Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Humeurs - Page 70

  • Environnement : "La France perd de son naturel" (Sciences et Avenir)

    http://www.airimage.fr/images/lotissement-borderouge.jpg

    L'inventaire biophysique Corine fait un état des lieux alarmant de l'occupation des sols.

    Un constat qui renforce celui du Grenelle de l'environnement.

    Les villes s'étendent, les terres agricoles reculent, les étangs artificiels se multiplient, les forêts, landes, pâturages naturels, garrigues, maquis se fragmentent.

    Ainsi se modifie l'occupation des sols de France, selon les observations du dernier inventaire biophysique Corine (Coordination de l'information sur l'environnement) mené sur une période de six ans. Entre 2000 et 2006, 620 km2 d'espaces ont changé d'affectation tous les ans.

    Toujours au détriment de la nature.

    Depuis que Corine est née, au début des années 1990, les mêmes tendances lourdes sont observées.

    L'artificialisation des sols se poursuit à un rythme soutenu : les villes ont grignoté 53 km2 de prairies et près de 200 km2 de terres cultivées.

    Par exemple, les zones industrielles et commerciales ont colonisé 152 km2 de champs.

    Les emprises des réseaux routiers et ferroviaires ont progressé de 78 km2.

    Pour construire tous ces bâtiments, il a fallu produire des matériaux, ce qui se voit dans le paysage : 50 km2 de terres arables sont devenus des carrières d'extraction de pierres, cailloux et granulats.

    Au total, si l'on prend en compte l'ensemble des changements d'occupation des sols, la surface des terres agricoles a reculé de 780 km2 en six ans.

    Les milieux naturels sont, eux, affectés par des catastrophes comme les tempêtes ou les incendies.

    Ainsi, les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 sont les principaux responsables de la transformation de 1710 km2 de forêts de conifères et de feuillus en végétations arbustives.

    Le feu a dévoré 52 km2 de maquis et garrigues.

    350 km2 de milieux naturels ont disparu.

    Le Grenelle de l'environnement a défini des lignes d'action pour contrer ces tendances : lutte contre l'étalement urbain, création de réseaux d'espaces naturels protégés (les trames vertes et bleues), préservation des prairies.

    Corine tombe à pic pour montrer l'ampleur de la tâche.

    Les cartographies aux échelles nationales, régionales et communales sont téléchargeables gratuitement sur le site www.ifen.fr/bases-de-donnees/occupation-des-sols.htm

    ***

    Repères :

    CORINE est un programme de l'Agence européenne de l'environnement, mené dans les 27 Etats membres.

    Cette BASE DE DONNEES est faite à partir d'images satellitaires interprétées par des géographes spécialisés.

    La nomenclature comprend 44 définitions d'occupation des sols réparties en 5 chapitres : territoires artificialisés, territoires agricoles, forêts et milieux semi-naturels, zones humides, surfaces en eau.

    Loïc Chauveau
    Sciences et Avenir

    http://sciencesetavenirmensuel.nouvelobs.com/hebdo/parution/p748/articles/a401451-.html

  • Charles Danten : nazi toi-même (ou le triomphe de la mauvaise foi)

    http://www.sagesse-primordiale.com/blog/wp-content/colombe.jpg

    Merci à Marjolaine Jolicoeur pour ce beau texte magistral, où rien ne manque - pas même Romain Gary.

    ***

    Charles Danten : un nazi ? (Marjolaine Jolicoeur)

    Disciples d’Hitler et milieux néonazis peuvent être contents : il se trouve encore des humains utilisant la propagande nazie pour salir la réputation de militants sincères et dévoués.

    Charles Danten, dans une démarche assez méprisante, fait un amalgame douteux entre le nazisme, la supposée « zoophilie des nazis », la compassion humaine envers les animaux et les végétariens vus comme des "nazis hypocrites".


    Pour dénigrer l’éthique du végétarisme et le mouvement pour la libération animale, il faut être de bien mauvaise foi ou complètement ignorant pour invoquer la monstruosité nazie ou Hitler, l’incarnation du mal absolu pour plusieurs.

    Cette tactique polémique, la reductio ad hitlerum, vise à disqualifier quelqu’un ou un groupe de personnes en les comparant à Hitler : Hitler était végétarien (ce qui est faux) et aimait les animaux, alors tous les végétariens et ceux qui aiment les animaux sont des nazis.

    Quand on est à court d’arguments, Hitler n’est jamais bien loin.

    On peut se questionner sur les motivations derrière ce parallèle entre Hitler et la vie pacifique de millions de végétariens et de militants pour les animaux.

    Danten pense-t-il vraiment qu’il fait avancer le mouvement pour la libération animale, que ses délires injurieux vont mettre fin à l’exploitation et aux massacres d’animaux ?

    Les fondements de la pensée nazie prennent racine dans des thèmes racistes et haineux.

    Aucune espèce de compassion chez les nazis, aucune empathie pour la souffrance de l’autre, qu’il soit humain ou animal.

    La conviction nazie reposait essentiellement sur une chose : le plus fort a le droit de soumettre le plus faible, de toutes les manières possibles, dans la violence s’il le faut, dans la cruauté aussi.

    « Qui ne possède pas la force perd le droit de vivre », disait Hitler.

    HIMMLER

    C’est en passant par l’élevage industriel des poulets que Himmler, le chef des SS et des camps d’extermination nazis, accrut son obsession pour garder, sur le plan racial, la "pureté" des Allemands.

    Selon Fritz Redlich cité dans l’ouvrage Eternel Treblinka de Charles Patterson :

    « Son intérêt pour la reproduction et l’abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains ».

    Et le meurtre des êtres humains, comme celui des poulets, n’est absolument pas compatible avec le soi-disant bouddhisme de Himmler.

    Tout dans la morale bouddhiste - et chrétienne - s’articule autour de la non-violence, du pacifisme et de la bienveillance à l’égard des êtres vivants.

    Himmler n’était pas plus bouddhiste que George W. Bush est un disciple de Jésus.

    Comme d’autres nazis, Himmler a perverti certains concepts bouddhistes mais aussi hindouistes.

    Selon plusieurs témoignages, Himmler avait toujours sur lui une copie de la Bhagavad-Gita.

    Dans ce texte millénaire de l’Inde ancienne, Krishna dialogue avec son disciple Arjuna sur un champ de bataille, lui ordonnant de passer à l’action et d’accomplir son devoir avec détachement.

    Himmler interpréta à sa façon la Gita, s’en servant pour justifier la supériorité de la race allemande et aryenne sur les "sous-hommes dégénérés", qu’ils soient Juifs, Noirs, homosexuels, handicapés ou malades mentaux.

    La Gita était aussi le livre préféré de Gandhi.

    Au contraire d’Himmler, Gandhi puisa dans la Gita ses visions de non-violence et de paix autant envers les humains que les animaux.

    Pour ce digne représentant du végétarisme éthique et de l’ahimsa, cette histoire sacrée de l’hindouisme doit être prise dans un sens mythologique où l’âme se débat dans l’illusion du monde matériel, à la recherche de sa délivrance.

    Dans la Gita, « l’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un oeil égal, le brahmane noble et érudit, la vache, l’éléphant ou encore le chien et le mangeur de chien. »

    Le yogi doit être « sans haine pour aucun être », il se libère et libère les autres grâce à l’amour.

    On est loin de l’idéologie nazie.

    HITLER

    Hitler n’était pas, de près ou de loin, un adepte du végétarisme.

    Tout comme Himmler, il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait et croyait à ses propres mensonges.

    Pendant toute sa vie, Hitler a mangé de la saucisse et du jambon.

    Même en étant publiquement contre la chasse, en privé il consommait du gibier.

    Hitler se servait du végétarisme pour se gagner un capital de sympathie auprès du peuple allemand, les groupes écologistes étant très puissants et l'alimentation sans viande à la mode.

    A Berlin, en l900, on retrouvait plus de vingt restaurants végétariens.

    Quelques colonies végétariennes aussi, comme celle nommée Eden qui vendait divers produits alimentaires végés, dont un succédané de beurre, une sorte de margarine.

    Agriculture biologique, consommation de fèves de soja, de pains de blé entier, jeûnes, cures au soleil ,thérapies holistiques, homéopathie, massages et végétarisme s’intégraient dans le mouvement Lebensreform ou "réforme de vie", une expression apparue dès 1896.

    Une figure dominante de ce mouvement était l’Allemand Arnold Ehret (1866-1922).

    Ses livres sont toujours en réédition et extrêmement populaires, encore de nos jours, dans les milieux naturistes ou hygiénistes.

    Pour Ehret, les viandes demeurent toujours en état de décomposition et « elles se putréfient dans le colon et conduisent au cancer » ; la seule alimentation valable se compose de fruits et de légumes crus, elle est végétalienne, sans viande, lait ou oeuf.

    Hitler considérait le mouvement crudivore comme « une révolution », affirmant même « que l’une des causes du cancer réside dans la nocivité des aliments cuits. »

    Malgré ses beaux discours et sa peur de mourir du cancer comme sa mère, Hitler n’a jamais cessé de se gaver de gâteaux, de sucreries, de café, de viandes diverses, de lait, d’oeufs et d’aliments cuits.

    ("Hitler, un végétarien ?", Journal Ahimsa, 2007 : Http://www.ass-ahimsa.net/vege5.html )

    Hitler, un végétarien aimant les animaux ?

    Ce canular inventé de toutes pièces par son fidèle ministre de la propagande Joseph Goebbels se perpétue encore de nos jours.

    Hitler ne supportait que les chiens-loups - les bergers allemands - et plusieurs témoins rapportent qu’il battait à coups de fouet les chiens récalcitrants.

    A l’image de ses idées sur les humains, Hitler ne reconnaissait pas une égalité entre les animaux.

    Il refusait de se laisser photographier en compagnie des bichons d’Eva Braun, tout juste bons pour une femme.

    Les films de propagande nazie n’encensaient que les animaux pur-sang tout en se moquant de l’affection que les femmes seules ont pour leurs animaux.

    Le film Was du ererbt (« Ce dont vous avez hérité ») accusait les femmes propriétaires de chiens de dévoyer leur affection et leur instinct maternel.

    « Un amour exagéré pour un animal est dégénéré. Il n’élève pas l’animal mais dégrade l’être humain. »

    On croirait lire du Danten...

    Manifestement Hitler n’aimait guère les animaux puisqu’il traitait ses ennemis de « cochons », de « sales chiens », le peuple allemand de « stupide troupeau de moutons » et les Juifs de « vermine et de rats ».

    Cette pratique d’insulter des humains par des noms d’animaux n’appartient pas qu’aux nazis.

    Elle a souvent été un prélude à la persécution ou l’exploitation de peuples jugés comme inférieurs.

    Le monde animal a toujours été une abondante source de métaphores pour la désensibilisation devant la souffrance d’autrui :

    « Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. » (Theodor Adorno)

    DERRIÈRE LES APPARENCES

    Hitler n’a jamais eu aucune implication personnelle en faveur de l’animal, d’un point de vue individuel ou juridique.

    Elisabeth Hardouin-Fugier a enquêté aux sources des documents législatifs du IIIe Reich concernant la protection animale et sur ces soi-disantes lois décrites par certains comme « les plus progressistes jamais écrites et qui feraient rêver n’importe quel défenseur des animaux ».

    L’historienne dément ces affirmations mensongères, s’interroge « sur les motifs qui incitent à diaboliser la démarche protectrice de l’animal, par contamination avec un personnage hors norme, Hitler » et s’insurge à juste titre contre ces manoeuvres pour dénigrer le milieu de la défense animale.


    Les premières mesures pour la protection animale ne viennent pas de l’Allemagne nazie mais du Royaume-Uni où de telles réglementations datent de l822.

    Le Martin’s Act punissait d'amende ou d’emprisonnement quiconque battait, abusait ou maltraitait chevaux, juments, ânes ou animaux dits domestiques.

    D’autres législations européennes suivirent.

    Afin « de réduire la souffrance animale et faire la promotion de valeurs humanitaires à l’égard des êtres animés », c’est à Londres, en l824, que la Society for the Prevention of Cruelty of Animals (SPCA) fut fondée.

    La SPCA prenait aussi position contre la pratique de certains scientifiques effectuant des expérimentations sur les animaux.

    Dans la société anglaise, ceux qui défendaient les animaux militaient aussi pour l’émancipation des esclaves humains (comme Jeremy Bentham).

    En France, une loi pour la protection des animaux date de l850.

    La sollicitude nazie envers les animaux de laboratoire n’était que du bluff et les nazis n’ont jamais vraiment légiféré contre la vivisection.

    Là encore ils mentaient, puisque les expériences sur les animaux continuèrent massivement autant dans les laboratoires que dans les camps d’extermination.

    Leur supposée loi contre la vivisection ne différait en rien dans sa substance de celle édictée en l875 en Angleterre ; elle émettait certaines restrictions, mais n’éliminait pas l’expérimentation animale :

    « Les expériences sur des prisonniers furent nombreuses et variées, mais elles avaient un point commun : toutes prolongeaient ou venaient compléter des expériences sur les animaux (...) et aux camps de Buchenwald et d’Auschwitz, les expériences sur les humains et les animaux furent menées simultanément, comme parties d’un seul programme. » (Dark Face of Science, John Vyvya, Micah Publications)

    La vivisection sur des animaux et des humains s’appuyait sur des bases scientifiques.

    Un grand nombre d’adhérents du parti nazi étaient médecins ou chercheurs scientifiques.

    Ce sont des scientifiques allemands qui ont synthétisé pour la première fois, dans les années 30, le Demerol, un dérivé de la morphine et la méthadone.

    (Goering et Goebbels étaient morphinomanes tout comme Hitler, malgré de grandes campagnes contre les drogues auprès du peuple allemand).

    Les premières études établissant la relation entre tabac et cancer du poumon furent réalisées pendant la période de l’Allemagne nazie.

    Hitler supervisa lui-même un ensemble de règles et de restrictions contre le tabac dans les lieux publics et les transports.

    En l939, le "Bureau contre les dangers de l’alcool et du tabac" vit le jour et les nazis inventèrent le terme de « tabagisme passif ».

    Antis-tabac et scientifiques, tous des nazis en puissance comme les végétariens et les défenseurs des animaux ?

    ÉVOLUTION SPIRITUELLE

    Les nazis se mentaient à eux-mêmes et aux autres aussi.

    Si au contraire, Hitler et les nazis avaient démontré de la bonté envers les animaux, de la compassion autant envers le chien que le cochon mangé, le cours de l’histoire aurait-il été le même ?

    Ressentir la douleur de l’autre, avoir de l’empathie envers les plus vulnérables, étendre l’égalité de considération à l’ensemble des êtres capables de sentience - de sensibilité - voilà de grandes qualités pouvant aider l’humain à devenir meilleur, individuellement mais aussi collectivement.

    La compassion est un signe d’évolution pour beaucoup de traditions spirituelles, philosophiques ou pour de grands esprits comme Pythagore, Plutarque, Plotin, Bouddha, les esséniens, les jains, les gnostiques, les cathares, Gandhi, Marguerite Yourcenar, Albert Einstein, le transcendantaliste Bronson Alcott, Isaac Bashevis Singer, Paul McCartney et tant d’autres.

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille », écrivait Leon Tolstoi, végétarien pendant les vingt-cinq dernières années de sa longue vie.

    Et pour Gary L. Francione, juriste et philosophe américain, « c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs. Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées. Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes. »

    Tant et aussi longtemps que les animaux seront considérés en tant que machines, objets, choses à tuer, à chasser ou à disséquer, il sera difficile sinon impossible de guérir cette violence qui détruit les humains et la planète.

    Chaque année dans le monde, plus de 50 milliards d’animaux sont abattus pour leur chair, sans compter les milliards de poissons et d’animaux aquatiques.

    Des millions de singes, chiens, chats, poissons ou lapins meurent dans les laboratoires pour tester pesticides, armements ou vaccins.

    L’industrie de la viande est un désastre écologique, privant des populations humaines d’eau potable et de céréales.

    Elle est une source de grande souffrance pour les animaux, des êtres conscients ayant le droit de vivre, comme nous, leur existence dans la paix.

    Mais il est « difficile de reconnaître quelque droit que ce soit à un animal dont on souhaite faire son repas » (Henry Salt).

    LES PROTECTEURS DES ANIMAUX ET LES VÉGÉTARIENS

    Selon Danten, les défenseurs des animaux regroupent des frustrés aux prises avec de graves problèmes psychologiques.

    Des violents qui s’ignorent, souffrant de narcissisme, d’égoïsme, des végétariens fanatiques faisant le salut hitlérien devant un bloc de tofu.

    Danten divague et fait de la psychologie à cinq cents.

    La nature humaine est mystérieuse et complexe, elle va bien au-delà des clichés et des étiquettes.

    Ceux et celles qui militent pour les droits des animaux, pour leur protection et leur libération font partie d’une infinie diversité.

    On ne peut les mettre dans le même sac, brasser le tout et faire de leurs motivations une généralisation ainsi réductrice.

    Mais une chose est certaine cependant : prendre la défense des animaux est un exercice périlleux dans nos sociétés axées sur le matérialisme et la consommation à outrance, la domination et l’exploitation.

    Facile de ridiculiser et de mépriser une cause impopulaire autant dans les médias qu’auprès d’un public soumis à la désinformation.

    Facile de dénigrer des militants motivés par un réel désir de justice, de solidarité et d’amour pour d’autres êtres vivants, pour la planète, les arbres, les baleines, les papillons ou les rivières, puisque tout est lié.

    Dans notre monde où la violence est partout banalisée, la compassion n’a pas bonne presse.

    Si cette sympathie universelle ne nous rend pas "meilleur", cela revient-il à dire que c’est son contraire, la violence, qui nous fait évoluer en tant qu’humain ?

    Philosophes, mystiques mais aussi psychiatres, sociologues, criminalistes, juristes et protecteurs des animaux affirment pourtant le contraire.

    Il existe une corrélation entre la violence faite aux animaux et celle perpétrée contre d’autres humains.

    Nombre de tueurs en série, sinon la majorité, ont commencé par abuser et violenter des animaux avant de le faire à des humains.

    Le tristement célèbre Ted Bundy, qui viola et tua plus de 40 femmes, avait été témoin pendant son enfance de la violence de son père envers les animaux ; il avoua par la suite avoir lui-même torturé nombre d’animaux pendant son adolescence.

    Que la violence soit dirigée vers les femmes, les enfants, les personnes âgées ou les animaux, elle est indissociable de cette loi du plus fort.

    Plus de la moitié des femmes se retrouvant dans des refuges ont signalé que l’animal de la famille avait été aussi menacé ou blessé par l’auteur de la violence. (McIntosh:2001)

    Selon le professeur Andrew Linzey, fondateur et directeur de l’Oxford Center for Animal Ethics, « la cruauté envers les animaux n’est pas seulement injuste pour les animaux : on constate maintenant, de façon de plus en plus évidente, que la cruauté envers les animaux est aussi préjudiciable aux êtres humains

    ÉTHIQUE ANIMALE

    Il est absolument important de dénoncer les usines à chiots, les animaleries sans scrupules, la surmédicalisation, les vaccins inutiles et potentiellement toxiques, la domination brutale, le dressage excessif et ce non-sens de l’animal acheté pour sa race ou sa beauté.

    Mais pour cette vieille dame seule avec son chat, pour cet homme et son vieux chien marchant ensemble, pour cet enfant parlant à son chien dans des mots qu’eux seuls comprennent, pour ces humains compatissants qui travaillent dans des refuges d’animaux surpeuplés, pour ces autres qui adoptent des chiens vieux ou malades, soignent des chats blessés, ayons tout de même un peu de respect.

    Comparer l’amour que ces humains portent aux animaux avec l’hypocrisie des nazis relève d’un cynisme outrageant.

    (Soyons aussi logiques et responsables: même en étant contre une certaine forme de domestication, il est présentement impossible de mettre à la rue tous les chats et les chiens, de les retourner dans leur environnement naturel.)

    La « misanthropie viscérale » des végétariens et des militants pour la défense des animaux, tant décriée par Danten, se trouve finalement peut-être de son côté à lui.

    Dans l’éthique animale il y a place autant pour une vision de justice globale, que pour la compassion, le désir de soulager la misère et une forme d’altruisme envers les animaux.

    Comme si pour devenir meilleur, nous devions passer moins par notre tête mais plus par notre coeur, comme nous le dit si bien Romain Gary :

    « Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne. Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d’"humain". Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté, et un tel concept est indissociable des sentiments. Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste. Essayons les sentiments et les émotions, pour changer... »

  • "Animaux esclaves", de Marie-Pierre Hage

    51k9sEuFGgL._SS500_.jpg

    Présentation de l'éditeur

    Au bonheur des bêtes...

    Tel pourrait être le titre, ironique il va sans dire, de ce vibrant plaidoyer.

    Logés, nourris, parfois même déguisés, les animaux esclaves ont perdu ce qu'ils avaient de plus cher, leur liberté.

    Qu'ils soient animaux domestiques, pensionnaires de zoos, de refuges, artistes de cirque, il n'ont qu'en apparence la vie belle.

    Au service des hommes, ils sont pour eux une source de revenus, de divertissement ou de nourriture.

    Avec une rare sensibilité, Marie-Pierre Hage explore le drame de leur condition à travers l'Histoire.

    Depuis le premier loup domestique, apprivoisé il y a 14 000 ans, jusqu'aux animaux de ferme en passant par les nouveaux animaux de compagnie (NAC), elle nous rappelle que tous ces êtres vivants ont une sensibilité et des états d'âme.

    Elle lance ici un bouleversant cri d'alarme et nous propose de consommer et de vivre autrement, dans le respect de la biodiversité et de la nature véritablement sauvage.

    Biographie de l'auteur

    Marie-Pierre Hage vit en Touraine où elle milite avec passion au sein de plusieurs associations pour la défense de l'environnement et des animaux.

    http://www.amazon.fr/Animaux-Esclaves-Marie-Pierre-Hage/dp/2848862173

  • Manger de la viande, c'est participer à grande échelle à la déforestation de l'Amazonie - Photos (The Gardian)

    Amazon deforestation: Cattle farm at 'Estancia Bahia', Agua Boa, Mato Grosso, Brazil

    1 / 10

    A cattle farm in Mato Grosso, Brazil. A new report from Greenpeace names a series of high-profile companies that it says profit from products supplied by Brazilian farms set up on illegally deforested land

    Photograph: Daniel Beltra/Greenpeace

    Environment

  • Le dauphin commun nous quitte

    http://www.encyclo123.com/files/Delfines_0.jpg

    Par Jean Etienne, Futura-Sciences Bookmark and Share

    Il mérite désormais bien mal son nom.

    Victime de la surconsommation et de la pêche excessive, le dauphin commun (Delphinus delphis) se raréfie à une telle vitesse en Méditerranée que son existence le long de nos côtes est menacée à très brève échéance.

    « Il est appelé dauphin commun mais le problème aujourd’hui dans la Mer Méditerranée c’est qu’il n'est plus si commun que cela. C’est une espèce menacée, sur le point de s’éteindre », prévient Giorgos Paximadis, un expert du WWF en Grèce.

    De fait, les recensements effectués régulièrement en Méditerranée sont alarmants.

    En dix ans, le nombre d’animaux comptabilisés en mer ionienne (nord de la Méditerranée) est passé de 150 à 15 individus, et cela, dans une zone protégée.

    L’espèce est donc proche de l’extinction à cet endroit, et la raréfaction s’étend, provoquée par les mêmes causes.


    Recensement des dauphins en mer ionienne. Source : Cétacé Alliance

    Celles-ci semblent claires et trouvent leur origine dans l’intensification sans cesse accrue de la pêche des poissons de surface, tels les harengs, anchois ou sardines, qui constituent sa principale nourriture.

    Celle-ci se raréfiant de façon dramatique, le dauphin commun disparaît avec elle…

    Mal en point au sommet de la chaîne alimentaire

    Les groupes de défense de l’environnement, WWF en particulier, ont recommandé à la Grèce de décider et d’adopter diverses mesures dans l’urgence.

    Un maillage plus important des filets de pêche serait considéré comme une première solution en réduisant la destruction d’espèces juvéniles, mais la pêche de loisirs, importante dans la région, est aussi pointée du doigt.

    Des sanctions plus sévères en cas de pêche illégale sont aussi réclamées.


    Populations de dauphins communs dans la région des îles Kalamos (mer ionienne) entre 1997 et 2007. Source : Cétacé Alliance

    Selon Giorgos Paximadis, la raréfaction d’un animal situé au sommet de la chaîne alimentaire, comme le dauphin commun, est particulièrement alarmante car elle est l’indice irréfutable du mauvais état de celle-ci.

    Autrement dit, le dauphin serait en train de nous avertir que la plupart des populations piscicoles de Méditerranée sont en train de disparaître.

    Le dauphin commun étant aussi particulièrement sensible aux pollutions chimiques et acoustiques, son déclin en est encore accentué.

    La population restante de ces mammifères en mer ionienne est l’une des dernières pour toute la Méditerranée, où elle constitue – constituait ? – une réserve naturelle, et sa disparition complète se répercuterait sur l’ensemble des côtes européennes où il reste présent.

    Ce sujet vous a intéressé ? Plus d'infos en cliquant ici...

    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/le-dauphin-commun-nous-quitte_19333/

  • "Faire des enfants tue : Eloge de la dénatalité", Michel et Daisy Tarrier

    41HchRXzMaL._SS500_.jpg

    Présentation de l'éditeur

    Faire des enfants nuit gravement à la planète.

    Homo sapiens est la pire espèce invasive.

    Notre monde est passé de 250 millions à quasiment 6,7 milliards d'habitants depuis l'an 1 de l'ère chrétienne.

    En augmentant de 4 milliards, la population planétaire a triplé depuis 1950.

    Stop, ou encore ?

    Nous avons toutes les preuves que la planète ne pourra pas nourrir 9 milliards de Terriens en 2050 ou 17 milliards en 2100.

    Faire des enfants nuit gravement à la survie de l'humanité.

    Si on aime les enfants, il ne faut pas en faire.

    Vivre moins nombreux pour que tout le monde puisse tout simplement vivre.

    Tout pacte écologique devrait sous-tendre l'idée d'un pacte antinataliste.

    Biographie de l'auteur

    Michel Tarrier, naturaliste et écologue, est l'auteur de 2050, Sauve qui peut la Terre ! aux éditions du temps.

    Daisy Tarrier s'investit dans une association de protection de l'environnement.

    http://www.amazon.fr/Faire-Enfants-Surpopulation-Tarrier-Michel/dp/2842744403

  • 9 juin à Paris : rencontre et débat avec Christian Laborde autour de "Corrida basta"

    L'image “http://www.christianlaborde.com/sites/make-ai/-library-/images/ulf_andersen/1.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Christian Laborde par Ulf Andersen

    La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui du général Franco envoyant ses toreros porter, sur les bords de la Nive et de l’Adour, la bonne parole du sang et de la torture.

    La corrida, c’est le pire Sud qui soit, celui de mecs et de meufs trépignant et braillant, se délectant du martyre d’une bête splendide, réclamant sa mort, immonde masse  tresseuse de nasses, grouillante de préjugés, saturée de frustrations,  meute ne vivant que pour voir grossir la meute, œuvrant à son renforcement, voyant dans toute solitude une provocation, une atteinte à la sûreté de son gras.

    La corrida, c’est le pire Sud qui soit, un Sud gavé de téléréalité  qui va se les vider en regardant la pique s’enfoncer dans la chair sanguinolente d’une bête piégée, humiliée, le Sud des  têtes de lard ricardisées et des têtes de cons parmi lesquelles on repère, au premier regard, celles, rougeoyantes,  des notaires sans culture, des avocats sans cause, et des vétérinaires dont les animaux se méfient.

    La corrida, c’est le pire Sud qui soit,  le Sud  obsédé par ses propres racines,  ignorant tout du feuillage et des oiseaux, le Sud qui a des toiles d’araignée sous les bras, porte un béret enfoncé jusqu’aux yeux, brandit comme autant de cartons rouges ses proverbes, ses dictons, sa prétendue  sagesse  faite de résignation, de garde à vous, et de soumission à l’ordre établi.
    Défenestrons ce Sud et dézinguons la corrida !

    Je sais un autre Sud qui est un sein,  une source, un songe. C’est mon Sud à moi,  populaire et aristocratique, primitif  et savant, ouvert, vivant, vital.

    Mon Sud à moi, c’est Joë Bousquet écrivant La tisane de Sarments à Carcassonne, Claude Nougaro chantant « Locomotive d’or » au théâtre du Capitole,  Bernard Lubat jouant de la batterie à des ragondins à Uzeste,  André Breton marchant dans les rues de Saint-Cirq Lapopie, une percussion de Dimitri  Szarzewski, la pluie dans un roman de Bernard Manciet, le revêtement granuleux de la route du Tourmalet, n’importe quelle rue de Toulouse, le poète Jean-Pierre Tardif rédigeant, en occitan, une petite grammaire arabe, Lance Armstrong accélérant dans la montée du Pla d’Adet, les Converse rouges d’un Lolita, Nabokov marchant, enfant, dans une rue de Pau.

    Défenestrons le  Sud de la mort et dézinguons la corrida !

    Ouvrons le feu, vidons nos kalachnikovs, nos flingues planqués dans nos greniers  sur la racaille confessée qui se rend aux arènes !

    Et vous taureaux, mes chers taureaux, courez, courez, accrochez à vos cornes qui sont le narguilé de Dieu, l’écharpe tournoyante des vents !

    http://www.christianlaborde.com/

    ***

    Chers amis,

    Je vous attends, le 9 juin, à 17h30, à Paris, à la Fnac Ternes,  26 avenue des Ternes dans le 17ème arrondissement, pour une rencontre, un débat autour de Corrida basta au terme duquel je dédicacerai mon pamphlet.

    Vous pouvez compter sur ma langue : elle est bien pendue !

    Christian
  • Le droit des animaux - Division et conquête / L'invasion des détourneurs de mouvements : une cause de justice sociale devient la proie de la Doctrine du « Mal Nécessaire »

    http://www.pr-vicinity.com/Pics/Public%20Relation%20In%20Symbol.jpg

    L'invasion des détourneurs de mouvements : une cause de justice sociale devient la proie de la Doctrine du « Mal Nécessaire »

    Par James LaVeck - http://www.satyamag.com/oct06/laveck.html

    Traduit par Marie Isaia et mis en ligne avec l'aimable accord de l'auteur.

    "Vous ne savez jamais lorsqu'une agence de Relations Publiques (RP) devient efficace ; mais vous verrez vos opinions se modifier lentement". Un cadre superieur de l'industrie RP.

    Peu d’entre nous réalisent que certaines industries américaines versent des centaines de millions de dollars à des firmes de relations publiques chargées de supprimer tous les obstacles à leur acquisition de profit.

    En premier lieu sur la liste de ces obstacles se trouvent les mouvements populaires de justice sociale.

    Dans un article de 2002 sur leur site pour le 'Center for Media and Democracy' (Centre de Média et Démocratie), les auteurs et activistes sociaux John Stauber et Sheldon Rampton décrivent les activités de MBD, une de ces firmes RP impliquées dans le démantèlement des mouvements de citoyens luttant contre les problèmes allant des pluies acides, dioxine, biotechnologie et déchets toxiques, à l’apartheid, l’énergie nucléaire, les espèces en danger et les marées noires.

    « Leur méthode favorite, écrivaient Stauber et Rampton, est une stratégie de 'diviser et de conquerir' dépendant principalement de la co-optation : d’abord identifiez les « radicaux » qui ne veulent pas de compromis et qui demandent des changements fondamentaux pour solutionner un problème.

    Puis, identifiez les « réalistes » – en général, des organisations avec des budgets importants et des équipes travaillant dans le même périmètre de gens concernés que les radicaux.

    Puis, approchez ces réalistes, souvent au travers d’une rencontre amicale organisée par un tiers, démarrez un dialogue et éventuellement concluez un accord, une solution « gagnant-gagnant » qui marginalise et exclue les radicaux et leurs demandes.

    Ensuite allez avec les réalistes vers les « idéalistes » qui ont découvert le problème à travers le travail des radicaux.

    Convainquez les idéalistes qu’une solution « gagnant-gagnant » appuyée par les réalistes est meilleure pour l'ensemble de la communauté.

    Une fois que cela a été accompli, les « radicaux » peuvent être évincés comme extrémistes, l'optique RP est acceptée, et l’affaire peut être racolée dans les médias pour faire croire que la corporation et ses partenaires modérés non intéressés apparaissent comme les héros aptes à résoudre le problème.

    Résultat : l’industrie peut avoir à faire quelques petites concessions ponctuelles, mais les soucis fondamentaux soulèvés par les radicaux seront balayés. »

    Qu’est-ce que ce troublant scénario a à voir avec les défenseurs des animaux et notre mouvement pour supprimer l’exploitation des êtres sensibles ?

    Eh bien, il apparaît que la première fois que Stauber et Rampton écrivirent à propos de MBD, c’était en référence à une présentation donnée par Ronald Duchin – le « D » dans MBD – exclusivement pour l’association du Vacher (voir page 66 de Toxic Sludge is Good for You: Lies, Damn Lies and the Public Relations Industry -- La Boue toxique est bonne pour vous : mensonge, damnés mensonges et l’industrie de relations publiques).

    C’était en 1991, et Duchin, un diplomé du Army War College (le Collège de Guerre de l’Armée) et ancien assistant spécial du Secretary of Defense (le Ministre de la défense), soulignait que c’était la stratégie la plus efficace pour « traiter avec » les plus gros opposants de l’industrie de la viande : nous.

    Duchin recommandait le plan suivant en trois phases :

    1 ) isoler les radicaux ;
    2 ) « cultiver » les idéalistes et les « éduquer » afin qu’ils deviennent « réalistes » ;
    3) coopter les opportunistes à être d’accord avec l’industrie.

    Duchin admettait dans son discours qu’il était dur de travailler avec les idéalistes, et qu'à cause de leur altruisme inhérent et le fait qu’ils ne gagnent rien personnellement pour soutenir leur point de vue, le public tend à les croire.

    Il offrit ensuite aux vachers une stratégie maligne.

    Il dit que si les idéalistes peuvent d’une certaine manière être convaincus que leur opposition à un produit ou une industrie faisait du mal à quelqu’un par inadvertance, ils ne pourraient pas vivre avec cette contradiction et seraient obligés de changer leur vision, pour adopter une position plus « réaliste ».

    Duchin dit ensuite aux vachers comment travailler avec les « opportunistes » du mouvement, les gens qu’il décrivait comme engagés dans une activité pour «  être en vue, avoir le pouvoir, des disciples et peut-être trouver un emploi.

    La clef pour traiter avec les opportunistes est de leur fournir au moins la perception d’une victoire partielle. »

    La très répandue adoption des 'œufs sans cage' ?

    Quelques places à la table avec le groupe développant les standards pour produire des agneaux issus de « l'élevage humain des animaux » ?

    Un veau  « rose », non mis en cage ?

    Aujourd’hui celles-ci et d’autres "avancées" similaires sont largement présentées comme des victoires par des organisations considérées commes des opposantes dévouées à l’exploitation animale.

    L’escroquerie de la bonté humaine

    Il n’est pas très agréable de penser à la possibilité que notre mouvement pourrait être dans le processus d’une co-optation et d'une neutralisation selon un projet envisagé il y a quinze ans par une firme consultante de l’industrie de la viande.

    Mais pour les industries exploitant les animaux, il y a des milliards de dollars en jeu et il est évident qu’elles vont affecter de sérieuses ressources à la protection de leurs intérêts, et qu’elles vont jouer pour gagner.

    Considérez comment la pression implacable d'amener les performances en bourse toujours plus haut, trimestre après trimestre, peut conduire les cadres supérieurs à une frénésie hyper compétitive.

    En conséquence de quoi on entend régulièrement parler de l’espionnage industriel, des campagnes de diffamation dans les médias, des efforts à corrompre les leaders politiques, des scandales financiers et des échauffourées pour reprendre des sociétés.

    Y a-t-il des raisons de croire que les gens pris dans un tel système pourraient être moins impitoyables quand ils traitent avec un mouvement de citoyens qui cherche à fermer leurs activités ?

    Stauber et Rampton, après des années de recherches dans les activités de l’industrie RP, pointent la tendance des militants à nier la possibilité qu'ils pourriaient être dupés : « les militants aiment croire que nous sommes trop dévoués à notre cause, trop mondains et éveillés pour être flagornés dans une soumission involontaire en s’asseyant et pactisant avec l’ennemi ».

    Mais d’après Denise Deegan, gourou de l’industrie RP, note Stauber, « l’industrie continue de considérer cette sorte de 'dialogue' comme sa méthode la plus efficace pour mener les militants ».

    Le travail de Stauber et Rampton n’est guère basé sur des théories de salon.

    Il est plutôt dérivé d’études exhaustives de l’histoire des bases véridiques et populaires du mouvement qui, comme le mouvement de défense des animaux, a tenté d’affronter les abus de l’industrie.

    Ils étudièrent par exemple comment la firme RP MBD sortit d’une campagne à succès pour neutraliser un boycott massif de la corporation Nestlé.

    A la fin des années 70, Nestlé tentait de persuader des millions de femmes du Tiers Monde d’utiliser des formules pour nouveau-né synthétiques au lieu de nourrir leur bébé au sein.

    « Dans les coutumes activistes, notent Stauber et Rampton, ce boycott est vanté en tant que victoire majeure, mais dans le monde de la corporation il est compris que l’industrie a gagné en réalité le jour où elle a coupé l'herbe sous le pied de la compagnie.

    En faisant des concessions sélectives aux militants, Nestlé réussit à négocier la fin du boycott.

    Plus tard, les militants furent consternés de découvrir que les pratiques marketing de la formule pour nouveau-né continuaient avec seulement des changements cosmétiques.

    Les enfants du Tiers Monde continuent de mourir, mais aujourd’hui leur sort reçoit peu d’attention, et les militants ont réalisé que le boycott une fois terminé est difficilement recommençable. »

    Traduire cela au mouvement de défense des animaux, et l’appel pour un boycott est, très simplement, un plaidoyer végétalien.

    Quand, au lieu de demander aux gens de ne plus consommer de produits animaliers, on approuve publiquement des produits animaliers « humains », ne sommes-nous pas en effet en train d’annuler notre propre boycott ?

    Pensez à cela.

    Un boycott une fois terminé, on ne peut pas facilement revenir en arrière.

    Jouant « gagnant-gagnant »

    Donc cela est grave.

    Parcourons-le à nouveau et réfléchissons comment de récents développements dans le mouvement de défense des animaux pourraient cadrer avec le livre de jeu de l’industrie RP comme Stauber et Rampton l’ont résumé.

    Premièrement, identifiez les « radicaux » qui refusent de faire des compromis et qui demandent des changements fondamentaux pour résoudre le problème visé.

    Hypothétiquement, cela pourrait être n’importe qui, qui pense que les animaux ont des droits, que les exploiter est mauvais, et que la solution est d’encourager les gens à boycotter tous les produits animaliers, avec le but à long terme d'abolir le statut de propriété des animaux.

    Nous ne parlons pas de tactique radicale, mais d’idées radicales.

    Nous discutons des éducateurs sur le terrain, des enquêteurs amateurs, des manifestants, des avocats, des bloggers, des artistes, des infirmières, des sauveteurs d’animaux, des commerçants, des écrivains, des distributeurs de tracts, des gens de l'Eglise, des diététiciens, des anciens cultivateurs, des étudiants, des professeurs de yoga, des adolescents, des musiciens, des médecins et toutes sortes de militants au quotidien qui pratiquent le véganisme en tant qu'expression de la non-violence gandhienne, comme un refus de coopérer de quelque manière que ce soit avec ceux qui profitent de l’oppression des autres.

    Puis, identifiez les « réalistes » - typiquement, des organisations avec des budgets significatifs et des équipes travaillant dans le même domaine relatif de souci public que les radicaux.

    Hypothétiquement, cela pourrait être un nombre d’organisations de protection animale ayant plusieurs millions de dollars et des énormes campagnes en faveur des animaux de ferme.

    Puis approchez-vous de ces réalistes, souvent à travers une rencontre amicale organisé par un tiers, commencez une discussion, et éventuellement concluez un accord, une solution « gagnant-gagnant » qui marginalise et exclue les radicaux et leurs demandes.

    Hypothétiquement, cela pourrait être une offre faite par quelqu’un comme John Mackey, PDG de Whole Foods, un des détaillants nationaux en tête à la fois pour la viande et des fruits et légumes biologiques, pour faire un partenariat avec certains défenseurs des animaux et les « visionnaires » de l’industrie de la viande, pour développer de nouveaux standards pour l’exploitation « humaine »   des animaux.

    Cependant, pour participer, les « réalistes » doivent de facto contredire leur propre position que des animaux non humains sensibles ne devraient pas être employés pour l'utilité des hommes, car négocier les détails de l'exploitation avec ceux qui pratiqueront l’abattage et feront du profit mine dramatiquement l’intégrité de ce principe fondamental.

    Maintenant, à travers les efforts réunis de l’industrie et les organisations de défense des animaux participantes, la réponse de personnes « raisonnables » ayant été mise au courant du sort des animaux de ferme ne devient pas le végétalisme, ni la réduction de la consommation de viande, de produits laitiers, et d’œufs, mais plutôt, l’achat de produits d’animaux « humains ».

    Simultanément, le centre d'intérêt du dialogue public se déplace irrévocablement de la moralité discutable d’utiliser et de tuer des animaux, vers une dispute compliquée et interminable, concernant comment l’action sera faite – conditions, traitement, standards et réglementations.

    Dans ce nouveau cadre, les appels publics des défenseurs des animaux pour le boycott de tous les produits d’origine animale, pour une non-participation à l'exploitation, n’ont pas de place.

    Un tel discours est maintenant un embarras pour les groupes de défenseurs des animaux participants, et une plaisanterie pour les gens de l’industrie de la viande.

    Un tel discours est maintenant relégué au rang du  « radicalisme ».

    Puis, allez avec les réalistes vers les « idéalistes » qui ont découvert le problème à travers le travail des radicaux.

    Convainquez les idéalistes qu’une solution « gagnant –gagnant » approuvée par les réalistes est la meilleure pour l'ensemble de la communauté.

    Hypothétiquement cela pourrait être des petites organisations idéalistes qui sont convaincues de rejoindre les plus grandes en approuvant « la mini-révolution des standards humains ».

    Ensemble, ils persuadent les éducateurs en première ligne et les citoyens militants, que défendre uniquement le végétalisme n'est plus la bonne approche.

    Les militants doivent maintenant simultanément soutenir la viande « humaine » et les œufs sans cage, se présentant comme un pas transitionnel pour des gens qui ne veulent pas renoncer à consommer des produits animaliers aujourd’hui.

    Agir autrement, prétend-on alors, équivaut à abandonner des milliards d’animaux maintenant pris dans le système existant de l’industrie de la viande.

    Confrontés à ce qui paraît être une « contradiction », un grand nombre des idéalistes du mouvement changent leur vision du monde et commencent à adopter une position plus « réaliste », une application classique de la formule de Dutchin, changer-les-idealistes-en-réalistes.

    Ce nouveau « réalisme » inclut une défense publique d’une conduite non végane – consommation de produits animaliers « humains » voisinant avec une défense publique du véganisme et un boycott de tout produit animalier.

    De manière inquiétante, ces idéalistes nouvellement transformés commencent même à se percevoir eux-mêmes comme des « réalistes », et à considérer ceux qui conservent leurs valeurs véganes comme des « puristes » et des « absolutistes », parfois même des « égoïstes » « contents d’eux-mêmes » dans leur « rigidité morale ».

    Rencontrer les gens où ils sont

    Il est frappant et profondément troublant de constater à quel point cette nouvelle façon de nous percevoir nous-mêmes et notre défense cadre si parfaitement avec la carte routière de M. Duchin pour notre avenir, et comment il fait si précisément écho au « dilemme » de John Mackey, de Whole Foods, qui parle de comment il perdrait sa place de PDG, les veritables bases de son habileté à faire une différence, s'il avait imposé ses valeurs personnelles et privé ses clients de la possibilité d’acheter une large variété de produits animaliers.

    Par conséquent, étant donné son souci pour les animaux, Mackey est moralement obligé de faire ce qu’il a besoin de faire dans le but de maintenir sa place au sommet, et d’utiliser le pouvoir qu’il a pour créer une nouvelle ligne de produits de viande étiquetée « compassion animale », tout en travaillant avec les groupes de défense des animaux participants pour convaincre le public de les acheter.

    Autrement dit, selon les propres termes de Mackey, « être pionnier d’une voie entièrement nouvelle pour les gens en relation avec des animaux de ferme, le bien-être de ces animaux devenant le but le plus important ».

    De même, certains dirigants des groupes animaliers participants pourraient penser que, s’ils « imposaient » le végétalisme et l’abolition de l’exploitation animale au public en refusant de leur offrir en alternative un produit animal « humain » approuvé, ils perdraient l'argent et les adhérents qu'ils croient être les bases de leur capacité à faire une différence.

    Plutôt, dans le but d’avoir influence et crédibilité avec le plus large choix de donateurs, législateurs, journalistes et d’autres gens de la pensée dominante, ils ont besoin de « rencontrer les gens là où ils sont » et d'offrir des « options ».

    Ils semblent croire qu’ils sont, en fait, moralement obligés de travailler avec l’industrie pour développer et commercialiser des produits animaliers « humains », qu’ils insistent vont aider le public et l’industrie de la viande de faire la transition vers l'abandon des formes de torture animale les plus flagrants.

    Dans le but de voir où cette nouvelle approche « rencontrez les gens où ils sont » conduit notre mouvement, nous n’avons pas besoin d’aller plus loin que la dernière combine d'étiquetage, celui-là lancé en Australie par une organisation internationale de défense des animaux.

    Cela s’appelle « le Choix Humain » et la communiquée de presse déclare avec enthousiasme que le nouveau label « garantira au consommateur que l’animal a été traité avec respect et soin, depuis sa naissance jusqu’à sa mort… Le label du Choix Humain dénotera que l’animal a eu la meilleure vie et mort offerte à n’importe quel animal de ferme… Ils vivent à la base comme ils l’auraient fait dans la vieille ferme de Mac Donald… »

    Choix Humain ?

    La vieille ferme Mac Donald ?

    Voyez-vous comment les rôles sont inversés ?

    La défense des animaux n’existe plus du point de vue éthique et de justice sociale – c’est maintenant d’après le choix du consommateur.

    La vente de viande ne concerne plus la transformation en marchandise, l'exploitation et les profits – cela concerne maintenant le bien-être animal.

    Le véganisme n’est plus un impératif moral – c’est maintenant un charmant et original choix de style de vie.

    Rendons-nous à la finale de Stauber et Rampton :

    Une fois que cela a été accompli, les « radicaux » peuvent être banis en tant qu’extrémistes, le point de vue de PR est accepté et l’affaire peut être vantée dans les médias afin que la corporation et ses partenaires « modérés », à but non lucratif, semblent êtres des héroes pour avoir résolu le problème.

    Résultat : l’industrie peut être obligée de faire des concessions petites ou temporaires, mais les préoccupations fondamentales soulèveées par les « radicaux » sont balayées.

    Le Complexe Industriel du Bien-être Animalier

    Que notre mouvement soit venu à cet état actuel entièrement ou partiellement au travers des machinations de l’industrie RP, ou soit que tout simplement 'il se détruise de lui-même, nous devons être choqués et profondément inquiets que la structure du mouvement de défense des animaux aujourd’hui ressemble de si près à la vision de compromis moral, de diviser et d'affaiblir mis en avant par un consultant RP de l’industrie de viande il y a tant d’années.

    Quelque soit la moyen par laquelle ceci a été accompli, il est indéniable que le pare-feu de la précision linguistique, de la pensée critique et de l’intégrité philosophique dont nous avons besoin pour protéger notre mouvement d’une telle dégradation a été pour ainsi dire démolis.

    Il est troublant de penser comment les choses avaient pu aller aussi loin aussi vite, mais on peut compte que Mr Duchin et son genre ne se sont pas tourné leurs pouces durant les 15 dernières années.

    Pendant que les organisations de défense des animaux et l’industrie de la viande mélangent leurs affaires dans un enchevêtrement de plus en plus déconcertant, leur langage, valeurs, intérêts et buts devienent indistincts, créant une sorte de « complexe industriel de bien-être animalier » dans lequel les « joueurs » --les décideurs de l’industrie et du mouvement de bien-être animalier constitué – se rencontreraient régulièrement en privé pour négocier le prix des préoccupations du public pour les souffrances animales.

    A l’industrie iront l’approbation des organisations pour le bien-être animal sur un étalage toujours plus bizarre de produits « humains » et de pratiques de « compassion ».

    Aux groupex pour le bien-être animal iront une poignée de «  victoires partielles » aussi bien que quelques gratuités telles que des conférences parrainées et des opportunités de publicité pour garder la vedette.

    En rendant le processus si ordonné et rationnel, en le réduisant à quelques intervenants primordiaux avec une compréhension tacite de l’aménagement, toutes les parties impliquées vont recevoir régulièrement ce dont elles ont besoin pour grandir à toute vitesse.

    Plus d’argent.

    Plus de client/membre.

    Plus de sébouchés politiques.

    Plus poids pour dicter les termes du discours public.

    Le travail de cet hypothétique complexe industriel pour le bien être animal convient bien à la culture Orwellienne de notre société d'après le 11 septembre, où les droits civils et les règles de droit sont systématiquement amoindrient au nom de la protection de notre « liberté ».

    Au centre de tout cela est notre acceptation de la doctrine du « mal nécessaire » qui nous conduit à aller contre le fondement de nos valeurs et à rationaliser notre complicité dans des actes de violence et d’injustice commis contre les autres –actes qui sont souvent décrits comme « tristes » et « regrettables » mais, soyons réalistes, inévitables et absolument nécessaires si nous devons accomplir notre mission, si juste.

    Sous la doctrine du mal nécessaire il n’y a rien de fondamentalement mauvais avec l'incarceration à l’infini des milliers de personnes suspectées, mais pas inculpées, ni traduits en justice, ni condamnés de quelque crîme que ce soit, et ceci dans un réseau mondial de prisons secrètes, et même en les torturant – aussi longtemps que possible pour de nobles raisons et en accord avec les « normes » appropriés.

    Considérez le parallélisme de ces deux passages, le premier issu du New York Times, et le second du site web d’une nouvelle campagne de marketing de l'industrie animale en Angleterre :

    Bien que la CIA ait du faire face aux critiques sur l’utilisation de techniques sévères, un senior des Renseignements dit que les détenus n’ont pas été maltraités.

    On leur a donné des soins dentaires et oculaires aussi bien qu'un Coran, des tapis pour la prière et des réveils pour programmer les prières, dit l’officier.

    On leur a aussi donné de quoi lire, des DVD et l’accès aux équipements pour l’exercice.

    Ce n’est pas du veau provenant d’un enclos surpeuplé et mal éclairé.

    Ces animaux jouissent d’une vraie vie pleine d’espace et de lumière, dans des bâtiments convenables durant l’hiver et dehors au pâturage pour le reste de l’année ; une nourriture variée; et les soins d’une vache nourricière quand elle est disponible.

    Oui, les pauvres veaux orphelins destinés au couteau du boucher vont maintenant être tendrement nourris par une « maman nourricière » avant que leur vie ne soit prématurément fauchée.

    Et au cas où quelqu'un ressentirait mal la brièveté de l’existence du bébé de la vache, l’industrie serviablement pointe que « avec une durée de vie de six mois, ils vivent deux fois plus longtemps que le plus lent à grossir des poulets; ils ont la même durée de vie qu’un bon cochon bio et plus longtemps que beaucoup d’agneaux bios.

    Ainsi ceux qui consomment la chair de ces veaux dorlotés sont en réalité des humanitaires résolvant un « problème du bien-être animal ».

    En mangeant la progéniture mâle non désirée de la vache laitière, nous épargnerons à ces malchanceux nouveaux nés l’alternative moralement répugnante d’une vie plus courte et plus brutale dans un cageot.

    On ne peut s’empêcher de rappeler une citation attribuée à un lieutenant de l’armée durant la guerre du Viêt Nam qui déclarait :

    « Nous devions détruire le village pour le sauver ».

    Selon un article dans la presse, neuf jours après le lancement de cette campagne du « Bon Veau », les ventes de veau dans une des chaînes de supermarchés anglais augmenteraient par 45 pour cent.

    A noter que le site de la campagne indique l’approbation et le logo d’une grande et très respectée organisation de défense des animaux européenne dont le nom commence par le mot « compassion ».

    Voila, un boycott long de dix jours neutralisé.

    Pensez combien de gens travaillaient, et depuis combien de temps, à éduquer le public au sujet de pourquoi manger du veau devrait être tabou.

    Précisément combien, spécialement étiqueté « bon veau », doit-on en avoir mangé avant que la distinction disparaisse, et est-il devenu bon de manger du veau ?

    Une fois encore, les soucis fondamentaux de notre mouvement… astucieusement balayés.

    L’Art de l’implacable compassion

    Dans cette nouvelle ère, être un défenseur du végétalisme, encourager avec succès les autres à participer au boycott de l’exploitation animale, on doit faire tellement plus que d’exposer aux gens l’injustice de l’exploitation animale, de les aider à dépasser la force de leurs habitudes personnelles, de résister à la pression familiale et sociale, et de démasquer les outrageuses déceptions de l’industrie de la viande.

    Maintenant, on doit aussi démentir l’évidente illusion de produit de viande heureuse et « humaine », approuvée, promue et dans certains cas même développée par un nombre d’organisations enthousiastes qui sont essentiellement le visage public de la défense des animaux.

    Si l’abolition de l’exploitation est notre but ultime, comme c’est si souvent clamé, et si le véganisme est la plus puissante expression personnelle de l’opposition à l’exploitation animale, pourquoi bon dieu des organisations de défense animale contribueraient à rendre le travail des activistes végans et des éducateurs tellement plus dur  ?

    Déjà, des employés de sanctuaires, des éducateurs, des activistes végans dans le premier rang à la guerre rapportent que les membres du public, quand ils sont confrontés avec la réalité de l’exploitation des animaux de ferme, montrent de plus en plus qu’ils exprimeront leur inquiétude pour les animaux de ferme, non pas en boycottant ou réduisant leur consommation de produit animalier, mais en achetant des produits animaliers étiquetés comme « humains ».

    La chaîne de diététiques Whole Foods, ce n’est pas surprenant, est souvent mentionnée.

    Les produits animaliers « humains » sembleraient être la presque parfaite antidote au conflit interne suscité par une conscience de la complicité dans l’exploitation des animaux. Mais tristement, en subsituant un mensonge malin pour une vérité sacrée, le label « humain » fait une moquerie d’une authentique prise de conscience.

    Si nous quittons l’état d’esprit du complexe industriel du bien être animal et choisissons à la place de modeler notre approche selon les mouvements de justice sociale réussits du passé, il devient clair que notre devoir est de mèner des enquêtes sans relâche et de dévoiler l’exploitation par l'industrie; de sauver les animaux et de les offrir des sanctuaires ; d’éduquer le public à propos de qui sont les animaux et de pourquoi il est injuste de les utiliser et de les tuer ; et de créer et de promouvoir des idées, des produits, des valeurs sociales, des pratiques commerciales, des traditions, du travail artistique, du langage, de la philosophie et des lois qui sont entièrement non violents, et qui ne participent nullement à renforcer la légitimité de l’exploitation de quelque être que ce soit.

    Une telle manière de travailler qui a résisté au passage du temps, en vue de changements pacifiques, est à la fois pratique et forte, et convient bien à la dignité de la cause que nous servons.

    Elle parle du meilleur dans la nature humaine, et produit des vagues toujours plus grandes de changements.

    Chaque personne qui nous rejoint représente un sursis pour un grand nombre d’animaux, ajoute au fond commun de créativité et de sagesse, et devient un gardien de plus d’une vision non contaminée par le pessimisme ou l’intérêt personnel.

    Cela grandit naturellement notre mouvement sans en amoindrir la force ou la clarté de notre message, et gagner le respect de ce vaste nombre de gens qui veulent nous écouter et apprendre de nous mais qui ne sont pas encore prêts à rejoindre notre cause.

    A eux – les gens qui luttent contre le doute ou pour une transition de style de vie - nous offrons respectueusement des opportunités d’apprendre plus tout en expérimentant la joie de notre culture non violente, aussi bien qu’un constant encouragement à réduire leur consommation de produits de souffrance.

    Avec le temps, en transformant de plus en plus des vies individuelles, nous pouvons, et ferons transformer la société entière.

    Suivant ce chemin, nous pouvons être confiant que chaque pas que nous faisons, grand ou petit, soit un pas dans la bonne direction, un pas vers la libération d’êtres sans nombre d’une vie d’exploitation et de souffrance.

    Et soyez assuré, sous la pression montante d’un public indigné par la cruauté et l’injustice que notre travail dénonce impitoyablement, l’industrie de la viande n’aura d’autre choix que de répondre en « améliorant » ses pratiques.

    Si l’histoire est un guide, dans beaucoup de cas leurs prétendues améliorations pour les animaux seront que les fabrications pour se mettre en valeur.

    Mais parfois les changements pour lequels ils seront reponsables feront réellement diminuer les souffrances endurée par les animaux avant l’abattage, et bien sûr, nous pouvons tous être d'accord que ceci est une bonne chose.

    Mais nous n’avons pas besoin d’être impliqué dans l'élaboration par l'industrie des détails des systèmes nouveaux et améliorés d’exploitation et nous n’avons certainement pas besoin de cautionner et d’engager la crédibilité de notre mouvement derrière les produits suspects qui en résultent.

    Laissons l’industrie payer des gens comme Temple Grandin, soi-disant défenseur des animaux et architecte d'abattoirs, pour faire cela.

    Et laissons de tels apologistes professionnels « s’attribuer la gloire de créer des méthodes les plus efficaces et les plus rentables « pour tuer avec compassion ».

    N'oublions pas : il y a une raison pour laquelle les groupes de droit humain ne développent pas ou approuvent les méthodes « humaines » pour torturer et pour exécuter les prisonniers politiques, et pourquoi les défenseurs des droits des enfants ne collaborent pas avec l’industrie de la pornographie internationale pour développer des standards et des labels spéciaux pour des films qui font un usage « compassionnel » des adolescents en fuite.

    Faire de telles choses est d'introduire une ambiguïté morale dans des situations où les frontières entre le bien et le mal ne doivent jamais être embrouillées.

    Etre l’agent d’un tel embrouillement est de devenir complice soi-même de violence et d’abus.

    Soyons clair.

    Lorsque nous approuvons la consommation de n’importe quelle sorte de produit animal, nous n’encourageons pas seulement une acte que nous savons nous-mêmes être immoral – pas seulement troublant la ligne entre le bien et le mal – nous fermons aussi obstinément nos yeux à la contribution massive de l'élèvage de l’animal à la rechauffement de la planète, à la famine mondiale, aux maladies chroniques, à l’abus des ouvriers, à la désertification et à la pauvreté du tiers monde.

    Ne soyons pas trop rapides à croire que les autres ne sont pas prêts à accepter la pleine force des vérités que nous tenons nous-mêmes pour évidentes.

    Le monde a eu son plein de cynisme jusqu’à maintenant et il est prêt pour quelque chose de nouveau.

    Partageons librement avec chacun la meilleure vérité que nous ayons, et faisons le avec le courage, l'altruisme et l'intégrité des idéalistes affichés qui nous ont précédés -- ceux dont les mots et les faits historiques ont redéfinis les limites du potentiel humain.

    " Un principe est un principe, et en aucun cas peut-il être affaibli à cause de notre incapacité à le mettre en pratique. Nous devons nous efforcer de l’atteindre, et l’effort devra être conscient, délibéré et dur." Gandhi

    James Laveck est cofondateur de l’organisation à but non lucratif Tribe of Heart.

    Voir : www.tribeofheart.org

    http://www.stop-abus-animal.com/bulletins/n54.htm

  • La SPA "décerne la Palme de l'abandon à la France !" (Nice Matin)

    L'image “http://www.nicematin.com/edito/photo/510/20090521/nm-photo-246742.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Campagne de communication de la SPA du 18 au 24 mai 2009

    « La SPA décerne la Palme de l'abandon à la France ! », c'est ce que vous pouvez voir depuis le 18 mai sur près de 800 panneaux publicitaires 4x3 dont la majorité se situe dans les Alpes Maritimes.

    Ce n'est pas un hasard si la SPA a principalement ciblé Cannes.

    Pour Virginie Virginie POCQ SAINT-JEAN, Présidente de la SPA, « nous lançons notre campagne de communication pendant le festival et surtout à Cannes pour décerner notre Palme à la France ! »

    En effet, chaque année, ce sont plus de 100 000 chiens et chats qui sont abandonnés sur le territoire français et ceci par des moyens parfois aussi lâches les uns que les autres :

    - attachés à un arbre,
    - jetés vivants dans des poubelles
    - jetés d'une voiture sur les routes,
    - abandonnés la nuit au portail d'un refuge...

    « Éveiller les consciences et réveiller le sens civique des Français », c'est l'objectif de cete campagne à l'approche des vacances d'été !

    http://www.nicematin.com/ra/cannes/189988/cannes-la-spa-decerne-la-palme-de-l-abandon-a-la-france?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20090521&xtor=EPR-111&

  • Le massacre des porcs choque l'opinion publique égyptienne (Le Figaro)

    L'image “http://www.lefigaro.fr/medias/2009/05/20/20090520PHOWWW00109.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    Crédits photo : AFP PHOTO/STR

    Le Caire, Tangi Salaün

    L'extermination des cochons à coups de barres de fer et de produits chimiques provoque l'indignation générale.

    Des dizaines de cochons déversés vivants par un tractopelle dans la benne d'un camion, avant d'être aspergés de produits chimiques qui les tuent lentement : ces images extraites d'une vidéo diffusée sur le site du journal indépendant al-Masry al-Yom ont suscité des réactions indignées en Égypte, y compris parmi les dignitaires religieux musulmans.


    Décidée dans le cadre de la campagne de prévention contre la grippe A (H1N1), l'élimination du cheptel porcin était jusqu'alors présentée comme respectant les normes sanitaires et les valeurs du pays.

    Mais c'était compter sans la saturation des rares abattoirs habilités à abattre les porcs, dont la viande ne doit pas voisiner avec celle des autres animaux.

    Quelque 90 000 cochons auraient été tués depuis trois semaines, alors que le cheptel est estimé entre 250 000 et 300 000 bêtes.

    Un casse-tête pour les autorités vétérinaires et sanitaires, qui ont reconnu que l'opération pourrait prendre plusieurs mois.

    « Stupidité humaine »

    Pour accélérer le processus, certains semblent donc avoir opté pour des méthodes plus expéditives :

    « Les cochons sont recouverts de produits chimiques, on les laisse pendant 30 à 40 minutes, jusqu'à ce qu'ils meurent, puis on les jette dans la fosse », témoigne dans la vidéo le responsable de la décharge de Khassous, près du Caire, où la scène a été filmée.

    Quant aux porcs conduits aux abattoirs, ils sont souvent tués à coups de barres de fer, rapportent d'autres journaux.

    Plusieurs associations de protection des animaux ont annoncé qu'elles allaient porter plainte contre les responsables de l'abattage, notamment le ministre de l'Agriculture.

    La décision d'abattre l'ensemble de son cheptel porcin avait déjà valu à l'Égypte des critiques des autorités médicales internationales, qui ont jugé cette mesure « inutile » pour protéger le pays contre l'épidémie de grippe A.

    Elle a aussi provoqué la colère d'une partie de la communauté copte, qui y a vu une mesure discriminatoire.

    Mais, cette fois, l'indignation est largement partagée.

    « Il est strictement interdit par l'islam de tuer ainsi un animal, y compris un porc », a critiqué le cheikh Salim Mohammed Salim, chef du conseil des fatwas de l'université al-Azhar, principale institution religieuse du pays.

    Bien que la consommation de sa viande soit interdite, le porc n'est pas considéré comme un animal « impur » par l'islam.

    Interpellé par un député copte sur le massacre des porcs, le président de l'Assemblée du peuple, Fathi Sorour, a reconnu de son côté que l'abattage devait se faire « dans le respect des droits des animaux et d'une façon civilisée », sans pour autant remettre en cause la décision du gouvernement.

    Une décision qui, selon l'éditorialiste vedette Salama Ahmed Salama, relève pourtant plus « de la stupidité humaine que de la maladie des porcs ».

    http://www.lefigaro.fr/international/2009/05/20/01003-20090520ARTFIG00040-le-massacre-des-porcs-choque-l-opinion-publique-egyptienne-.php