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Féminisme - Page 18

  • Eric Zemmour exige l'arrêt de la diffusion du film de Patrick Jean, "La Domination masculine"

    http://www.grazia.fr/storage/images/in-the-city/culture/la-domination-masculine-le-film-choc-20983/304825-1-fre-FR/La-domination-masculine-le-film-choc.jpg

    Ainsi, Eric Zemmour a entrepris de faire interdire mon film La Domination masculine, nous adressant, par voie d’huissier, ses exigences de déprogrammation immédiate des cinémas, sous peine d’être attaqués par ses soins.

    Eric Zemmour est le chroniqueur présent tous les samedis soir dans l’émission de Ruquier sur France 2 (« On n’est pas couchés »).

    Il apparaît furtivement dans mon film, dans une archive de la télévision suisse où il décrit sa vision de la sexualité des hommes pour le moins surprenante.

    C’est lui aussi qui m’a traité de « Voyou, escroc, terroriste médiatique » chez Tadéi sur France 3 (en mon absence évidemment).

    Passé le premier fou rire, il nous faut analyser sa demande.

    Les réponses à ses arguments, nous les gardons évidemment pour le tribunal au cas où Zemmour déciderait d’ester en justice puisque nous avons décidé de ne pas lui répondre.

    Mais pour le reste…

    Tout d’abord, mes amis diront que je suis incorrigible, je voudrais lui trouver des circonstances atténuantes.

    Zemmour s’exprime évidemment dans la souffrance.

    On ne peut exprimer tant de haine et de colère sans qu’il en soit ainsi.

    En ce qui concerne les femmes, sa blessure narcissique fondatrice ressemble à celles des nombreux masculinistes que j’ai rencontrés.

    Un sentiment de ne pas occuper la place qu’ils méritent.

    En l’occurrence, Zemmour aurait rêvé d’être un grand intellectuel et il est chroniquer à la télé, envoyé spécial du Figaro dans le VIIIe arrondissement.

    Il se voyait énarque et a échoué à plusieurs reprises au concours d’entrée de l’ENA, se voyant doublé par bon nombre de femmes.

    Et comme toujours dans ces cas-là, l'observation est simple: dans une situation non mixte de pouvoir, chaque fois que des femmes prennent enfin des positions, les hommes qui les suivent reculent d’autant.

    Il faut accepter ce fait comme étant juste, nécessaire et souhaitable.

    Ce que Zemmour n’a pas encore réussi à faire, préférant, plutôt que de s’en prendre à ses limites, voire à sa médiocrité, chercher un bouc émissaire : les femmes qui feraient mieux de garder leur place.

    Il théorise ainsi à souhait ce qui lui sert à justifier sa haine des femmes qui réussissent, surtout en politique.

    Son livre Le premier sexe (sic) se conclut par une déclaration très claire à ce sujet :

    « L’équilibre subtil entre hommes et femmes, entre virilité dominante et féminité influente, a été brisé par l’abdication des hommes blancs du XXe siècle qui ont mis à terre leur sceptre patriarcal. »

    Ou bien (page 95) :

    « Dans le monde d’autrefois, les règles étaient clairement définies : la femme a droit au respect, mais souvent aussi à la frustration ; l’homme a droit au plaisir, mais il a des devoirs envers la jeune fille qu’il séduit (…) Globalement, ces règles sont à peu près respectées jusqu’aux années 1950. Elles sont à la fois inhibitrices et rassurantes. Ce monde est mort et enterré. (…) Les hommes n’ont plus le pouvoir sur rien dans la famille et ils se défaussent des responsabilités qui allaient avec. »

    Il est nécessaire de préciser à la lecture de l’ouvrage, que Zemmour ne s’exprime pas au second degré.

    Il défend vraiment le principe d’une « virilité dominante » et d’une « féminité influente ».

    On sait ce que tout cela veut dire.

    Le bon temps d’avant 1950, où les femmes n’avaient pas le droit de vote (sauf sur l’oreiller)…

    Pour ne prendre qu’un exemple dans le même opuscule, il explique comment les femmes ne peuvent réussir en politique que par la promotion canapé.

    Penser qu’elles gravissent les échelons par leur talent ne lui est pas venu à l’esprit .

    « Les femmes devaient passer par le lit du roi pour avoir de l’influence. On pourrait compter sur les doigts d’une main les femmes politiques, de stature nationale, qui ne soient pas passées dans les bras de Giscard, Mitterrand, Chirac. » (p81)

    Celles-ci doivent apprécier…

    Sa vision de la sexualité et du désir est plutôt surprenante, il nous assène ainsi (p 67 à 69) :

    « C’est l’inégalité qui était le moteur traditionnel du désir. La machine séculaire du désir entre l’homme et la femme reposait sur l’admiration de la femme pour celui qui a ce qu’elle n’a pas entre les jambes.

    (…)

    La prostitution (est) devenue un des moyens qu’ont trouvé les hommes pour retrouver une supériorité – et donc leur désir - dans la société du respect et de l’égalité. Pour la même raison, d’autres vont en Thaïlande ou à Cuba. Ces hommes occidentaux, beaucoup d’Allemands et d’Américains qui viennent de contrées où les féministes ont été particulièrement virulentes, fuient les femmes blanches, leurs égales, trop respectables, qu’ils n’osent pas désirer.

    (…)

    Exactement comme les hommes du XIXè siècle se rendaient au bordel, baiser des putains ou des courtisanes, tandis qu’ils « respectaient » leur femme sanctifiée par la religion catholique. »

    La norme masculine archaïque est donc en permanence réaffirmée par Zemmour de façon caricaturale, quitte à faire rire de lui. (p 82 et 86)

    « Si Capet (Louis XVI) est condamné à mort, c’est parce qu’il a subi l’influence de l’Autrichienne et des émigrés efféminés, qu’il n’a pas été le père que l’on attendait, qu’il n’a pas été l’homme viril que l’on espérait.

    Les baby-boomers (…), cette génération veut abandonner la pulsion de mort qui est le propre de la virilité depuis des millénaires. Ils veulent être du côté de la vie, du côté des femmes. Mais c’est cette pulsion de mort qui depuis toujours structure la loi et les interdits. »

    [...]

    Les blessures de Zemmour devraient donc se soigner ailleurs que sous les projecteurs.

    Mais comme elles provoquent de bons scores d’audience, des producteurs de télévision continueront sans doute de les valoriser longtemps. En se pinçant le nez.

    En attendant, La Domination masculine reste à l’affiche à moins qu’une décision de justice ne vienne le déprogrammer.

    Note : pour ceux qui veulent vérifier ces citations que l’on a peine à croire, les numéros des pages correspondent à l’édition en poche, chez « J’ai lu ».

    Patrick Jean

    http://patricjean.blogspot.com/

  • Affaires Polanski/Mitterrand : merci, Michel Onfray

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    Enfin un homme qui PARLE... Michel Onfray : merci. M.P.

    *******************************************************************************************************

    Je vomis sur les amis de Polanski

    Les télévisions ayant levé le siège, les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés sont repartis ailleurs distribuer leurs bons points, professer en chaire cathodique et donner des leçons au monde.

    Personne ne sait désormais ce qu’il advient du réalisateur de films présumé coupable d’avoir violé une jeune fille de 13 ans après l’avoir alcoolisée, puis grassement indemnisée pour acheter son renoncement aux poursuites.

    Chacun sait en revanche qu’un ministre ayant payé des jeunes garçons thaïlandais pour jouir enfin, continue à officier dans les palais lambrissés en prenant soin de ne plus intervenir sur rien.

    Ce panier de crabes s’est calmé.

    On va donc pouvoir enfin pouvoir penser un peu sur la question pédophile.

    Peut-on alors renvoyer  les éternels beuglants de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui pérorent depuis si longtemps sur la Bosnie, la Palestine, le Rwanda, la Tchétchénie, Israël, et défendent Roman Polanski, lire la Déclaration des droits de l’enfant du 20 novembre 1959 ?

    Ces compagnons de route de leurs amis pédophiles (j’ai souvenir d’avoir lu et entendu BHL, Finkielkraut, Bruckner, pour les plus visibles, défendre la prescription du crime pédophilique) y apprendraient que les Nations unies, il y a cinquante ans, tout juste, ont signé ce texte concernant les enfants, il est vrai des faibles par nature, le contraire des puissants utiles pour une carrière.

    Cette déclaration méconnue proclame la nécessité d’une protection particulière et celle de soins spéciaux pour les enfants à cause de leur manque de maturité physique et intellectuelle ; elle proclame l’intérêt supérieur de l’enfant ; elle demande qu’il puisse se développer d’une façon saine avec de l’attention, de l’éducation et des soins ; elle invite à tout mettre en œuvre pour qu’il développe ses facultés et trouve sa place dans la société de façon digne ; elle affirme qu’il doit être le premier à recevoir protection et secours ; elle décide que « l’enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation, il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit » (art. 8) ; elle réprouve toute activité qui nuirait à son développement moral, mental, psychique…

    Voilà, me semble-t-il, un programme intéressant : comme les enfants sont [, à l'instar des animaux,] des victimes désignées dans ce monde de prédateurs impunis, des proies silencieuses, incapables de s’organiser en groupe de pression, nullement à même de faire entendre leur voix dans les médias ou de façon publique, encore moins aux prochaines consultations électorales, quelle aubaine pour les marquis de Sade à la petite semaine, les pédophiles du Net, les parents déglingués et autres délinquants relationnels, sinon les violeurs mondains – académiciens, écrivains, cinéastes, membres de jurys littéraires prestigieux, ministres et autres abonnés au Who’s Who !

    Une société ne vaut que par le statut qu’elle accorde à ses marges, à ses minorités.

    Avant-hier, le Prolétariat, les Juifs, les Tziganes ; hier, les Handicapés, les Homosexuels ; aujourd’hui, les Sans-papiers, les Sans logement, les Sans travail, les Sans domicile fixe, les Précaires, les Chômeurs, les Fins de droit ; demain, les Prisonniers ?

    Peut-être, c’est d’ailleurs souhaitable.

    Mais quand les Enfants ?

    Je vomis sur les amis de Polanski…

    Michel Onfray

    Siné Hebdo, 25 novembre 2009

  • "Polanski, Mitterrand : le soliloque du dominant", par Mona Cholet

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    Par Mona Chollet

    Sur PÉRIPHÉRIES

    L’arrestation de Roman Polanski à Zurich, le 26 septembre, et l’exhumation de l’affaire pour laquelle il reste poursuivi par la justice américaine, auront été l’occasion pour un nombre assez effarant de commentateurs – et de commentatrices – de démontrer une fois de plus à quel point leur vision de l’érotisme se passe aisément de cette broutille que représente, à leurs yeux, la réciprocité du désir féminin (on se contente en général de parler de « consentement », mais plaçons la barre un peu plus haut, pour une fois).

    En témoigne l’expression « vieille affaire de mœurs », utilisée dans les premières dépêches ayant suivi l’arrestation, ainsi que dans la pétition du gratin du cinéma mondial lancée en faveur du réalisateur franco-polonais : de nombreuses voix se sont élevées pour faire remarquer à juste titre que, s’agissant de la pénétration et de la sodomie d’une adolescente de 13 ans préalablement soûlée au champagne et shootée au Quaalude, c’était un peu léger.

    Partout, les défenseurs du cinéaste soulignent, comme s’il s’agissait de l’argument définitif en sa faveur, que la justice « s’acharne » alors que la victime elle-même, Samantha Geimer, demande le classement de l’affaire : or, elle le demande parce qu’elle ne supporte plus l’exposition médiatique, et peut-être aussi parce qu’elle a été indemnisée ; pas parce que, avec le recul, elle admet que ce n’était pas si grave, ou qu’elle a bien aimé l’expérience, comme on semble le fantasmer…

    Dire oui à un homme, 
c’est dire oui à tous les hommes

    De ses archives, Paris-Match a ressorti un article publié à l’époque, intitulé « Roman Polanski : une lolita de 13 ans a fait de lui un maudit » (la salope !).

    « La jeune “victime” pervertie n’était pas si innocente », révèle un intertitre.

    Et la journaliste de préciser :

    « Samantha G. est une Lolita en T-shirt, à qui des formes bronzées donnent nettement plus que son âge, d’ailleurs plus près de 14 ans que de 13. Elle a reconnu avoir eu, avant sa rencontre avec le metteur en scène, et au moins à deux reprises, des rapports sexuels avec un boy-friend de 17 ans. »

    Le fait que les relations sexuelles avec un(e) mineur(e) soient prohibées par la loi dans tous les cas devient ici un prétexte pour occulter la différence qui peut exister entre un rapport consenti et un rapport forcé.

    En résumé : sa non-virginité, à laquelle s’ajoutent ses « formes bronzées » de « Lolita » – elle n’avait qu’à ne pas être aussi bonne ! -, fait d’elle un objet appropriable par qui le souhaite ; dire oui à un homme, c’est dire oui à tous les hommes.

    On pourrait penser que, trente-deux ans plus tard, on en a fini avec un mode de pensée aussi archaïque.

    Mais Le Nouvel Observateur (1er octobre 2009) publie un article d’anthologie, dont le titre – « Une affaire vieille de trente ans – Qui en veut à Roman Polanski ? »- est un poème à lui seul.

    « La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série de photos, y lit-on. Le cinéaste, qui a la réputation d’aimer les jeunes filles, ne résiste pas. »

    Comme dans le titre de Match, les responsabilités sont inversées : ce n’est pas Samantha Gailey (son nom de jeune fille) qui a été piégée, mais Polanski, dont la « Lolita perverse » et/ou sa mère machiavélique auraient exploité sans pitié les faiblesses bien humaines – décidément, le pauvre homme va de « traquenard » en « traquenard ».

    Au mieux, si la jeune fille s’estime lésée, elle n’a qu’à s’en prendre à sa mère.

    Le grand retour 
du « puritanisme américain »

    Même Bernard Langlois, dans Politis (8 octobre), valide cet argument :

    « On peut aussi se poser quelques questions, écrit-il, au sujet de cette Lolita dont les charmes firent déraper le cinéaste, et que personne n’obligeait à se rendre en sa seule compagnie en un appartement désert pour y poser seins nus (c’est elle qui raconte) devant son objectif : l’ingénuité aussi a des limites. »

    Sans doute ; mais où se situent-elles précisément, ces « limites » de l’« ingénuité » ?

    Est-ce faire preuve d’« ingénuité » de porter une minijupe ?

    De se balader seule dans les rues après minuit ?…

    Au nom de quoi une jeune fille ou une femme qui poserait pour un photographe, même seins nus, est-elle censée avoir signé aussi pour passer à la casserole si elle n’en a pas envie ?

    Le problème, avec le refus de la loi du plus fort, c’est qu’il exige des positions un peu tranchées : soit il est affirmé, et il interdit les demi-mesures, soit on lui tolère des exceptions, et on voit alors immanquablement des décennies d’acquis féministes, voire simplement progressistes, se barrer en sucette.

    Escamoter la question de la réciprocité du désir, c’est aussi ce qui permet de brandir la vieille accusation de « puritanisme » à l’égard de ces coincés du cul d’Américains (« l’Amérique qui fait peur », dit Frédéric Mitterrand).

    « Au bout de quarante-deux jours, Polanski est relâché en liberté conditionnelle, relatent Philippe Boulet-Gercourt et François Forestier dans Le Nouvel Obs. Il repart travailler. Une photo remet tout en question. Polanski, cigare aux lèvres, s’amuse à la Fête de la Bière en Allemagne. Le juge, irrité, casse le deal. »

    Ils omettent de préciser que, sur cette photo à la Fête de la Bière, Polanski s’amuse entouré de jeunes filles : on a ainsi l’impression que ce juge est un rabat-joie qui manque terriblement de sens de la fête et n’aime pas que les gens « s’amusent ».

    Que l’Amérique puritaine veuille la peau de Polanski, c’est bien possible ; mais, dans le cas précis de l’affaire Samantha Gailey, l’argument est hors-sujet.

    Ce raisonnement nous rappelle celui de la penseuse antiféministe Marcela Iacub et de son collègue Patrice Maniglier lorsqu’ils affirment que, si on pénalise le harcèlement sexuel, c’est parce qu’on n’est « pas à l’aise avec la chose sexuelle » (voir sur ce site « La femme est une personne », 18 octobre 2005).

    On s’est focalisé, depuis le début de cette affaire, sur ceux de ses aspects qui tombent sous le coup de la loi : est-ce un viol ?

    Est-ce de la pédophilie ?…

    (Réfuter l’accusation de pédophilie semble d’ailleurs suffire, dans l’esprit de ceux qui le font, comme Alain Finkielkraut, à disculper Polanski, comme si le viol n’était pas une chose bien grave tant qu’il ne concerne pas un enfant.)

    Or, il se pourrait bien qu’il vaille la peine d’élargir le cadre, en s’intéressant à la mentalité qui peut, incidemment, conduire à « forcer la main » à une gamine de 13 ans ; une mentalité qui est loin d’être l’apanage d’un Polanski, et qui révèle la persistance des rapports de domination dans toute leur crudité.

    Comme si les filles sortaient 
du ventre de leur mère 
en rêvant de devenir mannequins

    Bien que la compétition soit serrée, c’est indiscutablement Costa-Gavras qui peut revendiquer la palme de la beaufitude dans les réactions indignées à l’arrestation de son collègue cinéaste.

    « Cessez de parler de viol, il n’y a pas de viol dans cette histoire, assénait-il le 28 septembre sur Europe 1. Vous savez, à Hollywood, les metteurs en scène, les producteurs sont entourés de très beaux jeunes hommes, de très belles jeunes femmes, qui sont grands, blonds, bien bronzés, et prêts à tout. »

    (A Marc-Olivier Fogiel qui lui objecte qu’on parle ici d’une adolescente de 13 ans, il réplique :

    « Oui, mais enfin, vous avez vu les photos : elle en fait 25 ! »

    Commentaire perfide de Maître Eolas : Quelques-mots-sur-l-affaire-Polanski « Il est vrai que 13 minutes d’un de ses films en paraissent 25, mais je doute de la pertinence juridique de l’argument. »)

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    « Prêts à tout. »

    Il est étrange que la société ne s’interroge pas davantage sur les mécanismes culturels qui font que bien des adolescents, et surtout des adolescentes, sont, en effet, « prêts à tout » pour une carrière dans le show-biz – comme si les filles sortaient du ventre de leur mère en rêvant de devenir mannequins.

    Dans sa déposition, Samantha Gailey racontait :

    « Il m’a montré la couverture de Vogue Magazine et demandé : “Voudrais-tu que je te fasse une telle photo ?” J’ai dit : “Oui.” »

    On pense alors au bruit fait récemment par Picture Me, le documentaire réalisé par l’ancien top model américain Sara Ziff et son ex-petit ami, Ole Schell, sur son expérience dans le milieu de la mode ; un milieu que la jeune femme décrit comme « un environnement prédateur », « plein d’hommes d’âge mûr tournant comme des requins autour de filles jeunes et vulnérables » (voir « Top model exposes sordid side of fashion », The Observer, 7 juin 2009).

    Devant la caméra, un jeune modèle du nom de Sena Cech raconte un casting avec l’un des plus grands photographes de mode.

    « Chérie, peux-tu faire quelque chose de plus sexy ? » lui demande-t-il ; puis son assistant lui dit : « Sena, peux-tu attraper sa queue et la tordre très fort ? Il aime quand on la lui serre vraiment très fort. »

    « C’était horrible, mais je l’ai fait, commente-t-elle. Et j’ai eu le job. Mais le lendemain, je me sentais mal. » (Voir l’entretien avec Sara Ziff dans The Observer.)

    Une autre, qui a finalement refusé que son témoignage figure dans le film, raconte comment, à ses débuts, alors qu’elle avait 16 ans et n’avait « encore jamais embrassé personne », un autre grand photographe (« probablement l’un des plus célèbres ») l’a coincée dans un couloir et lui a introduit ses doigts dans le vagin.

    « A peu près toutes les filles à qui j’ai parlé ont une histoire comme ça », affirme Sara Ziff.

    « Des poupées vivantes »

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    Cette violence s’ajoute à celle qui consiste, plus généralement, à traiter des jeunes filles comme de simples carcasses – « des poupées vivantes », dit Sara Ziff -, réduites à leur plastique, soumises à des exigences esthétiques tyranniques.

    Sur son blog, à la sortie de Picture Me, « Tatiana The Anonymous Model » faisait le lien, sous le titre « Modelling and the tragedy of Karen Mulder », entre le film et ce qui arrivait au même moment à l’ancien top model néerlandais.

    Celle-ci venait d’être placée en garde à vue à Paris pour avoir menacé de mort sa chirurgienne esthétique, à qui elle réclamait en vain une nouvelle intervention afin de corriger la précédente, dont elle n’aimait pas le résultat.

    L’épisode s’ajoutait à une histoire déjà chargée, marquée notamment par une tentative de suicide et un pétage de plombs sur le plateau de Thierry Ardisson.

    La blogueuse rapporte ces propos plutôt troublants tenus par Mulder dans un entretien, peu après sa tentative de suicide :

    « J’ai toujours détesté être photographiée. Pour moi, c’était juste un rôle, et à la fin, je ne savais plus qui j’étais vraiment en tant que personne. Tout le monde me disait “Hey, tu es formidable” ; mais à l’intérieur, c’était de pire en pire chaque jour. »

    La réalité de la condition de mannequin, le prix exorbitant auquel ces filles paient le culte que l’on orchestre autour d’elles et les millions de dollars dont on les couvre (et encore : pour les plus en vue d’entre elles, soit une infime minorité), fait l’objet d’un déni général.

    Les frasques d’une Kate Moss, malgré ses cures de désintoxication à répétition (elle expliquait sa dépendance à l’alcool par le fait que sur les défilés, à 10 heures du matin, il n’y avait rien d’autre à boire que du champagne), restent présentées comme un style de vie rock’n’roll et « rebelle » – rien d’autre.

    Comme le rappelle « Tatiana The Anonymous Model », l’un des dirigeants de l’agence Elite, Gérald Marie, ancien mari du top model Linda Evangelista, filmé en caméra cachée par un reporter de la BBC, en 1999, « en train d’offrir 300 livres pour du sexe à un mannequin de 15 ans et de spéculer sur le nombre de participantes au concours organisé par son agence avec qui il allait coucher cette année », est toujours en fonction.

    (Le Nouvel Observateur avait publié, sous le titre « “On est comme ça, nous les mecs !” » un vrai cri du cœur -, un article étonnamment sévère envers le reportage de la BBC et clément envers son objet.)

    Un érotisme de ventriloques

    Devant les remous suscités par le film de Sara Ziff et Ole Schell, les magazines féminins s’en sont fait l’écho – mais sans établir un lien avec la publicité constante qu’ils assurent à la condition de mannequin, en la présentant comme la plus enviable du monde, à grands renforts de success stories et de photos flatteuses.

    Pas une seule de leurs livraisons, en effet, qui ne relate le « conte de fées » vécu par tel ou tel modèle : comment j’ai été découverte dans la rue, comment un photographe m’a remarquée, comment j’ai enchaîné les couvertures et les défilés, comment je suis devenue riche et célèbre, comment j’ai rencontré l’amour, comment – apothéose – je suis devenue maman…

    Mais en passant plutôt rapidement, en général, sur l’étape « Comment j’ai dû empoigner la queue du Grand Photographe ».

    Sara Ziff, qui a commencé sa carrière à 14 ans, relève combien il est problématique de demander à des filles de prendre des poses sexy, de jouer de leur sexualité, alors que celle-ci est encore balbutiante.

    On notera d’ailleurs l’ironie qu’il peut y avoir à hypersexualiser des filles à peine pubères, pour ensuite les accuser d’avoir provoqué les abus dont elles sont victimes, en les qualifiant de « Lolitas perverses » !

    Ce qui frappe, c’est la prédominance d’un érotisme de ventriloques, qui balaie la subjectivité des dominés.

    Par rapport à Samantha Gailey, Polanski était à tous points de vue en position de dominant : un réalisateur célèbre de 43 ans, face à une gamine anonyme de 13 ans, qu’il recevait dans la villa de Jack Nicholson…

    Interrogé sur son goût pour les jeunes filles, dans une séquence rediffusée le 2 octobre dans l’émission d’« Arrêt sur images » (sur abonnement) consacrée à l’affaire, il réfléchissait un instant, avant de répondre un brin tautologiquement :

    « J’aime les jeunes filles, disons-le comme ça… »

    Il ajoutait qu’il y avait différentes manières de réagir à la souffrance :

    « Certains s’enferment dans un monastère, et d’autres se mettent à fréquenter les bordels. »

    (A ceux qui font valoir que cet homme a beaucoup souffert, il faudra rappeler leurs prises de positions, la prochaine fois qu’ils fustigeront la « culture de l’excuse » si caractéristique de la gauche angéliste.)

    Il en va de même pour le ministre de la culture Frédéric Mitterrand, qui souligne que la fréquentation des prostitués thaïlandais lui a servi à apaiser ses tourments d’homosexuel mal assumé (lire à ce sujet les réflexions de Didier Lestrade sur son blog).

    La vieille mythomanie 
du client de la prostitution

    S’abriter derrière son statut d’artiste pour justifier cet usage consolatoire de plus faible que soi ne va pas sans poser quelques problèmes.

    « La littérature, ironise André Gunthert sur Recherche en histoire visuelle, c’est comme la baguette magique de la fée Clochette : ça transforme tout ce qui est vil et laid en quelque chose de beau et de nimbé, avec un peu de poudre d’or, de musique et de grappes de raisin tout autour.

    Pour les poètes, la prostitution n’est plus la misère, le sordide et la honte.

    Elle devient l’archet de la sensibilité, l’écho des voix célestes, la transfiguration des âmes souffrantes.

    La littérature, ça existe aussi au cinéma.

    Talisman de classe, elle protège celui qui la porte de l’adversité.

    Que vaut une fillette de 13 ans face à une Palme d’or ? »

    Erotisme de ventriloques, et production artistique de ventriloques, aussi, en effet.

    Frédéric Mitterrand se trouve en position de dominant non seulement parce qu’il paie un jeune Thaïlandais pour que celui-ci se mette au service de son désir (« I want you happy » : comme c’est touchant), mais aussi parce qu’il en fait ensuite un livre, dont la puissance littéraire n’a pas échappé à nos chevronnés esthètes bravepatriotes, et dans lequel il projette sur le jeune homme les sentiments qui lui conviennent, avec cette étonnante capacité à se raconter des histoires que manifestent les clients de la prostitution (« Le fait que nous ne puissions pas nous comprendre augmente encore l’intensité de ce que je ressens et je jurerais qu’il en est de même pour lui » – voir les extraits sur le site du Monde).

    La tendance actuelle à la délégitimation et à l’effacement de la subjectivité des dominés peut d’ailleurs s’observer dans des domaines très différents.

    Sois belle et tais-toi, 
ou la pauvreté des rôles féminins

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    Porte-manteau à fantasmes, marionnette de ventriloque, c’est aussi la position la plus fréquente des femmes au cinéma.

    « J’avais envie de bastonner les gens qui me disaient : “Oh, tu étais formidable dans ce film !” J’aurais voulu leur dire : ne me dis pas que tu m’as aimée là-dedans, je n’y étais même pas ! C’était quelqu’un d’autre ! »

    Ainsi parlait, en 1976, l’une des actrices – françaises et américaines – interviewées par leur consœur Delphine Seyrig pour son documentaire Sois belle et tais-toi.

    Edité en DVD par le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir - que Seyrig a fondé -, le film, malgré sa mauvaise qualité technique, mérite le détour.

    Toutes y racontent la pénurie de rôles féminins, et, plus encore, leur pauvreté, les quelques sempiternels clichés auxquels ils se réduisent (« Ils sont très rares, dit l’une d’elles, les films où la femme est perçue comme un être humain »).

    Seule exception, Jane Fonda – dont l’abattage et le charisme crèvent l’écran – déborde d’enthousiasme en évoquant le film qu’elle vient alors de tourner avec Vanessa Redgrave : Julia, de Fred Zinnemann, sorti en 1977, qui raconte l’amitié entre deux femmes pendant la seconde guerre mondiale.

    A propos de son personnage, elle a cette formule éloquente :

    « C’était la première fois que je jouais le rôle d’une femme qui ne joue pas un rôle. »

    Ces actrices parlent en des termes qui rappellent presque mot pour mot ceux de Karen Mulder :

    « Je ne savais plus qui j’étais », se souvient encore Jane Fonda en racontant son passage, le jour de son arrivée à la Warner, sur l’espèce de fauteuil de dentiste où atterrissaient toutes les actrices, tandis que les experts mâles se bousculaient au-dessus d’elles pour les examiner sous toutes les coutures et les maquiller.

    « Ils m’ont conseillé de me teindre en blonde, de me faire briser les mâchoires par le dentiste pour creuser les joues – j’avais encore mes bonnes joues d’adolescente -, de porter des faux seins et de me faire refaire le nez, parce que, avec un nez pareil, je ne pourrais “jamais jouer la tragédie” ! »

    « L’homme est un créateur, 
la femme est une créature »

    La volonté de modeler l’autre en fonction de son fantasme se traduit aussi, en effet, de la manière la plus concrète, en taillant dans la chair.

    Analysant les émissions de télé-réalité qui mettent en scène des opérations de chirurgie esthétique, un critique de Télérama faisait remarquer :

    « Magie de la technologie au service d’une extrême violence.

    Violence contre le corps des femmes, “violence faite aux femmes”, comme on dit.

    Violence presque symétrique à celle exercée par le port de la burqa [le « presque » est superflu, à notre avis].

    L’acharnement mis à “dégager le visage”, à “donner le goût d’être visible” dans un cas rappelle celui mis à masquer, à effacer dans l’autre.

    Les femmes qui se découvrent dans le miroir de Miss Swan “ne se reconnaissent pas”.

    Pas plus que les femmes portant la burqa.

    Rien à voir ?

    Non, rien à voir.

    D’ailleurs, a-t-on vu une mission parlementaire enquêter sur la chirurgie esthétique ? »

    (« “Dégager le visage, c’est créer de la beauté” », Télérama.fr, 30 juillet 2009 ; voir aussi le film réalisé par des féministes italiennes, Il corpo delle donne.)

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    « L’homme est un créateur, la femme est une créature » : autant dire que cette division des rôles a des racines très profondes (voir aussi à ce sujet « Les arts du spectacle, une affaire d’hommes », Les blogs du Diplo, 29 juillet 2009).

    Dans Sois belle et tais-toi, toujours, Maria Schneider, covedette avec Marlon Brando du Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci, sorti en 1972 et dans lequel, comme dit Wikipédia, « une tablette de beurre devint célèbre », raconte, elle, que, durant le tournage, Bertolucci lui a à peine adressé la parole :

    « Il a fait le film avec Marlon. »

    Une autre lui fait écho :

    « Tout le cinéma n’est qu’un énorme fantasme masculin. »

    Trente-cinq ans plus tard, le constat, à peu de choses près, reste valable.

    La seule différence notable, c’est peut-être que plus personne, ou presque, n’y trouve sérieusement à redire.

    Mona Chollet

    http://mauvaiseherbe.wordpress.com/2009/10/11/polanski-mitterrand-le-soliloque-du-dominant/

  • Marianne : "Mitterrand témoin de moralité de deux violeurs"

    http://www.tsr.ch/xobix_media/images/tsr/2009/swisstxt20091008_11325051_6.jpg

    Par Philippe Cohen & Sylvain Lapoix

    C'est officiel : Frédéric Mitterrand s'avère être un vrai boulet.

    Après ses écrits sur le tourisme sexuel, on découvre que, lorsqu'il était directeur de la Villa Médicis, il s'est fendu d'un témoignage de moralité plus une promesse d'embauche à l'Académie de France à Rome… pour deux mineurs poursuivis pour le viol d'une jeune fille de 16 ans.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009

    Décidément, ce n'est pas une bonne semaine pour Frédéric Mitterrand.

    L'affaire a fait la une du Quotidien de la Réunion de ce jour : Frédéric Mitterrand a effectué, en mars dernier, un témoignage de moralité pour défendre deux mineurs, dont son filleul, fils d'un couple d'amis, dans une affaire de viol collectif.

    La victime, une jeune fille de 16 ans,  a été violée par plusieurs jeunes sous la menace d'un couteau.

    Une affaire qui a déjà été jugée mais qui revient en appel à la fin du mois d'octobre.

    Certes, Frédéric Mitterrand n'est évidemment pour rien dans le crime commis par ces deux garçons.

    Mais il vient au secours de ces deux mineurs violeurs en écrivant son témoignage sur du papier à entête de la Villa Médicis — où il officiait —  alors qu'il n'agit là qu'en tant que personne privée.

    En outre, dans son témoignage écrit, le ministre, qui ne l'était pas à ce moment-là, engage l'organisme dont il avait la charge - la Villa Médicis - dans un soutien aux deux jeunes criminels puisqu'il propose de leur organiser des stages sur mesure en vue de faciliter leur réinsertion :

    « En tant que directeur de l'Académie de France à Rome, je m'engage personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion. »

    La double page du Quotidien de la Réunion du vendredi 9 octobre 2009.


    Dans le même texte, il précise :

    « Je dispose d'un certain nombre de contrats qui pourraient être mis à profit. »

    Là encore, l'usage de la première personne est peu approprié et traduit une conception très particulière des usages républicains : est-ce la vocation de la Villa Médicis que d'aider à la réinsertion de mineurs violeurs de l'Ile de la Réunion ?

    En l'occurrence le fonctionnaire Mitterrand utilise à son profit personnel la responsabilité que l'Etat lui a confiée.

    Le correspondant à Paris du Quotidien de la Réunion a tenté - vainement - de faire réagir le Ministère de la Culture sur le sujet.

    Comme au début de la semaine, le Ministre choisit la politique de l'autruche...

    La lettre publiée par le Quotidien de la Réunion dans son édition du vendredi 9 octobre 2009.

    Y aura-t-il une suite à cette nouvelle affaire Mitterrand ?

    Sans doute pas.

    D'abord parce qu'après s'être censurés sur la polémique Le Pen-Mitterrand, les médias ont saturé leur public avec ce qui est devenu l'« affaire » : depuis jeudi, radios, télévisions et presse écrite ne parlent plus que de cela.

    Ensuite parce que même s'il s'agit encore de sexualité, l'attitude de l'ancien directeur de la Villa Médicis est surtout condamnable du point de vue des usages républicains.

    Et on sait bien qu'en la matière, le sarkozysme n'en est pas à un écart près.

    Contacté par Marianne2.fr, le ministère de la Culture ne nous a pas encore répondu sur cette question.

  • Rire, parce qu'il n'y a plus que ça à faire (I)


    Par Allain Jules

    Frédéric Mitterrand invente des prostitués Thaïlandais de 40 ans… pour s'en sortir.

    Diantre ! Quelle ironie, le fantasme des vieux croulants existe donc ?

    C’est à mourir de rire. Prendre des millions de personnes pour des cons ?

    Depuis quand en Thaïlande, existe-t-il des bordels où des personnes, des quadras tarifés seraient exposés pour la beauté de leur corps ou l’attrait de leur libido explosive ?

    Donner de l’argent pour des personnes âgées ?

    C’est vrai que payer, exploiter la misère est gratifiant.

    C’est d’un ridicule abyssal.

    Demandez un peu à ceux qui vont en Thaïlande pour le sexe s’ils y vont pour se taper des papys ?

    De qui se moque-t-on ?

    Tout le monde savait qu’il était homosexuel.

    Là, on s’en fout.

    En revanche, dire qu’il s’agissait de personnes de son âge, le bonimenteur ne s’en est pas sorti.

    Il sort plutôt affaibli face à la pugnacité des questions posées…

    Aller en Thaïlande faire du tourisme sexuel, pour le charme irrésistible de quelques vieillards édentés au ventre bedonnant, à la peau flasque et aux cheveux grisonnants ?

    Non seulement cet homme ment, mais en plus, sa défense et sa fausse émotion prétendument pour sauver son “honneur” perdu est pathétique.

    C’est la période des mœurs étranges, des personnages sans stature ni charisme.

    Les historiens du futur seront vraiment perplexes.

    On ne peut que saluer son “courage” d’y aller à la conquête d’hommes aux muscles ramollis ayant besoin de quelques pilules de Viagra pour retrouver toute leur vigueur sexuelle.

    A moins que… avant chacun de ses voyages à connotation sexuelle, il emportait les petites pilules bleues dans le double-fond de son attaché-case.

    Autrement, on ne comprendrait pas ce que le ministre a raconté pendant le Journal Télévisé de TF1.

    Il nous a semblé jusqu’à présent que, ceux qui s’adonnaient à ce type de séjours, y allaient pour y savourer en toute quiétude, des seins pointus comme des sagaies, ceux de jeunes filles, de fesses galbées de jeunes impubères dont l’innocence excite leur sexualité moribonde que l’Occident a fini par terrasser.

    Il a fait fort Frédéric Mitterrand en jouant au petit Jésus, reprenant pour son compte la phrase biblique “que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre”.

    Une façon voilée de faire son mea culpa hypocrite.

    Soit.

    Mais, de là à justifier des faits répréhensibles par la loi hexagonale, il a botté en touche.

    Visionner la vidéo ICI

    (Photo : capture d’écran TF1)

    http://allainjules.wordpress.com/2009/10/09/frederic-mitterrand-invente-des-prostitues-thailandais-de-40-ans/

    http://storage.canalblog.com/49/52/216743/44942720_p.jpg

  • Affaires Polanski/Mitterrand : la féministe Florence Montreynaud monte au créneau

    http://www.terranovamagazine.ca/38/pages/interview/foto/florence.jpg

    FLORENCE MONTREYNAUD : « TOUT LE TRAVAIL FÉMINISTE DES ANNÉES 70 DÉTRICOTÉ EN QUELQUES HEURES »

    L’écrivaine et féministe française réagit à la pétition de soutien lancée en faveur de Roman Polanski.

    Pour elle, on ne peut nier ainsi la souffrance des victimes.

    Dans Un siècle d’amour. De 1990 à aujourd’hui, à paraître le 15 octobre (éd. Nathan), la spécialiste de l’histoire des femmes s’attache à l’évolution des liens amoureux dans la vie des Occidentaux.

    Propos recueillis par Emilie Poyard

    Cette pétition de soutien à Roman Polanski, qu’en pensez-vous ?

    Il y a une solidarité masculine troublante.

    On parle d’une « affaire de mœurs », on se croirait au XIXe siècle !

    Mais il s’agit d’un viol sur mineure, il n’y a pas d’autre façon de le nommer.

    Quel message cela renvoie aux victimes de viol qui n’arrivent pas à en parler ?

    L’impunité des riches et des puissants !

    C’est la même chose avec l’affaire Mitterrand qui s’est greffée là-dessus.

    Il y a une coupure entre les élites et le peuple.

    Presque toutes les femmes ont subi des violences sexuelles dans leur vie, si ce n’est pas un viol, c’est le spectacle d’un exhibitionniste, des mains aux fesses dans le métro ou des insultes sexistes.

    Pourquoi sur un sujet aussi grave la solidarité ne s’exerce-t-elle pas en faveur des victimes ?

    Le travail féministe des années 70 a abouti au vote des lois sur le viol, comme celle de 1980.

    Avant cette loi, le viol était considéré comme un délit, il est désormais considéré comme un crime.

    Puis il y a eu la loi sur le viol conjugal, et le report de la date de prescription en cas d’inceste (le délai de prescription de ce crime est désormais de 30 ans à partir de la majorité de la victime).

    Tout ce travail féministe se détricote en quelques heures, tout cet édifice se fissure par la puissance médiatique, en parlant d’autre chose que du sujet.

    Il ne s’agit pas ici d’une affaire de cinéma mais d’une affaire de crime !

    La dernière enquête de l’INSERM estime à 50 000 le nombre de victimes de viol chaque année en France.

    Pour toutes les victimes de viol, adultes et enfants, que va-t-il se passer ?

    Elles vont penser qu’il suffit d’être riche et puissant pour échapper à la loi.

    A votre avis, pourquoi des femmes soutiennent Polanski ?

    Elles se laissent aveugler par l’amitié, la solidarité, mais malheureusement, elles se trompent de combat.

    Elles ne respectent pas les personnes qui souffrent.

    Je connais des dizaines de victimes, c’est un nouveau coup qui leur est envoyé et va les meurtrir encore davantage.

    On ne peut pas leur dire « ce n’est pas grave ce qu’a fait Polanski » !

    On ne parle pas de la même chose.

    Quel message est envoyé aux victimes mais aussi aux criminels ?

    http://www.elle.fr/elle/Societe/Interviews/Florence-Montreynaud-tout-le-travail-feministe-des-annees-70-detricote-en-quelques-heures/%28gid%29/999687

  • La crise est avant tout éthique (Jean-Claude Hubert)

    http://www.habitat-durable.com/images/ETHIQUE.jpg

    Loin des invectives et des polémiques, reconnaissons que la crise qui secoue la planète est systémique.

    Ce qui veut dire qu’elle touche tous les domaines de l’activité humaine. On peut effectivement parler de crise de civilisation et de crise du mode de pensée.

    Oui, la crise est financière, économique, sociale, sociétale, éducative, culturelle…mais elle est aussi démographique, environnementale…mais elle est aussi éthique !

    Les affaires « Roman Polanski », « Frédéric Mitterrand » et celles récurrentes, des violeurs assassins récidivistes, déchaînent les sensibilités, les émotions et les passions. Les prises de position, très partagées, se multiplient.

    La presse écrite, les radios et télés s’en font l’écho… plus que, dans le même temps, des 17 % d’augmentation de morts accidentelles sur les routes.

    De même que la crise morale de la première moitié du XIXe siècle avait abouti à l’abolition de l’esclavage, la crise éthique de ce début du XXIe siècle met en lumière la notion primordiale d’être vivant sensible humain et animal.

    Toutes les religions, toutes les philosophies et idéologies sont traversées d’appréciations diverses sur cette nouvelle émergence !

    Les concepts de l’enfant « objet sexuel », de « l’enfant soldat », de « l’enfant-travailleur forçat » sont rejetés.

    La pédophilie, l’inceste, le tourisme sexuel sont des crimes commis sur des êtres particulièrement vulnérables et à ce titre les « coupables » lourdement condamnés !

    La mort de l’animal sensible comme « objet de loisir » au travers de la chasse dans ses différentes formes ; la mort de l’animal sensible comme « objet de spectacle » au travers de la corrida dans ses différentes manifestations ; la mort de l’animal sensible comme « objet d’expérimentation » au travers des laboratoires de toutes sortes, sont actuellement rejetées et condamnées par une majorité de philosophes, d’intellectuels et de citoyens.

    Ces différentes crises ne sauraient trouver de « solutions » spécifiques.

    C’est dans le cadre global de cette nouvelle éthique : éthique de l’indiscrimination à l’égard de nos semblables, femmes et enfants tout particulièrement, éthique de l’indiscrimination à l’égard de l’être animal sensible, que les solutions devront être élaborées et mises en œuvre.

    Jean-Claude Hubert

    Biocentriste

    Vice Président de la CVN

    http://www.ecologie-radicale.org

  • Affaire Polanski : les propos abjects d'Alain Finkielkraut

    Alain Finkielkraut et Yves Michaud - France Inter
    envoyé par franceinter. - L'info internationale vidéo.

    Pour la première fois, Alain Finkielkraut, qui était un homme et un philosophe que j'estimais, me surprend et me déçoit infiniment.

    Les propos qu'il a tenus ce matin sur France Inter, face à Yves Michaud, à propos de l'affaire Polanski sont tout simplement incompréhensibles, écoeurants, abjects, et nient la réalité du viol d'une enfant de 13 ans.

    Alain Finkielkraut, ce n'est pas parce qu'une femme (mineure de sucroît) n'est plus vierge qu'elle ne peut pas être victime d'un viol.

    Nier la réalité d'un viol au prétexte que la victime avait déjà une vie sexuelle et/ou "pardonne" à son  violeur, comme c'est le cas de Samantha Geimer, est aberrant. MP

    ***

    En revenant (ce matin sur France-Inter) sur l'affaire Polanski et en banalisant ce qui s'est passé un certain jour d'il y a 32 ans avec une jeune-fille de13 ans, Alain Finkielkraut est encore et toujours dans la confusion.

    Ses arguments semblent, à première vue, inscrits à l'aune du bon sens.

    Ce bons sens dont nous sommes tous pourvus et qui nous guide dans nos évaluations du monde.

    La jeune fille était consentante. Elle avait un corps de femme et avait des échanges sexuels avec son petit ami. Elle posait nue pour le magazine Vogue. De plus, elle ne voulait pas porter plainte. Elle a accordé son pardon à Polanski.

    Tout est donc très banal dans cette affaire.

    Finkielkraut oublie plusieurs choses.

    L'enfant (à 13 ans, on est encore un enfant quel que soit l'état de développement de votre corps) n'est pas dans l'état de liberté face à  l'adulte.

    La "maturité corporelle" ne signe pas la maturité psychique.

    J'ai, avec d'autres, ICI ,bien expliqué l'état de "dépendance" psychique dans lequel se trouve l'enfant par rapport à l'adulte en citant un grand psychanalyste Ferenczi:

    "Les enfants se sentent physiquement et moralement sans défenses, leur personnalité encore trop faible pour pouvoir protester.

    Même en pensée, la force et l'autorité écrasante des adultes les rendent muets, et peuvent même leur faire perdre conscience.

    Mais cette peur, quand elle atteint son point culminant, les oblige à se soumettre automatiquement à la volonté de l'agresseur, à deviner le moindre de ses désirs, à obéir en s'oubliant complètement, et à s'identifier totalement à l'agresseur."

    C'est clair, un enfant n'a pas la même attente affective et même physique dans sa relation à l'adulte.

    C'est la confusion des pédophiles que de se laisser parfois prendre à ce piège.

    C'est aussi cette confusion qui explique l'absence éventuelle de protestation.

    Dans cette relation, adulte et enfant ne jouent pas dans la même catégorie!

    C'est bien pour pointer la gravité que constitue l'abus sexuel sur mineur que la Loi présente des caractères particuliers sévères : longs délais avant prescription, aggravation des peines.

    Si la Loi précise que le consentement ou pas n'exclut en rien le viol c'est bien pour mettre en exergue cette dépendance, cette sidération de l'enfant.

    La réalité reste la réalité : avoir des relations sexuelles avec un mineur de moins de 15 ans (garçon ou fille) est une atteinte grave à la Loi car c'est une atteinte grave à la personne de l'enfant.

    Une atteinte qui laisse souvent des traces pendant le reste de la vie de celui ou de celle qui l'a vécu.

    Monsieur Finkielkraut est un philosophe, semble bien ne rien connaître au fonctionnement des enfants et reproduit, une fois de plus, la confusion que nous sommes un certain nombre à dénoncer ici.

    C'est grave et ça le reste.

    M. Philips

    http://www.mediapart.fr/club/blog/m-philips/091009/alain-finkielkraut-et-les-abus-sexuels-la-confusion-encore-et-toujours

  • Polanski : lettre ouverte à Kouchner et Mitterrand

    http://www.keyvan.eu/blog/featured-image/kouchner.jpg

    L'association Innocence en danger somme les ministres de s'expliquer sur leurs propos en faveur du cinéaste arrêté en Suisse sur mandat américain pour une affaire de mœurs.

    L'association Innocence en danger a écrit une lettre aux ministres de la Culture et des Affaires étrangères pour leur sommer de s'expliquer sur leurs déclarations en faveur de Roman Polanski , arrêté en Suisse samedi sur mandat de la justice américaine pour une affaire de moeurs vieille de plus de trente ans.

    Dans un courrier diffusé vendredi 2 octobre et envoyé à Frédéric Mitterrand (Culture) et Bernard Kouchner (Affaires étrangères), le mouvement de protection des enfants rappelle notamment la déclaration de Frédéric Mitterrand qualifiant d'"absolument épouvantable" cette arrestation, pour "une affaire ancienne qui n'a pas vraiment de sens".

    "L'opinion que vous avez exprimée traduit-elle une position gouvernementale?", demande l'association.

    "Selon vous, le viol d'une enfant de 13 ans (...) n'a-t-il 'pas vraiment de sens' ?", questionne aussi l'association.

    Appel à "lever les ambiguïtés"

    "Faut-il comprendre qu'une relation sexuelle entre un adulte et un(e) mineur(e) de moins de quinze ans, qualifiée de crime en France comme aux Etats-Unis, doit être dépénalisée ?", se demande encore Innocence en danger.

    Tout en ne se disant pas "dupe ni des conditions choquantes de l'interpellation de Monsieur Polanski en Suisse, ni des raisons pour le moins obscures qui ont conduit les autorités helvétiques à attendre septembre 2009 pour procéder à cette arrestation", l'association demande aux ministres "de lever les ambiguïtés que révèlent (leurs) propos".

    De nombreuses associations de défense des femmes et des enfants maltraités avaient déjà dénoncé la "complaisance" manifestée à l'égard du cinéaste.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20091002.OBS3352/polanski__lettre_ouverte_a_kouchner_et_mitterrand.html

  • Affaire Polanski

    http://www.letemps.ch/rf/Image-lowres/Le_Temps/Quotidien/2009/09/28/International/ImagesWeb/polanski--469x239.JPG

    Depuis quand devrait et pourrait-on échapper à la justice sous prétexte qu'on est un artiste mondialement connu ?...

    Lorsqu'on vous dit que le show-biz est devenu la nouvelle noblesse, devant qui tout le monde (ou presque) plie et se prosterne...

    Honte à Kouchner et Mitterrand qui prennent le parti d'un violeur, fût-il "génial".

    Fort heureusement, les Américains, eux, font preuve d'un esprit de justice et d'une objectivité qui les honore (voir ci-dessous, article AFP). (MP)

    ***

    Retour sur les faits

    Samantha Geimer est une adolescente de 13 ans.

    Lors de son témoignage au tribunal en 1977, l'adolescente raconte qu'en mars 1977, Roman Polanski demande à sa mère s'il peut organiser une séance photos avec Samantha dans la villa de l'acteur Jack Nicholson, située dans le quartier de Hollywood Hills.

    Lorsque l'adolescente arrive chez Jack Nicholson, Roman Polanski l'abreuve de champagne et de drogues, affirme-t-elle au grand jury.

    Il prend des photos d'elle nue dans un bain, puis, malgré la résistance qu'elle lui oppose, Roman Polanski réussit à la forcer à avoir une relation sexuelle, toujours selon son témoignage devant la justice.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20090928.OBS2801/affaire_polanski__retour_sur_30_ans_de_rebondissemenent.html

    ***

    La presse américaine de tous bords attend que Polanski réponde de ses actes

    LOS ANGELES — La presse américaine, qu'elle soit libérale ou conservatrice, reste incrédule face au soutien apporté en Europe à Roman Polanski après son arrestation en Suisse pour une affaire de moeurs, et espère que le cinéaste sera extradé aux Etats-Unis pour répondre de ses actes.

    "A entendre les protestations des Français, des Polonais et d'autres Européens on pourrait penser que le cinéaste a été arrêté par quelque régime totalitaire", s'étonne le New York Times dans son éditorial.

    "Mais quelle injustice y a-t-il à présenter devant la justice quelqu'un qui a plaidé coupable dans une affaire de viol avant de s'enfuir, indépendamment du talent qu'il pourrait avoir ?", demande le quotidien.

    Le cinéaste franco-polonais s'était enfui des Etats-Unis en 1978, après avoir été condamné pour "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans en 1977.

    Il n'a jamais remis les pieds aux Etats-Unis depuis.

    Le quotidien affirme être "heureux de voir d'autres personnalités européennes de premier plan commencer à faire remarquer que cette affaire n'a rien à voir avec l'oeuvre ou l'âge de M. Polanski. Il s'agit ici d'un adulte qui s'est attaqué à un enfant. M. Polanski a plaidé coupable pour ce crime et doit en répondre", conclut le quotidien.

    En Europe, une pétition pour demander la libération de Roman Polanski a déjà réuni plus de cent signataires du Septième Art, parmi lesquels les plus grands noms du cinéma européen, et même quelques cinéastes américains - Woody Allen, Martin Scorsese ou David Lynch.

    Si le monde du cinéma, à quelques exceptions près, fait bloc derrière Roman Polanski, le monde politique se montre plus divisé, notamment en France, où le soutien officiel du gouvernement n'a pas suscité l'adhésion des partis, partagés entre hostilité et embarras.

    Aux Etats-unis, le monde politique est resté silencieux sur le sujet, à commencer par le département d'Etat, qui doit transmettre à la Suisse la demande d'extradition de Roman Polanski, et qui se refuse à tout commentaire.

    Sur la côte ouest, le Los Angeles Times, connu pour ses positions libérales, n'est pas tendre non plus avec le cinéaste et ses soutiens.

    L'un de ses éditorialistes, Steve Lopez, affirme sans ambages : "Les défenseurs de Polanski ont perdu de vue la vraie victime".

    "J'aimerais leur demander, si la victime était leur fille, s'ils seraient toujours aussi arrogants" à propos d'une affaire dans laquelle le cinéaste était poursuivi à l'origine "pour sodomie et viol", écrit-il.

    "Il a pu y avoir des irrégularités judiciaires", reconnaît l'éditorialiste, évoquant le profil contesté du juge en charge de l'affaire à l'époque.

    "Mais aucune irrégularité n'est plus grande que celle de n'avoir retenu contre Polanski (à l'époque) que l'accusation la moins grave", estime-t-il.

    "Il a été favorisé. Et il est incroyable, vraiment, que ses stupides défenseurs réclament qu'il le soit une nouvelle fois".

    A l'autre bout du spectre politique, le tabloïd New York Daily News estime que "le tollé" provoqué par les soutiens de Roman Polanski est "pervers".

    "Et leurs tentatives d'excuser Polanski - sa mère est morte en déportation ! Sa femme a été assassinée par la famille Manson ! La fille (de 13 ans) n'était pas vierge ! - sont à vous retourner l'estomac", ajoute l'éditorial.

    Pour le quotidien, il n'y pas d'autre solution pour Polanski que de "passer en jugement et affronter le poids de la justice".

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5ibKJIj-ACOqolr8Ll7gBLrnM20Vg

    280909