat me semble imparable, aussi désagréable que soit le mot cancer.
      Mais on peut définir l’humanisme autrement qu’à travers une valorisation permanente de notre espèce par elle-même. On peut le définir comme un respect envers l’ensemble du vivant et vers l’ensemble de l’avenir. En ce sens, comprendre qu’aujourd’hui notre prolifération a, dans sa nature comme dans ses conséquences, un caractère cancéreux constitue la première marche peut-être nécessaire vers un humanisme mieux conçu qui engloberait la tendresse pour le monde et qui mettrait sa préservation au premier rang des préoccupations. La guérison n’a probablement pas d’autre voie. Comme cela pourrait être le cas pour un individu, l’excès d’égo dont fait preuve notre espèce finit par poser problème.

    7. Tout le monde s’accorde sur le constat de l’homo sapiens PS (prédateur suprême). Rester là à regarder la tumeur s’agrandir, comme le font tant de reportages et de documentaires actuellement, c’est aussi participer au suicide collectif. Il y a donc urgence à mettre en oeuvre très rapidement la deuxième marche en prenant les mesures politiques qui s’imposent et en passant, par un virage à 180 degrés, d’une politique nataliste à une politique résolument anti nataliste. Les deux mesures urgentissimes à prendre sont la suppression des allocations familiales et la suppression des compléments de retraite pour avoir élevé des enfants. Il faut casser au plus vite l’ »impôt braguette » comme disent si joliment nos compatriotes des départements d’outre-mer !

      Rédigé par : Michel CLAIRE | le 23 mai 2013 à 15:29 | | Alerter |
    8. Merci pour cet article et également à Didier Barthès qui a parfaitement résumé mes propres pensées sur le sujet.

      Rédigé par : Méryl | le 23 mai 2013 à 17:05 | | Alerter |
  • L'impuissance, la bêtise et la faiblesse

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    "Pourquoi, chaque jour, des centaines de milliers d’hommes de toutes classes sociales, de tous âges, de tous milieux culturels, consomment-ils du sexe avec une prostituée ?

    L’argent permet de construire un espace anonyme et artificiel dans lequel règles du jeu et rôles évoluent selon les fantasmes et les projections des hommes :

    « Je paie et je décide, j’ai le pouvoir de déterminer les rôles, les limites et les formes du rapport sans me poser de questions, sans assumer aucune contradiction ni demande.

    Je peux être consolé et gratifié, croire que je suis puissant et autonome.

    En payant, je fais l’économie des soucis d’une relation, sans m’investir, sans laisser affleurer mes fragilités, mes peurs, mes insuffisances, bref : sans y être !! »

    La croissance constante de l’offre alimente l’imaginaire masculin avec le fantasme d’un supermarché où on peut choisir et où sont proposées en permanence des offres nouvelles : des femmes jeunes, toujours plus jeunes et donc des mineures, des prestations plus extrêmes grâce auxquelles l’homme ressent l’ivresse de la violence, de l’humiliation, de la domination, dans l’anonymat que permet l’argent."

    Stefano Ciccone (2009)