Littérature, Philosophie - Page 10
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Le véganisme n'est pas un choix : c'est un devoir moral
DEVENEZ VEGANS SI VOUS RESPECTEZ VRAIMENT LES ANIMAUX.
Inutile de vous apitoyer sur leur sort si par ailleurs vous les consommez sous une forme ou sous une autre.
Consommation de produits d'origine animale = collaboration à l'exploitation animale.
Pas d'offre sans demande.
Pensez-y.
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Barjavel, à son corps défendant
"L’élevage, cette horreur, avait également disparu. Élever, chérir des bêtes pour les livrer ensuite au couteau du boucher, c’étaient bien là des moeurs dignes des barbares du XXe siècle. Le « bétail » n’existait plus. La viande était « cultivée » sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et industrialisées, du génial précurseur Carrel, dont l’immortel coeur de poulet vivait encore au Musée de la Société protectrice des animaux.
Le produit de cette fabrication était une viande parfaite, tendre, sans tendons, ni peaux ni graisses, et d’une grande variété de goûts. Non seulement l’industrie offrait au consommateur des viandes au goût de boeuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d’antilope, de girafe, de pied d’éléphant, d’ours, de chamois, de lapin, d’oie, de poulet, de lion et de mille autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais encore des firmes spécialisées, à l’avant-garde de la gastronomie, produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à l’eau ou grillées, sans autre addition qu’une pincée de sel, rappelaient par leur saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelle, depuis le simple boeuf miroton jusqu’au civet de lièvre à la royale.
Pour les raffinés, une maison célèbre fabriquait des viandes à goût de fruit ou de confiture, à parfum de fleurs. L’Association chrétienne des abstinents, qui avait pris pour devise : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger » possédait sa propre usine. Afin de les aider à éviter le péché de gourmandise, elle y cultivait pour ses membres une viande sans goût.
La Brasserie 13 n’était qu’une succursale de la célèbre usine du bifteck-frites, qui connaissait une grande prospérité. Il n’était pas une boucherie parisienne qui ne vendît son plat populaire. Le sous-sol de la brasserie abritait l’immense bac à sérum où plongeait la « mère », bloc de viande de près de cinq cents tonnes.
Un dispositif automatique la taillait en forme de cube, et lui coupait, toutes les heures, une tranche gigantesque sur chaque face. Elle repoussait indéfiniment. Une galerie courait autour du bac. Le dimanche, le bon peuple consommateur était admis à circuler. Il jetait un coup d’oeil attendri à la « mère » et remontait à la brasserie en déguster un morceau, garni de graines de soja géant coupées en tranches, et frites à l’huile de houille. La fameuse bière 13, tirée de l’argile, coulait à flots.
François, son bifteck achevé, se fit servir une omelette et un entremets au lait.
Il ne serait pas venu à l’idée des Européens du XXe siècle de manger des foetus de mouton ou des veaux mort-nés. Ils dévoraient pourtant des oeufs de poule. Une partie de leur nourriture dépendait du derrière de ces volatiles. Un procédé analogue à celui de la fabrication des viandes libéra l’humanité de cette sujétion. Des usines livrèrent le jaune et le blanc d’oeuf, séparés, en flacons. On ne commandait plus une omelette de six oeufs, mais d’un demi-litre.
Quant au lait, sa production chimique était devenue si abondante que chaque foyer le recevait à domicile, à côté de l’eau chaude, de l’eau froide et de l’eau glacée, par canalisations. Il suffisait d’adapter au robinet de lait un ravissant petit instrument chromé pour obtenir, en quelques minutes, une motte d’excellent beurre. Toute installation comportait un robinet bas, muni d’un dispositif tiédisseur, auquel s’ajustait une tétine. Les mères y alimentaient leurs chers nourrissons."
Barjavel, Ravage (1943)
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Citations (Gary L. Francione)
J'ajoute ce complément à la première citation de Francione :
"Si vous êtes antiraciste sans être végan, cela signifie que vous faites mine d'ignorer que vous établissez des discriminations entre les espèces de la même manière qu'un raciste établit des discriminations entre les 'races'."
2013
« Si vous êtes féministe sans être végan, cela signifie que vous faites mine d’ignorer, ou que vous passez sous silence, l’exploitation des femelles nonhumaines, la marchandisation de leur processus reproductif et la destruction de leurs relations avec leurs bébés ;
Si vous êtes écologiste sans être végan, cela signifie que vous faites mine d’ignorer, ou que vous passez sous silence, le fait indéniable que l’agriculture animale représente un désastre écologique ;
Si vous souscrivez à la non-violence sans être végan, alors les mots de non-violence sortent de vos lèvres de la même façon que les produits de la torture et de la mort y pénètrent.
Si vous prétendez aimer les animaux mais que vous les mangez, eux ou les produits issus de leurs corps, ou que vous les consommez de quelque manière que ce soit, alors vous considérez que l’amour est compatible avec le fait de faire du mal à ceux que vous aimez.
Arrêtez de vous trouver des excuses. Aucune n’est valable. Devenez végan. » – 17 novembre 2013
« Etre végan, ce n’est pas simplement se montrer ‘bon’ envers les animaux. C’est avant tout être juste et respecter l’obligation morale que nous avons de ne pas traiter les autres êtres sentients comme des choses. » – 24 janvier 2013
« Les humains traitent les animaux comme des choses n’existant que comme moyens mis au service de leurs propres fins. D’un point de vue moral, c’est mal. Le sexisme propage l’idée que les femmes sont des choses n’existant que comme moyens mis au service des fins masculines. D’un point de vue moral, c’est mal. Nous devons cesser de traiter autrui — qu’il soit humain ou nonhumain — comme une chose. » – 8 janvier 2013
« Ce n’est vraiment pas sorcier. Si les animaux ne sont pas de simples choses ; s’ils ont une valeur morale, nous ne pouvons justifier le fait de les manger, de les porter ou de les utiliser, a fortiori lorsque nous n’avons pas de meilleure raison de le faire que la mode ou le plaisir gustatif. Si vous mangez, portez ou utilisez les animaux, alors vos actions disent que vous les considérez comme de simples choses, même si vous prétendez le contraire. » – 6 janvier 2013
2012
« Si nous partons du principe que la conclusion selon laquelle le véganisme est moralement préférable au végétarisme n’est pas possible sous prétexte que chacun suit « son propre parcours », alors le jugement moral devient à son tour complètement impossible et spéciste. Il devient impossible car si nous suivons chacun « notre propre parcours », alors il n’y a plus rien à reprocher aux racistes, aux sexistes, aux antisémites, aux homophobes, etc. Si nous disons que ces formes de discrimination sont moralement mauvaises mais que, dès lors qu’il s’agit des animaux, chacun de nous suit « son propre parcours » et que donc nous ne saurions émettre de jugements moraux sur, par exemple, la consommation de produits laitiers, alors nous nous montrons tout simplement spécistes en ce que nous n’appliquons pas, avec les non-humains, la même analyse morale dont nous nous servons dans les contextes humains. » – 2012
« Le véganisme est-il une question de ‘choix’ ? Non, sauf si vous pensez que nous avons moralement le droit de choisir d’exploiter les êtres vulnérables à des fins frivoles telles que le plaisir gustatif. » – 22 décembre 2012
« Il y a une tendance à considérer la valeur inhérente ou intrinsèque comme une sorte de concept mystérieux. Ce n’est pas le cas. Il reflète simplement le fait que certains objets — les choses non sentientes que sont par exemple les rochers, les voitures et les téléphones portables — n’ont d’autre valeur que celle que nous leur accordons. D’autres — à savoir les humains et les non-humains sentients — attachent de la valeur à leur vie même si personne d’autre ne leur en accorde. La valeur inhérente est le nom que nous donnons à la reconnaissance de cette évaluation. » – 16 décembre 2012
« Nourriture végane : facile, bon marché, saine, délicieuse. Ne laissez personne dire le contraire. » – 6 décembre 2012
« Non-violent ? Devenez végan. » – 3 décembre 2012
« Si vous vous souciez des animaux, alors il n’y a qu’une seule chose à faire : devenir végan. Pouvez-vous choisir de ne pas être végan ? Bien sûr. Vous pouvez effectivement choisir de ne pas vous soucier des animaux. » – 1er décembre 2012
« Rendez grâce pour tout ce que vous avez en décidant de ne pas faire de mal aux autres. Si vous n’êtes pas végan, célébrez cette journée en devenant végan afin que chaque jour soit pour toujours l’expression de votre grâce à travers votre refus de participer à l’exploitation animale. » – 22 novembre 2012 (Thanksgiving Day, USA)
« Les animaux comptent-ils moralement ? Si vous pensez que tel est le cas, assurez-vous que ces quatre mots fassent partie de votre vocabulaire : être végan, éduquer, adopter, héberger. » – 14 septembre 2012
« Le véganisme n’est en aucune manière une limitation ; au contraire, c’est une expansion de votre amour, la marque de votre engagement pour la non-violence et de votre croyance en la justice pour tous. » – 6 septembre 2012
« Chaque être sentient attache de la valeur à son existence même si personne d’autre ne le fait. C’est ce qui doit être compris lorsqu’on dit que la vie de chacun d’eux a une valeur inhérente. » – 28 août 2012
« Le fait d’être végan nous comble de la paix de savoir que nous ne participons plus à cette violence hideuse qu’est l’exploitation animale. » – 28 août 2012
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Code civil : l'animal en passe d'être reconnu comme être sensible. Et ensuite ?
Par cette décision toute symbolique, le statut de l'animal ne vient pas de changer : il était déjà reconnu comme être sensible par le code rural. Il s'agit seulement d'une harmonisation.
En outre, le fait qu'un animal soit reconnu comme sensible n'améliore en rien sa condition, puisqu'il continue d'être soumis au régime de la propriété, et que les intérêts du possédant priment toujours sur ceux du possédé.
C'est le statut de propriété de l'animal qu'il faut abolir.
L'inscription de l'animal comme être sensible dans le code civil ne changera pas le regard des gens sur lui puisqu'ils sont, en France, déjà 90 % à en être d'accord ainsi que le rappelle l'article du Monde ci-dessous.La politique a toujours un temps de retard sur la cité, et cette mesure n'est que la conséquence d'une évolution sociale. C'est dans la cité que s'ébauche l'avenir, et la politique, opportuniste, ne fait jamais que prendre le train en marche. Ce fut déjà le cas avec la loi Veil sur l'avortement, qui ne faisait que répondre à une demande de plus en plus pressante de la société en ce domaine.D'où l'impérieuse nécessité de sensibiliser les gens au véganisme.Car s'ils sont 90 % à reconnaître les animaux comme des êtres sensibles, alors il faut leur dire ce qu'implique le statut d'être sensible et les obligations morales qu'ils ont nécessairement vis-à-vis d'eux. Ainsi que l'expose Francione, "si les animaux ne sont pas de simples choses ; s’ils ont une valeur morale, nous ne pouvons justifier le fait de les manger, de les porter ou de les utiliser."Si les animaux ne sont pas de simples choses ; s’ils ont une valeur morale, nous ne pouvons justifier le fait de les manger, de les porter ou de les utiliser, a fortiori lorsque nous n’avons pas de meilleure raison de le faire que la mode ou le plaisir gustatif. Si vous mangez, portez ou utilisez les animaux, alors vos actions disent que vous les considérez comme de simples choses, même si vous prétendez le contraire. » – 6 janvier 2013 - See more at: http://fr.abolitionistapproach.com/citations/#sthash.PYXFkhOA.dpufSi les animaux ne sont pas de simples choses ; s’ils ont une valeur morale, nous ne pouvons justifier le fait de les manger, de les porter ou de les utiliser, a fortiori lorsque nous n’avons pas de meilleure raison de le faire que la mode ou le plaisir gustatif. Si vous mangez, portez ou utilisez les animaux, alors vos actions disent que vous les considérez comme de simples choses, même si vous prétendez le contraire. » – 6 janvier 201 - See more at: http://fr.abolitionistapproach.com/citations/#sthash.PYXFkhOA.dpufSi les animaux ne sont pas de simples choses ; s’ils ont une valeur morale, nous ne pouvons justifier le fait de les manger, de les porter ou de les utiliser, a fortiori lorsque nous n’avons pas de meilleure raison de le faire que la mode ou le plaisir gustatif. Si vous mangez, portez ou utilisez les animaux, alors vos actions disent que vous les considérez comme de simples choses, même si vous prétendez le contraire. » – 6 janvier 201 - See more at: http://fr.abolitionistapproach.com/citations/#sthash.PYXFkhOA.dpufPar-dessus tout, il s'agit de leur donner les bons outils de réflexion, et ceux-ci ne peuvent qu'être issus de la pensée végane abolitionniste.Les gens seront alors prêts à remettre en question le statut de propriété des animaux, qui deviendra d'autant plus fragile à mesure que diminuera leur demande en produits d'origine animale.M. P.Les animaux reconnus comme « êtres sensibles », un pas « totalement symbolique » (Le Monde)
Propos recueillis par Angela Bolis
C'est une formule qui n'avait guère changé depuis la création du code civil napoléonien, et pourrait être modifiée prochainement : mardi 15 avril, les parlementaires ont adopté un amendement socialiste qui reconnaît les animaux non plus comme des « biens meubles », mais comme des « êtres vivants doués de sensibilité ». Une évolution à laquelle près de 90 % des Français sont favorables, selon l'association 30 Millions d'amis.
Cet apparent progrès est toutefois accueilli avec un certain scepticisme chez des écologistes, comme la députée EELV Laurence Abeille, tout comme chez des défenseurs des droits des animaux. Entretien avec Jean-Marc Neumann, juriste, auteur du blog Animaletdroit.com, et vice-président de la LFDA (Fondation droit animal, éthique et sciences).
Si cet amendement est définitivement adopté, qu'est-ce qui va changer concrètement pour le droit des animaux ?
Quelques phrases dans le code civil, mais rien sur le fond. C'est totalement symbolique, il s'agit juste d'une harmonisation du code civil. Au final, l'animal sera, avec cet amendement, toujours soumis au régime des biens corporels. On peut rappeler que, contrairement à ce qui a été dit, l'animal n'était déjà plus considéré comme un meuble au même titre qu'une chaise. Quand vous cassez le pied d'une table, il ne vous arrive rien sur le plan pénal, alors que quand vous cassez la patte d'un chien intentionnellement et de façon cruelle, vous encourez deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
Donc cela ne changera pas les comportements envers les animaux, qui pourront toujours être vendus, loués, exploités... Les pratiques les plus cruelles, comme la corrida, la chasse à courre, les combats de coq, l'abattage rituel ou certaines formes de pêche ou d'élevage, ne sont pas du tout remises en cause. Certains espèrent que les juges seront plus sensibles aux affaires concernant les animaux, mais je pense qu'ils faisaient déjà la différence entre une chaise et un animal.
A vrai dire, cet amendement, présenté en catimini au détour d'un vaste projet de loi par les députés du groupe PS, m'a beaucoup surpris. Il donne un peu l'impression de sortir tout d'un coup d'on ne sait où. Il ne semble pas avoir fait l'objet d'une longue réflexion sur le fond. Or en pratique, l'effet qu'il pourrait avoir, c'est de clore le débat pour les années à venir, sans apporter de réponse adaptée et complète au problème du statut des animaux.
Mais déjà faudra-t-il qu'il soit définitivement adopté, et accepté par le Conseil constitutionnel, ce qui n'est pas gagné. Car on peut le considérer comme un « cavalier législatif » : on peut lui reprocher de ne pas avoir de lien direct avec le projet de loi global dans lequel il s'insère, à savoir la « modernisation et la simplification du droit et des procédures dans les domaines de la justice et des affaires intérieures ».
Que préconiseriez-vous pour améliorer de manière efficace le droit des animaux ?
L'idéal serait une grande loi de protection de l'animal, qui remettrait tout à plat. A défaut, il faudrait au moins une proposition beaucoup plus complète, qui ne concerne pas uniquement le code civil, mais harmonise les différents codes : pénal, rural, environnemental.
Par exemple, même si cet amendement est adopté, le code civil continue d'exclure de son domaine les animaux sauvages. Ceux-ci sont pris en compte par le code de l'environnement. Or ce code ne reconnaît pas leur sensibilité. Il ne les considère pas non plus comme des individus mais comme des espèces, tantôt nuisibles ou protégées. Actuellement, un animal sauvage voit sa sensibilité reconnue tant qu'il est tenu captif, dans un zoo ou un cirque par exemple, mais si le même animal s'enfuit, il n'existe plus juridiquement et n'est plus protégé en tant que tel. C'est complètement aberrant. Une idée serait déjà de reconnaître la sensibilité de l'animal sauvage vivant en liberté.
Ensuite, le code pénal ne reconnaît pas officiellement l'animal comme un être sensible, mais seulement implicitement. Les atteintes aux animaux sont classés à côté des infractions contre les personnes et les biens, dans le chapitre « autres délits ». Et ces actes de cruauté sont moins sanctionnés qu'un vol simple d'un bien. Il faudrait donc apporter des aménagements à ce code pénal.
Quant aux animaux d'élevage, ils sont régis par le code rural, qui est le véritable code animalier, celui qui détermine la façon de les entretenir, de les élever, de les soigner, etc. Or ce dernier reconnaît déjà l'animal comme être sensible depuis la loi sur la protection de la nature de 1976. Pour autant, cela ne l'empêche pas de considérer, en gros, que leur souffrance est utile car nécessaire à l'alimentation de la population.
Bref, la question, pour qu'il y ait un véritable changement, c'est de savoir dans quelle société on veut vivre : est-ce qu'on veut poursuivre l'exploitation ou la souffrance animale, ou est-ce qu'on est prêts à certains efforts et sacrifices ? [...]
Lire le décryptage : Les animaux sauvages bientôt chassés des chapiteaux ?
Le code civil concernant le droit des animaux est-il si rétrograde en France ?
En réalité, il y a eu pas mal d'évolutions depuis 1804 et le code civil napoléonien. La dernière date du 6 janvier 1999, qui distingue, dans l'article 528, l'animal des autres corps inanimés. Mais les avancées les plus remarquables ont surtout concerné le code pénal et le code rural. Au niveau pénal, la dernière évolution a eu lieu en 2006 : on a instauré une peine complémentaire pour les actes de cruauté envers les animaux.
La première fois qu'on a sanctionné la maltraitance envers les animaux, c'est en 1850, avec la loi Grammont. Grammont était un général qui était choqué de voir des chevaux, utilisés alors comme moyens de locomotion, maltraités sur la voie publique. Sa loi ne concernait que les mauvais traitements exercés sur les animaux domestiques en public : en fait, elle visait plutôt la protection de la sensibilité humaine que celle de l'animal. Il faut attendre 1959 pour que les sanctions soient étendues à la maltraitance dans la sphère privée. Le délit pour acte de cruauté [envers les animaux domestiques, apprivoisés ou en captivité] est établi en 1963. En 1999, ces actes de cruauté sont plus lourdement sanctionnés, jusqu'à deux ans de prison [et 30 000 euros d'amende]. Enfin, en 2004, les sévices sexuels sur animaux sont ajoutés aux actes de cruauté – qui comptaient aussi l'abandon.
Mais même avec ces évolutions, on peut dire que la France reste plutôt à la traîne en Europe. Souvent, les quelques progrès y ont été imposés par l'Europe, par exemple sur l'expérimentation animale [Bruxelles a notamment interdit en 2013 les tests sur les animaux pour les cosmétiques vendus en Europe]. Et Paris s'est toujours fait remarquer pour sa lenteur à transposer et appliquer les directives, comme avec la directive oiseaux : des périodes d'ouverture de chasse ne sont pas conformes aux textes européens, malgré les sanctions.
Finalement, quelle que soit l'ambition théorique affichée, la réalité est bien souvent différente. En Suisse ou en Allemagne par exemple, la protection de l'animal est inscrite dans la Constitution – or les progrès en pratique ne sont guère perceptibles.
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La citation du jour : Joseph Pulitzer
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Retour sur les actions devant le Salon de l'Agriculture : et la dignité des victimes dans tout ça ?
Intéressant article décidément que celui de JP Géné paru dans M le Magazine du Monde du 7/3/2014, qui met en lumière à son corps défendant les conséquences désastreuses d'un certain "militantisme" spectaculaire en vogue, aux antipodes du respect des animaux nonhumains, et dont le dernier Salon de l'Agriculture fournit un exemple saisissant.
Il appelle les deux réflexions suivantes :
1) Voilà ce que c'est que de ne pas présenter le véganisme comme principe intangible et d'accepter n'importe qui dans ses rangs (des végétariens par exemple, qui par leur régime alimentaire nuisent gravement aux animaux qu'ils prétendent défendre) : les journalistes - parmi lesquels JP Géné qui confond allégrement ce qu'il appelle et orthographie les "vegan" (n'a-t-il pas encore compris que le mouvement avait enfin gagné la France ?...) avec des "végétariens militants" - se perdent ensuite dans les définitions et ce n'est pas leur faute : L214 et consorts auront tout fait pour.
2) Certaines "actions" déplorables (voir photo) menées par les groupes de "droits des animaux" (!) susmentionnés portent gravement atteinte à la dignité des animaux.
Brandiraient-ils en effet, ces fiers militants, de vraies têtes humaines dans des rassemblements pour les droits humains ?...
Ne cherchez plus l'erreur : vous venez de la trouver... avec JP Géné lui-même, un comble !
Conclusion : il y a d'un côté les végans abolitionnistes dont nous faisons partie, qui condamnent ce genre de mascarades macabres et voyeuristes, et tous les autres qui usurpent le nom de "végans", qui ne condamnent pas de telles actions, mais les mettent sur pied et les encouragent.
Voici le paragraphe de l'article en question :"Les vegan (végétariens militants) n'y étaient pas conviés.
Début février ils avaient organisé place de la Bastille un "banquet troublant", avec de vraies têtes de veau, d'agneau ou de porc pour dénoncer le meurtre des animaux.
Devant le hall 3, ils ont renoncé au "banquet" - les éleveurs auraient pu se fâcher -, se contentant de brandir têtes de bétail et pancartes proclamant : "Aujourd'hui les caresses, demain l'abattoir".
A noter un débat passionnant au sein du mouvement à propos de l'utilisation d'animaux morts dans ces happenings.
Comment peut-on être veganet congeler une tête ?
Comment peut-on être vegan, ouvrir la porte d'un congélateur et y placer une partie d'un être assassiné ?
Que sont devenues ces têtes ?
Ont-elles été enterrées dignement ou bien simplement jetées à la poubelle ?, s'interrogent certains amis des bêtes qui voient dans cette théâtralisation une insulte fondamentale à la dignité animale.
Graves questions, à méditer au moment du pot-au-feu."
... et ma lettre à JP Géné :
Monsieur,Je prends aujourd'hui connaissance de votre article "Label et les bêtes".Vous écrivez que les "vegan" sont des "végétariens militants" : absolument pas.Les végans (le terme s'est francisé, dérivant de l'anglais "vegan"/"veganism") sont des personnes dont le mode de vie exclut l'ensemble des produits d'origine animale. Cela recouvre tous les aspects de l'existence, de l'alimentation à l'habillement en passant par les loisirs, etc.Le végétalisme, lui, ne fait référence qu'à l'alimentation. Un végétalien peut ainsi porter, par exemple, du cuir ou de la soie, ce qui ne fait pas de lui un végan.Un végétarien, pour sa part, n'est pas un végétalien (moins encore un végan...) puisqu'il consomme des oeufs et/ou des produits laitiers.Un végan, enfin, n'est pas forcément militant...Bref, je vous renvoie au site de l'association Vegan.fr : http://vegan.fr/ qui explique ce qu'est le véganisme. [...]Pour nous autres végans abolitionnistes ou éthiques (expressions synonymes), les actions pratiquées par certains groupes dits de "droits des animaux" et comportant des mises en scène macabres avec cadavres ou têtes d'animaux véritables sont révoltantes.Permettez-moi à ce titre de vous remercier pour avoir mentionné à la fin de votre article l'opposition radicale d'une partie du mouvement animaliste (des végans abolitionnistes en premier lieu) à ce type de manifestations qui sont, en effet, "une insulte fondamentale à la dignité animale".Cordialement,Méryl Pinque -
Genre : « Il est inadmissible d'instrumentaliser la biologie » (Le Monde)
Les débats récents sur l'introduction de la notion de genre dans les manuels et les pratiques scolaires sont particulièrement vifs et passionnés.
Si de nombreux représentants des sciences humaines et sociales ont fait entendre leur voix dans ces échanges, les biologistes ont, pour leur part, peu pris la parole.
La biologie actuelle, souvent utilisée dans ce débat, nous dit-elle quelque chose de pertinent sur la notion de genre et est-elle susceptible de nous éclairer sur la polémique en cours ?
PRÉSENTATION NAÏVE VOIRE MALHONNÊTE ET DÉMAGOGIQUE
Les opposants au concept de genre prétendent souvent avancer des arguments relevant des sciences biologiques pour appuyer leurs propos.
Ils construisent leur discours sur une supposée différence essentielle entre hommes et femmes, qui viendrait fonder un ordre décrit comme « naturel ».
Les éléments de biologie sur lesquels ils s'appuient sont cependant, dans la plupart des cas, sortis de leur contexte et indûment généralisés.
Cette manière de présenter les résultats des sciences du vivant contemporaines est au mieux naïve, au pire malhonnête et démagogique. Nous tenons à affirmer avec la plus grande insistance que les connaissances scientifiques issues de la biologie actuelle ne nous permettent en aucun cas de dégager un quelconque « ordre naturel » en ce qui concerne les comportements hommes-femmes ou les orientations et les identités sexuelles.
Au contraire, la biologie, en particulier la biologie de l'évolution, suggère plutôt l'existence d'un « désordre naturel », résultant de l'action du hasard et de la sélection naturelle. Elle nous révèle une forte diversité des comportements, qu'ils soient ou non sexués : dans la nature, les orientations et pratiques sexuelles, les modes de reproduction et les stratégies parentales sont incroyablement variés.
Chez le crapaud accoucheur, par exemple, le mâle porte les oeufs sur son dos et s'en occupe jusqu'à éclosion, tandis que les mérous changent de sexe au cours de leur vie. Il est intéressant, et quelque peu amusant, de noter que ce ne sont jamais de tels exemples qui sont mis en avant dans les débats actuels, lorsqu'il est question d'affirmer que la « biologie » nous donnerait à voir le « modèle naturel » que devraient suivre les sociétés humaines.
Les organisations opposées à la notion de genre présentent aussi une version volontairement caricaturale des études de genre, dénonçant une hypothétique conspiration qui, sous les habits d'une prétendue « théorie du genre », aurait pour objectif de nier toute différence entre les individus et de détruire la famille.
Pourtant, le fait d'analyser les constructions sociales qui entourent les différences entre les sexes n'implique en aucun cas de nier la réalité biologique du sexe, même si cela peut tout de même conduire à s'interroger sur la manière dont s'élaborent les différences entre les sexes, notamment au cours du développement embryonnaire, ainsi que sur la manière dont les sexes biologiques ne sont parfois pas (ou pas encore) « différenciés ».
LES SOCIÉTÉS HUMAINES NE SE RÉDUISENT PAS À LA DIMENSION BIOLOGIQUE DE L'ÊTRE HUMAIN
En outre, s'il y a évidemment des différences biologiques entre les hommes et les femmes, les sociétés humaines ne se réduisent pas à la dimension biologique de l'être humain, et de nombreux travaux récents, notamment sur la plasticité phénotypique, l'épigénétique et les approches écologiques du développement, ont montré qu'il était souvent difficile, voire impossible, de faire la part entre la « nature » et la « culture ».
Les sociétés humaines sont le résultat d'interactions complexes entre des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et culturels, si bien qu'aucune discipline, qu'il s'agisse de la biologie ou d'une autre, ne saurait confisquer le discours intellectuel sur les différences entre femmes et hommes. Cette diversité apparaît d'ailleurs dans les études sur le genre elles-mêmes, puisqu'elles relèvent de champs académiques extrêmement diversifiés.
Dénoncer la « théorie du genre » revient d'ailleurs à commettre une confusion classique et regrettable sur ce qu'est une théorie. Semblant prendre modèle sur les partisans du « dessein intelligent », qui dénoncent dans la biologie de l'évolution un discours qui ne serait, justement, « qu'une théorie », les opposants au concept de genre cherchent à dénigrer les études portant sur l'identité et l'orientation sexuelle ou sur les inégalités sociales entre les sexes. Ces études ont pourtant fait la preuve de leur intérêt et de leur capacité à mettre en lumière des aspects jusque-là impensés ou négligés de nos histoires ou de nos sociétés.
RÉINTERPRÉTATION DE LA SCIENCE À DES FINS POLITIQUES
Enfin, les opposants au concept de genre, en tentant insidieusement de déplacer le débat du champ de la politique à celui de la biologie, ont pour objectif d'imposer leur système de représentations. Cependant, ce système n'a rien de naturel ni d'universel. En le proposant, ses promoteurs usurpent les habits du sérieux scientifique, puisqu'ils réinterprètent des faits biologiques d'une manière profondément biaisée par leur vision particulière de ce que devrait être notre société.
La science s'efforce de déployer un discours aussi objectif et rigoureux que possible, et elle ne doit donc en aucun cas servir à conforter des préjugés. Le devoir des scientifiques est de lutter contre la désinformation et les utilisations inadéquates de leur discours. C'est pourquoi nous rappelons qu'aucune observation de la nature ne saurait avoir de prétention normative pour la société.
Quelles que soient les conclusions scientifiques relatives aux origines des différences entre les hommes et les femmes, celles-ci ne doivent pas servir à légitimer l'inégalité entre les sexes dans nos sociétés, et les inégalités ne doivent pas non plus être présentées comme des faits de nature. La notion même d'identité sexuelle est structurellement humaine, et ne saurait donc être appréhendée par une approche seulement biologique.
Il est donc inadmissible et vain d'instrumentaliser la biologie dans un débat concernant l'égalité sociale entre les individus, quels que soient leur sexe, leur identité ou leur orientation sexuelle. L'apprentissage de l'égalité ne peut se faire que par l'éducation, et ce qui se passe dans la nature ne nous renseigne en aucun cas sur les décisions politiques que nous devons prendre.
En bannissant le mot « genre » des manuels scolaires, le gouvernement semble avoir choisi de satisfaire les revendications arbitraires d'un groupe de manifestants, balayant d'un revers de main les études sur le genre, un champ d'étude riche de plusieurs décennies de travaux.
Nous, enseignants et chercheurs en biologie et philosophie de la biologie, condamnons ce marchandage du savoir avec des groupes de pression, au mépris des connaissances scientifiques actuelles. En tant que scientifiques et citoyens, nous dénonçons fermement l'usurpation du discours scientifique pour imposer abusivement une idéologie inégalitaire.
Des enseignants et chercheurs en biologie
Seul bémol à ce texte auquel nous souscrivons par ailleurs : nous ne considérons pas davantage les animaux nonhumains comme représentant la "nature". Comme les animaux humains, les animaux nonhumains sont des individus pourvus d'une culture qui leur est propre. M. P.
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A l'horizon, rien de nouveau
Un boeuf au Salon de l'Agriculture, à Paris, le 1er mars 2013. (Photo Kenzo Tribouillard. AFP)
Hollande préfère que les animaux restent des biens meubles
21 février 2014 à 12:58A la veille du salon de l'Agriculture, le chef de l'Etat estime dans une interview à la presse agricole que les textes de loi protègent suffisamment les animaux des souffrances.
François Hollande écarte la possibilité de modifier le statut de l’animal comme le réclament certains intellectuels, dans un entretien à l’hebdomadaire La France Agricole publié vendredi, veille de l’ouverture du salon de l’agriculture.
«Dans le code rural notamment, l’animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d’autres considérations ?», explique le président de la République. Selon lui, «beaucoup d’efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu’il soit nécessaire de le traduire par une loi», estime-t-il. Et sur l’abattage, «nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir», ajoute-t-il.
En octobre, une vingtaine d’intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français avaient réclamé dans un manifeste un changement du statut des animaux dans le code civil. Parmi les 24 signataires, figuraient les philosophes Michel Onfray et Luc Ferry, l’écrivain Erik Orsenna, de l’Académie française, l’astrophysicien Hubert Reeves et Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire.
Le Code civil, dans son article 528, considère les animaux comme des biens meubles (au même titre que des objets). Le texte du manifeste, publié sur le site de la Fondation 30 Millions d’Amis, revendique «une évolution du régime juridique de l’animal dans le code civil reconnaissant sa nature d’être sensible».
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Nouveauté jeunesse : "Vegan is Love", de Ruby Roth (éd. L'Age d'Homme)
12/2013 48 p. 978-2-8251-4337-7
Album enfant
« Comme c’est merveilleux de se dire qu’en ce moment même, chacun, petit ou grand, a le pouvoir de créer un monde plus beau ! N’attendons pas des changements de lois ou l’élection de présidents. Nous pouvons commencer maintenant.
Nous pouvons choisir de vivre sans utiliser les animaux pour nous nourrir, nous vêtir ou nous divertir. Nous décidons d’être vegans, car c’est meilleur pour la santé, pour les animaux et pour la planète. Et ça, c’est de l’amour.
Beaucoup de gens savent que des animaux à travers le monde sont maltraités. Pourtant, ils préfèrent ne pas y penser. Nous, les vegans, nous préoccupons de la façon dont nos choix aident les animaux ou leur font du mal. Nous sommes libres de créer la paix ou la souffrance dans le monde.
Nos choix sont puissants. »
Ruby Roth est une artiste et illustratrice qui vit à Los Angeles, en Californie. Végane depuis 2003, elle a découvert l’intérêt qu’ont les enfants pour le végétarisme et le véganisme alors qu’elle donnait des cours d’arts visuels.