Féminisme - Page 11
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Féminisme et véganisme éthique : indissolublement liés
S'attaquer aux racines du patriarcat
(Traduction de l'article de Maya Shlayen, "Striking at the roots of patriarchy")
Le 6 décembre marque l’anniversaire du massacre de l’Ecole Polytechnique à Montréal.
Ce jour-là en 1989, un tireur solitaire – Marc Lépine – est entré dans l’école et a spécifiquement tiré sur des femmes.
Après avoir tué 14 femmes et blessé 14 autres personnes, il se suicida.
Sa lettre de suicide blâmait les « féministes » d’avoir ruiné sa vie.
En tant que Canadiens, le pays commémorant cette tragédie, nous sommes invités à réfléchir sur la manière dont la violence contre les femmes continue d’imprégner notre culture et se répercute négativement sur nous tous.
Selon Statistics Canada, la femme moyenne ne gagne encore seulement que 71% par rapport à un homme moyen, et cet écart n’a pas considérablement changé ces dix dernières années.La grande majorité des victimes de violences conjugales – 8 sur 10 – sont des femmes, et 1 femme sur 4 en Amérique du Nord peut s’attendre à être agressée sexuellement au cours de sa vie.
Bien que les hommes qui commettent des agressions sexuelles soient minoritaires, leurs actes se produisent dans le contexte plus grand d’une culture qui marchande sans relâche le corps féminin à chaque occasion.Des concours de bikini aux clubs de strip-tease en passant par l’utilisation de mannequins pour « vendre » des biens de consommation, le message est clair : le corps féminin existe pour le plaisir sexuel des hommes.
Des êtres humains réfléchissant, respirant, ressentant, sont réduits, dans notre culture de consommation, à une fin pour les moyens de quelqu’un d’autre.
Cette hypersexualisation de nos corps crée une énorme quantité de pression sur nous pour paraître et agir de manière sexy à tout moment, parce qu’on nous dit (implicitement et explicitement) que notre mesure principale de valeur réside dans notre capacité à satisfaire les hommes.
L’idée que certains corps existent pour le plaisir des autres est, bien évidemment, de l’obscénité.Et pourtant chacun de nous – homme ou femme, féministe ou pas – rejoint cette même idée, non seulement à travers la pornification constante du corps féminin, mais également à travers quelque chose d’autre : notre consommation d’animaux et de ‘produits’ animaux.
En vertu de leur sentience, tous les animaux – humains ou pas – se soucient de leur vie, et souhaitent éviter la souffrance et la mort.Malgré le fait de n’avoir aucun besoin nutritionnel à consommer des ‘produits’ animaux, et pour le seul intérêt de notre plaisir gastronomique, nous condamnons 665 millions d’animaux de ‘ferme’ (sans compter les poissons) à une vie misérable et hideuse, à une mort prématurée, chaque année seulement dans ce pays.
Comme nous prenons le temps en ce jour pour remettre en question l’obscénité des hommes présumant propriété des corps des femmes, combien d’entre nous remettront en question la même obscénité et notion (se renforçant mutuellement) que les corps des nonhumains existent pour le plaisir des humains ?
Lorsqu’un sens de propriété sur le corps de quelqu’un d’autre se présume dès le départ, cela se traduit en un équilibre de pouvoir qui favorise invariablement le groupe dominant aux dépens des désavantagés.Nous avons tous entendu parler de cas où des hommes sont sortis d’une rencontre sexuelle avec le sentiment que tout était ok et consenti, alors que leur partenaire féminine restait avec un sentiment d’abus.
Une conclusion possible à tirer ici est qu’au moins quelques hommes ont un sentiment de droit lorsqu’il s’agit de sexe, acquis tout au long d’une vie d’endoctrinement qui assimile la masculinité avec l’agression et la puissance – cette dernière étant définie, dans notre culture patriarcale, comme la capacité à la violence et à la soumission.
Et c’est exactement pourquoi il est absurde de déclarer, comme certains le font, que les femmes peuvent se responsabiliser en participant à leur propre marchandisation.
Bien sûr, les femmes au club de strip-tease ‘choisissent’ de travailler là.
Mais ce ‘choix’ fut fait dans le contexte d’une culture dans laquelle les femmes n’ont pas les ressources économiques que les hommes ont, dans laquelle on leur a appris, dès leur plus jeune âge, que c’est leur travail de faire plaisir aux hommes ; et dans laquelle on a appris, dès leur plus jeune âge, aux hommes, qui paient pour les regarder se dégrader elles-mêmes, qu’ils ont droit à un privilège sexuel sur les femmes.
L’exploitation approuvée par la victime reste de l’exploitation.
La même chose s’applique à notre relation avec les nonhumains.L’exploitation « humaine » - qui est un terme mal approprié, car toute utilisation animale implique de la violence indicible – est un leurre qui ignore la dimension structurelle de l’exploitation en question.
C'est-à-dire, les nonhumains ‘domestiqués’ sont des horreurs de la nature génétiquement manipulées qui existent dans un état permanent de vulnérabilité.
Mis au monde pour leur utilisation par leurs propriétaires humains, des individus nonhumains – qui ne sont rien de moins que des biens aux yeux de la loi – sont continuellement tourmentés et abusés pendant la durée de leur courte et misérable vie, jusqu’au moment de leur abattage.
Ce dernier instant – moment où nous leur volons leur vie – se traduit en une brutalité qu’aucun mot ne pourrait condamner assez fortement.
L’idée que la violence hideuse infligée aux êtres vulnérables puisse être réconciliée avec quelque chose qui puisse être décrit de manière cohérente comme « humain » est de la pure fantaisie.
A côté du ‘choix’ des femmes à l’auto-marchandisation dans une société patriarcale, ou le ‘choix’ des travailleurs dans une société capitaliste à peiner dans un environnement de travail abusif, l’esclavagisme « humain » des nonhumains semble être la dernière d’une série d’illusions morales servant à rassurer un groupe oppresseur par rapport à la légitimité supposée de leur oppression sur les autres.
La connexion entre la patriarcat et l’exploitation des nonhumains devient surtout évidente si nous nous penchons sur l’utilisation des animaux femelles.Les poules, qui pondraient seulement quelques œufs par an dans la nature, ont été génétiquement manipulées par les humains afin de pondre des centaines d’œufs par an.
Puisque la ponte épuise les nutriments de leurs corps, leur utilité pour les humains dépend de la mesure à laquelle leur système de reproduction féminin peut être exploité, et leur corps blessé.
Et une fois que leur productivité chute à une fraction de leur vie naturelle, elles sont abattues.
De même, les vaches ‘laitières’ sont exploitées pour leur capacité à produire du lait.Puisque les vaches, comme tous les mammifères, doivent donner naissance avant de pouvoir produire du lait, elles sont maîtrisées, tous les ans, sur un « support à viol », où elles seront artificiellement inséminées.
Lorsque leur bébé vient au monde, il ou elle sera enlevé, et le lait maternel qui était destiné au bébé est à la place volé par les humains.
La douleur atroce que cause cette séparation autant pour la mère que pour le veau, et l’agonie de la traite agressive qui suit, sont bien au-delà de ce que de simples mots pourraient rendre.
De manière intéressante, ce lait – destiné à aider le veau à gagner des centaines de livres en l’espace de quelques mois – a un fort contenu en graisses saturées et en hormones, qui est lié à une oestrogénicité accrue et à la croissance de tumeur liée au cancer du sein chez les femmes.
Nous exploitons les seins des bovines pour obtenir un « produit » qui nuit aux seins des humaines.
Si vous êtes féministe, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?Si vous êtes contre l’exploitation des vulnérables, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?
Si la justice et la non-violence vous importent, et que vous n’êtes pas vegan – pourquoi ne l’êtes-vous pas ?
Condamner la violence gratuite contre un groupe désemparé est facile à faire quand c’est quelqu’un d’autre qui le fait.Mais si nous voulons un jour régler le chaos qu’est notre monde, il incombe à chacun d’entre nous de réévaluer et de rejeter en fin de compte le paradigme ‘force fait loi’ de la violence et de la domination que nous avons fini par accepter comme étant « l’ordre naturel des choses ».
Toutes les formes d’injustice sont liées et se renforcent mutuellement.
Aussi longtemps que nous tolérerons l’oppression de n’importe quelle sorte, nous tolérerons nécessairement – et renforceront – l’oppression de toute sorte.
Ce 6 décembre, dites « non » à la violence contre les femmes en rejetant la notion que certains corps existent pour le plaisir des autres.Dites « non » au patriarcat en rejetant la violence patriarcale à sa racine.
Féministe ?Devenez vegan.
Maya Shlayen
http://kwaice.blogspot.fr/2012/01/traduction-sattaquer-aux-racines-du.html
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Changer ou ne plus être
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L'impuissance, la bêtise et la faiblesse
"Pourquoi, chaque jour, des centaines de milliers d’hommes de toutes classes sociales, de tous âges, de tous milieux culturels, consomment-ils du sexe avec une prostituée ?
L’argent permet de construire un espace anonyme et artificiel dans lequel règles du jeu et rôles évoluent selon les fantasmes et les projections des hommes :
« Je paie et je décide, j’ai le pouvoir de déterminer les rôles, les limites et les formes du rapport sans me poser de questions, sans assumer aucune contradiction ni demande.
Je peux être consolé et gratifié, croire que je suis puissant et autonome.
En payant, je fais l’économie des soucis d’une relation, sans m’investir, sans laisser affleurer mes fragilités, mes peurs, mes insuffisances, bref : sans y être !! »
La croissance constante de l’offre alimente l’imaginaire masculin avec le fantasme d’un supermarché où on peut choisir et où sont proposées en permanence des offres nouvelles : des femmes jeunes, toujours plus jeunes et donc des mineures, des prestations plus extrêmes grâce auxquelles l’homme ressent l’ivresse de la violence, de l’humiliation, de la domination, dans l’anonymat que permet l’argent."
Stefano Ciccone (2009)
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"Renoncer à sa religion au nom de l’égalité" (Jimmy Carter)
Jimmy Carter a été président des États-Unis de 1977 à 1981
par
Les femmes et les filles sont victimes de discrimination depuis trop longtemps à cause d’une interprétation faussée de la parole de Dieu.
Toute ma vie, j’ai été un chrétien pratiquant et j’ai été diacre pendant de nombreuses années.
J’ai aussi enseigné les textes bibliques pendant longtemps.
Tout comme des millions d’autres personnes dans le monde entier, je trouve dans ma foi une source de force et de réconfort.
Ma décision de quitter la Convention baptiste du Sud (1), dont je faisais partie depuis une soixantaine d’années, a donc été douloureuse et difficile.
Elle est cependant devenue inévitable pour moi lorsque les dirigeants de la Convention, citant quelques versets de la Bible soigneusement choisis et affirmant qu’Ève a été créée après Adam et qu’elle était responsable du péché originel, ont édicté que les femmes devaient être « soumises » à leur mari et qu’elles ne pouvaient pas être diacres, pasteures ni aumônières des forces militaires.
L’idée selon laquelle les femmes seraient en quelque sorte inférieures aux hommes n’est pas le propre d’une seule religion ou croyance.
Beaucoup de confessions interdisent aux femmes de jouer un rôle égal à celui des hommes.
Fort malheureusement, cette opinion a également cours à l’extérieur des murs des églises, mosquées, synagogues ou temples.
Depuis des siècles, cette discrimination qu’on attribue de façon injustifiable à une Puissance supérieure sert de prétexte pour priver les femmes de droits égaux à ceux des hommes partout dans le monde.
Sous sa forme la plus répugnante, la croyance que les femmes doivent être soumises aux désirs des hommes sert à justifier l’esclavage, la violence, la prostitution forcée, la mutilation génitale et l’adoption de lois nationales qui ne classent pas le viol parmi les crimes.
Mais elle prive aussi des millions de filles et de femmes de tout contrôle sur leur propre corps et sur leur vie, en leur interdisant un accès équitable à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à toute influence dans leur collectivité.
Ces croyances religieuses se répercutent sur tous les aspects de notre vie.
Elles expliquent pourquoi dans beaucoup de pays on scolarise les garçons avant les filles, pourquoi on dicte aux filles qui elles épouseront, et à quel moment et pourquoi la grossesse et l’accouchement comportent des risques énormes et inacceptables pour beaucoup de femmes privées des soins de santé les plus élémentaires.
Dans certaines nations islamiques, on restreint la liberté de mouvement des femmes et on les punit pour un bras ou une cheville exposée.
On les prive d’éducation et on leur interdit de conduire une voiture ou de postuler un emploi au même titre que les hommes.
Si une femme est violée, elle est souvent considérée comme la coupable et sévèrement châtiée.
Le même raisonnement discriminatoire explique l’écart salarial persistant entre les hommes et les femmes et la faible présence féminine parmi les élu-es dans les pays occidentaux.
Si les racines de ce préjugé plongent au plus profond de notre histoire, ses effets se font néanmoins sentir tous les jours.
Du reste, les filles et les femmes ne sont pas les seules à en pâtir : ce préjugé nous cause du tort à tous.
Il n’est plus à démontrer que l’argent investi pour améliorer le sort des femmes et des filles rapporte beaucoup à la société.
Une femme instruite a des enfants en meilleure santé.
Elle est plus susceptible de veiller à ce qu’ils aillent à l’école.
Elle gagne un meilleur salaire et l’utilise pour subvenir aux besoins de sa famille.
En un mot, toute société qui exerce une discrimination à l’endroit de la moitié de sa population se nuit à elle-même.
Nous devons contester ces attitudes et pratiques intéressées et dépassées, comme cela se fait actuellement en Iran, où les femmes sont à l’avant-garde du combat pour la démocratie et la liberté.
Je sais cependant pourquoi beaucoup de chefs politiques hésitent à s’aventurer sur ce terrain miné.
La religion et les traditions sont des sujets sensibles, voire explosifs, qu’il est risqué de remettre en question.
Mais les autres "Elders" (Anciens) (2) et moi-même, qui sommes issus de nombreuses confessions religieuses et de différents milieux, n’avons plus à nous soucier de remporter des élections ou d’éviter les controverses, et nous sommes profondément déterminés à combattre l’injustice partout où elle se trouve.
"The Elders" (3) forment un groupe indépendant d’éminents leaders mondiaux rassemblés par Nelson Mandela, ancien président de l’Afrique du Sud.
Ils mettent à profit leur influence et leur expérience pour promouvoir la paix, s’attaquer aux principales causes de la souffrance humaine et défendre les intérêts communs de l’humanité.
Nous avons décidé d’attirer l’attention tout particulièrement sur la responsabilité qui incombe aux chefs religieux et ancestraux pour ce qui est de garantir l’égalité et le respect des droits humains.
Nous avons récemment rendu publique la déclaration suivante :
« Il est inacceptable d’invoquer la religion ou les traditions pour justifier la discrimination contre les femmes et les filles, comme si cette discrimination était édictée par une Puissance supérieure. »
Nous exhortons tous les leaders à contester et à modifier les enseignements et les pratiques néfastes, même profondément enracinés, qui justifient la discrimination contre les femmes.
Nous demandons, en particulier, que les chefs de toutes les religions aient le courage de reconnaître et de souligner les messages positifs de la dignité et de l’égalité que toutes les grandes religions du monde partagent.
Les versets des Saintes Écritures soigneusement choisis pour justifier la supériorité des hommes sont davantage tributaires de leur époque et de leur lieu d’origine que de vérités intemporelles.
On pourrait tout aussi bien trouver dans la Bible des passages pour justifier l’esclavage et la soumission face aux tyrans.
Je connais aussi, dans ces mêmes Écritures, des passages qui décrivent avec vénération des femmes dotées de qualités de chef exceptionnelles.
Au début de l’ère chrétienne, les femmes étaient diacres, prêtresses, évêques, apôtres, professeures et prophètes.
Ce n’est qu’au IVe siècle que les chefs chrétiens dominants, tous des hommes, ont déformé et faussé le sens des Saintes Écritures afin de perpétuer leurs positions privilégiées dans la hiérarchie religieuse.
Le fait est que les chefs religieux masculins avaient - et ont encore - le choix d’interpréter les enseignements divins de manière soit à exalter les femmes, soit à les asservir.
Or, pour des fins purement égoïstes, l’immense majorité d’entre eux ont choisi la deuxième option.
C’est dans la persistance de ce choix que réside le fondement ou la justification d’une bonne part des persécutions et des mauvais traitements infligés aux femmes partout dans le monde.
Cela va manifestement à l’encontre non seulement de la Déclaration universelle des droits de l’homme mais aussi des enseignements de Jésus-Christ, de Moïse et des prophètes, de Mahomet et des fondateurs d’autres grandes religions, lesquelles prescrivent toutes le traitement convenable et équitable de tous les enfants de Dieu.
Il est grand temps que nous ayons le courage de remettre ces idées en question.
Notes
1. La Convention baptiste du Sud est une église chrétienne des États-Unis. Avec 16 millions de membres (2012), c’est la plus grande église baptiste au monde, et la première congrégation protestante des États-Unis.(Source : Wikipedia)
2. The Elders dans le texte original. "Anciens, Aînés ou Sages".
3. NdT : Nom officiel du groupe Global Elders, appelé aussi The Elders. Il s’agit d’une organisation non gouvernementale fondée par Nelson Mandela en 2007. Elle regroupe des personnalités publiques reconnues comme des Hommes d’État, des activistes politiques pour la paix et des avocats des droits de l’homme.
Version originale : Losing my religion for equality, The Age National Times, 15 juillet 2009. Aussi dans Women’s Press.
Traduction pour Sisyphe : Marie Savoie.
* La photo de l’auteur dans cette page provient du site [Wikipédia].
Copyright © 2013 Fairfax Media
Lire aussi : La religion et les femmes, par Nicholas D. Kristof
Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 mai 2013
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Cessons de nommer "islamophobie" et "blasphème" toute critique de l’islam
Le temps est venu de tirer un trait sur le terme « islamophobie », fréquemment employé pour signifier un préjugé contre les musulmans.
Malheureusement, ce terme s’emploie aussi pour discréditer les critiques de l’islam, lesquels jouent pourtant un rôle nécessaire dans le débat sur les rapports entre l’Occident et la communauté musulmane mondiale.
La question est importante étant donné que plusieurs pays – le Danemark, la Grande- Bretagne et les Pays-Bas – se voient actuellement contraints à réexaminer leur politiques d’immigration et de culture à la lumière de conflits orageux entre les immigrants musulmans et la population native.
Ces tensions ont récemment capté l’attention du public à la suite d’une séries de manifestations violentes, dans une vingtaine de pays, contre le film controversé Innocence of Muslims(L’innocence des musulmans).
Selon plusieurs spécialistes, journalistes et militant-es, les réactions européennes et nord-américaines témoignent d’un préjugé inconvenant que certains ont baptisé « islamophobie ».
Mais à notre avis, l’utilisation de ce terme, et de ses variantes « islamophobe » et « islamophobique », est non seulement déplacée, particulièrement dans le cas des dissidents néerlandais Geert Wilders et Ayaan Hirsi Ali, mais inappropriée et mérite d’être répudiée.
Il faut bien sûr reconnaître qu’il existe un certain degré d’hostilité à l’égard des musulmans dans les pays de l’Occident.
Cette hostilité était bien en évidence lors de la guerre des Balkans dans les années 1990 : l’Occident s’inquiétait bien peu du massacre de nombreux musulmans qui résultait des conflits armés entre les factions ethnoreligieuses qui se disputaient le territoire de Bosnie-Herzégovine.
L’intervention tardive de l’Occident, en 1995, pour protéger des civils musulmans contre l’agression des croates catholiques et des serbes orthodoxes n’a pas réussi à impressionner favorablement les musulmans du monde.
Les abus atroces subis par des prisonniers irakiens au centre de détention Abu Ghraib pendant la Seconde Guerre du Golfe, largement condamnés comme des actes de torture, constituent un autre exemple de l’hostilité antimusulmane.
Mais accuser toute critique d’islam d’être motivée par une haine profonde, basée sur la peur irrationnelle, constitue une erreur sérieuse, qui se manifeste justement par l’usage excessivement fréquent du terme « islamophobie ».
Au fait, dans ce débat, le seul sentiment que l’on pourrait légitimement qualifier de phobique serait le mépris inconditionnel manifesté par bon nombre de musulman-es envers toute personne qui exprimerait une opinion incompatible avec leur religion.
Mais nous avons peu d’espoir qu’une formule comme « infidélophobie » puisse devenir d’usage courant dans un proche avenir.
La construction stratégique du mot « islamophobie », dont la racine est « islam » et non « musulman », a un objectif qui dépasse de loin la lexicologie.
Ce terme a été conçu d’abord et avant tout afin d’assimiler la croyance religieuse - un choix de comportement -, au concept de race -, une catégorie involontaire.
Ainsi, la simple et nécessaire critique d’une religion est transformée en un prétendu racisme, provoquant ainsi la réprobation de tous ceux et toutes celles qui s’opposent aux préjugés raciaux mais tombent dans le piège de confondre ces deux phénomènes pourtant complètement distincts.
Bien entendu, préjuger que l’ensemble des citoyen-nes musulman-es sont suspect-es et indignes de confiance serait comparable à une forme de racisme.
Toutefois, l’étude et la réfutation de l’islam ainsi que de sa prétendue autorité morale et métaphysique est un projet légitime et nécessaire, entièrement compatible avec une société pluraliste qui valorise la liberté de religion.
En effet, la liberté de croyance, pour être réelle et universelle, doit forcément comprendre la liberté de critiquer les croyances et les croyant-es, un concept qui semble être étranger à l’idéologie socio-politique de l’islam.
Au delà de son hostilité pour le libre examen intellectuel, la tolérance aveugle des attitudes anti-Occident qui se manifestent dans l’islam intégriste a des conséquences directes pour la santé et la sécurité de l’Occident.
Par exemple, les meurtres, les attaques physiques et l’intimidation, dont les hommes gais d’Amsterdam ont été les cibles, perpétrées par des musulmans enragés devant l’homosexualité, le fatwa contre Salman Rushdie pour avoir écrit Les versets sataniques, l’affaire des caricatures danoises, ainsi que les récentes attaques contre les ambassades américaines en Libye et en Égypte sont tous des exemples de violence liée à ces attitudes.
Nous pouvons être certain-es que si nous nous abstenons d’engager le débat sur les dogmes de l’islam par souci de rectitude politique, il faudra nous attendre à de nombreuses confrontations physiques du même genre à l’avenir.
Et puisque le terme « islamophobie » traduit la désapprobation d’un tel engagement, il est clair qu’il faut bannir ce terme de notre vocabulaire.
Au même titre que l’islamophobie, l’utilisation sans ironie du terme « blasphème » et sa promotion comme concept légitime par les apologistes de l’islam constituent une menace certaine pour toute société ouverte et laïque.
La libre expression est une condition préalable absolument essentielle aux débats qui portent sur les valeurs et la morale.
Cette liberté d’expression est incompatible avec toute croyance considérée comme sacrée et indiscutable, car on doit permettre même la contestation la plus profane.
Plus important encore, l’influence sournoise des termes comme blasphème et islamophobie est avilissante et pour les musulman-es et pour les non-musulman-es, et ce, pour deux raisons.
Premièrement, elle est de connivence avec la volonté de l’islam d’infantiliser ses adhérent-es, leur faisant croire que toute pensée critique en matière de foi serait immorale.
Deuxièmement, elle se base sur la présomption que les musulman-es, en particulier ceux et celles vivant en Occident, n’auraient pas la maturité intellectuelle suffisante pour voir confronter la critique de leurs croyances, et que la culture de leur communauté se résumerait à des textes et pratiques archaïques.
C’est la pire des injustices, l’abandon lâche et vil de tout scrupule. Pour corriger cette situation, il faut abandonner cette expression insensée « islamophobie ».
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À propos des auteurs
. Jackson Doughart étudie à l’Université Queen’s. Il est conseiller de l’Alliance laïque canadienne et signataire du Manifeste athée de Libres penseurs athées.
. Faisal Saeed al-Mutar est étudiant à Baghdad, Irak et écrit sur les sujets de religion et de laïcité.
Cette traduction du texte original publiée le 26 septembre 2012 dans The National Post a d’abord été publiée sur le site Libres penseurs athées.
Les auteurs ont autorisé la reproduction de leur article sur Sisyphe.
http://sisyphe.org/spip.php?article4418
Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 mai 2013
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"Ma patronne, cette féministe" (Le Monde)
LE MONDE | 06.05.2013 à 13h20 • Mis à jour le 06.05.2013 à 14h53Par Sylvie Kauffmann
Deux hommes ont compris le rôle des femmes dans l'économie : Muhammad Yunus et Warren Buffett.
Ils ont, respectivement, 72 et 82 ans.
L'économiste bangladais et Prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a créé une banque de microcrédit pour aider les habitants des zones rurales à sortir de la pauvreté.
Il a choisi de prêter de l'argent aux femmes plutôt qu'aux hommes car, disait-il, il avait la certitude qu'elles en feraient un meilleur usage.
Aujourd'hui, 96 % des actionnaires de sa banque, qui a accordé plus de 4 milliards d'euros de prêts, sont des femmes.
Le financier américain Warren Buffett a été un peu plus long à faire son coming-out.
Mais cela valait la peine d'attendre : le texte qu'il publie dans Fortune est à la fois ébouriffant et touchant.
M. Buffett, troisième fortune mondiale, s'émerveille des formidables progrès accomplis depuis 1776.
Pourtant, note-t-il, ce succès a été atteint en n'utilisant "que la moitié du talent du pays".
C'est ce qui lui donne confiance dans l'avenir des Etats-Unis : au fur et à mesure que tombent les "barrières structurelles" à la participation des femmes aux décisions, la voie s'ouvre à l'autre moitié du talent.
"LAVAGE DE CERVEAU"
Enfin, presque.
Car, se désole le "sage d'Omaha", "un obstacle subsiste : les limites que s'imposent encore les femmes elles-mêmes".
Regardez sa grande amie Katharine Graham.
Sa mère et son mari lui avaient infligé un tel "lavage de cerveau" que lorsqu'elle hérita du Washington Post en 1973, cette femme remarquablement intelligente douta de ses capacités.
Quelques hommes de son entourage enfoncèrent le clou.
"Les pressions qu'ils exercèrent sur elle étaient une véritable torture", écrit-il.
Elle tint bon, heureusement.
Pendant ses dix-huit ans à la tête du groupe, l'action du Washington Post augmenta de 4 000 %.
En 1998, un Pulitzer couronna son autobiographie, Personal History.
Pourtant, jusqu'à sa mort en 2001, "Kay continua à douter d'elle-même".
Sheryl Sandberg n'a pas croisé Katharine Graham, mais le doute elle connaît bien.
Elle lui a consacré un livre, Lean In, sorti le 2 mai en France sous le titre En avant toutes (JC Lattès, 250 p., 18 €).
Directrice générale de Facebook après avoir fait ses armes chez Google, Sheryl Sandberg, 43 ans, y expose une théorie qu'elle défend depuis trois ans dans les universités, les grands-messes d'idées de la high tech et jusqu'à Davos : si le monde continue d'être dominé par les hommes, ce n'est pas seulement à cause du plafond de verre imposé par un système masculin conservateur.
C'est aussi parce que les femmes, par éducation et parfois par confort, doutent de leurs capacités et manquent d'ambition.
Plus diplômées et qualifiées que jamais, elles stagnent aux niveaux subalternes dans les hiérarchies.
Le moment est venu, plaide-t-elle, de "foncer dans le tas".
La féministe qui fonce dans le tas, c'est la posture inverse de la féministe victime.
Sous ses dehors parfaits d'executive woman à qui tout sourit - carrière, amour, enfants, argent -, Sheryl Sandberg a infléchi le grand débat du moment pour les femmes ; celui du rapport entre travail et famille.
La passion des Américains pour ce sujet avait déjà été démontrée par l'ampleur des réactions à un article, paru dans The Atlantic en juillet 2012 d'Anne-Marie Slaughter.
Aujourd'hui professeur à Princeton, elle a choisi en 2011 de renoncer à un poste important auprès de la secrétaire d'Etat d'alors, Hillary Clinton, au bout de deux ans, incapable de concilier de manière satisfaisante les exigences de ce poste et celles de ses enfants adolescents.
Pourquoi, demandait alors Anne-Marie Slaughter, "les femmes ne peuvent-elles tout avoir" ?
La réponse de Sheryl Sandberg est, finalement, assez brutale : elles peuvent, si elles veulent.
En six semaines, 300 000 exemplaires de son livre s'envolent.
Dans le New York Times, Anne-Marie Slaughter juge "malheureux" que la DG de Facebook mette plus l'accent sur les obstacles internes qu'externes à la promotion des femmes.
Au même moment, une autre femme de la Silicon Valley, Marissa Mayer, 38 ans, fraîchement nommée, en pleine grossesse, à la tête de Yahoo!, met les pieds dans le plat.
A peine arrivée, la nouvelle PDG annonce la fin du télétravail dans l'entreprise, au motif que les gens sont plus innovants en équipe : tous au bureau !
Cette décision, prise par une femme, lui vaut des critiques d'une rare virulence, qui renforcent le "backlash Sandberg".
Une étude de la Harvard Business Review, constate, en avril, que le trio Slaughter-Sandberg-Mayer suscite un buzz massif sur les réseaux sociaux.
Séparément, elles n'y seraient pas parvenues mais, à trois, la masse critique impose le débat.
Pas toujours à leur avantage.
Sheryl Sandberg, et plus encore la blonde Marissa Mayer, voix du "féminisme patronal", agacent.
Elles sont "super-intelligentes", mais "terriblement autoritaires".
C'est une découverte : les femmes dirigeantes sont autoritaires.
Sandberg et Mayer ont en plus le défaut d'être devenues riches, ce qui leur retire le droit de parler des mères au travail, un peu comme si Bill Gates, philanthrope, ne pouvait se battre contre la malaria puisque sa fortune l'a préservé de la maladie.
Pour attirer le talent, Mayer a multiplié la durée du congé maternité par deux chez Yahoo! et offre huit semaines de congé paternité.
En Allemagne, Angela Merkel, plutôt du genre à foncer dans le tas, a dû s'incliner devant sa ministre du travail, Ursula von der Leyen, et accepter des quotas pour imposer les femmes dans les conseils d'administration.
Le débat continue.
On l'attend en France.
kauffmann@lemonde.fr
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/05/06/ma-patronne-cette-feministe_3171663_3232.html
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"Refuser d'être un homme : Pour en finir avec la virilité", par John Stoltenberg (éd. Syllepses)
par
Communiqué
John Stoltenberg, Refuser d’être un homme. Pour en finir avec la virilité. Avant-propos de Christine Delphy, Mickaël Merlet, Yeun L-Y, Martin Dufresne, Patric Jean
• Un manifeste contre l’identité sexuelle masculine dominante.
• Un livre insurrection qui traduit les idées féministes en une vision du monde et une identité morale que les hommes peuvent revendiquer et incarner sans fausse honte.L’identité masculine en tant que rapport social doit être transformée : tel est le postulat de ce livre.
L’identité sexuelle masculine, la pornographie, la suprématie masculine et le militantisme proféministe, autant de questions qu’aborde cet ouvrage devenu un classique.
Au-delà des « stéréotypes », il montre l’investissement actif dans le pouvoir sur l’autre instillé dans le rapport aux femmes et aux hommes, dans la sexualité et le contrôle social de la procréation et, en fin de compte, dans l’identité sexuelle masculine elle-même.
Ce livre interpelle tous les hommes qui s’interrogent sur les rapports de genre dominants dans la société.
Il ouvre l’espoir d’un changement basé sur le consentement, la réciprocité et le respect dans les relations entre les hommes et les femmes.
Les hommes ont le choix, nous dit John Stoltenberg, ils peuvent refuser l’identité masculine dominante.
Au moment où se multiplient les tentatives de restauration de la masculinité (ébranlée par le mouvement des femmes), sous le prétexte de rétablir les droits soi-disant bafoués des hommes, John Stoltenberg témoigne de la construction sociale de la virilité dans ses différentes conséquences : viol, homophobie, chosification sexuelle, pornographie, violence conjugale, militarisme et contrôle masculin de la procréation des femmes.
Ses coups de sonde trouvent dans le quotidien des hommes – homosexuels comme hétérosexuels – des résistances et des accointances avec le projet radical d’une véritable égalité sexuelle, en validant une identité morale intime, qui place la justice au-dessus du plaisir encore éprouvé à « être un homme ».
Cet essai traduit les idées féministes dans une vision du monde que les hommes peuvent revendiquer et incarner sans fausse honte.
Sommaire
Avant-propos de Christine Delphy, Mickaël Merlet, Yeun L-Y et Martin DufresnePartie 1 : Éthique de l’identité sexuelle masculine
L’éthique du violeur
Comment le sexe vient aux hommes
Objectification sexuelle et suprématie masculinePartie 2 : Politique de l’identité sexuelle masculine
Érotisme et violence dans la relation père-fils
Désarmement et masculinité
Du fœtus comme pénis : l’intérêt personnel des hommes et le droit à l’avortement
Qu’appelle-t-on du « bon sexe » ?Partie 3 : Pornographie et suprématie masculine
Sexe et interdit de langage
Pornographie et liberté
Affronter la pornographie comme enjeu de droits civiquesPartie 4 : Militantisme et identité morale
Militantisme féministe et identité sexuelle masculine
Les autres hommes
Violence conjugale et désir de libertéL’auteur
John Stoltenberg, né en 1945, est un militant proféministe américain.
Il a publié de nombreux ouvrages sur les rapports sociaux de sexe.
Cofondateur de Men Against Pornography et de Men Can Stop Rape, militant proféministe et compagnon de feue Andrea Dworkin, John Stoltenberg demeure l’analyste le plus attentif de la masculinité contemporaine.
Refuser d’être un homme. Pour en finir avec la virilité, par John Stoltenberg. Avant-propos de Christine Delphy, Mickaël Merlet, Yeun L-Y et Martin Dufresne
Parution : 8 mai 2013
Prix : 24,95 $
Pages : 272 ; format : 150 x 210
ISBN : 978-2-923986-72-2
Collection : MobilisationsL’ouvrage a été traduit de l’anglais (États-Unis) par Martin Dufresne, Yeun L-Y et Mickaël Merlet.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mai 2013
http://sisyphe.org/spip.php?article4417
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Victoire
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Dialogue entre une éleveuse qui "aime ses animaux" et moi-même
Une éleveuse, que j'appellerai X, est présente sur la page Facebook d'une association de protection animale spécialisée dans la défense des chevaux.
Comme bon nombre de membres de la "protection animale", X prétend aimer les animaux tout en les exploitant.
Dans son cas, non seulement elle les consomme, mais encore a-t-elle fait de leur utilisation son activité principale.
Evidemment, il est des animaux qu'elle ne songe pas à exploiter, reflétant en cela la culture occidentale qui est la sienne : les chiens, les chats et certainement les chevaux.
Comme chaque fois que je me retrouve face à l'hypocrisie - consciente ou non - de personnes qui affirment "aimer les animaux" tout en les utilisant, je m'efforce de leur faire comprendre qu'il ne s'agit certainement pas d'amour, et qu'il serait temps qu'ils s'interrogent sur le sens qu'ils prêtent à ce mot.
Mes interventions ne sont jamais nominatives ni violentes, et si elles peuvent paraître provocatrices, ce n'est qu'aux yeux de celles et ceux qui les reçoivent ainsi.
X étant venue me relancer jusque dans ma boîte aux lettres Facebook personnelle, je lui ai répondu fort aimablement.
Ce dialogue, reproduit in extenso, est, comme on verra, éclairant à plus d'un titre.
Je perçois notamment chez X le désir inconscient d'être confortée, voire rassurée par moi, dans l'idée qu'elle ne fait rien de mal.
Du reste, à ses yeux, elle pense (ou pensait) ne rien faire de mal.
Parce qu'elle traite les animaux qu'elle exploite "humainement", elle exige que je la différencie de ceux des éleveurs qui pourraient moins bien traiter, ou maltraiter, "leurs" bêtes.
Or il n'y a pas d'exploitation "humaine" des autres.
La seule chose que j'aurais pu lui dire et que j'ai oublié de lui spécifier, c'est qu'elle n'est pas la seule, ni même la pire, responsable de cet état de faits.
Effectivement, si elle est une éleveuse (ce que l'on s'obstine à appeler "métier" ou "profession", comme on le dit encore pour le proxénétisme, et un éleveur n'est assurément rien d'autre qu'un proxénète), c'est parce que la société permet qu'elle le soit, par la demande en produits d'origine animale qui est la sienne.
Si la société des humains respectait les droits fondamentaux des êtres nonhumains sentients, ni les élevages ni les abattoirs n'existeraient.
Personne alors ne songerait à devenir "éleveur", comme d'autres ambitionnent de devenir professeur, maçon ou musicien.
En conséquence, les responsables de l'existence des élevages et des abattoirs ne sont pas tant les personnes qui les fondent et qui y travaillent, que les consommateurs de produits d'origine animale qui créent le marché de l'exploitation.
***
X : Bon c'est bon on est juste pas d'accords. mais ne vient pas me dire que je n'est pas d'arguments. Dis moi juste a part te nourrir de salade ce que tu fais de concrets dans la vie, tous les jours pour les animaux? je cherche pas la bagarre. Ton discours, je le comprends et je concois parfaitement qu'on puisse dire et tenir cette moralité vis a vis des animaux. Après si t'as pas passez une semaine dans mes bottes tu peus juger mon travail, ma vie et ce que je suis en général. Je comprends ta position, comprends la mienne.
Moi : Bonjour,
Non, on ne peut pas défendre l'exploitation et le meurtre d'autres êtres sentients. De même que les esclavagistes opposaient aux abolitionnistes de l'esclavage de fausses bonnes raisons d'exploiter les Noirs (ce qu'ils jugeaient, eux, comme des "arguments" valides), les exploiteurs d'animaux font de même face aux abolitionnistes de l'exploitation animale : vos arguments ne valent rien, tout simplement parce que les animaux sont des êtres sensibles, et qu'en tant que tels ils ne sont pas des produits à exploiter et à tuer.
Vous écrivez : "ce que tu fais de concrets dans la vie, tous les jours pour les animaux?"
Je n'ai pas besoin de vous retourner la question. Mais je répondrai à la vôtre, qui me semble particulièrement risquée car je n'ai pas de comptes à rendre. Je le fais néanmoins. C'est très simple. Déjà je ne les mange pas, ce qui fait que je sauve des vies tous les jours. Ensuite je milite au sein de l'asso Vegan.fr. Nous informons le public sur le bien-fondé éthique du véganisme en tenant des tables d'information. Je rachète des animaux de la boucherie, je paie depuis plus d'un an une pension à un chien qui devait être euthanasié, j'écris des articles ou des livres sur le véganisme abolitionniste, je sensibilise mon entourage, etc. Bref, il ne se passe pas un jour de ma vie sans que je ne m'occupe des animaux, et ce depuis des années.
Je vous souhaite un agréable week-end.
Méryl
X : Ne jugez pas la personne humaine a qui vous vous adressez juste à ce qu'elle a dans son assiette. C'est fermer les yeux sur de bien belle chose que la vie peut nous offrir.
Certes beaucoup de choses peuvent déconner dans ce monde de dingue à cause de l'homme, l'animal est mal aimé à cause de nous. Mais l'erreure que vous faites c'est d'accuser les mauvaises personnes. Votre combat est honorable, vos arguments je les comprends, mais après ca s'arrete là. Je ne pourrais être adepte à une moralité qui fait passer la condition animale avant la condition humaine. J'ai une famille, j'ai des animaux. Je fais après la part des choses. Je suis agricultrice et fière de l'être, est ce que ca fait de moi un mauvaise personne ??? je suis aussi une mère, une compagne, je fais partie de divers association et suis dans le milieu de la musique. comment pouvez vous me juger juste par la profession que j'exerce......
Des arguments qui prouvent mon attachement aux animaux, j'en ai des caisses, mais je sais d'avance, que la gourou d'une secte comme la votre, ne les entendras pas. Le dialogue est complètement inexistant. Dans votre réponse vous me faites que des copier coller de votre discours vegan. Je n'ai rien de plus de votre part que votre bla bla identique de jours en jours.
Les 2 pieds et les 2 mains dans la merde pour le bien etre de mes animaux, voilà à quoi se résume mon quotidien. Maintenant si vous prétendez que ce que je raconte c'est n'importe quoi, je vous invite à passer une semaine dans mes bottes, et à ce moment là vous vous rendrez compte que pour faire ce metier on a interets à éprouver un minimum d'amour pour ces animaux.
Tous ce que je vous demande et ceux depuis mes 1er mots échangé avec vous c'est de ne pas généraliser votre discours et de ne pas tous nous mettre dans le meme panier.
Je continuerais tous comme vous à me battre pour faire reconnaitre mon metier si on le matraque comme vous le faites. Dans le PA etre eleveurs pour la viande, n'est pas forcement ce qu'il y a de mieux vue. Je le comprends, je le respecte. En général mon discours est tous de meme toléré. Je me prends de réel "fion" que par les végans. Les seuls qui me juge et me manque de respect sont les végans......
Sans commentaires, je vous laisse avec vos idées complétement dépassé et exclus de la réalité de la vie sur notre terre.
Bonne salade, moi je mange des crepes ce soir avec les oeufs que mon fils a été chercher avec son papi ^^ .
Bonne soirée et j'espère ne pas a avoir à me retrouver sur votre chemin.
Moi : Je ne vous ai pas agressée personnellement. A aucun moment je ne vous ai condamnée personnellement. Je pense avoir été correcte dans mes propos. Je défends des réalités morales qu'on ne peut nier. Si vous me demandez de juger votre métier, je dis que c'est un métier immoral. Ce n'est pas vous que je juge, que ceci soit bien clair. Rien dans mes paroles n'a été nominatif il me semble.
Si défendre la vie des animaux vous semble détaché des réalités et de la vie sur terre, vous faites une erreur grave. L'empathie et la compassion pour les innocents que sont les animaux nonhumains sont au contraire une très belle chose que des gens aussi honorables que Gandhi ont défendue.
Par ailleurs vous avez une vision très caricaturale des végans que vous ne connaissez pas. Nous ne mangeons pas que de la salade. Nous mangeons tout, sauf des produits d'origine animale. Autrement dit tout le reste. Et même des crêpes, que ma mère, elle aussi végane, réussit merveilleusement, sans oeufs, ni beurre, ni lait.
X : Ne jouons pas sur les mots et restons en là dans ce cas. Dans tous les cas nous ne tomberons jamais d'accord. Moi je suis nominative dans mes propos et ca ne m'empecheras surment pas de bien dormir ce soir. Bon courage pour votre combat qui resteras pour moi perdu d'avance.
Moi : Vous écrivez : "Je ne pourrais être adepte à une moralité qui fait passer la condition animale avant la condition humaine."
Où avez-vous vu cela ? Vous n'avez décidément rien compris. Ce n'est pas parce que je dis que les animaux nonhumains sont nos égaux que je les fais passer avant nous. Je mets simplement tout le monde sur le même plan, et ma vie d'être humain n'est certainement pas plus importante que celle d'un autre animal.
Je suis féministe, milite pour les droits des femmes, des homosexuels et des enfants. Vous me trouverez partout où la justice n'est pas respectée.
Mon combat pour les droits des animaux s'inscrit dans cette continuité, et il est regrettable que vous ne l'ayez pas perçu.
Enfin ayant grandi à la campagne et y ayant vécu jusqu'à l'âge de 17 ans, il vous plaira sans doute d'apprendre que j'ai eu des camarades fils et filles d'agriculteurs. Je ne méprise pas ces personnes. Les voisins de ma mère, par exemple, élèvent des vaches et j'entretiens d'excellents rapports avec eux.
Mais ils connaissent mes idées. Ce n'est pas eux que je condamne, mais bien leur profession, qui consiste à exploiter des animaux et à les envoyer à la mort quand ils jugent le moment venu de le faire. Eux aussi disent "aimer leurs bêtes", et je les crois, comme je vous crois.
Je fais simplement remarquer qu'"aimer", dans ce cas-là, ne veut rien dire, même si pour une partie d'entre vous vous êtes sincères au moment où vous le dites. Mais envoyer un être vivant et sensible, pourvu d'émotions, à la mort, non, ce n'est pas "aimer". Ou alors c'est de l'amour vache.
Quant aux enfants, on a le droit d'en avoir ou pas, pour les motifs que l'on veut. S'il me prend un jour l'envie d'avoir un enfant, j'en adopterai un, comme je le fais pour mes chiens. Ce sera rendre un enfant heureux, au lieu d'en fabriquer un alors que nous sommes trop nombreux et que cette planète s'épuise par notre faute.
Je vous souhaite une belle soirée,
Méryl
X : Désolé, non je n'ai pas vue ca comme ca. J'en fais surment moins que vous c'est certain sur le plan morale. Par contre mes manches sont relever tous les jours pour mes animaux. Et ma seule ambition dans la vie n'est pas de jouer de combattre toutes les inegalités mais de prendre soin de ma famille et de ma ferme car je les aime. Voilà ce qui fait qu'on ne se comprendra pas.
Maintenant si vous remettez en doute ma notion de l'amour, et de ce que j'en fais dans ma vie de femme de compagne et de mère bah je vous dis d'aller vous faire voir......
Le sujet est clos
Moi : Vous dites : "Par contre mes manches sont relever tous les jours pour mes animaux."
Non, c'est d'abord pour vous que vous les exploitez et travaillez.
Votre agressivité à mon égard, qui est nominative, comme vous dites, ne me touche pas, mais m'interpelle. Elle est la preuve d'une conscience qui éprouve le besoin de se défendre. Vous répondez à mon respect intégral des animaux par l'agressivité. Vous essayez de vous dédouaner à moindres frais de la responsabilité d'exploiter les animaux en diabolisant les végans. Vous inversez les rôles. En psychologie, on appelle cela un réflexe de défense et c'est bien normal.
X : Mon agressivité est bien présente à votre égard à partir du moment ou vous vous permettez par je ne sais quelle droit supreme de remettre en question ma notion de l'amour sous pretexte que je suis eleveuse. Vous parlez à une mère et là on rentre dans un tout autres sujet qui fâche..... !!!!!
C'est pour ca que je vous laisse le dernier mots si ca peut vous fait plaisir mais moi, j'en ai terminé. c'etais une bien belle erreure de vouloir discuter avec vous. Je n'échangerais plus un mots avec des gens aussi obtus que vous, aussi intolérant et aussi extremiste que vous. Vous êtes superwoman, freud, gandhi enfin tout à la fois. Ptetre meme une sainte mais vous ne le savez pas.....
Cessons ce dialogue.
Je m'excus d'avoir voulu en savoir plus sur vous et vos convictions. Je suis déçus.
Ce ne fut pas un plaisir du tout donc bon combat utopique et bon courage pour votre vie amoureuse car apparement vous savez aimer comme une déesse vous!!!!!!
Je sais c'est hors sujet mais vous me faites pas marrer du tout avec vos belles lecon de morale.
Aurevoir
Moi : Je ne réponds pas aux attaques personnelles, lesquelles ne m'atteignent pas. La violence entraîne la violence et vous ne parviendrez pas à m'amener sur ce terrain.
Aimer, ce n'est pas exploiter, ce n'est pas tuer. Vous aimez vos enfants, et par conséquent vous ne les traitez pas comme les animaux que vous élevez.
Le véganisme éthique n'est pas un "combat", mais un mode de vie éthique appelé à se généraliser, comme cela se passe notamment dans les pays anglo-saxons. Pour connaître assez bien les Etats-Unis et l'Irlande, je mesure l'écart considérable qui sépare la France de tels pays où le véganisme est connu et de plus en plus populaire.
Ce n'est donc pas une utopie.
La lutte contre l'esclavage aux Etats-Unis, au XIXe siècle, était également perçue comme "utopique" par la population. L'histoire signa pourtant la victoire des abolitionnistes, non leur défaite. Pour les animaux, ce sera plus lent, car nous émergeons à peine de milliers d'années d'indifférence (quoiqu'il y ait eu des végans il y a bien longtemps - je pense néanmoins au philosophe Empédocle, Ve siècle avant J.-C., qui refusait de consommer, par éthique, des produits d"origine animale), mais j'y crois.
Les jeunes générations sont de plus en plus sensibles aux arguments éthiques touchant les animaux. Et ils n'ignorent plus désormais ce qu'on leur fait subir, grâce à internet et aux médias en général. Et comme disait le regretté Théodore Monod :
« Le peu qu’on peut faire, le très peu qu’on peut faire, il faut le faire, pour l’honneur, mais sans illusion. »
Il se trouve que j'ai - encore - quelques illusions qui me poussent à avancer et continuer mes actions militantes. Et même si je n'en avais pas, j'avancerais quand même, "pour l'honneur".
Bonne soirée,
Méryl
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