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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 142

  • Gary Francione : "Féminisme postmoderne et bien-être animal : en parfaite harmonie"

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    Récemment, un débat a été présenté sur les excellents et toujours stimulants Vegan Freak Forums, opposant ceux qui sont généralement appelés les « féministes postmodernes » et les « féministes radicaux ». Les féministes postmodernes reconnaissent que le choix des femmes de se chosifier elles-mêmes, au plan sexuel, peut représenter un geste d’affirmation et ne doit pas être systématiquement interprété de manière négative.

    Ces féministes sont souvent pro-pornographie ou, à tout le moins, ils ne sont pas anti-pornographie. Les féministes radicaux sont plus enclins à rejeter la chosification des femmes qui, selon eux, est nécessairement problématique. Ils sont généralement anti-pornographie et s’opposent tout particulièrement à la pornographie dans laquelle les femmes sont dépeintes comme des victimes de violence ou de traitement abusifs. Ils considèrent les stéréotypes liés au genre comme des dangers autant pour les femmes que pour les hommes et cherchent à éliminer ces stéréotypes. Les féministes postmodernes soutiennent souvent que les stéréotypes « féminins » peuvent aider les femmes à s’affirmer.

    Ce débat présente certains parallèles intéressants et importants avec le débat opposant l’abolition de l’exploitation animale et l’amélioration du bien-être des animaux. En fait, le féminisme postmoderne et le welfarisme relèvent de la même théorie, appliquée dans différents contextes.

    I. Chosification « heureuse » :

    La position du féminisme postmoderne a l’effet de rendre les gens plus confortables vis-à-vis l’exploitation des femmes. Si une femme décide de devenir un travailleur sexuel, cela est perçu comme le résultat d’un choix autonome que les féministes devraient supporter.

    Le féminisme postmoderne refuse de poser quelque jugement normatif négatif que ce soit à propos de cette institution fondée sur l’exploitation ou de la manière dont elle affecte les femmes provenant de classes socio-économiques défavorisées, qui n’ont pas les privilèges des féministes postmodernes, qui sont, pour la plupart d’entre elles, des caucasiennes de classe moyenne et bien éduquées.

    Considérant le sceau d’approbation estampillé par les féministes postmodernes sur l’acte consistant à se chosifier soi-même, il est facile de comprendre la réaction des hommes lorsque la question de la pornographie ou d’autres formes d’exploitation est soulevée : « Qu’y a-t-il de mal à cela ? Les féministes disent que c’est acceptable ».

    La semaine dernière, une féministe postmoderne m’a dit, sur le forum de Vegan Freak, que j’étais anti-féministe en raison de mes « commentaires exprimant du dédain » à l’égard des bars de danseuses nues. Quiconque a pris connaissance de cet échange en se demandant s’il devait ou non fréquenter ce genre d’endroit s’est vu encouragé à le faire par quelqu’un qui se qualifie lui-même de « féministe » - quelqu’un qui prétend être diplômé en études féminines, rien de moins.

    En fait, le message est clair : tenir un bar d’effeuilleuses est une manière de démontrer que l’on respecte la décision des femmes de s’adonner à ce type d’activités. Il n’est pas seulement correct de fréquenter de tels bars; il s’agit même d’un geste que les féministes devraient poser. Remarquable.

    Je voudrais mettre l’emphase sur le fait que personne ne cherche à critiquer ou à juger les femmes prises individuellement qui prennent la décision de s’auto-chosifier. La question est plutôt de déterminer si ceux qui s’opposent au sexisme devraient également s’opposer à ces institutions fondées sur l’exploitation. Les féministes postmodernes répondent par la négative; les féministes radicales répondent par l’affirmative.

    Il n’est pas surprenant que PETA adopte l’approche postmoderne du féminisme et encourage les femmes à poser, « pour les animaux », des gestes d’exploitation. Depuis quelques décennies, PETA nous offre des acrobaties sexistes allant de « Je préfère être nue plutôt que de [remplir l’espace] » au « discours sur l’état de l’Union, nu », offrant un striptease complet.

    On peut toujours compter sur les féministes postmodernes pour participer avec enthousiasme aux activités de PETA que les féministes radicales condamnent en rappelant qu’un mouvement qui s’oppose à l’instrumentalisation des non humains devrait également s’opposer à l’instrumentalisation des humains.

    Et nous pouvons voir que le raisonnement qui se trouve derrière l’approche postmoderne est directement repris dans le contexte de l’éthique animale, avec des résultats dévastateurs. Nous avons Peter Singer, PETA, HSUS et à peu près tous les groupes majeurs de protection des animaux qui prétendent représenter la position en faveur des « droits des animaux » en soutenant que l’exploitation animale peut être moralement défendable si la manière dont nous traitons les animaux est « humaine ».

    Nous pouvons être des « omnivores consciencieux » et nous permettre le « luxe » de consommer des produits d’origine animale tant que nous mangeons des non humains ayant été tués dans des abattoirs approuvés par le récipiendaire d’un prix PETA, Temple Grandin ou ayant été vendus chez Whole Foods, magasins qui, selon PETA, respectent des critères strictes par rapport au bien-être animal ou à la production d’œufs provenant d’élevage « sans cage », etc.

    Considérant le sceau d’approbation offert par Singer, PETA, etc., il est facile de comprendre pourquoi, lorsque nous faisons la promotion du véganisme, nous nous faisons souvent répondre : « Qu’est-ce qu’il y a de mal à manger de la viande (oeufs, fromage, etc.) ? Les défenseurs des droits des animaux disent qu’il est correct de le faire. ».

    PETA affirme que McDonald’s est un « précurseur » puisqu’il réforme les normes relatives au bien-être animal dans le domaine de la restauration rapide et l’icône Jane Goodall fait partie des célébrités qui appuient les produits laitiers Stonyfield. Le mouvement pour le bien-être animal rend les gens plus à l’aise face à l’exploitation des animaux, tout comme les féministes postmodernes rendent les gens plus à l’aise de participer à l’exploitation des femmes.

    Vous pouvez être « féministe » tout en profitant d’une danse-contact dans un bar; vous pouvez être un « défenseur des droits des animaux » tout en mangeant des œufs de « poules en liberté » ou de la viande approuvée par les organisations de protection des animaux.

    En somme, les féministes postmodernes ont créé une forme de chosification « heureuse » pour les femmes, comme les welfaristes ont créé le phénomène de la viande et autres produits animaux « heureux ». Les féministes postmodernes se permettent souvent d’ignorer le fait que les femmes impliquées dans l’industrie du sexe sont violées, qu’elles sont battues et qu’elles sont toxicomanes, tout comme les welfaristes se permettent d’ignorer le fait que les produits - incluant ceux qui sont produits dans les circonstances les plus « humaines » - impliquent d’horribles souffrances pour les animaux. Et les deux groupes ignorent que l’instrumentalisation des femmes et des animaux, peu importe la manière dont ils sont traités, est contestable par nature.

    Autant la position du féminisme postmoderne que celle du néo-welfarisme sont associées à l’idéologie du statu quo. Elles renforcent toutes les deux la situation actuelle où les animaux sont des propriétés et où les femmes sont des choses dont le statut de personne est réduit à quelques parties de corps et à quelques images de corps que nous fétichisons. Elles mettent toutes les deux des petits autocollants d’approbation sur des messages essentiellement très conservateurs et réactionnaires.

    Je dois relever une autre relation directe entre au moins certains féministes et les welfaristes. Les premiers ont quelques fois affirmé rejeter les droits des animaux parce que ceux-ci seraient « patriarchaux » et parce qu’il vaudrait mieux adopter la perspective de l’« éthique de la sollicitude » pour définir nos obligations à l’endroit des non humains.

    Ces féministes nient l’existence de règles universelles qui nous interdiraient d’utiliser les animaux en toutes circonstances; la moralité de l’utilisation des animaux devrait plutôt être évaluée en fonction des particularités de chaque situation afin de vérifier si certaines valeurs liées à la sollicitude ont été respectées.

    Il est intéressant de remarquer qu’aucun féministe, à ma connaissance, soutient que la moralité d’un viol dépend d’une éthique de la sollicitude; tous les féministes affirment justement que le viol ne peut jamais être justifié. Mais cela n’est pas différent de l’affirmation du droit des femmes à ne pas être violées. Les féministes sont donc en faveur d’un type de protection offert par les droits lorsque les individus concernés sont des êtres humains, mais pas lorsqu’ils sont des non humains.

    Tous les féministes ne défendent pas cette position, mais certains d’entre eux qui s’affichent eux-mêmes comme défenseurs des animaux ainsi que certains welfaristes ont affirmé adopter l’approche de l’éthique de la sollicitude comme alternative à l’approche des droits des animaux. (J’ai consacré un chapitre à la relation entre le droit animal et l’éthique de la sollicitude dans mon livre à venir, Animals as Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation.)

    II. Les règles entourant les discours permis :

    Il y a également un parallèle entre les règles portant sur le discours, souvent imposées par les féministes postmodernes et par les welfaristes. Les deux groupes ont tendance à percevoir toute critique de leur position comme inacceptable. Les féministes postmodernes accusent les féministes radicales d’être « patriarchaux », « oppressifs », « abusifs », « affaiblissants », etc., si les derniers ne sont pas d’accord avec l’approche selon laquelle « l’auto-chosification constitue du féminisme ».

    Les welfaristes perçoivent toute critique des réformes liées au bien-être comme « diffamatoires », « fractionnelles » et « dommageables pour les animaux ». Autant les féministes postmodernes que les welfaristes en appellent fréquemment à l’« unité de mouvement », ce qui est le code signifiant que ceux qui ne sont pas d’accord doivent cesser d’être en désaccord et appuyer la position du féminisme postmoderne et celle du welfarisme.

    Les efforts fournis par les féministes radicales ou par les abolitionnistes pour offrir un discours étayé sur ces questions sont rejetés sous prétexte qu’ils sont futiles, « intellectuellement » élitistes ou trop « académiques », et qu’ils ne font que nuire aux efforts visant à libérer les femmes et les non humains.

    Ce type de discours reflète les tactiques de la droite réactionnaire. Toute dissidence est automatiquement « démonisée » et les efforts pour permettre une discussion raisonnée sont rejetés en faveur des slogans et autres formes de rhétorique vide qui ne fait rien d’autre que de maintenir l’idéologie de l’exploitation dominante.

    Il est dommage, bien que non surprenant, que de telles tactiques aient trouvé preneurs dans des mouvements sociaux soi-disant progressistes.

    Gary L. Francione

    © 2007 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2007/12/05/feminisme-postmoderne-et-bien-etre-animal-en-parfaite-harmonie/

  • Pour que les chats noirs ne passent plus pour des moutons noirs

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    ROME (Reuters) - Ce samedi est en Italie la "Journée des chats noirs", à l'initiative d'une organisation de défense des animaux qui milite pour que l'on cesse de tuer des milliers de chats de cette couleur sous prétexte qu'ils portent malchance.

    Les chats noirs sont mal vus dans de nombreux pays, mais ils ont encore plus mauvaise réputation en Italie, où un édit papal remontant au Moyen Age en avait fait les instruments du démon. On jetait jadis des chats noirs dans les bûchers, où ils grillaient aux côtés des sorcières.

    L'Association italienne pour la défense des animaux et de l'environnement (AIDAA) estime que 60.000 chats noirs ont été tués l'an dernier pour éloigner la malchance, mais aussi lors de rites sataniques ou pour le bien de laboratoires cosmétiques qui apprécient tout particulièrement le pelage noir.

    "Nous voulons faire cesser ce massacre, éduquer les gens et rétablir la dignité des chats noirs", a expliqué le président de l'AIDAA, Lorenzo Croce.

    http://today.reuters.fr/news/newsArticle.aspx?type=oddlyEnoughNews&storyID=2007-11-17T142258Z_01_RIV751720_RTRIDST_0_OFROE-ITALIE-CHATS-20071117.XML

  • ASPAS : "Les voies vertes dénaturent les milieux naturels"

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    Les voies vertes, rappelle l'association de défense des animaux sauvages, sont les voies interdites aux véhicules motorisés, que plusieurs pays européens se sont engagés à construire en 1998 pour réaliser un réseau cohérent. Elles doivent être en site propre, larges d’au moins 3 mètres et d’une pente maximale de 3%. Il existe environ 4800km de voies vertes et de véloroutes en France et l’Association Française des Voies Vertes (af3v) souhaite doubler cette longueur en quelques années.

    Aujourd’hui 65% des voies  «vertes» sont asphaltées et leur construction a entraîné, selon l’ASPAS, la dénaturation de 3100 kilomètres de chemins. Les autres sont faites de sable plus ou moins compacté. L’ASPAS et le Collectif pour la défense de nos chemins  (voir les coordonnées en note) s’élèvent contre ce type d’aménagement.

    Tout aménager ?

    Les associations critiquent fondamentalement la propension à vouloir tout aménager à tout prix. Les investissements peuvent d'ailleurs être très lourds, financés par l’Etat, l’Europe, la région et le département. L’entretien par les communes oriente très souvent vers l’asphalte pour réduire les coûts. La voie verte Cluny-Givry a coûté 45 000 euros le kilomètre. Bien sûr, les voies vertes doivent permettre de rouler en toute sécurité, dans toutes les conditions.

    Mais pour l’ASPAS, cette approche aboutit à une dénaturation complète : élargissement de l’assiette, arrachage des arbres, des haies, disparition d’abris pour la faune, de flaques, sursécurisation avec multiplication de barrières, de panneaux indicateurs. Sur la voie Questembert - Mauron par exemple, dans le Morbihan, 108 barrières ont été installées sur 50 kilomètres : il faut poser pied à terre tous les 500 mètres ! Les conséquences sont évidemment négatives pour les animaux (lapins, hérissons, oiseaux, insectes) qui perdent leurs abris et sont exposés au dérangement. 

    Les voies ne permettent pas une vraie découverte de la nature 

    Les associations critiquent la philosophie des voies, qui aseptisent trop les milieux et empêchent une découverte plus naturelle.  « Ces voies « vertes » sont en grande partie destinées à des personnes qui n’auraient pas l’idée de se promener dans la nature si elle n’était pas contrôlée, labellisée, pasteurisée ! » L’ASPAS craint la multiplication "des restes de pique-nique, les emballages, les canettes, la cueillette à grande échelle, l’écrasement des plantes sauvages, la fuite des animaux !". Cette surfréquentation entraîne même de nouveaux investissements comme ceux que le conseil général de Saône et Loire s’apprête à réaliser en élargissant  la voie Givry-Cluny (prix européen de la voie verte en 2004) de 3 mètres de large à 5 ou 6 mètres.

    Attention à la surfréquentation

    L’incitation à la fréquentation ouvre en effet la porte à sa surfréquentation, rappelle les associations qui citent l’exemple du Mont Blanc... Car derrière ces « facilités d’accès », l’ASPAS dénonce la menace d’un tourisme de masse qui après avoir saturé les plages et le littoral peut déferler dans les campagnes. L’ASPAS plaide au contraire pour un entretien des chemins actuels, leur débroussaillage qui se pratique depuis le néolithique. L’ASPAS ne s’oppose pas à leur réhabilitation traditionnelle, bien au contraire, mais demande de vraies voies vertes, dans les villes, dans les banlieues,  avec des mares, des terrains de découverte. Et elle veut que ces aménagements n’oublient pas les personnes à mobilité réduite.

    Michel.deprost@free.fr

    Les coordonnées des associations :

    ASPAS
    BP 505 - 26401 CREST Cedex
    www.aspas-nature.org

    PAYSAGES DE FRANCE
    5, place Bir-Hakeim, 38000 GRENOBLE
    www.paysagesdefrance.org

    AVES FRANCE
    Maison des associations
    11 avenue Pasteur - BL n°23 - 76000 ROUEN
    www.aves.asso.fr

    FRAPNA Loire
    4, rue de la Richelandière
    42100 SAINT-ETIENNE
    www.frapna.org/site/loire.htm

    Associations partenaires :

    CDTE 41, CDTE 44, ACARS, Équiliberté. Les associations qui souhaite rejoindre le COLLECTIF POUR LA DEFENSE DE NOS CHEMINS, peuvent contacter l’ASPAS au 04 75 25 10 00 ou par mail à info@aspas-nature.org

    http://www.enviscope.com/13031-Voies-vertes-ASPAS-chemins.html

  • Merck et scandale du Vioxx :

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    Le laboratoire américain accepte de verser près de 5 milliards de dollars pour effacer plus de 20.000 plaintes à l'encontre de son ex-anti-inflammatoire vedette, le Vioxx, qui avait le malheur de doubler les risques d'accidents cardiovasculaires.

    Presque cinq milliards de dollars pour éteindre l’un des plus gros scandales de l’histoire du médicament. Tel est l’enjeu de l’accord amiable auquel s’est résolu finalement le laboratoire Merck afin d’enterrer les milliers de plaintes déposées contre son anti-inflammatoire Vioxx, dont les effets secondaires néfastes (hausse des accidents cardiovasculaires) ont défrayé la chronique il y a trois ans. Ce faisant, le numéro trois américain de la pharmacie éliminera ainsi environ 95% des procédures judiciaires à son encontre.

    Dans le détail, l’accord a été conclu avec les défenseurs d’un comité de plaignants à l’issue d’une rencontre avec trois des quatre juges en charge de la quasi totalité des plaintes. Il ne s’agit toutefois pas d’une class action. De sorte que les dossiers d’indemnisation seront disséqués au cas par cas. Les sommes seront allouées par un fonds ad hoc. La charge financière globale, elle, sera passée dans les comptes du 4ème trimestre.

    Enfin, sur le fond, le groupe ne reconnaît pas sa culpabilité. A New York, les marchés semblaient manifestement soulagés de cette sortie par le haut : l’action Merck grimpait même de plus de 4% vendredi en cours de séance après s’être déjà apprécié de 1% la veille. Il est vrai que les analystes de Morgan Stanley prédisaient un bourbier judiciaire long de 7 ans pouvant se solder par un coût de 20 à 30 milliards!

    L’affaire du Vioxx a brutalement surgi de manière officielle en septembre 2004, mais les rumeurs sur ses méfaits présumés alimentaient les gazettes spécialisées depuis plusieurs mois. Une étude interne a alors révélé que la prise régulière et prolongée (au bout de 18 mois) de cette molécule sortie cinq ans plus tôt et prévue pour soulager l’arthrose doublait surtout les risques cardiaques des patients qui l’ingurgitaient.

    Le scandale est retentissant. Le groupe doit retirer en catastrophe son produit vedette du marché, un blockbuster qui pèse tout de même 2,5 milliards de dollars de revenus. Et dont la campagne publicitaire engloutissait chaque année 100 millions. Rien qu’en France par exemple, il captait 8% du marché des anti-inflammatoires.

    Le cours s’effondre (-26% en une seule séance), puis les plaintes s’accumulent et bientôt, les procès. A ce jour, sur la quinzaine déjà bouclés, Merck en a remporté environ les deux tiers. Mais sur les quelque 27.000 plaintes enregistrées au 30 juin dernier, plus de 22.000 restaient encore en souffrance avant que le groupe ne se décide à clore le dossier.

    http://www.lexpansion.com/economie/actualite-entreprise/merck-solde-au-prix-fort-le-scandale-du-vioxx_132302.html

  • Le Figaro (14/10/07) : "Des cellules militantes venues de Grande-Bretagne"

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    Fondé au milieu des années 1970 en Grande-Bretagne, l'Animal Liberation Front (ALF) fédère, dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord, des cel­lules militantes prêtes à agir illégalement pour protéger les bêtes.

    Officiellement non violente, l'organisation revendique chaque année la libération de plusieurs milliers d'animaux, mais ne s'en tient pas là. Usant du vandalisme comme du harcèlement, voire de la diffamation, ses militants attaquent les fourreurs, les laboratoires pharmaceutiques qui ont recours à la vivisection, les cirques, les bouchers...

    En 2002, le FBI estimait ainsi que l'« ALF a commis plus de 600 actes criminels aux États-Unis depuis 1996, entraînant des dommages estimés à 43 millions de dollars ». Étroitement surveillée par les policiers antiterroristes outre-Atlantique comme en Grande-Bretagne, l'organisation recense actuellement une vingtaine de militants incarcérés.

    En mai 2006, trois activistes de l'ALF ont été condamnés à douze ans de prison par la justice britannique pour leur implication dans une campagne de harcèlement menée, à Newchurch, contre un éleveur de co­chons d'Inde.

    Quelques années plus tôt, David Hall avait reçu des lettres ano­nymes. Des menaces avaient visé son entourage, des bombes avaient explosé dans son village. En 2004, la tombe d'une proche parente avait été profanée dans le cimetière voisin et sa dépouille mortelle avait été dérobée.

    En 1999, déjà, l'image de l'organisation avait été ternie par l'enlèvement du journaliste de Channel Four Graham Hall, séquestré par plusieurs hommes en arme se réclamant de la cause animale. Avant de le libérer, ses ravisseurs lui avaient tatoué sur le dos, au fer rouge, trois lettres : ALF.

    C. L. 

    http://www.lefigaro.fr/france/20070504.FIG000000021_des_cellules_militantes_venues_de_grande_bretagne.html

  • Les USA vont-ils cesser de tester les produits chimiques sur les animaux ?

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    Le Conseil national de la recherche (NRC) des Etats-Unis a récemment publié un rapport intitulé Tests de toxicité au XXIe siècle : une vision et une stratégie, dans lequel il dénonce les failles des tests actuels sur des animaux et propose de mettre au premier plan les tests réalisés sur du matériel humain.

    L'industrie chimique et pharmaceutique en a pris bonne note, cette dernière étant déjà bien engagée dans cette voie. Un rapport qui serait particulièrement opportun en Europe, où vient d'entrer en vigueur le règlement REACH : Enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques.

    La Commission européenne a estimé à plus de 100.000 les substances présentes dans notre environnement et de plus en plus de publications scientifiques suggèrent ou démontrent un lien entre notre exposition permanente à un cocktail de ces substances et de nombreuses maladies graves dont l'incidence ne cesse d'augmenter : cancer, maladies neurologiques (Alzheimer, Parkinson...), allergies, etc.

    Pourtant, les effets précis de la majorité de ces substances sur notre santé, ainsi que leurs mécanismes d'action, sont mal connus, et pour cause : le Professeur Thomas Hartung, directeur d'ECVAM et, donc, conseiller scientifique de la Commission européenne, qualifie les actuels tests de toxicité sur des animaux de "tout simplement de la mauvaise science."

    Il était donc grand temps de se tourner vers des méthodes véritablement scientifiques. Les résultats obtenus sur des animaux n'étant pas transposables aux humains, c'est avec grande justesse que le rapport du NRC annonce :

    "Les progrès en toxicogénomique, bioinformatique, biologie des systèmes, épigénétique et toxicologie modélisée sur ordinateur pourraient transformer les tests de toxicité d'un système fondé sur des tests sur l'animal entier vers un système fondé principalement sur des méthodes in vitro qui évaluent les changements dans les processus biologiques en utilisant des cellules, des lignées cellulaires ou des composantes cellulaires, de préférence d'origine humaine."

    Et aussi : "Il est attendu du changement prévu que soient générées des données plus robustes sur les risques potentiels posés aux humains par l'exposition à des agents présents dans l'environnement et que l'on dispose d'une plus grande capacité de tester des substances chimiques de façon plus efficace."

    Un article paru début août dans la revue Chemical Engineering News, très diffusée dans le milieu concerné, présente le rapport du NRC et souligne la différence de stratégie entre l'industrie pharmaceutique, qui a recours depuis longtemps à des tests sur du matériel humain (bien que non exclusivement) et l'industrie chimique où la toxicologie demeure largement fondée sur les tests sur des animaux.

    Pourtant, l'industrie chimique européenne a tout intérêt à se tourner vers les nouvelles méthodes, ne serait-ce que parce que REACH impose désormais des tests dont le coût sera prohibitif (en particulier pour les PME) s'ils doivent se faire sur des animaux.

    Antidote Europe et ses partenaires européens ont obtenu que REACH encourage la toxicogénomique, la première méthode citée par le rapport du NRC. Les chercheurs d'Antidote Europe ont apporté une contribution majeure à cette méthode, en développant une approche qui permet de tester des centaines de substances en parallèle, de façon automatisée, en moins d'une semaine (alors qu'un test de toxicité "classique" dure deux ans) et pour un coût d'environ 10.000 euros par substance (contre plusieurs centaines de millions de dollars pour la toxicologie du XXe siècle... qui n'avait pas beaucoup évolué depuis le XIXe !).

    Antidote Europe félicite donc le NRC et incite vivement les autorités européennes à adopter, elles aussi, la toxicologie du XXIe siècle, dans l'intérêt de notre santé, de l'environnement, mais aussi de la compétitivité et de l'image de marque de l'industrie chimique.

    Antidote Europe est une association à but non lucratif, créée par des chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.

    http://www.antidote-europe.org/cp30aou07_fr.htm

  • Francione : "Un commentaire à propos de la violence"

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    On me demande souvent ce que je pense des personnes qui encouragent la violence à l’endroit de ceux qui exploitent des animaux.

    Ma réponse est simple : je suis violemment opposé à la violence.

    Trois raisons sous-tendent ma position.

    Premièrement, la position des droits des animaux représente, pour moi, l’ultime rejet de la violence. Il s’agit de l’affirmation ultime de la paix. Je considère le mouvement en faveur des droits des animaux comme la progression logique du mouvement pour la paix, qui vise à mettre fin aux conflits entre les êtres humains. Le mouvement des droits des animaux cherche idéalement à faire un pas de plus et à faire cesser les conflits entre les humains et les non humains.

    La raison pour laquelle la situation mondiale actuelle est un tel gâchis est que, à travers l’histoire, nous avons continuellement posé des actes violents que nous avons tenté de justifier en prétendant que des moyens indésirables peuvent mener à des résultats désirables. Quiconque ayant déjà eu recours à la violence prétend regretter avoir eu à le faire, mais argumente que certains objectifs justifient ce choix.

    Le problème est que cela participe à perpétuer le cercle vicieux de la violence en faisant en sorte que quiconque est convaincu d’une chose peut avoir recours à la violence afin d’accomplir un soi-disant plus grand bien et ceux qui sont la cible de cette violence peuvent alors se sentir justifiés de répondre à leur tour par la violence. Et ainsi de suite.

    Il s’agit là d’un raisonnement moral de type conséquentialiste qui détruit le monde et le mène à de très étranges contradictions. Une grande partie du monde occidental adhère au christianisme. Bien que le Nouveau Testament ne soit pas très clair à propos de certaines questions, il affirme clairement que la violence doit être rejetée.

    Pourtant, les supposés dirigeants de l’église chrétienne et leur supposé électorat chrétien justifient les actions les plus violentes en affirmant, avec une apparente réticence, viser un plus grand bien, peu importe ce que cela peut être. Ceux envers qui ces actions violentes sont dirigées prétendent également adhérer à des religions qui rejettent la violence, mais se sentent justifiés de recourir à la violence en réponse aux attaques qu’ils subissent.

    Alors nous nous trouvons devant des gens qui prétendent tous rejeter la violence, notamment pour des raisons religieuses, mais qui se livrent à la violence. Et nous disons ensuite que les humains sont rationnels alors que les non humains ne le sont pas !

    La violence implique que l’on traite les autres comme des moyens permettant d’accomplir certaines fins plutôt que comme des fins en soi. Lorsque nous agissons de manière violente à l’endroit d’autres êtres – qu’ils soient humains ou non humains – nous ignorons la valeur inhérente de ceux-ci.

    Nous les traitons comme de simples choses qui n’ont aucune autre valeur que celle que nous décidons de leur donner. Voilà ce qui porte des gens à commettre des crimes violents contre les personnes de couleur, les femmes, les gays et les lesbiennes.

    Voilà ce qui nous porte à considérer les non humains comme des marchandises et à les traiter comme des ressources qui n’existent que pour notre usage. Tout cela est mal et doit être rejeté.

    Deuxièmement, contre qui est-ce que ceux qui défendent le recours à la violence veulent-ils diriger cette violence? Le fermier qui élève des animaux parce qu’un nombre atterrant d’humains exigent de manger de la viande et des produits animaux.

    Le fermier élève ces animaux dans des conditions intensives parce que le consommateur veut de la viande et des produits animaux à un prix aussi bas que possible. Mais est-ce que le fermier est le seul coupable dans cette situation ?

    Ou est-ce que la responsabilité est partagée par tous ceux qui, parmi nous, mangent des produits d’origine animale, incluant tous les omnivores consciencieux, ces « sympathisants de la cause animale » qui ne sont pas végans et qui consomment des « œufs de poules en liberté » ou de la « viande heureuse », et créent ainsi la demande à laquelle répondent des fermiers qui, autrement, feraient autre chose de leur vie ?

    Je suppose qu’il est plus simple de qualifier le fermier d’« ennemi » et d’ignorer la réalité dans cette situation.

    Et qu’en est-il du vivisecteur, une cible notoire de ceux qui défendent le recours à la violence ? En mettant de côté le débat entourant la question de savoir si la vivisection permet réellement d’obtenir des données utiles pouvant répondre à des problèmes de santé humaine, contentons-nous de remarquer que la plupart des maladies pour lesquelles les vivisecteurs cherchent des remèdes et des traitements en utilisant des animaux pourraient être évitées entièrement ou être beaucoup moins répandues si les humains arrêtaient de manger de la nourriture provenant d’animaux et abandonnaient leur pratiques destructrices comme leur habitude de fumer, de boire trop d’alcool, de consommer des drogues et de ne pas faire d’exercice.

    Encore une fois, qui est le véritable coupable ? Je ne pense évidemment pas que la vivisection soit justifiable pour quelque raison que ce soit, mais je trouve curieux que ceux qui défendent l’usage de la violence arrivent à considérer les vivisecteurs comme détachés des conditions sociales qui donnent lieu à la vivisection – et à l’égard de la mise en place de ces conditions, nous sommes tous complices.

    De plus, nous ne devons pas oublier qu’il y a toujours plusieurs façons de répondre aux différents problèmes de santé. La vivisection en est une et, du point de vue de plusieurs (dont le mien), il ne s’agit pas là d’une option très efficace. La décision d’investir des ressources sociales dans la vivisection plutôt que dans d’autres moyens possiblement plus efficaces relève du domaine politique autant, ou probablement davantage, que du domaine scientifique.

    Par exemple, les dépenses considérables liées à la recherche sur le SIDA qui implique l’utilisation d’animaux se sont avérées fort peu efficaces pour réduire le nombre de personnes souffrant du SIDA et la plupart de ce qui a permis de rallonger et d’améliorer la vie de ceux qui souffrent du VIH/SIDA vient de tests cliniques faits sur des humains ayant consenti à ces essais.

    Il est certainement raisonnable de penser que, si l’argent dépensé en recherche sur des animaux avait plutôt été investi dans l’éducation aux relations sexuelles protégées, dans des campagnes de sensibilisation aux risques liés aux échanges de seringues et dans la distribution de préservatifs, le taux de nouveaux cas de VIH aurait considérablement chuté.

    Le choix de recourir à l’expérimentation sur des animaux pour répondre au problème est, de plusieurs manières, une décision politique et sociale. L’expérimentation sur des animaux est considérée comme un moyen acceptable de résoudre le problème du SIDA alors que les programmes de distribution de seringues et de condoms, de même que l’éducation au sexe sans risque demeurent politiquement controversés.

    Alors une fois de plus, le vivisecteur n’est pas le seul coupable ici. En fait, on pourrait très bien soutenir que les principaux responsables de l’utilisation d’animaux dans la recherche visant à contrer le SIDA sont les politiciens réactionnaires qui répondent aux volontés réactionnaires d’une base politique qui rejette les manières les plus efficaces de composer avec le problème du SIDA.

    Troisièmement, je ne comprends pas très bien ce que cherchent à accomplir concrètement ceux qui appuient la violence. Ils ne peuvent assurément pas espérer rendre le public plus sympathique aux intérêts des animaux non humains. Il est même possible que le contraire soit vrai et que ces réactions aient davantage d’effets négatifs au niveau de la perception du public.

    Nous vivons dans un monde où pratiquement tous les gens qui peuvent se permettre de manger des produits animaux le font. Un tel monde n’est pas un contexte dans lequel la violence peut être interprétée autrement que d’une manière négative.

    En d’autres mots, dans un monde dans lequel manger des produits animaux est considéré par la plupart des gens comme quelque chose d’aussi « naturel » ou « normal » que de boire de l’eau ou respirer de l’air, les actes violents ont bien des chances d’être perçus comme rien d’autre que des actes de démence et ne feront rien pour faire progresser la réflexion sociale sur la question de l’exploitation des animaux.

    L’exploitation animale est omniprésente dans notre société. Et cela est le cas parce que nous croyons que la fin (les supposés bénéfices que nous obtenons grâce à l’utilisation des animaux) justifie les moyens (l’imposition de souffrance et la mise à mort de milliards de non humains chaque année), et parce que nous traitons les animaux exclusivement comme des marchandises et ignorons leur valeur inhérente. On ne peut sérieusement espérer corriger cette situation en se servant de ces notions pour justifier la violence contre les humains.

    Le fait qu’au moins certains des « défenseurs des animaux » qui approuvent le recours à la violence ne soient pas végans est profondément déroutant. Ces personnes se soucient des animaux à un point tel qu’elles défendent la possibilité de blesser les humains qui les exploitent, mais semblent ne pas pouvoir eux-mêmes cesser d’exploiter des non humains.

    La conclusion est claire. La seule façon d’agir qui pourrait peut-être avoir un jour un impact significatif sur le problème est l’éducation vraiment pacifiste. Et cela commence par la décision que chacun d’entre nous doit prendre de devenir végan et de rejeter la violence dirigée contre les animaux dans nos propres vies, et d’ensuite éduquer les autres, de manière créative et non-violente, à propos de la nécessité d’embrasser le véganisme.

    Je compte discuter cette question plus en profondeur à l’occasion de prochains essais, mais je voulais partager avec vous certaines réflexions préliminaires.

    Gary L. Francione

    © 2007 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2007/08/13/un-commentaire-a-propos-de-la-violence/#more-16

  • La phrase du jour : Hannah Arendt

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        « C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal. »

                                              Hannah Arendt