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Libération animale - Page 29

  • Permanente Shoah

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    "Personne ne peut plus nier sérieusement et longtemps que les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l’échelle mondiale l’oubli ou la méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires génocides […].

    De la figure du génocide il ne faudrait ni abuser ni s’acquitter trop vite.

    Car elle se complique ici : l’anéantissement des espèces, certes, serait à l’œuvre, mais il passerait par l’organisation et l’exploitation d’une survie artificielle, infernale, virtuellement interminable, dans des conditions […] monstrueuses, hors de toutes les normes supposées de la vie propre aux animaux ainsi exterminés dans leur survivance ou dans leur surpeuplement même.

    Comme si, par exemple, au lieu de jeter un peuple dans des fours crématoires et dans des chambres à gaz, des médecins ou des généticiens (par exemple nazis) avaient décidé d’organiser par insémination artificielle la surproduction et la surgénération de Juifs, de Tziganes et d’homosexuels qui, toujours plus nombreux et plus nourris, auraient été destinés, en un nombre toujours croissant, au même enfer, celui de l’expérimentation génétique imposée, de l’extermination par le gaz ou par le feu."

    Jacques Derrida, L’animal que donc je suis, Paris, Galilée, 2006, p. 46.

  • "Charles Danten, un nazi* ?" (Marjolaine Jolicoeur)

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    * Précision : ce titre, en forme d’interrogation, n’implique nullement que M. Danten est de près ou de loin un nazi.

    Seulement là pour rappeler que personne n’aime voir son nom associé au nazisme.

    Pas plus M. Danten j’en suis certaine que les défenseurs des animaux ou les végétariens attaqués dans ses écrits, qui font un amalgame douteux entre le nazisme, la compassion envers les animaux et le végétarisme.
    ————————————————————————————
    Charles Danten, l’ex-vétérinaire en colère, dans une démarche assez méprisante, fait un amalgame douteux entre le nazisme, la supposée « zoophilie des nazis », la compassion humaine envers les animaux et les végétarien(nes) vus comme des « nazis hypocrites ».

    (L’homme meilleur : http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1042)

    Il est remarquable de noter que M. Danten utilise fréquemment des citations sur le nazisme dans ses textes contre la zoothérapie, la protection animale ou le Berger Blanc, par exemple :

    (http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1063)

    (http://www.lapresse.ca/opinions/201106/09/01-4407758-derriere-le-drame-du-berger-blanc.php)

    REDUCTIO AD HITLERIUM

    Pour dénigrer l’éthique du végétarisme et le mouvement pour la libération animale, il faut être de bien mauvaise foi ou complètement ignorant- comme Charles Danten –  pour évoquer la monstruosité nazie ou Hitler, l’incarnation du mal absolu pour plusieurs.

    Cette tactique polémique, la reductio ad hitlerum, vise à disqualifier quelqu’un ou un groupe de personnes en les comparant à Hitler : Hitler était végétarien (ce qui est totalement  faux) et aimait les animaux… alors tous les végétarien(nes)  qui aiment les animaux sont des nazis ?

    Quand on est à court d’arguments, Hitler n’est jamais bien loin.

    On peut se questionner sur les motivations derrière ce parallèle entre Hitler et la vie pacifique de millions de végétarien(nes) et de militant(es) pour les animaux.

    Charles Danten pense-t-il vraiment qu’il fait avancer le mouvement pour la libération animale, que ses délires injurieux vont mettre fin à l’exploitation et aux massacres d’animaux ?

    Se croit-il un « homme meilleur » que les autres ?

    Les fondements de la pensée nazie prennent racine dans des thèmes racistes et haineux.

    Aucune espèce de compassion chez les nazis, aucune empathie pour la souffrance de l’autre, qu’il soit humain ou animal.

    La conviction nazie reposait essentiellement sur une chose: le plus fort à le droit de soumettre le plus faible, de toutes les manières possibles, dans la violence s’il le faut, dans la cruauté aussi.

    « Qui ne possède pas la force perd le droit de vivre », disait Hitler.

    HIMMLER LE FAUX BOUDHISTE

    C’est en passant par l’élevage industriel des poulets que Himmler, le chef des SS et des camps d’extermination nazis, accru son obsession pour garder, sur le plan racial, la « pureté » des allemands.

    Selon Fritz Redlich cité dans l’ouvrage Eternel Trablinka de Charles Patterson :

    « Son intérêt pour la reproduction et l’abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains ».

    Et le meurtre des êtres humains, comme celui des poulets, n’est absolument pas compatible avec le soi-disant bouddhisme de Himmler.

    Tout dans la morale bouddhiste – et chrétienne – s’articule autour de la non-violence, du pacifisme et de la bienveillance à l’égard des êtres vivants.

    Himmler n’était pas plus bouddhiste que George W. Bush est un disciple de Jésus.

    Comme d’autres nazis, Himmler a perverti certains concepts bouddhistes mais aussi hindouistes.

    Selon plusieurs témoignages Himmler avait toujours sur lui une copie de la Bhagavad-Gita.

    Dans ce texte millénaire de l’Inde ancienne, Krishna dialogue avec son disciple Arjuna sur un champ de bataille, lui ordonnant de passer à l’action et d’accomplir son devoir avec détachement.Himmler interpréta à sa façon la Gita, s’en servant pour justifier la supériorité de la race allemande et aryenne sur les « sous-hommes dégénérés », qu’ils soient Juifs, Noirs, homosexuels, handicapés ou malades mentaux.

    La Gita était aussi le livre préféré de Gandhi.

    Au contraire d’Himmler, Gandhi puisa dans la Gita ses visions de non-violence et de paix autant envers les humains que les animaux.

    Pour ce digne représentant du végétarisme éthique et de l’ahimsa, cette histoire sacrée de l’hindouisme doit être prise dans un sens mythologique où l’âme se débat dans l’illusion du monde matériel, à la recherche de sa délivrance.

    Dans la Gita, « l’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un oeil égal, le brahmane noble et érudit, la vache, l’éléphant ou encore le chien et le mangeur de chien. »

    Le yogi doit être « sans haine pour aucun être », il se libère et libère les autres grâce à l’amour.

    On est loin de l’idéologie nazie, n’en déplaise à M. Danten qui manifestement ne connait pas grand chose au bouddhisme ou à l’hindouisme.

    HITLER N’A JAMAIS ÉTÉ VÉGÉTARIEN

    Hitler n’était pas, de près ou de loin, un adepte du végétarisme.

    Tout comme Himmler, il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait et croyait à ses propres mensonges.

    Pendant toute sa vie, Hitler a mangé de la saucisse et du jambon.

    Même en étant publiquement contre la chasse, en privé il consommait du gibier.

    Hitler se servait du végétarisme pour se gagner un capital de sympathie auprès du peuple allemand, les groupes écologistes étant très puissants et l’alimentation sans viande à la mode.

    A Berlin, en 1900, on retrouvait plus de vingt restaurants végétariens.

    Quelques colonies végétariennes aussi, comme celle nommée Eden qui vendait divers produits alimentaires végés, dont un succédané de beurre, une sorte de margarine.

    Agriculture biologique, consommation de fèves de soya, de pains de blé entier, jeûnes, cures au soleil ,thérapies holistiques, homéopathie, massages et végétarisme s’intégraient dans le mouvement Lebensreform ou « réforme de vie », une expression apparue dès 1896 et dont une des figures dominantes  était l’allemand Arnold Ehret (1866-1922).

    Ses livres sont toujours en réédition et extrêmement populaires, encore de nos jours, dans les milieux naturistes ou hygiénistes.

    Pour Ehret, les viandes demeurent toujours en état de décomposition et « elles se putréfient dans le colon et conduisent au cancer » ; la seule alimentation valable se compose de fruits et de légumes crus, elle est végétalienne, sans viande, lait ou oeuf.

    Hitler considérait le mouvement crudivore comme « une révolution », affirmant même « que l’une des causes du cancer réside dans la nocivité des aliments cuits. »

    Malgré ses beaux discours et sa peur de mourir du cancer comme sa mère, Hitler n’a jamais cesser de se gaver de gâteaux, de sucreries, de café, de viande diverses, de lait, d’oeufs et d’aliments cuits. (http://liberationanimale.wordpress.com/2011/02/16/hitler-un-vegetarien/

    Hitler, un végétarien aimant les animaux ?

    Ce canular inventé de toutes pièces par son fidèle ministre de la propagande Joseph Goebbels se perpétue encore de nos jours.

    Hitler ne supportait que les chiens-loups – les bergers allemands – et plusieurs témoins rapportent qu’il battait à coup de fouet les chiens récalcitrants.

    A l’image de ses idées sur les humains, Hitler ne reconnaissait pas une égalité entre les animaux.

    Il refusait de se laisser photographier en compagnie des bichons d’Eva Braun, tout juste bons pour une femme.

    Les films de propagande nazie n’encensaient que les animaux pur-sang tout en se moquant de l’affection que les femmes seules ont pour leurs animaux.

    Le film Was du ererbt ce dont vous avez hérité ») accusait les femmes propriétaires de chiens de dévoyer leur affection et leur instinct maternel.

    « Un amour exagéré pour un animal est dégénéré. Il n’élève pas l’animal mais dégrade l’être humain. »

    On croirait lire M. Danten…

    Hitler n’aimait guère les animaux puisqu’il traitait ses ennemis de « cochons », de « sales chiens », le peuple allemand de « stupide troupeau de moutons » et les Juifs de « vermine et de rats ».

    Cette pratique d’insulter des humains par des noms d’animaux n’appartient pas qu’aux nazis.

    Elle a souvent été un prélude à la persécution ou l’exploitation de peuples jugés comme inférieurs.

    Le monde animal a toujours été une abondante source de métaphores pour la désensibilisation devant la souffrance d’autrui :

    « Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. » (Charles Patterson à propos de Theodor Adorno).

    LES NAZIS ET LA VIVISECTION

    Hitler n’a jamais eu aucune implication personnelle en faveur de l’animal, d’un point de vue individuel ou juridique.

    Elisabeth Hardouin-Fugier a enquêté aux sources des documents législatifs du IIIe Reich concernant la protection animale et sur ces soi-disant lois  « les plus progressistes jamais écrites et qui feraient rêver n’importe quel défenseur des animaux », comme l’affirme à tort M. Danten.

    L’historienne dément ces affirmations mensongères et s’interroge « sur les motifs qui incitent à diaboliser la démarche protectrice de l’animal, par contamination avec un personnage hors norme, Hitler » et s’insurge à juste titre contre ces manoeuvres pour dénigrer le milieu de la défense animale.(http:|bibliodroitsanimaux.site.voila.fr/hardouinfugierloinazie.htm)

    Les premières mesures pour la protection animale ne viennent pas de l’Allemagne nazie mais du Royaume Uni où de telles réglementations datent de 1822.

    Le Martin’s Act punissait par une amende ou l’emprisonnement quiconque battait, abusait ou maltraitait chevaux, juments, ânes ou animaux dits domestiques.

    D’autres législations européennes suivirent.

    Afin « de réduire la souffrance animale et faire la promotion de valeurs humanitaires à l’égard des êtres animés », c’est à Londres, en 1824, que la Society for the Prevention of Cruelty of Animals (SPCA) fut fondée.

    La SPCA prenait aussi position contre la pratique de certains scientifiques effectuant des expérimentations sur les animaux.

    Dans la société anglaise, ceux qui défendaient les animaux militaient aussi pour l’émancipation des esclaves humains (comme Jeremy Bentham).

    En France, une loi pour la protection des animaux date de 1850.

    La sollicitude nazie envers les animaux de laboratoire n’était que du bluff et les nazis n’ont jamais vraiment légiféré contre la vivisection.

    Là encore ils mentaient, puisque les expériences sur les animaux continuèrent massivement autant dans les laboratoires que dans les camps d’extermination.

    Leur supposée loi contre la vivisection ne différait en rien dans sa substance à celle édictée en 1875 en Angleterre ; elle émettait certaines restrictions, mais n’éliminait pas l’expérimentation animale :

    « Les expériences sur des prisonniers furent nombreuses et variées, mais elles avaient un point commun : toutes prolongeaient ou venaient complétées des expériences sur les animaux (…) et aux camps de Buchenwald et d’Auschwitz, les expériences sur les humains et sur animaux furent menées simultanément, comme parties d’un seul programme. »

    (Dark Face of Science, John Vyvya, Micah Publications)

     La vivisection sur des animaux et des humains s’appuyait sur des bases scientifiques.

    Un grand nombre d’adhérents au parti nazi étaient médecins ou chercheurs scientifiques.

    Ce sont des scientifiques allemands qui ont synthétisé pour la première fois, dans les années 30, le Demerol, un dérivé de la morphine et la méthadone.

    (Tout comme Hitler, Goering et Goebbels étaient morphinomanes, malgré de grandes campagnes contre les drogues auprès du peuple allemand.)

    Les premières études établissant la relation entre tabac et cancer du poumon furent réalisées pendant la période de l’Allemagne nazie.

    Hitler supervisa lui-même un ensemble de règles et de restrictions contre le tabac dans les lieux publics et les transports.

    En 1939, le Bureau contre les dangers de l’alcool et du tabac vit le jour et les nazis inventèrent le terme de « tabagisme passif ».

    Les antis-tabac et  les scientifiques, tous des nazis en puissance comme les végétarien(nes) qui aiment les animaux ?

    COMPASSION ENVERS LES ANIMAUX

    Les nazis se mentaient à eux-mêmes et aux autres aussi.

    Si au contraire, Hitler et les nazis avaient démontré de la bonté envers les animaux, de la compassion autant envers le chien que le cochon mangé, le cours de l’histoire aurait-il été le même ?

    Ressentir la douleur de l’autre, avoir de l’empathie envers les plus vulnérables, étendre l’égalité de considération à l’ensemble des êtres capables de sentience – de sensibilité – voilà de grandes qualités pouvant aider l’humain à devenir meilleur, individuellement mais aussi collectivement.

    La compassion est un signe d’évolution pour beaucoup de traditions spirituelles, philosophiques ou pour de grands esprits comme Pythagore, Plutarque, Plotin, Bouddha, les esséniens, les jains, les gnostiques, les cathares, Gandhi, Marguerite Yourcenar, Albert Einstein, le transcendantaliste Bronson Alcott, Isaac Bashevis Singer, Paul McCartney et tant d’autres.

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille », écrivait Leon Tolstoï, végétarien pendant les vingt-cinq dernières années de sa longue vie.

    Et pour Gary L. Francione, juriste et philosophe américain, « c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs.

    Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées.

    Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes

    Tant et aussi longtemps que les animaux seront considérés en tant que machines, objets, choses à tuer, à chasser ou à disséquer, il sera difficile sinon impossible de guérir cette violence qui détruit les humains et la planète.

    Chaque année dans le monde, plus de 50 milliards d’animaux sont abattus pour leur chair, sans compter les milliards de poissons et d’animaux aquatiques.

    Des millions de singes, chiens, chats, poissons ou lapins meurent dans les laboratoires pour tester pesticides, armements ou vaccins.

    L’industrie de la viande est un désastre écologique, privant des populations humaines d’eau potable et de céréales.

    Elle est une source de grande souffrance pour les animaux, des êtres conscients ayant le droit de vivre, comme nous, leur existence dans la paix.

    Mais il est « difficile de reconnaître quelque droit que ce soit à un animal dont on souhaite faire son repas » (Henry Salt).

    LES PROTECTEURS DES ANIMAUX

    M. Danten écrit en parlant des végétariens/défenseurs des animaux :

    « Selon toute vraisemblance, les actions lumineuses de ces agents sociaux servaient à cacher une très grande frustration personnelle, une faille quelconque de la personnalité, une misanthropie viscérale qui trouvait une soupape à travers le végétarisme et la défense de ces pauvres animaux, encore victimes malgré eux de la misérable condition humaine (…)

    Dans ce cas comme dans les autres, la violence avait trouvé refuge dans la non-violence, l’égoïsme et la haine de soi dans la compassion et l’amour. »

    Donc, selon l’analyse de M.Danten, les défenseurs des animaux regroupent des frustré(es) aux prises avec de graves problèmes psychologiques.

    Des violent(es) qui s’ignorent, souffrant de narcissisme, d’égoisme, des fanatiques faisant presque le salut hitlérien devant un bloc de tofu.

    M. Danten divague et fait de la psychologie à cinq cents avec de tels propos.

    La nature humaine est mystérieuse et complexe, elle va bien au-delà des clichés et des étiquettes.

    Ceux et celles qui militent pour les droits des animaux, pour leur protection et leur libération font partie d’une infinie diversité.

    On ne peut les mettre dans le même sac, brasser le tout et faire de leurs motivations une généralisation ainsi réductrice.

    Mais une chose est certaine cependant: prendre la défense des animaux est un exercice périlleux dans nos sociétés axées sur le matérialisme et la consommation à outrance, la domination et l’exploitation.

    Facile de ridiculiser et de mépriser une cause impopulaire autant dans les médias qu’auprès d’un public soumis à la désinformation.

    Facile de dénigrer des militant(es) motivé(es) par un réel désir de justice, de solidarité et d’amour pour d’autres êtres vivants, pour la planète, les arbres, les baleines, les papillons ou les rivières, puisque tout est lié.

    Dans notre monde où la violence est partout banalisée, la compassion n’a pas bonne presse.

    Si cette sympathie universelle ne nous rend pas  « meilleur », cela revient-il à dire que c’est son contraire, la violence, qui nous fait évoluer en tant qu’humain ?

    Philosophes, mystiques mais aussi psychiatres, sociologues, criminalistes, juristes et protecteurs des animaux affirment pourtant le contraire.

     Il existe une corrélation entre la violence faite aux animaux et celle perpétrée contre d’autres humains.

    Nombre de tueurs en série, sinon la majorité, ont commencé par abuser et violenter des animaux avant de le faire à des humains.

    Le tristement célèbre Ted Bundy, qui viola et tua plus de 40 femmes, avait été témoin pendant son enfance de la violence de son père envers les animaux ; il avoua par la suite avoir lui-même torturé nombre d’animaux à son adolescence.

    Que la violence soit dirigée vers les femmes, les enfants, les personnes âgées ou les animaux, elle est indissociable de cette loi du plus fort.

    Plus de la moitié des femmes se retrouvant dans des refuges ont signalé que l’animal de la famille avait été aussi menacé ou blessé par l’auteur de la violence. (McIntosh:2001)

    Selon le professeur Andrew Linzey, fondateur et directeur de l’Oxford Center for Animal Ethics :

    « La cruauté envers les animaux n’est pas seulement injuste pour les animaux: on constate maintenant, de façon de plus en plus évidente, que la cruauté envers les animaux est aussi préjudiciable aux êtres humains. »

    ÉTHIQUE ANIMALE

    Il est absolument important de dénoncer les usines à chiots, les animaleries sans scrupules, la surmédicalisation, les vaccins inutiles et potentiellement toxiques, la domination brutale, le dressage excessif et ce non-sens de l’animal acheté pour sa race ou sa beauté.

    Mais pour cette vieille dame seule avec son chat, pour cet homme et son vieux chien marchant ensemble, pour cet enfant parlant à son chien dans des mots qu’eux seuls comprennent, pour ces humains compatissants qui travaillent dans des refuges d’animaux surpeuplés, pour ces autres qui adoptent des chiens vieux ou malades, soignent des chats blessés, ayons tout de même un peu de respect.

    Comparer l’amour que ces humains portent aux animaux avec l’hypocrisie des nazis relève d’un cynisme outrageant de la part de M. Danten. 

    (Soyons aussi logiques et responsables: même en étant contre une certaine forme de domestication, il est présentement impossible de mettre à la rue tous les chats et les chiens, de les retourner dans leur environnement naturel.)

     La « misanthropie viscérale » des végétariens et des militants pour la défense des animaux, tant décriée par M. Danten, se trouve finalement peut-être de son côté à lui.

    Dans l’éthique animale il y a place autant pour une vision de justice globale, que pour la compassion, le désir de soulager la misère et une forme d’altruisme envers les animaux.

    Comme si pour devenir meilleur, nous devions passer par notre tête mais aussi par notre coeur, comme nous le dit si bien le grand écrivain Romain Gary :

    « Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne.

    Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d’ "humain".

    Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté et un tel concept est indissociable des sentiments.

    Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste.

    Essayons les sentiments et les émotions, pour changer…»

    Voir aussi : Les nazis, les animaux et l’expérimentation animale: http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article144

    http://liberationanimale.wordpress.com/2010/05/21/charles-danten-un-nazi/

  • Honte sur Lepage, Voynet, Royal

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    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Perpignan, 31 octobre 2012

    Mesdames Lepage, Royal et Voynet demandent des tests de toxicité d’OGM et de pesticides étendues « sur la vie entière de l’animal » et demandent « que soient revues, comme le permettent les textes communautaires et nationaux, les études qui ont permis l'autorisation de mise sur le marché du NK603 et du Round Up. »

    Ces « textes communautaires et nationaux » prévoient aussi que ces études soient effectuées sur des animaux, supposés être, implicitement, des « modèles » fiables des consommateurs humains.

    Mesdames, détrompez-vous : aucune espèce animale n’est un « modèle » biologique fiable d’une autre espèce, l’homme en ce qui nous concerne.
     
    Une espèce animale est définie par son isolement reproductif, qui implique l’exclusivité de son patrimoine génétique et des gènes qui y sont inscrits.
     
    Chaque espèce va donc réagir à son environnement (y compris à sa nourriture) avec ses gènes, dont la structure, l’organisation, le contrôle et la régulation de l'expression, sont spécifiques de l’espèce, et par conséquent diffèrent d’une espèce à l’autre.

    Maïs NK603 ou tout autre OGM, Roundup ou tout autre pesticide, ou plus généralement toute substance chimique, testés pendant 2 ans sur des rats, ou pendant 65 ans sur des chimpanzés (notre plus proche cousin dans l’évolution), ne donnent aucune information pertinente pour l’homme.

    Le scandale du sang contaminé avait éclaté dans les années 80 parce qu’on avait fait confiance au « modèle » chimpanzé, qui ne réagit pas au virus du SIDA.
     
    Inutiles au mieux, les tests sur animaux peuvent même être très dangereux car pourvoyeurs de fausses certitudes aux conséquences souvent mortelles pour l’homme.
     
    On se souvient que, selon le ministère de la santé, quelque 20 000 personnes meurent tous les ans en France à cause d’effets secondaires de médicaments, pourtant obligatoirement testés pendant 5 à 10 ans sur des centaines de milliers d’animaux pour avoir l’autorisation de mise sur le marché.

    Alors, par quoi remplacer le « modèle-piège » animal ?
     
    Simplement par une méthode d’évaluation scientifique des toxicités sur du matériel biologique d’origine humaine (la toxicogénomique).
     
    La science du XXIe siècle, la biologie en particulier, fournit les outils à cette fin, car la toxicologie n’est autre que la biologie dans l’environnement du produit dont la toxicité est à évaluer.
     
    Ces méthodes ne sont plus au stade expérimental.
     
    Depuis 2007, le Conseil national de la recherche des Etats-Unis en recommande l'utilisation à grande échelle.

    Antidote Europe est une association fondée par des chercheurs oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.

    Pour en savoir plus : http://antidote-europe.org/

    Contact médias :

    Claude Reiss, président d'Antidote Europe, ancien directeur de recherche au CNRS : 04 76 36 35 87
  • En ces sanglants et barbares jours d'Aïd, réécoutons Abdelwahab Meddeb

    http://www.babelio.com/users/AVT_Abdelwahab-Meddeb_8055.jpeg

    "C'est une chance pour l'islam que des musulmans soient en France et qu'ils soient frustrés de cela [qu'il n'y ait pas d'abattoir rituel installé en Seine Saint-Denis], parce que j'estime, d'un point de vue anthropologique, que celui qui continue de sacrifier ne peut pas évoluer, et ça me paraît essentiel et important de vivre aujourd'hui un sacrifice symbolique, un sacrifice mental.

    Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette terre, il y a 1,5 milliard de musulmans.

    Vous imaginez, il y aurait 700 millions de bêtes qui seraient abattues en une journée ?

    Vous imaginez le bain de sang que c'est ?

    Vous imaginez les ruisseaux de sang que c'est ?

    Vous imaginez la catastrophe que c'est ?

    J'ai un ami, l'anthropologue marocain de Princeton Abdellah Hammoudi, qui a écrit un livre très intéressant sur le pèlerinage.

    Il décrit l'usine abominable, abominable, qui reprend toutes ces bêtes qu'elle sacrifie pour les mettre ensuite en boîtes destinées à la charité islamique et à la distribution aux pays pauvres, et cet espace est tout simplement un espace nauséabond.

    Les 2 ou 3 millions de pèlerins musulmans, chacun sacrifiant sa bête, 3 millions de bêtes tuées en une journée par un système de modernisation assez spectaculaire et totalement automatisé, c'est quelque chose de proprement terrifiant.

    J'appelle véritablement les musulmans à savoir vivre un sacrifice symbolique, à être dans un sacrifice mental.

    Cela est possible et je sais que beaucoup de musulmans le font ; beaucoup de patriciens, beaucoup de gens d'une certaine distinction qui ont une sorte d' horreur du sang se débarrassent de ce rite du sacrifice, du sang versé qui nous vient de Rome, de Grèce, qui nous vient du paganisme.

    C'est un rite du paganisme, mais le propre du monothéisme est peut-être dans le dépassement des pratiques païennes."

    Abdelwahab Meddeb, écrivain, poète, directeur de la revue internationale Dédale et professeur de littérature comparée à l'Université Paris X.

    http://www.dailymotion.com/video/xbaepx_abdelwahab-meddeb-les-matins_news?start=5

    ***

    P.S. : aux bien-pensants (illustrés par "A" et souvent plus virulents que A) qui refusent que l'on parle de l'Aïd sous prétexte qu'il n'est pas le fait de la culture occidentale, voici ce que je réponds :

    "A" :

    "Rappelons quand même qu'il y a 60 milliards d'animaux terrestres tués par an dans le monde, donc oui l'Aïd est horrible, mais il est loin d'être le seul moment de "bain de sang" malheureusement.

    C'est un peu hypocrite de venir critiquer l'Aïd et de continuer à manger sa chipolata le soir en famille.

    Il faut pointer du doigt des deux côtés."

    Ma réponse à "A" :

    "Certes, mais je suis végane, ce qui me donne le droit de déplorer aussi ce qui se passe le jour de l'Aïd.

    On ne va pas, par exemple, passer la Shoah sous silence sous prétexte que d'autres massacres ont (eu) lieu ailleurs, et inversement.

    Il faut faire de même avec les êtres nonhumains : ce serait très injurieux pour les victimes de l'Aïd de taire leur calvaire sous prétexte que d'autres animaux sont tués ailleurs.

    Abdelwahab Meddeb serait certainement taxé, pour ces propos qui l'honorent, de raciste s'il n'était lui-même d'origine arabe (et il n'y a rien de pire que d'être taxé de racisme quand on ne l'est pas).

    Alors qu'il ne fait là qu'exposer des vérités dont tout le monde devrait s'inspirer.

    Il n'y a pas de raison que l'on se refuse à dénoncer la barbarie dès lors qu'elle n'est pas le fait des "Blancs" ou des "Occidentaux".

    L'humanité est une et indivisible dans la barbarie, et il est de notre devoir de dénoncer toutes les formes que prend cette barbarie, sans avoir peur de pointer du doigt, tour à tour, tel ou tel groupe humain.

    Ce n'est en rien du racisme, cela n'a rien à voir avec le racisme.

    C'est tout le contraire.

    Dénoncer une religion ou une culture dans ce qu'elle a de barbare, ce n'est pas faire oeuvre de racisme (ni la religion, ni la culture ne sont des "races") : c'est faire oeuvre de civilisation et c'est le devoir moral de chacun, vis-à-vis des victimes animales et vis-à-vis de l'humanité."

  • Claude Lévi-Strauss et le concept d'"humanisme dévergondé"

    http://blog.sorbonne-post-scriptum.com/wp-content/uploads/2009/11/claude_levi-strauss_1988_zuritj053.jpg

    "Ce contre quoi je me suis insurgé, et dont je ressens profondément la nocivité, c'est cette espèce d'humanisme dévergondé issu, d'une part, de la tradition judéo-chrétienne, et, d'autre part, plus près de nous, de la Renaissance et du cartésianisme, qui fait de l'homme un maître, un seigneur absolu de la création.

    J'ai le sentiment que toutes les tragédies que nous avons vécues, d'abord avec le colonialisme, puis avec le fascisme, enfin les camps d'extermination, cela s'inscrit non en opposition ou en contradiction avec le prétendu humanisme sous la forme où nous le pratiquons depuis plusieurs siècles, mais, dirais-je, presque dans son prolongement naturel.

    Puisque c'est, en quelque sorte, d'une seule et même foulée que l'homme a commencé par tracer la frontière de ses droits entre lui-même et les autres espèces vivantes, et s'est ensuite trouvé amené à reporter cette frontière au sein de l'espèce humaine, séparant certaines catégories reconnues seules véritablement humaines d'autres catégories qui subissent alors une dégradation conçue sur le même modèle qui servait à discriminer entre espèces vivantes humaines et non humaines.

    Véritable péché originel qui pousse l'humanité à l'autodestruction."

    Claude Lévi-Strauss

    Entretien avec Jean-Marie Benoist, « L’idéologie marxiste, communiste et totalitaire n’est qu’une ruse de l’histoire », Le Monde, 21-22 janvier 1979, p. 14.

    http://bibliodroitsanimaux.voila.net/levistraussmondecourt.html

  • Un journal télévisé au hasard : plongée en humaine obscénité

    http://static.ddmcdn.com/gif/near-death-experience-1.jpg

    Voilà ce que c'est que de regarder le journal télévisé sur internet quand, comme moi, on n'a plus de télévision : on replonge en humaine obscénité.

    Ainsi, voilà ce que l'on pouvait voir au programme de cette édition du 11 octobre à 20 h, sur France 2 :

    - explosion de l'exploitation des gaz de schiste aux USA ;
    - violeurs en bande qui n'écopent que de 1 an de prison ;
    - investissement dans la torture et l'esclavage d'êtres sentients (vaches) ;
    - multiplication des battues aux sangliers, car la facture des mairies augmente : ils détruisent les terrains de golf, pensez donc !

    Ne nous civilisons surtout pas : ce serait dommage.

  • "Le cerveau reptilien de l'aficionado" (Michel Onfray) et mes commentaires

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    Le conseil constitutionnel vient d’autoriser la poursuite des spectacles de traitements inhumains et dégradants… de l’homme.

    Car assister à une corrida, c’est s’installer dans ce qu’il y a de moins humain dans l’homme : le plaisir pris à la souffrance et à la mise à mort d’un être vivant.

    On a beau envelopper ce rite barbare de fanfreluches culturelles, citer Goya, renvoyer à Picasso, en appeler à Hemingway ou Leiris, les ritournelles culturelles de cette pauvre caste, il n’y a pas de bonnes raisons pour un cortex normalement constitué de travailler en faveur du cerveau reptilien.

    Toute la civilisation est effort d’arrachement de la barbarie pour aller vers la culture : disons-le moins prosaïquement, pour aller du talion à la loi, du viol à sa condamnation, de l’exploitation des enfants à leur éducation – de la corrida à son abolition.

    Il cohabite en chacun de nous un cerveau de l’intelligence et un cerveau de serpent : on doit au premier les artistes, les écrivains, les bâtisseurs, les philosophes, les musiciens, les inventeurs, les pacifistes, les instituteurs ; au second, les tortionnaires, les tueurs, les guerriers, les inquisiteurs, les guillotineurs, et autres gens qui font couler le sang – dont les toreros.

    Sade est le maître à penser des amateurs de corrida : il fut avant les Lumières le dernier penseur féodal pour qui son bon plaisir justifiait le sang versé.

    Il faut en effet un formidable potentiel sadique pour payer son entrée dans une arène où le spectacle consiste à torturer un animal, le faire souffrir, le blesser avec cruauté, raffiner les actes barbares, les codifier, (comme un inquisiteur ou un tortionnaire qui sait jusqu’où il faut aller pour garder en vie le plus longtemps possible celui  qu’on va de toute façon mettre à mort…) et jouir de façon hystérique quand le taureau s’effondre parce qu’il n’y a pas d’autre issue pour lui.

    Dans leur cynisme, les aficionados récusent cette idée de l’impasse dans la mort et renvoient pour ce faire aux rares taureaux graciés - exactement comme le partisan de la peine de mort justifie cette autre barbarie par la possibilité pour un chef d’Etat d’exercer son droit de grâce…

    La preuve que le taureau ne meurt pas toujours, c’est que, selon le caprice des hommes, on décide parfois d’en épargner un sous prétexte de bravoure !

    Qu’un être qui jouisse de l’exercice codifié de la barbarie puisse en appeler à la vertu fait sourire…

    Dans l’arène, il y a tout ce qu’on veut, sauf de la vertu : du sadisme, des passions tristes, de la joie mauvaise, de la cruauté, de la férocité, de la méchanceté.

    J’évite, à dessein, la bestialité, car la bête tue pour se nourrir, pour défendre son territoire, protéger ses petits, vivre et survivre.

    Je ne sache pas qu’il existe dans le règne animal ce spectacle dégradant qui consiste à tuer lentement, pour le plaisir de mettre à mort et de jouir de ce spectacle pour lui-même, avant abandon du cadavre à son néant.

    La mise en scène, l’exhibition de la cruauté, le sang versé pour s’en rassasier, voilà ce qui caractérise l’homme – pas la bête.

    On voudrait également que celui qui n’aime pas la corrida devienne végétarien : c’est ne pas vouloir comprendre que le problème dans la corrida n’est pas la mise à mort, encore que, mais son spectacle à des fins de jouissance.

    Quand le boucher tue pour nourrir la population, il ne jouit pas d’abattre – du moins, il n’entre pas dans sa fonction qu’il en soit ainsi…

    Notre époque sent le sang.

    Quelques-uns s’honorent en ne communiant pas dans cette barbarie défendue par son ancienneté : mais il est dans l’ordre des choses que toute barbarie s’enracine dans la tradition et l’ancienneté.

    L’argument de la tradition devrait être définitivement dirimant.

    Depuis les temps les plus anciens, le mâle viole la femelle, le fort égorge le faible, le loup dévore l’agneau : est-ce une un argument pour que les choses continuent toujours ainsi ?

    Il y a plus d’humanité dans le regard de mes chats que dans celui d’un être qui hurle de joie quand le taureau vacille et s’effondre, l’oeil rempli de larmes et bientôt de néant.

    Michel Onfray©

    http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n%C2%B0-89-octobre-2012/

    *******

    Mes commentaires sur ce texte :

    1) Bon point : en finir avec Sade

    "Sade est le maître à penser des amateurs de corrida : il fut avant les
    Lumières le dernier penseur féodal pour qui son bon plaisir justifiait
    le sang versé. "

    Onfray n'aime pas Sade et il le dit.

    Qu'il en soit remercié.

    La dénonciation de cet écrivain... sadique (affaire Rose Keller), surfait (son oeuvre repose sur la violence, le droit du plus fort et une misogynie pathologique), très couru par une intelligentsia blasée en perte singulière de repères, est trop rare pour ne pas être soulignée.

    Je renvoie à : http://www.lepoint.fr/culture/2009-07-23/interview-michel-onfray-sade-est-le-dernier-philosophe-feodal/249/0/363796

    Rappelons d'ailleurs ce que disaient Camus et Steiner à propos de Sade :

    "Le succès de Sade à notre époque s’explique par un rêve qui lui est commun avec la sensibilité contemporaine : la revendication de la liberté totale, et la déshumanisation opérée à froid par l’intelligence […]. Deux siècles à l’avance, sur une échelle réduite, Sade a exalté les sociétés totalitaires au nom de la liberté frénétique."

    Camus, L’Homme révolté                      

    "C’est chez Sade, et aussi chez Hogarth par certains détails, que le corps humain, pour la première fois, est soumis méthodiquement aux opérations de l’industrie. Les tortures, les postures grotesques imposées aux victimes de Justine et les Cent vingt journées établissent, avec une logique consommée, un modèle des rapports humains fondé sur la chaîne de montage et le travail aux pièces. […] On ne peut nier que, dans un sens, le camp de concentration reflète la vie de l’usine, que la ‘solution finale’ est l’application aux êtres humains des techniques venues de la chaîne de montage et de l’entrepôt."

    George Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue 

    2) Mauvais point : Onfray ou l'hypocrisie ordinaire

    "On voudrait également que celui qui n’aime pas la corrida devienne végétarien : c’est ne pas vouloir comprendre que le problème dans la corrida n’est pas la mise à mort, encore que, mais son spectacle à des fins de jouissance."
     
    Ah... de l'art de ménager la chèvre (son estomac) et le chou (sa conscience).

    Michel Onfray n'est pas végétarien (moins encore végan), et comme tout homme de bien/humaniste qui se respecte tout en continuant pourtant de consommer des êtres sentients, il trouve une parade en disant que, non, le problème de la corrida "n'est pas la mise à mort, encore que, mais son spectacle à des fins de jouissance."

    C'est singulièrement passer la victime à la trappe.

    Dont acte.

    Mais je veux croire pourtant dans son "encore que", qui contient, en germe, une (r)évolution.

    Michel Onfray, encore un effort si vous voulez être cohérent.

  • L' "humanisme dévergondé" (Claude Lévi-Strauss), la France, les USA

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