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  • Nick Brandt : faire le portrait de l'âme des animaux

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    "Ce qui m'intéresse en définitive, ce n'est pas de créer une œuvre purement documentaire ou remplie d'action et de spectacle, comme c'est généralement la règle dans le domaine de la photographie d'animaux.

    Mais de montrer les animaux en train d'être, tout simplement.

    En train d'être avant qu'ils ne soient plus.

    Avant qu'ils cessent d'exister, à l'état sauvage en tout cas."

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    Ces propos sont tenus par Nick Brandt, artiste photographe.

    C'est un photographe animalier reconnu, acclamé par la critique et le public.

    Nick Brandt a fait le choix du noir et blanc.

    Il a laissé les téléobjectifs à la maison.

    Il s'approche ainsi, patiemment, distant de quelques mètres parfois, avec empathie, des sujets qu'il veut photographier.

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    En réalité, ce sont plus que des photos : ce sont des portraits.

    Portraits d'animaux sauvages :  lions, guépards, éléphants, rhinocéros, girafes, gnous... vivant en Afrique de l'Est, au Kenya ou en Tanzanie.

    Nick Brandt aime les animaux.

    Tous les animaux.

    Il ne les mange pas.

    Il est végan.

    Son premier ouvrage, On this earth, a été préfacé par Jane Goodall.

    Un nouvel ouvrage présentant ses oeuvres vient tout juste de sortir : L'Afrique au crépuscule, Editions La Martinière (35 €).

    Son site : http://www.nickbrandt.com/

    http://taomugaia.canalblog.com/archives/2009/10/29/15604904.html

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  • Hiltl (Suisse) : quand la cuisine végétarienne écrit l'histoire

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    Dirigé par la même famille depuis quatre générations, Hiltl est le plus ancien restaurant végétarien d'Europe.

    Inaugurée il y a 111 ans à Zurich, alors que cette cuisine ne suscitait encore que des sarcasmes, l'enseigne est aujourd'hui une des plus courues de la ville.

    En 1898, un restaurant végétarien ouvre ses portes à la Sihlstrasse, à quelques pas de la Bahnhofstrasse, la plus célèbre artère marchande de Zurich, qui relie la gare aux rives du lac.

    Au cours des premières années, l'établissement n'attire pas les foules.

    A l'époque, les coffres des banques zurichoises ne regorgent pas encore d'or et la population est plutôt pauvre.

    A cela s'ajoute que la culture végétarienne, encore très nouvelle en Europe, suscite plutôt l'incompréhension.

    Se régaler d'un morceau de viande, au moins le dimanche, est un des luxes auquel aspirent les citoyens, surtout dans les villes.

    Les rares végétariens d'alors sont affublés du quolibet de « Grassfresser » (« bouffeurs d'herbe »).

    Avec un chiffre d'affaire qui ne dépasse guère la trentaine de francs par jour, le restaurant tente tant bien que mal de nouer les deux bouts.

    Et son histoire aurait tout aussi bien pu s'arrêter là.

    Mais c'est sans compter avec Ambrosius Hiltl, jeune tailleur d'une vingtaine d'années, arrivé tout droit de Bavière.

    Gravement atteint de la goutte, il ne parvient presque plus à remuer ses doigts ou à tenir le fil et l'aiguille.

    Un médecin lui a même prédit une mort précoce s'il ne renonce pas sur-le-champ à consommer de la viande.

    Et c'est ainsi qu'Ambrosius Hiltl se met à fréquenter le restaurant avec assiduité.

    En 1904, le propriétaire jette l'éponge et l'entreprenant couturier décide de reprendre l'affaire en mains.

    L'année suivante, il épouse la cuisinière et en 1907, le couple rachète le restaurant.



    Le temps des restrictions

    Et c'est ainsi que l'histoire continue.

    Celui qui la raconte aujourd'hui, confortablement installé dans l'élégant et moderne établissement de la Sihlstrasse, est Rolf Hiltl, arrière petit-fils du tailleur.

    Ses yeux bleus et sa chevelure blonde indiquent d'ailleurs bien ses origines bavaroises.

    « Mon arrière grand-père, qui s'est rapidement remis de la goutte, a finalement vécu jusqu'à l'âge de 93 ans », relève avec plaisir le quadragénaire, qui dirige l'établissement depuis 1998.

    Mais avant d'arriver à la quatrième génération de la famille Hiltl, la maison a traversé des périodes particulièrement difficiles, marquées par les crises, la guerre et le rationnement des années 1930-1940.

    « Notre restaurant n'en a que partiellement souffert puisque les mesures de rationnement frappaient surtout la viande, denrée dont notre cuisine n'avait évidemment pas besoin », souligne Rolf Hiltl.

    Renoncer à la viande a aussi obligé les Hiltl à faire preuve d'imagination et à innover en permanence, avec le peu d'ingrédients disponibles, comme les œufs, la farine, les céréales, les pommes de terre et quelque légumineuses.

    Au fil du temps toutefois, l'établissement s'est forgé une bonne réputation, ce qui lui a permis de traverser les décennies de l'après-guerre, notamment lorsque la viande est devenue pratiquement omniprésente dans l'alimentation des Suisses.



    Les avantages de la globalisation

    Longtemps considéré comme un style d'alimentation marginal, le végétarisme est entré dans une nouvelle ère dès les années septante.

    Dès lors, il a suscité davantage d'engouement, notamment auprès des jeunes, sensibilisés à la nature, aux animaux et aux cultures exotiques, dont celle de l'Inde, véritable berceau de la cuisine végétarienne.

    « La globalisation a certainement contribué de manière positive au développement de la cuisine végétarienne. Nous avons découvert d'autres formes de gastronomie, beaucoup plus variées que la nôtre, originaires de l'Inde, de la Chine, de la Malaisie, mais aussi du bassin méditerranéen », confirme Rolf Hiltl.

    Aujourd'hui, le restaurant zurichois poursuit son exploration des saveurs et sa recherche de nouvelles recettes.

    A noter que les collaborateurs de Hiltl proviennent d'une quarantaine de pays différents.

    Gastronomie

    D'un rendez-vous pour végétariens et abstinents, le restaurant s'est désormais transformé en un véritable temple de la gastronomie.

    Et ce n'est pas un hasard si aujourd'hui, l'établissement n'attire pas que des végétariens convaincus.

    Plus de 90% des clients sont plutôt des végétariens occasionnels, comme le propriétaire des lieux lui-même, Rolf Hiltl, qui s'autorise parfois un morceau de viande.

    « Les premiers végétariens étaient souvent des rêveurs ou des utopistes qui aspiraient à recréer un paradis terrestre.

    Aujourd'hui, c'est plutôt la conscience écologique qui prévaut, tout comme le souci de préserver sa santé. I

    l y a quelques années, lorsque les journaux ont commencé à parler de la vache folle, les gens se sont littéralement mis à faire la queue devant l'entrée de notre établissement », se souvient Rolf Hiltl.

    Nouveaux projets

    Ambrosius Hiltl serait sans doute très surpris de revoir son restaurant de la Sihlstrassse, entièrement rénové en 2006.

    Cet endroit très populaire est fréquenté par près de 1500 personnes chaque jour et dispose d'un bar, d'une discothèque et propose même des cours de cuisine.

    Hiltl est devenu l'un des symboles de Zurich.

    L'établissement figure sur tous les guides touristiques et attire des personnages aussi célèbres que Paul McCartney ou Marc Forster.

    Fort de ce succès, Rolf Hiltl en a décidé de fonder, avec les frères Frei, la chaîne de restaurants « tibits by Hiltl », soit quatre enseignes en Suisse et une à Londres, ouvertes en 2000.

    D'autres succursales devraient suivre au cours des prochaines années.

    « Enthousiasmer les clients, sans nuire à un seul animal me réjouit tout particulièrement », confie Rolf Hiltl avec satisfaction.

    « Depuis 1989, nous avons servi près de 40 millions de plats.

    Qui sait combien d'animaux auraient été sacrifiés, si sur chacune de ces assiettes nous n'avions ajouté ne serait-ce que 100 grammes de viande... ? ».

    Swissinfo, Armando Mombelli
    (Traduction de l'italien : Nicole della Pietra)



    TRADITION VEGETARIENNE

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    Les premières traces du végétarisme apparaissent dans les courants philosophiques et religieux de civilisations anciennes, grecques et indiennes, notamment.

    Au cours des siècles, plusieurs grands personnages de l'histoire, comme Léonard de Vinci, Voltaire, Tolstoï ou Einstein ont manifesté une vocation végétarienne.

    La culture végétarienne s'est surtout développée en Europe à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, avec l'avènement de diverses sociétés nationales fidèles à ses préceptes.

    En 1980, l'Union végétarienne internationale voit le jour à Dresde, en Allemagne. Aujourd'hui, elle est l'organisation faîtière des associations nationales.

    Selon des sondages de l'Association suisse pour le végétarisme (ASV), entre 2 et 3% des Suisses seraient végétariens.


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    1898, année de l'ouverture

    LE HILTL

    Le « Vegetarierheim und Abstinenz Café » est inauguré en 1898, à la Sihlstrasse 28 à Zurich.

    A en croire le livre Guiness des records, il s'agit du premier restaurant végétarien apparu en Europe.

    En 1904, l'établissement est repris par Ambrosius Hiltl et son épouse Martha Gneupel.

    Depuis, la direction de l'établissement a été transmise de père en fils, jusqu'à la quatrième génération (Ambrosius, Leonhard, Heinz, Rolf).

    Entré au service de l'entreprise familiale en 1998, Rolf Hiltl, accompagné des trois frères Frei, a créé la nouvelle chaîne de restaurant « tibits by Hiltl », qui compte une filiale à Londres et des établissements à Zurich, à Berne et à Bâle.

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    Commentaire : bravo à Hitl... jusqu'à un certain point.

    Car Rolf Hitl se trompe lorsqu'il affirme que la cuisine végétarienne ne nuit pas aux animaux : certes, la viande en est absente, mais pour produire des produits laitiers ou des oeufs, il faut exploiter les vaches et les poules, et sacrifier les veaux et les poussins mâles sur l'autel du rendement...

    L'industrie laitière est en effet inextricablement liée à l'industrie viandiste, et les végétariens font souffrir les animaux autant que les carnivores.

    Respecter les animaux et la planète (ainsi que sa santé, car les produits laitiers sont néfastes à la santé, et peuvent à long terme entraîner des cancers du sein et de la prostate) à 100%, cela signifie être végan, pas végétarien.

    Alors à quand un Hitl vegan ?

    GO VEGAN!

    M. P.

  • La fourrure bientôt interdite en Israël ?

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    Nitzan Horowitz

    Un projet de loi visant à interdire l’importation, la production et la vente de toute fourrure en Israël a récemment été déposé à la Knesset pour être soumis au vote des Députés.

    Soutenant ce texte, Brigitte Bardot a écrit au Député Nitzan Horowitz, auteur de la proposition, pour le féliciter et le remercier chaleureusement :

    « Ce projet de loi représente une avancée majeure, un exemple pour le monde quant à la nécessité de respecter et reconnaître l’animal en tant qu’être sensible.

    Vous le savez, l’industrie de la fourrure condamne des millions d’animaux à être parqués dans des cages, entassés, martyrisés avant d’être gazés ou électrocutés, c’est une industrie de la honte et de l’indignité !

    J’ai un profond respect et une sincère admiration pour votre combat personnel contre toute forme de discrimination, toute violence perpétrée sur des êtres en souffrance sans barrière de race ou d’espèce.

    Le monde politique qui nous gouverne semble dépourvu d’humanité et d’empathie, il nous faudrait un Nitzan Horowitz dans chaque pays pour rééquilibrer la donne, nous en sommes loin, hélas.

    La Cour suprême d’Israël a déjà interdit le gavage des palmipèdes considérant, à juste titre, que les "besoins de l’agriculture ne doivent pas systématiquement compter plus que l’intérêt de protéger les animaux".

    Aujourd’hui, votre projet suscite un nouvel espoir pour tous ceux qui s’élèvent contre l’exploitation animale et la cruauté qu’elle engendre.

    Nous avons tous un devoir moral vis-à-vis des êtres vivants qui sont exploités par l’homme.

    Nous n’avons pas le droit et ne devons pas accepter de plonger des millions d’animaux dans la douleur, l’épouvante alors que rien ne peut le justifier.

    C’est éthiquement, humainement et intellectuellement impossible. »

    En réponse, le Député de la Knesset a tenu à remercier notre Présidente (extrait de sa lettre) :

    « Je tiens à vous remercier du fond du cœur, en mon nom et au nom de toutes les personnes et organisations en Israël qui supportent cette cause et qui se battent pour que la loi contre l’importation de fourrure en Israël sous toutes ses formes soit votée.

    Merci pour votre soutien que vous nous avez apporté, pour votre courrier, vos mots sincères et si réalistes de la situation.

    Merci de l’interview si précieux dont vous nous avez fait l’honneur et dont toute la presse israélienne a parlé.

    Merci d’être là sur la scène internationale et ce depuis toujours, pour votre courage et votre combat permanent pour la protection des animaux.

    Vous êtes un modèle de force et de croyance pour tous les gens ; ces gens qui comme vous sont dévoués à la protection des animaux et ceci avec un amour inconditionnel.

    Et croyez moi, ils sont nombreux en Israël.

    Nous prions tous et croyons au plus profond de nous que cette souffrance que l’homme fait subir à ces pauvres bêtes sans défense finira un jour très bientôt et pour cela nous allons nous battre pour faire ce grand pas et bannir l’importation de fourrure en Israël. »

    Le projet de loi a été rejeté le 19 juillet dernier par le gouvernement (2 ministres y étaient favorables et 2 y étaient opposés).

    La décision a été contestée et le projet devrait faire l’objet d’une nouvelle étude, mi-novembre, puis être mis au vote à la Knesset d’ici la fin de l’année.

    http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=40201

  • "Polanski, Mitterrand : le soliloque du dominant", par Mona Cholet

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    Par Mona Chollet

    Sur PÉRIPHÉRIES

    L’arrestation de Roman Polanski à Zurich, le 26 septembre, et l’exhumation de l’affaire pour laquelle il reste poursuivi par la justice américaine, auront été l’occasion pour un nombre assez effarant de commentateurs – et de commentatrices – de démontrer une fois de plus à quel point leur vision de l’érotisme se passe aisément de cette broutille que représente, à leurs yeux, la réciprocité du désir féminin (on se contente en général de parler de « consentement », mais plaçons la barre un peu plus haut, pour une fois).

    En témoigne l’expression « vieille affaire de mœurs », utilisée dans les premières dépêches ayant suivi l’arrestation, ainsi que dans la pétition du gratin du cinéma mondial lancée en faveur du réalisateur franco-polonais : de nombreuses voix se sont élevées pour faire remarquer à juste titre que, s’agissant de la pénétration et de la sodomie d’une adolescente de 13 ans préalablement soûlée au champagne et shootée au Quaalude, c’était un peu léger.

    Partout, les défenseurs du cinéaste soulignent, comme s’il s’agissait de l’argument définitif en sa faveur, que la justice « s’acharne » alors que la victime elle-même, Samantha Geimer, demande le classement de l’affaire : or, elle le demande parce qu’elle ne supporte plus l’exposition médiatique, et peut-être aussi parce qu’elle a été indemnisée ; pas parce que, avec le recul, elle admet que ce n’était pas si grave, ou qu’elle a bien aimé l’expérience, comme on semble le fantasmer…

    Dire oui à un homme, 
c’est dire oui à tous les hommes

    De ses archives, Paris-Match a ressorti un article publié à l’époque, intitulé « Roman Polanski : une lolita de 13 ans a fait de lui un maudit » (la salope !).

    « La jeune “victime” pervertie n’était pas si innocente », révèle un intertitre.

    Et la journaliste de préciser :

    « Samantha G. est une Lolita en T-shirt, à qui des formes bronzées donnent nettement plus que son âge, d’ailleurs plus près de 14 ans que de 13. Elle a reconnu avoir eu, avant sa rencontre avec le metteur en scène, et au moins à deux reprises, des rapports sexuels avec un boy-friend de 17 ans. »

    Le fait que les relations sexuelles avec un(e) mineur(e) soient prohibées par la loi dans tous les cas devient ici un prétexte pour occulter la différence qui peut exister entre un rapport consenti et un rapport forcé.

    En résumé : sa non-virginité, à laquelle s’ajoutent ses « formes bronzées » de « Lolita » – elle n’avait qu’à ne pas être aussi bonne ! -, fait d’elle un objet appropriable par qui le souhaite ; dire oui à un homme, c’est dire oui à tous les hommes.

    On pourrait penser que, trente-deux ans plus tard, on en a fini avec un mode de pensée aussi archaïque.

    Mais Le Nouvel Observateur (1er octobre 2009) publie un article d’anthologie, dont le titre – « Une affaire vieille de trente ans – Qui en veut à Roman Polanski ? »- est un poème à lui seul.

    « La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série de photos, y lit-on. Le cinéaste, qui a la réputation d’aimer les jeunes filles, ne résiste pas. »

    Comme dans le titre de Match, les responsabilités sont inversées : ce n’est pas Samantha Gailey (son nom de jeune fille) qui a été piégée, mais Polanski, dont la « Lolita perverse » et/ou sa mère machiavélique auraient exploité sans pitié les faiblesses bien humaines – décidément, le pauvre homme va de « traquenard » en « traquenard ».

    Au mieux, si la jeune fille s’estime lésée, elle n’a qu’à s’en prendre à sa mère.

    Le grand retour 
du « puritanisme américain »

    Même Bernard Langlois, dans Politis (8 octobre), valide cet argument :

    « On peut aussi se poser quelques questions, écrit-il, au sujet de cette Lolita dont les charmes firent déraper le cinéaste, et que personne n’obligeait à se rendre en sa seule compagnie en un appartement désert pour y poser seins nus (c’est elle qui raconte) devant son objectif : l’ingénuité aussi a des limites. »

    Sans doute ; mais où se situent-elles précisément, ces « limites » de l’« ingénuité » ?

    Est-ce faire preuve d’« ingénuité » de porter une minijupe ?

    De se balader seule dans les rues après minuit ?…

    Au nom de quoi une jeune fille ou une femme qui poserait pour un photographe, même seins nus, est-elle censée avoir signé aussi pour passer à la casserole si elle n’en a pas envie ?

    Le problème, avec le refus de la loi du plus fort, c’est qu’il exige des positions un peu tranchées : soit il est affirmé, et il interdit les demi-mesures, soit on lui tolère des exceptions, et on voit alors immanquablement des décennies d’acquis féministes, voire simplement progressistes, se barrer en sucette.

    Escamoter la question de la réciprocité du désir, c’est aussi ce qui permet de brandir la vieille accusation de « puritanisme » à l’égard de ces coincés du cul d’Américains (« l’Amérique qui fait peur », dit Frédéric Mitterrand).

    « Au bout de quarante-deux jours, Polanski est relâché en liberté conditionnelle, relatent Philippe Boulet-Gercourt et François Forestier dans Le Nouvel Obs. Il repart travailler. Une photo remet tout en question. Polanski, cigare aux lèvres, s’amuse à la Fête de la Bière en Allemagne. Le juge, irrité, casse le deal. »

    Ils omettent de préciser que, sur cette photo à la Fête de la Bière, Polanski s’amuse entouré de jeunes filles : on a ainsi l’impression que ce juge est un rabat-joie qui manque terriblement de sens de la fête et n’aime pas que les gens « s’amusent ».

    Que l’Amérique puritaine veuille la peau de Polanski, c’est bien possible ; mais, dans le cas précis de l’affaire Samantha Gailey, l’argument est hors-sujet.

    Ce raisonnement nous rappelle celui de la penseuse antiféministe Marcela Iacub et de son collègue Patrice Maniglier lorsqu’ils affirment que, si on pénalise le harcèlement sexuel, c’est parce qu’on n’est « pas à l’aise avec la chose sexuelle » (voir sur ce site « La femme est une personne », 18 octobre 2005).

    On s’est focalisé, depuis le début de cette affaire, sur ceux de ses aspects qui tombent sous le coup de la loi : est-ce un viol ?

    Est-ce de la pédophilie ?…

    (Réfuter l’accusation de pédophilie semble d’ailleurs suffire, dans l’esprit de ceux qui le font, comme Alain Finkielkraut, à disculper Polanski, comme si le viol n’était pas une chose bien grave tant qu’il ne concerne pas un enfant.)

    Or, il se pourrait bien qu’il vaille la peine d’élargir le cadre, en s’intéressant à la mentalité qui peut, incidemment, conduire à « forcer la main » à une gamine de 13 ans ; une mentalité qui est loin d’être l’apanage d’un Polanski, et qui révèle la persistance des rapports de domination dans toute leur crudité.

    Comme si les filles sortaient 
du ventre de leur mère 
en rêvant de devenir mannequins

    Bien que la compétition soit serrée, c’est indiscutablement Costa-Gavras qui peut revendiquer la palme de la beaufitude dans les réactions indignées à l’arrestation de son collègue cinéaste.

    « Cessez de parler de viol, il n’y a pas de viol dans cette histoire, assénait-il le 28 septembre sur Europe 1. Vous savez, à Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes, qui sont grands, blonds, bien bronzés, et prêts à tout. »

    (A Marc-Olivier Fogiel qui lui objecte qu’on parle ici d’une adolescente de 13 ans, il réplique :

    « Oui, mais enfin, vous avez vu les photos : elle en fait 25 ! »

    Commentaire perfide de Maître Eolas : Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski « Il est vrai que 13 minutes d’un de ses films en paraissent 25, mais je doute de la pertinence juridique de l’argument. »)

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    « Prêts à tout. »

    Il est étrange que la société ne s’interroge pas davantage sur les mécanismes culturels qui font que bien des adolescents, et surtout des adolescentes, sont, en effet, « prêts à tout » pour une carrière dans le show-biz – comme si les filles sortaient du ventre de leur mère en rêvant de devenir mannequins.

    Dans sa déposition, Samantha Gailey racontait :

    « Il m’a montré la couverture de Vogue Magazine et demandé : “Voudrais-tu que je te fasse une telle photo ?” J’ai dit : “Oui.” »

    On pense alors au bruit fait récemment par Picture Me, le documentaire réalisé par l’ancien top model américain Sara Ziff et son ex-petit ami, Ole Schell, sur son expérience dans le milieu de la mode ; un milieu que la jeune femme décrit comme « un environnement prédateur », « plein d’hommes d’âge mûr tournant comme des requins autour de filles jeunes et vulnérables » (voir « Top model exposes sordid side of fashion », The Observer, 7 juin 2009).

    Devant la caméra, un jeune modèle du nom de Sena Cech raconte un casting avec l’un des plus grands photographes de mode.

    « Chérie, peux-tu faire quelque chose de plus sexy ? » lui demande-t-il ; puis son assistant lui dit : « Sena, peux-tu attraper sa queue et la tordre très fort ? Il aime quand on la lui serre vraiment très fort. »

    « C’était horrible, mais je l’ai fait, commente-t-elle. Et j’ai eu le job. Mais le lendemain, je me sentais mal. » (Voir l’entretien avec Sara Ziff dans The Observer.)

    Une autre, qui a finalement refusé que son témoignage figure dans le film, raconte comment, à ses débuts, alors qu’elle avait 16 ans et n’avait « encore jamais embrassé personne », un autre grand photographe (« probablement l’un des plus célèbres ») l’a coincée dans un couloir et lui a introduit ses doigts dans le vagin.

    « A peu près toutes les filles à qui j’ai parlé ont une histoire comme ça », affirme Sara Ziff.

    « Des poupées vivantes »

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    Cette violence s’ajoute à celle qui consiste, plus généralement, à traiter des jeunes filles comme de simples carcasses – « des poupées vivantes », dit Sara Ziff -, réduites à leur plastique, soumises à des exigences esthétiques tyranniques.

    Sur son blog, à la sortie de Picture Me, « Tatiana The Anonymous Model » faisait le lien, sous le titre « Modelling and the tragedy of Karen Mulder », entre le film et ce qui arrivait au même moment à l’ancien top model néerlandais.

    Celle-ci venait d’être placée en garde à vue à Paris pour avoir menacé de mort sa chirurgienne esthétique, à qui elle réclamait en vain une nouvelle intervention afin de corriger la précédente, dont elle n’aimait pas le résultat.

    L’épisode s’ajoutait à une histoire déjà chargée, marquée notamment par une tentative de suicide et un pétage de plombs sur le plateau de Thierry Ardisson.

    La blogueuse rapporte ces propos plutôt troublants tenus par Mulder dans un entretien, peu après sa tentative de suicide :

    « J’ai toujours détesté être photographiée. Pour moi, c’était juste un rôle, et à la fin, je ne savais plus qui j’étais vraiment en tant que personne. Tout le monde me disait “Hey, tu es formidable” ; mais à l’intérieur, c’était de pire en pire chaque jour. »

    La réalité de la condition de mannequin, le prix exorbitant auquel ces filles paient le culte que l’on orchestre autour d’elles et les millions de dollars dont on les couvre (et encore : pour les plus en vue d’entre elles, soit une infime minorité), fait l’objet d’un déni général.

    Les frasques d’une Kate Moss, malgré ses cures de désintoxication à répétition (elle expliquait sa dépendance à l’alcool par le fait que sur les défilés, à 10 heures du matin, il n’y avait rien d’autre à boire que du champagne), restent présentées comme un style de vie rock’n’roll et « rebelle » – rien d’autre.

    Comme le rappelle « Tatiana The Anonymous Model », l’un des dirigeants de l’agence Elite, Gérald Marie, ancien mari du top model Linda Evangelista, filmé en caméra cachée par un reporter de la BBC, en 1999, « en train d’offrir 300 livres pour du sexe à un mannequin de 15 ans et de spéculer sur le nombre de participantes au concours organisé par son agence avec qui il allait coucher cette année », est toujours en fonction.

    (Le Nouvel Observateur avait publié, sous le titre « “On est comme ça, nous les mecs !” » un vrai cri du cœur -, un article étonnamment sévère envers le reportage de la BBC et clément envers son objet.)

    Un érotisme de ventriloques

    Devant les remous suscités par le film de Sara Ziff et Ole Schell, les magazines féminins s’en sont fait l’écho – mais sans établir un lien avec la publicité constante qu’ils assurent à la condition de mannequin, en la présentant comme la plus enviable du monde, à grands renforts de success stories et de photos flatteuses.

    Pas une seule de leurs livraisons, en effet, qui ne relate le « conte de fées » vécu par tel ou tel modèle : comment j’ai été découverte dans la rue, comment un photographe m’a remarquée, comment j’ai enchaîné les couvertures et les défilés, comment je suis devenue riche et célèbre, comment j’ai rencontré l’amour, comment – apothéose – je suis devenue maman…

    Mais en passant plutôt rapidement, en général, sur l’étape « Comment j’ai dû empoigner la queue du Grand Photographe ».

    Sara Ziff, qui a commencé sa carrière à 14 ans, relève combien il est problématique de demander à des filles de prendre des poses sexy, de jouer de leur sexualité, alors que celle-ci est encore balbutiante.

    On notera d’ailleurs l’ironie qu’il peut y avoir à hypersexualiser des filles à peine pubères, pour ensuite les accuser d’avoir provoqué les abus dont elles sont victimes, en les qualifiant de « Lolitas perverses » !

    Ce qui frappe, c’est la prédominance d’un érotisme de ventriloques, qui balaie la subjectivité des dominés.

    Par rapport à Samantha Gailey, Polanski était à tous points de vue en position de dominant : un réalisateur célèbre de 43 ans, face à une gamine anonyme de 13 ans, qu’il recevait dans la villa de Jack Nicholson…

    Interrogé sur son goût pour les jeunes filles, dans une séquence rediffusée le 2 octobre dans l’émission d’« Arrêt sur images » (sur abonnement) consacrée à l’affaire, il réfléchissait un instant, avant de répondre un brin tautologiquement :

    « J’aime les jeunes filles, disons-le comme ça… »

    Il ajoutait qu’il y avait différentes manières de réagir à la souffrance :

    « Certains s’enferment dans un monastère, et d’autres se mettent à fréquenter les bordels. »

    (A ceux qui font valoir que cet homme a beaucoup souffert, il faudra rappeler leurs prises de positions, la prochaine fois qu’ils fustigeront la « culture de l’excuse » si caractéristique de la gauche angéliste.)

    Il en va de même pour le ministre de la culture Frédéric Mitterrand, qui souligne que la fréquentation des prostitués thaïlandais lui a servi à apaiser ses tourments d’homosexuel mal assumé (lire à ce sujet les réflexions de Didier Lestrade sur son blog).

    La vieille mythomanie 
du client de la prostitution

    S’abriter derrière son statut d’artiste pour justifier cet usage consolatoire de plus faible que soi ne va pas sans poser quelques problèmes.

    « La littérature, ironise André Gunthert sur Recherche en histoire visuelle, c’est comme la baguette magique de la fée Clochette : ça transforme tout ce qui est vil et laid en quelque chose de beau et de nimbé, avec un peu de poudre d’or, de musique et de grappes de raisin tout autour.

    Pour les poètes, la prostitution n’est plus la misère, le sordide et la honte.

    Elle devient l’archet de la sensibilité, l’écho des voix célestes, la transfiguration des âmes souffrantes.

    La littérature, ça existe aussi au cinéma.

    Talisman de classe, elle protège celui qui la porte de l’adversité.

    Que vaut une fillette de 13 ans face à une Palme d’or ? »

    Erotisme de ventriloques, et production artistique de ventriloques, aussi, en effet.

    Frédéric Mitterrand se trouve en position de dominant non seulement parce qu’il paie un jeune Thaïlandais pour que celui-ci se mette au service de son désir (« I want you happy » : comme c’est touchant), mais aussi parce qu’il en fait ensuite un livre, dont la puissance littéraire n’a pas échappé à nos chevronnés esthètes bravepatriotes, et dans lequel il projette sur le jeune homme les sentiments qui lui conviennent, avec cette étonnante capacité à se raconter des histoires que manifestent les clients de la prostitution (« Le fait que nous ne puissions pas nous comprendre augmente encore l’intensité de ce que je ressens et je jurerais qu’il en est de même pour lui » – voir les extraits sur le site du Monde).

    La tendance actuelle à la délégitimation et à l’effacement de la subjectivité des dominés peut d’ailleurs s’observer dans des domaines très différents.

    Sois belle et tais-toi, 
ou la pauvreté des rôles féminins

    soisbelle.3jpg

    Porte-manteau à fantasmes, marionnette de ventriloque, c’est aussi la position la plus fréquente des femmes au cinéma.

    « J’avais envie de bastonner les gens qui me disaient : “Oh, tu étais formidable dans ce film !” J’aurais voulu leur dire : ne me dis pas que tu m’as aimée là-dedans, je n’y étais même pas ! C’était quelqu’un d’autre ! »

    Ainsi parlait, en 1976, l’une des actrices – françaises et américaines – interviewées par leur consœur Delphine Seyrig pour son documentaire Sois belle et tais-toi.

    Edité en DVD par le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir - que Seyrig a fondé -, le film, malgré sa mauvaise qualité technique, mérite le détour.

    Toutes y racontent la pénurie de rôles féminins, et, plus encore, leur pauvreté, les quelques sempiternels clichés auxquels ils se réduisent (« Ils sont très rares, dit l’une d’elles, les films où la femme est perçue comme un être humain »).

    Seule exception, Jane Fonda – dont l’abattage et le charisme crèvent l’écran – déborde d’enthousiasme en évoquant le film qu’elle vient alors de tourner avec Vanessa Redgrave : Julia, de Fred Zinnemann, sorti en 1977, qui raconte l’amitié entre deux femmes pendant la seconde guerre mondiale.

    A propos de son personnage, elle a cette formule éloquente :

    « C’était la première fois que je jouais le rôle d’une femme qui ne joue pas un rôle. »

    Ces actrices parlent en des termes qui rappellent presque mot pour mot ceux de Karen Mulder :

    « Je ne savais plus qui j’étais », se souvient encore Jane Fonda en racontant son passage, le jour de son arrivée à la Warner, sur l’espèce de fauteuil de dentiste où atterrissaient toutes les actrices, tandis que les experts mâles se bousculaient au-dessus d’elles pour les examiner sous toutes les coutures et les maquiller.

    « Ils m’ont conseillé de me teindre en blonde, de me faire briser les mâchoires par le dentiste pour creuser les joues – j’avais encore mes bonnes joues d’adolescente -, de porter des faux seins et de me faire refaire le nez, parce que, avec un nez pareil, je ne pourrais “jamais jouer la tragédie” ! »

    « L’homme est un créateur, 
la femme est une créature »

    La volonté de modeler l’autre en fonction de son fantasme se traduit aussi, en effet, de la manière la plus concrète, en taillant dans la chair.

    Analysant les émissions de télé-réalité qui mettent en scène des opérations de chirurgie esthétique, un critique de Télérama faisait remarquer :

    « Magie de la technologie au service d’une extrême violence.

    Violence contre le corps des femmes, “violence faite aux femmes”, comme on dit.

    Violence presque symétrique à celle exercée par le port de la burqa [le « presque » est superflu, à notre avis].

    L’acharnement mis à “dégager le visage”, à “donner le goût d’être visible” dans un cas rappelle celui mis à masquer, à effacer dans l’autre.

    Les femmes qui se découvrent dans le miroir de Miss Swan “ne se reconnaissent pas”.

    Pas plus que les femmes portant la burqa.

    Rien à voir ?

    Non, rien à voir.

    D’ailleurs, a-t-on vu une mission parlementaire enquêter sur la chirurgie esthétique ? »

    (« “Dégager le visage, c’est créer de la beauté” », Télérama.fr, 30 juillet 2009 ; voir aussi le film réalisé par des féministes italiennes, Il corpo delle donne.)

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    « L’homme est un créateur, la femme est une créature » : autant dire que cette division des rôles a des racines très profondes (voir aussi à ce sujet « Les arts du spectacle, une affaire d’hommes », Les blogs du Diplo, 29 juillet 2009).

    Dans Sois belle et tais-toi, toujours, Maria Schneider, covedette avec Marlon Brando du Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972 et dans lequel, comme dit Wikipédia, « une tablette de beurre devint célèbre », raconte, elle, que, durant le tournage, Bertolucci lui a à peine adressé la parole :

    « Il a fait le film avec Marlon. »

    Une autre lui fait écho :

    « Tout le cinéma n’est qu’un énorme fantasme masculin. »

    Trente-cinq ans plus tard, le constat, à peu de choses près, reste valable.

    La seule différence notable, c’est peut-être que plus personne, ou presque, n’y trouve sérieusement à redire.

    Mona Chollet

    http://mauvaiseherbe.wordpress.com/2009/10/11/polanski-mitterrand-le-soliloque-du-dominant/

  • Daniel Cohn-Bendit : encore un effort ! (Jean-Claude Hubert)

    http://filipspagnoli.files.wordpress.com/2009/01/overpopulation.jpg

    La revue Marianne n° 650 du 3 au 9 octobre 2009 titre en première page : « Cohn-Bendit passe aux aveux… », et en sous-titre : « Son égo, Bayrou, les socialistes, Hulot, la Gauche, son rapport au peuple, le nucléaire, Sarkozy, les régionales, Besancenot, 2012, l’Europe… »

    Déçu par ce début de sommaire « d’aveux », je mettais tous mes espoirs dans les trois points de suspension.

    Sur 8 pages, face aux journalistes Eric Conan, Renaud Dély et Nicolas Domenach, Daniel Cohn-Bendit se lâche...

    Bien sûr, toute démarche consistant à extraire quelques citations de 8 pages de texte est arbitraire.

    Nous admettons ce reproche, par contre ce dont il ne parle pas ne peut être dû à l’absence de question des journalistes.

    Dany est suffisamment connu pour dire en toute circonstance ce qu’il a envie de dire !

    Il dit :

    « …la politique, c’est le rapport de force ! » ;

    « l’Europe, c’est une communauté de valeurs » ;

    « la nécessité de repenser la politique à cause de la dimension écologique » ;

    « l’écologie est une critique de la droite et de la gauche traditionnelles, qui ont la même manière de penser la production et le rapport de l’être humain à l’environnement » ;

    « Le résultat des européennes a montré que l’écologie politique en France pouvait être autre chose que les 1,4 % de Dominique Voynet… » ;

    « Il faut montrer, nous aussi, que l’on est capable de casser des cloisonnements pour créer des majorités. »....

    On appréciera aussi sa sincérité dans son aveu de se reconnaître « radicalement narcissique » en dénonçant avec raison que, chez les hommes politiques, « si on ne le dit pas, on ne dit pas la vérité ».

    Ce qu’il ne dit pas :

    - Rien, pas un mot, pas une allusion, sur la démographie !

    Penserait-il comme Nicolas Hulot qu’ « on ne peut rien faire au nom de la liberté » ?

    Cette liberté qu’on invoque pour justifier le milliard d’êtres humains en état de sous-alimentation permanente.

    Cette liberté qu’on invoque pour justifier ces 25 000 personnes qui meurent de faim chaque jour !

    - Rien, pas un mot, pas une allusion, sur les discriminations qui se multiplient et se renforcent bénéficiant des effets d’une crise systémique qui n’en finit pas d’étendre ses ravages !

    - Rien, pas un mot, pas une allusion, sur le nouveau rapport à l’être animal, sur la pérennité des espèces, de leurs habitats et de leurs conditions de vie.

    Pas un mot, pas une allusion sur les souffrances qu’on inflige gratuitement aux êtres animaux tout spécialement dans la mort-loisir de la chasse, dans la mort-spectacle de la corrida…

    La démocratie représentative masque les problèmes liés à des lobbies-électorats qui risqueraient de ne pas déposer le « bon » bulletin dans l’urne.

    Avec beaucoup de lucidité, Gérard Charollois, Président-Fondateur de la CVN, note dans sa Lettre hebdomadaire du 4 octobre 2009 :

    « Mais, les discoureurs officiels préfèrent débiter des propos convenus, des évidences plates qui ne bousculent aucun préjugé.

    L’environnementalisme ne s’intéresse qu’à l’homme sur son piédestal.

    Il crée un écran derrière lequel le saccage du vivant prospère avec son cortège de bétonnage (168 hectares de nature disparaissent chaque jour en ce pays, l’équivalent de la superficie d’un département tous les dix ans).

    Les commentateurs formatés se félicitent du taux de natalité sans mesurer que nous sommes déjà en état de surpopulation.

    L’écologie éthique pense un monde nouveau, une approche bienveillante du vivant.

    Les environnementalistes sont nos cousins, avec un petit air de famille et quelques occasions de rencontres mais nous assumons notre fructueuse différence. »

    Ce sont nos convictions, ce sont nos valeurs.

    Nous assumons pleinement et pensons bien assumer aussi longtemps que nécessaire « notre fructueuse différence. »

    Jean-Claude Hubert - Biocentriste – Vice-président de la CVN

    http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=1114

  • Rescue Ink (USA) : des « gros bras » au cœur encore plus gros

    http://bookstore.brown.edu/userfiles/RescueInkFINALCOVER640w.jpg

    Des « gros bras » au cœur encore plus gros

    Il y a les associations de protection des animaux et il y a la « Rescue Ink. Unleashed ».

    Bien loin des méthodes de la SPA, cette bande de gros durs s’est mise en tête d’agir dans l’intérêt des animaux.

    Ce sont des balèzes, des durs, des tatoués.

    Et des amoureux des animaux, qu'on se le dise !

    Ils œuvrent à New-York où plusieurs milliers de bêtes (chiens, chats, et ce qui marche, vole ou rampe en général) sont négligées ou maltraitées.

    Ces 8 barracudas ont des passés différents, certains plus troubles que d’autres, et connaissent les bas-fonds de New-York comme leur poche.

    Peu importe leurs antécédents, ils cherchent la rédemption et cela se manifeste par leur passion commune pour les animaux.

    Ils créent la « Rescue Ink. Unleashed » en 2007 après avoir été émus par un acte d’extrême cruauté envers un chien.

    Depuis, ils ne comptent plus leurs interventions (parfois musclées).

    Ils sont retraités, dans la sécurité, l’automobile, l’aménagement paysager ou le crédit hypothécaire, et sont disponibles 24/24h et 7/7j.

    Ils reçoivent d’ailleurs entre 150 et 200 appels et e-mails par jours.

    Une équipe de la chaîne américaine National Geographic les a suivis pendant 7 mois dans le cadre du tournage d'une émission, en train de confronter les possesseurs d’animaux irresponsables et de réconforter les animaux livrés à eux-mêmes.

    Ils ne se considèrent pas comme des policiers, des experts en animaux, ni même des « services sociaux » des animaux.

    Ils se considèrent juste comme de gros types… avec un cœur encore plus gros !

    Quoi qu'il en soit, on n'a pas envie d'être à la place du type qui se fait passer un savon par ces repentis !

    Le site : http://www.rescueink.org/index.html

    Pensez-vous que secouer les plumes des mauvais maîtres est une solution ? OUI !

    Texte et références transmis par Odette Chauve, membre du Bureau National et Correspondante Interrégionale Internet :terrienne01@free.fr.

    http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=1108

    http://weblogs.baltimoresun.com/features/mutts/blog/RescueInk_063%5B1%5D.JPG

  • La crise est avant tout éthique (Jean-Claude Hubert)

    http://www.habitat-durable.com/images/ETHIQUE.jpg

    Loin des invectives et des polémiques, reconnaissons que la crise qui secoue la planète est systémique.

    Ce qui veut dire qu’elle touche tous les domaines de l’activité humaine. On peut effectivement parler de crise de civilisation et de crise du mode de pensée.

    Oui, la crise est financière, économique, sociale, sociétale, éducative, culturelle…mais elle est aussi démographique, environnementale…mais elle est aussi éthique !

    Les affaires « Roman Polanski », « Frédéric Mitterrand » et celles récurrentes, des violeurs assassins récidivistes, déchaînent les sensibilités, les émotions et les passions. Les prises de position, très partagées, se multiplient.

    La presse écrite, les radios et télés s’en font l’écho… plus que, dans le même temps, des 17 % d’augmentation de morts accidentelles sur les routes.

    De même que la crise morale de la première moitié du XIXe siècle avait abouti à l’abolition de l’esclavage, la crise éthique de ce début du XXIe siècle met en lumière la notion primordiale d’être vivant sensible humain et animal.

    Toutes les religions, toutes les philosophies et idéologies sont traversées d’appréciations diverses sur cette nouvelle émergence !

    Les concepts de l’enfant « objet sexuel », de « l’enfant soldat », de « l’enfant-travailleur forçat » sont rejetés.

    La pédophilie, l’inceste, le tourisme sexuel sont des crimes commis sur des êtres particulièrement vulnérables et à ce titre les « coupables » lourdement condamnés !

    La mort de l’animal sensible comme « objet de loisir » au travers de la chasse dans ses différentes formes ; la mort de l’animal sensible comme « objet de spectacle » au travers de la corrida dans ses différentes manifestations ; la mort de l’animal sensible comme « objet d’expérimentation » au travers des laboratoires de toutes sortes, sont actuellement rejetées et condamnées par une majorité de philosophes, d’intellectuels et de citoyens.

    Ces différentes crises ne sauraient trouver de « solutions » spécifiques.

    C’est dans le cadre global de cette nouvelle éthique : éthique de l’indiscrimination à l’égard de nos semblables, femmes et enfants tout particulièrement, éthique de l’indiscrimination à l’égard de l’être animal sensible, que les solutions devront être élaborées et mises en œuvre.

    Jean-Claude Hubert

    Biocentriste

    Vice Président de la CVN

    http://www.ecologie-radicale.org

  • Marianne : "Mitterrand témoin de moralité de deux violeurs"

    http://www.tsr.ch/xobix_media/images/tsr/2009/swisstxt20091008_11325051_6.jpg

    Par Philippe Cohen & Sylvain Lapoix

    C'est officiel : Frédéric Mitterrand s'avère être un vrai boulet.

    Après ses écrits sur le tourisme sexuel, on découvre que, lorsqu'il était directeur de la Villa Médicis, il s'est fendu d'un témoignage de moralité plus une promesse d'embauche à l'Académie de France à Rome… pour deux mineurs poursuivis pour le viol d'une jeune fille de 16 ans.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009

    Décidément, ce n'est pas une bonne semaine pour Frédéric Mitterrand.

    L'affaire a fait la une du Quotidien de la Réunion de ce jour : Frédéric Mitterrand a effectué, en mars dernier, un témoignage de moralité pour défendre deux mineurs, dont son filleul, fils d'un couple d'amis, dans une affaire de viol collectif.

    La victime, une jeune fille de 16 ans,  a été violée par plusieurs jeunes sous la menace d'un couteau.

    Une affaire qui a déjà été jugée mais qui revient en appel à la fin du mois d'octobre.

    Certes, Frédéric Mitterrand n'est évidemment pour rien dans le crime commis par ces deux garçons.

    Mais il vient au secours de ces deux mineurs violeurs en écrivant son témoignage sur du papier à entête de la Villa Médicis — où il officiait —  alors qu'il n'agit là qu'en tant que personne privée.

    En outre, dans son témoignage écrit, le ministre, qui ne l'était pas à ce moment-là, engage l'organisme dont il avait la charge - la Villa Médicis - dans un soutien aux deux jeunes criminels puisqu'il propose de leur organiser des stages sur mesure en vue de faciliter leur réinsertion :

    « En tant que directeur de l'Académie de France à Rome, je m'engage personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion. »

    La double page du Quotidien de la Réunion du vendredi 9 octobre 2009.


    Dans le même texte, il précise :

    « Je dispose d'un certain nombre de contrats qui pourraient être mis à profit. »

    Là encore, l'usage de la première personne est peu approprié et traduit une conception très particulière des usages républicains : est-ce la vocation de la Villa Médicis que d'aider à la réinsertion de mineurs violeurs de l'Ile de la Réunion ?

    En l'occurrence le fonctionnaire Mitterrand utilise à son profit personnel la responsabilité que l'Etat lui a confiée.

    Le correspondant à Paris du Quotidien de la Réunion a tenté - vainement - de faire réagir le Ministère de la Culture sur le sujet.

    Comme au début de la semaine, le Ministre choisit la politique de l'autruche...

    La lettre publiée par le Quotidien de la Réunion dans son édition du vendredi 9 octobre 2009.

    Y aura-t-il une suite à cette nouvelle affaire Mitterrand ?

    Sans doute pas.

    D'abord parce qu'après s'être censurés sur la polémique Le Pen-Mitterrand, les médias ont saturé leur public avec ce qui est devenu l'« affaire » : depuis jeudi, radios, télévisions et presse écrite ne parlent plus que de cela.

    Ensuite parce que même s'il s'agit encore de sexualité, l'attitude de l'ancien directeur de la Villa Médicis est surtout condamnable du point de vue des usages républicains.

    Et on sait bien qu'en la matière, le sarkozysme n'en est pas à un écart près.

    Contacté par Marianne2.fr, le ministère de la Culture ne nous a pas encore répondu sur cette question.

  • Rire, parce qu'il n'y a plus que ça à faire (I)


    Par Allain Jules

    Frédéric Mitterrand invente des prostitués Thaïlandais de 40 ans… pour s'en sortir.

    Diantre ! Quelle ironie, le fantasme des vieux croulants existe donc ?

    C’est à mourir de rire. Prendre des millions de personnes pour des cons ?

    Depuis quand en Thaïlande, existe-t-il des bordels où des personnes, des quadras tarifés seraient exposés pour la beauté de leur corps ou l’attrait de leur libido explosive ?

    Donner de l’argent pour des personnes âgées ?

    C’est vrai que payer, exploiter la misère est gratifiant.

    C’est d’un ridicule abyssal.

    Demandez un peu à ceux qui vont en Thaïlande pour le sexe s’ils y vont pour se taper des papys ?

    De qui se moque-t-on ?

    Tout le monde savait qu’il était homosexuel.

    Là, on s’en fout.

    En revanche, dire qu’il s’agissait de personnes de son âge, le bonimenteur ne s’en est pas sorti.

    Il sort plutôt affaibli face à la pugnacité des questions posées…

    Aller en Thaïlande faire du tourisme sexuel, pour le charme irrésistible de quelques vieillards édentés au ventre bedonnant, à la peau flasque et aux cheveux grisonnants ?

    Non seulement cet homme ment, mais en plus, sa défense et sa fausse émotion prétendument pour sauver son “honneur” perdu est pathétique.

    C’est la période des mœurs étranges, des personnages sans stature ni charisme.

    Les historiens du futur seront vraiment perplexes.

    On ne peut que saluer son “courage” d’y aller à la conquête d’hommes aux muscles ramollis ayant besoin de quelques pilules de Viagra pour retrouver toute leur vigueur sexuelle.

    A moins que… avant chacun de ses voyages à connotation sexuelle, il emportait les petites pilules bleues dans le double-fond de son attaché-case.

    Autrement, on ne comprendrait pas ce que le ministre a raconté pendant le Journal Télévisé de TF1.

    Il nous a semblé jusqu’à présent que, ceux qui s’adonnaient à ce type de séjours, y allaient pour y savourer en toute quiétude, des seins pointus comme des sagaies, ceux de jeunes filles, de fesses galbées de jeunes impubères dont l’innocence excite leur sexualité moribonde que l’Occident a fini par terrasser.

    Il a fait fort Frédéric Mitterrand en jouant au petit Jésus, reprenant pour son compte la phrase biblique “que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre”.

    Une façon voilée de faire son mea culpa hypocrite.

    Soit.

    Mais, de là à justifier des faits répréhensibles par la loi hexagonale, il a botté en touche.

    Visionner la vidéo ICI

    (Photo : capture d’écran TF1)

    http://allainjules.wordpress.com/2009/10/09/frederic-mitterrand-invente-des-prostitues-thailandais-de-40-ans/

    http://storage.canalblog.com/49/52/216743/44942720_p.jpg

  • Affaire Polanski : les propos abjects d'Alain Finkielkraut

    Alain Finkielkraut et Yves Michaud - France Inter
    envoyé par franceinter. - L'info internationale vidéo.

    Pour la première fois, Alain Finkielkraut, qui était un homme et un philosophe que j'estimais, me surprend et me déçoit infiniment.

    Les propos qu'il a tenus ce matin sur France Inter, face à Yves Michaud, à propos de l'affaire Polanski sont tout simplement incompréhensibles, écoeurants, abjects, et nient la réalité du viol d'une enfant de 13 ans.

    Alain Finkielkraut, ce n'est pas parce qu'une femme (mineure de sucroît) n'est plus vierge qu'elle ne peut pas être victime d'un viol.

    Nier la réalité d'un viol au prétexte que la victime avait déjà une vie sexuelle et/ou "pardonne" à son  violeur, comme c'est le cas de Samantha Geimer, est aberrant. MP

    ***

    En revenant (ce matin sur France-Inter) sur l'affaire Polanski et en banalisant ce qui s'est passé un certain jour d'il y a 32 ans avec une jeune-fille de13 ans, Alain Finkielkraut est encore et toujours dans la confusion.

    Ses arguments semblent, à première vue, inscrits à l'aune du bon sens.

    Ce bons sens dont nous sommes tous pourvus et qui nous guide dans nos évaluations du monde.

    La jeune fille était consentante. Elle avait un corps de femme et avait des échanges sexuels avec son petit ami. Elle posait nue pour le magazine Vogue. De plus, elle ne voulait pas porter plainte. Elle a accordé son pardon à Polanski.

    Tout est donc très banal dans cette affaire.

    Finkielkraut oublie plusieurs choses.

    L'enfant (à 13 ans, on est encore un enfant quel que soit l'état de développement de votre corps) n'est pas dans l'état de liberté face à  l'adulte.

    La "maturité corporelle" ne signe pas la maturité psychique.

    J'ai, avec d'autres, ICI ,bien expliqué l'état de "dépendance" psychique dans lequel se trouve l'enfant par rapport à l'adulte en citant un grand psychanalyste Ferenczi:

    "Les enfants se sentent physiquement et moralement sans défenses, leur personnalité encore trop faible pour pouvoir protester.

    Même en pensée, la force et l'autorité écrasante des adultes les rendent muets, et peuvent même leur faire perdre conscience.

    Mais cette peur, quand elle atteint son point culminant, les oblige à se soumettre automatiquement à la volonté de l'agresseur, à deviner le moindre de ses désirs, à obéir en s'oubliant complètement, et à s'identifier totalement à l'agresseur."

    C'est clair, un enfant n'a pas la même attente affective et même physique dans sa relation à l'adulte.

    C'est la confusion des pédophiles que de se laisser parfois prendre à ce piège.

    C'est aussi cette confusion qui explique l'absence éventuelle de protestation.

    Dans cette relation, adulte et enfant ne jouent pas dans la même catégorie!

    C'est bien pour pointer la gravité que constitue l'abus sexuel sur mineur que la Loi présente des caractères particuliers sévères : longs délais avant prescription, aggravation des peines.

    Si la Loi précise que le consentement ou pas n'exclut en rien le viol c'est bien pour mettre en exergue cette dépendance, cette sidération de l'enfant.

    La réalité reste la réalité : avoir des relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans (garçon ou fille) est une atteinte grave à la Loi car c'est une atteinte grave à la personne de l'enfant.

    Une atteinte qui laisse souvent des traces pendant le reste de la vie de celui ou de celle qui l'a vécu.

    Monsieur Finkielkraut est un philosophe, semble bien ne rien connaître au fonctionnement des enfants et reproduit, une fois de plus, la confusion que nous sommes un certain nombre à dénoncer ici.

    C'est grave et ça le reste.

    M. Philips

    http://www.mediapart.fr/club/blog/m-philips/091009/alain-finkielkraut-et-les-abus-sexuels-la-confusion-encore-et-toujours