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Féminisme - Page 19

  • Sexisme et misogynie dans le Mouvement (Gary Francione)

    Chers collègues,

    Depuis maintenant 20 ans, je soutiens qu’utiliser le sexisme et la misogynie soi-disant pour promouvoir les Droits des Animaux est une très mauvaise idée.

    Perpétuer la marchandisation des femmes est non seulement intrinsèquement immoral, mais ne fera rien pour changer les mentalités sociales relatives à la marchandisation des non-humains.

    Depuis des années PETA a fait différentes versions de la campagne “Je préfère être nue plutôt qu’en fourrure”.

    Et quel résultat cela a t-il donné ?

    L’industrie de la fourrure est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’a jamais été.

    Même ceux qui jadis allaient nus pour PETA se mettent à porter à nouveau de la fourrure.

    Je viens de voir une petite vidéo produite par Wakker Dier, qui signifie « Animal Awake », une association néerlandaise décrite comme une “copie de PETA Europe”.

    Wakker Dier a embauché la playmate néerlandaise et modèle fétiche Ancilla Tilia à jouer le rôle d’une strip-teaseuse qui se fait matraquer et dépouiller comme un animal.

    PETA a poussé ses campagnes sexistes plus loin avec des vidéos de nudité.

    Et maintenant nous voyons de la violence graphique pure et simple.

    Si vous pensez que tout cela va aider les gens à prendre conscience de l’exploitation animale, je suis respectueusement mais fermement en désaccord.

    Ces pitreries sont conçues comme rien de plus qu’un divertissement pour le mouvement, elles ne font rien pour convaincre le public de l’importance de la question de l’exploitation animale.

    Depuis le temps que je travaille sur le sujet des droits des animaux, personne n’est venu vers moi pour dire qu’il allait se pencher sur la question parce qu’il avait vu une femme nue dans une cage.

    En effet, c’est précisément le genre de choses qui fait que des personnes progressistes pensent que le mouvement des Droits des Animaux est une plaisanterie pathétique qu’il faut rejeter et ignorer.

    La marchandisation des non-humains est très similaire à la marchandisation des femmes.

    Mais la société n’a aucun problème avec la marchandisation des femmes.

    Au lieu de s’opposer au sexisme et la misogynie, une grande partie du mouvement en fait activement la promotion.

    Tant que nous continuerons à voir les femmes comme de la viande, nous ne verrons jamais  où est le problème d’utiliser les animaux comme de la viande.

    Je vous demande de réfléchir à cette question et d’envisager une opposition active au sexisme et la misogynie dans le mouvement.

    C’est intrinsèquement mauvais et ca ne fait rien, absolument rien pour aider les animaux.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/09/15/sexisme-et-misogynie-dans-le-mouvement/

  • "Pornographie : de la liberté à la servitude sexuelle", par Yves-Charles Zarca

    L'image “http://i366.photobucket.com/albums/oo110/bivouac-id/sexisme-1.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    La pornographie est l’exhibition et la mise en scène de corps ou de parties des corps dans l’exercice d’actes sexuels, principalement en vue de produire une excitation d’un tiers spectateur.

    La posture du tiers voyeur est évidemment essentielle.

    La pornographie se trouve ainsi prise entre un hyperréalisme des gestes et des actes exercés (pénétration, fellation, sodomie, zoophilie, etc.) et la représentation pour le tiers.

    Elle est une étrange hyperréalité qui n’existerait pas sans le voyant virtuel et réel.

    La scène pornographique des corps diversement saisis, agencés, superposés, pénétrés, c’est-à-dire marqués, ne relève nullement de la comédie.

    Elle ne connaît pas le paradoxe de l’être et du ne-pas-être qui fait le comédien, parce qu’il n’y a pas de comédien sur cette scène.

    Il y a certes de la simulation des gestes, des postures et des expressions du plaisir, mais cette simulation n’a rien à voir avec la comédie : elle est la transformation du réel en hyper-réel ou, plus exactement, la négation du réel dans l’hyper-réel [1].

    Simulation de l’excitation ; brutalité des postures, des gestes et des mouvements.

    Mais cette définition de la pornographie est insuffisante.

    On n’y a souligné que le marquage des corps, la simulation du plaisir et la posture du tiers. Il manque une dimension décisive : la domination.

    La pornographie est la sexualité réduite au sexe comme vecteur d’un rapport de domination/soumission.

    Précisons : la sexualité n’est pas uniquement le sexe [2].

    Elle est aussi une histoire consciente et inconsciente où se jouent des relations entre le désir et l’interdit, la rencontre et la perte, le plaisir et la loi, le rêve et la réalité, l’amour et la mort. Elle est encore une part d’imaginaire qui constitue une dimension de sa réalité.

    Elle est intimité et retrait.

    Elle est également langage : non seulement paroles qui la disent ou la font, mais aussi paroles qui traversent les paroles ordinaires d’information ou d’usage pour les surdéterminer érotiquement.

    Cela veut dire que la sexualité se fixe, s’éprouve et s’atteint dans le rapport à l’autre, même s’il s’agit d’un autre manquant : rencontre, attente, séduction, consentement ou refus, etc.

    En somme, la sexualité, c’est la subjectivité, où il y va d’un rapport à soi dans le désir ou l’aversion, le plaisir ou la peine, l’aveu ou le déni.

    Ce n’est pas un hasard si l’histoire de la sexualité de Michel Foucault s’est déployée en une réflexion sur l’usage des plaisirs et le souci de soi pour aboutir à une herméneutique du sujet.

    Le sexe, c’est autre chose.

    Partie des corps, déplacement des corps, imbrication des corps, excitation des corps... et, pourquoi pas, mutilation des corps.

    Le sexe n’est pas subjectif [3]. Il est essentiellement physique et, pour cette raison même, susceptible d’être exhibé, photographié, filmé dessus, dessous, dedans, à côté.

    Le sexe ne connaît pas l’altérité.

    Il ne connaît que le nombre : 1, 2, 3, 10, 20, 40, etc.

    Il s’excite par des gestes spécifiques ou des images et se dé-existe.

    Les limites du sexe sont des limites physiques : l’épuisement, la répugnance.

    Il y a des performances sexuelles comme il y a des performances sportives.

    Les premières peuvent être diversement représentées comme les secondes.

    La pornographie est directement liée à cette représentabilité du sexe.

    Elle veut donner à voir tout le visible, ce que l’on peut voir ordinairement, et surtout ce qui échappe à cette vision ordinaire.

    Ne rien manquer de l’acte sexuel, rendre sa transparence au sexe, serait sa devise.

    Le sexe sans rapport à soi, sans intimité, sans sujet, c’est cela l’objet de la pornographie.

    Mais les actes sexuels seraient tout à fait insuffisants, s’ils n’enveloppaient autre chose : une relation de domination et une jouissance du pouvoir.

    Ainsi la sexualité est-elle prise entre deux dispositifs : celui de la subjectivité et celui du pouvoir.

    La référence à Foucault au sujet de la subjectivité doit évidemment se doubler d’une seconde référence au même Foucault sur le pouvoir.

    La première phase de son histoire de la sexualité, La volonté de savoir, est un traité du pouvoir.

    Mais on ne saurait se contenter de dire que le pouvoir assujettit et que c’est dans cet assujettissement que le sujet se forme.

    Du reste, Foucault, qui s’était arrêté d’abord sur cette idée, l’a ensuite remise en question.

    Le sujet, la subjectivité ne sauraient être définis comme le produit de l’efficience du pouvoir, même lorsqu’on les considère non comme des formes permanentes mais dans leur histoire.

    L’herméneutique du sujet chez Foucault est une réflexion sur l’autoconstitution historique du sujet [4]. Pour ma part, je dirai que le lieu d’exercice du pouvoir est celui où la subjectivité s’absente ou se destitue (se résigne).

    Ce que montrait déjà Hobbes, le plus grand penseur du pouvoir : la subjectivité, c’est la résistance.

    Mais c’est une autre histoire.

    Les deux dispositifs de la sexualité : subjectivité et pouvoir, ne sont pas absolument distincts.

    On ne saurait définir, autrement que comme des cas limites, d’un côté une relation purement érotique et de l’autre une relation de domination.

    La relation amoureuse par exemple comporte les deux dimensions selon des proportions diverses : elle est pour une part effusion des subjectivités et pour une part affrontement.

    Or la pornographie représente précisément ce cas limite où la domination prévaut à l’exclusion de toute subjectivité.

    La jouissance pornographique est une jouissance du pouvoir dont le vecteur ou l’instrument est le sexe (masculin, ce qui ne veut pas dire nécessairement celui d’un homme) et dont le lieu d’application est également le sexe (féminin, ce qui ne veut pas dire nécessairement celui d’une femme).

    Le corps est en effet le lieu où le pouvoir peut se manifester ou s’exercer : attitudes de soumission, d’humiliation, d’entière disponibilité à la volonté d’un ou plusieurs maîtres, expressions d’acceptation de cette infériorité et du plaisir éprouvé à un tel ravalement.

    Le corps peut être l’objet d’une maîtrise dont ne sont aucunement susceptibles l’esprit, la pensée ou la croyance qui échappent à toute maîtrise externe : on peut obliger quelqu’un à obéir ou à se soumettre, mais non à croire ce que l’on veut qu’il croie.

    C’est le sexe qui est le lieu privilégié dans le corps-lieu où le pouvoir s’exerce : le lieu des marquages du corps.

    Comme la jouissance pornographique est une jouissance du pouvoir, il s’ensuit deux conséquences :

    1 / l’objet de cette domination peut être, en principe, indifféremment une femme, un enfant, un homme voire un animal.Mais c’est bien sûr le corps de la femme qui a été traditionnellement le lieu de marquage du pouvoir ;

    2 / Les lieux corporels de marquage sont multiples ; le sexe est, je l’ai dit, le lieu privilégié, mais il peut y en avoir d’autres : blessures, mutilations, infirmités diverses peuvent servir de substituts sexualisés [5].

    La pornographie s’étend ainsi, au-delà des actes sexuels proprement dits, à des tortures, des sévices de toutes sortes, jusqu’à... la mort en direct, comme dans les snuff movies. C’est en ce sens et en ce sens seulement que la sexualité est mortifère.

    Que reste-t-il des délires sur la libération pornographique qui aurait eu pour effet de nous arracher à deux mille ans d’hypocrisie morale et religieuse ?

    Que reste-t-il du mythe du libre consentement des « acteurs » porno ?

    Rien, ou plutôt rien d’autre que la servitude volontaire que l’on donne pour de la libre adhésion.

    Que reste-t-il du sentiment de liberté du moi dans l’usage et le maniement sexuel (par d’autres) de son corps entièrement maîtrisé ?

    Un sujet vide et un corps nu, qui n’est plus un corps propre (mon corps), mais un corps-objet, sans doute vivant, mais si peu.

    Il faudrait retracer le cheminement qui, dans le rapport occidental à la sexualité, a rendu possible cette réduction du corps à un lieu de marquage du pouvoir et qui, aujourd’hui, se diffuse à travers l’industrie pornographique partout dans le monde, et à travers toutes les générations.

    Il ne m’est pas possible de le faire ici.

    Ce serait pourtant indispensable pour comprendre ce que d’autres excès et d’autres terreurs symétriques nous disent dans d’autres civilisations : la femme soumise au voile, interdite sous prétexte de pudeur.

    Les modes de marquage des corps sont susceptibles de nous apprendre beaucoup de choses sur l’histoire du pouvoir, en Occident comme ailleurs.

    Ici et maintenant, nous sommes loin de l’idéologie de la libération sexuelle des années 1970 : plutôt dans la servitude sexuelle ; pis, dans la destruction pornographique de la sexualité.

    NOTES

    [1] Cf. ci-dessous l’étude de Michela Marzano, « La pornographie et l’escalade des pratiques : corps, violence et réalité ».

    [2] Cf. Patrick Baudry, La pornographie et ses images, Paris, Armand Colin, 1997 ; Pocket, 2001, p. 13 sq.

    [3] Cf., ci-dessous, l’étude de Lubomira Radoilska, « La sexualité à mi-chemin entre l’intimité et le grand public », et celle de Pascale Molinier, « La pornographie “en situation” ».

    [4] Michel Foucault, L’herméneutique du sujet, (Cours au Collège de France, 1981-1982), Paris, Gallimard-Le Seuil, 2000.

    [5] Cf. ci-dessous l’article d’Alain Giami, « Pornographie et handicap ».

    http://www.cairn.info/revue-cites-2003-3-page-3.htm

    *****

    Yves Charles Zarka, Directeur de recherche au CNRS où il dirige le Centre d’histoire de la philosophie moderne et le Centre Thomas-Hobbes.

    Il enseigne également la philosophie politique moderne et contemporaine à l’Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne.

    Il est notamment l’auteur de : La décision métaphysique de Hobbes. Conditions de la politique (Paris, Vrin, 1987 ; 2e éd., 1999) ; Hobbes et la pensée politique moderne (Paris, PUF, 1995 ; 2e éd., 2001) ; Philosophie et politique à l’âge classique (Paris, PUF, 1998) ; La questione del fondamento nelle dottrine moderne del diritto naturale (Naples, Editoriale Scientifica, 2000) ; L’autre voie de la subjectivité (Paris, Beauchesne, 2000) ; Figures du pouvoir : études de philosophie politique de Machiavel à Foucault (Paris, PUF, 2001 ; 3e éd., 2001) ; Quel avenir pour Israël ? (en collab. avec S. Ben-Ami et al., Paris, PUF, 2001, 2e éd. en poche, « Pluriel », 2002) ; Hobbes. The Amsterdam Debate (débat avec Q. Skinner), Olms, 2001. Il a, également, récemment publié : Raison et déraison d’État (Paris, PUF, 1994) ; Jean Bodin : nature, histoire, droit et politique (Paris, PUF, 1996) ; Aspects de la pensée médiévale dans la philosophie politique moderne (Paris, PUF, 1999) ; Comment écrire l’histoire de la philosophie ? (Paris, PUF, 2001) ; Machiavel, le Prince ou le nouvel art politique (Paris, PUF, 2001) ; Penser la souveraineté (2 vol.), Pise-Paris, Vrin, 2002, Les fondements philosophiques de la tolérance (3 vol.), Paris, PUF, 2002.

    http://www.sos-sexisme.org/hommes/liberteservitude.htm

  • En finir avec Sade

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/44/Marquis_de_Sade_portrait.jpg/220px-Marquis_de_Sade_portrait.jpg

    Interview Michel Onfray* « Sade est le dernier philosophe féodal »

    Le Point : Comment expliquez-vous la fascination autour de Sade ?

    Michel Onfray : C'est un symptôme des années 70.

    Tous les grands biographes de Sade ont donné dans l'hagiographie.

    Relisez Annie Le Brun, Gilbert Lely ou Jean-Jacques Pauvert et vous serez estomaqué par la complaisance avec laquelle ils décrivent la vie d'un individu qui n'était ni plus ni moins qu'un délinquant sexuel.

    Voilà un homme qui prend des femmes en otages, les menace de mort, les torture, leur inflige les pires sévices, et il faudrait en faire un parangon libertaire et le héraut de la parole bâillonnée ?

    Tout cela est sidérant, surtout lorsqu'on ajoute qu'il est le premier des philosophes modernes, alors que je crois qu'il est bien plutôt le dernier philosophe féodal.

    On ne peut pas dire non plus que tout le monde est à genoux devant Sade ?

    Heureusement !

    Il est par exemple rassurant de constater que deux penseurs de premier plan tels que Hannah Arendt ou Albert Camus ne sont pas tombés dans le panneau du marquis.

    Lorsqu'on a écrit Les Origines du totalitarisme ou L'Homme révolté, il faut dire aussi qu'il est difficile de souscrire à une oeuvre telle que Les 120 journées de Sodome.

    On y rase des gens, on leur tatoue des numéros, on les avilit, on les tue...

    Ça ne vous rappelle rien ?

    Avec Sade, on subit le diktat d'une littérature qui aurait tous les droits alors que je suis convaincu qu'être écrivain, c'est surtout avoir des devoirs.

    Mais alors, quoi, on jette tout chez Sade ?

    Non, bien évidemment.

    Mais il faut arrêter de célébrer sans cesse un écrivain dont la postérité est aussi due au crédit que lui ont apporté Apollinaire ou Breton.

    Il faut lire et relire les pages où Sade fait l'éloge de la sodomie, car elle est à son sens le seul moyen de ne pas engendrer.

    Relire aussi sa manière de désigner la chair des femmes comme une putréfaction totale.

    Moi, je ne suis pas client.

    Propos recueillis par Albert Sebag

    http://www.lepoint.fr/culture/2009-07-23/interview-michel-onfray-sade-est-le-dernier-philosophe-feodal/249/0/363796

  • Elisabeth Badinter : "Adresse à celles qui portent volontairement la burqa" (Nouvel Obs)

    http://www.palmbeachpost.com/localnews/content/shared-blogs/palmbeach/cerabino/media/burqa%20centerfold.jpg

    Après que les plus hautes autorités religieuses musulmanes ont déclaré que les vêtements qui couvrent la totalité du corps et du visage ne relèvent pas du commandement religieux mais de la tradition, wahhabite (Arabie Saoudite) pour l'un, pachtoune (Afghanistan/Pakistan) pour l'autre, allez-vous continuer à cacher l'intégralité de votre visage ?

    Ainsi dissimulée au regard d'autrui, vous devez bien vous rendre compte que vous suscitez la défiance et la peur, des enfants comme des adultes.

    Sommes-nous à ce point méprisables et impurs à vos yeux pour que vous nous refusiez tout contact, toute relation, et jusqu'à la connivence d'un sourire ?

    Dans une démocratie moderne, où l'on tente d'instaurer transparence et égalité des sexes, vous nous signifiez brutalement que tout ceci n'est pas votre affaire, que les relations avec les autres ne vous concernent pas et que nos combats ne sont pas les vôtres.

    Alors je m'interroge : pourquoi ne pas gagner les terres saoudiennes ou afghanes où nul ne vous de mandera de montrer votre visage, où vos filles seront voilées à leur tour, où votre époux pourra être polygame et vous répudier quand bon lui semble, ce qui fait tant souffrir nombre de femmes là- bas ?

    En vérité, vous utilisez les libertés démocratiques pour les retourner contre la démocratie.

    Subversion, provocation ou ignorance, le scandale est moins l'offense de votre rejet que la gifle que vous adressez à toutes vos soeurs opprimées qui, elles, risquent la mort pour jouir enfin des libertés que vous méprisez.

    C'est aujourd'hui votre choix, mais qui sait si demain vous ne serez pas heureuses de pouvoir en changer.

    Elles ne le peuvent pas...

    Pensez-y.

    Elisabeth Badinter

    Le Nouvel Observateur

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2331/articles/a405327-.html?xtmc=adresseacellesquiportentlaburqa&xtcr=1

  • "Pauvre Che Guevara" (Gary Francione)

    http://membres.lycos.fr/guevara/photos/che302sa.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Bien que je sois opposé à toute violence et que, par conséquent, je n’approuve pas la violence à laquelle a eu recours Ernesto « Che » Guevara pour libérer Cuba de l’emprise du dictateur cubain appuyé par les É.U. Fulgencio Batista, je trouve qu’il est profondément triste de voir la dernière campagne de PETA où la petite-fille du Che, Lydia Guevara, pose à demi nue dans une annonce de la campagne de PETA qui fait la promotion de la « révolution végétarienne ».

    Cette annonce banalise la lutte pour la justice sociale en laquelle le Che croyait et pour laquelle il a donné sa vie.

    Pouvez-vous imaginer Che Guevara « se mettre nu pour la libération plutôt que d’être une marionnette pour les É.U. ? ».

    Non, bien sûr que non.

    En 2007, PETA sortait son State of the Union Undress, un vidéo montrant une femme faisant un strip-tease complet « pour les animaux » qui se terminait sur une citation du Dr. Martin Luther King.

    Dans mes commentaires à propos du vidéo de PETA, je disais :

    Le fait que PETA considère qu’il est approprié de terminer l’enregistrement vidéo d’un strip-tease par une citation de Martin Luther King à propos des injustices est une indication supplémentaire nous permettant de conclure que PETA est prêt à banaliser n’importe quoi et n’importe qui dans le cadre de ses efforts acharnés pour se promouvoir lui-même.

    PETA devrait peut-être se souvenir que Dr. King a fait avancé de manière significative la cause de la justice en se servant de l’intelligence, de la ténacité, de la dignité et du courage, sans jamais se dévêtir pour gagner des droits civils ou utiliser les moyens sensationnalistes et vulgaires qui sont devenus la marque de commerce de PETA.

    Voilà le problème avec les tentatives pathétiques de PETA visant à lier ses campagnes aux luttes pour les droits civils ou pour d’autres luttes pour la justice sociale.

    Les gens impliqués dans ces luttes étaient des gens sérieux qui ont fait de sérieux sacrifices et ont tenté d’amener des changements fondamentaux dans la manière dont les gens pensent.

    PETA ne fait rien de plus que visiter de la publicité et des dons pour lui-même.

    Et c’est dommage.

    De plus, il est tragiquement ironique que PETA utilise des images sexistes alors que Che Guevara, un marxiste engagé, rejette le sexisme.

    Mais j’imagine qu’en fin de compte, ce n'est pas bien important puisque je suppose que la plupart des membres de PETA ne savent pas du tout qui était Che Guevara.

    Dans la mesure où des gens d’ailleurs dans le monde se souviennent du Che, ils seront, comme moi, profondément attristés par cette campagne.

    Et malheureusement, plusieurs utiliseront ce coup de publicité idiot comme excuse pour discréditer les droits des animaux en tant que position éthique sérieuse.

    Che Guevara n’était pas végétarien.

    Peut-être, s’il avait survécu, en serait-il venu à considérer les droits des animaux comme une question sociale sérieuse.

    Je doute, par contre, qu’il y serait arrivé grâce aux campagnes de PETA.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/20/pauvre-che-guevara/

  • Françoise Héritier : « Les hommes et les femmes seront égaux un jour, peut-être... »

    http://www.hautcourant.com/local/cache-vignettes/L300xH303/arton236-6bdda.jpg

    L'égalité entre sexes se heurte toujours à des schémas mentaux hérités de la préhistoire.

    Pour la célèbre anthropologue, la femme demeure contrainte.

    La femme n'est pas biologiquement plus faible que l'homme, dites-vous. En fait, son aspect physique aurait-il été culturellement sélectionné ?

    Je ne nie pas le pouvoir des hormones, le fait que les femmes ont la voix douce et une pilosité réduite par exemple.

    Mais si elles n'avaient pas été culturellement contraintes, la différence de force si souvent évoquée n'aurait pas une telle importance.

    Le travail de Priscille Touraille, dont la thèse vient d'être publiée aux éditions de la Maison des sciences de l'homme, montre que la différence morphologique de poids et de taille entre homme et femme n'est pas une question de nature mais d'accès à la nourriture.

    Depuis la préhistoire, les hommes prennent pour eux les protéines, la viande, les graisses, tout ce qui est nécessaire pour fabriquer les os; tandis que les femmes ont eu accès aux féculents, à ce qui est calorique, qui donne des rondeurs.

    C'est cette alimentation différentielle qui, au fil des millénaires, a «anormalement» et progressivement produit une sélection dangereuse pour les femmes au moment de l'accouchement.

    Aujourd'hui, dans les pays occidentaux, où les enfants des deux sexes ont accès à la même nourriture, la différence a tendance à se gommer.

    Mais il faudra encore des générations avant que les femmes atteignent leur réelle stature.

    Que pensez-vous des études actuelles qui traquent la différence entre hommes et femmes dans les replis de nos cerveaux ?

    Je ne suis pas étonnée que les tenants d'une différence essentielle veuillent la justifier au moyen des neurosciences.

    Toutefois, la neurobiologiste Catherine Vidal, directrice de recherche à l'Institut Pasteur, a montré qu'on n'observe pas de différence selon le sexe dans l'organisation et le fonctionnement du cerveau.

    Son développement est lié à l'apprentissage et à l'environnement.

    Selon la façon dont sont élevés les enfants, se créent des liens synaptiques forts, qui vont être les grands câbles sur lesquels le reste va se greffer par apprentissage.

    C'est cet apprentissage qui est différentiel.

    Il est fonction des schémas mentaux, eux-mêmes intériorisés par les enfants.

    On pourra dire ainsi que les filles sont naturellement peu intéressées par les maths et la physique et davantage par la littérature.

    Les femmes et les hommes sont égaux en capacités intellectuelles et émotionnelles, mais on ne leur permet pas de les développer de la même manière.

    Qu'est-ce que l'anthropologie peut apporter au combat pour l'égalité ?

    Elle aide à comprendre comment les choses que nous croyons évidentes, naturelles, sont en fait des constructions.

    Elle fait apparaître des mécanismes cachés sous-jacents.

    De ce point de vue, l'anthropologie peut aider à la prise de conscience des individus, des décideurs économiques et des politiques, de ceux qui ont accordé hier le droit de vote aux femmes, aujourd'hui la parité.

    Que pensez-vous des avancées obtenues dans la seconde moitié du XXe siècle ?

    Il ne faut pas se faire trop d'illusions : non seulement les femmes n'ont pas totalement acquis l'égalité, mais il peut toujours y avoir des retours de bâton, y compris institutionnels.

    Nous vivons dans un monde de l'immédiateté où l'on pense que les mesures politiques suffisent à révolutionner le monde.

    Or, il n'y a pas de révolution à court terme possible en la matière.

    Des jeunes femmes regrettent que l'on puisse encore se plaindre alors qu'on a le droit de vote, le droit à l'avortement, le droit de travailler sans l'autorisation du mari, l'égalité salariale - dans les textes, pas dans les faits - et l'accès à la contraception.

    Parce qu'il y a eu toutes sortes d'acquis légaux - ô combien fragiles ! -, elles s'imaginent qu'il n'y a plus rien à faire.

    Or il reste l'essentiel : changer les mentalités.

    De plus, ailleurs, en Afrique ou en Asie, les femmes vivent des contraintes dramatiques...

    Même en Occident, toutes les femmes n'ont pas également accès à l'IVG, et cet acquis est lui-même menacé dans certains pays.

    En Europe, comme ailleurs, nous vivons sur des modes de pensée archaïques, hérités de la nuit des temps.

    Ils ont été transmis génération après génération, raffinés par des penseurs, des philosophes et nous continuons - par nous, j'entends y compris les femmes éduquées - de les transmettre dans nos discours, dans nos comportements anodins, dans nos écoles laïques !

    A quand l'égalité entre hommes et femmes, donc ?

    Selon les experts du Bureau international du travail (BIT), au rythme où les choses changent en Europe, il faudrait attendre 500 ans pour parvenir à une réelle égalité de salaire, de carrière, etc.

    Alors imaginez le temps nécessaire pour qu'elle s'installe dans tous les domaines !

    Lorsque j'en parle - cela effraie les auditeurs -, je dis que dans quelques millénaires il y aura une égalité parfaite pour hommes et femmes dans le monde entier.

    Peut-être !

    Il faut de la volonté et du temps parce qu'il est plus facile de transmettre ce qui vous a été transmis, que de se remettre en question et changer notre mode d'éducation.

    Par exemple, nous pensons agir rationnellement en disant aux enfants que « papa a déposé une graine dans le ventre de maman ».

    Or, cette explication renvoie à des croyances archaïques, théorisées par Aristote, qui ont toujours cours dans les sociétés dites primitives et que l'on retrouve dans les ouvrages de médecine du XIXe siècle : la mère n'est soit qu'un matériau, soit qu'un réceptacle.

    L'étincelle, le germe, ce qui apporte la vie, l'identité humaine, l'esprit, l'intelligence et même parfois la religion ou la croyance, tout est contenu dans le sperme !

    Cette pensée archaïque est sous-jacente aux viols ethniques.

    En ex-Yougoslavie, on disait aux femmes musulmanes « on va te faire un enfant chrétien », et aux chrétiennes « on va te faire un enfant musulman ».

    L'enfant qui va naître est censé être d'une autre nature que sa propre mère par la puissance du sperme.

    La grossesse forcée est la violence spécifique faite aux femmes.

    Pourquoi les religions sont-elles si opposées au droit à la contraception qui, dites-vous, a redonné sa dignité d'être humain à la femme ?

    Les Eglises chrétiennes - on peut au moins leur reconnaître cette intelligence - ont parfaitement conscience du fait qu'en donnant la liberté du choix à une femme, on lui donne d'autres libertés en amont.

    On ne peut donner le droit à la contraception ou à l'avortement à quelqu'un qui est considéré comme une mineure, ou comme appartenant à un mari.

    En France, si le législateur en avait eu conscience, aurait-il voté cette loi en 1974 ?

    Non.

    Il y a vu une oeuvre de santé publique évitant le recours massif à l'avortement.

    Le droit à la contraception a été mis entre les mains des femmes parce que tout ce qui touchait les enfants était leur affaire.

    L'intérêt des hommes aurait été d'avoir la main haute sur cette question.

    Notez que la plupart d'entre eux voient encore le droit à la contraception comme un droit à la licence pour les femmes (et une aubaine pour les hommes).

    C'est encore le cas dans les pays musulmans.

    Le désir féminin est-il moindre que le désir masculin ?

    Il n'est pas moindre, il est occulté et redouté.

    On observe toujours une image « duplice » des femmes : elles sont à la fois la vierge folle et la vierge sage.

    Ce sont des stéréotypes, des instruments de contrôle.

    Mais il existe aussi un stéréotype masculin dont les répercussions sont désastreuses : celle du mâle à la libido exacerbée, naturellement irrépressible, qui a besoin de corps disponibles pour s'épancher.

    Tous les hommes ne sont pas ainsi.

    Dans un autre discours, l'homme est un être de raison capable de se dominer et de résister à l'appel des sens.

    Il reste que ce discours dominant justifie le port du voile, du hidjab, la clôture des femmes, voire le viol : seule la femme est responsable du désir qu'elle suscite.

    Quel profit y aurait-il à favoriser l'instruction des filles ?

    Le prix Nobel d'économie Amartya Sen a démontré qu'il y aurait un profit économique mondial.

    Dans le cas de l'Inde, dès lors que le seuil d'éducation progresse pour les filles, la misère et les problèmes sanitaires reculent.

    L'Organisation mondiale du commerce et les Nations unies font le même calcul.

    On prône l'éducation des filles, leur travail à l'extérieur de la maison, non pour des questions éthiques mais économiques.

    On voit que le sous-développement est un effet de la non-éducation des filles.

    Un grand pas est accompli... pour des raisons adventices, certes, mais l'égalité avance.

    L'un des obstacles principaux à l'égalité, c'est la question domestique.

    Les hommes savent qu'ils ont beaucoup à perdre à partager les tâches domestiques, l'éducation des enfants..., tout ce travail accompli souterrainement, peu reconnu.

    Quels avantages apporterait l'égalité ?

    J'en vois déjà un : parler d'égal à égal avec quelqu'un que vous comprenez et qui vous comprend est un privilège extrêmement rare.

    La plupart des couples cessent de fonctionner dans ce rapport d'entente intellectuel et moral extrêmement vite.

    Un échange profond implique qu'il y ait un regard d'égalité porté l'un sur l'autre.

    Avoir des enfants tardivement était jusqu'alors un privilège masculin. Or une femme de 59 ans a récemment accouché après un don d'ovocytes. Est-ce une conquête ?

    Je ne le crois pas.

    Et je ne vois pas où se situe le progrès scientifique sinon technique.

    Cela se fait au détriment des enfants.

    Cette mère accueille ses enfants à un moment où ses forces et sa patience déclinent.

    Or, lorsqu'un sexagénaire a un enfant, il le fait généralement avec une femme beaucoup plus jeune... qui s'occupera des enfants après sa mort.

    L'asymétrie biologique est amplifiée par un consensus social.

    Il reste que le désir d'enfant ne donne pas un droit à l'enfant.

    Que pensez-vous du combat des homosexuels qui réclament eux aussi le droit d'avoir des enfants ?

    Les unions homosexuelles sont reconnues avec le Pacs, la reconnaissance de la filiation viendra.

    C'est d'ailleurs très important pour l'enfant, qu'il ne soit pas considéré comme vivant une situation d'anormalité.

    A partir du moment où il y a de l'amour et de l'autorité lors de son éducation, il n'y a aucune raison que cela se passe mal.

    Des psychologues se sont intéressés à des enfants élevés aux Etats-Unis par des couples homosexuels, ils ne voient pas de troubles majeurs se dégager par rapport aux enfants élevés par des hétérosexuels.

    Et puis, l'altérité n'est pas gommée puisque l'enfant aura été conçu grâce à l'apport de l'autre sexe.

    Ce n'est pas comme le clonage.

    Certaines voix s'élèvent contre la légalisation des mères porteuses. Qu'en pensez-vous ?

    Je suis plutôt de cet avis, malgré l'argument fort d'égalité pour donner satisfaction à des femmes et des hommes stériles, à cause de l'atteinte, par le commerce, à la dignité du corps féminin.

    On peut ainsi choisir des ovocytes « caucasiens », puis faire porter l'embryon par une femme indienne.

    C'est un commerce difficilement acceptable.

    Un Américain misogyne a choisi cette méthode pour faire cinq enfants tout seul.

    C'est un cas rare mais précurseur.

    Sur le plan de l'égalité, rien de scandaleux à ce que les hommes bénéficient aussi de ces techniques, sauf qu'on évince l'autre sexe pour la construction d'une famille.

    La gestation pour autrui, si elle était acceptée, devrait être gratuite et avoir lieu hors du cadre familial.

    La filiation devrait être définie selon des critères sociaux : les parents sont les parents « d'intention » qui ont demandé la fabrication de l'enfant, qui vont l'élever, l'aimer, l'inscrire dans une histoire.

    Mais la question est bien : faut-il légaliser une pratique où les femmes ont tant à perdre ?

    Que pensez-vous de la filiation biologique qui occupe une place de plus en plus importante ?

    La « filiation biologique » est une hérésie.

    Il n'y a de filiation que sociale.

    Le malheur est que le législateur a rendu le critère de vérité biologique opposable aux autres critères : la filiation légitime, la filiation naturelle, la « reconnaissance » d'un enfant qu'on n'a pas fait.

    Ce qui a permis à des hommes de contester la filiation de leur enfant, alors qu'ils avaient consenti à une insémination artificielle avec donneur ou après des tests génétiques.

    Le tribunal leur a donné raison.

    C'est un tort infini que l'on fait à un enfant, en lui déniant son identité, son histoire, l'amour dont il croyait disposer, en raison des intérêts changeants des adultes.

    La filiation, inscription dans un groupe, est un lien socialement défini et il convient que la loi privilégie l'intérêt de l'enfant.

    ***

    FRANCOISE HERITIER a occupé la chaire d'anthropologie au Collège de France. Elle a consacré l'essentiel de ses recherches aux fondements de la domination masculine. Auteure de Masculin/féminin I et II chez Odile Jacob, elle vient d'y publier Une pensée en mouvement.

    « La filiation biologique est une hérésie, il n'y a de filiation que sociale. »

    ***

    Repères

    LA VALENCE DIFFERENTIELLE DES SEXES.

    Pour exprimer le rapport orienté et hiérarchique entre les sexes, Françoise Héritier parle de la « valence différentielle des sexes ».

    Ce rapport, profondément inscrit dans la structure sociale, a été construit sur la première différence observable, celle du corps des hommes et des femmes.

    Il s'ensuit que toute pensée de la différence est aussi une classification par doublets, comme on peut le voir dans les catégories cognitives : haut/bas, chaud/froid, sain/malsain, etc.

    C'est ainsi qu'hommes et femmes partagent des catégories «orientées» pour penser le monde.

    Or les valeurs masculines sont valorisées et les féminines dévalorisées.

    Ainsi en Europe, la passivité, assimilée à de la faiblesse, serait féminine tandis que l'activité, associée à la maîtrise du monde, serait masculine.

    Selon Françoise Héritier, ce rapport émanerait de la volonté de contrôle de la reproduction de la part des hommes, qui ne peuvent pas faire eux-mêmes leurs fils.

    Les hommes se sont appropriés et ont réparti les femmes entre eux en disposant de leur corps et en les astreignant à la fonction reproductrice.

    Reste une question : pourquoi les femmes se sont-elles laissé faire ?

    Rachel Mulot
    Sciences et Avenir

    http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/parution/p748/articles/a401483-.html

  • Business : "Antichrist" - Lars von Trier fait son beurre du voyeurisme des foules

    http://www.celebrityzine.net/files/photos/lars-von-trier.jpg

    Comment faire du fric à notre époque ?

    C'est simple : en monnayant sa folie.

    En titillant le voyeurisme des foules en leur donnant en pâture tout ce qui les obsède : sexe, violence et glauquitude, le tout flanqué d'un titre aussi racoleur que possible.

    Or quel est le sésame de cette époque ?

    Antéchrist, bien sûr.

    Certains sont passés maîtres dans cet art... libéral.

    Lars von Trier en est un bon exemple, et il aurait tort de s'arrêter en si bon chemin : tout le monde suit, tout le monde applaudit, tout le monde se fait entuber dans les grandes largeurs par cet apôtre misogyne.

    C. Gainsbourg a beau prendre, en parlant d'Antichrist, des airs mystiques et inspirés (d'autant plus inspirés qu'il faut bien créer du mystère là où il n'y a rien, sinon les perversions, les obsessions et les divagations d'un esprit malade), Lars von Trier restera un truqueur et son film une daube supplémentaire dont se gargariseront les imbéciles et les voyeurs.

    L'Art, c'est faire émerger le sens du chaos.

    Lars von Trier n'est pas un producteur de sens, mais de chaos et de platitudes (la femme est la nature et la nature est le temple de Satan... quelle originalité), un "mad man" qui avalise le chaos et en entretient le mythe diabolique auprès d'un public lui-même égaré.

  • Liens entre spécisme et sexisme : s'il était (encore) besoin de les démontrer

    http://www.panopticist.com/graphics/hustler_june_1978.gif

    Une couverture du magazine pornographique américain "Hustler" (juin 1978)...

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    ... et les paroles de la "chanson" "Sale pute" (toi-même) du rappeur Orelsan :

    Attends bouge pas j'ai un mail d'Orel j'te rappelle
    Ce soir j'suis rentré du taff plus tôt que d'habitude
    Je suis passé chez toi pour te faire une surprise
    Quand j'suis arrivé t'étais dans ton hall avec l'autre type qui est en cours
    avec toi
    Et je vous ai vus...
    Je vous ai vu vous jeter sur l'autre, il passait les mains sous ton pull
    pendant que tu l'embrassais
    Putain j'avais envie de vous tuer j'étais choqué j'croyais que tu étais
    différente des autres pétasses
    J'te déteste j'te hais

    J'déteste les petites putes genre Paris Hilton les meufs qui sucent des queues
    de la taille de celle de ''Lexington''
    T'es juste bonne à te faire péter le rectum même si tu disais des trucs
    intelligents t'aurais l'air conne
    J'te déteste

    j'veux que tu crèves lentement j'veux que tu tombes enceinte et
    que tu perdes l'enfant
    Les histoires d'amour ça commence bien ça finit mal
    Avant je t'aimais maintenant j'rêve de voir imprimer de mes empreintes
    digitales
    Tu es juste une putain d'avaleuse de sabre, une sale catin
    Un sale tapin tous ces mots doux c'était que du baratin
    On s'tenait par la main on s'enlaçait on s'embrassait
    On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée
    On verra comment tu suces quand j'te déboîterai la mâchoire
    T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir
    T'es juste un démon déguisé en femme j'veux te voir briser en larme
    J'veux te voir rendre l'âme j'veux te voir retourner brûler dans les flammes

    Refrain x2

    Poupée je t'aimais mais tu m'as trompé
    Tu m'as trompé tu l'as pompé, tu es juste une sale pute
    Une sale pute une sale pute une sale pute une sale pute

    J'déteste les sales traînées comme Marjolaine
    Les petites chiennes les chichiteuses les filles à problèmes
    J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen
    Je t'emmènerai à l'hôtel je te ferai tourner dans ma villa romaine
    Tu suces pour du liquide tu te casses à marée basse
    Pétasse tu mériterais seulement d'attraper le DAS
    Le seul liquide que je t'ai donné c'est mon sperme
    Si j'te casse un bras, considère qu'on s'est quitté en bons termes
    J't'aime j'ai la haine j'te souhaite tous les malheurs du monde
    J'veux que tu sentes la chaleur d'une bombe j'veux plus jamais que tu me
    trompes
    J'étais trop fidèle (sale pute)
    J'ai les nerfs en pelote (sale pute)
    J'vais te mettre en cloque (sale pute)
    Et t'avorter à l'Opinel

    "Oh mais c'est de ta faute t'étais jamais là pour moi"

    Oh je m'en bats les couilles c'était de la faute à qui
    J'te collerai contre un radiateur en te chantant 'Tostaky'
    J'veux que tu pleures tous les soirs quand tu tu t' endors
    Parce que t'es du même acabit que la pute qu'a ouvert la boite de pandore

    Refrain x2

    J ai la haine j'rêve de te voir souffrir
    J ai la haine j'rêve de te voir souffrir baby
    J ai la haine j'rêve de te voir souffrir
    J ai la haine j'rêve de te voir souffrir baby

    ***

    Tel est l'art d'aujourd'hui : de la merde.

  • Bordels du Nevada : où il est prouvé une fois de plus que l'abolition (et non la réglementation) est la seule solution

    http://wwwimage.cbsnews.com/images/2003/02/27/image542237x.jpg

    Le Nevada est le seul état des États-Unis où les maisons closes sont autorisées.

    Après deux ans d'enquête dans huit maisons closes du Nevada, Melissa Farley vient de sortir un livre –Prostitution and Trafficking in Nevada : Making the Connection– dont les conclusions sont bien loin des discours optimistes des défenseur-e-s de ces institutions.

    En effet, bien loin de profiter de meilleures conditions de vie que les femmes se prostituant illégalement, les prostituées de ces maisons closes légales sont souvent réduites à des conditions proches de l'esclavage ou de la vie pénitentiaire, enfermées dans leur chambre et n'ayant pas le droit de sortir.

    Nombre d'entre elles ont été victimes d'abus sexuels, de la part de clients comme de celle des propriétaires du bordel.

    L'un des proxénètes a en outre raconté à la journaliste que de nombreuses prostituées avaient été victimes d'abus sexuels étant enfant ou souffraient de maladies mentales.

    Les défenseur-e-s de ces institutions considèrent que celles-ci permettent d'éviter le proxénétisme qui pour eux/elles est une forme forme encore pire d'exploitation.

    L'enquête a démontré le contraire.

    Non seulement la plupart des prostituées des maisons closes sont victimes d'un proxénète à l'extérieur, mais en plus, la légalisation des maisons closes encourage l'ouverture de bordels clandestins.

    Enfin, Farley a démontré que l'existence de ces maisons closes autorisées pouvait avoir des conséquences directes sur l'attitude envers les femmes et les violences sexuelles.

    La majorité des étudiants de l'université du Nevada considère la prostitution comme normale et sont persuadés que violer une prostituée n'est pas vraiment un viol.

    Pour Farley, la solution passe par l'éducation sur la réalité de ces abus sexuels « légaux ». Une fois cette prise de conscience effectuée, elle pense qu'il ne sera plus question d'améliorer les conditions de vie des prostituées, mais bien d'abolir la prostitution.

    Source : The Guardian

    http://www.penelopes.org/xarticle.php3?id_article=6738

  • Somalie : lapidation publique d’une jeune fille de 13 ans, yes they can

    L'image “http://bellaciao.org/fr/IMG/jpg/stoning.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Je suis la première à me réjouir de l'élection d'Obama, tout en n'ayant cependant jamais, à aucun moment de mon existence, perdu de vue qu'il y avait pire, bien pire que l'Amérique de George W. Bush, contre laquelle s'escrimaient pourtant, et s'escriment toujours, nos élites gauchistes et bien-pensantes, comme si cette Amérique-là avait été le mal incarné sur la terre, celle d'où venaient tous les maux du monde.

    Mais la réalité, bien sûr, est tout autre, ainsi que le rappelle magistralement cet article.

    ***

    Une jeune fille de 13 ans a été lapidée en public dans un stade de Kismayo en Somalie le 27 octobre 2008.

    Le silence du chœur des bien-pensants occidentaux qui s’est ensuivi est assourdissant.

    Et glaçant.

    Alors que le monde euphorique vit un rêve éveillé et se réjouit de la prochaine disparition du mal sur terre grâce à l’avènement de Barack Obama, l’actualité nous rappelle brutalement à la réalité sous la forme d’un communiqué de presse de l’Unicef.

    Une jeune fille de 13 ans a été lapidée devant une foule de badauds le 27 octobre à Kismayo en Somalie.

    Kismayo est située dans une région de la Somalie contrôlée depuis le 22 août par des insurgés islamistes fidèles au leader Hassan Turki.

    Depuis, la Charia y est appliquée. Concrètement cela signifie donc qu’une jeune fille de 13 ans violée par trois hommes alors qu’elle est en route pour rendre visite à sa grand-mère peut être convaincue d’adultère et lapidée en place publique par une cinquantaine d’hommes, après avoir été enterrée vivante jusqu’au cou.

    A en croire le Corriere della Sera, "les pierres utilisées pour lapider Aïcha Ibrahim Dhuhulow n’étaient ni trop grosses pour provoquer une mort instantanée, ni trop petites pour être inoffensives", ce qui réjouira d’aise tous ceux qui aiment que les choses se passent dans les règles.

    Selon Amnesty International, la jeune fille a été déterrée une première fois par des "infirmières" qui ont déclaré que la jeune fille était encore vivante, puis "replacée dans le trou où elle avait été partiellement ensevelie afin que la lapidation se poursuive."

    Des proches de la victime présents sur place, notamment des femmes, ont semble-t-il manifesté leur colère et tenté d’apporter leur aide à la condamnée.

    Un enfant a été tué par des coups de feu tirés par les représentants des "forces de l’ordre" locales dans les désordres occasionnés par cette intervention.

    La discrétion des médias français en réaction à cette horrible nouvelle est glaçante.

    Un mot dans Le Point et dans Le JDD en ligne, une brève sur l’excellent site Causeur.fr, un article sur le blog Femmes d’ailleurs hébergé par Courrier International, guère plus.

    Les autorités politiques elles-mêmes ont été bien discrètes.

    La "Présidence du Conseil de l’Union européenne", c’est-à-dire la France, s’est contentée d’une déclaration lapidaire (sans mauvais jeux de mots), le 28 octobre.

    "La Présidence du Conseil de l’Union européenne condamne la mise à mort par lapidation, à Kismayo dans le sud de la Somalie, de Mme Aisha Ibrahim Dhuhulow. La condamnée avait été préalablement enterrée vivante jusqu’au cou."

    Quant au silence des musulmans, modérés ou non, en réaction à cette horreur, je me garderai bien de le qualifier.

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=46904