Pourquoi les animaux
Si on me demandait pourquoi j'aime les animaux, sans l'ombre d'un doute, je répondrais : "Parce qu'ils n'ont pas trahi l'enfance."
Nous l'avons trahie.
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Si on me demandait pourquoi j'aime les animaux, sans l'ombre d'un doute, je répondrais : "Parce qu'ils n'ont pas trahi l'enfance."
Nous l'avons trahie.
Première partie d’une entrevue avec Layla AbdelRahim sur les concepts civilisateurs de l’homo sapiens moderne qui se conçoit à la fois comme ressource et comme prédateur.
Quel rôle devrait-on occuper afin que la communauté de vie dont nous faisons partie soit viable ?
Sujets abordés lors de l’entrevue :
Première partie
Pour plus d’information, voici le site internet de Layla AbdelRahim : http://layla.miltsov.org/
http://montreal.mediacoop.ca/audio/domestication-ali%C3%A9nation-et-civilisation-partie-1/12423
Dominique et Nathalie, abolitionnistes, seuls avec leur cause, comme tous les abolitionnistes, puisque nous sommes si peu à être végans.
Militer pour l'abolition de l'exploitation animale dans son ensemble (et non pas contre une ou deux formes d'exploitation largement impopulaires comme la corrida ou le foie gras), suppose d'être végan, ou à tout le moins de s'engager à le devenir le plus tôt possible.
Or, la presque totalité des "animalistes" ne sont pas végans, ni même végétariens.
Il était par conséquent utopique d'imaginer rassembler du monde ne serait-ce que pour une seule manifestation abolitionniste.
Evidemment que le véganisme dérange.
Et pour cause : il ne fait pas de compromis avec l'exploitation.
On respecte les animaux ou on ne les respecte pas.
Les respecter, cela signifie nécessairement ne pas les utiliser, sous quelque forme que ce soit.
Les "bonnes consciences" pas nettes à ce niveau n'aiment pas qu'on leur tende un miroir.
Or c'est ce que, précisément, le véganisme éthique leur tend : un miroir.
Le véganisme éthique ne s'accorde pas avec l'hypocrisie.
Il ne transige pas avec la torture, la mort et l'exploitation des animaux, que les "militants" non-végans prétendent, honteusement, défendre.
C'est là qu'intervient l'opposition entre les welfaristes/réformistes et les abolitionnistes.
Il faut que les "amis des animaux" deviennent végans avant de pouvoir et vouloir participer à des manifestations pour la libération animale.
Or, Dominique et Nathalie ont fait l'inverse : ils ont appelé à les rejoindre des gens qui majoritairement ne partageaient pas la cause abolitionniste, puisque les animalistes ne sont majoritairement pas végans, ni même végétariens.
La plupart des "amis des animaux" consomment les animaux.
Comment par conséquent pourraient-ils militer pour l'abolition de leur exploitation, puisqu'ils y participent directement ?
Comment espérer mobiliser du monde, puisque personne ou presque n'est végan dans le "mouvement" (qui n'en est donc pas un) ?
Il faut d'abord sensibiliser les gens au véganisme, ne pas leur faire croire, comme le font les welfaristes, qu'être végétarien est "déjà bien" ou même "suffisant", et que certaines formes d'exploitation sont moins graves que d'autres.
Il ne faut pas leur faire croire que la viande est pire qu'un bout de fromage, un oeuf ou un verre de lait.
Il ne faut pas leur faire croire que la fourrure est horrible, mais que le cuir l'est moins.
Il faut leur dire que tout produit de l'exploitation produisant l'exploitation, il faut cesser de consommer les produits d'origine animale dans leur intégralité.
Il faut leur dire que le problème n'est pas seulement le traitement des animaux, mais leur utilisation.
Bref, il faut leur envoyer le bon message d'emblée : c'est à cette condition que le mouvement des droits des animaux pourra un jour exister.
Les welfaristes/réformistes, partout à l'oeuvre, n'envoient pas le bon message.
Les welfaristes/réformistes flattent l'animaliste lambda (forcément exploiteur puisque non-végan) dans le sens du poil, en n'exigeant rien de lui sinon un investissement éthique dérisoire se bornant aux limites qu'il donne à son respect des animaux, et sa cotisation bien sûr.
Telle est ma réponse à l'article empreint de tristesse de Dominique J. et Nathalie B., organisateurs des "Manifestations pour la Libération Animale" qui s'arrêtent faute de participants, retranscrit ci-dessous in extenso.
M. P.
P. S. : les grandes causes meurent du "festif", maladie de notre époque.
Ce n'est effectivement pas en exhibant son postérieur comme PETA aime à le faire qu'on respecte ceux pour qui l'on manifeste ni qu'on leur vient en aide, mais en étant végan.
L'affligeante festivité des "manifs" animalistes welfaristes ne montre qu'une seule chose : on ne prend pas les victimes au sérieux.
***
Après Lodève, le 3 novembre, nous avons déployé notre banderole sur la place des Carmes de Limoges en ce samedi 17 novembre.
A deux, comme nous en avons l’habitude depuis bientôt un an que nous avons commencé cette action.
Malheureusement ce n’est pas une habitude que de notre région, Cristi à Orléans, Sarah à St-Etienne, et d’autres personnes sont confrontées à cette pénurie de militants.
Pourtant, me diriez-vous, des actions pour telle ou telle cause animaliste arrivent à rassembler des dizaines voire parfois des centaines de personnes.
Certains militants sont même prêts à faire des centaines de kilomètres pour être présents, alors que là, nous proposions des manifs locales.
Pourquoi donc une telle différence, pourquoi donc un réel boycott de la part du mouvement animaliste face à ce projet de manifs mensuelles pour la libération animale ?
Une opposition entre welfarisme et abolitionnisme ?
Je ne le pense pas.
Les personnes manifestant un jour contre la corrida, un autre jour contre l’expérimentation animale et encore un autre contre la fourrure, ne demandent pas un aménagement moins cruel de ces pratiques mais bel et bien leur abolition.
Alors pourquoi boudent-elles le fait de manifester tous les mois près de chez elles contre toutes les formes d’exploitation animale ?
Sans doute que notre demande d’intégrité est la conséquence d’un résultat aussi catastrophique (voir notre charte).
Le paysage animaliste français est bien à l’image de la France.
Le Front National est le premier parti ouvrier de France et ils font mieux que les Verts et l’Extrême-Gauche réunis quant au nombre de votants (20 %), et nous retrouvons probablement ce pourcentage dans le mouvement animaliste.
S’ajoute à ce nombre, celles et ceux qui disent ne pas faire de politique – alors que précisément vouloir une amélioration de la condition animale est bien faire de la politique ! - et acceptent de militer avec des gens aux idées discriminatoires.
La tolérance est de rigueur même chez des collectifs comme le CLEDA (membre des Al-Halmarks, sic !), Animô Toulouse qui affichent pourtant être opposés à toutes les formes de discrimination mais qui acceptent les gens d’extrême-droite ou leurs sympathisants, pour faire du nombre !!
Nous avons aussi été très étonnés que non seulement la question d’être vegan ou du moins en passe de l’être fasse débat mais pire encore provoque des clashes ici ou là.
Nous n’exigions pas la « pureté vegane » mais que l’on y vienne à brève échéance.
Quoi de plus normal quand on revendique la libération animale, et il faudra bien que l’on m’explique comment trouver à manger un morceau de cadavre si d’aventure nous obtenions la libération animale ?
Oui, comment et pourquoi manifester pour une chose dont au fond de soi-même, on n’a pas envie qu’elle se réalise ?
Peut-être parce qu’aujourd’hui, nous sommes passés dans l’ère du militantisme-divertissement à fort renfort de musique, saynettes (plus ou moins pitoyables).
On m’a même rapporté que sans ces mises en scènes, les manifestants ne viendraient pas et j’en conclus donc qu’elles ne sont pas là pour sensibiliser les passants mais pour « occuper » les manifestants.
C’est d’une tristesse !...
Au final de cette hécatombe, nous sommes en droit de penser que le concept de libération animale, de vouloir affirmer, revendiquer son opposition à toutes les formes de maltraitance et de cruauté envers tous les animaux n’est pas, encore, à l’ordre du jour chez les militants.
Bien sûr, comme il nous fut dit, il existe bien d’autres façons de militer ; écrire un livre, produire un film, tenir des stands mais nous restons dans ces cas encore et toujours dans l’information mais jamais dans la revendication, dans l’affirmation que de la violence envers les animaux nous n’en voulons plus.
Imaginez un instant si des centaines de personnes ici ou là, à travers la France et dans le monde s’étaient élevées, chaque mois, pour affirmer sa volonté de ne plus voir les animaux souffrir et mourir de notre égoïsme, de notre lâcheté et de notre cupidité.
Imaginez un instant que le refus du spécisme devienne une force irrésistible pour le détruire et que nos frères animaux rejoignent la communauté des terriens et que nous prenions aussi en compte leurs intérêts.
Imaginez !
Ce projet n’aura donc vécu qu’un an !
Le blog sera laissé en veilleuse.
Celles et ceux en accord et avec cette démarche et avec notre charte peuvent nous contacter si elles comptent être réellement actives.
Nous les en remercions comme nous remercions celles et ceux qui nous ont suivi dans cette aventure Lausanimaliste, Genèvanimaliste, Front d’Action Animaux, Mouvement Vegan ou qui nous ont rejoint au cours des derniers mois comme le MAS ou Olga.
Ce n’est qu’un au revoir, dans l’espoir qu’il soit de courte durée !
Libération Animale Totale et Absolue.
Une vache dans le couloir de la mort.
"Personne ne peut plus nier sérieusement et longtemps que les hommes font tout ce qu’ils peuvent pour dissimuler ou pour se dissimuler cette cruauté, pour organiser à l’échelle mondiale l’oubli ou la méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires génocides […].
De la figure du génocide il ne faudrait ni abuser ni s’acquitter trop vite.
Car elle se complique ici : l’anéantissement des espèces, certes, serait à l’œuvre, mais il passerait par l’organisation et l’exploitation d’une survie artificielle, infernale, virtuellement interminable, dans des conditions […] monstrueuses, hors de toutes les normes supposées de la vie propre aux animaux ainsi exterminés dans leur survivance ou dans leur surpeuplement même.
Comme si, par exemple, au lieu de jeter un peuple dans des fours crématoires et dans des chambres à gaz, des médecins ou des généticiens (par exemple nazis) avaient décidé d’organiser par insémination artificielle la surproduction et la surgénération de Juifs, de Tziganes et d’homosexuels qui, toujours plus nombreux et plus nourris, auraient été destinés, en un nombre toujours croissant, au même enfer, celui de l’expérimentation génétique imposée, de l’extermination par le gaz ou par le feu."
Jacques Derrida, L’animal que donc je suis, Paris, Galilée, 2006, p. 46.
* Précision : ce titre, en forme d’interrogation, n’implique nullement que M. Danten est de près ou de loin un nazi.
Seulement là pour rappeler que personne n’aime voir son nom associé au nazisme.
Pas plus M. Danten j’en suis certaine que les défenseurs des animaux ou les végétariens attaqués dans ses écrits, qui font un amalgame douteux entre le nazisme, la compassion envers les animaux et le végétarisme.
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Charles Danten, l’ex-vétérinaire en colère, dans une démarche assez méprisante, fait un amalgame douteux entre le nazisme, la supposée « zoophilie des nazis », la compassion humaine envers les animaux et les végétarien(nes) vus comme des « nazis hypocrites ».
(L’homme meilleur : http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1042)
Il est remarquable de noter que M. Danten utilise fréquemment des citations sur le nazisme dans ses textes contre la zoothérapie, la protection animale ou le Berger Blanc, par exemple :
(http://www.lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=1063)
(http://www.lapresse.ca/opinions/201106/09/01-4407758-derriere-le-drame-du-berger-blanc.php)
REDUCTIO AD HITLERIUM
Pour dénigrer l’éthique du végétarisme et le mouvement pour la libération animale, il faut être de bien mauvaise foi ou complètement ignorant- comme Charles Danten – pour évoquer la monstruosité nazie ou Hitler, l’incarnation du mal absolu pour plusieurs.
Cette tactique polémique, la reductio ad hitlerum, vise à disqualifier quelqu’un ou un groupe de personnes en les comparant à Hitler : Hitler était végétarien (ce qui est totalement faux) et aimait les animaux… alors tous les végétarien(nes) qui aiment les animaux sont des nazis ?
Quand on est à court d’arguments, Hitler n’est jamais bien loin.
On peut se questionner sur les motivations derrière ce parallèle entre Hitler et la vie pacifique de millions de végétarien(nes) et de militant(es) pour les animaux.
Charles Danten pense-t-il vraiment qu’il fait avancer le mouvement pour la libération animale, que ses délires injurieux vont mettre fin à l’exploitation et aux massacres d’animaux ?
Se croit-il un « homme meilleur » que les autres ?
Les fondements de la pensée nazie prennent racine dans des thèmes racistes et haineux.
Aucune espèce de compassion chez les nazis, aucune empathie pour la souffrance de l’autre, qu’il soit humain ou animal.
La conviction nazie reposait essentiellement sur une chose: le plus fort à le droit de soumettre le plus faible, de toutes les manières possibles, dans la violence s’il le faut, dans la cruauté aussi.
« Qui ne possède pas la force perd le droit de vivre », disait Hitler.
HIMMLER LE FAUX BOUDHISTE
C’est en passant par l’élevage industriel des poulets que Himmler, le chef des SS et des camps d’extermination nazis, accru son obsession pour garder, sur le plan racial, la « pureté » des allemands.
Selon Fritz Redlich cité dans l’ouvrage Eternel Trablinka de Charles Patterson :
« Son intérêt pour la reproduction et l’abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains ».
Et le meurtre des êtres humains, comme celui des poulets, n’est absolument pas compatible avec le soi-disant bouddhisme de Himmler.
Tout dans la morale bouddhiste – et chrétienne – s’articule autour de la non-violence, du pacifisme et de la bienveillance à l’égard des êtres vivants.
Himmler n’était pas plus bouddhiste que George W. Bush est un disciple de Jésus.
Comme d’autres nazis, Himmler a perverti certains concepts bouddhistes mais aussi hindouistes.
Selon plusieurs témoignages Himmler avait toujours sur lui une copie de la Bhagavad-Gita.
Dans ce texte millénaire de l’Inde ancienne, Krishna dialogue avec son disciple Arjuna sur un champ de bataille, lui ordonnant de passer à l’action et d’accomplir son devoir avec détachement.Himmler interpréta à sa façon la Gita, s’en servant pour justifier la supériorité de la race allemande et aryenne sur les « sous-hommes dégénérés », qu’ils soient Juifs, Noirs, homosexuels, handicapés ou malades mentaux.
La Gita était aussi le livre préféré de Gandhi.
Au contraire d’Himmler, Gandhi puisa dans la Gita ses visions de non-violence et de paix autant envers les humains que les animaux.
Pour ce digne représentant du végétarisme éthique et de l’ahimsa, cette histoire sacrée de l’hindouisme doit être prise dans un sens mythologique où l’âme se débat dans l’illusion du monde matériel, à la recherche de sa délivrance.
Dans la Gita, « l’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un oeil égal, le brahmane noble et érudit, la vache, l’éléphant ou encore le chien et le mangeur de chien. »
Le yogi doit être « sans haine pour aucun être », il se libère et libère les autres grâce à l’amour.
On est loin de l’idéologie nazie, n’en déplaise à M. Danten qui manifestement ne connait pas grand chose au bouddhisme ou à l’hindouisme.
HITLER N’A JAMAIS ÉTÉ VÉGÉTARIEN
Hitler n’était pas, de près ou de loin, un adepte du végétarisme.
Tout comme Himmler, il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait et croyait à ses propres mensonges.
Pendant toute sa vie, Hitler a mangé de la saucisse et du jambon.
Même en étant publiquement contre la chasse, en privé il consommait du gibier.
Hitler se servait du végétarisme pour se gagner un capital de sympathie auprès du peuple allemand, les groupes écologistes étant très puissants et l’alimentation sans viande à la mode.
A Berlin, en 1900, on retrouvait plus de vingt restaurants végétariens.
Quelques colonies végétariennes aussi, comme celle nommée Eden qui vendait divers produits alimentaires végés, dont un succédané de beurre, une sorte de margarine.
Agriculture biologique, consommation de fèves de soya, de pains de blé entier, jeûnes, cures au soleil ,thérapies holistiques, homéopathie, massages et végétarisme s’intégraient dans le mouvement Lebensreform ou « réforme de vie », une expression apparue dès 1896 et dont une des figures dominantes était l’allemand Arnold Ehret (1866-1922).
Ses livres sont toujours en réédition et extrêmement populaires, encore de nos jours, dans les milieux naturistes ou hygiénistes.
Pour Ehret, les viandes demeurent toujours en état de décomposition et « elles se putréfient dans le colon et conduisent au cancer » ; la seule alimentation valable se compose de fruits et de légumes crus, elle est végétalienne, sans viande, lait ou oeuf.
Hitler considérait le mouvement crudivore comme « une révolution », affirmant même « que l’une des causes du cancer réside dans la nocivité des aliments cuits. »
Malgré ses beaux discours et sa peur de mourir du cancer comme sa mère, Hitler n’a jamais cesser de se gaver de gâteaux, de sucreries, de café, de viande diverses, de lait, d’oeufs et d’aliments cuits. (http://liberationanimale.wordpress.com/2011/02/16/hitler-un-vegetarien/)
Hitler, un végétarien aimant les animaux ?
Ce canular inventé de toutes pièces par son fidèle ministre de la propagande Joseph Goebbels se perpétue encore de nos jours.
Hitler ne supportait que les chiens-loups – les bergers allemands – et plusieurs témoins rapportent qu’il battait à coup de fouet les chiens récalcitrants.
A l’image de ses idées sur les humains, Hitler ne reconnaissait pas une égalité entre les animaux.
Il refusait de se laisser photographier en compagnie des bichons d’Eva Braun, tout juste bons pour une femme.
Les films de propagande nazie n’encensaient que les animaux pur-sang tout en se moquant de l’affection que les femmes seules ont pour leurs animaux.
Le film Was du ererbt (« ce dont vous avez hérité ») accusait les femmes propriétaires de chiens de dévoyer leur affection et leur instinct maternel.
« Un amour exagéré pour un animal est dégénéré. Il n’élève pas l’animal mais dégrade l’être humain. »
On croirait lire M. Danten…
Hitler n’aimait guère les animaux puisqu’il traitait ses ennemis de « cochons », de « sales chiens », le peuple allemand de « stupide troupeau de moutons » et les Juifs de « vermine et de rats ».
Cette pratique d’insulter des humains par des noms d’animaux n’appartient pas qu’aux nazis.
Elle a souvent été un prélude à la persécution ou l’exploitation de peuples jugés comme inférieurs.
Le monde animal a toujours été une abondante source de métaphores pour la désensibilisation devant la souffrance d’autrui :
« Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. » (Charles Patterson à propos de Theodor Adorno).
LES NAZIS ET LA VIVISECTION
Hitler n’a jamais eu aucune implication personnelle en faveur de l’animal, d’un point de vue individuel ou juridique.
Elisabeth Hardouin-Fugier a enquêté aux sources des documents législatifs du IIIe Reich concernant la protection animale et sur ces soi-disant lois « les plus progressistes jamais écrites et qui feraient rêver n’importe quel défenseur des animaux », comme l’affirme à tort M. Danten.
L’historienne dément ces affirmations mensongères et s’interroge « sur les motifs qui incitent à diaboliser la démarche protectrice de l’animal, par contamination avec un personnage hors norme, Hitler » et s’insurge à juste titre contre ces manoeuvres pour dénigrer le milieu de la défense animale.(http:|bibliodroitsanimaux.site.voila.fr/hardouinfugierloinazie.htm)
Les premières mesures pour la protection animale ne viennent pas de l’Allemagne nazie mais du Royaume Uni où de telles réglementations datent de 1822.
Le Martin’s Act punissait par une amende ou l’emprisonnement quiconque battait, abusait ou maltraitait chevaux, juments, ânes ou animaux dits domestiques.
D’autres législations européennes suivirent.
Afin « de réduire la souffrance animale et faire la promotion de valeurs humanitaires à l’égard des êtres animés », c’est à Londres, en 1824, que la Society for the Prevention of Cruelty of Animals (SPCA) fut fondée.
La SPCA prenait aussi position contre la pratique de certains scientifiques effectuant des expérimentations sur les animaux.
Dans la société anglaise, ceux qui défendaient les animaux militaient aussi pour l’émancipation des esclaves humains (comme Jeremy Bentham).
En France, une loi pour la protection des animaux date de 1850.
La sollicitude nazie envers les animaux de laboratoire n’était que du bluff et les nazis n’ont jamais vraiment légiféré contre la vivisection.
Là encore ils mentaient, puisque les expériences sur les animaux continuèrent massivement autant dans les laboratoires que dans les camps d’extermination.
Leur supposée loi contre la vivisection ne différait en rien dans sa substance à celle édictée en 1875 en Angleterre ; elle émettait certaines restrictions, mais n’éliminait pas l’expérimentation animale :
« Les expériences sur des prisonniers furent nombreuses et variées, mais elles avaient un point commun : toutes prolongeaient ou venaient complétées des expériences sur les animaux (…) et aux camps de Buchenwald et d’Auschwitz, les expériences sur les humains et sur animaux furent menées simultanément, comme parties d’un seul programme. »
(Dark Face of Science, John Vyvya, Micah Publications)
La vivisection sur des animaux et des humains s’appuyait sur des bases scientifiques.
Un grand nombre d’adhérents au parti nazi étaient médecins ou chercheurs scientifiques.
Ce sont des scientifiques allemands qui ont synthétisé pour la première fois, dans les années 30, le Demerol, un dérivé de la morphine et la méthadone.
(Tout comme Hitler, Goering et Goebbels étaient morphinomanes, malgré de grandes campagnes contre les drogues auprès du peuple allemand.)
Les premières études établissant la relation entre tabac et cancer du poumon furent réalisées pendant la période de l’Allemagne nazie.
Hitler supervisa lui-même un ensemble de règles et de restrictions contre le tabac dans les lieux publics et les transports.
En 1939, le Bureau contre les dangers de l’alcool et du tabac vit le jour et les nazis inventèrent le terme de « tabagisme passif ».
Les antis-tabac et les scientifiques, tous des nazis en puissance comme les végétarien(nes) qui aiment les animaux ?
COMPASSION ENVERS LES ANIMAUX
Les nazis se mentaient à eux-mêmes et aux autres aussi.
Si au contraire, Hitler et les nazis avaient démontré de la bonté envers les animaux, de la compassion autant envers le chien que le cochon mangé, le cours de l’histoire aurait-il été le même ?
Ressentir la douleur de l’autre, avoir de l’empathie envers les plus vulnérables, étendre l’égalité de considération à l’ensemble des êtres capables de sentience – de sensibilité – voilà de grandes qualités pouvant aider l’humain à devenir meilleur, individuellement mais aussi collectivement.
La compassion est un signe d’évolution pour beaucoup de traditions spirituelles, philosophiques ou pour de grands esprits comme Pythagore, Plutarque, Plotin, Bouddha, les esséniens, les jains, les gnostiques, les cathares, Gandhi, Marguerite Yourcenar, Albert Einstein, le transcendantaliste Bronson Alcott, Isaac Bashevis Singer, Paul McCartney et tant d’autres.
« Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille », écrivait Leon Tolstoï, végétarien pendant les vingt-cinq dernières années de sa longue vie.
Et pour Gary L. Francione, juriste et philosophe américain, « c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs.
Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées.
Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes.»
Tant et aussi longtemps que les animaux seront considérés en tant que machines, objets, choses à tuer, à chasser ou à disséquer, il sera difficile sinon impossible de guérir cette violence qui détruit les humains et la planète.
Chaque année dans le monde, plus de 50 milliards d’animaux sont abattus pour leur chair, sans compter les milliards de poissons et d’animaux aquatiques.
Des millions de singes, chiens, chats, poissons ou lapins meurent dans les laboratoires pour tester pesticides, armements ou vaccins.
L’industrie de la viande est un désastre écologique, privant des populations humaines d’eau potable et de céréales.
Elle est une source de grande souffrance pour les animaux, des êtres conscients ayant le droit de vivre, comme nous, leur existence dans la paix.
Mais il est « difficile de reconnaître quelque droit que ce soit à un animal dont on souhaite faire son repas » (Henry Salt).
LES PROTECTEURS DES ANIMAUX
M. Danten écrit en parlant des végétariens/défenseurs des animaux :
« Selon toute vraisemblance, les actions lumineuses de ces agents sociaux servaient à cacher une très grande frustration personnelle, une faille quelconque de la personnalité, une misanthropie viscérale qui trouvait une soupape à travers le végétarisme et la défense de ces pauvres animaux, encore victimes malgré eux de la misérable condition humaine (…)
Dans ce cas comme dans les autres, la violence avait trouvé refuge dans la non-violence, l’égoïsme et la haine de soi dans la compassion et l’amour. »
Donc, selon l’analyse de M.Danten, les défenseurs des animaux regroupent des frustré(es) aux prises avec de graves problèmes psychologiques.
Des violent(es) qui s’ignorent, souffrant de narcissisme, d’égoisme, des fanatiques faisant presque le salut hitlérien devant un bloc de tofu.
M. Danten divague et fait de la psychologie à cinq cents avec de tels propos.
La nature humaine est mystérieuse et complexe, elle va bien au-delà des clichés et des étiquettes.
Ceux et celles qui militent pour les droits des animaux, pour leur protection et leur libération font partie d’une infinie diversité.
On ne peut les mettre dans le même sac, brasser le tout et faire de leurs motivations une généralisation ainsi réductrice.
Mais une chose est certaine cependant: prendre la défense des animaux est un exercice périlleux dans nos sociétés axées sur le matérialisme et la consommation à outrance, la domination et l’exploitation.
Facile de ridiculiser et de mépriser une cause impopulaire autant dans les médias qu’auprès d’un public soumis à la désinformation.
Facile de dénigrer des militant(es) motivé(es) par un réel désir de justice, de solidarité et d’amour pour d’autres êtres vivants, pour la planète, les arbres, les baleines, les papillons ou les rivières, puisque tout est lié.
Dans notre monde où la violence est partout banalisée, la compassion n’a pas bonne presse.
Si cette sympathie universelle ne nous rend pas « meilleur », cela revient-il à dire que c’est son contraire, la violence, qui nous fait évoluer en tant qu’humain ?
Philosophes, mystiques mais aussi psychiatres, sociologues, criminalistes, juristes et protecteurs des animaux affirment pourtant le contraire.
Il existe une corrélation entre la violence faite aux animaux et celle perpétrée contre d’autres humains.
Nombre de tueurs en série, sinon la majorité, ont commencé par abuser et violenter des animaux avant de le faire à des humains.
Le tristement célèbre Ted Bundy, qui viola et tua plus de 40 femmes, avait été témoin pendant son enfance de la violence de son père envers les animaux ; il avoua par la suite avoir lui-même torturé nombre d’animaux à son adolescence.
Que la violence soit dirigée vers les femmes, les enfants, les personnes âgées ou les animaux, elle est indissociable de cette loi du plus fort.
Plus de la moitié des femmes se retrouvant dans des refuges ont signalé que l’animal de la famille avait été aussi menacé ou blessé par l’auteur de la violence. (McIntosh:2001)
Selon le professeur Andrew Linzey, fondateur et directeur de l’Oxford Center for Animal Ethics :
« La cruauté envers les animaux n’est pas seulement injuste pour les animaux: on constate maintenant, de façon de plus en plus évidente, que la cruauté envers les animaux est aussi préjudiciable aux êtres humains. »
ÉTHIQUE ANIMALE
Il est absolument important de dénoncer les usines à chiots, les animaleries sans scrupules, la surmédicalisation, les vaccins inutiles et potentiellement toxiques, la domination brutale, le dressage excessif et ce non-sens de l’animal acheté pour sa race ou sa beauté.
Mais pour cette vieille dame seule avec son chat, pour cet homme et son vieux chien marchant ensemble, pour cet enfant parlant à son chien dans des mots qu’eux seuls comprennent, pour ces humains compatissants qui travaillent dans des refuges d’animaux surpeuplés, pour ces autres qui adoptent des chiens vieux ou malades, soignent des chats blessés, ayons tout de même un peu de respect.
Comparer l’amour que ces humains portent aux animaux avec l’hypocrisie des nazis relève d’un cynisme outrageant de la part de M. Danten.
(Soyons aussi logiques et responsables: même en étant contre une certaine forme de domestication, il est présentement impossible de mettre à la rue tous les chats et les chiens, de les retourner dans leur environnement naturel.)
La « misanthropie viscérale » des végétariens et des militants pour la défense des animaux, tant décriée par M. Danten, se trouve finalement peut-être de son côté à lui.
Dans l’éthique animale il y a place autant pour une vision de justice globale, que pour la compassion, le désir de soulager la misère et une forme d’altruisme envers les animaux.
Comme si pour devenir meilleur, nous devions passer par notre tête mais aussi par notre coeur, comme nous le dit si bien le grand écrivain Romain Gary :
« Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne.
Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d’ "humain".
Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté et un tel concept est indissociable des sentiments.
Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste.
Essayons les sentiments et les émotions, pour changer…»
Voir aussi : Les nazis, les animaux et l’expérimentation animale: http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article144
http://liberationanimale.wordpress.com/2010/05/21/charles-danten-un-nazi/