Festival de Cannes : la montée de la bêtise
Vous avez dit démocratie ?
Vous avez dit liberté, égalité, fraternité ?
Vous avez dit athéisme ?...
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Vous avez dit démocratie ?
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Vous avez dit athéisme ?...
La question de l'abattage rituel soulève deux problèmes de taille :
1) un problème d'ordre éthique : le meurtre des animaux dans les abattoirs, qu'il soit rituel ou non.
Ne tombons pas dans le piège de croire que les animaux abattus "non rituellement" ne sont pas torturés, et ne jetons pas (je parle ici de la majorité des gens qui ne sont pas végans) le haro sur l'abattage rituel pour se sentir moralement autorisés et blanchis à continuer de consommer des produits animaux sous prétexte que lesdits animaux ont été abattus "non rituellement".
Car c'est bien ce qui se passe : j'en veux pour preuve la discussion soutenue que j'ai depuis quelques jours avec certaines dames de la "protection animale", non véganes ni même végétariennes, qui clament leur horreur de l'abattage rituel pour mieux se persuader qu'elles ne font rien de mal, elles, en consommant du non halal/casher (ce qui n'est même pas vrai dans les faits, vu que de plus en plus d'animaux sont tués rituellement sans que le consommateur le sache).
2) un problème d'ordre social et civilisationnel : nous ne devons pas tolérer l'abattage rituel dans des sociétés qui ont pris le parti des Lumières et du rejet des religions dogmatiques.
C'est bien la peine de bouffer du curé à longueur de temps si c'est pour in fine bénir les imams (et les rabbins) sous prétexte qu'ils sont "autres" que nous (et donc forcément mieux).
En fait, on est en train de régresser en tolérant le retour des rites les plus sanglants (que le Coran ne prescrit même pas).
Cela démontre que nous signons notre arrêt de mort en un étrange masochisme que personne ou presque ne semble remarquer, encore moins analyser - ce qui pourtant serait passionnant.
Conclusion : nous devons lutter contre l'abattage rituel, mais également contre toutes les formes d'abattage et d'exploitation des animaux quelles qu'elles soient, et ce partout dans le monde.
Pour cela, une seule voie : celle du véganisme.
M. P.
Photo tirée du blog "The Vegan Mom" :
http://theveganmom.com/2011/01/11/feeding-your-vegan-baby/
Pour diffusion immédiate : vendredi 1er avril 2011
Contact : Isabelle Dudouet-Bercegeay : 06-61-16-02-33 - avf.medias@vegetarisme.fr
MALNUTRITION ET VÉGÉTALISME : PAS D’AMALGAME.
Les parents végétaliens d’une fillette décédée à l’âge de 11 mois, en mars 2008, sont jugés cette semaine aux assises, pour « privation de soins ou d’aliments ».
L’Association Végétarienne de France fait savoir que la mise en avant systématique du fait que les parents de la fillette sont végétaliens conduit à un injuste amalgame.
L’association rappelle qu’il existe des millions de familles végétaliennes à travers le monde dont les enfants, végétaliens de naissance, sont en bonne santé.
Monter en épingle un cas isolé stigmatise toute une communauté, généralement bien
informée.
L’inconscience de parents incapables de s’occuper de la santé de leur enfant n’a aucun rapport avec la pratique du végétalisme (qui exclut la consommation de produits ou sous-produits d’origine animale).
L’Association Végétarienne de France attire l’attention sur le fait que, contrairement aux affirmations aussi péremptoires que non fondées de certains professionnels de santé, une alimentation végétalienne bien menée est adéquate sur le plan nutritionnel et bonne pour la santé, et ce à tous les âges de la vie.
C’est ce qui ressort d’une revue exhaustive de la littérature médicale menée en 2009 par la plus grande association de diététiciens au monde, à savoir l’Association américaine de Diététique.
C’est également la position de l’association française APSARes (Association de Professionnels de Santé pour une Alimentation Responsable).
Les alimentations végétarienne et végétalienne sont mal connues d’une grande partie du corps médical français, qui éprouve ainsi des difficultés pour apporter conseils et informations fiables aux familles faisant ce choix alimentaire (très répandu dans d’autres pays européens ou aux U.S.A.).
Cet état de fait a probablement contribué à ce drame.
L’Association Végétarienne de France se tient à la disposition de ceux qui souhaiteraient rencontrer des familles françaises dont les enfants sont végétaliens de naissance et en bonne santé.
Nous pouvons également vous mettre en contact avec des professionnels de santé spécialisés dans les alimentations végétarienne et végétalienne.
Plus d’informations sur www.vegetarisme.fr
http://www.vegetarisme.fr/_pdfs/CP20110401_reaction_au_proces_du_couple_de_vegetaliens.pdf
La France est-elle un pays dans lequel on ne peut être végétarien ?
C'est la question que se pose The Guardian en marge du procès des parents accusés de défaut de soins après la mort de leur fille nourrie uniquement au lait maternel.
Sergine et Joël Le Moaligou avaient appelé les pompiers le 25 mars 2008, lorsque leur fille de 11 mois s'était trouvée très affaiblie.
Mais ceux-ci n'avaient pu que constater la mort de l'enfant, peut-on lire dans Le Point, qui précise que les parents étaient tous deux végétaliens.
Ils encourent tous deux 30 ans de réclusion pour ces agissements, selon l'AFP, et l'avocat général de la cour d'assises de la Somme a requis 10 ans de réclusion.
Le délibéré est attendu pour la soirée de vendredi.
The Guardian raconte qu'« ils n'ont nourri leur enfant qu'au lait maternel durant 11 mois, et tenté de soigner sa bronchite avec du chou et des cataplasmes d'argile ».
Ce qui pourrait laisser croire à une réelle mauvaise volonté de leur part n'est, selon Stéphane Daqo, avocat de la mère, qu'un mauvais concours de circonstances.
Il précise, toujours dans The Guardian, que les parents « ont lu les mauvaises choses au mauvais moment », et appliqué leurs propres recettes au lieu d'emmener l'enfant chez le médecin.
Pour The Guardian, ce procès est l'occasion de s'intéresser aux rapports de la France avec le régime végétarien.
Le fait d'être végétarien(ne) semble ne pas s'intégrer à la culture culinaire française, et encore moins celui d'être végétalien(ne), alors que des études montrent qu'environ 4 millions de Britanniques sont végétariens — soit presque 15% de la population — contre une estimation d'un million de végétariens en France.
« Une étude non scientifique montre que la page Facebook britannique “société végétalienne” a 60.978 fans [61.147 au moment de l'écriture de cette revue de web], contre 1.518 [1.540] pour la page de l'“association végétarienne” française et 1.173 [1.178] pour la page “végétarien et végétalien”. À titre de comparaison, la page “Gifler une végétarienne avec une escalope” a plus de 168.000 fans », continue l'article du Guardian.
De son côté, Rosa Jackson, journaliste et chef de cuisine, a eu de grandes difficultés à faire admettre à la cantine scolaire française que son fils de 7 ans soit végétarien :
« En France, les cantines scolaires fonctionnent sur le principe de faire manger de tout aux enfants, ou tout du moins de les faire goûter à tout, sauf s'ils ont une raison religieuse ou de santé pour ne pas le faire. Le bon côté des choses, c'est que la France ne fait pas d'histoire à propos de nourriture. Le mauvais côté, c'est que la différence n'est pas bien reçue », raconte-t-elle sur son blog.
Son fils, qui ne veut pas que l'on tue d'animaux pour les manger, doit tout de même se faire servir un repas comprenant de la viande ou du poisson chaque jour d'école, et ne manger que l'accompagnement.
The trial of the vegan couple in France whose baby died highlights how difficult it is not to eat meat there.
Wednesday 30 March 2011 20.00 BST
The trial in France of two vegan parents charged with "neglect or food deprivation" after the death of their baby daughter has raised hackles on both sides of the Channel from those who feel their dietary choices are being questioned.
The fact that Sergine and Joel Le Moaligou fed the child only breast milk during her short 11-month life, and treated her bronchitis with cabbage and clay poultices, would suggest their parenting skills were more to blame than their eating habits.
But evidence presented to the court made a direct link between baby Louise's death and her parents' diet.
The child was underweight and suffering severe vitamin deficiencies, making her susceptible to the bronchial infection that killed her – deficiencies possibly linked to the mother's diet, according to the deputy state prosecutor.
Even without the opprobrium a case such as this provokes, it is not easy being vegetarian in France, the land of steak-frites, foie gras and other solidly carnivorous fare. Studies suggest four million Britons may be vegetarians, though others claim 10% of the population are "meat avoiders".
In France there are an estimated one million vegetarians.
A non-scientific survey of Facebook reveals that the British-based Vegan society has 60,978 fans, while the French Vegetarian Association has 1,518 and the Vegetarian and Vegan page 1,173. (By comparison the French "Slap a Vegetarian with an Escalope" page has 168,294 fans.)
If it is hard work being a Gallic vegetarian, it is nigh on impossible being a vegan.
The Le Moaligous were forced to educate their elder daughter Elodie, now 13, at home.
French school canteens are largely run on the premise that a child should eat everything on their plate.
In her blog, food writer Rosa Jackson recounts how when her son Sam became a vegetarian, a member of the school staff explained to her:
"Vegetarianism is not a recognised diet in France. We'll have to put everything on the plate even if he doesn't eat it."
One poster responding to the blog recounted how a chef in Normandy insisted the omelette he had served was still vegetarian even though it was covered in "just a foie gras sauce".
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/30/vegan-baby-death-france
Nous y sommes
Par Fred Vargas
Nous y voilà, nous y sommes.
Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.
Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.
Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité tandis que le reste était à la peine. Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides àl'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés.
On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s'est marrés.
Franchement on a bien profité.
Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
Certes.
Mais nous y sommes.
A la Troisième Révolution.
Qui a ceci de très différent des deux premières ( la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
« On est obligés de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
Oui.
On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).
Sauvez-moi ou crevez avec moi
Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux. D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
Peine perdue.
Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille - récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marrés).
S'efforcer.
Réfléchir, même.
Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
Pas d'échappatoire, allons-y.
Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être.
A ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
A ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.
Fred Vargas
Archéologue et écrivain
Drame dimanche près de Dijon.
Le guitariste du groupe punk de Lille les Ashtones a été tué par la balle d'un chasseur près de Dijon.
Francis Collet, 42 ans, conduisait le van de son groupe de retour d'un concert à Marseille.
A 16h30, il se prend une balle en pleine tête alors que cette portion d'autoroute longe un bois.
Une battue était alors en cours.
Un chasseur a été mis en garde à vue par la gendarmerie de Beaune puis relâché.
A l'heure actuelle, on ne sait pas si Francis Collet a été touché par une balle perdue ou par un tir vers l'autoroute.
Une enquête est ouverte et une reconstitution va avoir lieu.
Mais la théorie de la balle perdue semble la plus plausible.
Les Ashtones existent depuis 2000 et s'affilient à un punk rock'n'roll 77 dans la lignée de celui des New York Dolls, Stooges, Dead Boys, Johnny Thunders and The Heartbreakers ou encore les Ramones.
Le groupe a sorti Mainline Rockets, son troisième album en 2009.
Il était en tournée au moment du drame.
"On revenait de deux dates dans le sud, à Toulouse et Marseille", a expliqué le chanteur à la presse.
"Nous nous relayions pour conduire, lui et moi.
C'était son tour.
Au moment de l'accident, on a entendu comme une grande implosion.
J'ai tourné la tête et j'ai vu mon pote, inconscient, la tête en sang.
J'ai pris le volant pour redresser le fourgon..."
Un drame absurbe d'une connerie insondable.
L'affaire est d'autant plus scandaleuse qu'un évènement similaire s'est déroulé au même endroit il y a plusieurs années.
Une femme, assise à l'arrière de sa voiture entre ses deux enfants, avait reçu une balle en plein tête.
Le chasseur responsable fut accusé d'homicide involontaire et écopa d'un an de prison.
Ce qui accompagne votre foie gras : Torture et Listéria !
Un plaisir égoïste au nom d’un conformisme consumériste.
Si vous prenez la peine de bien vouloir visionner les images du site Stop Gavage, vous comprendrez ce que vous soutenez.
http://www.stopgavage.com/gavage.php
Cette année, petite nouveauté que la grande distribution veut bien révéler, le foie gras est contaminé et représente un risque mortel pour l’être humain !
Un distributeur vient déjà de rappeler plus de 700 produits 1.
Mais cette découverte a eu lieu grâce à un test d’auto-contrôle fait au hasard, c’est-à-dire que vous pouvez consommer du foie gras contaminé.
Car ce n’est qu’au bout de la chaîne que le distributeur a remarqué cette contamination …
Manger du foie gras est un acte criminel, sachant que par la suite vous pourrez être porteur sain de la listéria et exposer vos proches les plus fragiles.
C’est une sorte de bareback2alimentaire, mais dans cette société où triomphe son désir par-delà la souffrance ou le risque mortel pour autrui.
Refusez le foie gras : Protégez-vous et protégez les !
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Vous respectez les animaux, TOUS les animaux ?
Alors devenez vegan : pas de troisième choix.
et l'AFM ne s'en cache pas du tout :
"Situé dans l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes, le centre d’expérimentation animal de Boisbonne est particulièrement bien adapté au développement des génothérapies.
Ce centre héberge, outre des macaques, plusieurs modèles canins de maladies génétiques orphelines spontanées comme la myopathie (GRMD), les mucopolysaccharidoses (MPS) de type I, VI et VII et la rétinopathie dégénérative, ainsi qu’un modèle félin d’amyotrophie spinale. La capacité d’hébergement en 2005 est de 46 primates, 50 chiens, 10 chats, 20 marmottes, 460 rats et 650 souris.
Des salles confinées A2 et/ou A3, des blocs opératoires, des salles d’examen et des laboratoires permettent d’évaluer l’efficacité du transfert de gènes et font de ce centre une plate-forme pour les essais précliniques chez les gros animaux.
Aujourd’hui, plusieurs équipes l’utilisent pour du transfert de gènes dans la rétine, le système nerveux central, le foie et le muscle strié.
En 2005, une dizaine de projets scientifiques se sont déroulés à Boisbonne, la quasi-totalité était soutenue par l’AFM. "
Intégralité de la page ici.
"La recherche nécessite de bons outils d’exploration et de bons outils d’expérimentation.
C’est pourquoi l’AFM soutient les équipes qui développent des outils d’évaluation de la fonction musculaire ou contribuent à mener les essais pré-cliniques exigés par les agences réglementaires chez l’animal avant le passage aux essais chez l’homme."
Intégralité de la page là.
Chaque centime donné au Téléthon contribue à faire souffrir et sacrifier des animaux et à faire perdurer la mauvaise science basée sur l'expérientation animale.
Cliquez ici et là pour en savoir plus.
http://semaine-mondiale-animaux-laboratoire.org/news/news/telethon/afm-=-vivisection.html
Grand-messe du Téléthon : torture, vulgarité, obscénité.
Pour le 30e anniversaire de la mort de l'écrivain, qui s'est suicidé à Paris le 2 décembre 1980, Michèle Scharapan a eu la bonne idée de publier sur son blog sa célèbre "Lettre à l'éléphant".
Romain Gary était un visionnaire, un homme qui dans ses livres parlait déjà des droits des animaux à une époque où cette question était encore en France largement taboue, voire impensable.
Rappelons qu'il obtint en 1956 le Goncourt pour Les Racines du ciel, premier roman "écologique" (dans le noble sens du mot) s'il en est, où l'on voit le héros Morel se battre au Tchad pour sauver les éléphants.
http://florianelia.over-blog.com/article-lettre-a-l-elephant-de-romain-gary-62407227.html
Monsieur et cher éléphant,
Vous vous demanderez sans doute en lisant cette lettre ce qui a pu inciter à l’écrire un spécimen zoologique si profondément soucieux de l’avenir de sa propre espèce.
L’instinct de conservation, tel est, bien sûr ce motif.
Depuis fort longtemps déjà, j’ai le sentiment que nos destins sont liés.
En ces jours périlleux "d’équilibre par la terreur", de massacres et de calculs savants sur le nombre d’humains qui survivront à un holocauste nucléaire, il n’est que trop naturel que mes pensées se tournent vers vous.
À mes yeux, monsieur et cher éléphant, vous représentez à la perfection tout ce qui est aujourd’hui menacé d’extinction au nom du progrès, de l’efficacité, du matérialisme intégral, d’une idéologie ou même de la raison car un certain usage abstrait et inhumain de la raison et de la logique se fait de plus en plus le complice de notre folie meurtrière.
Il semble évident aujourd’hui que nous nous sommes comportés tout simplement envers d’autres espèces, et la vôtre en particulier, comme nous sommes sur le point de le faire envers nous-mêmes.
C’est dans une chambre d’enfant, il y a près d’un demi-siècle, que nous nous sommes rencontrés pour la première fois.
Nous avons pendant des années partagé le même lit et je ne m’endormais jamais sans embrasser votre trompe, sans ensuite vous serrer fort dans mes bras jusqu’au jour où ma mère vous emporta en disant, non sans un certain manque de logique, que j’étais désormais un trop grand garçon pour jouer avec un éléphant.
Il se trouvera sans doute des psychologues pour prétendre que ma "fixation" sur les éléphants remonte à cette pénible séparation, et que mon désir de partager votre compagnie est en fait une forme de nostalgie à l’égard de mon enfance et de mon innocence perdues.
Et il est bien vrai que vous représentez à mes yeux un symbole de pureté et un rêve naïf, celui d’un monde où l’homme et la bête vivraient pacifiquement ensemble.
Des années plus tard, quelque part au Soudan, nous nous sommes de nouveau rencontrés.
Je revenais d’une mission de bombardement au-dessus de l’Ethiopie et fis atterrir mon avion en piteux état au sud de Khartoum, sur la rive occidentale du Nil.
J’ai marché pendant trois jours avant de trouver de l’eau et de boire, ce que j’ai payé ensuite par une typhoïde qui a failli me coûter la vie.
Vous m’êtes apparu au travers de quelques maigres caroubiers et je me suis d’abord cru victime d’une hallucination.
Car vous étiez rouge, d’un rouge sombre, de la trompe à la queue, et la vue d’un éléphant rouge en train de ronronner assis sur son postérieur, me fit dresser les cheveux sur la tête.
Hé oui ! vous ronronniez, j’ai appris depuis lors que ce grondement profond est chez vous un signe de satisfaction, ce qui me laisse supposer que l’écorce de l’arbre que vous mangiez était particulièrement délicieuse.
Il me fallut quelque temps pour comprendre que si vous étiez rouge, c’est parce que vous vous étiez vautré dans la boue, ce qui voulait dire qu’il y avait de l’eau à proximité.
J’avançai doucement et à ce moment vous vous êtes aperçu de ma présence.
Vous avez redressé vos oreilles et votre tête parut alors tripler de volume, tandis que votre corps, semblable à une montagne disparaissait derrière cette voilure soudain hissée.
Entre vous et moi, la distance n’excédait pas vingt mètres, et non seulement je pus voir vos yeux, mais je fus très sensible à votre regard qui m’atteignit si je puis dire, comme un direct à l’estomac.
Il était trop tard pour songer à fuir.
Et puis, dans l’état d’épuisement où je me trouvais, la fièvre et la soif l’emportèrent sur ma peur.
Je renonçai à la lutte.
Cela m’est arrivé à plusieurs reprises pendant la guerre : je fermais tes yeux, attendant la mort, ce qui m’a valu chaque fois une décoration et une réputation de courage.
Quand j’ouvris de nouveau les yeux, vous dormiez.
J’imagine que vous ne m’aviez pas vu ou pire vous m’aviez accordé un simple coup d’oeil avant d’être gagné par le sommeil.
Quoi qu’il en soit, vous étiez là ; la trompe molle, les oreilles affaissées, les paupières abaissées et, je m’en souviens, mes yeux s’emplirent de larmes.
Je fus saisi du désir presque irrésistible de m’approcher de vous, de presser votre trompe contre moi, de me serrer contre le cuir de votre peau et puis là, bien à l’abri, de m’endormir paisiblement.
Une impression des plus étranges m’envahit.
C’était ma mère, je le savais, qui vous avait envoyé.
Elle s’était enfin laissée fléchir et vous m’étiez restitué.
Je fis un pas dans votre direction, puis un autre...
Pour un homme aussi profondément épuisé que j’étais en ce moment-là, il se dégageait de votre masse énorme, pareille à un roc, quelque chose d’étrangement rassurant.
J’étais convaincu que si je parvenais à vous toucher, à vous caresser, à m’appuyer contre vous, vous alliez me communiquer un peu de votre force vitale.
C’était l’une de ces heures où un homme a besoin de tant d’énergie, de tant de force qu’il lui arrive même de faire appel à Dieu.
Je n’ai jamais été capable de lever mon regard aussi haut, je me suis toujours arrêté aux éléphants.
J’étais tout près de vous quand je fis un faux pas et tombai.
C’est alors que la terre trembla sous moi et le boucan le plus effroyable que produiraient mille ânes en train de braire à l’unisson réduisit mon coeur à l’état de sauterelle captive.
En fait, je hurlais, moi aussi et dans mes rugissements il y avait toute la force terrible d’un bébé de deux mois.
Aussitôt après, je dus battre sans cesser de glapir de terreur, tous les records des lapins de course.
Il semblait bel et bien qu’une partie de votre puissance se fût infusée en moi, car jamais homme à demi-mort n’est revenu plus rapidement à la vie pour détaler aussi vite.
En fait, nous fuyions tous les deux mais en sens contraires.
Nous nous éloignions l’un de l’autre, vous en barrissant, moi en glapissant, et comme j’avais besoin de toute mon énergie, il n’était pas question pour moi de chercher à contrôler tous mes muscles. mais passons là-dessus, si vous le voulez bien.
Et puis, quoi, un acte de bravoure a parfois de ces petites répercussions physiologiques.
Après tout, n’avais-je pas fait peur à un éléphant ?
Nous ne nous sommes plus jamais rencontrés et pourtant dans notre existence frustrée, limitée, contrôlée, répertoriée, comprimée, l’écho de votre marche irrésistible, foudroyante, à travers les vastes espaces de l’Afrique, ne cesse de me parvenir et il éveille en moi un besoin confus.
Il résonne triomphalement comme la fin de la soumission et de la servitude, comme un écho de cette liberté infinie qui hante notre âme depuis qu’elle fut opprimée pour la première fois.
J’espère que vous n’y verrez pas un manque de respect si je vous avoue que votre taille, votre force et votre ardente aspiration à une existence sans entrave vous rendent évidemment tout à fait anachronique.
Aussi vous considère-t-on comme incompatible avec l’époque actuelle.
Mais à tous ceux parmi nous qu’éc¦urent nos villes polluées et nos pensées plus polluées encore, votre colossale présence, votre survie, contre vents et marées, agissent comme un message rassurant.
Tout n’est pas encore perdu, le dernier espoir de liberté ne s’est pas encore complètement évanoui de cette terre, et qui sait ?
Si nous cessons de détruire les éléphants et les empêchons de disparaître, peut-être réussirons-nous également à protéger notre propre espèce contre nos entreprises d’extermination.
Si l’homme se montre capable de respect envers la vie sous la forme la plus formidable et la plus encombrante - allons, allons, ne secouez pas vos oreilles et ne levez pas votre trompe avec colère, je n’avais pas l’intention de vous froisser - alors demeure une chance pour que la Chine ne soit pas l’annonce de l’avenir qui nous attend, mais pour que l’individu, cet autre monstre préhistorique encombrant et maladroit, parvienne d’une manière ou d’une autre à survivre.
Il y a des années, j’ai rencontré un Français qui s’était consacré, corps et âme, à la sauvegarde de l’éléphant d’Afrique.
Quelque part, sur la mer verdoyante, houleuse, de ce qui portait alors le nom de territoire du Tchad, sous les étoiles qui semblent toujours briller avec plus d’éclat lorsque la voix d’un homme parvient à s’élever plus haut que sa solitude, il me dit :
"Les chiens, ce n’est plus suffisant. Les gens ne se sont jamais sentis plus perdus, plus solitaires qu’aujourd’hui, il leur faut de la compagnie, une amitié plus puissante, plus sûre que toutes celles que nous avons connues.
Quelque chose qui puisse réellement tenir le coup. Les chiens, ce n’est plus assez. Ce qu’il nous faut, ce sont les éléphants".
Et qui sait ?
Il nous faudra peut-être chercher un compagnonnage infiniment plus important, plus puissant encore...
Je devine presque une lueur ironique dans vos yeux à la lecture de ma lettre.
Et sans doute dressez-vous les oreilles par méfiance profonde envers toute rumeur qui vient de l’homme.
Vous a-t-on jamais dit que votre oreille a presque exactement la forme du continent africain ?
Votre masse grise semblable à un roc possède jusqu’à la couleur et l’aspect de la terre, notre mère.
Vos cils ont quelque chose d’inconnu qui fait presque penser à ceux d’une fillette, tandis que votre postérieur ressemble à celui d’un chiot monstrueux.
Au cours de milliers d’années, on vous a chassé pour votre viande et. votre ivoire, mais c’est l’homme civilisé qui a eu l’idée de vous tuer pour son plaisir et faire de vous un trophée.
Tout ce qu’il y a en nous d’effroi, de frustration, de faiblesse et d’incertitude semble trouver quelque réconfort névrotique à tuer la plus puissante de toutes les créatures terrestres.
Cet acte gratuit nous procure ce genre d’assurance "virile" qui jette une lumière étrange sur la nature de notre virilité.
Il y a des gens qui, bien sûr, affirment que vous ne servez à rien, que vous ruinez les récoltes dans un pays où sévit la famine, que l’humanité a déjà assez de problèmes de survie dont elle doit s’occuper sans aller encore se charger de celui des éléphants.
En fait, ils soutiennent que vous êtes un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre.
C’est exactement le genre d’ arguments qu’utilisent les régimes totalitaires, de Staline à Mao, en passant par Hitler, pour démontrer qu’une société vraiment rationnelle ne peut se permettre le luxe de la liberté individuelle.
Les droits de l’homme sont, eux aussi, des espèces d’éléphants.
Le droit d’être d’un avis contraire, de penser librement, le droit de résister au pouvoir et de le contester, ce sont là des valeurs qu’on peut très facilement juguler et réprimer au nom du rendement, de l’efficacité, des "intérêts supérieurs" et du rationalisme intégral.
Dans un camp de concentration en Allemagne, au cours de la dernière guerre mondiale, vous avez joués, monsieur et cher éléphant, un rôle de sauveteur.
Bouclés derrière les barbelés, mes amis pensaient aux troupeaux d’éléphants qui parcouraient avec un bruit de tonnerre les plaines sans fin de l’Afrique et l’image de cette liberté vivante et irrésistible aida ces concentrationnaires à survivre.
Si le monde ne peut plus s’offrir le luxe de cette beauté naturelle, c’est qu’il ne tardera pas à succomber à sa propre laideur et qu’elle le détruira.
Pour moi, je sens profondément que le sort de l’homme, et sa dignité, sont en jeu chaque fois que nos splendeurs naturelles, océans, forêts ou éléphants, sont menacées de destruction.
Demeurer humain semble parfois une tâche presque accablante ; et pourtant, il nous faut prendre sur nos épaules an cours de notre marche éreintante vers l’inconnu un poids supplémentaire : celui des éléphants.
Il n’est pas douteux qu’au nom d’un rationalisme absolu il faudrait vous détruire, afin de nous permettre d’occuper toute la place sur cette planète surpeuplée.
Il n’est pas douteux non plus que votre disparition signifiera le commencement d’un monde entièrement fait pour l’homme.
Mais laissez-moi vous dire ceci, mon vieil ami : dans un monde entièrement fait pour l’homme, il se pourrait bien qu’il n’y eût pas non plus place pour l’homme.
Tout ce qui restera de nous, ce seront des robots.
Nous ne réussirons jamais à faire de nous entièrement notre propre oeuvre.
Nous sommes condamnés pour toujours à dépendre d’un mystère que ni la logique ni l’imagination ne peuvent pénétrer et votre présence parmi nous évoque une puissance créatrice dont on ne peut rendre compte en des termes scientifiques ou rationnels, mais seulement en termes où entrent teneur, espoir et nostalgie.
Vous êtes notre dernière innocence.
Je ne sais que trop bien qu’en prenant votre parti - mais n’est-ce pas tout simplement le mien ? - je serai immanquablement qualifié de conservateur, voire de réactionnaire, "monstre" appartenant à une autre évoque préhistorique : celle du libéralisme.
J’accepte volontiers cette étiquette en un temps où le nouveau maître à penser de la jeunesse française, le philosophe Michel Foucault, annonce que ce n’est pas seulement Dieu qui est mort disparu à jamais, mais l’Homme lui-même, l’Homme et l’Humanisme.
C’est ainsi, monsieur et cher éléphant, que nous nous trouvons, vous et moi, sur le même bateau, poussé vers l’oubli par le même vent puissant du rationalisme absolu.
Dans une société, vraiment matérialiste et réaliste, poètes, écrivains, artistes, rêveurs et éléphants ne sont plus que des gêneurs.
Je me souviens d’une vieille mélopée que chantaient des piroguiers du fleuve Chari en Afrique centrale.
"Nous tuerons le grand éléphant
Nous mangerons le grand éléphant
Nous entrerons dans son ventre
Mangerons son coeur et son foie..."
(..) Croyez-moi votre ami bien dévoué.
Romain Gary