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Féminisme - Page 9

  • Prostitution : les "salauds" de part et d'autre du Rhin ne sont pas les mêmes

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    Alors qu'un mensuel français ultra conservateur (Causeur), et parfois "border-line" publie "Touche pas à ma pute", un "manifeste des 343 salauds", un autre magazine, allemand celui-là (Emma), lance un appel de 90 personnalités pour l'abolition de la prostitution dans leur pays.

    Et cela, alors même qu'une proposition de loi vient d'être déposée au bureau de l'Assemblée nationale à Paris par quelques député(e)s de la majorité de gauche visant à pénaliser les clients des prostitué-es, tandis qu'en Allemagne, des Flatrate-Bordell (bordels à forfait) ouvrent tous les jours, dans ce pays où il s'agit d'une profession comme les autres, réglée et encadrée. 

    Les deux systèmes, la pénalisation des clients ou la réglementation de cette activité visent toutes deux, les un-es et les autres le jurent, à protéger les "professionnel-les de la profession", en particulier celles qui sont transformées en bêtes de somme, envoyées à l'abattage pour soulager les hommes après les autres.

    [...]

    Je voudrais juste que les filles de joie si peu joyeuses pour elles-mêmes, venues de l'Est ou du Sud, puissent être arrachées aux trottoirs de Barbès ou aux routes nationales d'une France si peu douce aux miséreuses.

    Je voudrais juste aussi que les hommes, en se revendiquant des quelques hôtesses de charme, libertines, bourgeoises esseulées ou curieuses, à la façon Bunuel de Belle de Jour, cessent de parler à la place de ces femmes-là, celles qui écartent les jambes, les fesses ou les mâchoires cinquante fois par jour, pour proclamer que "chacun a le droit de vendre librement ses charmes - et même d'aimer ça." 

    Et ils ajoutent : "Qu'il nous arrive ou pas de payer pour des relations charnelles, nous ne saurions sous aucun prétexte nous passer du consentement de nos partenaires".

    Et ils portent en étendard les prostituées (peu nombreuses) qui manifestent pour dire qu'elles sont "putes et fières de l'être".

    Et l'on ne voit alors que ce mot : consentement.

    Comment peuvent-ils réellement savoir si ces "partenaires" sont "consentantes" ?

    Alors qu'elles apprennent d'abord et avant tout à simuler et à faire l'article, comme une comédienne dans un film porno, ou encore tel le commerçant du coin qui vous expliquera que vous ne trouverez pas mieux et moins cher ailleurs.

    Ce texte se veut drôle, paraît-il.

    L'ironie est à la mode sur ce sujet.

    Dans le quotidien français Libération du 22 octobre, l'éditorialiste Luc Le Vaillant pensait être drôle en imaginant, dans une fiction intitulée "Najat, son gigolo et la pénalisation des client(e)s", Najat Vallaud Belkacem, ministre des Droits des femmes qui soutient la proposition de loi visant à pénaliser les clients des prostitué-e-s, "cédant aux sirènes d'un gigolo aux tarifs aussi gonflés que les biceps." Et cela afin que "le gouvernement PS cesse de faire assaut de puritanisme et que les projets de loi punisseurs des client(e)s de la prostitution regagnent le fond des tiroirs qu’ils n’auraient jamais dû quitter, et que les relations tarifées entre adultes consentants et autonomes puissent voir le jour dans des bordels d’Etat pour hommes et femmes."

    Il ne semble pas avoir fait rire beaucoup de personnes, en tout cas ni moi, ni Thalia Breton, (qu'il apostrophe "d'ancienne porte-parole de mes chères amies d’Osez le féminisme"), et qui lui a répondu une semaine plus tard, dans le même journal, par une autre imagination (lien payant) "Luc se prostitue" :

    "Quand Luc se lève le matin, il a mal aux jambes et aux mâchoires. Il a aussi mal à l'estomac, un peu tout le temps. Il a envie de dormir, d'oublier. (.../...) Luc ment pour faire croire aux clients qu'il a toujours envie, qu'il consent, qu'il est d'accord…" .

    Les mâles (mais aussi des femmes) adeptes des 'échanges commerciaux ainsi consentis entre adultes émancipés' peuvent compter sur des soutiens féminins éminents : Elisabeth Levy, directrice de la rédaction du Causeur, à l'origine du manifeste des 343 salauds, et Elisabeth Badinter (cela rapprocherait-il de s'appeler Elisabeth ?).

    L'appui enthousiaste de la première n'étonnera plus personne, intellectuelle passée de la gauche presque radicale au flirt avec le nationalisme façon Marine Le Pen.

    L'engagement de la deuxième laisse perplexe.

    Figure féministe éminente - et on se régala en son temps de sa biographie de l'une des premières scientifiques françaises, Emilie du Châtelet -, cette combattante du droit à l'avortement - ce droit même qui émergea grâce au manifeste des 343 (ces 343 courageuses qui reconnaissaient s'être fait avortées appelées ensuite salopes par Charlie Hebdo par provocation) publié en avril 1971, cinq ans avant la Loi Veil, le vrai manifeste celui-ci et pas cet avatar publicitaire , détourné façon hold-up par par Elisabeth Levy -, entend batailler pour la légalisation de la prostitution au nom du droit absolu des femmes à disposer de leur corps.

    Un droit qu'elle n'entend cependant pas défendre quand il s'agit de celui des musulmanes à se voiler la tête dans l'espace public français.

    Virage à 180° et franchissement du Rhin, nous voici à Cologne, au sommet d'une tour qui domine le fleuve si large à cet endroit.

    Alice Swhartzer continue de régner sur l'un des fleurons de la presse féministe initiée au mitan des années 70.

    Emma était alors un hebdomadaire qui tirait à des dizaines de milliers d'exemplaires et étendait son influence bien au delà des frontières allemandes.

    Le magazine survit vaille que vaille, sa périodicité est plus aléatoire (tous les deux mois), mais son écho bien plus fort que sa diffusion réelle, grâce aussi à la présence médiatique de sa directrice emblématique.

    Et donc, dans ce numéro du mois de novembre, ce ne sont pas 343 hommes, exclusivement blancs, qui signent un appel, mais 90 personnalités, femmes et hommes, des origines les plus diverses, à l'image de la multiplicité terrienne, qui réclament à leur gouvernement d'en finir avec la prostitution.

    L'Allemagne, comme sa voisine helvète, considère, depuis 2002, que vendre son corps pour un service sexuel est un métier comme un autre, inscrit au registre du commerce ou à celui du travailleur indépendant.

    Mais en mai 2013 l'hedomadaire Der Speigel consacrait, sous le titre "Le bordel allemand" un dossier à ce choix législatif pour en pointer toutes les défaillances, à commencer par la condition de ces dizaines de milliers de femmes venues principalement de l'Est pour alimenter les eros center.

    La députée qui avait promu cette organisation étatique de la prostitution est elle-même revenue sur sa décision (à lire en français ici).

    Les transactions, les prix, se négocient dans des boutiques éclairées pour les piétons, des parkings à sexe ou des centre commerciaux sur plusieurs étages, servez-vous, tous nos articles sont garantis…

    Les signataires notent que cette loi (de 2002) qui "était censée profiter aux quelque 700.000 prostituées recensées, a dans la réalité engraisser les trafiquants et leurs lobbyistes. Depuis lors, l'Allemagne est devenue la plaque tournante de l'Europe pour le trafic de femmes et un paradis pour les touristes sexuels en provenance des pays voisins."

    Et que proposent-ils pour sortir de cette indignité : "ostraciser, voire mettre à l'amende les clients potentiels, puisque sans eux, ce marché n'existerait pas."

    Nous soumettons donc aux futurs 343 salauds et leurs émules hexagonaux, les questions posées par nos 90 cousins germains, certainement bien trop coincés dans leur intimité aux yeux de nos flamboyantes lumières de la pensée et de la liberté :

    "La prostitution est " le plus vieux métier du monde » ? La prostitution est « un métier comme un autre » ? La prostitution existera toujours, parce que son abolition est utopique ? Faux. Aussi faux que lorsque l'abolition de l'esclavage était, il n'y a pas si longtemps encore, une utopie. Et même si l'esclavage n'a pas complètement disparu de notre monde, il serait impensable aujourd'hui dans tout Etat éclairé ou démocratique".

    On attend le retour des copies le plus rapidement possible...

    http://blogs.tv5.org/caravane/2013/10/les-salauds-de-part-et-dautre-du-rhin-ne-sont-pas-les-m%C3%AAmes.html

  • L'appel "Touche pas à ma pute" humilie les femmes (Anne Zelensky pour Le Monde)

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    « Touche pas à ma pute », tel est l'intitulé d'une pétition qui sera publiée dans Causeur de novembre. Elle est le porte-étendard du « Manifeste des 343 salauds ». Voilà un acte militant inédit : les hommes n'avouent pas aisément fréquenter les putes. Et se préoccupent plus d'utiliser ces dames que de les défendre.

    Mais ce manifeste va encore plus loin, et se réclame paradoxalement d'un autre manifeste célèbre : celui des « 343 salopes », publié en avril 1971 dans Le Nouvel Observateur, pour défendre la liberté d'avorter (« Je déclare avoir avorté »). Je suis, avec d'autres, à l'origine de ce manifeste. Une précision utile : nous n'avions pas choisi de nous appeler « salopes », ce qualificatif nous est venu du dehors, de Charlie Hebdo. Si on comprend bien, le terme de « salope » désignerait donc toute femme qui enfreint les règles de la bienséance féminine officielle, pute ou féministe.

    Dans le manifeste « Touche pas à ma pute », les signataires eux, ont choisi le terme de « salaud » par référence aux « salopes » de 1971. C'est là que je m'interroge. Quelle filiation peut-il bien y avoir entre nous, les « salopes » qui réclamions la liberté interdite de disposer de notre corps, et ces « salauds » qui réclament aujourd'hui la liberté de disposer contre rémunération et sans pénalité du corps de certaines femmes ? Dans le premier cas, il s'agit de lever une oppression, dans le second, de la reconduire. Et ce au nom du même concept : la liberté. Où est la faille ?

    Ce qui chiffonne mon sens de la logique en effet dans cette proclamation, ce n'est pas tellement qu'elle défende une forme de prostitution qui concerne une minorité de personnes, persuadées de l'avoir choisie. Ce n'est pas tellement qu'elle véhicule une contradiction majeure : elle met de côté la souffrance et l'humiliation de la majorité des « forçates » du sexe, tout en condamnant les réseaux proxénètes, qui en sont les pourvoyeurs.

    LIBERTÉ OU ASSERVISSEMENT ?

    Ce qui me chiffonne, c'est cette référence à la liberté. L'occasion est donnée une fois de plus de constater les dévoiements infligés à cette idée. Ce mot connaît depuis des décennies des accommodements qui reviennent à en faire le contraire de ce qu'elle est censée être. La doxa de notre temps s'incarne dans la trilogie : « liberté d'expression », sacralisée par la loi 1881 sur la liberté de la presse, le « touche pas à » (on est passé du pote à la pute) et le « c'est mon choix ». Le tout chapeauté par le credo : « Tout se vaut » (les arts, les cultures, les dominations) ou concept d'équivalence. Tels sont les piliers qui soutiennent l'édifice construit à la gloire de « ma » liberté. Qui ne connaît pas de limite.

    Et voilà comment la liberté de disposer de son corps, revendiquée dans le « Manifeste des 343 », se voit étendu à des pratiques -– liberté de se prostituer -– qui en constituent le contraire. Comment peut-on en effet revendiquer comme liberté ce qui en fait la bafoue ? La liste est longue dans l'histoire, de ceux et celles qui ont préféré leur esclavage à la liberté, tant sont fortes l'emprise du conditionnement et la fascination de la soumission. Des esclaves noirs affranchis qui ne voulaient pas quitter leur maître, à la fameuse héroïne d'Histoire d'O, qui consentait à être asservie, on n'en finirait pas d'énumérer les zélateurs de la « servitude volontaire ». Dans cette pétition « Touche pas à ma pute », par un tour de passe-passe pervers, la liberté est mise au service de la défense d'un esclavage de fait.

    Dans cette affaire de prostitution, personne n'est en fait libre : ni la pute ni le client. A part quelques rares exceptions, la majorité des personnes qui se prostituent le font par contrainte économique ou psychologique. Soyons sérieux : ce n'est pas une partie de plaisir d'ouvrir ses jambes à la demande, plusieurs fois par jour. Quant au client, il est pris dans un système de relation homme-femme, fondé sur le malentendu et la peur.

    Quoi de plus rassurant que le scénario prostitutionnel ? Tout y est prévu : il paye, elle exécute. Elle lui offre la satisfaction de ses fantasmes ; elle l'écoute ; elle ne le juge pas. La femme idéale en somme. Il peut régresser avec elle en toute innocence, larguer un moment tout ce qui le contraint à être un homme : les responsabilités, le sérieux, la maîtrise. Le pied, non ? Etre un homme n'est pas si facile, et on peut comprendre les délices de ce lâcher-prise. Qu'il soit inavouable est bien le signe qu'il est merveilleusement transgressif. Il faut en effet un certain goût de la provocation aux signataires du « Manifeste des salauds » pour reconnaître qu'ils vont chez les putes.

    Ce manifeste s'inscrit dans la guéguerre que se livrent les sexes. C'est la réponse du berger à la bergère. La revanche de certains hommes contre la libération des femmes passe sans doute par ce pied de nez. Tu as voulu être libre ? Eh bien, moi, ça ne m'empêchera pas d'aller chez les putes. Les femmes esclaves, j'aime. Au moins elles ne me demandent rien, elles me prennent comme je suis. Là est le hic. Le féminisme a introduit dans la bergerie des sexes le dangereux loup de la lucidité. Les femmes ne veulent plus faire semblant de prendre les hommes tels qu'ils sont, et elles en ont assez d'être prises pour ce qu'elles ne sont pas. Pouce ! Il faut inventer un autre jeu.

    Une proposition de loi visant à sanctionner par une amende les clients de prostituées et à abroger le délit de racolage public a été déposée le 14 octobre par le groupe socialiste de l'Assemblée et devrait être débattue fin novembre.

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/10/29/l-appel-touche-pas-a-ma-pute-humilie-les-femmes_3504547_3232.html

  • Abolition du système prostitueur : maintenant, la loi ! (pétition à signer)

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    Cette lettre a été écrite par le Collectif Féministe contre le Viol, le Collectif National Droits des femmes, la Fédération Nationale GAMS, Femmes Solidaires, le Mouvement du Nid, Osez le féminisme et Solidarité Femmes.

    Elle a été signée par plus de 100 associations féministes de nombreux départements. 

    Pour signer la lettre, cliquez ici.

    * * *

    Lettre ouverte à François Hollande de 111 associations locales et nationales luttant contre les violences faites aux femmes

    Monsieur le Président,

    Vous vous êtes exprimé à plusieurs reprises depuis votre élection pour affirmer votre volonté de tout mettre en œuvre pour lutter contre les violences faites aux femmes. Nos 111 associations, engagées partout en France pour faire reculer ces violences et soutenir les femmes victimes, vous appellent à transformer vos déclarations en actes.

    Fortes de nos expériences multiples, nous vous l’affirmons : il ne sera pas possible de faire reculer durablement les violences sexistes et sexuelles en France tant que nous tolèrerons que s’exerce en toute impunité l’une des plus insupportables d’entre elles : la prostitution.

    En ratifiant dès 1960 la Convention des Nations Unies du 2 décembre 1949 puis en adoptant en décembre 2011 une résolution parlementaire réaffirmant sa position abolitionniste, la France a solennellement affirmé que la prostitution constitue une atteinte majeure à la dignité de la personne humaine. Candidat à l’élection présidentielle de 2012, vous avez vous-même réaffirmé que la prostitution constitue non seulement une exploitation de toutes les précarités mais aussi une violence extrême, qui s’exerce en grande majorité sur les femmes les plus vulnérables.

    Des dizaines de milliers de personnes subissent chaque jour cette violence sans que les auteurs ne soient ni poursuivis, ni condamnés, ni même responsabilisés. Quel message envoyons-nous aux futurs citoyens et futures citoyennes de notre pays en tolérant que l’on puisse acheter le corps des femmes, exploiter leur situation de précarité sociale pour leur imposer un acte sexuel sans désir ?

    Nous ne vous demandons pas de faire disparaître du jour au lendemain un fait social qui existe depuis des millénaires. Il faut du temps et nous y travaillons. Votre responsabilité par contre est d’impulser un mouvement. Monsieur le Président nous attendons de vous que vous engagiez la France, ses citoyennes et ses citoyens dans une démarche de progrès inédite pour notre pays : celle d’affirmer que l’horizon de l’égalité est possible. Pour toutes et tous.

    Monsieur le Président, c’est un cri d’alerte que vous envoient nos associations.

    Nous travaillons sans relâche, avec des moyens insuffisants, pour prévenir, accueillir, accompagner, ou soigner, informer et former. Nous ne cessons de dénoncer toutes les violences : viol, harcèlement sexuel, violences conjugales, coups, insultes,  mariages forcés,  mutilations sexuelles, prostitution… . Si votre objectif, comme vous l’avez souvent affirmé, est d’en finir avec les violences sexistes et sexuelles, nous comptons sur vous pour faire en sorte que la France adopte une loi pour l’abolition du système prostitueur.

    Pour signer la lettre, cliquez ici.

    Associations signataires : Collectif Féministe contre le Viol, Collectif National Droits des femmes, Fédération Nationale GAMS, Femmes Solidaires, Mouvement du Nid, Osez le féminisme, Solidarité Femmes, Osez le féminisme Nice ! (06), Syndicat SUD Santé Sociaux Nice (06), Osez Le Féminisme Aube (10), SOLIDARITE FEMMES (10), Centre Evolutif Lilith (13), Forum Femmes Mediterranée (13), SOS FEMMES 13 (13), SOS VIOL (13), Osez le Féminisme! Calvados (14), Rupture (18), ZONTA CLUB de BOURGES (18), CPL (21), Mouvement Le CRI (21), Marche Mondiale des femmes.22 (22), Mouvement Le CRI (24), Bagdam Espace lesbien (31), Collectif Midi Pyrenéées des Droits des Femmes (31), Comité permanent de liaison assoc Abolitioinnistes (31), coordination de la Marche Mondiale des Femmes 31 (31), Femmes de Papier (31), Mouvement Le CRI (31), Osez le féminisme 31 (31), Zerose (31), Agir Contre les Violences Faites aux Femmes (33), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (33), Maison des Femmes de Bordeaux (33), mouvement le CRI (33), OSEZ LE FEMINISME 33 (33), SOLIDARITE FEMMES BASSIN (33), Osez le féminisme 34 (34), PSYC & GENRE (34), PSYC & GENRE (34), ZONTA CLUB de TOURS (37), Osez le féminisme 38! (38), femmes en détresse vignoble nantais (44), Mouvement Le CRI (47), Sortir du Silence (50), Osez le Féminisme 63 ! (63), Mouvement Le CRI (64), Osez le feminisme 67 (67), Mouvement Jeunes Femmes (69), Osez le Féminisme 69 (69), Regards de Femmes (69), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (71), Espace Femmes Geneviève D (74), Adéquations (75), Amicale du Nid (75), Assemblée des femmes (75), Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (75), Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures » (75), Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (75), Conseil National des Femmes Françaises (75), Elle’s IMAGINE’nt (75), Encore féministes ! (75), EQUIPES D’ACTION CONTRE LE PROXENETISME (75), Feminisme Enjeux théâtre de l’Opprimé (75), Femmes pour le dire, femmes pour agir (75), FIT, une femme, un toit (75), Fondation Scelles (75), Gender Company (75), Grand Chapitre Général Féminin de France (75), Halte aide aux femmes battues (75), Institut de Victimologie (75), Le Planning Familial Paris (75), Libres MarianneS (75), Marche Mondiale des Femmes (75), Mouvement jeunes femmes (75), Mouvement Le CRI (75), Mue Productions (75), Prévenance (75), Prévenance (75), Rajfire (75), Réseau Féministe « Ruptures » (75), resistances de femmes (75), Réussir l’égalité Femmes-Hommes (75), Zonta Club Paris III (75), Les efFRONTé-e-s (75), SOS Sexisme (75), Zonta 76 (76), zontarouen reine mathilde (76), Centre de Recherches Internationales et de Formation sur L’Inceste et la Pédocriminalité (78), Le Monde à Travers un Regard (78), ruptures (78), Mouvement Le CRI (79), FEMMES SOLIDAIRES de la Somme (80), Mouvement jeunes jemmes (81), Mouvement Le CRI (86), Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de l’ Essonne (91), PAROLES de FEMMES (91), L’ESCALE (Solidarité Femmes) (92), Ligue du Droit International des Femmes (92), amicale du Nid 93 (93), Memoire Traumatique et Victimologie (94), Osez le féminisme ! (94), Comité permanent de liaison assoc Abolitionnistes (95), Du Côté Des Femmes (95), ASSOCIATION FEMMES 974 (97), Union des Femmes de la Martinique (97), Voix de Femmes (99), ZéroMacho (75)

    http://lettreouverteabolition.wordpress.com/2013/10/09/abolition-du-systeme-prostitueur-maintenant-la-loi/

  • Les carottes sont cuites pour l’industrie du sexe en Suède : voici pourquoi

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    Un article de Joan Smith pour The Independent.

    Lien sur l’article original : Why the game’s up for Sweden’s sex trade

    Traduction française de Martin Dufresne.

    Joan Smith

    « En Suède, des lois innovatrices en matière de prostitution criminalisent les prostitueurs et pas les prostituées. Le résultat: une baisse de 70 pour cent du chiffre d’affaires de l’industrie. Joan Smith a pris place à bord d’une voiture de patrouille de Stockholm pour savoir comment cela fonctionne – et si la Grande-Bretagne pourrait emboîter le pas. 

    Je suis assise à l’arrière d’une voiture de police banalisée sur la petite île de Skeppsholmen, juste à l’est du pittoresque Vieux-Stockholm. Nous sommes au pied du Musée d’art moderne de la ville, mais c’est une nuit sombre de février et nous ne sommes pas ici en quête de culture. «Ils se garent là-haut», me dit le détective assis sur la banquette avant, pointant du doigt un parking en haut de la colline. « Nous attendons quelques minutes, puis nous sortons de l’auto, grimpons la colline et ouvrons les portes. »

    Ce qui se passe ensuite est typique de la façon dont fonctionne en pratique la loi suédoise qui pénalise l’achat de sexe. Le conducteur de la voiture, qui a amené une femme prostituée sur l’île pour des relations sexuelles, est arrêté sur le champ. On lui laisse le choix : admettre l’infraction et payer une amende, proportionnelle à ses revenus, ou aller contester au tribunal et courir le risque d’être identifié publiquement. Quant à la femme, elle n’a violé aucune loi et se voit offrir l’aide des services sociaux si elle souhaite quitter la prostitution. Dans le cas contraire, elle est autorisée à repartir.

    « Acheter du sexe est l’un des crimes les plus honteux pour l’homme arrêté », explique le détective, Simon Haggstrom. Il est jeune, Noir, et son apparence – crâne rasé et jeans baggy – le fait plus ressembler à un cadre du monde de la musique qu’à un flic. Mais il est en charge de l’unité de la prostitution du Service de police du comté de Stockholm, et il est fier du fait qu’il a arrêté plus de 600 hommes en vertu de la loi suédoise: « Nous avons arrêté toutes sortes de gens, allant des toxicomanes aux politiciens. J’ai même déjà arrêté un prêtre, et il m’a dit que j’avais ruiné sa vie. Je lui ai répondu: « Ce n’est pas moi qui ai ruiné votre vie, mais vous-même. »

    La décision prise par la Suède de renverser des siècles de préjugés au sujet de la prostitution et de criminaliser les acheteurs de sexe a provoqué l’étonnement lorsque cette loi est entrée en vigueur en 1999. Alors que le débat faisait rage ailleurs à savoir si la prostitution devrait être légalisée, l’idée très simple du gouvernement suédois – on n’arrêtait pas les bonnes personnes – s’avérait nouvelle et controversée. La surintendante-détective Kajsa Wahlberg est rapporteure nationale pour la Suède sur la traite des êtres humains. Lorsque je la rencontre à son bureau de Stockholm, elle se remémore qu’un policier d’un autre pays a été jusqu’à accuser les Suédois de recourir à des « méthodes nazies ». Wahlberg reconnaît que de nombreux policiers suédois étaient également sceptiques. « Au début, il y avait de la frustration et de la colère au sein du service. On aurait cru qu’ils mâchaient des citrons », dit-elle avec un rire ironique.

    Tout cela a changé de façon spectaculaire depuis l’entrée en vigueur de la loi. « Le principal changement que je constate, en rétrospective, est le fait d’avoir obtenu l’adhésion des hommes », explique la surintendante Wahlberg. « C’est un problème sexospécifique. Des hommes achètent des femmes. L’un des facteurs-clés est la formation des agents de police. Quand ils et elles comprennent le contexte, le portrait devient clair. » Elle parle des diverses raisons qui amènent les femmes dans la prostitution, citant des recherches qui montrent souvent des antécédents d’abus sexuels dans l’enfance, aggravés par des problèmes de drogue et d’alcool.

    « Elles n’ont pas confiance en eux-mêmes. Elles ont été laissées de côté ou négligées et essaient d’obtenir toutes sortes d’attentions. On ne parle pas ici du choix d’une femme adulte. » Au cours des années 1990, le gouvernement suédois a graduellement accepté les arguments de groupes de femmes faisant valoir que la prostitution constituait un obstacle à l’égalité entre les sexes et une forme de violence contre les femmes.

    Ce qui est remarquable, c’est que l’opinion publique, hostile au départ, a viré bout pour bout et adopté ce point de vue ; aujourd’hui, 70 pour cent de la population est favorable à la nouvelle loi. « Nous avons changé la mentalité de la population suédoise », me dit Simon Haggstrom. Ce changement s’observe facilement parmi les vétérans de son unité.

    Un flic en civil, qui est policier depuis 37 ans, semble encore surpris quand il se souvient de ce qui s’est passé il y a 14 ans. « Quand la loi est entrée en vigueur, les rues se sont vidées pendant six mois », dit-il.

    Ces jours-ci, il est l’un des partisans les plus enthousiastes de la loi, ayant lui-même pu constater le déclin du nombre de femmes maintenues dans la prostitution de rue à Stockholm. Là où il y avait auparavant de 70 à 80 femmes qui vendaient du sexe à l’extérieur, de nos jours c’est entre cinq et 10 en hiver, et 25 en été. Quelques femmes font aussi les rues de Malmö et Göteborg, mais les statistiques suédoises demeurent bien inférieures à celles du Danemark, où la prostitution a été décriminalisée. Le Danemark ne compte qu’un peu plus de la moitié de la population suédoise, mais une recherche a indiqué que plus de 1 400 vendeuses de sexe se pressent dans les rues danoises.

    La loi a aussi apporté d’autres changements. Avant 1999, la plupart des femmes prostituées dans les rues de Stockholm étaient suédoises. Aujourd’hui, elles viennent des pays baltes ou d’Afrique, et ont déjà vendu du sexe dans d’autres pays aussi. Elles disent d’ailleurs aux policiers de l’unité du détective Haggstrom qu’elles sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de violences dans les pays où la prostitution a été légalisée.

    Les hommes suédois veulent des fellations et des coïts, rien de plus », me dit le flic en civil. «Ils savent qu’ils doivent bien se comporter ou ils peuvent être arrêtés. Ils se retiennent d’être violents. »

    C’est une observation fascinante parce que l’une des critiques adressées d’avance à la nouvelle loi était qu’elle allait rendre la prostitution plus dangereuse. Tous les policiers suédois à qui j’ai parlé m’ont bien dit qu’il s’agissait d’un mythe, tout comme l’idée que la prostitution allait devenir clandestine. « Si un acheteur de sexe peut trouver une femme prostituée dans un hôtel ou un appartement, la police peut le faire aussi », observe ironiquement Haggstrom.

    « Les proxénètes doivent annoncer », explique-t-il. Des agents ont été spécialement formés à surveiller l’internet et la police a également accès à des procédures d’écoute téléphonique, qui leur indique que les trafiquants ne considèrent plus la Suède comme un marché rentable. «Nous avons entendu sur écoute des proxénètes dire que la Suède ne les intéressait pas », continue Haggstrom. «Même s’ils échappent à l’arrestation, nous arrêtons leurs clients et leurs décisions ne sont fondées que sur les profits envisagés : c’est bien simple à comprendre. »

    Les statistiques sur la criminalité suédoise semblent étayer son argumentation. En 2011, seulement deux personnes ont été condamnées pour traite à des fins sexuelles et 11 autres pour proxénétisme lié à la traite. (Cette même année, 450 hommes ont été reconnus coupables et condamnés à une amende pour achat de sexe, y compris un certain nombre de touristes étrangers). En 2012, les chiffres ont été légèrement plus élevés: trois condamnations pour traite et 32 pour l’infraction connexe de proxénétisme. Mais 40 femmes, pour la plupart originaires de Roumanie, ont eu suffisamment confiance dans le système de justice pénale suédoise pour servir de témoins à charge contre les hommes qui les exploitaient.

    La législation suédoise pourrait-elle fonctionner dans d’autres pays? La Norvège et l’Islande ont toutes les deux adopté des lois interdisant l’achat de sexe, et le Royaume-Uni a amorcé certaines démarches en vue d’une éventuelle criminalisation des prostitueurs ; c’est déjà une infraction pénale que d’acheter du sexe à des personnes de moins de 18 ans ou à une adulte qui est exploitée par des proxénètes ou des trafiquants. Mais on compte encore très peu de condamnations, ce qui suggère que les policiers britanniques ne partagent pas les vigoureuses attitudes de leurs homologues suédois. Simon Haggstrom convient avec Kajsa Wahlberg que la loi à elle seule ne suffit pas: « Il vous faut des ressources pour l’appliquer. Il vous faut des agents qui sortent procéder à des arrestations. »

    Dans la voiture de patrouille, quelque chose arrive qui révèle la pleine mesure du changement de paradigme qui a touché les hommes et les femmes en Suède. Dans une rue brillamment éclairée, Haggstrom pointe du doigt deux femmes roumaines qui travaillent comme prostituées. Alors que je les imagine traverser le pont avec un parfait inconnu vers le triste parking de Skeppsholmen, Haggstrom se tourne vers moi et me dit à voix basse : « Avoir des relations sexuelles n’est pas un droit de la personne. ». »

    Source : Les carottes sont cuites pour l’industrie du sexe en Suède: voici pourquoi

  • "Va faire chauffer la marmite dans la grotte" (Michel Guerrin pour Le Monde)

    http://s1.lemde.fr/image/2013/10/25/534x267/3503013_3_f916_la-chef-d-orchestre-laurence-equilbey-a-paris_ca01277293bffbf003c488837195bead.jpg

    La chef d'orchestre Laurence Equilbey à Paris, le 1er octobre 2013. | AFP/JOËL SAGET

    Dean Snow est un anthropologue audacieux. Pour lui, les auteurs des peintures ornant les grottes préhistoriques seraient des femmes. Le chercheur américain, qui a étudié huit sites en France et en Espagne, se fonde sur la taille des doigts et des mains imprimés dans la pierre. Les détails sont à lire dans Le Journal du dimanche du 20 octobre.

    Peut-être est-ce farfelu. Mais ce qui compte, c'est que pas grand monde n'a envisagé l'hypothèse. En tout cas, pas le préhistorien Jean Clottes, qui répondait ceci, en 2011, déjà dans Le Journal du dimanche : « Ce n'est pas impensable. Mais pour ma part, je ne vois pas des femmes peindre des grands tableaux de chasse. La grande chasse est une affaire d'hommes… »

    La chasse, une affaire d'hommes, et la cuisine une affaire de femmes. Les préjugés ont la vie dure. Notamment dans la culture. Imagine-t-on une femme chef d'orchestre, metteur en scène d'opéra, peintre ? Pas vraiment, puisque les statistiques montrent qu'on est loin de la parité dans la création. Plus loin encore que dans la politique ou le monde de l'entreprise.

    Deux premiers rapports sur la question ont été rendus au ministère de la culture en 2006 et 2009 par Reine Prat, chargée de mission sur la question. Quelques chiffres ont fait l'effet d'une bombe : « 84 % des théâtres cofinancés par l'Etat sont dirigés par des hommes ; 97 % des musiques que nous entendons dans nos institutions ont été composées par des hommes ; 94 % des orchestres sont dirigés par des hommes. 78 % des spectacles que nous voyons ont été mis en scène par des hommes. » Et ainsi de suite.

    De son côté, la chef d'orchestre Laurence Equilbey a piloté un master mené en 2012 par deux étudiants de l'université d'Evry sur les femmes aux postes de responsabilité dans le spectacle. Sa lecture l'a édifiée : « Je ne pensais pas à un tel désastre. »

    La Société des auteurs et compositeurs dramatiques vient pour sa part de compter le nombre de femmes programmées en France, de septembre 2013 à l'été 2014, dans des spectacles : 17 femmes chefs d'orchestre sur 574, 42 femmes solistes instrumentistes sur 271, 181 metteuses en scène sur 730… Dans certains festivals où vous irez, il n'y en aura aucune. La SACD ajoute : « 81,5 % des dirigeants de l'administration culturelle sont des hommes. »

    Ce sont les arts plastiques qui s'en sortent le mieux. Plus de 30 % des artistes exposés en France sont des femmes. Ce n'est pas glorieux, mais moins piteux que dans le théâtre et surtout dans la musique. Ce qui fait sourire Laurence Equilbey : « Je me sens souvent mieux dans une exposition d'art contemporain qu'au concert. » Chargeons un peu la barque en rappelant que, dans le rapport sur les « pratiques culturelles des Français à l'ère numérique » (ministère de la culture, 2009), on apprend que les deux tiers des romans publiés sont lus par des femmes. Autrement dit, les femmes ont de l'appétit pour se cultiver, pas pour créer.

    LE PROBLÈME DE « LA MATERNITÉ »

    Le vent n'est-il pas en train de tourner ? « Les mentalités bougent, et le sujet ne fait plus rire comme avant », dit Laurence Equilbey. Le Sénat a publié en juin un rapport dans lequel il note une « véritable discrimination » culturelle. Le Mouvement HF se fait de plus en plus pressant, avec son manifeste qui entend « démocratiser la culture par la parité ». Il y a quelques jours, le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles a montré la voie en nommant une femme à sa tête, Madeleine Louarn, directrice du Théâtre de l'Entresort, à Morlaix (Finistère).

    Et puis Aurélie Filippetti fait de la parité un cheval de bataille. La ministre de la culture exige la parité dans les jurys visant à nommer des dirigeants culturels. Et elle vient de rééquilibrer le paysage en nommant Frédérique Bredin à la présidence du Centre national du cinéma, Sophie Makariou à la tête du Musée Guimet, Irina Brook au Théâtre de Nice…

    Ces nominations ont fait grincer. Notamment l'acteur Philippe Caubère, sur le thème : la parité « n'a plus aucun sens dès qu'il s'agit d'art » (Libération daté 15 juillet). Cette réflexion ouvre une question délicate. Il y a plus de 50 % de femmes dans les conservatoires (musique ou théâtre) et plus de 60 % dans les écoles d'art. Pourquoi disparaissent-elles ensuite ? Pourquoi, ajoute Laurence Equilbey, « les filles représentent entre 25 % à 30 % des classes de chefs d'orchestre, mais sont seulement 3 % ensuite à exercer » ?

    Pour le gouvernement, la réponse est claire : les femmes sont discriminées, d'où sa politique de « discrimination positive ». Une autre réponse ouvre un terrain glissant, qui a fait déraper le compositeur en vogue Bruno Mantovani, 39 ans, patron du Conservatoire national de musique, à Paris. Le 3 octobre, sur France Musique, il a listé les raisons qui expliquent le décalage entre apprentissage et vie active pour les chefs d'orchestre : un métier « éprouvant physiquement », qui n'intéresse « pas forcément » les femmes, qui pose le problème de « la maternité ». Ne manquent plus que « l'autorité et la crédibilité » des femmes, et on tient tous les poncifs.

    Mais l'argument le plus souvent entendu chez les décideurs culturels est le suivant : je prends le meilleur, et le meilleur est un homme. Logique, ils sont plus nombreux en place. Laurence Equilbey est favorable à l'excellence, mais elle ajoute : « Pour que les femmes s'aguerrissent, il faut leur donner leur chance. On ne le fait pas. » Elle ne souhaite pas tant une discrimination positive que des « actions positives » envers les femmes. « Sinon, nous resterons dans une culture verrouillée, ce qui donnera un reflet catastrophique de notre société. »

    guerrin@lemonde.fr

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/25/va-faire-chauffer-la-marmite-dans-la-grotte_3502979_3232.html

  • Pédophilie : Verts de honte (Le Monde)

    La critique a d'abord touché Daniel Cohn-Bendit. Puis le parti écologiste dans son ensemble. Puis, par ricochet, le Parti libéral (FDP). Et maintenant la presse. Et la vague est loin d'être retombée. Trois ans après les révélations sur les pratiques pédophiles au sein de l'Eglise catholique, l'Allemagne s'interroge aujourd'hui sur sa tolérance passée à l'égard des rapports sexuels entre adultes et enfants.

    "Les honneurs déshonorent, le titre dégrade", avait prévenu Flaubert. Daniel Cohn-Bendit a dû se mordre les doigts de ne pas avoir tenu compte de ce slogan de Mai 68 avant l'heure. Si le député européen n'avait pas accepté de recevoir, au printemps, le prestigieux prix Theodor-Heuss pour son engagement en faveur de la démocratie, rien de tout cela ne serait arrivé.

    Lire : "Les Verts allemands revisitent leurs discussions passées sur la dépénalisation de la pédophilie"

    En effet, mi-mars, un mois avant la remise du prix à Stuttgart, Andreas Vosskuhle, le président de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, fait savoir qu'il renonce à prononcer l'éloge de l'ancien leader de Mai 68. La raison ? Ses écrits, "qui ne sont pas sans poser problème". Le magistrat fait référence au Grand Bazar (Belfond, 1975), ce livre dans lequel Daniel Cohn-Bendit raconte son expérience d'éducateur dans un jardin d'enfants autogéré de Francfort. "Il m'était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller, écrit-il. Je réagissais de manière différente selon les circonstances mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : "Pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi vous m'avez choisi, moi, et pas les autres gosses ?" Mais s'ils insistaient, je les caressais quand même."

    A de nombreuses reprises, le député européen s'est par la suite défendu en expliquant qu'"il n'y a eu aucun acte de pédophilie. La pédophilie est un des crimes les plus abjects qui puissent exister. Il n'y a pas eu de ma part non plus de désir d'enfants. Là où il y a un grand problème, c'est mon désir de provocation".

    DANS LE PROGRAMME DU PARTI EN 1980

    Néanmoins, le renoncement d'Andreas Vosskuhle, l'absence, pour les mêmes raisons, de la ministre de la justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger (FDP), et les manifestants rassemblés le 20 avril devant le château où se tient la cérémonie ont convaincu les Verts : impossible, à six mois des élections fédérales du 22 septembre, de se contenter de dénoncer une exploitation de faits anciens à des fins politiques. Pour éteindre l'incendie, le parti écologiste ouvre ses archives à Franz Walter, un professeur qui dirige un institut de recherche en science politique (Göttinger Institut für Demokratieforschung). Rémunéré 209 000 euros, celui-ci doit remettre son rapport à la fin de 2014, mais le contrat prévoit qu'à chaque fois que le chercheur fait une découverte significative il la publie sans attendre, se contentant de prévenir les Verts douze heures à l'avance.

    Auteur de nombreux travaux de sociologie politique, Franz Walter ne passe pas pour être complaisant avec les Verts. La suite va le confirmer. Le 12 août puis le 16 septembre, le chercheur publie dans la presse deux articles retentissants. Dans le premier, il revient en détail sur le combat mené par les Verts pour dépénaliser les relations sexuelles entre adultes et mineurs, au même titre que les relations entre personnes de même sexe. Cette revendication figure explicitement dans le premier programme du parti, adopté en 1980. Il montre aussi comment, à la même époque, l'Association allemande d'études et de travail sur la pédophilie a fait du lobbying en ce sens et pesé sur les débats d'une autre formation politique, le Parti libéral (centre droit).

    A la suite de la publication de l'article dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung, Dagmar Döring, l'une des responsables de cette association dans les années 1980, renonce à se présenter comme candidate du Parti libéral aux élections législatives.

    "UN FORT HÉDONISME INDIVIDUALISTE"

    Le 16 septembre, six jours avant le scrutin, second coup d'éclat. Dans un article paru cette fois dans la Tageszeitung, un quotidien très proche des Verts, Franz Walter explique qu'en 1981 Jürgen Trittin était le responsable du programme des Verts de la ville de Göttingen, dans lequel figurait noir sur blanc la dépénalisation de la pédophilie. Précision : durant la campagne d'octobre 2013, Jürgen Trittin, coprésident du groupe écologiste au Bundestag, était la tête de liste des Verts contre Angela Merkel. La même semaine, à la suite, là encore, des révélations de l'équipe de Franz Walter sur ses écrits passés, Volker Beck, le secrétaire général du groupe écologiste au Bundestag, annonce que, s'il est élu, il ne sera plus que simple député. Le 22 septembre, les Verts n'attirent que 8,4 % des électeurs. Deux fois moins que ce que laissaient encore prévoir les sondages un an plus tôt.

    Pendant la campagne, les choses paraissaient simples : les Verts, dans leur volonté de subvertir l'ordre établi, avaient, lors de leur fondation dans les années 1980, plaidé pour une autre sexualité, plus permissive, allant jusqu'à porter des revendications qui, aujourd'hui, paraissent déplacées. La Frankfurter Allgemeine Zeitung a d'ailleurs publié, le 15 septembre, un article en ce sens (refusé par la Tageszeitung) dans lequel l'auteur, Christian Füller, expliquait sur deux pages que les Verts ont "créé une idéologie qui favorise l'abus des enfants".

    Le professeur Walter ne partage pas cet avis. "La protection de la nature et le développement durable ne constituent pas un terreau propice à la pédophilie et à l'abus d'enfants. Mais les Verts ont un deuxième créneau qui est curieusement peu compatible avec le premier : une sorte de libéralisme fondamental associé à un fort hédonisme individualiste. Dans cet environnement, ont émergé dans les années 1970, avant la fondation des Verts, des revendications pour la dépénalisation des délits sexuels et pour une tolérance à l'égard de la sexualité entre adultes et enfants. Au début des années 1980, une partie de ce libéralisme radical s'est retrouvée chez les Verts", explique-t-il au Monde.

    DANS LES ANNÉES 70, UNE PRESSE PLUTÔT COMPLAISANTE

    Certains articles de la presse allemande des années 1970 illustrent cette tendance. D'ailleurs, le Spiegel et Die Zeit ont battu leur coulpe, à la suite des recherches du professeur Walter. "Les principaux médias de la République ont contribué à banaliser la pédophilie dans les années de la révolution sexuelle", reconnaît le Spiegel, qui consacre, le 1er octobre, plus de deux pages à cette "errance morale".

    A plusieurs reprises, l'hebdomadaire a publié des articles complaisants à l'égard de la pédophilie, cette "variante plus tendre du travail social". Et que dire de cette "une" de 1977 sur "les enfants et le marché du sexe" illustrée par la photo d'une fillette de 12 ans simplement vêtue d'une paire de bas et d'un collier lui descendant jusqu'au nombril ? "Cette publication était problématique et elle le reste aujourd'hui", écrit le journal, qui a d'ailleurs retiré cette couverture et ce dossier de ses archives en ligne.

    Les charges contre Die Zeit, l'hebdomadaire de l'intelligentsia allemande, sont aussi accablantes. Dans une série d'articles parue en 1969, Rudolf Walter Leonhardt, responsable du Feuilleton (l'équivalent d'une rubrique Culture et Débats), défend longuement la pédophilie, "un tabou qu'il faut revoir", estime-t-il, s'appuyant notamment sur certaines théories d'Adorno, du sexologue Alfred Kinsey, ou sur les pratiques d'intellectuels comme Edgar Allan Poe ou Novalis. Pour lui, les réactions émotionnelles des parents ou des autorités peuvent davantage perturber les enfants que les contacts sexuels eux-mêmes. "A côté de ce qu'a écrit Leonhardt, la plupart de nos découvertes sur les Verts qui ont provoqué tant de débats paraissent dérisoires", reconnaît Franz Walter. Mais, selon Die Zeit, qui consacre une page à cette "grosse bêtise", le 3 octobre, ce qu'écrivait Leonhardt correspondait à une opinion largement partagée dans les milieux libéraux de l'époque. Ses écrits ne semblent d'ailleurs avoir provoqué aucune colère particulière de la part des lecteurs.

    DE NOUVELLES DÉCOUVERTES

    Après Die Zeit et le Spiegel, il est probable que d'autres journaux et d'autres institutions effectuent un travail comparable sur leur passé. S'ils ne le font pas spontanément, les recherches du professeur Walter pourraient les y contraindre. "Jour après jour, nous faisons de nouvelles découvertes, surprenantes et souvent déprimantes. Ce sera une partie de l'histoire de la bourgeoisie libérale de gauche allemande. Celle-ci semble être jusqu'ici marquée par le succès de la démocratisation et de l'émancipation de la société allemande dans la République fédérale. Maintenant, apparaissent également au grand jour les ambivalences, les zones d'ombre des poussées de la libéralisation", commente Franz Walter.

    Est-ce un hasard ? Les deux partis qui incarnent ce mouvement, les Verts et le Parti libéral, ont nettement reculé aux élections.

    DES RÉPERCUSSIONS EN FRANCE ?

    Les résultats des travaux de Franz Walter pourraient avoir des répercussions dans d'autres pays européens. Dès son premier article, le professeur a insisté sur l'influence des défenseurs de la pédophilie aux Pays-Bas, encore plus grande qu'en Allemagne, selon lui, ainsi que sur la France, où "il y avait une plus longue tradition et aussi une plus grande sympathie pour ce courant de pensée chez des intellectuels de premier plan qu'en Allemagne".

    Et le professeur de rappeler que, en janvier 1977, la fine fleur de l'intelligentsia française, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Catherine Millet, André Glucksmann, Jack Lang et Bernard Kouchner, avait publié dans Le Monde et Libération une lettre ouverte dans laquelle elle affichait sa solidarité avec trois hommes détenus et en attente de procès pour délit sexuel à l'encontre d'enfants de 13 et 14 ans. La boîte de Pandore ouverte par les Verts allemands n'est pas près de se refermer...

    http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2013/10/16/pedophilie-verts-de-honte-en-allemagne_3496473_3214.html

  • Réaction d'un aficionado dans les rues de Nîmes à la vue d'un stand de tractage anti-corrida tenu par des femmes non-violentes et pacifiques

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    Réaction d'un aficionado dans les rues de Nîmes à la vue d'un stand de tractage anti-corrida tenu pas des  femmes non violentes et pacifiques.

    On remarquera son incontournable et belliqueux : "Vous n'avez pas de couilles !".

    Ah, nous y voilà donc, au coeur du sujet !

    Toujours le même avec les hommes de ce très bas modèle de série.

    Au fait, comment tout cela a-t-il commencé ?

    "Le gars en question a foncé sur une militante avec son vélo, son sac a main s'est cassé, elle a lâché sa pancarte.

    La femme de ce monsieur a pris la pancarte et a tapé sur la tête de la militante.

    J’étais tellement étonnée par cette violence que je n'ai pas pensé à filmer tout de suite !"

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=N0-sxJLdKdE

  • Ni jeune ni jolie

     

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    http://plaintecontre.wordpress.com/2013/09/19/ni-jeune-ni-jolie/

    En mai, au festival de Cannes, François Ozon a présenté un film où une jeune fille de dix-sept ans, d’un milieu favorisé, sans aucun besoin d’argent, décide de se prostituer.

    Le rôle est interprété par une mannequin correspondant parfaitement aux critères de beauté de son époque et on ne peut plus lisse.

    Avec ce film, la mannequin devenue actrice a obtenu de nombreux articles, des couvertures de magazines, et les éloges d’un certain nombre de critiques (Télérama, Le NouvelObs, L’Express, Les Inrocks…).

    Plusieurs de mes ami(e)s cinéphiles qui ont regretté de s’être déplacés pour ce qu’ils ont qualifié de « film médiocre » ou « vraiment mauvais », ont surtout souligné l’aspect totalement invraisemblable, voire ridicule, du scenario.

    L’héroïne ne rencontre pas de vraie difficulté dans l’exercice de sa « distraction » et on est bien loin de ce que vivent les personnes qui traversent cette expérience dans le réel. Loin de dissuader les jeunes de ce que Ozon en interview qualifie parfois de « fantasme » ou, parfois, quand même, de « comportement à risque », cette histoire n’aurait donc évidemment aucune prétention à éduquer quiconque ou délivrer un message.

    Sans doute est-ce un motif trop vulgaire pour le cinéaste…

    Le film a déjà fait plus de 400 000 entrées en France avec dans les salles des spectateurs de tous les âges.

    Trois mois avant, la marque Louis Vuitton avait eu la merveilleuse idée de transformer ses mannequins en prostituées de rue, déclinant cette mise en scène à la fois pour son défilé de mode et pour une vidéo promotionnelle.

    Là encore les filles étaient magnifiques et magnifiées dans une perspective totalement irréaliste. Ni viol, ni coups, ni saleté, bien évidemment.

    Faut-il donc rappeler que les prostituées ont entre 60 et 120 fois plus de risques d’être battues ou assassinées que les autres  personnes et qu’elles connaissaient un taux de mortalité 40 fois supérieur à la moyenne nationale ?

    « Dans une étude australienne (où l’exercice de la prostitution est légalisé), 81% des personnes interrogées ont déclaré avoir subi des sévices sexuels pendant l’exercice de leur activité.

    A Glasgow, 94% des personnes prostituées de rue interrogées ont subi une agression sexuelle, 75% ont été violées par un client. »

    80% des personnes en situation prostitutionnelle connaissent d’importants troubles psychotraumatiques : maltraitance, agression sexuelle pendant l’enfance, la corrélation entre la prostitution et les violences sexuelles subies pendant l’enfance est flagrante dans toutes les études :

    « En 2008 une étude australienne montre que 75% des personnes prostituées ont subi des violences sexuelles avant 16 ans, en mars 2010 le CFCV montre dans une étude faite sur les 187 appels de personnes prostituées reçus à la permanence viols femmes-informations de 1998 à fin 2007 que 100% ont été agressées sexuellement avant d’avoir été exposées à la prostitution.

    402 agresseurs ont été dénombrés soi une moyenne de 2,15 agresseurs par victime. »

    Certes, le cinéma et le markéting du luxe sont à des milliers de kilomètres de ces abominations obscènes qui ne les concernent pas…

    Mais là où Monsieur Ozon fait de la « fiction » et où l’industrie de la mode peut délirer avec des symboles qui ne font peut-être plus fantasmer que leurs acheteurs cyniques, aujourd’hui, en plein débat sur son abolition, les « journalistes » surenchérissent dans la mystification de la prostitution.

    Mais celles et ceux qui connaissent la prostitution de l’intérieur ne supportent plus ces inepties, car à l’inverse de ces cas où la « création », « l’art » – disons plutôt le divertissement – pouvaient encore servir d’alibi, le journalisme a pour mission de donner de l’information.

    Or, que ce soit par exemple dans les récents articles de Libé (très justement dénoncés par plusieurs blogues) ou sur Arte (qui n’est pourtant pas la chaîne télévisée la moins respectable) ces media imposent une vision tronquée, celle d’une prostitution « libre », d’un métier formidable que l’on choisit même quand on est issue d’une excellente famille et que l’on est entrée à Sciences Po : devenir "travailleuse du sexe".

    Ils mettent en lumière le « S.T.R.AS.S », qui porte si bien son nom, une minorité bruyante et agressive qui recouvre la réalité de vernis et de paillettes et dont les moyens d’action sont des plus malhonnêtes, parfois même terrifiants.

    Alors non, ces « journalistes » n’ont apparemment pas voulu rencontrer des survivantes de la prostitution, celles qui témoignent par ailleurs, celles qui ont été abîmées par la violence de ce quotidien qu’elles ont vécu, non ils ont choisi de rester dans un imaginaire qui les arrange, afin de pérenniser cette tradition de l’exploitation sexuelle des femmes et des enfants.

    Ces « journalistes » emploieront encore cette euphémisme mensonger de « travailleuses du sexe » pour désigner les personnes prostituées.

    Mais écoutons tour à tour Trisha Baptie, Rebecca Mott et Rosen Hicher  :

    "J’ai été prostituée plus de 15 ans et je n’ai jamais rencontré une seule « travailleuse du sexe ».

    Pour moi, cette expression sort de la bouche des gens qui endossent et exploitent la chosification des femmes (…)

    Pas une prostituée ne veut voir sa fille entrer dans cette industrie mangeuse d’âme.

    Je suis contre ce prétendu « travail du sexe », parce qu’il affecte non seulement les femmes qui y sont mais toutes les femmes et notre rapport au monde.

    Au Canada comme partout sur la Terre, des femmes – presque toutes appauvries et objets de racisme – sont amenées à cette industrie par la coercition, la violence et la tromperie.

    C’est parce que je veux la liberté pour TOUTES les femmes que je suis contre l’industrie qui nous vend comme jouets de masturbation.

    C’est une violence en soi, un viol, où l’argent ne fait qu’apaiser la conscience des hommes. (…)

    Quant au soi-disant « libre choix » de se faire baiser plusieurs fois par jour par des hommes anonymes, mon expérience est toute autre.

    Partout où il y a prostitution, il y a trafic sexuel, crime organisé, drogues et autres activités criminelles, et aucun pays n’arrive à les désenchevêtrer.

    Alors, pourquoi laisser une minuscule minorité de gens nous imposer leur individualisme, quand nous savons que toute la société en souffrira, et que ce seront surtout les femmes pauvres et les femmes de couleur dont les droits humains seront bafoués pour maintenir l’offre de sexe aux hommes sur demande ?"

    "Nous devons employer un langage qui désigne fortement et clairement cette destruction de notre être.

    Pour moi, les mots « femme prostituée » expriment ce que j’étais et comment cela n’a jamais été de ma faute, mais toujours un projet délibéré de couler ma vie dans un moule infernal en me faisant croire que c’était mon choix.

    Dire que l’on m’a prostituée, c’est attribuer carrément le blâme aux profiteurs du commerce du sexe, à chacun des prostitueurs qui ont fait le choix de me consommer, et surtout, c’est blâmer TOUS CEUX QUI SONT AU POUVOIR ET QUI NE FONT RIEN POUR METTRE FIN A LA PROSTITUTION ; en ne faisant rien, ils endossent la destruction de la classe prostituée.

    Être désignée femme ou fille prostituée, objet d’une prostitution, c’est voir et savoir à quel point l’on est dénuée de contrôle, sans voix et sans droits humains fondamentaux.

    Un des prétextes classiques pour ne pas employer ces mots, c’est de leur préférer plutôt l’expression « travailleuse du sexe », qui est apparemment politiquement correcte.

    Mais comme le savent la plupart des femmes ayant quitté la prostitution, « travailleuse du sexe» est l’expression que cherchent à imposer les lobbyistes du commerce du sexe ; elle est utilisée pour prétendre que la prostitution est une partie normale de la vie et pour cacher toute la violence et l’avilissement infligés aux personnes qui sont prostituées. 

    « Travailleur du sexe » est une expression totalement choquante, et je ne l’emploierai jamais, sauf pour expliquer pourquoi ELLE NE DEVRAIT JAMAIS ETRE EMPLOYEE."

     —

    "Comment peut-on parler de choix … le choix d’une victime, le choix d’être chaque jour violée, je l’ai fait et pourtant, je le dis et redis, ce n’était pas un choix de carrière mais un choix de survie.

    Toutes les femmes que j’ai rencontrées dans se système n’étaient pas volontaire mais s’étaient tout simplement égarées de la réalité.

    La peur au ventre, elles allaient vendre leur corps, pour quelques deniers. (…)

    Elles ont toutes souhaitées un jour une vie meilleure.

    Elles ont toutes rêvées vivre autre chose.

    Je suis et je resterai pour la pénalisation du client.

    Etre client, c’est se donner tous les droits et même d’acheter un corps donc celui de violer."

    —-

    Puisque l’âge moyen d’entrée dans la prostitution selon est de 14 ans, revenons à nos journalistes et à ce film, « Jeune et jolie », qu’ils aiment tant…

    Pourquoi n’ont-ils pas parlé des mineures dans cette émission hier ?

    90% des prostituées sont victimes de proxénétisme, 90 % d’entre elles viennent de pays étrangers, à peine pourra-t-on entendre les faits, dans ce débat à cinq contre une, bien courageuse alors qu’ils ne lui laissaient pas finir ses phrases…

    On comprend mieux pourquoi ce film d’Ozon a tant de succès auprès des « journalistes ».

    Pour les esclavagistes de la deuxième moitié du XXe siècle et du début du XXIe, la propagande est facile avec ces images de cinéma, quand la prostituée est souriante, pimpante et joyeuse comme l’était Julia Roberts dans « Pretty Woman », quand elle est bien blanche, « Jeune et Jolie »…

    Oui, il existe des prostituées jeunes et jolies.

    Mais si ces journalistes voulaient parler des jeunes qui se prostituent, peut-être auraient-ils dû vraiment se pencher sur les 10 000 mineur(e)s prostitué(e)s en France et les 40 000 étudiantes pour lesquelles la précarité est le premier facteur d’entrée dans la prostitution.

     Contrairement à François Ozon, la réalisatrice Emmanuelle Bercot, avant de filmer « Mes chères études », a non seulement eu l’intelligence mais surtout le mérite de se documenter sur son sujet.

    Il y a une semaine, exaspérée par tout ce tapage autour de la prétendue puissance des femmes qui se vendent, j’ai juste écrit « prostitution étudiante » dans la barre de recherche de mon ordinateur.

    Voici ce que j’ai trouvé en première réponse : un témoignage sous forme d’appel au secours sur le forum de « aufeminin.com » dans la rubrique « première fois » (!)

    (Les messages postés sont copiés tels quels, mais l’orthographe a parfois été rectifiée en raison des difficultés de lecture. Les adresses email ont été supprimées.)

    "Bonjour à toutes et à tous, voilà mon problème est simple et tristement réputé.

    Je vis à Paris, je suis en 1ère année de fac sauf que financièrement je ne m’en sors absolument pas.

    J’ai une vie familiale compliquée, mon père a sombré petit à petit étant alcoolique il a perdu son emploi, il a fait 4 cures de désintoxication mais rien n’y a fait il n’a jamais réussi à guérir, ses années de droits au chômage arrivent à terme dans peu de temps il n’aura donc plus aucun revenu, il vit chez ma grand mère et il ne peut pas même pas me donner ne serait ce que 20E par mois, ma mère gagne 1500E par mois ce qui tout juste suffisant pour payer le loyer et la nourriture…

    Actuellement je fais des études de consommations pour essayer de me faire de l’argent et je garde un petit garçon le week-end et le soir après les cours, mais je suis en restriction permanente malgré tout pour tout, je peux à peine m’acheter quelques vêtements et pour les sorties je n’y pense même pas…

    Je n’ai même pas le droit à une bourse !!!

    Les revenus de ma mère sont jugés trop " élevés" pour…

    En bref j’ai vraiment besoin d’aide, j’ai honte rien que de penser a me prostituer mais je ne vois pas d’autres choix pour avoir une vie plus convenable.

    Le poids est lourd à porter, je ne peux pas en parler à mes amis, et je ne sais pas à qui ( où ) m’adresser pour ça.

    SVP AIDEZ MOI, je suis prête à franchir le pas, si vous savez qui est intéressé ou autres envoyez moi un message.

    Merci d’avance pour vos réponses."

    Quelques personnes recommandent à cette jeune femme d’autres possibilités que la prostitution, lui disent d’aller voir une assistante sociale, des associations.

    Mais j’ai été sidérée de lire l’abondance de propositions, des hommes qui se précipitent sur la chair fraîche qui leur est livrée en pâture.

    Vito 75

    Héy’ baby girl ;- ) Je ss intéressé !! contacte moi !!

    rimk7593

    Je suis interesser contacte moi par email 

    Phil7515

    Bonjour.
    Je viens de lire votre annonce. Je suis un gentleman fin quarantaine. Si je peux vous aider, pourquoi ne pas faire connaissance?
    Au plaisir de vous rencontrer.

    bonjourdeparis

    moi je peux t’aider et meme te donner du plaisir !! contacte moi

    gilldav2011

    J’aimerais te rencontrer. Mon annonce est sérieuse. Je suis quelqu’un de propre et recherche une relation ephémère; N’hésite pas à me répondre.

    Samirh6

    je suis interesser par ton annonce, envoie moi une photo de toi par mail on se contacte 

    granadaheat

    Si le besoin s’en fait sentir
    Sérieux et avec délicatesse 
    Dispo demain

    manub

    Bonjour, je tombe par hasard sur votre message. Je suis un jh tres regulierement en deplacement à Paris, dans de beaux hotels et beaux lieu, peut etre voudriez vous m’accompagner de temps en temps, et nous pourrions discuter de ce que vous souhaitez comme relation et aide, merci de me laisser plus d’infos sur ce que vous desirerez, eventuellement un mail ou plutot un tel pour vous joindre, je serai sur Paris cette semaine et dispo.

    Benoith5

    Vas y fonce maintenant t’as pas d’autre solution si t’attends ce sera trop tard plus personne voudra de toi c sans doute le mieux à faire

    Alexandrel15

    bha moi je suis ok si tu veut

    zinefifay

    je suis très intéressé par ta proposition. Contactes-moi par mail.

    mimichael

    Bonjour,
    Je suis intéressé pour te donner un petit coup de pouce en échange d’un moment intime.
    Cordialement.

    jamesboda

    Bonsoir Mle, Toujours disponible ?

    farwest31

    Quand tu ve ma poule

    slt jvien dlire ton message si tes envie sont tjr dactualite et bhe sache que je suis tres interesser contacte moi quand tu ve chui ouvert a tout

    Vene361

    Je t’attends si tu veux contactes moi

    __

    Voudra-t-on encore nous faire croire longtemps que la prostitution n’est pas liée au désespoir et à l’exploitation de la détresse des femmes ?

    Nous sommes loin, très loin de la top-model du cinéma et des fantasmes de tous ceux qui ne supporteraient pas une demi-journée de la vie d’une femme prostituée.

    Mais il semblerait que certains aient des intérêts à faire croire que c’est une carrière comme une autre, et ils glorifient leurs nouvelles icônes qui ont réussi, des « escorts » comme Zahia aux actrices du X.

    Pourtant, la pornographie, comme la prostitution, n’est ni « glamour » ni « fun ».

    Hier j’ai reçu hier un courriel d’une femme qui, ayant vu mon livre Plainte contre X, me sollicitait à propos de la fille d’une de ses amies.

    Voici ce qu’elle m’écrit :

    "C’est une gamine qui aime faire des photos, très belle, elle est très naïve et s’est faite piéger par le X.

    Très timide, rejetée elle voulait juste avoir des amis, être aimée et elle n’a rien trouvé d’autre pour dire "je suis là, j’existe regardez moi, et des manipulateurs libertins rigolos qui lui ont dit "profites"…

    « Profite… », ça me rappelle le « vas-y fonce » du prostitueur sur le site aufeminin.com…

    Qui profite de qui, ici ?

    Entre 15 et 25 ans, j’ai moi aussi posé pour des photographes.

    Certains me disaient aussi que j’étais « jeune et jolie ».

    Pourtant, pendant toute cette période, je ne me sentais rien de cela.

    Ni jeune ni jolie.  

    Quand Estelle dans mon livre Plainte contre X dit qu’elle a « grandi dans la pornographie », elle n’est malheureusement pas dans de la fiction.

    Et tous ceux qui, en regardant son visage, son corps exposé sous tous les angles, filmé sur les écrans, n’ont pas vu sa détresse, n’ont décidément rien compris non plus.

    Leur aveuglement peut devenir meurtrier. 

    Quelques liens :

    http://www.franceinter.fr/depeche-il-ma-dit-tu-dois-me-payer-35-000-euros-jai-commence-a-pleurer-il-ma-frappee

    http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_–Je-vivais-l-enfer-.-Debby-a-echappe-a-la-prostitution_39382-2229863_actu.Htm

    https://www.youtube.com/watch?v=VM6U951GvS0

    http://8mars.info/ulla?lang=fr

    http://www.jolpress.com/article/le-rapport-choc-sur-la-prostitution-dans-le-monde-374420.html

    http://stopauxviolences.blogspot.fr/2012/09/article-de-muriel-salmona-en-reponse.html

  • Libé-la-Saumure (Isabelle Alonso)

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    Libé, synonyme de journalisme rigoureux, limite intègre, si, si.

    La preuve ?

    Leur quatrième de couve du lundi 16 septembre.

    Encore une interview d’une jeune femme plus maligne que les autres puisqu’elle a découvert le job de rêve qui permet de s’enrichir en s’amusant et c’est pas du pipeau, enfin si, justement.

    Les filles vous êtes trop nulles trop connes.

    Au lieu de bosser pour une poignée d’euros, d’endurer le RER, l’humour foireux des vos collègues, les pressions de vos supérieurs, au lieu d’économiser pour vous payer le ClubMed, feriez mieux de lire Libé afin d’en savoir plus (et que du vrai) sur la riante activité que toute fille un peu lucide et dégourdie se devrait de repérer : la prostitution !

    Trop cool, vraiment !

    Des vacances toute l’année, la rigolade tous les jours et le méga fun toutes les nuits ! Youpi !

    Pleine page, donc, dédiée à « Marla », qui n’est pas prostituée, malheureux, quel vilain mot, elle est « escort ».  

    La présentation de l’article use et abuse de phrases en italiques et entre guillemets, pour qu’on comprenne bien que tout ça, c’est elle qui le dit, c’est Marla en personne.

    En effet, qui est mieux placée pour en parler que celle qui le fait, hein, puisqu’elle vous le dit, c’est que c’est vrai.

    La rédactrice, dont on ne sait si elle est journaliste ou attachée de presse du très puissant et richissime lobby des maquereaux-pornographes ou si l’un n’empêche pas l’autre, emploie des termes extrêmement positifs pour décrire le milieu.

    C’est du marketing pro pain-de-fesse.

    Dans les lignes qui suivent, pour qu’on s’y retrouve dans cette vibrante et réaliste description de la prostitution vous trouverez en italiques les citations attribuées à Marla et entre guillemets la prose de la journaliste.

    Comparés à la description du joyeux monde de la prostitution livrée par le journal, Bambi est une enquête objective sur la vie des cervidés et Blanche-Neige un reportage sans concessions sur les dangers de la consommation des pommes.

    Jugez plutôt : une enfance impeccable, chérie et choyée entre des parents aimants et jamais divorcés (sic), des études brillantes, puis, à la faveur d’un devoir à faire sur la prostitution étudiante, la révélation !

    Elle aura une super note et même une mention bien (rien ne vaut l’expérience de terrain) en racontant son expérience d’hôtesse dans un « bar chaud » qu’elle vit comme une « chouette colo d’été » avec un « mono génial qui ne vous force jamais ».

    Aujourd’hui elle est escort « de luxe » et n’a qu’un regret : ne pas avoir de mac, oups, pardon, de « manager » qui gèrerait son planning façon assistant, qui pourrait « filtrer les appels des clients hasardeux ».

    Question naïve : c’est quoi un client « hasardeux » ?

    Un violent ? Un qui paie pas ? Un maniaque ?

    Et la parade consisterait à « filtrer les appels » ?

    Comme c’est intéressant, fouillé, approfondi !

    Et n’allez pas penser qu’elle vend son corps !

    Pâââs du tout.

    Elle le loue « au même titre qu’un ingénieur utilise sa tête bien faite ».

    Elle vient par ailleurs de découvrir un « nouveau monde gourmand », celui du X, bien sûr !

    Un pur délice !

    Tourner un porno, c’est vraiment un terrain de jeu, la différence c’est qu’on est tout nus.

    Ok ! Bien sûr !

    La pipe jusqu’aux amygdales ? Une  marelle naturiste !

    Le gang bang ? Une pétanque désapée !

    La double péné avec coup de pied à la lune ? Une belote à oilpé !

    D’ailleurs, les gourdiflotes qui ne sont pas prostituées et qui trouvent les mecs décevants dans la vraie vie devraient découvrir cette mine à braves mecs que décrit la propagande maquerelle.

    Ce ne sont que des gentils garçons en mal de cette affection que les méchantes femmes de leur vie refusent de leur donner.

    Le coup de bite en sus, c’est juste par politesse, pour faire plaisir, n’allez pas croire!

     L’article est intitulé « Un putain de bonheur ».

    Et une putain de mauvaise foi, aussi.

    Le quotidien qui fut gauchiste reste fidèle à une des traditions de la gauche française, d’un machisme sauvage depuis Proudhon.

    Pour eux, la « collectivisation des moyens de production » a toujours inclus les femmes.

    Le quotidien ex-mao publie régulièrement des articles de pure publicité : soit des (supposées) prostituées en exercice témoignent des charmes de cette profession facile, rentable et amusante, soit des clients sociologues, chanteurs, comédiens se la jouent subversifs en volant au secours d’une très vieille et très solide institution patriarcale.

    Sans oublier l’intervention de mercenaires de la cause, Badinter, Iacub ou Millet qui apportent aux proxénètes une caution morale qui doit bien faire rigoler les Julots mondialisés comptant leurs bénéfices.

    On m’a dit une fois, dans un studio de RMC, (chez Brigitte Lahaie) où j’exprimais mon soutien à l’abolitionnisme, qu’un monde sans prostitution repose sur une vision du monde digne des « Bisounours ».  

    Mais qui vit chez les Bisounours ?

    Ceux qui prétendent que la  prostitution est un jardin de roses ? 

    Ceux qui assurent que face à des clients comme le chanteur Antoine, Philippe Caubère ou DSK on peut baiser sans avoir envie de vomir juste parce qu’ils ont payé pour ?

    Ceux qui assurent que soutenir la prostitution est une marque de respect envers les personnes prostituées ?

    C’est même plus Bisounours, c’est Oui-Oui à Disneyland.

    Le trafic d’armes, le trafic de drogue et le proxénétisme sont les trois business les plus lucratifs de la planète.

    Les proxénètes ont largement les moyens de financer des campagnes de presse et d’acheter des gogos pour plaider leur sombre cause.

    Ça mériterait une enquête sérieuse de la part de Libé ?

    Un minimum d’analyse ? De rigueur ?

    Non.

    Libé a choisi son camp.

    Celui de la tradition, de l’esprit français, de la gaudriole gauloise, du trottoir guilleret et de Dodo-la-Saumure.

    Avec pour illustrer le propos, façon paysanne soviétique souriant à l’objectif derrière une gerbe du blé de la récolte record de 1933, le regard clair d’une gamine de vingt trois ans qui, un jour, immanquablement, finira par dire la vérité.

    http://www.isabelle-alonso.com/libe-la-saumure/

  • Interview de Patric Jean, porte-parole du réseau ZéroMacho, à propos des "sexboxes" de Zürich

    photo-afp-fabrice-coffrini.jpg

    Eric Delvaux : (…) alors que s’ouvrent aujourd’hui à Zürich en Suisse les premières sex-boxes, on dit aussi sex-drive, où le client vient chercher une prostituée sans sortir de sa voiture. (…)

    Comment définir ce concept de sex-drive ?

    Patric Jean : Oh, c’est très simple, c’est comme quand vous allez avec votre voiture acheter un hamburger.

    C’est un drive-in.

    A part que là, dans un petit box dans lequel vous garez votre véhicule, au lieu de recevoir un hamburger, vous recevez une femme (…).

    C'est l'Etat qui reconnaît la possibilité qu'on puisse louer des femmes pour son plaisir, c'est d'une violence inouïe évidemment. (...)

    Ce n'est pas une mafia qui l'organise dans un coin (...)"

    Eric Delvaux : (...) les autorités suisses le disent (...)avec ces sex-drives elles veulent mieux encadrer le secteur, comme mieux sécuriser le secteur. L'argument est connu, que vaut-il dans le fond ?

    Patric Jean : Rien du tout, on sait très bien que dans les bordels des Pays-Bas, d'Allemagne ou d'Espagne, c'est l'enfer, les femmes qui en sortent et qui témoignent racontent simplement l'enfer, la torture, la violence, la brutalité extrême et évidemment un certain nombre de femmes qui sont là absolument contre leur volonté physique, je ne parle pas de leur volonté psychologique, (...) elles sont là forcées avec un chantage qui est exercé sur leur famille et leurs enfants au pays (...).

    Eric Delvaux : La prostitution sans danger, ça n'existe pas ?

    Patric Jean : Mais la prostitution en soi est un danger (...).

    Imaginez (...) c'est d'une violence extrême.

    Si ça, c'est pas de la torture, qu'est-ce que c'est ? (...)

    Aujourd'hui, c'est l'explosion de la prostitution partout avec des sociétés cotées en bourse. (...)

    Le sentiment que la prostitution, ça ramène du pouvoir aux hommes, c'est l'idée qu'on vit dans une société où au coin de la rue on puisse louer une femme, louer le sexe d'une femme. (...)

    On vit toujours dans une société où les femmes prostituées sont des femmes qui sont sacrifiées, qui sont le bas du bas du bas de l'échelle et évidemment ça retombe sur l'ensemble des rapports entre les femmes et les hommes, et encore une fois pas dans un sens égalitaire."

    http://www.franceinter.fr/emission-grand-angle-le-succes-des-stages-de-pre-rentree