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Action ! - Page 12

  • Lutter contre les stéréotypes (Jean-Marc Roirant pour Le Monde)

    La rumeur n'est jamais innocente. Notre histoire en est riche d'exemples. On a montré comment elle a accompagné le coup d'Etat de Napoléon III face à de prétendues tentatives d'attentat. Comment, après la défaite de 1870, des rumeurs de cannibalisme ont traversé certains villages de Dordogne à la recherche de boucs émissaires, justifiant des actes de barbarie. Cent ans plus tard, à Orléans, une rumeur antisémite a laissé croire que les cabines d'essayage de certains magasins de vêtements féminins étaient des pièges pour les clientes, livrées à la traite des Blanches. Cette « rumeur d'Orléans » continue de courir sous diverses formes.

    Quand la rumeur s'est installée, l'ampleur du mensonge n'importe guère. Si la rumeur a pris, c'est que ses colporteurs ont suscité un réflexe de protection des familles, le plus souvent en créant une inquiétude irrationnelle. Une inquiétude telle que la diffusion de la vérité est rarement d'un secours suffisant. Une fois que la rumeur devient un phénomène social, nourri des conversations croisées, alors elle s'entretient elle-même, crépitant de son petit feu. Dans nos sociétés dans lesquelles certains médias sont chaque jour avides de nouvelles actualités et font peu de tri, ce feu s'allume vite et devient parfois un incendie. C'est le cas lorsque cette rumeur s'attaque à l'école publique.

    Celle qui s'est propagée fin janvier dans plusieurs collèges à propos des modules ABCD de l'égalité a été une attaque organisée contre la République. Elle a été transportée par des SMS, envoyés en masse aux parents, appelant au boycottage de l'école, avec pour seul objectif de saper la confiance dans notre école publique. Les messages sont de pures élucubrations.

    Rappelons les faits. Les modules se déroulent au primaire (et pas au collège) dans 600 classes volontaires. Ils prennent place dans les enseignements existants sur les savoirs de base. Ils sont adaptés selon les niveaux. Ils ont été conçus par des professionnels et des mouvements éducatifs, dont la Ligue de l'enseignement, pour permettre aux élèves de s'interroger sur leurs différences, dans divers contextes d'apprentissage : Est-ce qu'un chevalier a le droit d'avoir peur du noir ? Est-ce que les princesses peuvent aussi jouer un rôle dans leur propre histoire ? Comment organiser des jeux de ballon mixtes ? Voici les enjeux de ces modules.

    LE RESPECT MUTUEL ET LE REFUS DE LA VIOLENCE

    L'idée est de permettre aux enfants de s'émanciper des rôles que la société a tendance à leur assigner par avance et développer le respect mutuel et le refus de la violence. Les enseignants et les animateurs sont formés pour cela. Les contenus pédagogiques des ABCD et de bien d'autres programmes d'éducation à l'égalité filles-garçons s'intègrent pleinement à l'apprentissage des savoirs fondamentaux des jeunes élèves figurant dans le socle commun des compétences de base et de culture.

    L'égalité et le respect ne sont pas une nouvelle matière, une nouvelle case à cocher dans les programmes. Ils sont une nouvelle dimension dans l'apprentissage des savoirs de base dans le cadre d'une école laïque. On est loin de la désinformation grossièrement mensongère, souvent haineuse, de ces derniers jours.

    Des attaques de ce type, il en existe chaque semaine. Mais celle qui a concerné les ABCD de l'égalité n'est pas un épisode ordinaire pour deux raisons. La première, c'est que cette rumeur a eu une perfide efficacité, parce que plusieurs personnalités publiques ne se sont pas contentées de la diffuser, mais l'ont accréditée en alimentant un faux débat sur la prétendue théorie du genre. Il y a sans doute beaucoup de paresse dans les commentaires que nous avons subis pendant plusieurs jours sur ce nouvel épouvantail.

    A l'école publique, les enseignants et les personnels ont pour mission de faire découvrir, partager et faire vivre les valeurs de la République. Ils l'ont fait de manière exemplaire en réponse aux rumeurs, et ce, le plus souvent, avec la confiance des parents, des élus locaux et avec le concours de nombreuses associations d'éducation populaire.

    L'enjeu est de taille, car faire reculer les stéréotypes et les violences sexistes, c'est combattre les violences conjugales, qui frappent 400 000 femmes chaque année. Il s'agit également de faire disparaître les souffrances d'enfants victimes d'insultes sexistes dans les cours de récréation. C'est enfin faire progresser la mixité professionnelle et reconnaître que la diversité est une richesse, y compris pour les entreprises. C'est un combat qui mérite que chacun se mobilise et assume ses responsabilités.

    Jean-Marc Roirant (Secrétaire général de la Ligue de l'enseignement)

  • Désolante capitulation gouvernementale / Le genre ne concerne pas que les "bobos" (Collectif, Le Monde)

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    Depuis des années, nous nous évertuons à répondre aux attaques à répétition contre la supposée théorie du genre. A défaut d'empêcher les caricatures, nous nous efforçons de dissiper les malentendus. Inlassablement, nous expliquons que le genre est un concept dont l'utilité a été démontrée de longue date, dans des disciplines multiples, par quantité de recherches menées dans de nombreux pays. Nous précisons que des paradigmes différents, parfois concurrents, définissent ce champ d'études : parler de la théorie du genre, au singulier, revient à nier cette richesse inséparablement théorique et empirique.

    Nous ajoutons qu'analyser la construction sociale de la différence des sexes n'implique nul déni de la réalité biologique : savoir comment un mur est bâti n'a jamais empêché de s'y cogner. Enfin, loin d'affirmer qu'on pourrait devenir homme ou femme au gré de ses fantaisies, nos travaux soulignent la force d'inertie des normes qui assignent des places différentes selon un ordre sexuel hiérarchisé. Il a certes changé depuis une ou deux générations ; les inégalités entre les sexes n'en perdurent pas moins, malgré l'égalité que revendiquent nos sociétés. S'il faut étudier les normes de genre qui continuent de reproduire cet écart entre les principes proclamés et la pratique constatée, c'est dans l'espoir de le réduire.

    Mais l'heure n'est plus à nous justifier. Désormais, c'est aux adversaires des études de genre de répondre : de quel droit peuvent-ils disqualifier tout un champ d'études dont ils ne semblent rien connaître ? Bien sûr, il était légitime que l'ouverture du mariage et de la filiation aux couples de même sexe fît l'objet d'un débat démocratique. En revanche, la validité scientifique ne saurait se décider sous la pression de la rue ou des sondages. La légitimité de la science tient à son autonomie, soit à l'évaluation par les pairs. Or tout se passe aujourd'hui comme si le savoir était sommé de se conformer aux exigences de telle ou telle chapelle, religieuse ou pas, comme si la science avait pour vocation de conforter les préjugés et non de les remettre en cause.

    UNE FABRICATION DU VATICAN IMPORTÉE EN FRANCE

    Il est vain de répondre à la désinformation par l'information. Qu'est-ce que la théorie du genre ? Une fabrication du Vatican importée en France. En 2004, dans sa « Lettre aux évêques sur la collaboration de l'homme et de la femme dans l'Eglise et dans le monde », le cardinal Ratzinger dénonçait « l'occultation de la différence ou de la dualité des sexes » : s'il « entendait favoriser des visées égalitaires pour la femme en la libérant de tout déterminisme biologique, a inspiré des idéologies qui promeuvent la mise en question de la famille, de par nature (…) composée d'un père et d'une mère, ainsi que la mise sur le même plan de l'homosexualité et de l'hétérosexualité (…) ».

    Tout l'argumentaire actuel était déjà là. Manquait seulement la formule magique : la théorie du genre, en écho aux offensives de la droite religieuse étatsunienne contre l'enseignement de la théorie de l'évolution. N'est-ce pas sur le terrain scolaire que s'est portée la bataille en 2011, contre l'introduction du « genre » dans les manuels de sciences de la vie et de la terre ? Surtout, si l'expression s'est imposée, c'est qu'en France la droite religieuse a trouvé des relais dans une droite réputée laïque : l'ignorance et l'anti-intellectualisme dénoncent la science au nom du bon sens… Ce n'est plus une frange marginale, mais un large spectre qui s'engage à droite contre la théorie du genre, de Christine Boutin à Nathalie Kosciusko-Morizet, en passant par Hervé Mariton, Henri Guaino et Jean-François Copé.

    Aujourd'hui, l'extrême droite a rejoint le combat – non plus seulement sa composante religieuse, avec les intégristes de Civitas, mais aussi les nationalistes identitaires. C'est sur le site d'Alain Soral, qui se dit « national-socialiste », que Farida Belghoul a annoncé sa « Journée de retrait de l'école ». Et c'est au lendemain des manifestations de « Jour de colère » qu'elle a bénéficié d'une couverture médiatique exceptionnelle. Bref, l'unité de toutes les droites, modérées et extrêmes, se fait aux dépens des études de genre.

    Face à ces mobilisations politiques déterminées, dans la majorité gouvernementale, certains ont d'abord hésité : le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, entend certes « lutter contre les stéréotypes de genre », mais il se déclare « contre la théorie du genre »… Cet embarras vient de se transformer en reculade sous la pression de manifestants nostalgiques de la famille à l'ancienne.

    Sur l'ouverture de la PMA aux couples de femmes, le gouvernement avait déjà cédé ; aujourd'hui, en renonçant à la loi sur la famille, il capitule avant même d'avoir combattu. On entend monter un refrain populiste bien connu : et si le genre était seulement l'affaire des « bobos » ? Le peuple n'est-il pas réfractaire à ces préoccupations élitistes ? Dès qu'on traite des femmes, des gays ou des lesbiennes, on nous explique que les classes populaires ne sont pas concernées, comme si elles étaient uniquement constituées d'hommes hétérosexuels, et comme si le genre et la sexualité n'étaient pas l'affaire de toutes et tous.

    A ceux qui craignent que le genre ne trouble la quiétude du peuple, il faut expliquer que le trouble vient de l'évolution sociale elle-même : dès lors qu'est ébranlé l'ordre ancien des hiérarchies sexuelles, les rôles des femmes et des hommes ne vont plus de soi. Faut-il regretter l'âge d'or du patriarcat, ou bien se réjouir que l'incertitude provoquée par sa remise en cause n'ouvre une marge de liberté, ou en tout cas de négociation ? Non, notre place dans le monde n'est pas fixée pour l'éternité ; aussi les études de genre travaillent-elles à rendre intelligible l'histoire qui nous traverse jusque dans notre intimité.


    Lucie Bargel, politiste, université de Nice ; Laure Bereni, sociologue, CNRS ; Michel Bozon, sociologue, INED ; Delphine Dulong, politiste, université Paris-I ; Eric Fassin, sociologue, université Paris-VIII, Rose-Marie Lagrave, sociologue, EHESS ; Sandrine Levêque, politiste, université Paris-I ; Frédérique Matonti, politiste, université Paris-I ; Florence Rochefort, historienne, présidente de l'Institut Emilie du Châtelet.

  • La réussite scolaire passe par la fin des stéréotypes (Marie Duru-Bellat, Le Monde)

    Si l'on n'est guère surpris par la vitesse à laquelle, à l'heure d'Internet, les rumeurs les plus folles se diffusent, on peut l'être davantage face à la violence des polémiques qui accompagnent les premiers pas des ateliers ABCD, visant à lutter contre les stéréotypes masculin/féminin auprès des élèves. Car de quoi s'agit-il ? Non de leur inculquer une quelconque théorie : on l'a dit et répété maintes fois, il n'y a pas une théorie du genre mais des travaux articulés autour de cette notion. Très simple, elle pose que le masculin et le féminin tels que nous les concevons ne découlent pas mécaniquement de la différence des corps mais résultent de constructions sociales variables selon les époques et les lieux.

    De nombreux travaux d'anthropologues (ceux de l'ethnologue Margaret Mead dans les années 1960, par exemple) ou d'historiennes (notamment ceux de l'historienne Michèle Perrot dans les années 1990) en attestent. Il ne s'agit pas de nier qu'il y a des hommes et des femmes, mais de poser tranquillement que, au-delà de ce qui est lié strictement à la reproduction (pour ceux et celles qui choisissent de se reproduire), tout est ouvert…

    L'éducation est censée ouvrir l'horizon des enfants, permettre aux jeunes d'envisager tous les possibles. Toute détermination qui viendrait biaiser le seul jeu du travail et des intérêts est condamnée : comme on refuse les discriminations selon l'origine sociale et ethnique, garçons et filles doivent avoir les mêmes chances. Mais l'école est nichée dans la société, et de multiples travaux montrent qu'à la fois les interactions pédagogiques et les contacts entre élèves sont profondément affectés par les stéréotypes du masculin et du féminin, ces représentations schématiques qui disent ce qui doit être.

    « MENACE DU STÉRÉOTYPE »

    Ainsi, il est des disciplines scolaires considérées comme convenant davantage aux garçons ou aux filles. Ce ne sont pas que des images, car les stimulations des enseignants et leurs attentes en matière de réussite vont inconsciemment se caler sur ces stéréotypes. Du côté des élèves, savoir que, vu votre sexe, vous êtes censé moins bien réussir telle ou telle tâche obère vos chances d'y réussir effectivement. Cette « menace du stéréotype » limite la réussite des filles en mathématiques. Si l'on parvient à annuler ce phénomène, en annonçant aux élèves qu'il est établi que filles et garçons réussissent pareillement à l'exercice demandé, l'écart entre les sexes disparaît.

    Ceci montre combien, en la matière, le poids des représentations est décisif, et non la nature, alors que, régulièrement, des sondages montrent que nombre de Français invoquent la nature – le cerveau, les hormones… – pour expliquer la meilleure réussite masculine en maths. De plus, les comparaisons entre pays montrent que les différences de réussite et de confiance en soi entre filles et garçons sont plus ou moins fortes, et sont plus marquées quand les classes sont mixtes.

    En effet, c'est quand ils et elles sont entre eux qu'il est primordial de se positionner comme garçon ou comme fille, faute de quoi on craint le rejet ou le harcèlement… Les garçons, notamment ceux de milieu populaire, vont craindre d'être jugés efféminés s'ils travaillent trop bien ou s'expriment de façon trop personnelle devant un texte littéraire ; les filles craindront d'être jugées peu féminines si elles surpassent les garçons en physique.

    Au total, les stéréotypes du masculin et du féminin constituent de fait un tel corset que, comme l'ont montré des travaux canadiens, l'affranchissement des stéréotypes de sexe s'accompagne d'une meilleure réussite scolaire : les élèves les plus brillants sont les filles un peu « masculines » et les garçons un peu « féminins ». Ce résultat donne à réfléchir sur le caractère délétère d'une forte différenciation des rôles de sexe.

    Aider les élèves à comprendre que leurs réussites et leurs projets n'ont pas à se couler dans des moules masculins et féminins devrait donc a priori séduire les parents. De plus, ceux-ci, dans leur vie d'adulte, ne sont pas sans percevoir ce que ces stéréotypes ont d'invalidant. Par exemple, lors des recrutements, quels que soient leurs diplômes, les femmes sont préférées là où il faudra materner, les hommes là où il faudra commander. D'où des discriminations injustes et sources d'inefficacité.

    UN ESPACE DE LIBERTÉ VERTIGINEUX

    Plus largement, dès lors que les hommes se sentent contraints à être virils – ce qui peut aller jusqu'à la violence – et les femmes féminines – ce qui peut aller jusqu'à une obsession du regard d'autrui qui détruit toute autonomie personnelle –, il est clair que les coûts de ces stéréotypes sont énormes sans qu'on perçoive leurs avantages ! Alors, comment comprendre que la notion de genre soit perçue comme une menace ? A l'évidence parce que cela ouvre un espace de liberté vertigineux ! Si les femmes et les hommes se ressemblent, peuvent occuper les mêmes rôles, peuvent avoir les mêmes comportements sans que cela choque, il n'y a plus de modèle breveté pour leurs relations : tout est à inventer et ce n'est pas facile alors que nos identités d'aujourd'hui ont été façonnées par les étayages psychologiques ou religieux et les récits, grands ou petits, définissant et opposant hommes et femmes.

    Il est tellement plus reposant de se dire que tout ça reflète la main de Dieu ou résulte de déterminismes génétiques. Qui plus est, tous ceux qui tiraient profit d'un ordre ainsi « bétonné » vont se mobiliser : les religieux pour qui Dieu a créé des hommes et des femmes et leur a donné des rôles bien distincts (comme l'ont montré les manifestations contre le mariage pour tous, dont l'assignation des femmes à la maternité a été un leitmotiv fort), les « psys » qui vivent des pathologies qu'engendrent les malaises face à ces modèles autant qu'à leur dissolution alors qu'ils restent des modèles, ou encore et peut-être tous ceux qui préfèrent se dire que leur destin les prive de tout choix ou qu'il ne faut pas brouiller les cartes alors que l'« ennemi principal » est ailleurs.

    Ces peurs ne sont pas sans fondements. Car rien ne garantit que les choix ouverts, si on lève le carcan du masculin et du féminin, vont se couler dans l'ordre existant. Les adversaires de l'égalité entre hommes et femmes sont les premiers à trembler ; car là où ils ont raison, c'est que, avec la notion de genre, on entend aussi dénoncer un état actuel des rapports entre les sexes, des rapports de pouvoir qui n'ont rien de naturel et que l'on peut donc changer…

    Mais qui accepterait aujourd'hui de revenir à une société où votre naissance, et tout ce qui va avec et qui n'est pas choisi, détermine ce que vous pouvez faire de votre vie ? C'est vrai, on ne sait pas ce que peut être une société d'égalité, mais on soupçonne quand même que c'est une perspective plus stimulante pour le XXIe siècle.


    Marie Duru-Bellat travaille à l'Observatoire sociologique du changement et à l'Institut de recherche sur l'éducation. Elle est notamment l'auteure de L'Ecole des filles (L'Harmattan, 2004) et des Inégalités sociales à l'école. Genèse et mythes (PUF, 2002).

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2014/01/30/theorie-du-genre-la-reussite-scolaire-passe-par-la-fin-des-stereotypes_4357462_3232.html

  • La corrida fait débat au Parlement : les députés prennent enfin la mesure de cette cruauté (Nouvel Obs)

    Etre contre la corrida, c'est comme être contre la chasse : ça ne mange pas de pain.
     
    C'est facile, dans le vent, non contraignant.
     
    Ca permet de se sentir bon, dans l'air du temps, progressiste, à peu de frais.
     
    A quand la cohérence (y compris dans les rangs de la "protection animale") et une mobilisation contre TOUTES les formes d'exploitation animale ?...
     
    Car ce qui se passe dans les arènes à ciel ouvert, se passe aussi derrière les murs des abattoirs.
     
    Mais reconnaître cette vérité implique de devenir végan.
     
    Voilà pourquoi ça traîne des pieds.
     
    Et Messere Gaster est toujours roi.
     
    M. P.
     
    ***
     
    Publié le 12-12-2013 à 12h10 - Modifié à 12h10
    Par 
    Juriste

    LE PLUS. Les dernières corridas de la saison 2013 n'auront pas eu lieu. Elles ont été annulées suite à des manifestations de militants anti-tauromachie, alors que, dans le même temps, plusieurs propositions de loi pour son abolition ont été défendues au Parlement. Assiste-t-on à un revirement de situation sur cette question ? C'est en tout cas synonyme d'espoir pour Muriel Fusi, juriste et militante pour les droits des animaux.

    Édité par Rozenn Le Carboulec  Auteur parrainé par Christophe Marie

     

    Le torero espagnol David Mora lors des fêtes de Bayonne, le 31/08/2013 (F.DUPUY/SIPA)

    Après un été riche en manifestations, avec notamment une action "d'interposition" le 24 août 2013 à Rion des Landes et qui s’est terminé par trois annulations de corridas (les samedis 23 novembre et 30 novembre 2013 à Lunel et à St Laurent d’Aigouze), les parlementaires semblent avoir pris la mesure de l'impatience ressentie par les Français et de leur saine colère face à l'indifférence morale à l'égard des taureaux dits de combat.

    Une déferlante parlementaire contre la corrida

    Pas moins de quatre propositions de loi pour l’abolition de la corrida ont donc été enregistrées cet automne à l’Assemblée nationale et au Sénat à l’initiative :

    - des sénateurs Roland Povinelli et Roger Madec (PS) le 7 octobre 2013,

    - de la députée Laurence Abeille (EELV) le 10 octobre 2013,

    - du député Damien Meslot (UMP) le 6 novembre 2013,

    - de la députée Geneviève Gaillard (SRC – Parti socialiste, républicain et citoyen) le 5 décembre 2013.

    On assiste en quelques mois à une déferlante parlementaire favorable à l'unification du régime juridique de la corrida dans le code pénal. L’article 521-1 du même code qui punit les sévices graves et actes de cruauté sur animaux de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende, établit en effet en son alinéa 7 une exception au profit de la corrida et des combats de coqs "lorsqu’existe une tradition locale ininterrompue".

    Alors que leur souffrance est démontrée par tous les scientifiques, les taureaux peuvent donc être torturés en toute impunité dans le tiers sud de la France uniquement, au prix d’une exception juridique inédite dans le code pénal.

    La question de la protection de l'enfance

    La Question prioritaire de constitutionnalité, tranchée le 21 septembre 2012 par le Conseil constitutionnel, a permis de mettre en évidence aux yeux du public le malaise qui entoure cette exception pénale, véritable ovni juridique qui justifie "l'exception corrida" par la tradition, alors qu'on ne compte plus les traditions cruelles qui n'ont pas résisté à l’épreuve du progrès moral.

    Outre la question du martyr des taureaux, le débat autour de la corrida soulève la question de la protection de l’enfance. Comment en effet ne pas s’inquiéter pour ces enfants parfois très jeunes (nous en avons été témoins à Rodilhan le 8 octobre 2011 et à Rion des Landes le 24 aout dernier) qui assistent aux corridas dans les gradins des arènes alors que pour le CSA la diffusion de telles images à la télévision nécessite une signalétique de catégorie II (déconseillé aux moins de 10 ans) ?

    Cette inquiétude est partagée par de nombreux spécialistes de l’enfance comme Hubert Montagner, ancien directeur de recherche à l’INSERM, qui estime que "Les blessures portées au taureau avec les banderilles puis l’épée, le sang qui coule, les conduites désespérées du taureau pour échapper aux souffrances menant à la mort de l’animal perturbent de très nombreux enfants" et "peuvent être ressenties comme un véritable traumatisme".

    Plus grave, en France une demi-douzaine d’écoles taurines (soutenues financièrement par les mairies) enseignent à des enfants de moins de 10 ans les secrets de la torture tauromachique sur de jeunes veaux.

    Ce débat dépasse le cadre du droit des animaux

    Les français ont également de quoi être scandalisés par les subventions offertes par les collectivités locales à la tauromachie. Ainsi en 2010, le Conseil général des Bouches du Rhône aurait acheté pour 63 255,00 euros de places pour assister aux corridas de la féria d’Arles. Et en décembre 2011 à Bayonne, la saison taurine qui s’achevait révélait un déficit de 400.000 euros, portant à près d’un million d’euros sur cinq ans le coût public de la temporada. Mais ce n’est pas tout puisque des centaines de millions d'euros émanent également de toute l’Union Européenne pour être versés à trois États (France, Portugal, Espagne) et soutenir une activité illégale dans la totalité des vingt-quatre autres.

    Le débat dépasse donc le cadre de la protection animale en touchant à la protection de l’enfance et à la gestion de l’argent public. Ce sont autant de raisons d’abolir la barbarie des arènes.

    Aujourd’hui, chacun d’entre nous peut agir en prenant rendez-vous avec son député (quelle que soit son étiquette politique, ces différentes propositions de loi d’origines politiques diverses ayant ouvert un champ très large) et en invoquant ces arguments auprès de lui pour tenter de briser le verrou mis par certains aficionados au gouvernement (quelques jours avant la décision du Conseil constitutionnel, Manuel Valls déclarait vouloir préserver la culture de la tauromachie).

    C'est à cette condition que l'abolition de la corrida, devenue enjeu électoral, fera progresser la dignité humaine, car il est inconcevable au XXIe siècle que l’humain se délecte encore de la torture et de la mise à mort publiques d'un animal.

     http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1053990-la-corrida-fait-debat-au-parlement-les-deputes-prennent-enfin-la-mesure-de-cette-cruaute.html

  • Pas de non-violence sans véganisme

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  • Quelqu'un, pas quelque chose


    Devenons végans.
    Plus aucun produit d'origine animale dans nos vies.

  • Qu'on se le dise une fois pour toutes

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  • Être vegan et manger équilibré : à bas les idées reçues !

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    Charlotte est végane, et en a un peu assez des idées reçues sur ce mode d’alimentation encore méconnu.

    Suivez le guide pour vous débarrasser des clichés !

    Que mange un/e végétalien/ne, pourquoi, qui sont-ils, quels sont leurs réseaux ?

    Je tenterai modestement d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions et bien d’autres soulevées sur le forum après l’article de BleuKobalt, à partir de mon expérience.

    Avertissement : je ne suis pas le porte-drapeau des végétaliens de France et de Navarre.

    Je rechigne d’ailleurs à m’attacher l’étiquette.

    Pour moi, être végé, vegan, ce que vous voulez, c’est un peu comme être féministe : c’est une philosophie de vie, des valeurs auxquelles je crois sans vouloir nécessairement les imprimer sur ma carte de visite.

    Il s’est écoulé 8 ans entre ma “prise de conscience” et le moment où j’ai exclu le dernier produit laitier (le parmesan) et le dernier animal (le sashimi saumon) de mon alimentation.

    Je n’ai pas lu Faut-il manger des animaux, j’ai lu Fast Food Nation.

    Au final, j’étais devenue une végé-dilettante : un peu comme certain/es ne fument qu’en soirées, je ne mangeais “normalement” qu’en société.

    Et ces repas “sociaux” sont au fil du temps devenus des efforts, puis des contraintes.

    À l’aide d’amis végétaliens (vivant malheureusement à l’autre bout de la planète) j’ai finalement sauté le pas.

    Le plus dur n’était pas “d’exclure” des produits sur lesquels mon choix ne se portait plus depuis longtemps.

    Le problème était d’assumer publiquement ce qui est perçu comme une différence… dérangeante.

    Pour tout vous dire, j’avais bien pensé à proposer mon témoignage sur Mad, et puis non, j’avais peur d’être étiquetée, réduite à mon assiette.

    La team Mad étant composée des gens les plus ouverts et les plus tolérants que je connaisse, je vous laisse imaginer mon niveau de paranoïa…

    Mais les idées reçues ont la vie dure.

    Dégommons-les ensemble s’il vous plaît, ça me fait plaisir.

    Idée reçue numéro 1 : Les carences

    Ce n’est pas parce que vous mangez “de tout” que vous mangez “équilibré”.

    La difficulté, c’est d’équilibrer.

    C’est d’autant plus difficile que “l’équilibre” n’est pas le même pour tout le monde, il n’est pas figé dans le temps, bref, il n’existe pas de recette gravée dans le marbre de l’équilibre alimentaire.

    Au sortir de mes 5 années d’études dont une d’Erasmus, autant vous dire que j’avais oublié qu’un repas se prenait à table, à heures fixes, avec différents groupes alimentaires…

    Bière + chips constituait pour moi un dîner tout à fait valide.

    Afin d’entrer dignement dans la vie active (et ceux qui subissent en ce moment la transition savent qu’adopter un rythme “travail” après la vie étudiante est épuisant), j’ai été suivie par une diététicienne pendant 6 mois.

    Prescription : pas de produits laitiers, c’est beaucoup trop gras.

    Pour le calcium, 4 yaourts nature par jour (pas allégés, ces produits maudits, et pas de sucre).

    Un repas, c’est 125g de protéines animales (125g = un steak haché.)

    Pas de porc, c’est trop gras, plutôt poulet, boeuf ou poisson gras (saumon) et 300g de légumes.

    Pas de féculents, sauf si on fait beaucoup de sport.

    Dans une vie sédentaire, ça s’accumule.

    Soit.

    Admettons (mais je sens que cette version du “régime équilibré” est facilement attaquable : “lâchez vos com’s” !).

    Au bout de 6 mois, j’ai capitulé.

    J’en avais vraiment marre du poulet, du saumon, du steak.

    En revanche, j’ai redécouvert les légumes (300g sérieux, ça cale) et les féculents me manquaient.

    J’ai donc remanié le régime à ma sauce.

    Notez que 125g de viande, ce n’est pas énorme.

    On arrive facilement à récupérer l’équivalent en protéines végétales.

    Le tofu est un substitut “facile” : je lui colle une sauce aux légumes ou un curry selon mes envies, je suis tranquille en protéines.

    Mais ça marche aussi en incluant du soja frais à votre wok de légumes, ou en utilisant les fameux couples de légumineuses ; j’alterne riz + haricots rouges (en burritos végétaliens, mmmmh), pâtes + pois chiches (tomates/basilic, ou huile/ail/piment), lentilles (j’ai appris le Dal indien, ma nouvelle drogue), j’accompagne mes ratatouilles bio de quinoa, en été je m’en fais des tupperwares froid pour les pique-niques (une variante de taboulé).

    Mes astuces pour ne pas carencer en protéines sont aussi et surtout les noix, le houmous (purée de pois chiches), le tahini (purée de sésame) et les falafels.

    Un de mes plats spécial re-boost si je me sens à plat est un pad thaï maison : udon noodles, légumes sautés (oignons, poivrons, soja, choux chinois et/ou brocolis), avec une sauce soja + beurre de cacahuètes + piment + sucre + jus de citron.

    Plein de saveurs, tout ce qu’il faut pour décoller.

    Et c’est addictif tellement c’est magnifique.

    Être vegan et manger équilibré : à bas les idées reçues ! (1/2) padthai

    Les protéines végétales sont ingérées en plus faibles quantités, mais elles sont plus efficaces, c’est-à-dire qu’on les absorbe mieux.

    Donc on s’y retrouve assez facilement.

    C’est certain que s’il fallait ingurgiter l’équivalent de 250g de steak en protéines végétales, j’aurais fait une overdose de soja en 2 jours.

    Je ne parle pas des quantités ; voilà l’élément variable.

    Ça dépend des gens !

    Si vous devenez vegan du jour au lendemain, vous aurez une DALLE MONSTRE les premières semaines.

    Si vous y allez progressivement, même sans vouloir arrêter complètement les produits animaux, vous ressentirez les bénéfices tout aussi rapidement.

    Je ne m’étais jamais dit que je voulais arrêter les produits laitiers.

    Mais en l’espace de quelques semaines, j’ai ressenti un tel changement, dans le confort de digestion, l’après-repas, que je ne pourrais sans doute plus y revenir.

    Moi qui fut fan de fromage pendant quelques années, le confort d’une vie sans produits laitiers compense largement pour le “sacrifice” d’une vie sans raclette.

    C’est dit.

    Le fer et le calcium ?

    On les trouve essentiellement dans les légumes verts (brocolis, épinards, haricots, petits pois, choux, etc… )

    Astuce ?

    Si vous les agrémentez d’un jus de citron, vous absorbez plus efficacement le fer.

    La carence en calcium est la plus facile à éviter, tant les substituts sont nombreux : laits de soja ou d’amandes sont parfaits pour votre chocolat chaud du matin ou du 4h, j’en utilise abondamment dans mes gâteaux (mes collègues ont récemment salué mon carrot cake vegan ; c’est la minute “je me la pète”).

    Certains laits sont fortifiés en B12 (dont nous reparlerons).

    On trouve également facilement du calcium dans les légumes verts.

    C’est sûr qu’un verre de lait contient plus de calcium qu’une portion de brocolis.

    Mais le calcium d’origine animale augmente l’acidité de l’organisme, qui doit puiser dans le calcium des os pour faire baisser cette acidité.

    Le calcium du lait animal n’est donc pas la panacée.

    Ah oui, tous les végétaliens que j’ai rencontrés étaient assez calés en diététique et en métabolisme humain.

    Effet collatéral d’un régime “non-conventionnel” qui oblige à se documenter soi-même, sans doute…

    Depuis que je suis « strictement » végétalienne, je goûte religieusement.

    J’ai toujours des barres de céréales dans les poches ou dans le sac, un fruit si je peux, et une réserve d’amandes que je grignote vers 16h.

    …Mais… ET LA B12 ?

    Oui.

    La vitamine B12 ne se trouve pas dans les produits végétaux.

    Ni la D3 qu’on trouve essentiellement dans le poisson (ceux/elles qui n’en mangent pas, vous êtes sans doute carencés en D3 de toute façon).

    Donc oui, je prends des gélules de B12 et de D3 de temps en temps.

    Niveau contrainte, c’est rien comparé à la pilule ; si j’oublie ma B12, je la prends quand je veux.

    Quant à choisir un régime “par défaut carencé”, je dois vous avouer que cet argument m’a longtemps, longtemps retenue.

    Mais on en revient toujours au premier point : la clé, c’est l’équilibre.

    Quand j’étais omnivore, j’étais systématiquement carencée en fer et en vitamine C.

    J’absorbais mal le fer animal.

    Je prenais régulièrement des gélules de fer et des pastilles de vitamine C.

    Depuis que je mets du jus de citron sur mes brocolis (et du poivre pour le goût), deux révolutions ont eu lieu dans ma vie : 1/ j’aime les brocolis, 2/ je n’ai jamais eu d’aussi bons bilans sanguins.

    Cet équilibre vaut bien une prise de gélule en concession, à mon avis.

    Vous devez trouver votre équilibre, avec l’aide de médecins, de diététiciens, d’amis, de forums Internet, de ce qui vous permet d’accorder vos choix avec votre santé.

    Oui, je recommande même des sources non scientifiques, ainsi que cet océan d’incertitude et d’intox qu’est Internet.

    Mais toi qui dans la semaine alterne pâtes jambon-beurre-gruyère, pâtes bolo, pâtes pesto (pour la verdure), pâtes Sodebo (« boh, j’avais pu de casserole propre…« ), pizza, bière+chips+vodka le samedi, admets que tu n’as pas besoin d’un gourou de la médecine moderne pour t’aider à “corriger” ton équilibre alimentaire…

    J’ajoute que je suis très sportive (5 jours sur 7) et que j’avais la solide habitude de tomber malade 3 fois par hiver (un trio gastro-angine-rhino).

    Aujourd’hui je suis toujours très sportive, je me blesse moins, je ne suis pas (vraiment) tombée malade les 3 dernières années.

    Ça ne prouve rien à personne, mais ça me conforte dans mes choix.

    Idée reçue n°2 : la privation

    Si je ne vous ai pas fait saliver avec mon pad thaï maison, mon dal ou mon carrot cake, attendez que je vous parle de mes muffins banane chocolat…

    Être vegan et manger équilibré : à bas les idées reçues ! (1/2) carrotcake

    Le fameux carrot cake et son smoothie aux fruits

    La privation c’était AVANT.

    Mange pas ci, mange pas trop de ça, mange 5 fruits et légumes par jour, ne mange pas trop gras, trop sucré, trop salé, pratique une activité sportive régulière.

    Mais bon, si tu demandes des légumes sans beurre à la cantine, alors là, c’est la levée de boucliers.

    Un pain au chocolat tous les 15 jours et ma mère me tombait dessus comme si je mettais ma santé en péril, mais en revanche “bon, il reste une part de quiche lorraine, faut la finir” (pour ceux qui l’ignorent, la quiche lorraine c’est pâte brisée = beurre, flanquée d’une omelette au lard et au fromage, en gros).

    Bref, avant, j’avalais en un repas l’équivalent calorique d’une journée entière.

    Donc quand j’avais envie de M&M’s au ciné c’était non, les calories. Le mal.

    Forcément, maintenant, c’est l’inverse.

    Je tartine le beurre de cachuète sur mon pain multicéréales le matin en avalant 3 fruits différents, j’emporte un muffin et un stock d’amandes “pour tenir l’après midi”.

    Et M&M’s vient de sortir une variété chocolat noir SANS LAIT.

    Mesdames et messieurs, Dieu existe (et il est vraisemblablement végétalien).

    Quant à toutes ces choses qu’il FAUT aimer sous peine de commettre un suicide social assuré, type les glaces, le Nutella, et j’en passe : je distingue deux types d’aliments.

    La catégorie “Nutella”, qui comprend également les Kinder, etc., correspond à la pression sociale.

    Je ne me suis jamais mise à fumer malgré la “pression sociale”, j’ai fini par adopter le même raisonnement avec les aliments.

    De toute façon, je n’ai jamais aimé le Nutella !

    La 2ème catégorie est ce que j’appelle les attaches émotionnelles.

    Il se trouve que les spaghettis carbonara sont LE plat de ma famille.

    J’ai tellement de souvenirs autour de ce plat que quand je vivais loin, il me suffisait de le cuisiner pour me retrouver à table avec eux.

    Ces aliments sont les plus difficiles à supprimer.

    Mais il s’agit finalement d’une simple prise de conscience.

    Je n’aime pas moins ma famille parce que j’ai décidé de ne plus manger d’aliments que je n’apprécie pas pour leur goût mais pour les émotions qu’ils me rappellent.

    Je garde ces émotions précieusement à l’intérieur de moi, et je n’ai pas besoin d’une odeur de lard grillé dans tout mon appart pour penser à mes proches.

    Il en va de même pour le chocolat chaud de mon enfance et la tarte aux myrtilles de ma grand-mère.

    Leurs versions vegan existent, et ce sont de nouveaux souvenirs qui s’y attacheront.

    Je garde un souvenir indélébile de mon premier carrot cake vegan.

    Grandir, c’est aussi lâcher prise sur certaines choses, en découvrir et en aimer d’autres…

    Mes parents m’ont justement éduquée de sorte que je devienne une adulte indépendante, apte à faire ses propres choix, intelligemment et dans le respect d’autrui.

    J’ai le sentiment de faire honneur à leur éducation dans ce sens.

    À très bientôt pour casser de nouvelles idées reçues concernant les végétalien-ne-s !

    En attendant, n’hésite pas à venir réagir dans les commentaires !

    http://www.madmoizelle.com/vegan-idees-recues-1-120062

  • Nous sommes tous des animaux

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    Les animaux nonhumains souffrent lorsque leurs besoins, attentes et désirs ne sont pas satisfaits.

    Tous les mammifères (humains et nonhumains) ont les mêmes structures dans une partie du cerveau appelée le système limbique, qui est principalement responsable de notre vie affective et de la formation des souvenirs.

    Les mammifères partagent aussi les mêmes neurotransmetteurs qui sont importants dans les émotions de traitement.

    Les animaux peuvent ainsi expérimenter certaines choses plus intensément que les humains.

    Nous devons traiter les membres des autres espèces animales qui peuplent cette terre avec respect et amour : ils ne méritent pas moins.

    Aucun être humain ne devrait causer de souffrances à un animal pour satisfaire ses intérêts, ni lui infliger la mort.

    Les animaux ne sont pas des objets.

    Ils ne sont pas des propriétés.

    Nous ne les possédons pas.

    Les éthologues eux-mêmes ont changé de paradigme : avec l'aide des nouvelles technologies comme l'IRM fonctionnelle, les scientifiques en sont venus à comprendre que les animaux ont des émotions, des sentiments, et qu'ils sont intelligents.

    Même s'ils ne l'étaient pas, en vertu de leur seule sentience, ils possèdent des droits fondamentaux que nous leur nions arbitrairement.

    L'"intelligence", outre qu'il en existe de multiples formes et qu'elle est irréductible à l'intelligence humaine, n'est pas le critère qui seul doit permettre l'intégration à la communauté morale : le simple fait d'avoir une conscience subjective, des désirs, des intérêts à satisfaire, le simple fait de tenir à sa propre existence, le simple fait, en un mot, d'être sentient, fait d'un être un membre à part entière de la communauté des égaux.

    Nous savons que les animaux souffrent du syndrome de stress post-traumatique, qu'ils souffrent des mêmes symptômes que les humains dans les mêmes conditions.

    Nous devons refuser l'utilisation et l'exploitation animales.

    Plus aucun produit d'origine animale dans nos vies.

    Devenons végans.

  • Droit d’avorter : régression brutale en Espagne (Encore Féministes)

    Le gouvernement espagnol a adopté le 20 décembre 2013 un avant-projet de loi sur « la protection de la vie de l’être conçu et des droits de la femme enceinte » qui revient sur la loi libérale de 2010. Le nouveau texte interdit l’avortement sauf dans deux cas :

    — si la grossesse résulte d’un viol pour lequel une plainte a été déposée ;

    — si elle menace « de manière durable ou permanente la santé physique ou psychique » de la femme enceinte.

    Les cas de malformation du foetus ou d’inceste ne sont pas pris en considération.

    Aucun droit humain n’est jamais acquis, mais combien cela est-il encore plus vrai pour les droits des femmes ! Or le droit à l’avortement est la clef de tous les autres : sans la maîtrise de leur fécondité, les femmes ne peuvent prendre leur vie en main.

    Dans l’Union européenne, seuls 2 des 28 États-membres, Malte et l’Irlande, interdisent l’avortement.

    Partout où les femmes sont privées du droit d’avorter, elles ont recours à des pratiques illégales ; seules les plus riches peuvent le faire sans prendre de risques pour leur santé.

    Face à une régression aussi brutale, les Espagnoles ont besoin de la solidarité des féministes et des démocrates du monde entier. Déjà, des manifestations de soutien ont eu lieu devant des ambassades d’Espagne.

    Le réseau « Encore féministes ! » témoigne publiquement de sa solidarité en adressant ce jour au gouvernement espagnol une lettre (voir ci-dessous, avec traduction en espagnol).

    Nous vous invitons à écrire à l’ambassade d’Espagne dans votre pays (en France, son adresse est 22 avenue Marceau 75008 Paris) ; vous pouvez vous inspirer de notre texte, le copier ou y ajouter votre touche personnelle.

    Ecrivez par la poste, c’est beaucoup plus efficace qu’un courriel, et demandez que votre message soit transmis à M. Mariano Rajoy, Président du conseil des ministres, auquel vous pouvez aussi écrire (Palacio de la Moncloa. Av. Puerta de Hierro, s/n, 28071 Madrid, España).

    Il est urgent d’agir, car le projet de loi sera soumis au Parlement dans quelques jours.

    << Monsieur le Président du conseil,

    Votre gouvernement a adopté le 20 décembre 2013 un avant-projet de loi sur « la protection de la vie de l’être conçu et des droits de la femme enceinte » qui restreint considérablement la liberté d’avorter garantie par la loi de 2010.

    La suppression brutale de ce droit serait sans précédent dans l’histoire des démocraties. L’Espagne s’honorerait plutôt à poursuivre dans la voie ouverte depuis la fin de la dictature pour lutter contre les discriminations, injustices et violences subies par les femmes.

    Au nom des 4 801 membres (personnes et associations) du réseau « Encore féministes ! » dans 56 pays, nous vous demandons de respecter le droit des femmes à maîtriser leur fécondité.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président du conseil, l’expression de notre haute considération.

    << Señor Presidente:

    Su gobierno ha adoptado el 20 de diciembre un anteproyecto de ley sobre "la protección de la vida del concebido y de los derechos de la mujer embarazada" que restringe considerablemente la libertad de abortar que garantizaba la ley de 2010.

    La supresión brutal de ese derecho no tiene precedentes en la historia de las democracias. Por el contrario, España se honraría si continuara la vía abierta desde el fin de la dictadura en la lucha contra las discriminaciones, injusticias y violencias sufridas por las mujeres.

    En nombre de las/los 4801 miembros (personas y asociaciones) de la red "Encore féministes" de 56 países, le pedimos que respeten el derecho de las mujeres a controlar su fecundidad.

    Atentamente, >>

    Merci de diffuser cette information dans votre entourage !

    Adelphiquement*,

    Florence Montreynaud

    *« Adelphiquement » dérive d’« adelphité », notion groupant fraternité et sororité. En français, « soeur » et « frère » proviennent de deux mots différents. « Adelphité » est formé sur la racine grecque adelph- qui a donné les mots grecs signifiant « soeur » et « frère ».