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Humeurs - Page 69

  • Une association troublante

    http://4.bp.blogspot.com/_GU2rm6ZWEiM/SCh7O-ouMpI/AAAAAAAABck/FZ7R18r1eNo/s400/art_car_vegan_closeup.JPG

    Chères collègues et chers collègues,

    Dans plusieurs de mes écrits, j’ai soutenu que la promotion de l’approche de la « viande heureuse » a non seulement rendu le public plus à l’aise de consommer des produits animaux, mais a entrainé la création d’une association troublante entre les défenseurs des animaux et les exploiteurs institutionnalisés.

    Ce sujet compte parmi les nombreuses questions à propos desquelles le professeur Robert Garner - qui défend le néo-welfariste ou la position « protectionniste » (comme il préfère la nommer) - et moi-même débattons dans notre livre The Animal Rights Debate: Abolition or Regulation ?, à paraitre chez Columbia University Press cet automne.

    De toute façon, le professeur Roger Yates a dirigé mon attention vers un communiqué de presse de la HSUS concernant l’engagement de Red Robin Gourmet Burgers à utiliser des œufs provenant de poules « élevées en liberté » dans ses magasins des É.U. d’ici 2010.

    Voici un extrait du communiqué de presse :

    « La Humane Society des États-Unis a félicité Red Robin pour avoir joint le mouvement national consistant à renoncer aux cruelles cages en batterie », annonce Paul Shapiro, directeur principal de la campagne contre l’élevage industriel de la HSUS.

    « Nous avons hâte de travailler avec cette compagnie pour hausser la barre en matière de bien-être animal. »

    Susan Lintonsmith, vice-présidente principale et chef du markéting de Red Robin, a déclaré :

    « Les hauts standards de qualité de Red Robin et son service inégalé reste notre principale priorité.

    Nous reconnaissons que l’élimination des cages en batterie dans la production d’œufs est devenue une question d’une importance grandissante dans les communautés que nous déservons, nous sommes donc excités à l’idée de progresser vers une chaine de production n’incluant que des œufs provenant de poules élevées en liberté. »

    « Nous apprécions sincèrement les conseils et les idées que la Humane Society of the United States a partagé avec Red Robin », affirme Lintonsmith.

    « Nous sommes heureux qu’ils appuient nos engagements et nous avons hâte de poursuivre notre dialogue avec la Humane Society à propos des questions de bien-être. »

    Voilà un parfait exemple du problème qui me préoccupe.

    Premièrement, il est ici sous-entendu que les œufs de poules « élevées en liberté » représentent une augmentation significative du bien-être des oiseaux.

    Jetez un œil à ce qui est offert sur le site du Peaceful Prairie Sanctuary et demandez-vous si cela est vrai.

    Deuxièmement, il est impossible que cette « entente » entre la HSUS et Red Robin ne puisse aider à envoyer un message clair au public : la HSUS approuve le fait de manger chez Red Robin.

    Essentiellement, la HSUS dit au public :

    Manger les vaches mortes et les autres produits d’origine animale offerts chez Red Robin.

    Red Robin se soucie du traitement « humanitaire » puisqu’il s’apprête à se convertir aux œufs de « poules en liberté » dans les deux prochaines années, afin que vous soyez à l’aise de consommer ses produits.

    Je soutiens qu’il n’y a, en pratique, aucune autre façon d’interpréter ce type d’entente.

    Je suis certain que mes amis à la HSUS croient sincèrement qu’il s’agit d’une bonne chose;  je suis sincèrement en désaccord.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/25/une-association-troublante/

  • "Viande heureuse" : rendre les humains plus à l’aise de manger les animaux (Francione)

    http://static-resources.goodguide.com/images/entities/all/255474.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Deux articles récents du Gourmet Magazine nous montrent la direction claire dans laquelle nous mène le mouvement pour la « viande heureuse » (voyez, p. ex., 1; 2; 3; 4; 5; 6; 7; 8) dont à peu près toutes les grandes organisations de défense du bien-être animal font la promotion.

    Dans le premier article, Politics of the Plate: Humane Beings (18 mai 2009), on nous dit :

    Local, saisonnier, élevé humainement.

    C’est peut-être difficile à prononcer, mais cela pourrait bien être le nouveau mantra des mangeurs consciencieux.

    L’élevage humain d’animaux, qui n’est aujourd’hui pratiqué que par un petit nombre de producteurs, est appelé à exploser dans les prochaines années, devenant une tendance à la mode (et bienvenue), selon les panellistes s’étant adressés au Monterey Bay Aquarium’s Cooking pour la conférence Solutions, tenue la semaine dernière.

    « Je travaille sur de gros projets auxquels je n’avais même jamais rêvé », affirme Tim Amlaw, directeur du programme des animaux de ferme de la American Humane, située à Englewood, CO.

    « Nous allons faire la transition ».

    Amlaw a estimé à environ 3 pour cent des fermes pratiquant l’élevage « des principales espèces d’animaux-protéines » aux États-Unis, celles qui se qualifieraient aujourd’hui pour la certification « humanitaire » offerte par son groupe.

    Il s’attend à ce que ce pourcentage augmente à 35% dans les prochains cinq ans.

    Une des raisons pour lesquelles le moment viendra est l’ensemble des nouvelles lois et des nouveaux règlements.

    En novembre dernier, les Californiens ont adopté la Proposition 2, qui interdit aux fermiers de confiner leurs veaux, leurs truies enceintes et les poules pondeuses dans des enclos ou des cages trop petites pour permettre leurs mouvements normaux.

    « Prop. 2 n’est que la pointe de l’iceberg », dit Marcus Benedetti, président de Clover Stornetta Farms, une ferme laitière certifiée humanitaire.

    « Si les électeurs de cet État savaient ce qui se passait dans le reste du monde de l’élevage, il y aurait référendum après référendum ».

    En plus des projets de règlementation, la tendance vers de meilleures conditions d’élevage est motivée par la demande des consommateurs.

    « Notre organisation a 131 ans », nous apprend Amlaw.

    « Aujourd’hui, pour la première fois, nous passons d’un modèle où le gouvernement pousse les fermiers vers de meilleures pratiques à un modèle où la demande des consommateurs les tire dans la bonne direction.

    La meilleure façon d’amener les corporations à faire des changements est de leur montrer qu’il y a de l’argent à faire.

    Les consommateurs nous disent maintenant :

    « Nous voulons des aliments provenant de source meilleure ». »

    Temple Grandin, auteure et professeure associée en sciences animales à la Colorado State University, se spécialise dans le développement de techniques d’élevage et d’abattage plus humaines.

    Elle a souligné qu’il y avait des avantages financiers aux bonnes pratiques.

    « Et ceux-ci sont liés à la productivité », dit-elle.

    « Les vaches bien traitées donnent plus de lait ; les truies plus de porcelets ».

    Elle ajoute que les porcs et les vaches tués humainement produisent de la viande de meilleure qualité que ceux qui ont souffert d’un stress indu.

    Grandin, qui a mis sur pied un ensemble de règles claires, objectives et numériques pour les procédures d’abattage, travaille actuellement sur son propre programme de certification humanitaire pour les producteurs.

    « Je ne veux pas que ce soit une affaire de marketing », dit-elle.

    « Je vais m’assurer qu’ils font bien ce qu’ils disent faire. »

    Les lois incitatives financièrement et qui resserrent la surveillance sont toutes bonnes, mais Grandin a rappelé aux participants le plus important argument au soutien de l’élevage humanitaire.

    « C’est la bonne chose à faire », dit-elle.

    « Les animaux ressentent la douleur. »

    Remarquez que Grandin confirme que les réformes welfaristes se traduisent par des bénéfices financiers pour les producteurs :

    « C’est une question d’inventaire », dit-elle.

    « Les vaches bien traitées donnent plus de lait; les truies plus de porcelets. »

    Elle ajoute que les porcs et les vaches tués humainement produisent de la viande de meilleure qualité que ceux qui souffrent un stress indu.

    Notez que l’article réfère également aux certifications « humanitaires » dont les grandes organisations welfaristes font la promotion.

    Selon le second article, Humane Slaughterhouses (9 juin 2009) :

    « À mes tous débuts, le traitement des animaux était atroce.

    On donnait continuellement des chocs électriques », dit Temple Grandin, en songeant aux quatre décennies pendant lesquelles elle a conçu des abattoirs humanitaires pour l’industrie de la viande.

    Lorsque Grandin a commencé son travail au début des années ‘70, elle le faisait en adoptant la perspective de la vache, grimpant dans les chutes de transformation pour repérer les ombres, les réflexions, les lumières aveuglantes qui blessaient les animaux et les rendaient inconfortables.

    Grandin, qui a récemment publié son sixième livre, Animals Make Us Human, a travaillé dans la transformation des petites et des grosses usines et a été témoin de conditions cauchemardesques.

    Aujourd’hui, ce dont elle est la plus fière et le système d’audition vidéo qu’elle a créé et qui permet à des tierces parties indépendantes de surveiller les abattoirs en tout temps sur l’internet : Cargill a récemment annoncé qu’il installera le système dans toutes ses usines.

    « J’ai travaillé là-dessus pendant une année entière », admet Grandin.

    « Il devrait être en fonction dans sept ou huit usines de bœuf d’ici la fin de l’année. »

    Alors que plusieurs personnes portent attention à la question de ce qu’implique l’élevage humanitaire d’un animal, bien moins nombreuses sont celles qui questionnent l’idée - et l’évident paradoxe - de l’abattage humanitaire.

    Des mots tels que « ayant pâturé », « nourris de gazon » et « élevés en liberté » sont maintenant synonymes de viande de qualité; ils véhiculent une puissante signification symbolique qui a facilité la bonne conscience de nombreux consommateurs et a conduit plusieurs campagnes de marketing.

    Mais la manière selon laquelle un animal rencontre son destin ultime est normalement ignorée - jusqu’à ce que, bien sûr, nous voyons des vidéos sur YouTube montrant des vaches malades charriées vers leur mort par un bulldozer.

    « Ma perspective sur ce qui est humain couvre plus que la manière dont sont traitées les vaches.

    Elle touche comment nous traitons les humains aussi » affirme Bev Eggleston, fondateur de EcoFriendly Foods.

    Eggleston produit des animaux de différentes espèces dans de petites usines qu’il a construites dans les campagnes de la Virginie, il y a près de 10 ans, inspiré par les méthodes de Grandin.

    Bien que sa production « durable » de viande et de poulets ait atteint un statut de l’ordre du culte parmi les chefs et autres cuisiniers, la réalité associée à la production est loin d’être glamour.

    En raison de la petitesse de son usine (qui emploie 15 travailleurs), de sa certitude inébranlable à l’effet que « l’animal a besoin d’être respecté » et de sa préoccupation pour le bien-être des travailleurs, l’entreprise de Eggleston est dispendieuse et relativement inefficace.

    Alors qu’une usine de viande conventionnelle (qu’il considère comme « sa compétition ») peut traiter 130 poulets par minute, Eggleston et ses travailleurs n’en traitent qu’environ 400 par jour, « le moins que l’on puisse faire tout en conservant la capacité financière d’utiliser notre équipement et de payer tous nos employés ».

    L’an dernier, dit-il, ils en traitaient environ 800 par jour, mais les travailleurs étaient épuisés dès le début de l’après-midi.

    « Un traitement au travail qui soit humain est une préoccupation économique », ajoute-t-il.

    Pour traiter les animaux équitablement, il faut traiter ses employés équitablement.

    « Vous devez considérer les aspects humains nécessaires pour faire ce travail, « mais ils savent que je leur demande d’avoir de la compassion et de la sensibilité ».

    Dan Barber est un des chefs qui bénéficient des petites productions telles que celle d’Eggleston : Barber a servi les viandes d’EcoFriendly à chacun de ses restaurants Blue Hill.

    Pour lui, l’importance d’abattre de manière humaine se manifeste dans la qualité de la viande - mais trouver des abattoirs qui adhèrent à ses standards est relativement difficile.

    Alors qu’il y a une usine de petits animaux comme des poulets et des dindes à Stone Barns, ses grands animaux doivent aller ailleurs, généralement dans des abattoirs du New Jersey ou de la Upper Hudson Valley.

    Il est difficile de créer une demande aux petits éleveurs qui fournissent les autres viandes à ses restaurants, dit Barber, parce que localement, les abattoirs de haute qualité ont presque tous disparu de la Hudson Valley.

    « Les usines de transformation de la viande sont très intéressées par une-seule-grandeur-convient-à-tous », dit-il.

    Il entrevoit un avenir pour les abattoirs itinérants, qui visitent les fermes et abattent des animaux sur le site.

    « C’est vraiment efficace et peu cher » soutient Barber.

    « Et les animaux sont moins stressés parce qu’ils sont traités sur la ferme. »

    Les petits abattoirs ne garantissent pas nécessairement que l’abattage sera humain, par contre.

    « La vitesse de la ligne n’est pas problématique en soi », dit Grandin.

    « Ce qui est mauvais est le manque d’employés et la surpopulation animale de l’usine.

    J’ai vu une petite usine qui était parfaite avec 26 bovins à l’heure et horrible avec 35. »

    Les mauvaises conditions, dit-elle, sont souvent le résultat d’une mauvaise gestion.

    Une large part de son travail a consisté à créer de meilleurs équipements, mais sans un bon usage de ceux-ci, les machines comme les « bolt-stunners » utilisés pour tuer le bétail n’assurent pas une mort douce et sans douleur.

    Une fois de plus, c’est là où le facteur « humain » est si crucial dans l’équation « humanitaire » : alors que la majorité des préposés à l’étourdissement des animaux utilisent l’équipement convenablement, Grandin dit qu’il y a également des sadiques qui doivent être empêchés d’avoir quelque contact que ce soit avec les animaux ou avec la machinerie qui les tue.

    En fin de compte, pour Grandin, le traitement « humain » ou « humanitaire » des animaux est une expression très chargée.

    « Je préfère parler d’abattage à faible stress et sans douleur », dit-elle - idéalement pas plus stressant qu’une piqure de vaccin.

    Le plus gros obstacle, croit-elle, est la quantité.

    « La qualité et la quantité sont deux objectifs opposés », dit Grandin.

    « Mais il existe un équilibre délicat ».

    Temple Grandin, à qui l’on fait référence dans les deux articles, est louangée par la communauté welfariste et a même reçu le Prix du « visionnaire » PETA 2004.

    Le mouvement pour la « viande heureuse » est destiné à rendre le public plus à l’aise à propos de l’exploitation des animaux et à s’assurer que le débat social sur l’éthique animale se désintéresse de la question pertinente - pourquoi mangeons-nous des animaux, considérant que ce n’est pas nécessaire pour la santé des êtres humains, que c’est un désastre écologique et, surtout, que cela implique l’imposition de souffrance et de la mort à des nonhumains sensibles ?

    Le mouvement pour la « viande heureuse » atteint ces objectifs et cela ne représente aucune forme de progrès.

    Tout au contraire.

    Le mouvement pour la « viande heureuse » constitue un grand pas vers l’arrière.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/25/viande-heureuse-rendre-les-humains-plus-a-laise-de-manger-des-animaux/

  • "Un autre exemple de schizophrénie morale" (Gary Francione)

    http://uwpresse.com/SERVER/reportages/MARINE_LIFE/REQUIN_BLANC_ATTAQUE_OTARIES/images/prevs/prev3.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Depuis maintenant plusieurs années, j’utilise l’expression « schizophrénie morale » pour décrire la manière confuse et illusoire dont nous, humains, pensons le statut moral des animaux nonhumains.

    Ce matin, je suis tombé sur un exemple de schizophrénie morale qui m’a paru remarquable.

    L’Associated Press rapporte l’histoire suivante : Les grands requins blancs chassent exactement comme Hannibal Lecter.

    Selon ce qui est raconté, des personnes apparemment considérées comme des scientifiques soutiennent ce qui suit :

    "Les grands requins blancs ont quelque chose en commun avec les tueurs en série, nous apprend une nouvelle étude : ils n’attaquent pas au hasard, mais traquent des victimes spécifiques, qui tentent de leur échapper.

    Selon une étude publiée en ligne lundi dans le Journal of Zoology, les requins restent à l’écart et observent d’un point de vue ni trop rapproché, ni trop éloigné, chassent stratégiquement et apprennent de leurs précédentes attaques.

    Les chercheurs ont utilisé une méthode servant à comprendre le profil des tueurs en série pour saisir comment chasse ce prédateur sans peur des océans, ce qui est difficile à observer de la surface."

    Réfléchissons à tout ça quelques secondes.

    Les animaux nonhumains seraient comparables à des tueurs en série sous prétexte qu’ils chasseraient de façon stratégique et prendraient des décision délibérées à propos de ce qu’ils vont manger.

    S’agit-il d’une blague ?

    Les chasseurs humains ne font-ils pas la même chose ? Bien sûr que oui.

    L’article continue :

    "Il y a une grosse différence entre les grands requins blancs et les tueurs en série et elle peut être identifiée par les bonnes vieilles méthodes d’enquête : la recherche du motif.

    Les grands requins blancs attaquent pour manger et survivre, pas pour le plaisir.

    Et les grands requins blancs sont des créatures majestueuses qui doivent être sauvées, nous dit Hammerschlag."

    Mais la plupart des chasseurs humains ne chassent pas pour survivre ; ils chassent parce qu’ils aiment traquer et tuer.

    Est-ce que cela ne les rend pas davantage comparables aux tueurs en série, compte tenu de la définition que donne l’auteur de l’article de ces derniers ?

    Il me semble qu’il s’agit là de la conclusion logique à laquelle nous mène inéluctablement l’article.

    Le fait que les animaux nonhumains agissent de manière stratégique pour se procurer de la nourriture ne les distingue pas des chasseurs humains - ou, en l’occurrence, des consommateurs humains qui font des choix alimentaires lorsqu’ils parcourent les allées du supermarché.

    De plus, le comportement des requins (et d’autres nonhumains) consistant à traquer est une preuve assez probante du fait que les nonhumains sont cognitivement sophistiqués et capables de penser rationnellement.

    Comme vous le savez, ma théorie des droits des animaux requiert seulement que les nonhumains soient sensibles pour être des membres à part entière de la communauté morale.

    Aucune autre capacité cognitive n’est nécessaire.

    Cela signifie que, du moment que les animaux sont conscients de leurs perceptions et peuvent ressentir la douleur, nous avons l’obligation morale de ne pas traiter ces animaux comme des ressources à la disposition des êtres humains.

    Mais ce comportement de traqueur indique tout de même que la philosophie occidentale, qui a traditionnellement nié toute pensée rationnelle aux animaux, s’est tout simplement trompée.

    En fait, l’analyse du comportement de chasse des requins que les chercheurs ont offerte constitue une preuve convaincante que certains humains sont incapables de penser rationnellement.

    Afin de nous sentir « supérieurs » et de maintenir le fantasme voulant que le nonhumain soit l’« autre », nous assimilons une activité qui caractérise notre propre comportement (dans le cas des chasseurs humains, l’analogie est beaucoup plus appropriée que dans celui des requins) avec celle d’un « tueur en série ».

    Voilà un exemple illustrant parfaitement à quel point notre raisonnement est confus et erroné ; c’est ce que je veux dire lorsque je parle de schizophrénie morale.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/22/un-autre-exemple-de-schizophrenie-morale/

  • "Pauvre Che Guevara" (Gary Francione)

    http://membres.lycos.fr/guevara/photos/che302sa.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Bien que je sois opposé à toute violence et que, par conséquent, je n’approuve pas la violence à laquelle a eu recours Ernesto « Che » Guevara pour libérer Cuba de l’emprise du dictateur cubain appuyé par les É.U. Fulgencio Batista, je trouve qu’il est profondément triste de voir la dernière campagne de PETA où la petite-fille du Che, Lydia Guevara, pose à demi nue dans une annonce de la campagne de PETA qui fait la promotion de la « révolution végétarienne ».

    Cette annonce banalise la lutte pour la justice sociale en laquelle le Che croyait et pour laquelle il a donné sa vie.

    Pouvez-vous imaginer Che Guevara « se mettre nu pour la libération plutôt que d’être une marionnette pour les É.U. ? ».

    Non, bien sûr que non.

    En 2007, PETA sortait son State of the Union Undress, un vidéo montrant une femme faisant un strip-tease complet « pour les animaux » qui se terminait sur une citation du Dr. Martin Luther King.

    Dans mes commentaires à propos du vidéo de PETA, je disais :

    Le fait que PETA considère qu’il est approprié de terminer l’enregistrement vidéo d’un strip-tease par une citation de Martin Luther King à propos des injustices est une indication supplémentaire nous permettant de conclure que PETA est prêt à banaliser n’importe quoi et n’importe qui dans le cadre de ses efforts acharnés pour se promouvoir lui-même.

    PETA devrait peut-être se souvenir que Dr. King a fait avancé de manière significative la cause de la justice en se servant de l’intelligence, de la ténacité, de la dignité et du courage, sans jamais se dévêtir pour gagner des droits civils ou utiliser les moyens sensationnalistes et vulgaires qui sont devenus la marque de commerce de PETA.

    Voilà le problème avec les tentatives pathétiques de PETA visant à lier ses campagnes aux luttes pour les droits civils ou pour d’autres luttes pour la justice sociale.

    Les gens impliqués dans ces luttes étaient des gens sérieux qui ont fait de sérieux sacrifices et ont tenté d’amener des changements fondamentaux dans la manière dont les gens pensent.

    PETA ne fait rien de plus que visiter de la publicité et des dons pour lui-même.

    Et c’est dommage.

    De plus, il est tragiquement ironique que PETA utilise des images sexistes alors que Che Guevara, un marxiste engagé, rejette le sexisme.

    Mais j’imagine qu’en fin de compte, ce n'est pas bien important puisque je suppose que la plupart des membres de PETA ne savent pas du tout qui était Che Guevara.

    Dans la mesure où des gens d’ailleurs dans le monde se souviennent du Che, ils seront, comme moi, profondément attristés par cette campagne.

    Et malheureusement, plusieurs utiliseront ce coup de publicité idiot comme excuse pour discréditer les droits des animaux en tant que position éthique sérieuse.

    Che Guevara n’était pas végétarien.

    Peut-être, s’il avait survécu, en serait-il venu à considérer les droits des animaux comme une question sociale sérieuse.

    Je doute, par contre, qu’il y serait arrivé grâce aux campagnes de PETA.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/20/pauvre-che-guevara/

  • "Le contexte fait toute la différence" (Gary Francione)

    http://fc07.deviantart.com/fs35/f/2008/306/6/f/Horse__s_Eye_by_Sugargrl14.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Gary Steiner a porté à mon attention une vidéo intéressante de la Onion News Network.

    Il porte sur l’histoire d’une jeune gymnase ayant été « euthanasiée » par ses parents après avoir souffert de blessures mineures, mais qui affectaient sa carrière.

    Si nous employons le vocabulaire utilisé lorsque des chevaux de course blessés sont « endormis » dans un contexte où des humains sont impliqués, nous obtenons des indices intéressants nous permettant de réaliser que même ceux qui disent « aimer » les animaux font souvent d’eux des marchandises et les perçoivent exclusivement comme des moyens d’atteindre leurs fins.

    Nous entendons également dire que, selon la plupart des gens, le problème serait seulement la souffrance et que, tant et aussi longtemps que la mise à mort serait faite sans douleur, aucune question morale indépendante ne devrait être soulevée.

    Cela sous-entend que l’acte de tuer, en soi, ne causerait pas de tort.

    Nous comprenons facilement le problème lorsque nous appliquons ce raisonnement au contexte humain.

    Si vous aviez tué quelqu’un sans lui causer de douleur et l’aviez fait alors que votre victime dormait et qu’elle ne pouvait savoir que sa mort était imminente, vous auriez tout de même causé un tort à cet individu.

    Bien sûr, vous lui auriez causé un tort encore plus grave si, en plus de la tuer, vous l’aviez également torturée.

    Mais vous lui auriez aussi causé un tort même si vous ne l’aviez que tuée sans lui infliger de douleur ou de souffrance.

    Lorsqu’il s’agit des animaux, la plupart d’entre nous ne comprennent pas cela.

    Nous croyons que le problème entoure la souffrance - pas la mort.

    Nous pensons qu’il est acceptable pour nous d’utiliser les animaux tant que nous les traitons « humainement ».

    C’est là toute la prémisse de l’approche en faveur du bien-être animal : il est moralement acceptable que les humains utilisent les animaux, du moment qu’ils minimisent la souffrance impliquée.

    Cette idée est véhiculée par de nombreux défenseurs des animaux et j’ai déjà écrit à ce propos sur ce site (voyez ce billet par exemple) et d’autres de mes écrits (c’est un des thèmes centraux de Animals as Persons).

    C’est précisément cette idée qui porte les activistes à appuyer des campagnes faisant la promotion des œufs de « poules en liberté » plutôt que de consacrer leur temps et leurs ressources à informer les gens des raisons pour lesquelles ils ne devraient pas manger d’œufs du tout.

    Ces campagnes visant à réformer les normes de bien-être animal ne seraient pertinentes que si l’utilisation des animaux était moralement acceptable et que le problème ne concernait que la manière dont nous traitons ces animaux que nous exploitons.

    Plusieurs welfaristes expriment clairement que tuer des animaux - si c’est fait sans douleur - ne soulève pas de question morale.

    Comme le vidéo d’Onion le démontre, nous jugerions une telle chose absurde dans un contexte humain.

    C’est seulement parce que nous sommes spécistes que nous sommes incapables de voir qu’il est également absurde de soutenir que la mise à mort d’animaux nonhumains - même lorsque ces animaux ne souffrent pas - implique l’imposition d’un tort à ces animaux.

    Devenez végans et ayez recours à des méthodes créatives et non violentes pour parler aux autres du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/19/le-contexte-fait-toute-la-difference/

  • La chasse aux trophées coûte cher aux lions et aux pumas (Sciences et avenir)

    http://tempsreel.nouvelobs.com/file/713437.jpg

    Chez ces grands félins, les infanticides provoqués par la perte d’un mâle aggravent les effets de la chasse de loisirs.


    Chassés pour la satisfaction de ramener un trophée, de grands félins comme les lions et léopards en Afrique ou les pumas en Amérique du Nord feraient les frais de ce sport qui vise en priorité les mâles adultes.

    Chez ces animaux la disparition d’un mâle pousse un autre mâle à tuer les petits du disparu pour se reproduire avec la lionne restée seule. Les populations de lions et de pumas souffriraient de ces infanticides, selon une étude publiée dans la revue PLoS ONE.

    Craig Packer (University of Minnesota, USA) et ses collègues ont comparé les chiffres de la chasse pour ces trois espèces de félidés avec ceux de l’ours noir américain, une espèce également chassée mais chez laquelle on n’observe pas d’infanticides liés à cette pratique.

    Pour les lions en Afrique et les pumas en Amérique, les chiffres des trophées, en baisse depuis quelques années, coïncident avec la diminution des populations observée sur le terrain, relèvent les chercheurs.

    Cependant, dans certaines régions, comme dans la réserve de Selous en Tanzanie où la chasse aux lions est intense, les léopards profitent de la disparition de leur principal prédateur.

    L’effet de la chasse sur eux est donc moins visible, estiment les chercheurs.

    En comparaison, les populations d’ours noirs n’ont pas diminué aux Etats-Unis malgré une importante chasse aux trophées.

    Utilisée comme un moyen de mettre en valeur la conservation des animaux, la chasse sportive est malheureusement souvent détournée pour répondre à d’autres besoins, estiment Packer et ses collègues.

    Elle répond aux pressions des populations locales qui veulent protéger leur bétail des prédateurs.

    Ces 25 dernières années, les zones où les populations de lions et de pumas ont le plus diminué sont aussi les zones qui ont la plus forte densité de têtes de bétail, écrivent les chercheurs.

    Ils citent l’exemple de l’Etat de l’Oregon, aux États-Unis, qui a décidé de réduire de 40% sa population de pumas pour réduire la prédation sur les animaux domestiques et d’élevage.

    Le nombre de lions vivant en liberté en Afrique est aujourd’hui estimé à moins de 30.000, soit 45 à 70% de moins qu’il y a 15 ans.

    Cécile Dumas
    Sciences-et-Avenir.com

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/sciences/nature/20090618.OBS1104/la_chasse_aux_trophees_coute_cher_aux_lions_et_aux_puma.html

  • Danemark : reprise de la chasse de la baleine à bosse

    http://www.lesbaleines.net/loisirs/images/baleine-a-bosse.jpg

    Une organisation écologiste a dénoncé mardi l'intention du Danemark de reprendre la pêche à la baleine à bosse, espèce protégée depuis 1966, et appelé les Européens à s'y opposer au cours du prochain sommet annuel de la Commission baleinière internationale (CBI).

    LISBONNE, Portugal ; 16 juin 2009.- Selon la Société pour la conservation des baleines et des dauphins (WDCS), le Groenland, territoire semi-autonome danois, a l'intention de réclamer un quota de 50 baleines à bosse sur cinq ans dans le cadre de sa «chasse aborigène», au sommet de la CBI qui se réunit à partir de lundi sur l'île portugaise de Madère.

    « Le Danemark exerce une forte pression, avec le soutien de la Suède, pour essayer d'obtenir un consensus européen en faveur de la proposition du Groenland », affirme le porte-parole de la WDCS Nicolas Entrup, dans un communiqué publié à Funchal (Madère, Portugal) où se déroulent depuis le 28 mai des travaux préparatoires au sommet.

    « La WDCS appelle les Etats membres et la présidence tchèque (de l'UE) à ne pas mettre en cause la réputation de l'Union européenne et son engagement pour la conservation des baleines dans le monde », ajoute M. Entrup.

    Depuis la réunion de la CBI de 2008, à Santiago du Chili, les pays membres de l'UE votent en bloc, mais le Danemark peut échapper à cette règle car le Groenland n'appartient pas à l'Union.

    Le Danemark s'apprêterait à justifier sa demande par des besoins accrus en viande de baleine des populations du Groenland, ce que conteste la WDCS, arguant qu'au cours de la dernière décennie, le Groenland « n'a jamais capturé toutes les baleines comprises dans son quota de ''subsistance' '».

    La CBI impose depuis 1986 un moratoire illimité interdisant la chasse commerciale à la baleine, mais autorisant, selon des quotas précis, la chasse à des fins scientifiques et à la subsistance de populations indigènes.

    L'organisation regroupe 85 pays qui tentent depuis des années de parvenir à un nouveau compromis pour réglementer la chasse et la conservation des baleines.

    (Agence France-Presse)

    http://www.planetaazul.com.mx/www/2009/06/16/reprise-de-la-chasse-a-la-baleine-a-bosse-des-ecologistes-inquiets/

    Enlaces Relacionados
  • Parties de HOME : plus d’activisme non violent (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    La semaine dernière, j’ai blogué à propos de HOME, un documentaire extraordinaire portant sur la manière dont l’avidité humaine et le matérialisme détruisent notre planète.

    Bien que HOME était (et est toujours) disponible sur YouTube, il est aussi disponible sur support DVD dans la plupart des clubs vidéos.

    Pour l’avoir vu sur un écran d’ordinateur d’abord et sur le large écran d’une télévision ensuite, je peux vous assurer que l’expérience est qualitativement différente.

    HOME est esthétiquement magnifique lorsqu’il est diffusé sur l’écran 17 pouces d’un Mac.

    Mais lorsqu’il l’est sur un écran plat de 40 pouces, l’expérience est stupéfiante.

    Nous avons tenu deux « parties HOME ».

    Nous avons invité des petits groupes d’amis à se joindre à nous pour regarder le film, qui dure à peu près 90 minutes.

    Pendant le visionnement, nous avons offert une variété de bouchées véganes.

    Après cela, nous avons eu une discussion où, à tour de rôle, nous interprétions ce que nous venions de voir, partagions le message retenu et imaginions les différentes choses nous pouvons faire dans nos propres vies pour rendre notre passage sur cette planète un peu moins dommageable.

    Dans tous les cas, la discussion a glissé vers l’élevage ainsi que vers la relation générale entre le matérialisme et les violations des droits des humains et des nonhumains.

    Même si aucun de nos invités n’était végan avant de venir (plusieurs étaient végétariens), il est clair que le film et la discussion qui a suivi les a stimulés à réfléchir et je ne serais pas surpris d’apprendre que certains changements personnels profonds avaient été inspirés à l’occasion de ces réunions autour de HOME.

    Comme je l’ai mentionné dans mon premier billet, HOME ne véhicule pas un message explicitement pro-végan, mais il est difficile de ne pas comprendre que le véganisme est un message implicite, au moins pour des raisons écologiques, sinon pour des raisons directement associées à la valeur inhérente des animaux, sujet dont je parle dans mon travail portant sur l’éthique animale.

    À cet égard, une discussion après-film peut facilement se diriger vers la relation entre les préoccupations écologiques et celles qui touchent la valeur inhérente.

    Les opportunités de promouvoir l’éducation créative et non violente à propos du véganisme nous entourent. HOME a attiré plus de 1 million de spectateurs YouTube en une semaine.

    C’est un excellent moyen d’explorer plusieurs des sérieuses questions morales impliquant les humains et les nonhumains.

    Les réunions HOME peuvent constituer une bonne façon de faire découvrir à vos amis et à vos voisins la nourriture végane afin qu’ils puissent s’apercevoir qu’ils peuvent manger de manière non violente sans avoir à sacrifier le bon gout de leurs repas.

    Pensez à organiser une party HOME.

    Cela pourrait vous donner une bonne opportunité d’informer vos inviter, de participer à des discussions stimulantes et d’avoir du plaisir.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/15/parties-de-home-plus-dactivisme-non-violent/

  • "Prendre soin de notre maison" (à propos de "Home") (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le vendredi 5 juin - le jour de l’environnement - un documentaire remarquable appelé HOME a été diffusé dans les salles de cinéma et à la télévision de plus de 50 pays, ainsi que sur internet.

    HOME est l’histoire de la Terre et de l’évolution de la vie sensible, sur la manière dont les êtres humains ont, dans une période de temps relativement courte, amené la planète au bord du désastre.

    Je vous recommande fortement de visionner ce documentaire, qui sera disponible jusqu’au 14 juin à l’adresse YouTube.

    Encouragez vos ami(e)s et votre famille à le voir.

    C’est gratuit et chaque seconde des 93 minutes que dure le film vaut la peine.

    La narration est intelligente et ceux qui en connaissent peu à propos de l’écologie en sortirons riches d’une expertise considérable.

    Ceux qui sont déjà instruits en sauront encore davantage.

    La photographie est absolument sensationnelle.

    Chaque plan représente une photo qui pourrait facilement être affichée sur l’un de vos murs.

    Et à l’égard de la question animale, HOME est largement meilleur que le documentaire de Al Gore, An Inconvenient Truth, ce qui était surprenant, considérant que les commanditaires de HOME produisent des produits animaux.

    Le film contient une critique explicite de l’agriculture intensive et une discussion à propos de l’inefficacité de notre utilisation des ressources (céréales, eau) pour la production de la viande.

    Bien que le film ne défende pas le véganisme en tant que tel, il s’agit pourtant là de la conclusion logique vers laquelle mène son message.

    Tel que je le soutiens depuis plus longtemps que ce dont je souhaite me souvenir, quiconque se soucie le moindrement de l’environnement doit devenir végan même s’il ou si elle ne se soucie pas des problèmes éthiques entourant l’exploitation animale.

    HOME est un signal d’alerte dont nous avons désespérément besoin.

    Nous, êtres humains, - spécialement ceux qui, parmi nous, vivent dans les nations riches et industrialisées - devons comprendre la pure insanité du style de vie que nous considérons comme « normal ».

    Regardez HOME.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/08/prendre-soin-de-notre-maison/

  • "Personne n'a été blessé dans l'incendie" (Francione)

    dinde.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Roger Yates vient de m’envoyer un article d’actualité portant sur la ferme d’élevage de dindes au Minnesota.

    Dans cet article, on affirme :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls, mais personne n’a été blessé par l’incendie."

    Vingt-cinq mille dindes ont été tuées, mais « personne n’a été blessé par l’incendie ».

    Il est clair que « personne » ne réfère aux humains.

    Comme j’adhère au principe de Ahimsa, ou de non-violence, je suis évidemment soulagé de savoir qu’aucun être humain n’a été blessé par le feu.

    Mais parce que les animaux sont du bétail - ils sont des choses et rien d’autre - ils ne sont pas considérés comme des individus qui auraient pu être blessés lors de l’incendie.

    Une dinde n’est personne.

    On peut également lire, dans cet article :

    "John Peterson aide l’entreprise familiale. Il déclare qu’il s’agit d’un « terrible incendie » et d’un événement réellement choquant."

    Si nous parlions d’un feu qui aurait tué des êtres humains et que nous utilisions le mot « terrible », cela renverrait au fait que la perte d’une vie constitue un évènement moralement indésirable.

    Mais nous parlons de propriétés.

    Pour monsieur Paterson, ce qui est « terrible » est le fait que sa propriété a été endommagée et que les dindes n’aient pas pu vivre assez longtemps pour être entassées dans des cages, pendues la tête en bas, voir leur gorge tranchée et être immergées dans un bassin d’eau brûlante - ce qui empêche monsieur Peterson et tous ceux qui mangent de la viande et des produits animaux d’obtenir les bénéfices de cette opération.

    Et rappelez-vous que les gens qui sont ultimement responsables de l’exploitation animale ne sont pas ceux qui opèrent des fermes ou les abattoirs ; c’est sur ceux qui consomment de la viande et des produits animaux et qui créent ainsi la demande que repose la responsabilité morale ultime.

    Monsieur Peterson ferait autre chose de sa vie s’il n’y avait aucune demande pour la chaire et les autres produits d’origine animale.

    Tous les êtres sensibles sont semblables en ce sens qu’ils accordent tous de la valeur à leur propre vie et qu’ils ont intérêt à ne pas souffrir.

    Chaque être sensible est quelqu’un.

    Cet article aurait plutôt dû rapporter ce qui suit :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls; 25 000 individus ont donc été tués."

    Jusqu’à ce que nous faisions en sorte que plus d’humains voient les choses sous cet angle, rien ne changera jamais.

    Devenez végans et utilisez des méthodes créatives et non-violentes pour éduquer les autres à propos du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/07/personne-na-ete-blesse-dans-lincendie/