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Avis de recherche - Page 6

  • "Hommage à Marti Kheel… et aux autres femmes invisibles/inaudibles de la cause animale" (Michelle Julien)

    http://martikheel.com/images/marti-photo.jpg

    Je suis toujours choquée – lorsque l’on connaît une personne, on ne s’attend jamais à la perspective qu’elle puisse, un jour, partir – triste, mais aussi en colère de savoir la disparition de Marti Kheel.
    Marti était une activiste et théoricienne animaliste - courant ecoféministe.
    Je l’ai connue « grâce » à mon ouvrage Des souris et des salopes et, depuis, on était resté en contact.
    Elle avait le don de faire le lien entre les gens qui travaillaient dans un même domaine/centre d’intérêt.
    C’est ainsi, par exemple, qu’elle m’avait présentée à une universitaire qui, à l’époque, tentait d’écrire un ouvrage sur les vaches laitières – elle aussi.
    Je n’ai jamais rencontré « physiquement » Marti, trop tard.
    Au moins, je me console d’avoir donné une voix à cette théoricienne dans un de mes livres.
    Pourtant, je suis aussi en colère.
    En colère contre ces animalistes français, et particulièrement les femmes animalistes, qui s’évertuent à snober superbement l’existence de ces quelques rares femmes théoriciennes, préférant – question de « crédibilité » dans ce monde de la pensée masculine dominante ?– s’accrocher aux écrits des « Singer », « Regan », « Francione »… et récemment « Marcus ».
    En ignorant/méprisant les autres voix.
    Plutôt ironique car, dans la protection animale, pas seulement leurs intellectuelles sont invisibles/inaudibles - les ouvrières le sont tout autant : je veux parler, en particulier, des bénévoles : celles qui donnent le soin et sont vraiment dans le concret animalier.
    Aller plus loin
    Qui était Marti Kheel ?
  • "Le triomphe de l’obscène, le mépris des victimes et la défaite du mouvement" (Vegmag)

    http://static.blogstorage.hi-pi.com/photos/ninamyers.blogspace.fr/images/gd/1259469322/La-betise-humaine-citations.jpg

    La nouvelle est tombée, sans surprise : la célèbre organisation de défense animale PETA, connue pour le sexisme de ses campagnes, va ouvrir son propre site pornographique, peta.xxx.

    Sans ironie aucune, on peut dire que la boucle est bouclée : tout tendait vers ce but, des campagnes « I’d rather go naked than wear fur  » et « Vegetarians have better sex » aux innombrables manifestations de rue en tenue légère organisées par l’association dans le monde entier.

    Sur peta.xxx, des scènes pornographiques alterneront avec des images de torture animale : la chair des unes, la chair des autres, consommées à toutes les sauces du voyeurisme.

    Des « stars du porno » ont d’ores et déjà annoncé leur participation - hautement rémunérée, cela va sans dire.

    Le mélange promet d’être explosif, les recettes juteuses, et il faudra s’attendre, si ce genre d’initiative se banalise (et il semble bien que tel soit le cas) à une recrudescence notable des actes de zoophilie et de torture à caractère sexuel sur ceux-là mêmes dont on prétend défendre les droits.

    « Nous vivons dans un monde hyper-connecté et nous sommes bien conscients que c’est en se démarquant qu’on a le plus de chances de sensibiliser de nouvelles personnes à notre cause. »

    Ces propos, qui émanent de Lindsay Rajt, la porte-parole de PETA, laissent pantois : la pornographie étant devenue la chose la plus banale du monde, comment peut-on prétendre qu’elle sert à se « démarquer » ?

    Est-ce, de la part de Mme Rajt, de la candeur, du cynisme, de la simplicité, ou les trois à la fois ?

    PETA affirme viser à l’efficacité : la pornographie est le plus sûr moyen de toucher un très large public, et de sensibiliser ainsi le maximum de gens au sort des animaux.

    Mais outre la naïveté presque touchante d’une telle croyance (depuis quand les amateurs de pornographie viennent-ils sur un site pornographique pour autre chose que du sexe ?), on se demande si cette naïveté ne sert pas en fait d’aimable camouflage à des mobiles beaucoup moins avouables : un terrible appât du gain et une inversion des valeurs qui révèle bien plus que de l’hypocrisie, presque une volonté de sape.

    Dans un tel contexte en effet, l’être nonhumain apparaît comme une victime de si peu d’importance qu’on la donne en pâture aux pervers et qu’on ridiculise le mouvement pour la défense de ses droits en faisant intervenir sur le devant de la scène, non pas des militants inspirés et dignes, mais des femmes-esclaves afin d’attirer le gogo, le machiste lambda, le beauf majeur, qui se contrefichent du sort des animaux.

    On imagine aisément ce qu’aurait été, par exemple, l’issue du mouvement pour les droits civiques aux Etats-Unis si Martin Luther King, au lieu d’entraîner à sa suite des militants sérieux et déterminés, porteurs de valeurs fortes et guidés par leurs seuls idéaux de justice, avait organisé, en vue de ratisser large, des marches de femmes noires en tenue d’Eve.

    L’issue en aurait été nulle.

    Pis : le mouvement pour les droits civiques aurait été complètement discrédité, Martin Luther King et ses partisans seraient passés pour des guignols et le message aurait été envoyé aux hommes blancs selon lequel les femmes noires étaient bien les objets sexuels qu’ils croyaient.

    La politique de ségrégation aurait perduré, se serait intensifiée et les Noirs seraient aujourd’hui encore considérés comme des citoyens de troisième ordre.

    Le propre du carnaval n’est pas de changer le monde, mais de divertir. Le divertissement, le festif : tels sont, comme par hasard, les maîtres-mots de l’époque.

    Or, défendre les intérêts des victimes, ce n’est pas faire le carnaval.

    Ce n’est pas faire la fête.

    Ce n’est pas faire n’importe quoi.

    Ce n’est pas flatter le voyeurisme des foules, ce n’est pas décrédibiliser la cause et les victimes.

    Ce n’est pas faire appel au star-system si prompt à retourner sa veste et embrasser toutes les causes, même contraires, pour autant qu’elles lui font de la publicité.

    Bref, ce n’est pas ridiculiser tout un mouvement.

    Lorsqu’un humanitaire lutte contre la famine en Afrique, il ne va pas manifester nu dans la rue, ni fonder un site X où défileront des séquences pornographiques entrecoupées d’images d’Ethiopiens mourant d’inanition.

    Cela serait considéré comme parfaitement obscène, insultant pour les victimes et totalement contre-productif.

    Pourquoi les animalistes se permettent-ils de ridiculiser ainsi leur propre cause, sinon parce qu’ils ne respectent pas la personne animale, quoi qu’ils en disent ?

    D’ailleurs (et ceci explique probablement cela), le pourcentage de militants végans est incroyablement faible au sein du mouvement, ce qui prouve bien que les autres, autrement dit la majorité, ne prennent pas les animaux au sérieux, et que le mouvement est encore à l’état embryonnaire.

    PETA et d’autres associations du même acabit (1) surfent allégrement sur la vague de vulgarité qui déferle sur notre époque et qu’elle caractérise.

    Tous les moyens sont bons, plaident ces associations, pour sensibiliser le public à la cause animale.

    Or, non, tous les moyens ne sont pas bons, et la fin ne les justifie pas tous.

    Aussi bien, le public reste parfaitement insensible au message qu’on prétend lui transmettre.

    Et d’ailleurs, quelle est la fin réellement poursuivie ici ?

    Certainement pas celle de l’exploitation animale.

    Les animaux, de cette débauche de médiocrité, sortent vaincus, et la cause discréditée.

    PETA, et toutes les organisations qui l’imitent (elles sont nombreuses à embrayer sur ce terrain, la dernière en date étant GAIA et le lancement le 9 septembre prochain de la « journée sans slip » pour protester contre la castration à vif des porcelets), ont réussi à faire passer les militants des droits des animaux pour des clowns et des débiles, incapables de comprendre qu’on ne lutte pas contre une discrimination en en exploitant une autre.

    « J’ai essayé de rendre clair que c’est mal d’utiliser des moyens immoraux pour atteindre une juste fin. » (2)

    « Aucun homme moral ne peut patiemment se conformer à l’injustice. » (3)

    Telles sont les paroles de Martin Luther King, dont nos animalistes autoproclamés feraient bien de s’inspirer.

    A leur absence de radicalité éthique, manifeste dans leur politique d’orientation welfariste et les divers partenariats marketing qu’ils forment avec les exploiteurs des animaux, s’ajoute la promotion du sexisme.

    Ce triomphe de l’obscène signe la défaite du mouvement.

    Un mouvement pour les droits des animaux ne peut faire l’apologie du sexisme ou du consumérisme sexuel.

    Il ne peut dénoncer l’animal-objet et son exploitation s’il promeut parallèlement la femme-objet et son exploitation.

    Il ne peut espérer faire évoluer l’être humain s’il flatte en lui ce qu’il doit précisément combattre.

    Il ne peut prétendre élever s’il s’abaisse lui-même.

    Le sexisme est l’un des maux endémiques dont souffre l’humanité, et il est navrant de constater qu’il est utilisé comme ressort quasi systématique de l’antispécisme.

    C’est là non seulement la marque d’un illogisme tragique, mais aussi d’une navrante stupidité.

    Nous vivons une époque où la vulgarité trône partout.

    Les médias nous en abreuvent, le juteux marché de la dépendance à la pornographie s’est organisé et bien sûr, les foules s’y sont jetées, là comme ailleurs, sans aucun esprit de résistance, sans aucune conscience d’être dupées : bien au contraire, chacun ne s’est jamais autant senti libre, au point de le marteler à chaque seconde, tout en l’étant de moins en moins.

    Il ne faudra pas, pour excuser notre passivité, invoquer plus tard la fatalité, la rapacité capitaliste ou l’influence pernicieuse d’un pouvoir qui nous manipule, mais bien notre seul abandon de nous-mêmes, la défaite de notre pensée et la cession de notre responsabilité.

    Martin Luther King – encore lui - affirmait que l’égalité raciale viendrait moins de la promulgation des lois défendant la personne que de la manière dont cette personne s’envisageait elle-même.

    Aussi nous prêterons-nous pour finir à un jeu permutatoire éloquent, en remplaçant, dans l’extrait qui suit, le mot « Noir » par le mot « femme » :

    Aussi longtemps que l’esprit est mis en esclavage, le corps ne peut jamais être libre.

    La liberté psychologique, un ferme sens d’estime de soi, est l’arme la plus puissante contre la longue nuit de l’esclavage physique. […]

    La femme sera libre quand elle atteindra les profondeurs de son être et qu’elle signera avec le stylo et l’encre de son humanité affirmée sa propre déclaration d’émancipation.

    Et avec un esprit tendu vers la vraie estime de soi, la femme doit rejeter fièrement les menottes de l’auto-abnégation et dire à elle-même et au monde :

    « Je suis quelqu’un. Je suis une personne. Je suis une femme avec dignité et honneur. J’ai une histoire riche et noble. » (4)

    Des esclaves ne sauraient libérer d’autres esclaves, et leurs exploiteurs encore moins.

    Méryl Pinque

    Vegan.fr

    Notes :

    (1) Il y a quelques mois, la SPA italienne embauchait l’acteur pornographique Rocco Siffredi, connu pour l’extrême violence misogyne de ses prestations, dans le cadre d’une campagne publicitaire contre l’abandon. En 2009, une strip-teaseuse se faisait étriper dans une vidéo de l’association hollandaise Wakker Dier (voir http://www.lepost.fr/article/2009/0…).

    (2) Letter from a Birmingham Jail, 1963.

    (3) Martin Luther King, The Autobiography of Martin Luther King, Jr., New York, Warner Books, 1998 (chap. 2).

    (4) Where Do We Go from Here ? Discours au SCLC (Southern Christian Leadership Conference), 16 août 1967.

    Mots-clés :  PETA porno sexisme animaliste

    http://www.vegmag.fr/005-actus/043-paroles-veganes/752-le-triomphe-de-l-obscene-le-mepris.html

  • Festival de Cannes : la montée de la bêtise

    montee-des-marches-foules-cannes-festival-de-cannes-film-10457153wfmpe_1713.jpg

    Vous avez dit démocratie ?

    Vous avez dit liberté, égalité, fraternité ?

    Vous avez dit athéisme ?...

  • Fukushima et le reste

    http://www.franceastro.com/Actualites/admin/uploads/actus/Fin_du_monde___la_prophetie_des_Hopi_.jpg

    Nous y sommes
    Par Fred Vargas
     
    Nous y voilà, nous y sommes.

    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.

    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.

    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides àl'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.

    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s'est marrés.

    Franchement on a bien profité.

    Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.

    Certes.

    Mais nous y sommes.

    A la Troisième Révolution.

    Qui a ceci de très différent des deux premières ( la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.

    « On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.

    Oui.

    On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).

    Sauvez-moi ou crevez avec moi
     
    Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.

    Peine perdue.

    Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.

    Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).

    S'efforcer.

    Réfléchir, même.

    Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.

    Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.

    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.

    Pas d'échappatoire, allons-y.

    Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.

    A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.

    A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.

    A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.
     
    Fred Vargas
    Archéologue et écrivain

  • Le guitariste du groupe punk lillois les Ashtones tué par un chasseur

    Francis Collet, en concert avec son groupe. (D.R.)  
    Francis Collet, en concert avec son groupe. (D.R.)

    Drame dimanche près de Dijon.

    Le guitariste du groupe punk de Lille les Ashtones a été tué par la balle d'un chasseur près de Dijon.

    Francis Collet, 42 ans, conduisait le van de son groupe de retour d'un concert à Marseille.

    A 16h30, il se prend une balle en pleine tête alors que cette portion d'autoroute longe un bois.

    Une battue était alors en cours.

    Un chasseur a été mis en garde à vue par la gendarmerie de Beaune puis relâché.

    A l'heure actuelle, on ne sait pas si Francis Collet a été touché par une balle perdue ou par un tir vers l'autoroute.

    Une enquête est ouverte et une reconstitution va avoir lieu.

    Mais la théorie de la balle perdue semble la plus plausible.

    Les Ashtones existent depuis 2000 et s'affilient à un punk rock'n'roll 77 dans la lignée de celui des New York Dolls, Stooges, Dead Boys, Johnny Thunders and The Heartbreakers ou encore les Ramones.

    Le groupe a sorti Mainline Rockets, son troisième album en 2009.

    Il était en tournée au moment du drame.

    "On revenait de deux dates dans le sud, à Toulouse et Marseille", a expliqué le chanteur à la presse.

    "Nous nous relayions pour conduire, lui et moi.

    C'était son tour.

    Au moment de l'accident, on a entendu comme une grande implosion.

    J'ai tourné la tête et j'ai vu mon pote, inconscient, la tête en sang.

    J'ai pris le volant pour redresser le fourgon..."

    Un drame absurbe d'une connerie insondable.

    L'affaire est d'autant plus scandaleuse qu'un évènement similaire s'est déroulé au même endroit il y a plusieurs années.

    Une femme, assise à l'arrière de sa voiture entre ses deux enfants, avait reçu une balle en plein tête.

    Le chasseur responsable fut accusé d'homicide involontaire et écopa d'un an de prison. 

    http://rock.musique.jeuxactu.com/news-le-guitariste-du-groupe-punk-lillois-les-ashtones-tue-par-un-chasseur-5363.htm

  • "Lettre à l'éléphant" de Romain Gary (Le Figaro Littéraire, mars 1968)

    http://www.deslivres.com/images/products/image/gary-romain.jpg

    Pour le 30e anniversaire de la mort de l'écrivain, qui s'est suicidé à Paris le 2 décembre 1980, Michèle Scharapan a eu la bonne idée de publier sur son blog sa célèbre "Lettre à l'éléphant".

    Romain Gary était un visionnaire, un homme qui dans ses livres parlait déjà des droits des animaux à une époque où cette question était encore en France largement taboue, voire impensable.

    Rappelons qu'il obtint en 1956 le Goncourt pour Les Racines du ciel, premier roman "écologique" (dans le noble sens du mot) s'il en est, où l'on voit le héros Morel se battre au Tchad pour sauver les éléphants.

    http://florianelia.over-blog.com/article-lettre-a-l-elephant-de-romain-gary-62407227.html

    Nick Brandt.jpg

    Monsieur et cher éléphant,
     
    Vous vous demanderez sans doute en lisant cette lettre ce qui a pu inciter à l’écrire un spécimen zoologique si profondément soucieux de l’avenir de sa propre espèce.

    L’instinct de conservation, tel est, bien sûr ce motif.

    Depuis fort longtemps déjà, j’ai le sentiment que nos destins sont liés.

    En ces jours périlleux "d’équilibre par la terreur", de massacres et de calculs savants sur le nombre d’humains qui survivront à un holocauste nucléaire, il n’est que trop naturel que mes pensées se tournent vers vous.

    À mes yeux, monsieur et cher éléphant, vous représentez à la perfection tout ce qui est aujourd’hui menacé d’extinction au nom du progrès, de l’efficacité, du matérialisme intégral, d’une idéologie ou même de la raison car un certain usage abstrait et inhumain de la raison et de la logique se fait de plus en plus le complice de notre folie meurtrière.

    Il semble évident aujourd’hui que nous nous sommes comportés tout simplement envers d’autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes.
     
    C’est dans une chambre d’enfant, il y a près d’un demi-siècle, que nous nous sommes rencontrés pour la première fois.

    Nous avons pendant des années partagé le même lit et je ne m’endormais jamais sans embrasser votre trompe, sans ensuite vous serrer fort dans mes bras jusqu’au jour où ma mère vous emporta en disant, non sans un certain manque de logique, que j’étais désormais un trop grand garçon pour jouer avec un éléphant.

    Il se trouvera sans doute des psychologues pour prétendre que ma "fixation" sur les éléphants remonte à cette pénible séparation, et que mon désir de partager votre compagnie est en fait une forme de nostalgie à l’égard de mon enfance et de mon innocence perdues.

    Et il est bien vrai que vous représentez à mes yeux un symbole de pureté et un rêve naïf, celui d’un monde où l’homme et la bête vivraient pacifiquement ensemble.
     
    Des années plus tard, quelque part au Soudan, nous nous sommes de nouveau rencontrés.

    Je revenais d’une mission de bombardement au-dessus de l’Ethiopie et fis atterrir mon avion en piteux état au sud de Khartoum, sur la rive occidentale du Nil.

    J’ai marché pendant trois jours avant de trouver de l’eau et de boire, ce que j’ai payé ensuite par une typhoïde qui a failli me coûter la vie.

    Vous m’êtes apparu au travers de quelques maigres caroubiers et je me suis d’abord cru victime d’une hallucination.

    Car vous étiez rouge, d’un rouge sombre, de la trompe à la queue, et la vue d’un éléphant rouge en train de ronronner assis sur son postérieur, me fit dresser les cheveux sur la tête.

    Hé oui ! vous ronronniez, j’ai appris depuis lors que ce grondement profond est chez vous un signe de satisfaction, ce qui me laisse supposer que l’écorce de l’arbre que vous mangiez était particulièrement délicieuse.
     
    Il me fallut quelque temps pour comprendre que si vous étiez rouge, c’est parce que vous vous étiez vautré dans la boue, ce qui voulait dire qu’il y avait de l’eau à proximité.

    J’avançai doucement et à ce moment vous vous êtes aperçu de ma présence.

    Vous avez redressé vos oreilles et votre tête parut alors tripler de volume, tandis que votre corps, semblable à une montagne disparaissait derrière cette voilure soudain hissée.

    Entre vous et moi, la distance n’excédait pas vingt mètres, et non seulement je pus voir vos yeux, mais je fus très sensible à votre regard qui m’atteignit si je puis dire, comme un direct à l’estomac.

    Il était trop tard pour songer à fuir.

    Et puis, dans l’état d’épuisement où je me trouvais, la fièvre et la soif l’emportèrent sur ma peur.

    Je renonçai à la lutte.

    Cela m’est arrivé à plusieurs reprises pendant la guerre : je fermais tes yeux, attendant la mort, ce qui m’a valu chaque fois une décoration et une réputation de courage.
     
    Quand j’ouvris de nouveau les yeux, vous dormiez.

    J’imagine que vous ne m’aviez pas vu ou pire vous m’aviez accordé un simple coup d’oeil avant d’être gagné par le sommeil.

    Quoi qu’il en soit, vous étiez là ; la trompe molle, les oreilles affaissées, les paupières abaissées et, je m’en souviens, mes yeux s’emplirent de larmes.

    Je fus saisi du désir presque irrésistible de m’approcher de vous, de presser votre trompe contre moi, de me serrer contre le cuir de votre peau et puis là, bien à l’abri, de m’endormir paisiblement.

    Une impression des plus étranges m’envahit.

    C’était ma mère, je le savais, qui vous avait envoyé.

    Elle s’était enfin laissée fléchir et vous m’étiez restitué.
     
    Je fis un pas dans votre direction, puis un autre...

    Pour un homme aussi profondément épuisé que j’étais en ce moment-là, il se dégageait de votre masse énorme, pareille à un roc, quelque chose d’étrangement rassurant.

    J’étais convaincu que si je parvenais à vous toucher, à vous caresser, à m’appuyer contre vous, vous alliez me communiquer un peu de votre force vitale.

    C’était l’une de ces heures où un homme a besoin de tant d’énergie, de tant de force qu’il lui arrive même de faire appel à Dieu.

    Je n’ai jamais été capable de lever mon regard aussi haut, je me suis toujours arrêté aux éléphants.
     
    J’étais tout près de vous quand je fis un faux pas et tombai.

    C’est alors que la terre trembla sous moi et le boucan le plus effroyable que produiraient mille ânes en train de braire à l’unisson réduisit mon coeur à l’état de sauterelle captive.

    En fait, je hurlais, moi aussi et dans mes rugissements il y avait toute la force terrible d’un bébé de deux mois.

    Aussitôt après, je dus battre sans cesser de glapir de terreur, tous les records des lapins de course.

    Il semblait bel et bien qu’une partie de votre puissance se fût infusée en moi, car jamais homme à demi-mort n’est revenu plus rapidement à la vie pour détaler aussi vite.

    En fait, nous fuyions tous les deux mais en sens contraires.
     
    Nous nous éloignions l’un de l’autre, vous en barrissant, moi en glapissant, et comme j’avais besoin de toute mon énergie, il n’était pas question pour moi de chercher à contrôler tous mes muscles. mais passons là-dessus, si vous le voulez bien.

    Et puis, quoi, un acte de bravoure a parfois de ces petites répercussions physiologiques.

    Après tout, n’avais-je pas fait peur à un éléphant ?
     
    Nous ne nous sommes plus jamais rencontrés et pourtant dans notre existence frustrée, limitée, contrôlée, répertoriée, comprimée, l’écho de votre marche irrésistible, foudroyante, à travers les vastes espaces de l’Afrique, ne cesse de me parvenir et il éveille en moi un besoin confus.

    Il résonne triomphalement comme la fin de la soumission et de la servitude, comme un écho de cette liberté infinie qui hante notre âme depuis qu’elle fut opprimée pour la première fois.
     
    J’espère que vous n’y verrez pas un manque de respect si je vous avoue que votre taille, votre force et votre ardente aspiration à une existence sans entrave vous rendent évidemment tout à fait anachronique.

    Aussi vous considère-t-on comme incompatible avec l’époque actuelle.

    Mais à tous ceux parmi nous qu’éc¦urent nos villes polluées et nos pensées plus polluées encore, votre colossale présence, votre survie, contre vents et marées, agissent comme un message rassurant.

    Tout n’est pas encore perdu, le dernier espoir de liberté ne s’est pas encore complètement évanoui de cette terre, et qui sait ?

    Si nous cessons de détruire les éléphants et les empêchons de disparaître, peut-être réussirons-nous également à protéger notre propre espèce contre nos entreprises d’extermination.
     
    Si l’homme se montre capable de respect envers la vie sous la forme la plus formidable et la plus encombrante - allons, allons, ne secouez pas vos oreilles et ne levez pas votre trompe avec colère, je n’avais pas l’intention de vous froisser - alors demeure une chance pour que la Chine ne soit pas l’annonce de l’avenir qui nous attend, mais pour que l’individu, cet autre monstre préhistorique encombrant et maladroit, parvienne d’une manière ou d’une autre à survivre.
     
    Il y a des années, j’ai rencontré un Français qui s’était consacré, corps et âme, à la sauvegarde de l’éléphant d’Afrique.

    Quelque part, sur la mer verdoyante, houleuse, de ce qui portait alors le nom de territoire du Tchad, sous les étoiles qui semblent toujours briller avec plus d’éclat lorsque la voix d’un homme parvient à s’élever plus haut que sa solitude, il me dit :

    "Les chiens, ce n’est plus suffisant. Les gens ne se sont jamais sentis plus perdus, plus solitaires qu’aujourd’hui, il leur faut de la compagnie, une amitié plus puissante, plus sûre que toutes celles que nous avons connues.
     
    Quelque chose qui puisse réellement tenir le coup. Les chiens, ce n’est plus assez. Ce qu’il nous faut, ce sont les éléphants".

    Et qui sait ?

    Il nous faudra peut-être chercher un compagnonnage infiniment plus important, plus puissant encore...
     
    Je devine presque une lueur ironique dans vos yeux à la lecture de ma lettre.

    Et sans doute dressez-vous les oreilles par méfiance profonde envers toute rumeur qui vient de l’homme.

    Vous a-t-on jamais dit que votre oreille a presque exactement la forme du continent africain ?

    Votre masse grise semblable à un roc possède jusqu’à la couleur et l’aspect de la terre, notre mère.

    Vos cils ont quelque chose d’inconnu qui fait presque penser à ceux d’une fillette, tandis que votre postérieur ressemble à celui d’un chiot monstrueux.
     
    Au cours de milliers d’années, on vous a chassé pour votre viande et. votre ivoire, mais c’est l’homme civilisé qui a eu l’idée de vous tuer pour son plaisir et faire de vous un trophée.

    Tout ce qu’il y a en nous d’effroi, de frustration, de faiblesse et d’incertitude semble trouver quelque réconfort névrotique à tuer la plus puissante de toutes les créatures terrestres.

    Cet acte gratuit nous procure ce genre d’assurance "virile" qui jette une lumière étrange sur la nature de notre virilité.

    Il y a des gens qui, bien sûr, affirment que vous ne servez à rien, que vous ruinez les récoltes dans un pays où sévit la famine, que l’humanité a déjà assez de problèmes de survie dont elle doit s’occuper sans aller encore se charger de celui des éléphants.

    En fait, ils soutiennent que vous êtes un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre.
     
    C’est exactement le genre d’ arguments qu’utilisent les régimes totalitaires, de Staline à Mao, en passant par Hitler, pour démontrer qu’une société vraiment rationnelle ne peut se permettre le luxe de la liberté individuelle.
     
     
    Les droits de l’homme sont, eux aussi, des espèces d’éléphants.

    Le droit d’être d’un avis contraire, de penser librement, le droit de résister au pouvoir et de le contester, ce sont là des valeurs qu’on peut très facilement juguler et réprimer au nom du rendement, de l’efficacité, des "intérêts supérieurs" et du rationalisme intégral.

    Dans un camp de concentration en Allemagne, au cours de la dernière guerre mondiale, vous avez joués, monsieur et cher éléphant, un rôle de sauveteur.
     
    Bouclés derrière les barbelés, mes amis pensaient aux troupeaux d’éléphants qui parcouraient avec un bruit de tonnerre les plaines sans fin de l’Afrique et l’image de cette liberté vivante et irrésistible aida ces concentrationnaires à survivre.

    Si le monde ne peut plus s’offrir le luxe de cette beauté naturelle, c’est qu’il ne tardera pas à succomber à sa propre laideur et qu’elle le détruira.

    Pour moi, je sens profondément que le sort de l’homme, et sa dignité, sont en jeu chaque fois que nos splendeurs naturelles, océans, forêts ou éléphants, sont menacées de destruction.
     
    Demeurer humain semble parfois une tâche presque accablante ; et pourtant, il nous faut prendre sur nos épaules an cours de notre marche éreintante vers l’inconnu un poids supplémentaire : celui des éléphants.

    Il n’est pas douteux qu’au nom d’un rationalisme absolu il faudrait vous détruire, afin de nous permettre d’occuper toute la place sur cette planète surpeuplée.

    Il n’est pas douteux non plus que votre disparition signifiera le commencement d’un monde entièrement fait pour l’homme.
     
    Mais laissez-moi vous dire ceci, mon vieil ami : dans un monde entièrement fait pour l’homme, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas non plus place pour l’homme.

    Tout ce qui restera de nous, ce seront des robots.

    Nous ne réussirons jamais à faire de nous entièrement notre propre oeuvre.

    Nous sommes condamnés pour toujours à dépendre d’un mystère que ni la logique ni l’imagination ne peuvent pénétrer et votre présence parmi nous évoque une puissance créatrice dont on ne peut rendre compte en des termes scientifiques ou rationnels, mais seulement en termes où entrent teneur, espoir et nostalgie.

    Vous êtes notre dernière innocence.
     
    Je ne sais que trop bien qu’en prenant votre parti - mais n’est-ce pas tout simplement le mien ? - je serai immanquablement qualifié de conservateur, voire de réactionnaire, "monstre" appartenant à une autre évoque préhistorique : celle du libéralisme.

    J’accepte volontiers cette étiquette en un temps où le nouveau maître à penser de la jeunesse française, le philosophe Michel Foucault, annonce que ce n’est pas seulement Dieu qui est mort disparu à jamais, mais l’Homme lui-même, l’Homme et l’Humanisme.
     
     C’est ainsi, monsieur et cher éléphant, que nous nous trouvons, vous et moi, sur le même bateau, poussé vers l’oubli par le même vent puissant du rationalisme absolu.

    Dans une société, vraiment matérialiste et réaliste, poètes, écrivains, artistes, rêveurs et éléphants ne sont plus que des gêneurs.
     
    Je me souviens d’une vieille mélopée que chantaient des piroguiers du fleuve Chari en Afrique centrale.

    "Nous tuerons le grand éléphant
     
    Nous mangerons le grand éléphant
     
    Nous entrerons dans son ventre
     
    Mangerons son coeur et son foie..."
     
    (..) Croyez-moi votre ami bien dévoué.
     
    Romain Gary

  • Cayenne, chienne de 2 ans volée dans la nuit du 22 juin à la SPA de Salon-de-Provence (13)

    http://i65.servimg.com/u/f65/13/55/97/73/cayenn10.jpg

    Votre appel restera anonyme.

    http://rescue.forumactif.com/provence-alpes-cote-d-azur-f160/staf-femelle-assez-jeune-en-contrat-de-garde-13-t249130.htm

  • Bobox, chien de 4 ans volé au refuge de Béthune (62)

    http://images.boxerami.org/images/eb7339728ee5e3ff380fde821c4b072b.jpg

    Votre appel restera anonyme.

    http://rescue.forumactif.com/nord-pas-de-calais-f120/vole-boxer-blanc-male-4-5-ans-bethune62-t284870.htm

  • Vivisection : objection de conscience / appel à témoins (International Campaigns)


    http://53.img.v4.skyrock.net/530/cathykaczka/pics/605561009.jpg

    Objection de conscience - Appel à témoins

    A l'heure où une question écrite sur l'objection de conscience en matière d'expérimentation animale a été posée au gouvernement, International Campaigns, entre autres structures, essaie de collecter les témoignages d'étudiant(e)s de toute filière et de tout niveau en France qui refusent de pratiquer la dissection ou la vivisection dans le cadre de leurs études ou de leur formation et qui se retrouvent sanctionné(e)s pour leur opinion.

    Pour nous écrire et nous raconter : info@international-campaigns.org