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Action ! - Page 14

  • "Halte à l'esclavage sexuel ! Mettons à l'abri les victimes" (Taslima Nasreen - Le Monde)

    Pour moi, comme pour la plupart des féministes, la prostitution, c'est-à-dire l'esclavage sexuel, doit disparaître. Etonnamment, cette affirmation et mon soutien apporté à la loi qui en Suède pénalise les clients m'ont valu des critiques nombreuses et enflammées, notamment de libres-penseurs, d'athées, de laïques, d'humanistes et de rationalistes.

    Ces réactions, qui se drapent dans le choix et la liberté de la prostitution, m'oppressent. Je me demande combien de personnes, parmi ceux qui assurent que des femmes se prostituent par choix, encourageraient leurs filles bien-aimées à se prostituer. Les prostituées elles-mêmes ne le souhaitent pas à leurs filles. Elles rêvent désespérément de pouvoir les scolariser, pour qu'elles aient une éducation et un métier correct.

    SE NOURRIR ET NOURRIR LEURS ENFANTS

    Des chercheurs qui ont travaillé sur le sujet montrent que, pour la plupart des prostituées, cela n'a pas été un choix. Elles n'ont pas décidé de devenir prostituée plutôt que médecin, ingénieure ou avocate. Leur « choix » » est plus généralement celui de trouver suffisamment d'argent pour se nourrir et nourrir leurs enfants.

    Quand on les interroge, ces femmes répondent dans une proportion constante d'environ 90 % qu'elles souhaitent sortir immédiatement de la prostitution, mais cette décision ne leur appartient pas : elle appartient à leur proxénète, à leur mari, au propriétaire de leur logement, à leurs addictions, au ventre de leurs enfants.

    Une étude menée auprès des femmes se livrant à la prostitution de rue à Toronto (Canada) a ainsi établi qu'elles étaient près de 90 % à vouloir en sortir, sans y parvenir. Selon des travaux conduits dans cinq pays, 92 % des femmes, des hommes et des transgenres qui se prostituent souhaitaient bénéficier sans délai d'une aide pour en sortir. Face à tous ces êtres qui veulent en sortir, comment affirmer que se maintenir dans la prostitution relève d'un choix ?

    Certes, un petit nombre de femmes disent se prostituer par choix, mais surtout dans un contexte public, orchestré par l'industrie du sexe. Je serais très curieuse de savoir en quoi elles aiment ces viols quotidiens. Qui les pousse à penser que c'est un bon moyen de gagner de l'argent ?

    Chaque jour, des pères vendent leurs petites filles à des maisons de prostitution. Chaque jour, des petits amis, des maris, des voisins, des connaissances vendent des jeunes femmes à des maisons de prostitution. Chaque jour, des filles et des femmes pauvres tombent sous la coupe de réseaux d'exploitation sexuelle. Je me suis rendue dans des bordels, en Inde et en Suède. Dans le pays riche comme dans le pays en développement, j'y ai vu des êtres livrés à un sort terrible.

    DÉNONCER LES VIOLENCES

    Voilà pourquoi je soutiens la proposition de loi portée par Najat Vallaud-Belkacem visant à pénaliser les clients de la prostitution, tout comme j'ai soutenu la loi qui, en Suède, porte ses fruits en dissuadant le consommateur (la prostitution y a diminué de moitié), mais aussi en autorisant les prostituées à dénoncer les violences qui leur sont faites.

    Il est faux de dire que la pénalisation des clients conduira les prostituées à quitter la rue pour travailler depuis Internet et à s'exposer à des violences accrues. La violence de la prostitution n'a lieu ni sur Internet ni dans la rue, elle est dans le lit. Grâce à cette loi, une prostituée peut prendre un client, le laisser assumer ce risque, mais le dénoncer si elle change d'avis. Enfin un choix, un vrai, que ce type de législation offre aux victimes d'exploitation sexuelle.

    Traduit de l'anglais par Julie Marcot

    Taslima Nasreen (Ecrivain)

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/11/28/halte-a-l-esclavage-sexuel_3521323_3232.html

  • Demain 29/11, rassemblement à Paris pour l'abolition de la prostitution

    Demain après-midi sera enfin examiné le projet de loi d'abolition du système prostitueur en séance plénière de l'Assemblée Nationale.

    Venez nombreuses et nombreux demain midi, sur votre pause déjeuner, pour montrer notre détermination aux député-e-s!

    Ce rassemblement est important car il permettra de montrer aux principaux concernés que l'abolition de la prostitution est un projet de société porté par ce nombreuses et nombreux citoyen-nes.

    Nous votons
    « Abolition de la prostitution » 

     
       RASSEMBLEMENT 
     
    Vendredi 29 novembre
     
    12h30 à 13h30
     
    Place Edouard Hériot - Métro Solférino
  • L’égalité passe par la pénalisation du client (Le Monde)

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    LE MONDE | 28.11.2013 à 09h19 • Mis à jour le 28.11.2013 à 10h09 |

    Christine Delphy (Sociologue), Françoise Héritier (Anthropologue) et Yvette Roudy (Ancienne ministre des droits des femmes)

    La simple cohérence veut qu'après le droit de cuissage et le harcèlement sexuel (accès sexuel obtenu par le pouvoir), après le viol (obtenu par la force), ce séculaire droit masculin conféré par l'argent, l'achat d'acte sexuel, soit à son tour remis en cause.

    Dès les années 1980, les études du sociologue suédois Sven Axel Mansson débusquaient, dans la prostitution, un système fortement conservateur, un « espace homosocial libéré des exigences égalitaires des femmes » « l'ordre ancien est restitué ». En 2004, la seule enquête nationale jamais menée en France mettait au jour un imaginaire sexuel souvent fondé sur la domination, la violence et la chosification de l'autre.

    « REMETTRE LES FEMMES À LEUR PLACE »

    Manifestations sportives, signatures de contrats, fins de soirée arrosées… Au nom d'une idée – datée – de la virilité, le client achète le pouvoir d'imposer son bon plaisir à des femmes qui se voient ainsi retirer le droit, pourtant chèrement conquis, de lui dire non. En se dédouanant d'un billet, il exprime son appartenance à un monde masculin traditionnel qui entend « remettre les femmes à leur place ».

    Ce qui le caractérise, c'est l'indifférence morale. « Quand je mange un bifteck, je ne me demande pas si la vache a souffert », dit l'un d'entre eux, interrogé sur le risque d'exploiter une victime de la traite. « Tu n'as que ça ? », lance un autre à la tenancière d'un bar à hôtesses. Le huis clos prostitutionnel est le lieu emblématique du mépris, voire de la haine des femmes, qui s'expriment sur les forums des sites d'« escort » où les commentaires rivalisent de sexisme et de racisme.

    Ce qu'achète le client prostitueur, c'est le droit d'échapper aux règles et aux responsabilités qui fondent la vie en société. Dans la prostitution, il trouve le dernier espace qui le protège du devoir de répondre de ses actes : un territoire d'exception où les violences et humiliations qu'il exerce sont frappées de nullité, au prétexte qu'il a payé. Il est pourtant, comme le montrent toutes les enquêtes, le premier auteur des violences subies par les personnes prostituées : insultes, agressions, viols et même meurtres. Et les travaux actuels montrent qu'il est à la source d'atteintes graves à leur santé physique et psychologique.

    Ces mises au jour progressives n'empêchent pas ce consommateur de plus en plus décomplexé de faire son marché dans un vivier de femmes dont les parcours sont marqués par la précarité, les violences, les proxénètes et les réseaux. Faut-il rappeler que le protocole de Palerme (Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, 2000) comme la Convention du Conseil de l'Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, dite de Varsovie (2005) demandent aux Etats de « décourager la demande » qui est à l'origine de la traite des êtres humains ? Ces textes invitent à adopter des mesures sociales, culturelles, éducatives, mais aussi législatives pour y parvenir.

    EXIGENCE DE COHÉRENCE

    Inévitablement, les résistances sont nombreuses. Pour s'opposer à la remise en cause de ce droit séculaire sont invoqués les risques de clandestinité (l'aveu même de la dangerosité du tête-à-tête avec le client !) ou encore le pragmatisme.

    Pénaliser les clients n'obéit pas à un goût pour la répression, mais à une exigence de cohérence. Comment se satisfaire du statu quo ? Des personnes prostituées considérées comme des délinquantes, des clients comme des innocents, des étrangères exposées à la menace de l'expulsion quand il faudrait les protéger des réseaux qui les exploitent…

    Comment avancer dans la prévention de la prostitution et la création d'alternatives si aucune sanction ne vient responsabiliser ceux qui en sont les moteurs ? A quoi bon multiplier les incantations sur la lutte contre les violences ou l'égalité entre les filles et les garçons, si le droit de les fouler au pied reste préservé dans la prostitution ?

    Seule une politique courageuse pourrait faire reculer cet archaïsme indigne de nos démocraties et libérer la sexualité, non seulement de l'ordre moral et de la violence, mais aussi du carcan du marché. Cette révolution culturelle permettrait de mesurer enfin la volonté des hommes de considérer les femmes comme des égales, de leur reconnaître des désirs, le même droit qu'eux au plaisir et une place à égalité dans la société.

     Cette tribune est également signée par

    Olympia Alberti, écrivaine ; Eva Darlan, comédienne, écrivaine ; Claudine Legardinier, auteure, en collaboration avec Saïd Bouamama, du livre " Les Clients de la prostitution, l'enquête " (Presses de la Renaissance, 2006) ; Florence Montreynaud, historienne ; Coline Serreau, cinéaste.

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/11/28/l-egalite-passe-par-la-penalisation-du-client_3521324_3232.html?xtmc=le_monde_violence_femmes&xtcr=2

  • A propos de la pétition de 30 Millions d'Amis "Pour un nouveau STATUT JURIDIQUE de l'animal"

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    Commençons par donner l'exemple nous-mêmes : si nous "aimons" les animaux, si vraiment nous les respectons, si réellement nous ne les prenons pas pour des meubles mais comme des êtres sentients, alors cela suppose précisément de les reconnaître pour ce qu'ils sont : des personnes pourvues de droits fondamentaux en vertu de cette sentience même, et qui n'ont pas à être utilisées de quelque manière que ce soit pour satisfaire nos propres fins.

    Ne pas utiliser autrui, cela signifie ne consommer AUCUN produit d'origine animale.

    Le traitement n'est pas le problème : c'est l'utilisation qui l'est.

    DEVENONS VEGANS.

    Si nous ne sommes pas végans, inutile de signer cette pétition, qui émane elle-même - c'est un comble d'hypocrisie - de non-végans :

    http://www.30millionsdamis.fr/agir-pour-les-animaux/petitions/signer-petition/pour-un-nouveau-statut-juridique-de-lanimal-22.html

  • Prostitution : manifestation à Paris d'abolitionnistes favorables à la pénalisation des clients

    http://media.rtl.fr/online/image/2013/1123/7767212041_des-manifestants-contre-la-prostitution-a-paris-le-23-novembre-2013.jpg

    Entre 950 et plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris contre les violences faites aux femmes et pour le texte de loi qui prévoit la pénalisation des clients de prostituées.

    Avant de partir de la gare Montparnasse en début d'après-midi, les manifestants ont symboliquement déposé dans une urne des bulletins portant l'inscription "Prostitution Votez: abolition". 

    Plusieurs milliers de personnes, selon les organisateurs, 950 selon la police, ont manifesté samedi 23 novembre à Paris jusqu'à l'Assemblée nationale contre les violences faites aux femmes et pour la pénalisation des clients de prostituées, qui sera discutée prochainement par les députés.

    L'initiative, se tenant à l'avant-veille de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, venait du Collectif national pour les Droits des femmes, qui regroupe des associations féministes, des syndicats et partis politiques.

    Les organisateurs comptabilisaient 3.000 personnes en fin de parcours.

    En tête de cortège, plusieurs femmes parlementaires, dont la députée PS Maud Olivier, co-auteure de la proposition de loi "renforçant la lutte contre le système prostitutionnel".

    Le texte, qui sera examiné la semaine prochaine et dont elle espère "très fortement un changement de mentalité et une responsabilisation des clients", propose de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1.500 euros.

    Il n'interdit pas la prostitution.

    Pour Suzy Rojtman, porte-parole du collectif, il marque "une avancée importante" mais "il faut aller plus loin" en faisant "de l'achat d'un acte sexuel un délit".

    Le collectif demande en outre "des financements conséquents" pour le fonds d'accompagnement des parcours de sorties de la prostitution, également prévu dans le texte, ainsi que des titres de séjour "pérennes" pour les prostituées étrangères déterminées à raccrocher.

    Il souhaite aussi que le projet de loi égalité femmes hommes du gouvernement, déjà voté au Sénat et qui sera examiné en janvier à l'Assemblée, soit "encore musclé", via notamment des mesures de protection de "toutes les femmes" victimes de violences, au-delà des violences conjugales et mariages forcés.

    Le nouveau plan triennal présenté vendredi par le gouvernement double les moyens consacrés à cette lutte.

    "Nous serons aussi vigilants à ce que les députés fassent sauter l'amendement du Sénat sur la résidence alternée, nous sommes totalement contre dans les cas de violences conjugales", a également rappelé Suzy Rojtman.

    Au début du parcours, des jeunes du collectif "8 mars pour ToutES", qui pensent que la pénalisation des clients "précarisera encore plus les prostituées", ont tenté de perturber le cortège en tendant, de part et d'autre de la rue de Rennes, une banderole proclamant "clients pénalisés = putes assassinées", un slogan qu'ils ont crié au passage, sans heurt, du cortège.

    http://www.rtl.fr/actualites/info/article/prostitution-manifestation-a-paris-d-abolitionnistes-favorables-a-la-penalisation-des-clients-7767212111

  • Merci Sylviane Agacinski

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/1/1a/Delanoe_Zenith_2008_02_27_n20.jpg


    "La prostitution est une servitude archaïque qu'il faut faire reculer"

    LE MONDE | 20.11.2013 à 11h09 | Propos recueillis par Gaëlle Dupont

    Sylviane Agacinski, 68 ans, est philosophe. Elle a consacré de nombreux ouvrages à la question de la différence et des rapports entre les sexes et critique la marchandisation du corps humain, notamment dans Corps en miettes (Flammarion, 138 p., 12 euros). Elle défend la proposition de loi visant notamment à sanctionner les clients de prostituées, qu'une commission spéciale de l'Assemblée nationale a adoptée, mardi 19 novembre, et dont les députés débattront fin novembre.

    En 2012 vous avez signé une pétition louant le courage de la ministre Najat Vallaud-Belkacem, attaquée sur son souhait de faire disparaître la prostitution. Pourtant, elle n'est pas à l'origine du texte qui arrive à l'Assemblée. A-t-elle manqué de courage ?

    Sûrement pas. La ministre des droits des femmes était dans son rôle en rappelant que l'abolition de la prostitution est la position officielle de la France depuis 1946. Face à ceux qui réclament la légalisation du "travail du sexe" et la dépénalisation du proxénétisme, comme le Strass , il fallait réaffirmer que la prostitution est une servitude archaïque qu'il faut faire reculer. De leur côté, les députés sont dans leur rôle en faisant une proposition de loi pour pénaliser la demande, soutenus par la ministre et par les associations féministes.

    Le tollé suscité par le "manifeste des 343 salauds" publié dans "Causeur" n'est-il pas le signe que la position abolitionniste est aujourd'hui dominante dans le débat public ?

    Les 343 rigolos qui se sentent menacés dans leur virilité s'ils ne peuvent plus se payer une "pute", comme ils disent, devraient faire le trottoir pendant quelque temps, cela les aiderait peut-être à réfléchir. Il y a une totale dissymétrie entre le client qui cherche son plaisir, une fois de temps en temps, et la personne qui doit subir des relations sexuelles en série, au mépris de sa sensibilité et de son propre désir.

    Par ailleurs, les clients disent recourir à la prostitution notamment pour assouvir des fantasmes que leur partenaire répugnerait à satisfaire. C'est intéressant. Consultez, sur Internet, la tarification des "services sexuels", vous trouverez, au-delà des actes habituels, des prestations comme la douche d'urine, ou de sperme, "sur le visage de la travailleuse" , et autres pratiques spéciales. Le commerce de la chair est une négation de la personne, c'est ce que l'opinion accepte de plus en plus mal.

    La pénalisation du client n'est-elle pas une façon déguisée de prohiber la prostitution et de porter un jugement moral sur cette activité ?

    Il ne s'agit pas de savoir s'il est bien, moralement, de se vendre, mais s'il est légitime de prétendre acheter un corps, et donc de mettre fin à la vieille hypocrisie bourgeoise qui condamnait les "filles publiques" et protégeait leurs clients. Ce qui est en cause, c'est l'organisation du marché du sexe, avec ses producteurs (trafiquants et proxénètes), ses marchandises (les personnes prostituées) et ses consommateurs (les clients). Partout, dans la société, la sexualité est exclue des services, et chacun a droit à son intimité. Seul le corps prostitué perd ce droit, en tant qu'il est mis à disposition d'un public payant.

    Certaines femmes affirment avoir fait le choix de se prostituer. Peut-on leur dénier ce droit, même si elles sont minoritaires ? Ne passe-t-on pas sous silence la diversité des situations dans la prostitution ?

    On a appris, il me semble, à se méfier des sophismes sur le "libre choix". On a vu des esclaves qui voulaient le rester, on voit des travailleurs clandestins qui "choisissent" de travailler dans des caves douze heures par jour, ou des femmes qui "choisissent" de porter le voile intégral. La "liberté" de se laisser asservir est une contradiction dans les termes. Les lois sont faites pour définir les relations sociales justes et équitables, pour garantir la liberté, la dignité et la santé de chacun, et non pour abandonner les plus pauvres à l'emprise de l'argent sur leurs vies.

    Même des migrantes, considérées comme victimes de la traite par les pouvoirs publics, affirment préférer le trottoir en France à la vie dans leur pays d'origine. Pourquoi mettre en doute leur parole ?

    Personne ne peut croire que les migrantes décident, une par une, de venir se prostituer sur les trottoirs parisiens. 80 % des prostituées en France sont "importées" en masse en Europe occidentale, depuis l'Afrique, l'Europe de l'Est ou l'Asie, par des réseaux extrêmement violents. Elles ont peur. Les autres sont poussées vers la prostitution par la pauvreté. Le premier effet d'une pénalisation de la demande sera de décourager les réseaux en dissuadant les clients.

    Les associations de terrain redoutent de voir disparaître la prostitution visible, mais pas la prostitution cachée, avec des effets négatifs sur la sécurité et la santé des prostituées. Qu'en pensez-vous ?

    Le problème est-il seulement d'améliorer les conditions de la servitude sexuelle, ou bien d'en contester le principe ? En réalité, la prostitution est intrinsèquement dangereuse pour la sécurité des femmes, elle est ravageuse pour leur santé physique et mentale. Beaucoup sont obligées de se dissocier de leur corps pour pouvoir le laisser à la disposition du client. Alors, n'utilisons pas, comme toujours, l'argument hygiéniste pour mieux maintenir le statu quo, voire pour légaliser le "travail" du sexe. Posons d'abord que le corps humain n'est pas à vendre, et soyons pragmatiques ensuite.

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/20/la-prostitution-est-une-servitude-archaique-qu-il-faut-faire-reculer_3516983_3224.html?xtmc=sylviane&xtcr=1

  • La citation du jour : Iggy Pop

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    "Je n'ai pas honte de m'habiller 'comme une femme' parce que je ne pense pas qu'être une femme soit honteux."

    Iggy Pop

  • Boycottons le pédophile Polanski et son nouvel "opus" : préférons-lui le livre - si tant est que celui-ci ait le moindre intérêt (ce qui n'est pas le cas)

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    Faut-il rappeler que la Vénus à la fourrure est d'abord un livre avant d'être un (piètre) film ?...

    Oui, en ces temps d'incurie intellectuelle.

    Autre rappel ô combien vital : celui de "l'affaire Polanski" la bien nommée, pour celles et ceux qui l'auraient mystérieusement oubliée :

    Extrait :

    "C'est donc elle. "La Fille" de l'affaire Polanski. Samantha Geimer a bientôt 50 ans, mais, pour le monde entier, elle est restée la-gamine-de-13-ans-violée-par-Roman-Polanski. Et on ne peut s'empêcher de scruter son visage, à la recherche de celui, si terriblement juvénile, de l'adolescente qui, un jour de mars 1977, s'est retrouvée dans la maison de Jack Nicholson, sur Mulholland Drive à Los Angeles, pour une séance de photos avec le réalisateur de "Chinatown". Il lui a fait boire du champagne, lui a donné un Quaalude (un sédatif), puis il a abusé d'elle. Dans le jacuzzi. Ce soir-là, en rentrant chez elle, Samantha écrira dans son journal intime : "Roman Polanski m'a prise en photo aujourd'hui. Il m'a violée, merde !"

    "J'étais présentée comme la petite salope"

    Samantha Geimer s'est longtemps cachée. Elle vit à Hawaï, loin de ce passé qui ne veut pas la lâcher. Ce n'est pourtant pas le visage de l'homme qui l'a violée qui la hante. "Si je devais choisir entre le viol et revivre ce qui s'est passé après, je choisirais le viol", lance-t-elle, provocatrice. Pour Samantha Geimer, l'enfer a longtemps été peuplé de policiers, avocats, juges qui la harcelaient, lui demandant de raconter cette soirée : la pénétration anale, les taches sur sa petite culotte couleur rouille - pièce à conviction n°5 que se disputeront la défense et l'accusation. Et il y avait les journaux racontant des horreurs sur elle, sa mère, sa famille. "J'étais présentée comme la petite salope qui voulait profiter du réalisateur célèbre, et ma mère comme la maquerelle n'hésitant pas à monnayer sa fille pour faire carrière.""

    Suite de l'article sur http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131016.OBS1295/affaire-polanski-il-m-a-violee-merde.html

  • Les "clients" : le spot de ZéroMacho en ligne. Abolissons la prostitution.

    Les "clients" from Black Moon productions on Vimeo.

      "Aller voir une prostituée, c'est dégrader l'amour, les femmes et soi-même."

  • Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes veut faire de la prostitution un délit (Le Monde)

    Des prostituées au bois de Boulogne, en mars 2012.

    Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH) recommande, dans un avis rendu public mardi 5 novembre, que le recours à une prostituée devienne un délit et non une contravention, contrairement à ce que propose une proposition de loi qui sera examinée à l'Assemblée fin novembre.

    Le HCEFH, organisme consultatif, a rendu un avis "favorable" à la proposition de loi déposée le 10 octobre par le groupe socialiste et le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR).

    La présidente du HCEFH, Danielle Bousquet, ancienne députée des Côtes-d'Armor auteure d'une résolution réaffirmant la position abolitionniste de la France en matière de prostitution, "salue et juge incontournable la cohérence globale du texte qui vise à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel tout en renforçant le soutien aux victimes".

    "INVERSION DE LA CHARGE PÉNALE"

    L'organisme se félicite notamment "de la volonté du législateur" de "procéder à une véritable inversion de la charge pénale", en abrogeant le délit de racolage public qui pénalise actuellement les prostituées, et en sanctionnant les clients qui ont recours à leurs services.

    Mais, alors que la proposition de loi prévoit une contravention de 5e classe pour les clients (1 500 euros d'amende, doublée en cas de récidive), le Haut Conseil "appelle à revoir la nature de l'infraction, en faisant du recours à la prostitution un délit". "Sans que ce délit soit nécessairement assorti d'une peine de prison", nuance-t-il. "L'enjeu se situe en effet davantage en terme de nature de l'infraction" qu'au niveau de la peine, ajoute l'avis.

    L'instauration d'une contravention de 5e classe "pose la question de l'échelle des peines", insiste le HCEFH, car le recours à la prostitution serait alors "puni de la même manière qu'un trouble à l'ordre public, tel le fait de déposer avec sa voiture des ordures en dehors des emplacements prévus à cet effet". Il serait même "moins puni que la répétition d'appels téléphoniques malveillants" par exemple, insiste l'organisme.

    De plus, les auteurs de contravention étant renvoyés devant le tribunal de police, alors que les auteurs de délit sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, "la valeur pédagogique du rappel à la loi serait affaiblie", insiste le Haut Conseil.

    "STAGE DE RESPONSABILISATION À L'ACHAT D'UN ACTE SEXUEL"

    Parmi 18 recommandations, le Haut Conseil suggère aussi que le "stage de sensibilisation aux conditions d'exercice de la prostitution", proposé également pour sanctionner les clients de prostituées, se transforme en "stage de responsabilisation à l'achat d'un acte sexuel".

    Le texte salue par ailleurs "l'abrogation du délit de racolage" et appelle "à ce que les mentions concernant des condamnations antérieures à la loi pour délit de racolage soient effectivement effacées des casiers judiciaires".

    En matière d'accompagnement et d'aide aux prostituées souhaitant sortir de la prostitution, le HCEFH préconise d'exclure de "l'attribution de l'agrément permettant aux associations de prendre en charge des 'parcours de sortie de la prostitution'" les associations non abolitionnistes, c'est-à-dire celles qui agissent auprès des prostituées sans pour autant défendre l'abolition de la prostitution. Cela pourrait ainsi exclure Médecins du Monde, par exemple.

    La proposition de loi prévoit qu'une autorisation provisoire de séjour de six mois "peut être" délivrée aux prostituées étrangères victimes de proxénétisme et engagées dans un parcours de sortie de la prostitution sans qu'elles soient obligées de dénoncer leurs réseaux. Mais le HCEFH recommande que l'attribution de cette autorisation soit "extraite du pouvoir discrétionnaire du préfet lorsque les conditions d'attribution sont réunies".

    Il préconise aussi "le renouvellement" de cette autorisation de séjour "tout au long du parcours de sortie et d'insertion socio-professionnelle", et suggère d'octroyer le RSA aux prostituées étrangères ayant dénoncé leur réseau.

    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/11/05/le-recours-a-la-prostitution-pourrait-devenir-un-delit_3508595_3224.html