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Go vegan! - Page 41

  • Paul McCartney, when will you become a vegan?

    L'image “http://www.buddhachannel.tv/portail/local/cache-vignettes/L276xH364/3911_large-4b30b.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Paul, being a vegetarian is good,

    becoming a vegan is better!

    ***

    Paul McCartney en désaccord avec le Dalai Lama à propos de la viande : le chanteur a essayé de convaincre le Dalai Lama de devenir végétarien, insistant sur le fait qu'il était mauvais de manger de la viande.

    Le Beatles a écrit au leader spirituel pour souligner que le fait de manger de la viande signifiait aussi contribuer à faire souffrir les animaux, ce qui est en contradiction avec le bouddhisme, qui dit qu'il ne faut "causer aucune souffrance à aucun être vivant".

    Et le chanteur ne veut pas en démordre, même si le Dalai Lama lui a expliqué qu’il mange de la viande pour "raisons de santé".

    Dans une interview, Paul McCartney confie :

    "J’ai appris qu’il n’était pas végétarien, donc je lui ai écrit pour lui dire ’Pardonnez-moi de vous faire remarquer ceci, mais si vous mangez des animaux, alors ils souffriront à un moment ou à un autre.’ Il m’a répondu en disant que ses médecins lui avaient dit qu’il en avait besoin, donc je lui ai répondu en disant que ses médecins se trompaient."

    http://www.buddhachannel.tv/portail/spip.php?article3939#forum2440_

  • "Foie gras : le Père Noël est une ordure" (Florence Burgat dans Libé)

    http://www.al-kanz.org/wp-content/uploads/2007/11/foie_gras_pmaf2.jpg

    Noël et le 1er de l’an ne sont-ils pas d’abord synonymes de « bonne chère », en particulier du sacro-saint foie gras sans lequel, semble-t-il, la fête serait triste ?

    La France est le premier producteur (76%) et le premier consommateur (68%) de foie gras.

    Le Parlement a jugé bon d’ériger le foie gras en « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France » (Art. L. 645-27-1 du code rural), encourageant ainsi une demande déposée auprès de l’Unesco pour obtenir qu’elle classe la gastronomie française dans le « patrimoine immatériel de l’humanité » !

    Comment choisir un bon foie gras ?

    Telle est la préoccupation qui balaye actuellement toutes les autres et occupe tous les esprits : silence, on mange du foie gras !

    L’affaire est sérieuse, car c’est à cela que l’on juge votre capacité à « jouir des plaisirs de la vie », à « savoir ce qui est bon ».

    Mais pour en jouir tranquillement, mieux vaut ne pas en savoir trop long sur le processus qui transforme le foie malade en ce « mets délicieux », et plus généralement les animaux en viande.

    Cette matière semble étrangère à l’individualité : la logique de la série prend le pas sur celle du propre, aucune biographie ne précède ce devenir-viande des animaux, de sorte que nous n’avons aucun imaginaire de ceux dont la chair équarrie nous est donnée à manger : du poulet, du veau, du porc…

    Nés pour cela, leur identité est celle de la chair à l’étal.

    N’en faisons pas une histoire, à tous les sens du terme.

    L’habitude de voir ces pièces plus ou moins informes est entrée dans la banalité de notre paysage.

    Aucune violence ne se dégage de l'artifice des morceaux « dont la forme, l'aspect nous sont depuis longtemps assez familiers pour avoir acquis, à nos yeux, une autonomie, une réalité indépendante de l'ensemble dans lesquels ils étaient inclus. (...). La boucherie est un lieu d'innocence ». (Pierre Gascar, Les Bouchers).

    Comment voir ce que l’on ne voit plus, ce à propos de quoi aucun étonnement, aucune question, aucune inquiétude ne surviennent ?

    Comment troubler le calme de la viande ?

    Certains étals le devraient pourtant, si l’on voulait bien les voir.

    Volaille, lapins, « gibier » ne sont-ils pas présentés de la manière la moins abstraite qui soit ?

    Oiseaux entiers, parfois partiellement plumés, lapins écorchés mais jamais décapités, carcasses ouvertes, exhibant dans une pornographie trop évidente, le plus intime du corps.

    Faisans, lièvres, biches… alignés à l’état de cadavres non encore «préparés» par la main experte, flattant ainsi le goût de la traque (il s’agit en réalité d’animaux d’élevage et d’un abattage par balle pratiqué dans un enclos).

    Les abats ne rappellent-ils pas sans détour l’individu : ce n’est plus à de la viande que l’on a affaire, mais à la tête, aux oreilles, à la langue de tel animal ?

    Le particulier est bien là.

    Mais rien n’y fait : tout cela appartient à l’ordinaire de la perception, révélant un ordre où chaque chose semble à sa place, puisque chaque jour, de la viande remplace indéfiniment de la viande…

    Particulièrement importuns sont donc ceux qui se mêlent de faire la lumière sur ces plaisirs dont il s’agit d’ignorer la fabrique.

    La promotion s’y emploie du reste à merveille : tout brille, tout pétille !

    Tandis que de l’autre côté du miroir, quelque 90 millions de naissances de canards et d’oies sont nécessaires aux 45,7 millions de canetons mâles mis à l’accouvage.

    La moitié des oiseaux (les femelles) est éliminée à la naissance ; ils sont généralement jetés au broyeur, car bons à rien (la race n’a pas été sélectionnée pour la viande) : les femelles présentent en effet un foie trop veineux.

    39 millions de canards sont gavés, et 34,5 y survivent et sont donc abattus pour la collecte de leur précieux foie hypertrophié.

    On fait naître 710 000 oisons pour fabriquer le foie gras d’oie (chiffres 2007, source : rapport annuel du CIFOG, Centre Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras).

    Il y a ensuite la contention dans des batteries de cages, le geste réitéré à la pompe introduite jusqu’à l’estomac, blessant l’animal, pour y introduire d’énormes quantités de nourriture…

    (Attention, les images en fin de vidéo peuvent choquer les personnes sensibles).

    La vue du matériel, que seuls les professionnels connaissent, nous fait peut-être mieux pénétrer cette réalité que les étals auxquels notre œil est accoutumé : la « gaveuse super » monovitesse, permettant de gaver 90 canards ou 70 oies par heure, « maniable, légère, sûre, grâce à sa commande par gâchette et à ses entonnoirs en matière plastique non agressifs », la plumeuse, l’extracteur de poumon, la broche perforante, le saignoir rotatif…

    Le gavage, qui dure une douzaine de jours, laisse les animaux haletants, exténués, atteints de maladies qui entraînent une mortalité environ six fois plus élevée que dans des conditions d’élevage ne comportant pas de gavage.

    Le témoignage de gaveurs est aussi révélateur d'un malaise ressenti par les acteurs mêmes de cette industrie.

    Le gavage fait l’objet d’une contestation internationale : interdit dans des pays qui en étaient récemment producteurs comme l’Italie et Israël, il l’est de fait dans bien d’autres pays européens du simple fait qu’il est incompatible avec les textes de protection des animaux.

    En 2004, la Californie a décidé d’interdire la production et la consommation de foie gras (l’interdiction entrera en vigueur en 2012).

    Une fête où l’on découvre derrière la fine porcelaine, le champagne millésimé, le bruissement des robes et les rires légers, les ateliers de gavage, les batteries de cages qui ne laissent que passer la tête des canards, les pompes hydrauliques qui s’enfoncent dans la gorge de millions d’oiseaux, les salles d’abattage…

    Vous reprendrez bien encore un peu de foie gras ?

    Florence Burgat, philosophe. Dernier ouvrage paru : Liberté et inquiétude de la vie animale, Paris, Kimé, 2006.

    http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2008/12/le-pre-nol-est.html#more

  • Turquie : quand le sang des moutons souille le Bosphore

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    La une du Quotidien Turc, 9 décembre 2008

    Au lendemain de la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir (sacrifice), célébrée le 8 décembre, une partie de la presse turque a consacré sa première page à des photos de moutons ensanglantés.

    "On y voit des enfants regarder ces pauvres bêtes traînées par terre avant d'être égorgées. Même le Bosphore a été souillé ! Le tout filmé par une responsable d'une association internationale de protection des animaux afin de diffuser les images dans l'Union européenne", raconte Taha Akyol dans le quotidien Milliyet.

    "Je suis vraiment gêné que mon pays et ma religion soient associés à ce spectacle sanguinaire. Les journaux conservateurs semblent tous avoir ignoré ces scènes.

    Sans doute qu'ils n'apprécient pas non plus cela. Tant mieux.

    Mais alors qu'attendent- ils pour critiquer des pratiques associant leur religion au sang ?

    Exode rural oblige, ce phénomène s'est urbanisé. Les injonctions de la Direction des affaires religieuses demandant de respecter les animaux à sacrifier ne sont que peu appliquées.

    Des mesures doivent donc être prises afin d'encadrer des pratiques qui ont par ailleurs une dimension sociale et légitime très importante."

    http://www.courrier international. com/article. asp?obj_id= 92580

  • JIDA 2008

    Toutes les actions JIDA nationales ici : http://journee-internationale-droits-animaux.org/rapports/jida_2008/

    Vidéo YouTube JIDA Paris

    Samedi 06 décembre, de 13h à 19h30, à l’occasion de l’édition 2008 de la Journée Internationale pour les Droits Animaux (JIDA), une dizaine de militants pour les droits des animaux franciliens ont rejoint International Campaigns Île de France rue Caumartin, Paris 9ème, dans le quartier des grands magasins, particulièrement fréquenté en cette période de fêtes de fin d’année.

    Volontairement calquée sur la journée de l’adoption de la
    Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont le 60ème anniversaire est célébré ce mercredi 10 décembre 2008, la JIDA est une campagne internationale pour les droits des animaux qui se déroule simultanément dans de nombreux pays et notamment en France depuis 2004 sous l’impulsion d’International Campaigns.

    L’objectif de la campagne JIDA est double : sensibiliser le grand public à l’étendue des souffrances dont sont victimes chaque année des dizaines de milliards d’animaux non humains à travers le monde pour la consommation humaine, mais aussi pour la vivisection, les loisirs (corrida, chasse, cirque), la mode (fourrure), etc. et faire attribuer à terme des droits fondamentaux à tous les êtres sensibles.

    Sur Paris, le temps était froid mais sec, ce qui a permis d’installer toute la logistique prévue pour sensibiliser le public :

    • Des tables d'information sur les principales industries qui exploitent les animaux, avec toute la gamme de tracts International Campaigns disponibles et téléchargeables ici, différents ouvrages, brochures et pétitions ainsi que les supports de la campagne JIDA ;

    • Des testeurs et échantillons de produits cosmétiques, de soin et d’entretien aucunement testés sur animaux ;

    • Des affiches exposées sur des grilles afin de faciliter leur visibilité ;

    • Des badges et des autocollants JIDA, ainsi que différents autocollants contre la vivisection et pour le véganisme ;

    • Un téléviseur portable ainsi qu’un vidéoprojecteur qui ont diffusé en boucle pendant plus de 6 heures un clip de dénonciation de la fourrure, saison oblige, ainsi qu’une nouvelle vidéo créée pour la JIDA 2008. Particulièrement dure mais malheureusement bien réelle, cette vidéo est une compilation de 3 minutes de scènes d’animaux exploités, torturés et assassinés dans les laboratoires et les abattoirs, ainsi que pour les industries de la fourrure, de la chasse, du cirque…

    • Une grande banderole « Journée Internationale pour les Droits des Animaux » ainsi que de nombreuses affiches JIDA étaient clairement exposées pour que le public comprennent la raison de ce stand.

    Organisé à l’occasion de la JIDA 2008, ce stand d’information a légitimement mis l’accent sur la signature de la pétition associée à la Déclaration Universelle des Droits des Animaux (UDAR) rédigée en 1998.

    En effet, seule cette dernière version a une approche véritablement abolitionniste.

    Aucune exception permettant à l’homme d’utiliser l’animal comme bon lui semble ne peut être tolérée.

    Toute forme d’exploitation, que ce soit pour les animaux humains ou pour les animaux non humains, doit être abolie.

    80 formulaires ont été remplis et signés et un exemplaire de la Déclaration UDAR a été remis à chacun des signataires.

    De très nombreuses signatures ont également été recueillies pour plusieurs autres pétitions :

    Le questionnaire IC sur l’expérimentation animale a également été rempli par quelques passants.

    Une dégustation de pâté végétal remplaçant l'ignoble foie gras et de fromage végétal a été proposée, de même qu’une distribution gratuite de boissons chaudes (chocolat et café) à base de lait de soja, particulièrement appréciée par les enfants, afin de faire découvrir aux passants l’alimentation vegan qui ne cautionne aucunement l’exploitation et la souffrance des animaux.

    Ne consommer aucun produit d’origine animale est en effet le meilleur moyen pour s’opposer concrètement et efficacement à l’exploitation des animaux dits « de consommation ».

    De nombreuses personnes ont été réceptives au message diffusé par les militants.

    De jeunes enfants ont également signé les pétitions, avec l’appui de leurs parents.

    Certaines personnes qui se sont arrêtées au stand étaient déjà végétariennes, y compris des enfants.

    Des jeunes filles portant des gilets en fourrure ont pris conscience des conséquences tragiques de leur achat, de la souffrance qu’ont enduré des lapins, renards, visons et parfois même des chats et chiens, pour créer ces vêtements, symbole d’une mode cruelle, archaïque et pourtant en recrudescence depuis quelques années.

    Une femme a déclaré regretter avoir acheté un chapeau contenant 20% d'angora.

    Une autre dame ayant beaucoup de difficulté avec son entourage et ses voisins concernant son végétarisme. Elle se dit cataloguée et considérée comme une extrémiste.

    Les images diffusées par le vidéoprojecteur ont été pour certains un véritable électrochoc et ont suscité chez eux le besoin de diffuser largement les tracts qui étaient mis à leur disposition.

    Ainsi, une jeune femme qui s'était arrêtée au stand et qui a fondu en larmes après avoir vu la vidéo projetée sur le vidéoprojecteur est partie puis revenue pour aider à distribuer des tracts en disant qu'elle ne voulait pas rester sans rien faire face à de telles horreurs.

    Plusieurs personnes ayant vu l’annonce de l’action d’IC IDF dans la presse et sur le site JIDA sont passées s’informer ou prendre contact et faire connaissance.

    Certaines se sont engagées à nous rejoindre pour nos prochaines actions.

    Nous leur avons signalé que pour intégrer International Campaigns, il leur fallait être au minimum végétariennes et pour les droits des animaux, ce qui était le cas de plusieurs d’entre elles.

    De nombreux passants ont également encouragé les militants à poursuivre leur actions de sensibilisation, ô combien indispensables vu les réactions du grand public en général.

    International Campaigns IDF sera à nouveau rue Caumartin, à l’occasion de son prochain stand d’information samedi 10 janvier 2009, de 14h à 18h.

    Pour nous rejoindre sur Paris ou l'Île de France : peatcook[at]yahoo.fr et droitsdesanimaux[at]international-campaigns.org

    Avec International Campaigns, engagez-vous dans la Communic’Action pour les Droits des Animaux.

    http://journee-internationale-droits-animaux.org/rapports/jida_2008/paris_-_samedi_06_decembre.html

  • "L'objet du scandale", France 2 : Faut-il reconnaître des droits aux animaux ?

    http://photos2.meetupstatic.com/photos/event/3/9/c/9/highres_1994793.jpeg

    Faut-il reconnaître des droits aux animaux ?

    Critique de l'émission par International Campaigns

    C'est l'une des questions, d’actualité en cette veille de JIDA et cruciale - pour les animaux - au long cours, qui était affichée en incrustation sur les écrans des téléviseurs lors du magazine de société "L'objet du scandale" diffusée dimanche 30 novembre 2008 sur France 2 de 16h15 à 17h20. Vidéo de l'émission consultable ici.

    Présentée par Guillaume Durand (qui finira par demander « Va-t-on tous devenir végétariens ? »), cette émission a donné lieu à un débat, sur un ton trop léger, sur le foie gras et plus largement sur la question du rapport entre les hommes et les animaux, notamment ceux élevés et tués pour finir dans une assiette.

    Étaient notamment invités sur le plateau deux pitoyables producteurs artisanaux de foie gras - « opposés » au gavage en batterie… - et l’actrice Véronique Genest avec des arguments primaires et traditionnels qui dénoncent un comportement hypocrite envers la plupart des animaux.

    Et aussi des opposants au gavage et au foie gras, tous non végétariens - à l’exception notoire de Sébastien Arsac, vegan, de l’association Stop Gavage et qui n’a pas eu beaucoup voix au chapitre – en l’occurrence l’incontournable Allain Bougrain Dubourg, auteur de Sales bêtes ; respectons-les (mais pas pour la table surtout s’ils sont bien traités) et qui revendique publiquement son non-végétarisme, Marie-Claude Bomsel, vétérinaire de son état et qui culpabilise si elle vient à manger de la viande qu’elle soupçonne de provenir d’un animal qui a été maltraité et qui invite le téléspectateur à manger des animaux « mieux traités », mais en moindre quantité (...).

    Anthony Delon, qui, après avoir visionné une vidéo sur la production du foie gras, a renoncé à ce mets indélicat il y a 10 ans, était également présent.

    Invités de force sur le plateau – et la vétérinaire s’en est tout de même offusquée - différents animaux « de ferme », ainsi qu’un « plateau de Noël » composés d’huîtres – vivantes et que Jérôme Bonaldi, vulgarisateur scientifique, menaçait de faire souffrir avec du jus de citron pour bien montrer qu’elles étaient encore vivaces -, ainsi que des escargots et deux homards, dont un vivant que ce même Bonaldi menaçait de couper en deux avec un tranchoir.

    A noter aussi qu’un simulacre de gavage d’un canard a également été réalisé et notamment la simulation de l’ingestion par un humain de 5 kilos de spaghettis.

    A également été évoqué le rapport entre l’homme et l’animal ainsi que la schizophrénie savamment entretenue chez l’humain pour continuer à le différencier de l’animal, ne serait-ce qu’au niveau de la souffrance (NDLR : tout ceci afin de continuer à faire tourner une économie basée sur l’exploitation planétaire des animaux et de dégager les profits qu’elle génère).

    Sinon, de nombreux échanges entre pro et anti-foie gras à propos de cet aliment-souffrance, mais aussi sur la condition et le statut des animaux et qui témoignent aussi du chemin qu’il reste à parcourir pour que le sort et le statut des animaux évoluent positivement au sein de la société des hommes.

    On notera plus particulièrement la dénonciation par Bougrain Dubourg de la farce du Grenelle de l’animal et de Michel Barnier (responsable de la mascarade "Les rencontres Animal et Société" de l'été 2008)  qui a fait la carpette devant la FNSEA, syndicat d’exploiteurs d’animaux pour la consommation humaine qui refuse notamment l’intégration du terme « animal » (dixit A. Bougrain Dubourg) au code civil français, code qui reconnaît toujours actuellement l’homme d’un côté et ses biens meubles et immeubles, biens dont l’animal fait toujours partie même s’il a le statut d’être sensible.

    Moralité : en espérant que certaines séquences, photos et réactions et commentaires auront contribué à ouvrir les yeux de certains téléspectateurs et à les faire se désengager de l’exploitation des animaux et de la souffrance animale, son systématique corollaire, un seul mot d'ordre : tous dans la rue le week-end du 10 décembre avec du faux foie gras sous la forme de pâté végétal et autres produits vegan en dégustation gratuite pour le public pour promouvoir les droits fondamentaux des animaux à ne pas servir de nourriture pour les humains et à ne pas servir d'une manière générale les intérêts des humains (recherche et tests, aliments et loisirs en tout genre).

    Pour connaître les actions prévues, c’est ici. Pour s’impliquer, c’est là : info[at]journee-internationale-droits-animaux.org

    http://journee-internationale-droits-animaux.org/news/newsflash/faut-il_reconnaitre_des_droits_aux_animaux_.html

  • Foie gras : bon appétit !

    http://www.fmed.ulaval.ca/med-18654/prive/Cours%2011/Images/Foie%20N_steatose.jpg

    Une coutume barbare

    Le foie gras est l'organe malade d'une oie ou d'un canard gavé de force plusieurs fois par jour au moyen d'un tube de métal de 20 à 30 centimètres enfoncé dans la gorge jusqu'à l'estomac.

    Pour contraindre son corps à produire du foie gras, l'oiseau doit ingérer en quelques secondes une quantité de maïs telle que son foie finit par atteindre presque dix fois sa taille normale, et développe une maladie, la stéatose hépatique.

    Scène de gavage

    En se débattant lorsque le tube s'enfonce dans sa gorge, ou par la simple contraction de son oesophage provoquée par le besoin de vomir, il risque l'étouffement et des perforations mortelles au cou.

    L'enfoncement du tube provoque des lésions du cou où se développent des inflammations douloureuses et des germes.

    La suralimentation forcée et déséquilibrée provoque fréquemment des maladies du système digestif, potentiellement mortelles.

    Suite au choc du gavage, il est pris de diarrhées et de halètements. En outre, les dimensions de son foie hypertrophié rendent sa respiration difficile, et ses déplacements pénibles.

    Si ce traitement était poursuivi, il provoquerait la mort des animaux gavés. L'abattage intervient à temps pour masquer les conséquences du gavage.

    Les plus faibles d'entre eux sont tout de même moribonds lorsqu'ils parviennent à la salle d'abattage, et beaucoup ne résistent pas jusque-là : le taux de mortalité des canards est dix à vingt fois plus grand pendant la période de gavage.

    Un concentré de souffrances

    Cette violence, inhérente à la production de foie gras, justifie à elle seule son abolition. Mais pour la plupart de ces animaux le calvaire ne s'arrête pas à la brutalité du gavage.

    Beaucoup sont amputés d'une partie de leur bec, sans anesthésie, à l'aide d'une pince ou d'une simple paire de ciseaux.

    Dans la nature, les canards passent une grande partie de leur vie sur l'eau.

    Dans ces élevages, beaucoup sont enfermés dans des hangars, puis dans des cages où leurs pattes se blessent sur le sol en grillage.

    Des cages si petites qu'ils ne peuvent même pas se retourner, encore moins se mettre debout ou battre des ailes.

    Parmi ceux qui tiennent jusqu'au jour d'abattage, beaucoup ont les os brisés lorsqu'ils sont transportés, manipulés et enfin accrochés la tête en bas pour être électrocutés puis égorgés.

    Les canes, parce qu'elles produisent un foie plus veineux que les mâles, sont le plus souvent broyées vivantes ou gazées peu après leur naissance.

    Le plaisir des uns payé par la souffrance des autres

    Comment le simple plaisir que nous avons à manger son foie peut-il justifier de faire subir une vie si misérable à un être sensible qui, comme nous, ressent la douleur et la détresse ?

    Qu'il soit d'une autre espèce que nous justifie-il de rester sourd à sa souffrance, et muet face à l'immoralité de cet esclavage ?

    Il existe des lois et règlements qui protègent les animaux contre de tels sévices et mauvais traitements.

    Ces textes sont délibérément ignorés pour les plus de 30 millions d'entre eux qui, pour la plupart en France, sont utilisés chaque année pour le foie gras.

    On nous dit que les « souffrances nécessaires » sont acceptables.

    Mais la consommation de ce produit ne présente aucun caractère de nécessité.

    Personne, pas même ceux qui profitent de ce commerce, n'ose le prétendre.

    Alors que le prix au kilo est toujours plus bas pour le consommateur, le foie gras est un produit très cher payé par les animaux dont le corps, utilisé comme une machine à produire, est volontairement rendu malade.

    Le foie gras est aussi un produit de plus en plus coûteux pour la France, dont il donne l'image d'un peuple rétrograde au moment où bien d'autres pays en interdisent la production.

    Comment peut-on encore faire passer pour une tradition de savoir-vivre une coutume barbare qui consiste à enfoncer dans la gorge d'un animal encagé l'embout d'un entonnoir ou d'une pompe pneumatique ?

    L'interdiction du foie gras : vers une éthique de l'alimentation

    Constatant que la production du foie gras nécessite de mépriser les intérêts de l'animal qu'on utilise pour le produire :

    • Nous demandons à ceux qui gavent les oies et canards de cesser de pratiquer ces actes de maltraitance. Qu'ils n'aient aucune intention cruelle envers les animaux gavés ne diminue en rien la souffrance qu'ils provoquent.

    • Nous demandons à ceux qui tirent profit du foie gras, sans aucune considération éthique, de mettre fin à leur participation à ce commerce malsain.

    • Nous demandons aux autorités scientifiques et vétérinaires sincèrement préoccupées du bien-être des animaux, d'avoir le courage, malgré les pressions politiques et économiques, de dénoncer les méthodes de production du foie gras pour ce qu'elles sont.

    • Nous demandons à la justice de rappeler que les lois et règlements imposent une limite à la souffrance que l'on peut infliger à un être sensible, et que la production de foie gras est par conséquent illégale.

    • Nous demandons à nos représentants de légiférer pour interdire définitivement cette pratique.

    En tant que consommateurs déterminés à mettre de l'éthique dans notre assiette, et constatant que ces souffrances n'existent que pour procurer du plaisir à notre palais, nous refusons d'acheter et de consommer ces foies malades d'animaux torturés.

    Signez le manifeste pour soutenir cette campagne

    http://www.stopgavage.com/manifeste.php

  • "La cuisine végane, vous connaissez ?" (Ouest-France)

    http://www.virginmedia.com/microsites/movies/slideshow/animal-movie-stars/img_13.jpg

    Des artistes, comme Clint Eastwood ou Pamela Anderson, ne cachent pas leur goût pour la cuisine végane.

    À ne pas confondre avec les végétariens qui, eux, n'excluent pas toute protéine animale, les adeptes du véganisme refusent tout aliment d'origine animale.

    Ils ne sont pas encore nombreux, mais se font de plus en plus entendre.

    « J'ai rejeté la viande depuis très tôt dans mon enfance et le temps viendra où les hommes, comme moi, regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent maintenant celui de leurs semblables. »

    Les défenseurs de la cuisine végane (ou végétalienne) n'hésitent pas à citer Léonard de Vinci pour donner le ton à leur combat militant.

    La cuisine végane ?

    Celle qui n'utilise pas de produits, tels que la viande, le poisson, le miel, le lait, les oeufs...

    Le végétalisme est, en effet, à la fois un régime, une philosophie et un mode de vie.

    Il vise à exclure, dans la mesure du possible, l'usage d'animaux aussi bien dans la nourriture que pour la fabrication de vêtements, de chaussures...

    Ultraminoritaires, ses adeptes seraient quand même un peu plus de 3,5 millions aux États-Unis où est né le mouvement en 1944. Un mouvement contesté (1).

    En Grande-Bretagne où ils seraient 250 000, les végétaliens rappellent qu'il y a un siècle « 80 % de nos apports en protéines provenaient de végétaux (légumes, céréales...). Aujourd'hui, 80 % sont d'origine animale ».

    Valérie Goovaerts, une Nantaise, aujourd'hui à Paris, écologiste convaincue, milite pour la nourriture végane.

    « Est-il nécessaire de donner 70 % des céréales, 80 % du soja et 50 % du maïs récoltés, aux animaux d'élevage à l'heure où chaque soir des millions de personnes se couchent la faim au ventre ? Est-il indispensable de tuer 55 milliards de bêtes chaque année quand nous pouvons trouver les mêmes protéines dans les végétaux ? », s'interroge-t-elle.

    Des gastronomes

    Des arguments largement repris en Californie, l'état le plus « branché » des États-Unis.

    La cuisine végane devient même un « must », une mode encouragée par de nombreux artistes.

    À Los Angeles ou San Francisco, des chefs de restaurant connus tirent parti au maximum des produits frais et locaux pour créer des plats composés d'ingrédients végétaux.

    Et affichent une carte sans viande rouge ni aliments frits.

    À San Francisco, le chef Éric Tucker assure que, « depuis longtemps, ses clients ne sont pas d'anciens hippies, mangeurs de petites graines, de riz complet et de légumes bouillis. Mais des gastronomes ».

    Et en France, direz-vous ?

    « Ici, il est très difficile de ne pas utiliser des oeufs et du beurre », reconnaît un chef de l'Ouest.

    Et pourtant, croyez-moi, une tomate pelée avec couscous et pousses de chanvre, suivie d'une purée de pulpes de fleurs avec une farce de pommes de terre, et des poivrons farcis au riz : c'est très bon !

    Yvon Lechevestrier

    (1) Il suffit de surfer sur Internet pour lire les nombreux blogs de ses défenseurs, mais aussi de ses détracteurs.

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-cuisine-vegane-vous-connaissez-_3639-753223_actu.Htm

  • Cinq sociétés du secteur agroalimentaire viande mises en examen

    http://i210.photobucket.com/albums/bb80/lauracherry_photo/Abattoir20de20Meinier202.jpg

    Le Progrès, 21 novembre

    Cinq sociétés du secteur agroalimentaire, dont les groupes Charal et Soviba, ont été mises en examen pour "tromperie aggravée" dans le cadre d'une enquête sur des stocks de viandes avariées en boîte découvertes à la société Covi à Cholet (Maine-et-Loire) .

    Parmi les autres mis en examen figurent les sociétés Covi, Arcadie et Desial.

    L'affaire avait débuté fin novembre 2006 dans l'usine de Covi à Cholet.

  • Florence Burgat : "La barbarie invisible envers les animaux"

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    Le 21 mai 2008, des hommes armés et cagoulés issus d’une troupe d’élite de la police autrichienne, investissaient brutalement des bureaux d’associations et des domiciles privés de défenseurs des droits des animaux, saisissant le matériel (ordinateurs, documents, brochures) et arrêtant dix militants.

    Neuf d’entre eux, parmi lesquels des dirigeants de plusieurs associations, ont été maintenus en détention préventive et viennent d'être relâchés le 2 septembre.

    Que leur est-il reproché ?

    Les prévenus ne se sont pas vus imputer des délits commis individuellement ; ils sont accusés d’appartenir à une « organisation criminelle » nommée Front de libération animale (ALF).

    Le dossier constitué par l’accusation comprend la liste des délits attribués à l’ALF sur le territoire autrichien au cours des dernières années, sans qu’aucun élément ne vienne étayer l’implication des prévenus dans ces délits.

    Quels sont ces délits ?

    Il s’agit de sept attaques à la bombe puante, sept bris de vitrines, trois cas de graffitis, deux détériorations de biens (un mirador d’affût et une volière à faisans vide), deux sauvetages d’animaux (cochons et faisans) sans dégâts matériels et une lettre de menace.

    Etant donné le caractère mineur de ces délits, quand bien même des preuves auraient été réunies pour les imputer aux prévenus, il est difficile de comprendre pourquoi on ne les a pas laissés en liberté jusqu’à leur jugement.

    Cet état de fait s’explique par le recours à une loi extraordinaire : l’article 278a du code pénal autrichien.

    Cet article (prévu pour lutter contre le terrorisme, la mafia, le trafic d’êtres humains) permet de prolonger la détention préventive jusqu’à deux ans et de limiter l’accès des prévenus et des avocats au dossier les concernant.

    Signalons parmi les réactions exprimées face à cette affaire, dès le mois de juin, l’inquiétude d’Amnesty International Autriche face à l’utilisation abusive de l’article 278a, et les réserves ou la désapprobation de parlementaires sociaux démocrates et verts autrichiens.

    Si un recours en appel a donc tout récemment abouti à la libération des militants emprisonnés, l’accusation portée contre eux de former une « organisation criminelle » n’a pas été levée.

    Comment expliquer un coup de filet si brutal contre un milieu qu’on se contentait autrefois de marginaliser par le mépris, en le ridiculisant et le caricaturant à l’envi ?

    C’est que depuis une quinzaine d’années, le mouvement de la défense animale s’est structuré et professionnalisé, internationalisé aussi, s’emparant de la question de l’exploitation des animaux (boucherie, chasse, pêche, expérimentation, corrida, cirques et zoos, fourrure) pour en mettre la réalité au grand jour, réfléchir aux fondements théoriques de cette exploitation et en interroger la légitimité.

    Cette réalité révèle que nous sommes assis sur une couche de barbarie invisible, rationalisée, propre, dont ne nous sont livrés que les produits finis — fétichisme somme toute véniel de nantis, rien de plus, rien de grave.

    Ne sommes-nous pas forts d’un humanisme bien pensant qui nous prémunit du pire ?

    Notre tranquillité de consommateur, notre sentiment de ne participer à rien d’indigne pouvaient cependant s’en trouver ébranlés.

    L’élevage et l’abattage industriels, en particulier, étaient montrés, certaines productions, comme le foie gras, décrites dans la factualité de leur processus.

    Il y a, certes, un grand pas à franchir entre la mauvaise conscience naissante et le passage à l’acte de s’abstenir d’acheter désormais tel ou tel produit.

    De là à porter atteinte aux filières industrielles de la viande, la route semblait interminable.

    Pourtant, le mouvement autrichien a atteint le seuil où il nuit sensiblement aux intérêts liés aux productions animales : la moitié des exploitations de poules pondeuses ont fermé à la suite de l’interdiction des cages.

    Parmi les mesures les plus spectaculaires récemment obtenues dans ce pays, citons en 2005 : l’interdiction des spectacles de cirques avec des animaux sauvages (et interdiction de la simple détention de tels animaux par les cirques, même s’ils ne sont pas utilisés dans les représentations), l’interdiction des élevages d’animaux pour leur fourrure, l’interdiction des élevages en batterie de poules pondeuses.

    En 2006, l’interdiction de l’expérimentation sur les grands singes et en 2008, l’interdiction de l’élevage de lapins en cages.

    Avant même l’entrée en vigueur de cette dernière mesure (2012), les associations ont obtenu de grandes chaînes de distribution (Merkur, Adeg, Spar) qu’elles cessent de commercialiser des lapins élevés en batterie.

    À la revendication d’une protection des animaux au cours des utilisations dont ils sont l’objet (méthode d’abattage plus indolore, interdiction des pièges à mâchoires, agrandissement des cages…) afin de leur éviter les « souffrances inutiles » et sans que soit remis en cause de principe de leur utilisation, fit suite une réflexion morale et politique sur les « droits des animaux », ruinant ainsi leur statut de moyens au service des fins de l’homme.

    Cette affaire est préoccupante à bien des égards : des militants n’ayant en rien porté atteinte à des personnes et menant campagne pour défendre des intérêts qui ne sont pas les leurs sont jetés en prison ; c’est la liberté de pensée et d’expression qui se trouve menacée.

    L’immense masse muette des animaux qui sont enfermés, engraissés, gavés, mutilés, « vivisectionnés », piégés, égorgés voit ses avocats privés de parole et de liberté.

    Qui a intérêt à criminaliser la protection animale ?

    Florence Burgat, philosophe, directeur de recherche à l'INRA.

    Dernier ouvrage paru : Liberté et inquiétude de la vie animale, Paris, Kimé, 2006

    http://philosophie.blogs.liberation.fr/noudelmann/2008/09/la-barbarie-inv.html

  • Livre : "La Fin de l'exception humaine", Jean-Marie Schaeffer (Gallimard)

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    Jean-Marie Schaeffer La Fin de l'exception humaine
    Gallimard - NRF Essais 2007 / 21.50 € - 140.83 ffr.446 pages
    ISBN : 978-2-07-074999-7
    FORMAT : 14,0cm x 20,5cm

    L'auteur du compte rendu : Scénariste, cinéaste, Yannick Rolandeau est l’auteur de Le Cinéma de Woody Allen (Aléas) et collabore à la revue littéraire L'Atelier du roman (Flammarion-Boréal) où écrivent, entre autres, des personnalités comme Milan Kundera, Benoît Duteurtre et Arrabal.

    Le livre de Jean-Marie Schaeffer, chercheur au CNRS, enseignant à l'EHESS, se veut ambitieux.

    Ses travaux s’inspirent des outils de l’analyse structurale, des sciences cognitives et de la philosophie analytique.

    Il s'en prend à ce qu'il appelle la Thèse de l'exception humaine.

    Que dit-elle ?

    Elle affirme que l'homme fait exception parmi les êtres de la terre.

    Cette exception serait due au fait que, dans son essence, l'homme possède une dimension ontologique qui transcende la réalité des autres formes de vie et sa propre « naturalité ».

    La thèse revêt trois formes majeures.

    Premièrement, elle refuse de rendre l'identité de l'homme à la vie biologique.

    L'homme serait un sujet autonome et fondateur de son propre être (philosophies du XXe siècle comme la phénoménologie, le néo-kantisme, l'existentialisme).

    La seconde situe le lieu de la transcendance dans le social : l'homme est « non naturel », ou « anti-naturel ».

    La troisième soutient que c'est la culture qui constitue l'identité de l'être humain, et que la transcendance culturelle s'oppose à la fois à la nature et au social.

    La thèse joue donc de l'opposition entre « nature » et « culture » et postule une rupture ontique à l'intérieur de l'ordre du vivant.

    Selon elle, le monde des êtres vivants est constitué de deux classes disjointes, les formes de vie animales d'un côté, l'homme de l'autre.

    Cette rupture ontique n'oppose pas seulement deux domaines du vivant, celui de l'humain et celui de l'animalité, mais redouble cette dualité à l'intérieur de la conception de l'homme lui-même : corps/âme, rationalité/affectivité, nécessité/liberté, nature/culture, instinct/moralité, etc.

    La thèse implique une interprétation particulière du dualisme ontologique, c'est-à-dire de la croyance en l'existence de deux plans de l'être, un plan matériel et un plan dit spirituel.

    Elle implique aussi une conception gnoséocentrique de l'être humain, en affirmant que ce qu'il y a d'exclusivement humain dans l'homme, c'est la connaissance (connaissance épistémique ou connaissance éthique).

    Jean-Marie Schaeffer s'en prend à Descartes, à son opposition âme/corps : si l'homme seul est « esprit », c'est parce qu'il se définit comme être pensant.

    La pensée cartésienne accorde le privilège à la conscience autoréflexive sur toute autre modalité cognitive : le postulat de la rupture ontique adossé à une définition gnoséocentrique de l'homme va servir à légitimer le dualisme ontologique.

    Descartes n'est pas seulement mis en cause mais aussi Husserl même si la philosophe a critiqué le gnoséocentrisme scientiste du XIXe siècle.

    Si Descartes admettait l'unité de statut ontique, du corps humain et des animaux, il affirmait que l'essence de l'être humain ne résidait pas dans sa corporéité, mais dans sa pensée, et que les animaux n'étaient que pure corporéité.

    Cette rupture était fondée sur l'établissement d'une dichotomie ontologique donnée en amont de toute incarnation ontique c'est-à-dire que Descartes avait posé la détermination ontologique du cogito comme pure nécessité de pensée en amont de toute détermination ontique non seulement de la corporéité mais aussi de l'âme.

    Pour l'auteur, l’espèce humaine s’intègre dans la continuité du vivant et une approche externaliste de l’homme est fondatrice.

    Jean-Marie Schaeffer bat en brèche l’explication monocausale de la nature humaine.

    Pour lui, l'unique description sérieuse concernant la provenance et la nature de l'être humain est celle de la biologie de l'évolution.

    Celle-ci implique une naturalisation de l'identité humaine : l'homme n'apparaît pas simplement comme un être qui a un aspect biologique, elle implique une historisation de l'identité humaine.

    Elle rapatrie l'être humain dans l'histoire de la vie sur terre.

    La notion d'espèce humaine n'y fonctionne pas comme un type qui déterminerait l'évolution, mais comme la résultante de l'histoire reproductive des individus.

    Nous voilà dans une conception non finaliste : l'évolution n'est pas guidée par une téléologie transcendante ou immanente, mais s'explique en termes de causalité « ordinaire » et de téléonomie (de systèmes auto-organisationnels).

    L'essai est technique et érudit.

    Il nécessite du temps pour saisir l’argumentation et les concepts (philosophiques et biologiques).

    C'est un livre sérieux et exigeant, ardu dans sa démonstration mais tentant d'argumenter le plus rigoureusement possible.

    [...]

    Yannick Rolandeau

    http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=76&srid=0&ida=9294