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  • Quelques commentaires à propos de l’éditorial de Kristof portant sur la “viande heureuse” (Gary Francione)

    http://www.petadishoom.com/action/images/600-leather.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Dans l’édition d’aujourd’hui du New York Times parait un éditorial signé par Nicholas D. Kristof.

    L’éditorial est une ode à la protection des animaux et à la prétendue progression du développement éthique dont les réformes welfaristes témoignent.

    Pardonnez-moi de ne pas partager l’enthousiasme de M. Kristof.

    Plutôt que de répondre point par point, je me limiterai à trois commentaires généraux.

    Premièrement, les exemples auxquels renvoie M. Kristof sont les principaux concurrents du concours des réformes welfaristes les plus futiles de l’histoire moderne.

    Ceci inclut la Proposition californienne 2, la Directive de la Commission européenne sur les oeufs produits en batterie, et l’alliance diabolique entre les groupes de défense des droits des animaux et Burger King.

    J’ai déjà écrit à propos de tout cela et j’ai soutenu que ces réformes ne feront rien pour aider les animaux.

    Deuxièmement, renvoyant à ces différentes réformes de la « viande heureuse », Kristof déclare :

    À peu près à aucun moment de notre histoire cela n’aurait pu être possible, même pour les gens dotés de la sensibilité la plus raffinée (considérant que, pendant plusieurs siècles, ces personnes vertueuses n’étaient pas troublées par l’esclavage).

    Voilà une déclaration étonnante.

    M. Kristof ne semble pas être conscient que le Jaïnism, une des trois religions indigènes de l’Inde et, possiblement, l'une des plus vieilles traditions spirituelles du monde a, pendant plusieurs milliers d’années, soutenu que les animaux nonhumains ont une valeur inhérente.

    Les Jaïns pensent que le respect du principe de l’Ahimsa, c’est-à-dire de non-violence, exige qu’ils soient végétariens et qu’ils ne mangent pas de viande, ni poisson ou œuf.

    De plus, les Jaïns se dirigent de plus en plus vers l’adoption d’un régime strictement végétarien ou de la position végane.

    Ainsi, en dépit des applaudissements que Kristof adresse aux welfaristes occidentaux, ceux qui, il y a plusieurs siècles, avaient une « sensibilité éthique raffinée » sont allés beaucoup plus loin que les prétendus développements progressifs contemporains.

    M. Kristof paraît également ignorer que le souci pour le bien-être animal dans les civilisations occidentales n’a rien de nouveau.

    Le paradigme du bien-être animal domine légalement et moralement depuis maintenant 200 ans et nous exploitons aujourd’hui plus d’animaux et ce, de manières plus horribles encore, qu’à n’importe quelle autre période de l’histoire de l’humanité.

    C’est passablement simple : le mouvement pour le bien-être animal ne fonctionne pas.

    Les règlements welfaristes procurent une très faible protection aux intérêts des animaux.

    Et cela s’explique par le fait que les animaux sont notre propriété; ils sont des marchandises.

    Protéger les intérêts des animaux coûte de l’argent et, généralement, nous n’acceptons de faire de telles dépenses que nous si nous espérons en tirer un avantage économique.

    Ainsi, nous exigeons que les gros animaux soient assommés avant d’être découpés afin de réduire les dommages subis par les carcasses et de limiter les accidents de travail chez les employés.

    Mais lorsque nous n’obtenons aucun avantage économique, nous ne protégeons pas les intérêts des animaux.

    Cela est clair et il faut chercher loin et longtemps pour trouver un contre-exemple.

    Le mouvement de défense du bien-être animal repose sur l’idée qu’il est acceptable d’utiliser des animaux pour les fins humaines parce qu’ils ont moins de valeur que les humains.

    Cette idée est reflétée par la théorie de Peter Singer, que Kristof approuve explicitement dans son éditorial.

    La première exigence du mouvement welfariste est que nous considérions l’intérêt des animaux à ne pas souffrir.

    Mais puisque la vie des animaux est jugée n’avoir peu ou pas d’importance morale, nous ne devrions pas être surpris d’apprendre que le degré de considération exigé est minime.

    Troisièmement, M. Kristof, malgré ses évidentes bonnes intentions, passe à côté de l’élément essentiel dans tout ça, soit le fait que les réformes en faveur de la « viande heureuse » qu’il louange avec enthousiasme ne feront que rendre le public plus à l’aise par rapport à l’exploitation animale et l’inciteront à continuer à consommer des produits animaux.

    Par exemple, même si la Proposition 2 californienne prend effet en 2015, les animaux de la Californie continueront d’être torturés ; la seule différence sera que cette torture portera alors le sceau d’approbation de la Humane Society of the United States, de Farm Sanctuary et des autres corporations pour le bien-être animal qui font la promotion de la Proposition 2.

    M. Kristof démontre mon propos.

    Dans l’avant-dernière phrase de son éditorial, il affirme :

    « Pour ma part, je mange de la viande, mais je préfère que cette pratique n’inflige pas de souffrance gratuite ».

    Voilà qui dit tout.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/09/quelques-commentaires-a-propos-de-leditorial-de-kristof-portant-sur-la-viande-heureuse/

  • Une petite chance pour les phoques de sauver leur peau

    http://www.sosgrandbleu.asso.fr/jour/actualites/phoques_noyes/phoque_noyes1_grande.jpg

    Le 25 mars dernier, les associations de protection animale tiraient la sonnette d’alarme à l’annonce de l’élévation du total autorisé de captures (TAC) pour l’année 2009, dans le cadre de la chasse commerciale aux phoques du Groenland.

    De fait, alors que les scientifiques préconisaient un TAC inférieur à 270 000 phoques, le gouvernement canadien a passé outre, en fixant à 280 000 phoque le TAC 2009.

    Pratiquée dans le golfe du Saint-Laurent, la chasse aux phoques commerciale est, d’après l’Ifaw (1), la « plus grande chasse de mammifères marins au monde ».

    Elle vise généralement les jeunes phoques, très prisés pour leur peau.

    Or, outre le fait qu’elle remet sérieusement en question la survie de l’espèce, cette chasse recourt à des pratiques pour le moins barbares, bien éloignées des notions de respect et de bien-être de l’animal.

    Pourtant, la situation pourrait avoir un rebondissement aussi inattendu que positif.

    En effet, dans un récent communiqué, l’Ifaw révèle que de nombreux chasseurs envisagent de ne pas participer à la prochaine période de chasse en raison de l’absence de marché, constatée cette année, pour la fourrure de phoque.

    A en croire l’organisation, le vendeurs ne toucheraient que 15 dollars par peau cette année, alors même que celle-ci se vendait à plus de 100 dollars en 2006.

    Or, pratiquer la chasse à de tels prix est difficilement viable pour les adeptes de cette pratique.

    Illustratif du phénomène, les peaux prélevées sur les 20 000 phoques abattus au cours de la première phase de chasse auraient été boudées des tanneries.

    Le mois dernier, une subvention provinciale québécoise de neuf dollars par peau aurait même été accordée aux chasseurs des Iles-de-la-Madeleine, le prix de vente initial étant de 30 dollars la peau.

    Il y a fort à parier que les récents mouvements au sein de l’Union européenne, visant à interdire le commerce des produits dérivés du phoque, ne soit pas étrangers à ce revirement de situation.

    Dans l’immédiat, les phoques ne seront pas les seuls à devoir se serrer la ceinture.

    Cécile Cassier

    1- Le fonds international pour la protection des animaux.

    http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=3690

  • La grande “victoire” du néo-welfarisme (Gary Francione)

    L'image “http://www.jackrussellofficiel.com/images/Renard15.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Chères collègues et chers collègues :

    Dans mes écrits, j’ai défendu l’idée que les défenseurs des animaux ne devraient pas investir leur temps et leur ressources dans des campagnes ciblées parce que, tant et aussi longtemps qu’aucun mouvement politique en faveur de l’abolition de l’exploitation animale n’est sur pied, il n’est pas réaliste d’espérer que soit adoptée une loi qui augmenterait de manière significative la protection des intérêts des animaux par l’interdiction de différentes formes d’exploitation animale.

    Les néo-welfaristes, qui favorisent les campagnes ciblées et qui ne croient pas que l’approche abolitionniste/végane est nécessaire, pointent souvent en direction de l’« interdiction » anglaise concernant la chasse à courre des renards, comme l’exemple par excellence de l’efficacité avec laquelle les règlements welfaristes peuvent protéger les intérêts des animaux.

    Je pense que les défenseurs du néo-welfarisme font erreur.

    L’« interdiction » portant sur la chasse aux renards est une exemple classique de la futilité des campagnes welfaristes ne ciblant qu’un seul problème.

    L’« interdiction » empêche prétendument d’utiliser des chiens pour chasser les renards, sauf qu’elle permet aux chasseurs d’utiliser des chiens pour suivre des pistes et pour débusquer les renards.

    Il est légal, pour les chasseurs, d’utiliser des chiens pour débusquer un renard (ou un autre mammifère sauvage) et ensuite de tuer l’animal ou d’utiliser un faucon pour tuer l’animal.

    Les supporters de la chasse se moquent de la loi et encouragent l’exploitation de toutes ses lacunes, ce qui fait en sorte que plus de renards sont tués qu’avant l’« interdiction ».

    La BBC rapporte que, quatre ans après la mise en oeuvre de l’« interdiction » :

    Pas une seule pourvoirie a fait faillite, il y a deux fois plus de chiens de chasse enregistrés qu’il y en avait il y a trois ans et - selon l’Alliance - le nombre de personnes qui chassent a augmenté de 11%.

    Avec les Conservateurs devant les Travaillistes dans les sondages - et qui promettent un vote libre sur le Hunting Act s’ils gagnent la prochaine élection - les supporters de la chasse sont convaincus que l’abrogation est maintenant une probabilité plutôt qu’une possibilité.

    Il est clair que l’« interdiction » portant sur la chasse aux renards n’est rien d’autre qu’une « interdiction » et un exemple classique de la futilité des réformes de type welfariste, portant sur un problème ciblé.

    La question de l’exploitation animale requiert un changement de paradigme moral.

    Ce changement doit commencer par l’éducation créative et non violente au véganisme.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/08/la-grande-victoire-du-neo-welfarisme/

  • "Et vous vous demandez pourquoi nous souffrons de schizophrénie morale ?" (Gary Francione)

    http://www.artisticsisters.com/virginia/llustrations/Schizo.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Voici un exemple – un parmi plusieurs, malheureusement – de la manière dont nous confondons nos enfants par rapport à l’exploitation animale.

    D’un côté, nous encourageons nos enfants à être attendris par les nonhumains en leur présentant d’attachants personnages nonhumains.

    De l’autre côté, nous utilisons ces mêmes personnages pour vendre des produits d’origine animale qui ont été obtenus par la torture d’animaux bien réels.

    Doit-on ensuite s’étonner de développer une schizophrénie morale en ce qui concerne les animaux ?

    Doit-on s’étonner du fait que la très vaste majorité d’entre nous reconnaît qu’il est mal d’infliger de la souffrance « non nécessaire » et la mort à des animaux, mais que la meilleure raison dont nous disposions pour justifier l’imposition de souffrance et la mort à  53 milliards d’animaux par année (excluant les poissons) est que nous apprécions le goût des produits animaux ?

    Est-il réellement surprenant que nous considérions certains animaux comme des membres de notre famille alors que, simultanément, nous plantons nos fourchettes dans le corps d’autres animaux ?

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/07/vous-vous-demandez-pourquoi-nous-souffrons-de-schizophrenie-morale/

  • Augmentation de l'expérimentation animale au Royaume-Uni (Gary Francione)

    http://2a.img.v4.skyrock.net/2a7/sos-souffranceanimal/pics/855518393.jpg

    Chères collègues et chers collègues :

    Les défenseurs du bien-être animal prétendent souvent que le mouvement de protection des animaux au Royaume-Uni a réussi à diminuer le nombre d’expériences menées sur des animaux vivants.

    Les données montrent, en fait, qu’il y a eu une augmentation de 21% de l’expérimentation animale depuis 1997.

    Gary L. Francione
    © 2009 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/04/07/augmentation-de-lexperimentation-animale-au-royaume-uni/

  • Les médias et les droits des animaux (David Ruffieux)

    http://www.laborbeat.org/3/corplies.gif

    La polémique concernant l’émission ‘L’objet du scandale’ de France 2, dont le thème est la corrida, a suscité un vif intérêt.

    Rappelons brièvement les faits.

    L’émission programmée le 05 avril à 16h20 sur France 2, a été reportée par le producteur de l'émission Stéphane Simon qui s’explique :

    « On n’a jamais subi autant de pressions pour l’organisation d’une émission de débat. Depuis 10 jours, l’alliance anti-corrida ne cesse de nous insulter. Nous recevons 500 mails par jour... Et mardi, lors du tournage de l’émission, une vingtaine d’agités a manifesté devant le siège de France Télévisions. »

    Les agités dont parle Mr. Simon, sont des militants regroupés dans l’urgence par la ‘Fédération des luttes pour l’abolition de la corrida’ qui entendaient protester contre l’annulation de la présence de Christian Laborde et des principales associations anti-corrida durant l’enregistrement de l’émission.

    En effet, sous la pression des milieux taurins, Stéphane Simon, a donc invité les personnalités taurines, et quelques personnes anti-corrida tels l’amusant Laurent Baffie, Marie Claude Bomsel, le chanteur Francis Lalanne, Bernard Maris, et Elisabeth Hardouin Fugier qui ne sont pas des « spécialistes » de la lutte anti-corrida.

    Disons que le débat aurait été mieux équilibré et surtout plus argumenté si Christian Laborde, auteur de Corrida, Basta avait été présent.

    Bref, pour une chaîne publique d’éclipser à ce point les artisans de la lutte anti-corrida qui oeuvrent depuis des années dans ce domaine, c’était faire preuve de peu de respect et d’honnété et d’un manque de déontologie calculé.

    Calculé en effet, car si c’est le droit et la liberté de la chaîne de choisir ses invités, on se demande vraiment comment la présence des principaux protagonistes et intéressé(e)s de la lutte anti-corrida pouvait tomber dans la caricature, comme le craignait son producteur.

    C’est assez insultant et frustrant pour un activiste expérimenté d’être traité ainsi par les faiseurs d’émissions télé.

    Est-ce que les militants intimident ?

    L’auteur de l’ouvrage pamphlétaire - un genre littéraire qui se fait rare aujourd’hui - Christian Laborde rapporte son expérience avec la chaîne :

    « Ils sont obligés de me déprogrammer, au motif que les pro-corrida invités sur le plateau refusent de débattre avec moi, et ce en raison de la violence de mon livre. Ils me disent : Si on vous invite, les pro-corrida ne viennent pas et, du coup, l'émission ne peut pas avoir lieu. On est donc obligé de ne pas vous inviter. »

    Ce n’est pas un événement unique en son genre.

    Le traitement d’un débat entre les pro et les antivivisectionnistes, par la chaîne anglaise BBC, a scandalisé le groupe ‘Europeans for Medical Progress’ (EMP) pour qui l’émission avait un parti pris flagrant pour les vivisecteurs.

    Ce programme, intitulé ‘Monkeys, Rats and Me’ (Les singes, les rats et moi) et diffusé sur BBC 2, le 27 novembre 2006, traitait de la recherche sur les primates par le professeur Tipu Aziz et ses collègues à l’université Oxford, mais aussi de la controverse créée par ce type de recherche sur les animaux.

    L’émission télé se proposait d’analyser l’efficacité de la recherche animale pour des fins médicales.

    EMP accusa la BBC de partialité, de violer les directives éditoriales et d’induire les téléspectateurs dans l’erreur en omettant une argumentation équilibrée.

    En particulier, à plusieurs reprises il fut mentionné dans l’émission que toutes les découvertes médicales découlaient de la recherche sur les animaux, ce qui est une exagération.

    De plus, l’exemple de la stimulation profonde du cerveau (deep brain stimulation), cette procédure utilisée pour redonner de la mobilité aux patients souffrant de la maladie de Parkinson’s, était décrite comme le résultat de travaux sur les singes.

    Pourtant, cette découverte fut mise au point chez des patients comme le démontre un article du New Scientist. (vol 183 issue 2457, 24 July 2004, page 40).

    EMP décida donc, devant cet exposé biaisé de porter plainte.

    Mais c’est seulement deux ans plus tard que la BBC, après de multiples échanges de courriers avec EMP et une longue évaluation de la plainte par la BBC, rejeta les allégations de manque de justesse, de défaut de transparence et de partialité.

    En 2008, dans un article de Science & Vie intitulé :  ‘Expérimentation animale : le grand malaise’ on y trouve une volonté de remettre en question la vivisection mais toutefois, en faisant son éloge d’une manière subtile.

    En effet, vouloir remettre en question la recherche animale, si tel était l’intention du magazine, en énumérant la liste des prix Nobel qui se rattachent justement ou pas à l'expérimentation animale me paraît assez douteux.

    Pour ceux de nous qui militons contre la vivisection, cela ne peut que faire penser à la propagande des chercheurs et à leurs tactiques pour faire accepter la recherche et les tests sur les animaux, sans rentrer dans une évaluation critique.

    La seule énumération des prix Nobel doit naturellement forcer le respect et valider, aux yeux des profanes, la pertinence de l’expérimentation animale.

    Inutile d’espérer du magazine Science & Vie d’éplucher avec attention chaque recherche et d’analyser dans quelle mesure l'animal a été si utile à une découverte.

    Que la pénicilline soit née du hasard dans une simple boîte de Pétri, c’est un détail qui aura échappé aux journalistes.

    Seule la souris doit jouer un rôle.

    Il est à craindre que cet article ait été traité à la légère et de manière partiale. 

    Je suggérai à Science & Vie de reprendre l’histoire de l'insuline, qui, à l’époque, dépendait entièrement des techniques de chimie qui ont permis d'extraire la précieuse hormone, hormone qui se trouve aussi dans le pancréas humain.

    Mais les expériences sur le chien attirèrent davantage l’attention des éditeurs que les observations sur des patients.

    Signaler, au passage, que dans les deux dernières décennies 64% des Nobel, furent attribués pour des projets n'ayant pas recours aux animaux était la preuve que tout ne doit pas tout à l’expérimentation animale.

    C’est un détail sans doute.

    Beaucoup d’impressionnants Nobel, mais point d’énumération des découvertes médicales issues de la recherche clinique, de l'épidémiologie, de la génétique humaine, du rôle des technologies et de la recherche in vitro, comme la toxicogénomique.

    On faisait la part belle à la science du passé, quant il fallait parler de la science d’aujourd’hui.

    Le lecteur terminait la lecture de l’article avec l’impression que la recherche animale était rentable, nécessaire, une  entreprise à succès dans laquelle les animaux ne souffrent pas et que les méthodes alternatives sont largement utilisées.

    Ce n’est pas exactement ce que pensent de nombreuses organisations de défense des animaux et les scientifiques qui se rattachent à elles.

    Le magazine me répondit ceci :

    « Nous avons consacré un pan entier du dossier à chercher à comprendre comment et pourquoi notre regard sur l'animal à évolué, ce qui est aussi à l’origine du « malaise » évoqué dans le titre. »

    Donc, il fallait prendre le terme « malaise » dans son sens le plus large ou y trouver la sémantique qui sied à tout un chacun.

    Les médias manquent d’impartialité, de justesse, mentent par omission de dire, jouent sur les formules, prétextant le manque de temps et ne sont pas tendres non plus, avec les défenseurs des animaux.

    En effet, les exemples sont nombreux dans lesquels, les militants des droits des animaux sont mis au rang de dangereux terroristes et sont les cibles de propos diffamatoires, visant à discréditer leur cause.

    La presse est riche d’exemples, aussi concentrons nous sur celui qui est peu connu dans le monde francophone, mais très bien documenté dans le monde anglo-saxon.

    En tout cas, malheur à ceux qui prononcent un discours et posent des actes qui dérangent le bon fonctionnement du monde des affaires, du capitalisme et de la pensée prête à l’emploi.

    Honnis soient ceux qui remettent en cause l’ordre établi, le conformisme intellectuel, la brutalité humaine et tous ceux qui osent proposer des idées révolutionnaires.

    La presse marchande fustige les croisés de la cause animale et environnementale.

    Editorialistes, journalistes, observateurs, analystes, spécialistes en tout et en rien, se donnent le beau rôle de nous dire ce qu’il faut dire et penser.

    Concernant la cause animale et environnementale, il est rare, presque impossible de trouver quelque éloge à l’endroit des droits des animaux tant il est radicalement aux antipodes de ce que notre civilisation nous enseigne et perpétue.

    Pas d’éloges, certes, mais beaucoup d’idiotie et la volonté affichée de ridiculiser les militants.

    De la rigueur dans le commentaire, il serait illusoire, sauf à quelques exceptions près, d’aspirer à autant de professionnalisme de la part de médias inféodés, subordonnés aux puissants de ce monde.

    La destruction de l’environnement et les traitements abusifs des animaux (et des humains) sont si courants, qu’il paraît prétentieux d’y vouloir mettre un terme, et pourtant…

    Il faudrait être bien ignorant de l’Histoire des luttes pour la justice et les droits civiques pour minimiser le rôle de simples individus dans l’émancipation et la reconnaissance des groupes les plus vulnérables de la société.

    Les luttes pour les droits des femmes, des homosexuels, des ouvriers, sont autant de sources d’inspiration et de modèles de lutte pour la cause animale.

    Mais les médias avides de nouveauté et de sensationnalisme à bon marché, n’ont que faire des militants calmes et respectueux, qui agissent dans le cadre légal et qui composent la majorité des organisations de défense des animaux.

    Peut-on faire plus insidieux que de rejeter un groupe et son mouvement parce qu’il est supposément basé sur le sentimentalisme, sur des illusions vaines de doux rêveurs, pis, sur la détestation du genre humain ?

    Le journaliste des masses nous invite à ne point nier l’évidence que l’homme est le plus grand des prédateurs, jusqu’à invoquer, s’il le faut, son droit divin et naturel de nuire tant et de piller si bien les ressources.

    Il devient difficile dans ces conditions de faire bonne figure et d’offrir aux médias l’image d’un mouvement pacifique, dont ils ne veulent pas, mais dont les bases éthiques et philosophiques sont profondément cohérentes.

    Ce qu’ils veulent c’est du sang, de la violence, de la confrontation, du simplisme et nous renvoyer un reflet tronqué, chatoyant et charmeur d’une société pourtant violente et absurde.

    Il ne faut pas manquer les occasions de prouver aux détenteurs du quatrième pouvoir que nos intentions sont rationnelles, justes et éclairées.

    Au risque de déplaire aux faiseurs d’actualité spectacle, il nous faut prouver que les démons qui sont faits de nous, sont des constructions médiatiques destinées à braquer l’opinion.

    Avez-vous déjà entendu le terme 'Green scare’ (La peur verte) ?

    Probablement jamais de ce côté-ci de l’Europe.

    Durant les années Bush, le Sénat a fait voter, en 2006, une loi qu’on nomme ‘Animal Enterprise Terrorism Act.’

    Celle-ci fut introduite par un consortium de groupes et d’industries et de politiciens les représentant dans le but de criminaliser de manière disproportionnée les actes illégaux commis contre les industries qui utilisent des animaux en recherche et en agriculture et cela, au nom des droits des animaux ou de l’environnement.

    Cette législation représente une atteinte sans précédent contre le premier amendement de la Constitution américaine puisqu’elle limite le droit des citoyens d’entreprendre des actions qui pourraient nuire aux intérêts de ces industries.

    Dans son champ d’action large et vague, la loi qualifie des militants de terroristes et peut imposer de lourdes peines de prison.

    Aux Etats-Unis, certains militants radicaux se rattachant au Front de libération animale (ALF) ou au Front de libération de l’environnement (ELF) sont considérés par le Bureau fédéral d’investigation (FBI), comme des menaces terroristes domestiques de première importance.

    Dans l’hystérie sécuritaire de l’après 11 septembre, les autorités  américaines ont utilisé la cause de l’anti-terrorisme international pour élargir leurs prérogatives liberticides dans leur pays et mieux cibler certains militants, non pas pour punir leur violence véritable, mais plutôt pour dissoudre leurs idées politiques et leur détermination de faire subir aux industries concernées de lourdes pertes économiques.

    ‘Animal Terrorism Enterprise Act,’ de par son interprétation abusive de ce que constitue un acte terroriste, envoie un message destiné à affaiblir les mouvements contestataires.

    Dans l’Amérique de Guantanamo et de la torture en Irak, depuis le passage de la loi, beaucoup d’activistes ont été infiltrés par la police, intimidés, arrêtés et certains purgent des peines de prison.

    Par exemple, les activistes de SHAC7 furent accuser de terrorisme pour avoir organisé une campagne d’actions directes contre la compagnie Huntington Life Sciences, principalement à l’aide d’un site Internet.

    Les peines vont de 1 à 10 ans de prison.

    D’autres militants sont condamnés pour avoir brûler des automobiles ou des propriétés, et les sanctions pénales peuvent dépasser celles de meurtriers ou de violeurs.

    A la décharge des militants, il est important de préciser qu’aucune des actions directes des groupes ALF, ou ELF n’a conduit au décès d’une seule personne, puisque les actions sont par définition des actes de sabotage et de libération et que toutes les précautions sont prises pour ne pas faire de victimes.

    Quelle fut la réponse des médias influents aux Etats-Unis au sujet de la nouvelle législation, des corporations à l’origine de cette loi, des dangers d’une dérive autoritaire, et de cette attaque contre les droits et les libertés civiques : ce fut le silence.

    Par contre, le nouveau « terrorisme » des écologistes est des animalistes allait faire les choux gras des journaux.

    La presse anglaise s’est particulièrement démarquée par ses articles enflammés contre les militants de SPEAK qui protestaient contre la création d’un centre de recherche sur les primates à Oxford, en Angleterre.

    Certaines des recherches visent à étudier le comportement des primates dont une partie du cerveau est altéré, détruit.

    D’autres primates subissent des chirurgies pour implanter des électrodes et analyser l’activité électrique du cerveau.

    D’autres singes sont utilisés pour créer des modèles de maladies neurologiques, comme celle du Parkinson’s.

    Ces expériences causent un degré non négligeable de souffrances et de stress chez des animaux sensibles et sociaux, contraints de rester immobiles, privés de leurs mouvements, manipulés sans cesse et subissant des chirurgies multiples et débilitantes.

    Ces singes vivent la plupart du temps en isolement.

    Malgré l’agitation de SPEAK, ses manifestations, ses pétitions, le  11 novembre 2008, l’université d’Oxford déclarait dans une conférence de presse que le laboratoire était construit et annonçait son fonctionnement dès 2009.

    Fort du soutien politique de Tony Blair, la presse n’hésite plus à représenter les activistes comme des terroristes, des extrémistes et des fanatiques en raison de leurs méthodes radicales et de leurs tactiques de confrontations : on lit « Animal rights "terrorist" in court » ( « Terroriste » des droits des animaux en Cour) dans le ‘Journal.’

    Les militants sont présentés comme des opposants à la science et au savoir : « Animal rights versus science » (Les droits des animaux contre la science), écrit dans le New Guardian et qui mettait l’accent sur le caractère violent des activistes.

    Alors qu’une partie de la presse affiche une volonté claire d’avilir les activistes, celle-ci feint largement d’ignorer la souffrance des animaux dans les laboratoires et les recherches dont la valeur scientifique n’est jamais remise en question de manière officielle.

    Du terrorisme vrai, inhumain et sordide contre le genre animal, la presse s’en fait rarement l’écho.

    Pour ma part, manifester vigoureusement, écrire et s’exprimer avec force et conviction, entreprendre des actions directes comprenant la libération d’animaux, ou le vandalisme des industries qui torturent des animaux, si toutes ces actions peuvent paraître radicales ou extrêmes à certains esprits conformistes et conservateurs, toutes ces actions ne constituent pas pour autant du terrorisme, tel qu’il se définit dans un dictionnaire.

    Mais les autorités, suppôts du capitalisme, ont décidé de redéfinir le terrorisme comme les activités de ceux et celles qui mettent en péril la puissante industrie pharmaceutique et donc une partie importante de l’économie.

    On retrouve en Angleterre, comme aux Etats-Unis, et maintenant en Europe, la volonté des autorités de criminaliser et de neutraliser ceux qui ont le pouvoir d’arrêter ou d’affaiblir un secteur de l’économie : ce sont des terroristes.

    Alors que les industries qui exploitent les animaux et l’environnement multiplient les pressions pour apparaître dans la presse, plus blanches que neige, c’est-à-dire éthiques, morales, écologiques, philanthropiques et socialement responsables, les pouvoirs publics protègent ces industries.

    En effet, le pouvoir politique organise de véritables campagnes de dénigrement, utilisant la loi, l’argent des contribuables, les services de police et de renseignement pour traquer et anéantir l’esprit de rébellion.

    Encore un exemple, pour illustrer ce point. L’Angleterre et l’Autriche ont leur propre législation anti-terroriste et financent des équipes policières qui recherchent à déstabiliser les activistes.

    En particulier Martin Balluch, qui est docteur en physique et en philosophie, mais aussi militant, a été victime de la machinerie politico-policière.

    En tant que président de l’association contre l'élevage industriel, de sa prison de Vienne le 9 juin 2008, il écrit :

    « Mercredi, au petit matin, la police a lancé la plus violente attaque jamais connue dans l’histoire autrichienne moderne contre un mouvement pour la justice sociale et contre des ONG. Des centaines de policiers armés et masqués ont défoncé les portes de 21 domiciles privés et de 6 bureaux appartenant à des ONG différentes, et celui d’un dépôt contenant du matériel utilisé dans des manifestations."

    Cette rafle policière, qui bafouait les droits de l’homme, intervenait pendant la préparation d’une campagne organisée par les principales associations autrichiennes de droits des animaux.

    Celles-ci  demandaient une modification de la constitution en faveur des animaux.

    Il est aussi des exceptions dans la presse au sujet des droits des animaux, des articles qui sont si rares qu’ils méritent d’être cités comme des références en la matière.

    En effet, le Canard enchaîné publia en juillet 2001, un dossier spécial consacré aux animaux, « Comme des bêtes » qui dénonçait les mauvais traitements et l’exploitation des animaux de laboratoires et aussi la chasse.

    Aussi remarquable, la publication dans Le Monde Diplomatique d’août 2001 de l’article de l’écrivain Armand Farrachi ‘Silence on souffre : pitié pour la condition animale ‘.

    Il s’agit d’un long article, dans un prestigieux magazine, qui traitait sans concessions des terribles conditions de vie des animaux.

    Voici un court extrait :

    « la France est couverte de camps de concentration et de salles de torture. Des convois de l’horreur la sillonnent à tout instant et en tous sens… ».

    L’auteur évoque les abattoirs, les élevages intensifs et les transports des millions d’animaux de boucherie, la honte infamante et quotidienne de notre inhumanité y est décrite :

    « … un supplice de chaque seconde, et ces régimes épouvantables leur sont infligés pour des raisons si mesquines qu’on a peine à croire que des êtres humains puissent s’en prévaloir sans honte… »

    Honte à l’appétit féroce et aveugle de l’humain, honte à son indifférence et à son indignité.

    Alors qui possède les médias, qui dicte la ligne éditoriale ?

    Dis-moi ce que tu écris, je te dirai qui te finance...

    Les médias, la presse et la télévision, en présentant rarement les faits avec impartialité et justesse, en ce qui concerne les droits des animaux, les actions des militants, dessert l’idéal de justice et de progrès dans nos sociétés occidentales, pseudo-démocratiques.

    Rien qu’en France, des journaux et des chaînes privées de télévisions appartiennent à de grands groupes industriels, dirigés par quelques familles influentes, concentrés dans les mains de quelques individus.

    Parallèlement à ce phénomène, en France, il y a une perte d’autonomie toute récente des moyens publics de diffusion, qui dépendent davantage du pouvoir politique.

    Ailleurs la concentration des réseaux médiatiques corporatifs peut atteindre des proportions encore plus inquiétantes, notamment en Angleterre, aux Etats-Unis et au Canada.

    On l’a vu dernièrement concernant la chasse aux phoques, les médias canadiens sont entièrement mobilisés pour fixer l’opinion sur la légitimité de la chasse.

    Voici la remarque de Valérie Fortin sur le traitement de l’information par la presse au Québec :

    « Aujourd'hui, plus que jamais, j'ai extrêmement honte d'être Québécoise. Lorsque j'entends et lis tous ces journalistes, animateurs, chroniqueurs et autres intervenants qui se sont aujourd'hui donné le mot pour tabasser en choeur un homme et son œuvre [Paul Watson, activiste de la Sea Sheperd Society], qui s'amusent à désinformer et à traîner dans la boue tous les animalistes, quand j'entends ou lis tous ces petits commentateurs qui se réclament fièrement du côté des « bien pensants », qui endossent les lois comme si elles étaient toutes nécessairement légitimes, sans se questionner deux secondes sur le bien fondé de certaines d'entre elles, je ressens de la colère et de l'indignation, pour ne pas dire une exaspération profonde. »

    Il est impensable que les fortunes bâties sur l’exploitation des animaux et des ressources de la planète (pêche, chasse, vivisection, élevage) laisse le champ médiatique libre aux idéologies alternatives risquant de changer le statu quo et d’affecter l’économie présente.

    Les médias de masse, au service du pouvoir, du capitalisme, de la société marchande, érodent le peu de démocratie dont nous jouissons, en filtrant les idées radicales, en tamisant les visions alternatives du monde, en affaiblissant nos capacités de raisonnement afin d’en neutraliser leurs contenus révolutionnaires.

    Les acteurs démocratiques doivent se battre pour qu’existent des médias libres et contestataires, dans lesquels les points de vue minoritaires sont représentés de manière objective, à l’abri des distorsions, des manipulations des caricatures, de l’irrationalité et du spectacle.

    Bref, c’est aux militants  de veiller à ce que la dictature douce et tranquille ne s’installent pas aux commandes des esprits.

    Quels conseils peut-on donner au citoyen-militant et à l’activiste-démocrate pour que sa cause existe dans l’opinion et en ce qui nous concerne, pour que la cause animale devienne un enjeu majeur de progrès social ?

    J’en vois au moins deux.

    Comme le disait Henri Thoreau, poète américain, naturaliste, en évoquant la désobéissance civile comme vecteur de progrès social :

    « I say, break the law »  (Je dis, viole la loi).

    Il faut ne pas se laisser impressionner par la loi et ses représentants.

    En effet, la loi change et reflète les attitudes et les mœurs des hommes d’une époque et d’un lieu.

    Un véritable démocrate fait fi de la loi, s’il la trouve répréhensible, immorale et qu’elle conduit à l’injustice.

    La loi, si elle est utile et nécessaire au fonctionnement et à l’amélioration d’une société, elle peut être un dangereux handicap à l’évolution morale de cette société.

    De plus, la loi est trop souvent le produit et l’instrument des puissants pour contraindre et contrôler la masse des plus vulnérables et des plus faibles.

    L’autre avantage de la désobéissance civile, c’est qu’elle peut retenir l’attention des médias en quête de confrontations et d’agitation sociale.

    En outre, il est important de répondre aux accusations, aux allégations, et aux tentatives de diffamations.

    Il ne faut pas laisser le champ médiatique au mensonge et aux représentations erronées d’un mouvement.

    Certains journalistes ou chroniqueurs, ou même des gouvernements, ont la prétention de penser qu’ils ne risquent ni le ridicule, ni un procès en publiant des attaques contre des activistes, des arguments souvent infondés et des assertions diffamantes.

    Force est de constater, qu’en écrivant des réponses rationnelles, bien documentées et en offrant une argumentation difficilement réfutable, les invectives des salles de rédaction finissent par se faire plus discrètes.

    Plus qu’à l’élite médiatique et politique, l’espace public appartient au citoyen ; à lui d’en reprendre possession pour faire grandir, dans les cœurs et les esprits, la cause qu’il défend.

    Bibliographie :

    L'objet du scandale : Stéphane Simon s'exprime sur le scandale de la corrida
    http://www.tele7.fr/tv/news-tele/l-objet-du-scandale-stephane-simon-s-exprime-sur-le-scandale-de-la-corrida/(gid)/775074

    La fédération des luttes pour l’Abolition des corridas
    http://www.flac-anticorrida.org/

    Le traitement part la BBC du débat entre  les antivivisectionnistes et le pro-vivisection.
    http://www.safermedicines.org/news/bbcfinding.shtml

    Analysis of Animal Enterprise Terrorism Act
    http://www.greenisthenewred.com/blog/media-blackout-on-green-scare-legislation/147/

    Karen Pickett | The Green Scare
    http://www.truthout.org/article/karen-pickett-the-green-scare

    The AETA and the Green Scare: Making McCarthy proud
    http://animalrights.change.org/blog/view/the_aeta_and_the_green_scare_making_mccarthy_proud

    The green scare
    http://www.guardian.co.uk/environment/2008/apr/03/greenbuilding.ethicalliving

    Animal rights v science: battle over new vivisection lab at Oxford turns violent
    http://www.guardian.co.uk/uk_news/story/0,3604,1264083,00.html

    Médias et démocratie : Les médias contribuent-ils au débat démocratique

    http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/citoyen/enjeux/media-democratie/medias-contribuent-ils-au-debat-democratique.html#

    Gingras, Médias et démocratie: le grand malentendu. Presse de l’Université du Québec (2006)

    Henry Thoreau, Civil Disobedience (1849).

    http://david-ruffieux.over-blog.fr/

  • Corrida : Guullaume Durand entre censure et copinage

    http://www.gala.fr/var/gal/storage/images/media/images/actu/photos_on_ne_parle_que_de_ca/guillaume_durand_papa/603672-1-fre-FR/guillaume_durand_papa_reference.jpg

    Chers amis de combat,

    Vous savez sans doute déjà que France 2 a enregistré hier soir un débat sur la tauromachie dans le cadre de l'émission "L'objet du scandale" de Guillaume Durand.

    Cette émission sera diffusée le dimanche 5 avril à 16h10 sur France 2.

    En l'occurence, "l'objet du scandale", c'est plutôt l'absence totale d'éthique de la part de Guillaume Durand...

    Ce dernier a d'abord invité Christian Laborde pour défendre le point de vue des abolitionnistes, ce qui était une excellente nouvelle.

    Christian a accepté l'invitation et a ensuite été déprogrammé à la demande des pro-torture.

    QUELLE HONTE !!!

    On comprend mieux la situation quand nos amis présents hier soir sur le plateau d'enregistrement ont pu constater le degré d'intimité de Guillaume Durand avec le monde de la mafia tauromachique : tutoiement et bises de rigueur.

    Et on assiste alors sur une chaîne du service public à une pratique bien étonnante : le monde des tortionnaires des arènes récuse les interlocuteurs dont ils ne veulent pas...

    Avec la bénédiction du responsable de l'émission !

    Christian Laborde, auteur d'un pamphlet qui dénonce les pratiques de cette petite mafia très organisée et très bien relayée a tout notre soutien.

    Son livre sortira le 9 avril en librairie : Corrida Basta !

    A ne pas manquer!

    Mais je laisse le soin à Luce Lapin, journaliste à Charlie Hebdo et porte-parole nationale du CRAC Europe, de vous présenter cette étonnante soirée d'hier !

    MERCI A TOUTES ET A TOUS DE REDIFFUSER CE MESSAGE AU MAXIMUM.

    Dès la diffusion de l'émission dimanche après-midi, en fonction du résultat du montage, nous prévoyons une action que nous souhaitons la plus large possible !

    Nous vous tiendrons bien entendu informés.

    Bien à vous,

    Jean-Pierre Garrigues
    Vice-Président du CRAC Europe
    www.anticorrida.com

    ========================================

    Bonjour à tous,

    L'enregistrement de « L'objet du scandale », présenté par Guillaume Durand et dont le thème était la tauromachie, a eu lieu le 31 mars dans les locaux de France 2 (Paris XVe).

    Notre amie Élisabeth Hardouin-Fugier, historienne de l'art et auteure, entre autres œuvres, de L'Histoire de la corrida en Europe du XVIIIe au XXIe siècle (éditions Connaissances et Savoirs), faisait partie, avec Laurent Baffie, Marie-Claude Bomsel, vétérinaire, Francis Lalanne et Bernard Maris, mon confrère économiste « Oncle Bernard » de Charlie Hebdo, des cinq invités défendant notre cause.

    Ils étaient face à Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, Marie Sara, ex-torera à cheval aujourd'hui éleveuse de taureaux « de combat », comme elle dit, Philippe Caubère, théâtral théâtreux, André Viard, ex-torero, qui se glorifie de peindre avec le sang des taureaux, et le philosophe Francis Wolff, auteur de Philosophie de la corrida.

    Sans oublier le jeune torero Julien Lescarret et sa démonstration pathétique, avec Jérôme Bonaldi, non moins désolant, dans le rôle du taureau.

    De notre côté, un petit bonus inattendu en fin d'émission : Pierre Sterckx, professeur et critique d'art.

    J'étais dans le public.

    Certains anticorrida ont auparavant fait l'objet d'une censure.

    Christian Laborde, auteur de Corrida basta !, à paraître aux éditions Robert Laffont le 9 avril, dont la venue était programmée (il avait été invité officiellement !), fut ensuite récusé par… André Viard, qui s'est également permis de refuser la présence de Claire Starozinski, fondatrice de L'Alliance Anticorrida, en menaçant les organisateurs de ne pas participer à l’émission, et cela valait également pour ses amis, si les invités ne lui convenaient pas.

    Même traitement pour Jean-Pierre Garrigues, vice-président et trésorier du CRAC Europe, qui souhaitait témoigner en tant qu'enseignant du prosélytisme des aficionados il y a quelque temps à l'intérieur même de son établissement : le prof a écopé d'un 0 sur 20.

    Curieux plateau, fortement constitué par ceux-là mêmes qui prônent et pratiquent la torture tauromachique, avec la complicité totale de Guillaume Durand.

    Élisabeth Hardouin-Fugier et moi étions bien pessimistes.

    La question de boycotter l'émission s'était bien évidemment posée.

    Mais laisser les aficionados occuper le terrain, sans même faire entendre notre voix, celle des taureaux et des chevaux, qui n'ont que la nôtre pour dénoncer leur souffrance, ne nous a pas paru à la hauteur de notre engagement dans ce combat.

    Pas question de « se dégonfler ».

    Fi des critiques, passées ou à venir, nous y sommes allées. Et nous avons drôlement bien fait.

    Car ce plateau qu'on redoutait s'est révélé des plus efficaces, sans concession aucune envers les représentants de cette barbarie indigne de notre XXIe siècle.

    Des manifestants de la FLAC (Fédération des luttes pour l’abolition des corridas) ont à juste titre protesté contre cette censure devant France Télévisions et ont hué à leur arrivée Caubère, Casas et Marie Sara, qui nous a dit, dans les coulisses, s’être sentie agressée.

    Mais moins que les quelque 1 000 taureaux qu'elle a annoncé avoir massacrés, tellement moins…

    L'émission sera diffusée sur France 2 dimanche 5 avril à 16 h 10.

    D'ici là, des interventions auront été coupées au montage.

    On verra ce qu'il en restera.

    Et on agira en conséquence, dans le cadre d’une action que nous vous proposerons.

    Merci à vous d'y participer avec nous.

    En primeur, quelques phrases que j'ai relevées :

    « J'ai été chasseur, pêcheur, maintenant, je suis torero. J'aime les animaux » (Julien Lescarret).

    « Le taureau en mourant nous signifie que nous sommes mortels. On est dans un phénomène de transfert au point de vue analytique » (Simon Casas, dans un transfert de philosophie de bas étage).

    « Grâce aux bêta-endorphines, quand il y a blessure, la douleur est annihilée à l'instant » (André Viard).

    « C'est faux, cette étude n'est pas validée scientifiquement » (Marie-Claude Bomsel).

    « J’aime mes bêtes » (Marie Sara, parlant des taureaux de son élevage).

    « Je ne crois pas qu'on a besoin de la mort pour aimer la vie, et je ne crois pas que la corrida rendra le monde meilleur. C’est pas beau de tuer, c’est dégueulasse de tuer » (Francis Lalanne).

    « On a le droit de tuer un animal pour la beauté du geste » (Philippe Caubère).

    « La corrida, c'est l'alliance du supplice et de la mise à mort. Cette bête ne peut pas répondre, elle peut juste réagir. Ce n'est pas de l'art » (Pierre Sterckx).

    « Je vais arrêter l’émission ! » (Guillaume Durand, à trois reprises, qui n’en peut apparemment plus… ou du moins fait semblant).

    Ah, je voulais vous dire ! Je n'ai pas de sang sur les mains. J'ai refusé, dans les coulisses, de serrer celle de Simon Casas, accompagné de Marie Sara, qu'il me tendait. Mais je reconnais m'être présentée :

    « Luce Lapin, Charlie Hebdo, porte-parole nationale du CRAC Europe, Comité radicalement anticorrida. »

    Bien chaleureusement à tous,

    Luce Lapin

  • "The World Without Us (Homo Disparitus)" : le livre d'Alan Weisman intéresse la Fox

    http://www.yume.co.uk/wp-content/uploads/2008/12/world-without-us.jpg

    Un Monde sans humains pour la Fox

    La Fox vient d'acquérir les droits du documentaire d'adaptation cinématographique de The World Without Us (Homo Disparitus) pour en faire un long-métrage que pourrait réaliser Francis Lawrence (Je suis une légende), a annoncé The Hollywood Reporter.

    Après s'être intéressé au seul humain de la planète avec Je suis une légende, Francis Lawrence pourrait s'attaquer à l'absence totale de l'humanité avec l'adaptation de The World Without Us (Homo Disparitus) d'Alan Weisman.

    Ce documentaire (il ne s'agit pas d'une ouvre de fiction mais d'un essai) est disponible en France chez Flammarion.

    En voici la présentation de l'éditeur :

    La nature reprendrait- elle ses droits ? Combien faudrait-il d'années au clin pour retrouver son niveau d'avant l'âge industriel ? Qu'adviendrait- il des réacteurs de nos centrales ? Quels animaux prospéreraient et quelles race s'éteindraient ?...

    Ces questions, et beaucoup d'autres - des plus sérieuses aux plus saugrenues -, sont celles que le journaliste Alan Weisman plusieurs fois primé pour ses reportages (The New York Times Magazine The Atlantic Monthly, Discover), nous invite à explorer.

    Parcourant les cinq continents, convoquant de nombreux experts - climatologue botanistes, spécialistes de l'écologie, architectes, géographes... - il nous offre ici un passionnant reportage - où la réalité dépasse la (science) fiction.

    La Fox, attirée par l'idée de départ, ne compte pas en faire un documentaire.

    Le film pourrait par exemple montrer comment l'humanité a disparu de la surface du globe.

    Le studio espère pouvoir confier l'écriture du scénario à Mark Protosevich (The Cell, Thor, Je suis une légende) avant que celui-ci s'attaque à Old Boy que devrait réaliser Steven Spielberg.

    Et si l'humanité disparaissait du jour au lendemain, quelles traces laisserions- nous ?

    Alan Weisman décrit la désintégration progressive des restes de notre civilisation.

    Le plus durable n'est pas le plus évident.

    Et on ne le devinera pas sans de gros efforts de perspective historique.

    Homo disparitus frappe plus que le titre original (Le monde sans nous) mais relève du mensonge : dans le monde que décrit l'essai d'Alan Weisman, il ne reste aucun membre du groupe homo.

    La cause possible de notre anéantissement soudain n'est pas creusée et reste en exercice au lecteur, il suffit que l'apocalypse nucléaire ne vitrifie pas la planète.

    La disparition des traces de l'homme progresse crescendo : si le chapitre 2 s'étend sur la décrépitude en quelques décennies de simples maisons sous le coup des cycles gel-dégel, des spores, et d'entreprenantes racines, l'effondrement rapide d'un New York tributaire des pompes qui protègent son sous-sol suit vite.

    Un passage sur les masses monstrueuses de plastique non biodégradables que nous laisserons derrière nous précède un résumé assez apocalyptique de ce qui attend la ribambelle de barrages, raffineries et centrales nucléaires réparties sur la planète.

    Le final s'étend sur ce qui témoignera le plus longtemps de notre civilisation : des statues de bronze parfois déjà millénaires, des grottes et tunnels, les montagnes que nous avons façonnées (mont Rushmore ou collines décapitées pour leur charbon), les ondes et quelques sondes qui ont quitté la Terre voire le Système solaire.

    Mais la description jouissivement morbide de la déliquescence de notre civilisation est une partie relativement maigre.

    La perspective historique semble plus lourde au premier abord : Weisman s'étend longtemps sur la conquête de l'Amérique par l'homme, l'écosystème de Manhattan avant la ville, les troglodytes turcs, l'histoire des engrais, celle du canal de Panama, l'effondrement de la civilisation maya, les avicides perpétrés plus ou moins volontairement par l'homme par sa seule présence, etc.

    Cependant, ce n'est pas vain, le passé nous renseigne sur ce que sera le futur.

    En effet, des villages abandonnés retournés à la forêt primitive existent déjà : j'ai bien aimé le passage où un pommier au sein d'une forêt de chênes indique une ancienne habitation proche avalée par la forêt en quelques siècles ; après tant de temps il ne restera d'ailleurs de villes entières que les bouches d'incendie en fonte et des canettes d'aluminium.

    Nous pouvons même étudier en temps réel la déliquescence de Pripiat la radioactive ou de Varosha à Chypre, deux cités fantôme encore debout mais où le travail de sape végétal a commencé.

    Une autre leçon du passé est la description comparée de l'action de l'homme préhistorique en Amérique (où la mégafaune a disparu) et en Afrique (où l'homme cohabite avec l'éléphant), obtenant des paysages très différents au final.

    Si le super-prédateur qu'est l'homme disparaît, le paysage changera à nouveau, même dans les contrées encore rurales.

    (Voir comme exemple la réintroduction du loup dans le parc de Yellowstone qui en a modifié paysage et écosystème.)

    La question de ce qui restera après nous pose immédiatement celle de ce qui est déjà détruit ou en voie de l'être, ou des destructions visibles que laissera notre civilisation.

    Un des passages les plus effrayants, car décrivant une catastrophe en cours concerne le plastique : il se fragmente mais les bactéries sont encore incapables de le dégrader, et ses morceaux de plus en plus minuscules finissent par étouffer des espèces de plus en plus
    petites.

    L'océan est un vaste dépotoir où flotte des millions de sacs, bouteilles.. . jamais dégradés.

    Moins tragique, Weisman évoque les espèces animales qui nous regretteront : nos parasites (poux...), les cafards qui ne passeront plus d'hiver au chaud, les rats qui n'auront plus nos déchets, et devront se battre avec tous les chats redevenus sauvages...

    Le signet fourni avec le livre contient une échelle temporelle égrenant la disparition de nos traces :

    a.. 2 jours après la disparition : sans stations de pompage, l'eau commence à saper New York par son métro ;

    b.. à 7 jours, l'arrêt de nombre de génératrices de secours dans diverses centrales et installations chimiques fait débuter les feux d'artifices nucléaires et les pollutions massives ;

    c.. dans les décennies qui suivent, les immeubles sans entretien ni chauffage disparaissent sous les assauts de la végétation, les mouvements du sol, les cycles gel-dégel ; les légumes et plantes que nous connaissons redeviennent sauvage ;

    d.. au bout de quelques siècles, les ponts les plus solides ont trop rouillé pour tenir (les plus récents et « optimisés » s'effondrent les premiers), les barrages cèdent tous, les fleuves retrouvent leur cours naturel, des deltas se remplissent ; les forêts ont effacé la présence humaine dans la plupart des endroits ;

    e.. les millénaires suivants éradiquent les traces visibles au-dessus du sol (notamment si les glaciations reviennent et broient tout) ;

    f.. après 100 000 ans, le CO2 que nous avons injecté dans l'atmosphère aura enfin été digéré par Gaïa ;

    g.. dans le million d'années qui suit devraient disparaître le plutonium et le plastique digéré (enfin) par les microbes ;

    En dernier recours, notre civilisation laissera un joli stock d'uranium 238 qui sera encore là quand la Terre disparaîtra, et pas mal de saletés genre PCB ou objets en fonte ou bronze qui se retrouveront peu à peu compressés dans des strates géologiques.

    http://www.fantasy.fr/articles/view/9055/un-monde-sans-humains-pour-la-fox

    http://img.dailymail.co.uk/i/pix/2007/07_01/treesDM_468x461.jpg

  • Vivisection : courrier de Droits des Animaux au ministère de la recherche

    L'image “http://droitsdesanimaux.net/pression/courriers/missive_anti_vivisection_recto_small.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    En 2008, nous avons interpellé la ministre de la recherche sur la question de l'expérimentation animale,torture financée en grande partie par l'État français avec nos impôts.

    À ce jour, nous n'avons reçu aucune réponse à nos courriers, ce qui en dit long sur le désintérêt des pouvoirs publics concernant les souffrances des animaux, considérés comme du "matériel de laboratoire".

    Nous vous invitons à exiger avec nous la réponse qui est légitimement due aux citoyens sur ces points :

    • Nous voulons savoir le chiffre des sommes allouées respectivement à l'expérimentation animale et aux méthodes substitutives. On n'ose pas nous le communiquer, tant le fossé entre les deux est choquant : les sommes allouées à la torture des animaux est extravagant, se comptant en dizaines de millions d'euros, tandis que ce qui est affecté aux méthodes substitutives est dérisoire, voire inexistant.

    • Nous voulons la mise en place d'un plan massif en faveur des méthodes substitutives, chiffré et daté. Est-il normal que des associations comme Antidote Europe en soit réduit à quémander auprès du public de quoi financer la mise au point de méthodes substitutives, qui permettront d'épargner des millions de vies animales et de sauver des vies humaines, alors que dans le même temps on engraisse les tortionnaires d'animaux ? Qu'on le dise alors ! Les 85 % de Français qui considèrent que l'expérimentation animale doit être remplacée par les méthodes substitutives attendent une réponse !

    • Et bien entendu l'abolition de l'expérimentation animale, même si nous ne nous leurrons pas sur le manque de courage politique de nos décisionnaires.

    Vous pouvez soit nous commander gratuitement la carte postale (frais de port à votre charge), soit imprimer notre missive (co-signée par des associations engagées contre l'expérimentation animale), la faire remplir autour de vous et l'envoyer à l'adresse figurant au verso, merci.

    http://droitsdesanimaux.net/pression/courriers/ministre_recherche.php

    http://droitsdesanimaux.net/pression/courriers/missive_anti_vivisection_verso.jpg

  • La soie végane existe !

    http://farm1.static.flickr.com/181/438381872_10f9d51974.jpg

    Halte au massacre des vers à soie !

    01.04.2009 | Outlook Traveller

    Saviez-vous qu’il faut tuer 15 vers à soie pour produire 1 gramme de cette précieuse étoffe ?

    Un élégant et chatoyant sari en soie coûte la vie à 50 000 de ces malheureuses créatures.

    Si l’on voit les groupes de défense des droits des animaux protester contre l’utilisation de produits en cuir, on les entend plus rarement s’indigner contre les méthodes de la sériciculture.

    Dans ce grand silence toutefois, une petite voix s’élève.

    A Hyderabad, en Inde, après des années de recherche, Kusuma Rajaiah produit de la soie sans sacrifier un ver.

    Responsable technique chez APCO, une coopérative de tisserands, c’est dans les années 1990 qu’il commence à travailler sur des soieries respectueuses des animaux.

    La soie provient du cocon du ver à soie, le Bombyx mori.

    Dans l’industrie de la soie, on ébouillante les cocons de dix jours à la vapeur ou dans l’eau bouillante, avant l’éclosion du papillon.

    La soie est censée être plus fine à ce stade.

    Si on laisse les cocons s’ouvrir naturellement à une extrémité pour libérer le papillon, on perd la continuité de la fibre.

    Encore que.

    M. Rajaiah achète des cocons qu’il cultive dans de grands paniers en osier, dans sa résidence d’Hyderabad, dans le sud de l’Inde.

    Au bout de huit à dix jours, les papillons apparaissent et percent leur enveloppe jaune.

    “Les papillons adultes ont une espérance de vie de quatre jours, pendant lesquels ils s’accouplent et meurent naturellement”, explique-t-il.

    Les cocons percés sont dévidés, et l’on tisse le fil ainsi obtenu.

    “Tous mes tissus sont fabriqués à la main sur des métiers à tisser et font vivre plusieurs familles de tisserands.”

    Cette soie respectueuse de l’environnement a été brevetée l’an dernier.

    Si elle n’a pas tout à fait l’éclat de la soie traditionnelle, elle est très confortable, tombe mieux et ne se froisse pas.

    En l’honneur de Gandhi, Kusuma Rajaiah l’a baptisée ahimsa [concept religieux prônant la non-violence et le respect de la vie].

    http://www.courrierinternational.com/article/2009/04/01/halte-au-massacre-des-vers-a-soie