A l’occasion de l’Aïd al Adha la Fondation Brigitte Bardot dénonce la barbarie de l’abattage rituel et la désinvolture des autorités face à la souffrance des bêtes et aux infractions constatées.
200 000 moutons égorgés en toute conscience en 48h
A l’occasion du premier jour de l’Aïd al Adha (ou Aïd-el-Kebir), la Fondation Brigitte Bardot dénonce l’immobilisme de l’Etat qui s’oppose à rendre obligatoire l’étourdissement des animaux avant un abattage rituel comme l’impose, depuis 1974, la réglementation européenne pour tout autre type d’abattage.
Cette allégeance faite à un rite entraîne de très nombreuses dérives.
En 48h, 200 000 moutons seront abattus pour l’Aïd al Adha, dont plus de 70 000 illégalement selon le Ministère de l’Agriculture.
D’ores et déjà, de nombreux témoignages attestent de l’augmentation du nombre d’abattages clandestins.
M. Sarkozy ne respecte pas ses engagements !
Interrogé par la Fondation sur la question lorsqu’il était Ministre de l’intérieur, puis Président de la République, M Sarkozy avait promis « de trancher » si aucune décision significative rapide n’était prise.
Pour l’heure, aucun engagement concret de l’Elysée n’est parvenu à la Fondation Brigitte Bardot mais de simples nouvelles promesses.
La Fondation Brigitte Bardot présente sur des sites d’abattage
Ce matin, la Fondation Brigitte Bardot était, comme chaque année, présente sur des sites d’abattage.
D’après Christophe Marie, Directeur du Bureau de Protection Animale à la Fondation :
« La situation est bien plus préoccupante aujourd’hui qu’elle ne l’était l’année dernière encore.
Les appels se multiplient pour nous informer de sites clandestins où des moutons sont immobilisés dans des baraques de chantier, les pattes ligotées avec des cordes… » .
A Dreux (28), de nombreuses infractions ont été relevées dans le site d’abattage temporaire visité ; les animaux étaient mis sur le dos, les uns derrière les autres, sur un restrainer* qui conduit l’animal jusqu’au sacrificateur (et non à un piège de contention comme l’impose la réglementation) qui tranche la gorge du mouton et le suspend simultanément.
« C’est très grave car à défaut de piège de contention, l’immobilisation obligatoire de l’animal durant la saignée n’est pas respectée et j’ai pu constater plusieurs bêtes suspendues, la gorge tranchée, alors qu’elles étaient manifestement encore conscientes.
Une bête, dans un dernier effort, a relevé sa tête pendant une dizaine de secondes avant de mourir dans son sang.
Chaque bête est laissée agonisante, la tête dans une flaque de sang, c’est indigne, profondément cruel mais se pratique dans l’indifférence coupable des agents vétérinaires présents ».
Pour mémoire, Le Conseil Français du Culte Musulman a déclaré ne voir aucun obstacle à l’application de l’électronarcose*
Alors que plus de quatre années se sont écoulées depuis cette avancée majeure entre les autorités musulmanes françaises et les défenseurs de la cause animale, les pouvoirs publics français n’ont toujours pas modifié la réglementation.
Pourtant, en rendant obligatoire l’étourdissement de tous les animaux avant leur abattage, rituel ou non, les pouvoirs publics permettraient d’utiliser n’importe quel abattoir puisque l’équipement spécifique pour le rituel (piège de contention) ne serait plus nécessaire, avantageusement remplacé par l’électronarcose.
La Fondation Brigitte Bardot demande à Bruno Le Maire, Ministre de l'Agriculture, d'intervenir immédiatement afin que les méthodes d'abattage constatées ce jour ne se reproduisent pas dans les jours prochains.
En effet si la ligne d'abattage ne dispose pas de piège de contention il est impératif de recourrir à l'étourdissement préalable des animaux avant leur saignée.
* Le restrainer (ou convoyeur en V) est une sorte de tapis roulant amenant l’animal vers le piège de contention où se pratique la saignée.
* L’électronarcose permet d’étourdir l’animal par choc électrique.
http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=40217