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Féminisme - Page 15

  • Prostitution : Najat Vallaud-Belkacem veut l'abolir. Bravo à elle !

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    La ministre du Droit des femmes veut rendre illégal le recours à des prostituées en France.

    La ministre du Droit des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, veut rendre illégal le recours à des prostituées en France, pays qui pour l'instant ne réprime pas cette activité mais seulement le proxénétisme et la traite des êtres humains.

    Cette position exprimée dans le Journal du dimanche fait suite à une « résolution » parlementaire en ce sens - texte sans portée contraignante - adoptée sous l'ancien gouvernement de droite par les députés.

    Il n'est pour l'instant formulé aucun projet précis de législation.

    «Mon objectif, comme le PS, c'est de voir la prostitution disparaître.

    Je ne suis pas naïve, je sais que c'est un chantier de long terme», dit Najat Vallaud-Belkacem, qui est aussi porte-parole du gouvernement.

    « Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et moi-même ne resterons pas inactifs sur cette question », ajoute-t-elle, évoquant une pénalisation des clients.

    « Sans aucun jugement moral, il s'agit de protéger l'immense majorité des prostituées, qui sont d'abord des victimes de violences de la part des réseaux, des proxénètes », dit-elle.

    Une abolition qui a ses oppposants

    Ce débat ouvert depuis toujours a été relancé en France ces derniers mois par le très fort développement de la prostitution de rue, alimenté par des réseaux étrangers.

    Les 18.000 à 20.000 prostituées que compterait le pays viennent désormais du monde entier, du fait d'une mondialisation croissante de l'activité.

    Elles travaillent plus souvent en périphérie des grandes villes, dans les forêts ou dans de faux « salons de massage », a dit ainsi la fondation Scelles dans un rapport remis en janvier.

    Les « abolitionnistes » espèrent mettre à terme fin à cette activité en faisant de la prostitution un délit et en menaçant les clients de prison, peine déjà encourue si les prostituées sont mineures.

    Cette législation existe dans certains pays, comme aux Etats-Unis, où le prostitution est cependant très loin d'avoir disparu.

    Les opposants à une pénalisation de l'activité de prostitution et au recours à la prostitution estiment que ce phénomène en lui-même, s'il constitue un commerce librement consenti entre majeurs, n'a pas à être interdit.

    Le problème est selon certains ailleurs.

    En cas de prostitution sous contrainte, la loi française dispose des armes de répression sur le proxénétisme, c'est-à-dire sur tout concours à l'organisation de l'activité, mais elle ne donne pas de droits aux prostituées victimes.

    Elles prennent donc un grand risque en dénonçant leurs proxénètes puisqu'elles ne peuvent actuellement demander l'asile en France qu'au terme des poursuites, et sont de facto souvent expulsées dans leur pays.

    http://www.20minutes.fr/article/959321/najat-vallaud-belkacem-veut-bannir-prostitution-france

  • Mise au point

    http://2.bp.blogspot.com/_bFYlCyavCjU/SpeFU4mxLeI/AAAAAAAANoU/x5L4suXWmN0/s400/21+-+Pendant+que+le+ciel+se+barre+d%27obscurantisme.bmp

    « Une bonne partie de l’antifascisme d’aujourd’hui (…) est soit naïf et stupide, soit prétextuel et de mauvaise foi ; en effet, elle combat ou fait semblant de combattre un phénomène mort et enterré, archéologique, qui ne peut plus faire peur à personne.

    C’est, en somme, un antifascisme de tout confort et de tout repos ».

    Pier Paolo Pasolini

    ***

    Victime à très petite échelle d'une chasse aux sorcières qui sévit désormais partout, je tiens à faire une mise au point.

    Parce que, sur ce blog, j'ai dit que Bardot n'était pas raciste.

    Parce que, sur ce blog, j'ai dit que l'islam nie les droits des femmes.

    Parce que, sur ce blog, j'ai dit que l'islamisme représente un danger pour le monde libre.

    Parce que, sur ce blog, je me suis interrogée sur la légitimité de pratiques rituelles sacrificielles d'animaux (juives et musulmanes) dans un pays qui ne pratique pas le sacrifice religieux des animaux.

    Parce que, sur ce blog, j'ai pointé du doigt la naïveté d'une partie du monde occidental qui ne voit pas le danger de l'islamisme de la même façon qu'hier nous n'avons pas voulu voir le danger qu'Hitler représentait,

    je suis exposée à des accusations de racisme qui me dégoûtent, me heurtent profondément et contre lesquelles je ne peux que réagir.

    N'ayant de ma vie glissé dans l'urne démocratique un bulletin autre que blanc (il m'a toujours été impossible de pencher pour l'un ou l'autre des candidats qu'on nous propose), je pourrais rire du grotesque de ces attaques, mais leur gravité et la bêtise qu'elles recouvrent m'en empêchent.

    D'ores et déjà, mêler Vegan.fr ou les membres de Vegan.fr à mon blog (qui ne dépend que de moi-même) et aux quelques idées socio-politiques qu’il contient est tout simplement délirant.

    Les membres de Vegan.fr sont des individus et non un clan.

    Chaque individu a ses propres idées sur tout un tas de sujets et je vois mal en quoi les idées de l’un devraient être considérées comme étant les idées de l’autre, ou en quoi le fait que l’un expose ses idées sur tel sujet signifierait que l’autre a lui aussi ces idées.

    Donc il serait bienvenu de laisser Vegan.fr en dehors de ça.

    Quant à savoir si Vegan.fr doit organiser, comme au bon vieux temps du maccarthysme (ce serait ici une version à rebours du maccarthysme, consistant à voir des bruns partout comme la bande à McCarthy voyait partout des rouges) une chasse aux sorcières afin de m’en évincer, seuls les membres de l’association en décideront et certainement pas de petits juges autoproclamés n'ayant rien à voir avec Vegan.fr et dont le but n'est manifestement que de semer la  zizanie et s'établir grands inquisiteurs.

    Le temps est à la paranoïa collective, attention de ne pas y sombrer.

    1) BARDOT

    Quiconque possède la moindre parcelle de flair verra au-delà des mots, des bourdes, des maladresses et des apparences, et ne pourra que tomber d’accord sur le fait que Bardot n’est pas raciste, tout simplement parce qu’elle n’a pas en elle la méchanceté de l’être.

    Ceci peut paraître simpliste et pourtant, c'est une défense qui en vaut bien une autre.

    L’anti-Bardotisme (pardon pour ce vilain néologisme) des bien-pensants me dégoûte parce qu’il ressemble à une véritable curée et parce qu’il est à côté de la plaque.

    Bien que je sois en désaccord avec sa vision du combat pour les animaux, elle reste quelqu’un à qui je dois quelque chose puisque c’est grâce à elle qu’à 6-7 ans je suis « entrée » dans la défense animale.

    Je suis simplement consciente de cette dette.

    On a le droit de ne pas aimer Bardot, on a le droit de la critiquer sur certaines de ses dérives langagières, mais on n’a pas à l’accuser d’être raciste.

    On a aussi le droit de l’apprécier un peu pour ce qu’elle a permis aux Français, vers 1960, de découvrir la réalité d’une condition animale que tout le monde ignorait ou méprisait.

    On a même celui de ne pas parler d'elle du tout.

    P.-S. : leçon de cours élémentaire en forme de truisme : ce n'est pas parce que vous dites d'une personne X qu'elle n'est pas raciste que cela fait de vous un raciste.

    2) HALAL / CASHER

    J'ai bien précisé dans mon article qu'un tel débat était vain dans le cadre de l'exploitation animale proprement dite.

    Il est évident qu'on n'a pas à mettre dessus l'accent pour dédouaner les abattages non rituels et donner ainsi bonne conscience aux omnivores non musulmans/juifs.

    En revanche, je m'interrogeais sur la légitimité de telles pratiques religieuses sacrificielles au sein d'un pays (la France) qui ne pratique plus le sacrifice animal et a par ailleurs derrière lui une longue tradition d'anticléricalisme.

    Et dans ce cas : pourquoi avoir fait et continuer de faire la chasse aux curés si c'est pour ensuite s'agenouiller aux pieds des imams, des rabbins, et tolérer l'intolérable sous prétexte qu'ils ne sont pas chrétiens ?

    Où l'on est contre la religion et on est contre toutes les religions, ou alors on les respecte toutes.

    Pour en revenir à la question du sacrifice animal.

    On me répondra : et l'agneau Pascal alors ?

    Mais l'agneau Pascal, dans un pays qui n'est plus guère religieux, est, comme Noël, depuis longtemps une fête profane : celle des commerçants et des consommateurs.

    Ce qui, par rapport aux victimes animales, ne la rend évidemment pas plus excusable.

    Mais, du point de vue anthropologique, et comme le dit Abdelwahab Meddeb plus bas sur cette page, il y a une différence.

    Sur Wikipédia, à l'article "Agneau", on peut en outre lire ceci :

    "Dans les grandes religions modernes, l'agneau est sacrifié à Dieu, sauf dans le christianisme car Jésus a aboli le sacrifice animalier."

    Toujours sur Wikipédia, à l'article "Sacrifice" :

    "Jésus dans l'évangile de Saint Mathieu comdamne le sacrifice des animaux.

    • 9.13 : Allez, et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.
    • 12.7 : Mais si vous saviez ce que signifient ces paroles : je veux miséricorde, et non pas sacrifice, vous n'auriez pas condamné ceux qui ne sont point coupables. (Ceux qui ne sont point coupables, des innocents = les animaux.)"

    De même, Bouddha s'opposait au sacrifice animal.

    Voir : http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/le-bouddhisme-et-la-viande-77641

    Des personnes de culture musulmane s'élèvent elles-mêmes avec force contre ce rite prescrit par l'islam.

    Ecoutons par exemple Abdelwahab Meddeb, écrivain, poète, directeur de la revue internationale Dédale et professeur de littérature comparée à l'Université Paris X : http://perseides.hautetfort.com/archive/2009/11/27/abdelwahab-meddeb-bravo-et-merci.html

    Je cite :

    "C'est une chance, c'est une chance pour l'islam que des musulmans soient en France et qu'ils soient frustrés de cela [qu'il n'y ait pas d'abattoir rituel installé en Seine Saint-Denis], parce que j'estime, d'un point de vue anthropologique, que celui qui continue de sacrifier ne peut pas évoluer, et ça me paraît essentiel et important de vivre aujourd'hui un sacrifice symbolique, un sacrifice mental.

    Nous sommes de plus en plus nombreux sur cette terre, il y a 1,5 milliard de musulmans.

    Vous imaginez, il y aurait 700 millions de bêtes qui seraient abattues en une journée ?

    Vous imaginez le bain de sang que c'est ?

    Vous imaginez les ruisseaux de sang que c'est ?

    Vous imaginez la catastrophe que c'est ?

    J'ai un ami, l'anthropologue marocain de Princeton Abdellah Hammoudi, qui a écrit un livre très intéressant sur le pèlerinage.

    Il décrit l'usine abominable, abominable, qui reprend toutes ces bêtes qu'elle sacrifie pour les mettre ensuite en boîtes destinées à la charité islamique et à la distribution aux pays pauvres, et cet espace est tout simplement un espace nauséabond.

    Les 2 ou 3 millions de pèlerins musulmans, chacun sacrifiant sa bête, 3 millions de bêtes tuées en une journée par un système de modernisation assez spectaculaire et totalement automatisé, c'est quelque chose de proprement terrifiant.

    J'appelle véritablement les musulmans à savoir vivre un sacrifice symbolique, à être dans un sacrifice mental.

    Cela est possible et je sais que beaucoup de musulmans le font ; beaucoup de patriciens, beaucoup de gens d'une certaine distinction qui ont une sorte d' horreur du sang se débarrassent de ce rite du sacrifice, du sang versé qui nous vient de Rome, de Grèce, qui nous vient du paganisme.

    C'est un rite du paganisme, mais le propre du monothéisme est peut-être dans le dépassement des pratiques païennes."

    L'évolution d'une religion (d'une pensée autrement dit) évolue d'abord à travers sa propre remise en cause.

    Ce n’est pas parce que je ne suis pas d’origine arabe comme Abdelwahab Meddeb que je n’ai pas le droit de penser ce qu’il pense.

    Abdelwahab Meddeb n’est pas raciste de penser ce qu’il pense, tout comme je ne suis pas raciste de penser la même chose que lui au sujet de l'abattage rituel et de dénoncer celui-ci pour ce qu'il est : une horreur sans nom.

    3) LES MOTS SONT IMPORTANTS

    Tout le problème vient du fait que la pensée politiquement correcte (visible dans la conversation du forum où le "scandale" a éclaté comme en tant d'autres lieux) confond allégrement deux concepts distincts : celui de race d'une part, et de religion d'autre part.

    Or de même que tous les Blancs ne sont pas chrétiens, de même tous les Noirs ou Arabes ne sont pas musulmans ni ne veulent l'être.

    Critiquer un être pour sa couleur de peau, pour ses gènes, pour ce qu'il est biologiquement, c'est du racisme.

    Critiquer une culture ou une religion parce qu'elle est aliénante ; critiquer les adeptes de ces cultures et de ces religions aliénantes, ce n'est pas du racisme : c'est de l'humanisme.

    Si je condamne les chrétiens intégristes (ce que je fais aussi), nul ne dira de moi que je suis raciste : au contraire, j'en serai chaudement félicitée.

    De la même façon, j'ai le droit de condamner l'islamisme sans être taxée de racisme.

    Bien que je m’inscrive en faux contre l’humanisme en raison du "sacrifice" qu’il fait des animaux, dans un cadre strictement humain, je m’en réclame.

    L'islam et la culture islamique aliénant l'être humain (particulièrement les femmes), je m'oppose à l'islam et à la culture qu'il sécrète.

    Ne sont visés ici que les aspects fascistes des religions et des cultures (je n'emploie pas le terme "fasciste" à la légère, contrairement à ce que veut la mode actuelle), toute culture et tout héritage religieux méritant respect dans ce qu'ils ont de noble.

    Je ne nie pas l'héritage chrétien de l'Europe, moins encore la culture européenne qui est la mienne et qui est pétrie de christianisme.

    De la même façon, je ne nie pas non plus les autres cultures ou religions dans leur ensemble : encore une fois, seuls leurs aspects intégristes sont visés, même si je reste fondamentalement persuadée que le phénomène religieux participe à l'aliénation humaine per se.

    Du temps des Croisades, je me serais insurgée contre les Croisades et leur politique expansionniste.

    Mais le temps des Croisades est révolu et a laissé place à d'autres "croisades" tout aussi dangereuses qui n'ont pas à ne pas être combattues sous prétexte qu'elles ne sont pas le fait des Occidentaux.

    Le fait de dédouaner l'autre de toute responsabilité, de toute violence, de tout crime sous prétexte qu'il n'est pas Blanc, n'est ni plus ni moins que la forme moderne du paternalisme.

    J'ose même écrire que c'est une forme pernicieuse et particulièrement élaborée de racisme.

    Parce que, comme Taslima Nasreen dont j'épouse en tout point le combat, je me positionne contre l'islam, contre les islamistes et plus généralement contre tout ce qui, dans les cultures et les religions, aliène l'individu, je me vois traitée de "raciste" et d'"islamophobe", les deux termes étant jugés par mes détracteurs synonymes.

    Or personne ou presque ne sait que le concept d'islamophobie a été forgé par les islamistes eux-mêmes afin de piéger le débat.

    Sur cette intéressante question, on lira avec profit, de Caroline Fourest et Fiammetta Venner : http://www.prochoix.org/frameset/26/islamophobie26.html.

    Deux paragraphes se révèlent particulièrement intéressants dans le contexte de cette discussion :

    "Plus inquiétant, de plus en plus de militants de gauche, y compris antiracistes, participent à cet amalgame en faisant de la question du foulard islamique une question de "racisme" et non plus une question d'"intégrisme".

    Comme s'il n'était plus possible d'être à la fois antiraciste et opposé aux interprétations sexistes du Coran sous peine de se voir traiter d'"islamophobes".

    Les militants laïques, ceux qui ne souhaitent pas voir de signes religieux ostentatoires et prosélytes entrer à l'école, ceux qui s'opposent aux diktats de la religion des extrémistes, sont aussitôt soupçonnés de racisme.

    Comment en est-on arrivé là ?

    Par quel retournement de situation hallucinant, le débat public français a-t-il pu être piégé et verrouillé à ce point ?

    La réponse tient en un seul mot : "ISLAMOPHOBIE".

    Le mot “islamophobie” a une histoire, qu'il vaut mieux connaître avant de l'utiliser à la légère.

    Il a été utilisé en 1979, par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de "mauvaises musulmanes" en les accusant d'être "islamophobes".

    Il a été réactivité au lendemain de l'affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu”.

    De fait, la lutte contre l'islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu'elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.).

    Les premières victimes de l'islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les "islamophobes" les plus souvent cités par ces groupes s'appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    En réalité, loin de désigner un quelconque racisme, le mot islamophobie est clairement pensé pour disqualifier ceux qui résistent aux intégristes : à commencer par les féministes et les musulmans libéraux."

    4) NAÏVETE D'UNE PARTIE DU MONDE OCCIDENTAL

    Je ne résiste pas au plaisir de citer de nouveau Caroline Fourest :

    "Nous [C. Fourest et Fiammetta Venner] avions aussi identifié quels facteurs expliquaient précisément le surcroît de dangerosité de l'intégrisme musulman : non pas la nature de l'islam mais bien le fait que l'islamisme - en tant qu'idéologie politique - puisse séduire plus largement que les deux autres [intégrismes juif et chrétien], immédiatement repérés comme réactionnaires, grâce à un positionnement anti-impérialiste, tiers-mondiste, antisioniste, et surtout grâce à la peur d'apparaître comme "islamophobe", paralysant ceux qui d'ordinaire font justement barrage à l'intégrisme."

    Caroline Fourest, Frère Tariq, Paris, Grasset, 2004, p. 11.

    Voilà qui devrait faire réfléchir "ceux qui d'ordinaire font justement barrage à l'intégrisme" et qui défendent pourtant l'islam[isme] pour les raisons que Fourest énumère avec la sagacité qu'on lui connaît.

    Fourest distingue l'islam de l'islamisme, Taslima Nasreen ne le fait pas, disant que l'islam est en lui-même un extrémisme à combattre.

    En tant que femme, Bangladaise et victime politique, je pense qu'elle sait largement de quoi elle parle, même s'il existe évidemment des musulmans modérés comme en toute religion.

    Seulement un religieux, même modéré, reste soumis à un certain nombre de préceptes sinon de préjugés, et s'avère le plus souvent un ennemi des homosexuels, de l'égalité entre hommes et femmes, et plus encore de l'égalité entre humains et non-humains.

    Je cite Taslima Nasreen :

    "Partout dans le monde, les femmes sont opprimées par les religions, les coutumes, les traditions.

    Mais là où elles souffrent le plus de nos jours, c'est dans les pays islamiques.

    L'Occident a instauré la laïcité, la séparation des Eglises et de l'Etat, alors que dans la plupart des pays musulmans les femmes sont toujours sous le joug de sept cents ans de charia.

    Des millions de femmes endurent de terribles souffrances.

    Elles sont enfermées, brûlées, lapidées à mort...

    Venant d'une famille musulmane, je me sens la responsabilité de dénoncer l'islam, car les femmes qui y sont soumises n'ont ni les droits ni la liberté qu'elles devraient avoir.

    On leur a inculqué depuis des siècles qu'elles étaient des esclaves pour l'homme, qu'elles devaient suivre le système que les hommes ou Dieu ont créé.

    Sous la charia, les femmes sont considérées non pas comme des êtres humains, mais comme des objets sexuels, des êtres de seconde classe.

    Nous n'avons pas besoin de cette loi, il faut la combattre.

    [...]

    Si les fondamentalistes ont voulu me tuer, c'est parce qu'ils veulent vraiment appliquer le vrai islam.

    Ils sont l'islam authentique.

    Les musulmans qui souhaiteraient voir les femmes libérées sont en contradiction avec leur doctrine : Allah ne les aurait pas acceptés."

    L'article est consultable dans son intégralité ici : http://www.lexpress.fr/culture/livre/je-me-sens-la-responsabilite-de-denoncer-l-islam_818721.html

    En tant que libérale, mon devoir est de me prononcer contre tout ce qui aliène l'individu, et je ne me tairai pas sous prétexte que cela signifie dénoncer également d'autres cultures que la mienne (que je ne ménage en rien), d'autres pays que la France (dont je connais les tares) et d'autres religions que le christianisme.

    5) UN MONSTRUEUX PARADOXE

    On assiste, au nom de la political correctness, à un paradoxe des plus monstrueux : les personnes affichant traditionnellement des valeurs humanistes en arrivent à les renier au nom du sacro-saint respect des cultures pour autant qu'elles ne sont pas occidentales.

    Le résultat est que, loin de rallier la lutte émancipatrice d'une Taslima Nasreen ou d'une Chahdortt Djavann (qui conspue avec raison "les intellectuels de salon [occidentaux] complices de la barbarie islamique"), ces personnes la combattent au contraire en prenant la défense de l'idéologie islamique, autrement dit en prenant la défense de ce qui va clairement à l'encontre des droits humains les plus élémentaires.

    Les racistes se servent de l'islam comme pivot de leur haine.

    Cela ne signifie pas que critiquer l'islam fait automatiquement de vous un raciste, lorsque cette critique est motivée par des arguments éthiques.

    Ne pas voir cette différence est le signe d'une insondable crétinerie.

    Pour ma part, je n'ai qu'une seule patrie : celle des hommes et des femmes libres oeuvrant pour un monde pacifique et démocratique qui ne sera plus soumis au principe de la violence.

    Une telle posture m'amène naturellement, légitimement, à dénoncer un certain nombre de réalités qu'une partie de l'Occident (la partie politiquement correcte, bien-pensante et parfois violente ainsi que l'ont démontré mes détracteurs, dont l'un - cela vaut la peine d'être noté - arbore l'aimable pseudonyme de "jihad") se refuse à voir pour tout un nombre de raisons au premier rang desquelles figurent la naïveté, la lâcheté, mais aussi le masochisme : celui d'un Occident qui n'en finit pas d'avoir honte de lui-même, de son histoire, de ses politiques coloniales, de ses prétentions universalistes, et qui, pour s'en punir, n'a de cesse de se diaboliser, de se haïr, au point de méconnaître qu'en face, on ne se montre pas meilleur.

    Méryl Pinque

  • « Les Femmes du bus 678 » contre les clichés des Egyptiens

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    Louis Lepron | Journaliste

    Une salle d’audience d’un tribunal du Caire en 2008.

    Premier procès, en Egypte, pour harcèlement sexuel.

    La plaignante, Noha Rushdi, se fait moquer par l’avocat de la défense.

    Mohamed Diab était présent :

    « C’est à ce moment là que j’ai décidé de réaliser “Les Femmes du bus 678”. Pour que cet avocat comprenne ce que vivent les femmes. »

    Elles seront trois à incarner « les » femmes d’Egypte :

    • Fayza des quartiers populaires,
    • Seba la bourgeoise ;
    • Nelly, tête brûlée.

    Toutes les trois victimes d’une agression sexuelle.

    Film réalisé par Mohamed Diab

    Un cercle vicieux

    En Egypte, les harcèlements sexuels concernent 83% des Egyptiennes, et 98% des femmes étrangères de passage.

    Le scénariste égyptien s’est inspiré des groupes thérapeutiques qui réunissent des femmes ayant été attaquées.

    « Même si cela m’a pris des années pour récupérer des informations, les femmes avec qui j’ai parlé se sont ouvertes progressivement. “

    Selon lui, un cercle vicieux caractérise la société égyptienne :

    • les hommes n’ont pas conscience de la gravité de leurs actes ;
    • honteuses, les femmes n’iront jamais avouer avoir été agressées ou violées ;
    • les frères ou maris, s’ils apprenaient une telle chose, se sentiraient comme des ‘sous-hommes’.

    Il précise :

    ‘Dans Les Femmes du bus 678’, chaque mot, chaque phrase, a déjà été prononcé.”

    Place Tahrir, l’agression d’une journaliste

    A sa sortie dans les salles égyptiennes, “Les Femmes du bus 678” fait beaucoup parler de lui.

    Les femmes savent que le film dépeint une vérité ; les hommes, pour la plupart, n’y voient qu’une fiction de plus.

    Un mois plus tard éclate la révolution égyptienne.

    Mohamed Diab, alors en promotion pour son film, sera l’une des premières personnalités à soutenir le mouvement.

    Mais il perçoit une confrontation abstraite entre deux Egypte :

    “Les Egyptiens présents lors des dix-huit premiers jours étaient les plus braves car ils pensaient que la police allait les tuer. Avec le courage d’affronter la mort, ils ont fait ressortir le meilleur d’eux-mêmes. Aucune femme, alors qu’on était serrés comme des sardines, n’a été abusée.”

    Le réalisateur parle de la “nouvelle Egypte”.

    La “vieille”, elle, arrive place Tahrir le 11 février, quelques heures après le départ de Hosni Moubarak : des femmes se font violer, notamment une journaliste d’ABC, une histoire reprise dans le monde entier.

    “Un fondement culturel, propre à l’Egypte”

    Mohamed Diab en est conscient : le procès auquel il a assisté en 2008, comme son film, ne sont que des étapes vers un changement en profondeur des mentalités.

    “Des femmes m’ont affirmé qu’elles ne se laisseraient plus faire ; des hommes m’ont affirmé qu’ils avaient pris conscience.”

    Mohamed Diab a confiance dans la nature humaine : pour lui, les hommes ne sont pas mauvais, ils ont simplement, en tête, “de mauvaises images, des clichés”.

    Mais il en veut aux médias occidentaux qui font le lien entre les agressions sexuelles et la religion musulmane :

    “Ce phénomène arrive aussi en Inde et au Mexique, des pays non-musulmans. Cela s’explique par exemple par la pauvreté ou la densité de population, très forte au Caire. Ce n’est pas un fondement religieux mais un fondement culturel, propre à l’Egypte.”

  • Virilité

    http://3.bp.blogspot.com/-Wdlpz6He1gs/Ta8ksqkHFUI/AAAAAAAAA_Y/_z5U9NRKg7M/s1600/Vegan.jpg

    A lire cet article, on comprend beaucoup de choses.

    Ou plutôt l'article nous les confirme-t-elle magistralement.

    Car tout le problème est là : dans cet attachement viscéral, morbide, stupide, létal, à ce qu'on appelle communément la "virilité".

    Or être viril, au sens étymologique du mot, c'est être vertueux, c'est-à-dire doté de courage moral, de force d'âme.

    C'est savoir se dépasser, se transcender.

    C'est savoir grandir, évoluer.

    Bref, c'est devenir sage, autrement dit renoncer à consommer des produits d'origine animale qui ne peuvent être obtenus que par l'exploitation, la torture et le meurtre dans les abattoirs de plus de 56 milliards d'êtres sentients par an.

    En ce seul vrai sens, la virilité est l'apanage et le devoir de tous, des hommes comme des femmes.

    M. P.

    ***

    Les hommes carnivores sont perçus comme plus virils

    Par AFP Relax, le 21 mai 2012 à 21h38

    La virilité présumée des mangeurs de viande serait largement supérieure à celle des végétariens, si l'on se fie à une nouvelle étude américaine récente publiée dans la revue Journal of Consumer Research.

    Cette étude américaine met en lumière la perception très répandue associant consommation de viande rouge et virilité, en contraste avec l'image féminine du végétarisme et du véganisme.

    Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont demandé à leurs sujets à quoi ils associaient spontanément des produits alimentaires comme la viande et les légumes et comment ils évaluaient leur degré de masculinité.

    En mode "Moi Tarzan, toi Jane", les résultats sont sans appel. On a tendance a trouver les mangeurs de viande plus virils que les consommateurs de légumes, que ce soit aux États-Unis ou en Grande Bretagne.

    Les chercheurs se sont également penchés sur 23 langues qui utilisent des pronoms masculins ou féminins (comme le français), et il apparaît que les métaphores carnées sont plus souvent associées à la gent masculine.

    "Pour le mâle américain traditionnel, macho, fort et qui roule des mécaniques, la viande rouge est un aliment macho, fort, qui roule des mécaniques et typiquement américain", résument les auteurs de l'étude.

    "Il n'en est rien pour le soja. Pour en manger, ils devraient renoncer à un aliment qu'ils perçoivent comme fort et puissant comme eux-mêmes pour le remplacer par un aliment qu'ils perçoivent comme faible et mollasson."

    Pour faire adopter un régime végétarien - et plus sain pour le cœur - aux machos les plus récalcitrants, les chercheurs suggèrent de changer la forme des steaks de soja de façon à leur donner l'aspect de steaks de bœuf, et de les cuire de façon à laisser l'empreinte du grill pour les rendre plus appétissants.

    http://www.rtl.be/pourlui/article/les-hommes-carnivores-sont-per%C3%A7us-comme-plus-virils-122058.htm

  • "Hommage à Marti Kheel… et aux autres femmes invisibles/inaudibles de la cause animale" (Michelle Julien)

    http://martikheel.com/images/marti-photo.jpg

    Je suis toujours choquée – lorsque l’on connaît une personne, on ne s’attend jamais à la perspective qu’elle puisse, un jour, partir – triste, mais aussi en colère de savoir la disparition de Marti Kheel.
    Marti était une activiste et théoricienne animaliste - courant ecoféministe.
    Je l’ai connue « grâce » à mon ouvrage Des souris et des salopes et, depuis, on était resté en contact.
    Elle avait le don de faire le lien entre les gens qui travaillaient dans un même domaine/centre d’intérêt.
    C’est ainsi, par exemple, qu’elle m’avait présentée à une universitaire qui, à l’époque, tentait d’écrire un ouvrage sur les vaches laitières – elle aussi.
    Je n’ai jamais rencontré « physiquement » Marti, trop tard.
    Au moins, je me console d’avoir donné une voix à cette théoricienne dans un de mes livres.
    Pourtant, je suis aussi en colère.
    En colère contre ces animalistes français, et particulièrement les femmes animalistes, qui s’évertuent à snober superbement l’existence de ces quelques rares femmes théoriciennes, préférant – question de « crédibilité » dans ce monde de la pensée masculine dominante ?– s’accrocher aux écrits des « Singer », « Regan », « Francione »… et récemment « Marcus ».
    En ignorant/méprisant les autres voix.
    Plutôt ironique car, dans la protection animale, pas seulement leurs intellectuelles sont invisibles/inaudibles - les ouvrières le sont tout autant : je veux parler, en particulier, des bénévoles : celles qui donnent le soin et sont vraiment dans le concret animalier.
    Aller plus loin
    Qui était Marti Kheel ?
  • La tragédie des femmes

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    "Then I act like a woman

    And he likes a woman

    To act like a woman should..."

    Marilyn Monroe

  • "Déclaration conjointe par un groupe de femmes véganes abolitionnistes" (The Starting Point)

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    En tant que véganes abolitionnistes et féministes, nous sommes contre l'utilisation de tactiques sexistes par le mouvement de défense des animaux.

    Le véganisme éthique pour les droits des animaux fait part de la conclusion logique de l'opposition à l'exploitation des êtres sensibles -- les animaux humains autant que les animaux non-humains.

    L'opposition du spécisme est incompatible avec la participation au sexisme ou à toute autre forme de discrimination, telles le racisme, l'hétérosexisme, le classisme, etc.

    Malheureusement, nous avons été témoins de plusieurs femmes proclamant qu'il n'a rien de mal dans l'utilisation du "sexe" comme outil pour communiquer notre message, en se justifiant avec divers arguments.

    De plus, d'autres défenseurs ont été victimes d'accusations injustes de "sexisme" pour avoir critiqué le sexisme et les choix sexistes dans le cadre du mouvement de protection des animaux.

    Ni l'un ni l'autre ne devrait être acceptable du point de vue de ceux et celles qui prennent au sérieux le travail contre l'oppression.

    Certaines activistes défendent l'utilisation du sexe en nous accusant de pruderie ou de sentiments "anti-sexe".

    Les végans abolitionnistes sont loin d'être "anti-sexe"; toutefois, nous voyons que la manière dont le sexe est utilisé pour "vendre" dans notre société patriarcale renforce l'image des femmes comme objets.

    Par exemple, considérez la façon dont PETA utilise le sexe dans ses campagnes - ils renforcent les normes occidentaux de beauté nocives en utilisant presque uniquement des femmes qui sont minces, avec des seins larges, et qui sont présentées de sorte qu'elles apparaissent vulnérables et séduisantes au visionneur (mâle, hétérosexuel) visé, ainsi que presque uniquement des hommes qui sont musclés et présentés comme puissants et sûrs de soi.

    Lorsque l'on essaie d'utiliser le sexisme pour "vendre" la justice pour les animaux non-humains au prix du renforcement des attitudes nuisibles aux femmes humaines, l'ironie de la situation est claire.

    L'utilisation des tactiques basées sur des stéréotypes bêtes et nocifs déprécie la gravité des injustices commises contre les animaux non-humains et les femmes humaines tous les deux.

    Loin de lancer un défi contre l'exploitation animale, ce genre d'approche renforce les stéréotypes mêmes qui nuisent aux femmes tout comme aux non-humains.

    Certaines activistes qui défendent l'utilisation du sexe croient que le fait de démontrer notre sexualité attirera l'attention de véganes potentiels en faisant appel à leur image de soi, laissant entendre que lorsqu'elles voient comment le véganisme nous rend "sexy", elles voudront elles aussi devenir végan.

    Cette notion est non seulement trompeuse mais nuit aussi au vrai message que nous devrions communiquer.

    Le véganisme se rapporte aux droits des animaux, et non pas au fait de se sentir séduisante ou d'avoir une meilleure vie sexuelle (des caractéristiques que nous savons ont peu à faire avec le fait d'être végan ou non, mais avec le mode de vie et le bien-être de chacun) et ne se rapporte surtout pas à "paraître plus beau" que ceux et celles qui mangent des animaux.

    Promouvoir le véganisme comme manière de se rendre "sexy", ce qui est malheureusement presque toujours assimilé à "perdre du poids" dans notre société (par exemple, le livre "Skinny Bitch" vient à l'esprit), sert à renforcer les préjugés contre les personnes plus larges ou qui ont un surplus de poids, ce qui nuit aux hommes tout comme aux femmes dans notre société, mais particulièrement aux femmes.

    De plus, le véganisme n'est pas une formule magique de perte de poids - il ne manque pas de végans qui sont loin d'être maigres, qui se font essentiellement traités d'échecs par ce genre de campagne qui suggère ou même qui affirme explicitement que le véganisme est une façon d'atteindre les normes de beauté occidentaux.

    Le fait de faire appel à ces normes nocives non seulement les renforce mais détourne l'attention de la raison réelle pour le véganisme : la reconnaissance de nos obligations morales envers les animaux non-humains.

    Plusieurs des activistes qui font la défense de tactiques sexistes argumentent qu'elle ne sont pas, en fait, sexistes, qu'elles permettent aux femmes de s'assumer, et donc que le fait de critiquer ces tactiques démontre un manque de respect envers ces femmes - certaines et certains disent même que le fait de critiquer ces tactiques est sexiste en soi.

    Ces arguments sont faux pour plusieurs raisons. Premièrement, la plupart du temps ces allégations sont lancées contre les activistes mâles lorsqu'ils critiquent de telles campagnes.

    Mais le sexe d'une personne, en soi, ne la rend pas plus ou moins qualifié au sujet de sexisme ou de féminisme.

    Il y a une attitude que "les hommes devraient se taire et écouter aux femmes" dans ces revendications, ce qui tente de remplacer l'égalitarisme réclamée par le féminisme avec un autoritarisme vide basé sur la biologie.

    Comme le suggère la féministe américaine Bell Hooks, bien que la solidarité féminine soit puissante, le féminisme est pour tout le monde.

    En tant que femmes véganes abolitionnistes, nous sommes très contentes d'avoir des alliés mâles tels que Gary L. Francione, entre autres, qui défend le féminisme et dénonce le sexisme dans le mouvement de défense des animaux depuis des années.

    Quoique nous croyons, comme il se doit, que tout le monde devrait prendre au sérieux les femmes, écouter au point de vue d'une personne n'est pas équivalent à accepter ses arguments ou à se mettre d'accord avec ceux-ci tout simplement puisque la personne est une femme; se trouver en désaccord et présenter des contre-arguments n'est pas équivalent au sexisme.

    C'est malheureux, mais le sexisme est tellement omniprésent dans notre société que certaines femmes ne croient même pas que ça continue d'être un problème, ne voient pas l'impact du sexisme sur leur vie, et ne se sentent pas que le féminisme demeure pertinent.

    Certains alliés de féminisme mâles étudient la théorie féministe depuis des années; le fait qu'ils soient mâles ne rend pas invalide cette expertise.

    En outre, l'opinion que n'importe quelle action choisie par une femme lui permet automatiquement de s'assumer est simpliste puisqu'elle ignore le contexte patriarcal dans lequel ces choix sont faits.

    Oui, les femmes qui participent aux campagnes que nous critiquons ont choisi volontairement de le faire, et certaines peuvent se sentir libérées, ou se sentir que leur choix sont eux-mêmes des actes qui défient l'objectivation des femmes, et nous sommes reconnaissantes qu'elles sont de cet avis.

    Nous leur demandons simplement de considérer sérieusement que ces campagnes sont nuisibles aux femmes ainsi qu'inefficaces contre l'exploitation des animaux non-humains, et, qu'en vue de cela, les femmes seraient mieux de ne plus les soutenir ni d'y participer.

    Tel qu'affirmé ci-haut, l'opinion que les femmes s'assument ou sont libérées en choisissant de se marchandiser ignore la dimension structurelle du sexisme dans notre société patriarcale.

    Que nous en sommes d'accord ou non, nos choix de tenter de "réclamer" la marchandisation des femmes en y participant volontairement affectent la vie d'autres femmes, surtout les femmes qui ont moins d'influence.

    Dans le contexte d'une culture qui voit et qui présente quotidiennement les femmes comme des objets sexuels, l'intention de "réclamation" de ces choix est en pure perte vis-à-vis du public, et l’objectivation est tout simplement renforcée.

    Lorsque ce sexisme est renforcé comme étant acceptable ou sans importance, l'effet global est de renforcer les attitudes qui permettent le trafic, l'abus, et les autres formes d'exploitation et de violence que subissent les femmes pauvres et de statut socio-économique inférieur à travers le monde à tous les jours.

    Certains défenseurs argumentent que ces campagnes sont nécessaires afin d'attirer l'attention du public.

    Comme nous avons mentionné, cela détourne l'attention des véritables raisons pour le véganisme : le droit des êtres sensibles de ne pas être des propriétés.

    Attirer de l'attention peu importe le coût n'est pas la façon d'avancer une question sérieuse comme la violence envers les animaux.

    Puisque cette violence n'est pas encore prise au sérieux, les tactiques qui visent à attirer de l'attention peu importe le coût servent seulement à minimiser de plus la question dans les yeux du public.

    Il est vrai que les campagnes sexistes menées par PETA attirent de l'attention, mais dans l'ensemble c'est de l'attention pour PETA et non pour les enjeux en question.

    C'est une stratégie de guerrilla marketing conçue pour inciter les gens à parler de PETA et donc pour que les dons continuent à survenir.

    (Et voyons, ça fonctionne, puisque nous discutons présentement de PETA, mais nous nous sentions que nous ne pouvaient exposer la question sans mentionner le plus flagrant coupable.)

    Encore plus troublant sont les campagnes qui juxtaposent le sexe et des images explicites de violence, dans le but prétendu d'attirer l'attention des jeunes hommes hétérosexuels et ensuite leur informer du traitement des non-humains.

    Par exemple, le vidéo "State of the Union Undress 2010" sur le site web de PETA met en vedette une femme qui se dérobe "pour les animaux" et ensuite un deuxième vidéo, présentant des images de violence explicite infligée sur les non-humains, commence à jouer automatiquement.

    Inciter les hommes à associer ces images excitantes avec des images de violence sanglantes aide la situation comment?

    Les campagnes qui utilisent de façon flagrante le sexe et les standards occidentaux de beauté ne sont pas les seules tactiques sexistes utilisées par le mouvement de protection animale.

    Par exemple, les campagnes de longue date contre la fourrure ont un élément sexiste distinct.

    En singularisant la fourrure, les défenseurs ne suggèrent non seulement qu'il y a une différence morale entre la fourrure et le cuir ou les autres types de vêtements dérivés d'animaux, mais singularisent aussi les personnes qui portent de la fourrure, tout en ignorant ou minimisant les actions des autres qui portent d'autres sortes d'animaux.

    La plupart de la fourrure dans notre société est portée par des femmes.

    En effet, ces campagnes distinguent comme moralement injuste une utilisation particulière d'animaux qui est le plus souvent perpétré par des femmes, tout en minimisant d'autres utilisations également moralement injustes qui sont perpétrés par tous les sexes.

    Est-ce vraiment utile de dénoncer une vieille dame en manteau de fourrure tout en ignorant un motard en veste de cuir?

    La question du sexe dans le contexte de l'exploitation animale mérite aussi une mention.

    Les animaux exploités pour leur lait et leurs oeufs sont, il est évident, des femelles qui se font exploitées pour leur cycle reproductif.

    Elles se font fécondées par force à chaque année dans le cas des vaches (c'est-à-dire, violées), et ensuite se font enlever leur bébé, ce qui cause un bouleversement profond à la mère autant qu'au petit.

    Mammifères et oiseaux sont tous les deux tués lorsqu'ils atteignent l'âge où leur cycle de reproduction ralentit ou arrête et donc que leur propriétaire ne les trouve plus rentables.

    De façon similaire, des femelles de la plupart des espèces exploitées par les humains se font utiliser comme reproductrices, forcées à donner naissance à portée sur portée de petits, et sont abandonnées ou tuées lorsque leur utilité diminue.

    Bien que, comme nous nous attendons dans notre société spéciste où les non-humains ont le statut de propriété, le féminisme et le sexisme s'adressent aux humains, lorsque nous prenons une perspective abolitionniste végane ainsi que féministe, cette exploitation de la "féminitude" des animaux femelles tombe dans l'intersection des deux luttes.

    Il est bizarre que certaines personnes se disent végétariennes (mais non véganes) pour des "raisons féministes" - on s'attendrait à ce que quelqu'un qui trouve qu'il y ait un lien entre la consommation de chair animale et le traitement des femmes "comme de la viande" verrait aussi le lien entre l'utilisation de produits animaliers qui viennent expressément du cycle reproductif d'animaux femelles.

    Le féminisme n'est pas uniquement une question d'avoir un vagin et un monologue; c'est une pratique mise en oeuvre à chaque jour, une force dynamique pour le changement et la libération, un dialogue, une communauté, et une transformation sociale concrétisée dans nos paroles et nos actions à chaque moment de notre vie.

    Si le féminisme est pour tout le monde, cela inclut les animaux non-humains.

    En tant que défenseurs des animaux, peu importe que nous soyons mâle ou femelle ou genderqueer, c'est à nous d'assumer la responsabilité d'opposer l'exploitation et l'oppression de tous les êtres sensibles.

    Nous pourrons réaliser cela en nous engageant dans de l'éducation créative et objective.

    Comment pouvons-nous prétendre d'éliminer l'exploitation des non-humains tout en encourageant ou en acceptant l'exploitation de nos semblables êtres humains?

    Au fond de la question : nous marchandiser volontairement ne nous permet pas réellement de nous assumer.

    Nous ne pouvons utiliser des méthodes sexistes afin d'avancer une cause de justice sociale.

    Des liens existent entre toutes les formes d'exploitation d'êtres sensibles; nous ne réussirons pas à éliminer le spécisme, l'oppression des animaux non-humains tout simplement à cause de leur espèce non-humaine, sans nous engager sérieusement à éliminer en plus le sexisme, et surtout pas par la voie de l'opportunisme de certains activistes qui visent à attirer de l'attention peu importe le coût aux autres groupes opprimés.

    Ana María Aboglio
    Paola Aldana de Meoño
    Jo Charlebois
    Elizabeth Collins
    Vera Cristofani
    Karin Hilpisch
    Mylène Ouellet
    Renata Peters
    Trisha Roberts
    Kerry Wyler

    Libellés : , , , , , , , ,

    http://www.emancipationanimale.com/

  • PETA : "Could Dominic Strauss-Kahn Be PETA’s New Desexing Ambassador?"

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    The world stops and listens when they hear the name “Dominique Strauss-Kahn” and anything related to sex, so we think that by becoming PETA’s Desexing Ambassador, Mr. Strauss-Kahn could finally put his notorious reputation to good use and help alleviate the plight of homeless dogs and cats by urging people to spay and neuter their companion animals.

    We’ve mocked up an advertisement bearing the message “Too Much Sex Can Be a Bad Thing” and Mr. Strauss-Kahn’s image:

    We think no one is better placed to make the case that a rampant sex drive is most definitely not a good thing, and the sex drives of unaltered dogs and cats have created a global crisis: millions of loving animals are being killed in animal shelters around the world each year.

    These animals were born into a world that didn’t want them or offer them love, and although they cannot use condoms, their births could have been easily prevented with a little snip.

    Help be a part of the solution and not the problem – help end animal homelessness today.

    http://blog.peta.org.uk/2012/03/could-dominic-strauss-kahn-be-petas-new-desexing-ambassador/

  • "Arte, la viande et les femmes nues"

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    C'est très bien que certains médias se scandalisent de ce sexisme hérité (sans trop de difficulté hélas) de Peta.

    Où nous voyons que le sexisme affiché de bon nombre de campagnes et messages animalistes décrédibilise totalement la cause animale et nuit aux animaux - contrairement à ce que beaucoup de "militants" sexistes voudraient nous faire croire.

    On ne saurait en effet lutter contre une discrimination X en validant une discrimination Y.

    Méryl Pinque

    ***

    Mis en ligne le 27/03/12 I Rédaction par Hortense Lasbleis

     
    Arte, la chaîne culturelle franco-allemande, tire une des plus vieilles ficelles de la pub : les femmes nues, pour promouvoir son émission sur la consommation de viande.

    Pour promouvoir l'émission Théma "doit-on encore manger des animaux ?", Arte aligne, côte à côte, de la viande et des femmes nues. Déjà en février dernier, Rue89 cédait aux sirènes du « dénudez plus pour vendre plus » à l’occasion de la sortie de son mensuel sur la malbouffe.

    La Une du magazine, représentait une femme dévêtue sous cellophane et exaspérait par exemple la bloggeuse Olympe ou Jacques Rosselin(directeur de la rédaction de La Tribune).

    Cette fois-ci, pour réfléchir aux « conséquences écologiques de l'augmentation de la production de viande », Arte publie sur son site et sur sa page Facebook plusieurs visuels avec la question : « doit-on encore manger des animaux ? »... et des corps de femmes en guise d’illustration.

    Quel rapport entre le végétarisme et une blonde jouant à la volaille ?

    Entre ces deux poulets préparés pour la vente et la grande brune dénudée qu’ils entourent ?

    arteviande1

    Serait-ce d’assimiler la consommation de viande et le cannibalisme ?

    Peu probable quand on regarde les autres visuels : une femme allongée en robe de légumes et… oh ! Un homme ! Mais qui n’est pas assimilé à un aliment.

    Comme dans toute bonne représentation sexiste, c’est le seul personnage qui semble être actif :

    arteviande2

    Arte a ainsi repris les images produites pour l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals).

    Militant pour le droit des animaux, l’organisation tente, entre autres, de faire passer ce message : « le végétarisme, c’est sexy ».

    Problème : c’est l’image des femmes qui en fait les frais.

    L'une des dernières vidéos de PETA va encore plus loin en parodiant la problématique des violences conjugales.

    Une jeune femme, portant une minerve et marchant difficilement dans la rue, en sous-vêtements et manteau court.

    Une voix off explique alors qu'elle souffre du syndrome « mon petit ami est devenu végétalien et m’a cassé les reins ».

    Une pétition a été mise en ligne contre ce spot, jugé inacceptable car présentant la violence conjugale comme « romantique ».

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/cafouillage/42-cafouillage/1795-arte-la-viande-et-les-femmes-nues

  • Sciences et Avenir (février 2012) : Masculin/Féminin : des rôles fabriqués

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    Sciences et Avenir - Masculin, féminin, des rôles fabriqués.

    N° 780 - février 2012 - article audio - 14 mn d'écoute - 13 Mo

    Science et Avenir - Collection : Sciences et Avenir - février 2012

    Présentation Open

    Masculin, féminin, des rôles fabriqués.
     
    ***
    Contre le différentialisme hommes / femmes.
    A bas l'essentialisme, vive l'universalisme.