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Au lendemain de la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir (sacrifice), célébrée le 8 décembre, une partie de la presse turque a consacré sa première page à des photos de moutons ensanglantés.
"On y voit des enfants regarder ces pauvres bêtes traînées par terre avant d'être égorgées. Même le Bosphore a été souillé ! Le tout filmé par une responsable d'une association internationale de protection des animaux afin de diffuser les images dans l'Union européenne", raconte Taha Akyol dans le quotidien Milliyet.
"Je suis vraiment gêné que mon pays et ma religion soient associés à ce spectacle sanguinaire. Les journaux conservateurs semblent tous avoir ignoré ces scènes.
Sans doute qu'ils n'apprécient pas non plus cela. Tant mieux.
Mais alors qu'attendent- ils pour critiquer des pratiques associant leur religion au sang ?
Exode rural oblige, ce phénomène s'est urbanisé. Les injonctions de la Direction des affaires religieuses demandant de respecter les animaux à sacrifier ne sont que peu appliquées.
Des mesures doivent donc être prises afin d'encadrer des pratiques qui ont par ailleurs une dimension sociale et légitime très importante."
Les organisations pour la défense des droits des animaux GAIA et Animaux en Péril ont mèné aujourd'hui à 11 heures, une action à l'entrée de l'abattoir d'Anderlecht contre l'abattage de moutons et de bovins sans étourdissement préalable. Des centaines de moutons, mais aussi des bovins y seront égorgés sans étourdissement à l'occasion de la Fête du Sacrifice et ce, sans exception.
Étourdissement obligatoire sans exception
Que les abattoirs participent à ces actes est un véritable scandale, disent les organisations de défense des droits des animaux. GAIA et Animaux en Péril revendiquent l'étourdissement obligatoire des animaux avant l'égorgement.
Plaintes contre les souffrances
À l'occasion de l'abattage en masse d'animaux non étourdis, qui aura lieu lors de la Fête du sacrifice dans "la mère de tous les abattoirs de notre pays", et bien d'autres encore GAIA et Animaux en Péril dénoncent l'abattage de moutons et de bovins non étourdis.
"Il a suffisamment été démontré de manière scientifique que les animaux éprouvent une grande douleur et une terrible angoisse quand leurs poumons se remplissent de sang après avoir été égorgés sans le moindre étourdissement préalable", souligne le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Dégénéré
GAIA et Animaux en Péril font remarquer que la situation a complètement dégénéré, certainement en ce qui concerne les moutons: presque tous les moutons abattus durant toute l'année dans notre pays sont égorgés sans le moindre étourdissement préalable. Les grossistes en viande peuvent ainsi fourguer de la viande "halal" aux musulmans, qui sinon n'en voudraient pas. Une grande partie de toute cette viande de mouton dite halal est aussi destinée à l'exportation. Bref, ce que la loi permet comme une exception est maintenant devenu la règle.
Pratiques de bourreau
Les boeufs peuvent eux aussi être égorgés sans être inconscients, pas seulement pour obtenir de la viande "halal", mais aussi par la communauté juive orthodoxe. "Égorger des bovins sans étourdissement préalable est un véritable travail de bourreau", déclare Michel Vandenbosch.
Souffrir dans les sites temporairement agréés
Dans les sites d'abattage temporairement agréés, où les moutons peuvent être légalement abattus pour la Fête du sacrifice, les animaux ne sont pas étourdis non plus. Là aussi, les animaux souffriront.
La loi
La loi prévoit pour les abattages prescrits par un rite religieux une exception à l'obligation d'étourdir les animaux. C'est la raison pourquoi GAIA et Animaux en Péril revendiquent l'étourdissement obligatoire des animaux avant l'égorgement.
GAIA reçoit des plaintes au sujet d'abattages rituels à domicile illégaux et est elle-même témoin d'un transport illégal
GAIA a reçu aujourd'hui, à la permanence que l'organisation de défense des droits des animaux a créée à l'occasion de la fête islamique du Sacrifice, diverses plaintes au sujet d'abattages à domicile illégaux. A chaque fois, GAIA a contacté la police locale, qui est intervenue à la demande de GAIA. "Nous avons créé cette permanence parce que tous les services de police ne donnnent pas suite à une plainte pour abattage illégal à domicile", déclare le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Transport illégal de moutons à Anderlecht et Sint-Lievens-Houtem
Quelques militants de GAIA qui protestaient ce matin à l'abattoir d'Anderlecht contre l'abattage sans étourdissement, ont remarqué une voiture au bord de la route. Un mouton était coincé sur la plage arrière de la voiture. "Nous avons signalé ce fait aux agents de police qui étaient sur place pour veiller à notre sécurité. La police a dressé procès-verbal", explique Michel Vandenbosch.
GAIA a aussi reçu une plainte depuis la commune de Flandre orientale Bavegem (qui fait partie de l'entité de Sint-Lievens-Houtem). Des moutons y étaient transportés de manière illégale vers un site reconnu d'abattage temporaire: dans des voitures. GAIA a transmis l'information à la police locale, qui a déclaré qu'elle allait se rendre sur place.
Dès ce matin, GAIA avait pris contact avec la police de Termonde après avoir reçu une plainte au sujet d'un mouton dissimulé dans une grange. La police a déclaré à l'organisation de défense des droits des animaux qu'elle allait envoyer une patrouille.
A Everberg, plusieurs moutons ont été abattus de manière illégale dans une grange. La police, à la demande de GAIA, "a effectué les constats nécessaires", selon la police. Dans la commune bruxelloise de Molenbeek, la police est intervenue lors d'un abattage à domicile à la suite de la notification de GAIA. Dans la commue limbourgeoise de Heusen-Zolder, des déchets d'abattage ont été vus dans un jardin. La police "a transmis à la patrouille".
Demain aussi, les gens peuvent s'adresser à la permanence de GAIA au numéro de téléphone 02 245 29 50.
Aujourd'hui la Fondation Brigitte Bardot, en la personne de Christophe Marie (voir photo), s'est rendue sur les sites d'égorgements.
Il a pu sauver une quarantaine de moutons qui pourront vivre en paix dans la propriété de la FBB en Normandie, où ils sont arrivés en fin d'après-midi dans la bergerie.
Ils étaient en très mauvais état, mais très doux.
Les bénévoles ont retiré à l’un d'eux un fil électrique qui lui entourait la gorge, à un autre un sac plastique l’étranglant, animaux malades et blessés mais se laissant approcher.
Ceux-ci au moins auront été sauvés du pire, mais quid des millions de malchanceux égorgés de par le monde en de telles sinistres journées ?
Chaque décembre des millions d'euros sont donnés au Téléthon.
Une grande portion de ces dons est investie dans les projets de l'expérimentation animale pour la "recherche" sur les maladies génétiques.
Résultat : en dépit - ou justement à cause - des intensives recherches sur les animaux, soutenues au cours des dernières décennies avec d'énormes moyens, et malgré de nombreuses annonces de succès par les expérimentateurs, pas une seule maladie génétique n'est guérissable sur la base des expériences sur les animaux.
A cause des différences fondamentales entre les espèces et leurs métabolismes, les expériences sur les animaux ne permettent pas de déductions utiles et fiables pour les humains.
En outre, une "maladie" induite artificiellement et de force à un animal n'est pas comparable à une maladie génétique qui survient naturellement et spontanément chez un humain.
En fait, la fixation sur l'expérimentation animale inutile et non fiable garantit que les maladies génétiques restent incurables.
Nous avons besoin d'une nouvelle génération de chercheurs qui renoncent aux expériences sur les animaux et qui se concentrent sur une médecine véritablement humaine.
Afin de réaliser de vrais progrès dans le soulagement, la guérison et la prévention des maladies graves, les chercheurs doivent se concentrer sur les méthodes utiles et fiables qui s'appliquent directement aux humains.
Dr méd. Dr phil.Christopher Anderegg, Président et directeur de l'Association pour l'abolition des expériences sur les Animaux http://www.animalexperiments.ch/
Ce que j’ai vu dans un laboratoire de vivisection.
Traduction par International Campaigns d'un entretien de The Abolitionist avec la comportementaliste animalière Colleen McDuling à propos de la vivisection.
Publié sur le site Abolitionist online. Par Claudette Vaughan.
Lorsque le Dr Andre Menache et la scientifique comportementaliste Colleen McDuling se sont exprimés à Sydney début 2007, ils ont reçu un excellent accueil pour leur engagement contre la vivisection. Ils sont tous deux des orateurs accomplis.
Colleen McDuling possède une maîtrise en biochimie moléculaire et cellulaire et a également étudié l’éthologie et la biologie en se spécialisant dans les petits mammifères et plus particulièrement les rongeurs.
Colleen McDuling et le Dr Andre Menache ont participé à une tournée en Australie début 2007.
Voici l’interview de Colleen avec l’Abolitionist.
* * *
Abolitionist: Vous êtes scientifique du comportement animal.
Tout d’abord, qu’est-ce que cela signifie ?
Ensuite, qu’avez-vous pu observer comme actes commis sur de petits animaux tels que des souris, des cochons d’inde et autres dans les laboratoires qui vous ont incitée à prendre position contre l’expérimentation animale ?
Colleen McDuling: Soyons clairs.
On peut étudier le comportement animal de deux façons.
Le psychologue animalier met l’animal dans une boîte, le soumet à différents stress et variables puis observe les réactions de l’animal.
L’éthologiste animalier, lui, entre dans la boîte lui-même, pour ainsi dire, et observe ce que font les animaux dans leur environnement.
Ces animaux, même en tant que sujets d’observation, sont dans un état de liberté sans contrainte qui reproduit, autant que faire se peut, leur environnement naturel.
Ceci leur permet d’être eux-mêmes et d’évoluer de façon naturelle.
Ils sont alertes, se comportent comme ils le feraient dans leur milieu naturel et cette liberté leur permet de développer leurs fonctions mentales.
L’éthologie a été reconnue pour la première fois comme une science lorsque les trois pères de l’éthologie moderne que sont Tinbergen, Lorenz et von Frisch furent récompensés ensemble du prix Nobel en 1973.
L’éthologie se définit comme l’étude scientifique du comportement animal en milieu naturel. C’est le type de science du comportement animal auquel j’ai participé.
Tous mes sujets d’observation étaient dans un état de liberté sans contrainte et dans un environnement aussi naturel que possible.
J’ai travaillé avec (et non pas « sur » !) les rongeurs que l’on retrouve traditionnellement dans les laboratoires : souris, rats, cochons d’inde, hamsters, gerbilles et aussi lapins.
J’ai également étudié de façon approfondie la biologie de ces animaux ainsi que le comportement des rongeurs et des lapins que l’on trouve généralement dans la nature.
En ce qui concerne ce que j’ai vu dans les laboratoires, je pourrais écrire des volumes entiers.
J’ai vu des choses qui vous feraient dresser les cheveux sur la tête et qui vous donneraient des insomnies et des cauchemars pour le restant de votre vie.
J’ai vu des lapins attachés, leur tête dans des casiers étroits et auxquels on injectait des solutions via les veines de leurs oreilles.
J’ai vu des souris avec des tubes enfoncés à travers la gorge afin d’injecter directement des médicaments dans leur estomac.
J’ai vu des souris attachées, légèrement anesthésiées, avec l’embout cassé d’un petit tube de verre enfoncé dans l’orbite d’un oeil, le sang coulant de leurs vaisseaux situés derrière leurs yeux.
J’ai vu des souris, des cochons d’Inde et des lapins auxquels du plasma humain était directement injecté dans la cavité péritonéale (près de l’abdomen).
Et je les ai vus se débattre et j’ai entendu leurs cris, des cris qui me hantent toujours.
J’ai vu des grenouilles décérébrées auxquelles on enfonçait une aiguille derrière la tête pour détruire le cerveau.
J’ai vu des rats et des souris que l’on tuait en leur brisant les vertèbres cervicales.
J’ai vu des lapins conscients dont le sang s’écoulait par des aiguilles plantées dans le cœur.
J’ai vu des babouins maintenus dans du formol alors qu’ils n’étaient que sous une légère anesthésie.
Ils se tordaient de douleur.
J’ai vu des techniciens animaliers rire en tuant des animaux.
J’ai vu des animaux maltraités par des étudiants inexpérimentés.
J’ai vu des cochons tomber du chariot qui les transportait du bloc opératoire à leur enclos. Ces cochons étaient conscients, leurs points de suture lâchaient et ils hurlaient.
J’ai vu les conditions de privation dans lesquelles les animaux sont maintenus et le manque total de sensibilité avec lequel ils sont traités.
Ils sont uniquement considérés comme du matériel de laboratoire, pas comme des êtres sensibles capables de ressentir douleur et souffrance.
Tout ceci m’a convaincu que je devais faire quelque chose pour témoigner contre les crimes violents commis dans nos laboratoires.
J’ai toujours été passionnée par les animaux et je les ai toujours considérés comme mes meilleurs amis.
Aussi, les voir traités ainsi m’a véritablement blessée et enragée.
Le pire, c’est de voir des petits animaux tels que des rongeurs – souris, rats, cochons d’Inde et hamsters - torturés au nom de la science.
Ces animaux sans défense sont à la merci totale des vivisecteurs.
Ils sont par nature gentils et sans vice.
Cela m’a fait réfléchir sur la nature humaine et m’a donné la volonté d’essayer de corriger la situation et de faire cesser cette violence et ces souffrances si courantes.
Abolitionist: Je ne pense pas que beaucoup de gens savent que la majeure partie des animaux utilisés pour l’expérimentation animale le sont pour trouver « le modèle parfait ».
Pouvez-vous nous parler de cela, Colleen, et nous dire pourquoi le « modèle animal parfait » n’existe pas pour l’espèce humaine ?
Colleen McDuling: Il n’existe tout simplement pas de modèle animal parfait.
Les animaux ne peuvent même pas être considérés comme des modèles.
Un modèle est quelque chose qui est censé représenter autre chose.
Les animaux ne sont absolument pas représentatifs de l’espèce humaine.
Ils sont biologiquement très différents, déjà les uns par rapport aux autres, et de plus, ces différences sont encore plus considérables entre eux et les humains.
Les animaux et les humains sont différents.
Les animaux ne permettent pas de prévoir ce qui se passera pour les humains.
Ils ne peuvent en aucune façon être considérés comme des indicateurs fiables de ce qui arrivera aux humains.
Ce que l’on découvre chez les animaux doit être redécouvert chez les humains.
Je ne suis pas qu’une scientifique en comportement animal, je suis également une biochimiste moléculaire.
J’étudie les fonctions de l’ADN au sein de nos cellules.
L’ADN fait de nous ce que nous sommes. Notre ADN n’est pas le même que celui d’une souris ou d’un chat.
Nous sommes tous différents.
Nous partageons 99 % de notre ADN avec les chimpanzés, qui sont nos plus proches parents.
Pourtant, ces derniers ne peuvent attraper notre malaria, notre VIH-SIDA ou notre hépatite B. Et certaines personnes pensent que les animaux sont le modèle idéal pour étudier les maladies humaines.
Toutes les recherches devraient être faites espèce par espèce.
On ne peut extrapoler sans danger les données obtenues d’une espèce sur une autre espèce.
La vivisection est une fraude scientifique.
Abolitionist: Il est évident pour nous que l’utilisation faite des animaux par l’expérimentation animale, qui cause des douleurs indicibles aux animaux qui seront ensuite tués, démontre que notre espèce n’accorde pas la même valeur à une vie non humaine qu’à une vie humaine.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux vivisecteurs qui sont en train de lire cet entretien ?
Colleen McDuling: Que toute vie est sacrée et qu’elle doit être respectée.
Ce n’est pas parce que nous sommes des humains que nous devons croire que nous avons carte blanche pour infliger de la souffrance aux autres espèces qui partagent la planète avec nous.
Nous possédons la technologie qui nous permet de développer des alternatives à l’expérimentation animale.
Nous en avons déjà développé certaines, telles que l’utilisation des leucocytes humains pour détecter des substances causant fièvres et autres réactions.
Ces alternatives sont moins dangereuses, plus fiables, plus reproductibles et en fait spécifiques à l’espèce humaine.
En utilisant ces alternatives et en en développant d’autres, nous créons un système de test moins dangereux qui rendra la médecine et la science plus fiables pour l’humain.
Au XXIe siècle, nous devrions nous efforcer en premier lieu de rendre ce monde meilleur pour tous en développant une science avec conscience et empreinte de compassion.
Abolitionist: Les chercheurs sur animaux mettent désormais au point de nouveaux sujets de test, soit en introduisant du matériel génétique étranger dans l’organisme d’animaux « normaux », soit en interférant avec leur constitution génétique.
Colleen, que pensez-vous des travaux génétiques qui utilisent un modèle animal ?
Colleen McDuling: Pour moi, ça n’a pas de sens d’interférer avec la nature.
Non seulement nous créons des animaux génétiquement modifiés, mais nous nous mentons à nous-mêmes.
Il est impossible sur cette planète que des animaux génétiquement modifiés puissent nous informer d’une quelconque manière sur notre condition d’humain.
La façon dont ce matériel génétique étranger va s’exprimer s’appelle la biochimie moléculaire. On implante des gènes humains dans une souris.
Ces gènes utilisent le système cellulaire de la souris pour fabriquer un produit fini, généralement une protéine.
C’est ce qui arrive à cette protéine à l’intérieur de la cellule de la souris qui est important. Il ne s’agit plus d’un produit génétique humain car il est modifié à l’intérieur de la cellule de la souris puis transformé en une protéine quasi-humaine et quasi-souris.
Cette protéine non naturelle ne fonctionne ni comme une protéine de souris, ni comme une protéine humaine.
Elle se situe quelque part entre les deux.
Une maladie humaine ne peut donc pas être reproduite dans une souris.
On ne peut même pas envisager de simuler la nature exacte d’une maladie humaine en implantant des gènes étrangers dans une autre espèce.
Cela ne fonctionnera jamais.
Abolitionist: Qu’avez-vous pensé de l’Australie et des militants australiens lorsque vous vous y êtes rendue ?
Colleen McDuling: Je suis tombée amoureuse de l’Australie, de sa nature, de ses peuples, de sa culture et de son environnement en général.
J’ai été impressionnée par le nombre de végétariens et de vegans en Australie et aussi par le nombre de restaurants disponibles pour ces personnes.
J’ai trouvé que les groupes pour les droits des animaux y sont très pro-actifs, même si j’estime que davantage de choses pourraient encore être faites.
Je ressens cela pour tous les pays.
J’ai été plus particulièrement impressionnée par les groupes AAHR et VOICELESS, même si j’aurais bien aimé passer plus de temps avec eux et mieux connaître leurs activités.
En fait, j’aimerais passer quelques années en Australie pour y apporter ma contribution au mouvement pour les droits des animaux.
Je sens que le terrain en Australie est très propice et que davantage de graines doivent y être plantées et plus de voix s’élever.
J’aimerais également en savoir plus sur les animaux qui y vivent, surtout les rongeurs.
J’estime également que les médias pourraient davantage donner la parole aux groupes pour les droits des animaux, que ce soit dans la presse, à la radio ou à la télévision.
Il devrait y avoir plus de campagnes de sensibilisation du public destinées à informer le public sur ce qui se passe dans les laboratoires et de leur demander de s’engager plus et de soutenir davantage.
Ce fut pour moi une merveilleuse expérience que d’être ici et d’avoir contribué humblement au travail qui est fait dans ce pays. Je remercie Helen Rosser et AAHR pour m’avoir donné cette opportunité.
Abolitionist: Un article de l’association scientifique pour une recherche humaine Dr Hadwen Trust for Humane Research sur la maladie de Parkinson rappelle que cette maladie utilise beaucoup de singes comme modèles.
Une substance chimique toxique appelée MPTP leur est injectée afin d’essayer de reproduire la maladie.
Ces animaux souffrent de dommages au cerveau et succombent à certains symptômes. Il s’agit certainement d’une bonne voie à suivre pour sensibiliser le grand public en raison de la nature macabre de l’expérimentation animale.
En effet, provoquer délibérément chez un animal non humain un traumatisme crânien qui risque également de le tuer sur le coup doit être considéré comme un crime.
Mais au lieu de cela, ces recherches sont financées par le gouvernement et l’industrie.
Colleen McDuling: Je pense que tout cela est absolument insensé car on ne peut jamais vraiment apprendre quoi que ce soit d’un animal dans la mesure où ce que l’on découvre sur un animal doit être redécouvert sur l’humain.
De plus, en tant que comportementaliste animalière, je suis spécialiste des rongeurs et parmi les rongeurs eux-mêmes il existe de grandes différences.
Je parle des rats, des souris, des cochons d’inde, des hamsters et des gerbilles, les 5 principaux animaux utilisés en recherche médicale.
Dans ce groupe d’animaux, il existe déjà d’énormes différences, mais les différences entre eux et nous sont encore plus grandes.
Ces animaux ne peuvent prédire que très médiocrement ce qui peut se passer à l’intérieur du corps humain.
Par exemple, dans le cas de la maladie de Parkinson, oui ils utilisent des singes. Mais ils utilisent également des rats pour essayer de reproduire les symptômes via lesquels ils détruiront chimiquement une partie du cerveau.
Ils essaient donc d’introduire les symptômes de cette maladie chez le rat, mais ils ne peuvent jamais obtenir exactement les mêmes symptômes que chez l’humain car, dans des circonstances normales, les rats n’attrapent pas cette maladie.
Leurs maladies ne sont pas nos maladies donc ce qu’ils attrapent est un quasi-Parkinson et on leur donne ensuite un médicament pour essayer de soigner cette maladie, mais on n’apprend absolument rien.
Abolitionist: Pouvez-vous nous dire comment ils testent le SIDA sur des primates en Afrique du Sud ?
Colleen McDuling: Oui, ils utilisent des primates en Afrique du Sud pour le HIV/SIDA, mais, sachant que les primates n’attrapent pas le HIV/SIDA, ces recherches sont inutiles également parce que ces animaux sont apparemment immunisés contre cette maladie qui est spécifique aux humains.
C’est pour cela qu’elle s’appelle le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Abolitionist: Quelle est l’ampleur de la vivisection aujourd’hui en Afrique du Sud ?
Colleen McDuling: Elle est importante.
Elle est très pratiquée, surtout dans les institutions académiques où des articles sont régulièrement écrits en s’appuyant sur des travaux réalisés plus particulièrement sur des rongeurs.
Des primates sont également utilisés.
Le nombre de chats et de chiens utilisé est moins important qu’au Royaume-Uni, mais les animaux les plus couramment utilisés dans les laboratoires sont les rats, les souris, les cochons d’Inde, les hamsters et les lapins.
Abolitionist: Comment imaginez-vous la fin de la vivisection ?
Il n’existe aucune législation au monde qui garantisse aux animaux dits « de laboratoire » des droits ou une quelconque protection.
En fait, c’est probablement l’inverse qui existe, vu la protection dont bénéficient les chercheurs et l’apathie du public.
Colleen McDuling: Nous devons alerter le grand public sur ce qui se passe vraiment. L’éducation est très importante.
Je crois personnellement en une tactique alarmiste qui dévoilerait davantage au grand public tous les détails morbides.
C’est à mon avis le seul moyen de l’informer de la réalité dans les laboratoires.
Mais cela ne pourra se faire qu’au moyen d’enquêtes clandestines et celles-ci sont très délicates à organiser.
En fait, il faut être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.
Nous avons besoin d’informations sur ce qui se passe directement dans les laboratoires.
Mais les personnes capables de réaliser ce genre d’enquête sont plutôt rares.
Abolitionist: Cela vous met-il mal à l’aise d’utiliser vous-même deux argumentations différentes ?
Colleen McDuling: Étant à la fois scientifique et comportementaliste animalière, je peux aussi bien argumenter sur les deux fronts.
Parce que, en tant que comportementaliste animalière, je suis réellement entrée dans le psychisme de ces animaux.
J’ai appris à mieux les connaître en tant qu’entités vivantes, en tant qu’êtres vivants, et j’ai pu les voir comme des êtres sensibles.
En tant que scientifique, j’ai pu constater l’absurdité d’utiliser ces animaux pour la recherche scientifique.
Je pense que l’on doit réellement adopter une double approche. Jusqu’à maintenant, c’est l’argument moral qui a été essentiellement utilisé.
L’argument scientifique commence à pointer le bout de son nez, mais il doit être désormais davantage exposé.
Nous devons informer le grand public sur le fait que ces animaux ne sont pas juste d’adorables petits chiots ou d’adorables petits lapins.
Mais qu’ils sont en réalité des animaux totalement sensibles et conscients et que faire des expériences sur eux en tant que système biologique ne peut en rien renseigner sur les pathologies humaines.
Des apiculteurs et des associations de défense de l'environnement ont manifesté dans plusieurs villes pour demander l'interdiction du Cruiser, jugé dangereux pour les abeilles.
Plusieurs manifestations d'apiculteurs et d'associations de défense de l'environnement ont eu lieu mercredi 3 décembre pour demander l'interdiction du pesticide Cruiser, jugé dangereux pour les abeilles et la biodiversité.
Une quarantaine d'apiculteurs se sont rassemblés à Paris, avec des ruches vides et des banderoles, aux abords du ministère de l'Agriculture, où une délégation a été reçue.
D'autres rassemblements ont réuni une centaine d'apiculteurs de Midi-Pyrénées à Toulouse et une centaine d'autres venus du Poitou-Charentes, des Pays de la Loire et de Bretagne à Nantes, alors qu'ils étaient moins d'une cinquantaine à Lyon.
Un produit intraçable
Le Cruiser, insecticide utilisé principalement pour la culture du maïs, a reçu en janvier 2008 une autorisation de mise sur le marché de la part du ministère de l'Agriculture pour une durée d'un an.
Le dossier doit être réexaminé dans les jours prochains par le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier.
Dénonçant "un manque de concertation" et "l'absence de crédibilité du processus de suivi" de cet insecticide, apiculteurs et défenseurs de l'environnement réclament son interdiction à partir de 2009.
"Ce produit toxique est un grand danger pour les abeilles, pour les plantes mais aussi pour les oiseaux, car il est intraçable et sa seule poussière peut contaminer n'importe quelle plante, fleur ou cours d'eau", a dénoncé le président de la Fédération nationale des organisations sanitaires apicoles départementales, Jean-Marie Barbançon, apiculteur dans la Drôme.
Deux ruches test
"Contrairement aux affirmations des responsables nationaux, à ce jour, le dossier qu'ils ont entre les mains est partiel et incomplet", selon Guy Pluta, président des apiculteurs de Midi-Pyrénées.
Guy Pluta a indiqué avoir "fait part de la fragilité des résultats de certaines mesures - concernant les abeilles - effectuées au moment des semis, puisque sur les trois régions de tests, seule notre région de Midi-Pyrénées avait placé des ruches test en période de semis.
Malheureusement il n'y avait que deux ruches installées", a-t-il déploré.
"Croyez-vous sincèrement que l'on puisse prendre en compte les résultats concernant deux ruches pour un résultat national ?" a-t-il questionné.
L'abeille, un parfait indicateur de l'environnement
Les apiculteurs réunis à Toulouse ont indiqué "ne pas comprendre" pourquoi le Cruiser a reçu une autorisation de mise sur le marché "alors qu'en Allemagne, lorsqu'ils ont perdu 11.000 ruches au mois de mai, le Cruiser a été tout de suite interdit".
"L'abeille domestique est un parfait indicateur de l'environnement (...) elle rapporte à la ruche des denrées - nectar, pollen - dont l'actuel niveau de contamination met en péril sa survie", ont indiqué dans un communiqué conjoint les syndicats d'apiculteurs UNAF, FNOSAD, SNA et la Confédération paysanne.
"Cette situation s'est aggravée avec l'utilisation du Gaucho et du Régent", selon ces syndicats, qui demandent "pourquoi autoriser le Cruiser alors qu'une simple rotation des cultures suffit à contrôler les ravageurs du maïs?"
C'est l'une des questions, d’actualité en cette veille de JIDA et cruciale - pour les animaux - au long cours, qui était affichée en incrustation sur les écrans des téléviseurs lors du magazine de société "L'objet du scandale" diffusée dimanche 30 novembre 2008 sur France 2 de 16h15 à 17h20. Vidéo de l'émission consultableici.
Présentée par Guillaume Durand (qui finira par demander «Va-t-on tous devenir végétariens? »), cette émission a donné lieu à un débat, sur un ton trop léger, sur le foie gras et plus largement sur la question du rapport entre les hommes et les animaux, notamment ceux élevés et tués pour finir dans une assiette.
Étaient notamment invités sur le plateau deux pitoyables producteurs artisanaux de foie gras - « opposés » au gavage en batterie… - et l’actrice Véronique Genest avec des arguments primaires et traditionnels qui dénoncent un comportement hypocrite envers la plupart des animaux.
Et aussi des opposants au gavage et au foie gras, tous non végétariens - à l’exception notoire de Sébastien Arsac, vegan, de l’association Stop Gavage et qui n’a pas eu beaucoup voix au chapitre – en l’occurrence l’incontournable Allain Bougrain Dubourg, auteur de Sales bêtes ; respectons-les (mais pas pour la table surtout s’ils sont bien traités) et qui revendique publiquement son non-végétarisme, Marie-Claude Bomsel, vétérinaire de son état et qui culpabilise si elle vient à manger de la viande qu’elle soupçonne de provenir d’un animal qui a été maltraité et qui invite le téléspectateur à manger des animaux « mieux traités », mais en moindre quantité (...).
Anthony Delon, qui, après avoir visionné une vidéo sur la production du foie gras, a renoncé à ce mets indélicat il y a 10 ans, était également présent.
Invités de force sur le plateau – et la vétérinaire s’en est tout de même offusquée - différents animaux « de ferme », ainsi qu’un « plateau de Noël » composés d’huîtres – vivantes et que Jérôme Bonaldi, vulgarisateur scientifique, menaçait de faire souffrir avec du jus de citron pour bien montrer qu’elles étaient encore vivaces -, ainsi que des escargots et deux homards, dont un vivant que ce même Bonaldi menaçait de couper en deux avec un tranchoir.
A noter aussi qu’un simulacre de gavage d’un canard a également été réalisé et notamment la simulation de l’ingestion par un humain de 5 kilos de spaghettis.
A également été évoqué le rapport entre l’homme et l’animal ainsi que la schizophrénie savamment entretenue chez l’humain pour continuer à le différencier de l’animal, ne serait-ce qu’au niveau de la souffrance (NDLR : tout ceci afin de continuer à faire tourner une économie basée sur l’exploitation planétaire des animaux et de dégager les profits qu’elle génère).
Sinon, de nombreux échanges entre pro et anti-foie gras à propos de cet aliment-souffrance, mais aussi sur la condition et le statut des animaux et qui témoignent aussi du chemin qu’il reste à parcourir pour que le sort et le statut des animaux évoluent positivement au sein de la société des hommes.
On notera plus particulièrement la dénonciation par Bougrain Dubourg de la farce du Grenelle de l’animal et de Michel Barnier (responsable de la mascarade "Les rencontres Animal et Société" de l'été 2008) qui a fait la carpette devant la FNSEA, syndicat d’exploiteurs d’animaux pour la consommation humaine qui refuse notamment l’intégration du terme « animal » (dixit A. Bougrain Dubourg) au code civil français, code qui reconnaît toujours actuellement l’homme d’un côté et ses biens meubles et immeubles, biens dont l’animal fait toujours partie même s’il a le statut d’être sensible.
Moralité: en espérant que certaines séquences, photos et réactions et commentaires auront contribué à ouvrir les yeux de certains téléspectateurs et à les faire se désengager de l’exploitation des animaux et de la souffrance animale, son systématique corollaire, un seul mot d'ordre :tous dans la rue le week-end du 10 décembre avec du faux foie gras sous la forme de pâté végétal et autres produits vegan en dégustation gratuite pour le publicpour promouvoir les droits fondamentaux des animaux à ne pas servir de nourriture pour les humains et à ne pas servir d'une manière générale les intérêts des humains (recherche et tests, aliments et loisirs en tout genre).
Pour connaître les actions prévues, c’estici. Pour s’impliquer, c’est là : info[at]journee-internationale-droits-animaux.org
Une zone déforestée de l'Amazonie, dans la région de l'Anapu, dans le nord du Brésil, en avril 2005.
RIO DE JANEIRO (AFP) — L'Amazonie brésilienne a encore perdu 11.968 km2 de forêt d'août 2007 à juillet 2008 à cause des déboisements et des incendies, un chiffre qui montre que "le poumon vert" de la planète continue à reculer sous les coups de la déforestation illégale.
La déforestation de l'année 2007-2008 est supérieure de 3,8% à celle de l'année précédente, selon les données publiées vendredi par l'Institut national d'études spatiales (INPE).
Les Etats les plus touchés par la déforestation sont le Para (nord), qui a perdu 5.180 km2 de forêt en raison de l'avancée des exploitants forestiers, et le Mato Grosso (centre-ouest), un grand producteur de soja qui a perdu 3.259 km2.
Le Brésil avait réussi à réduire de 59% la déforestation lors des trois dernières années, après un pic de 27.423 km2 de forêt détruite d'août 2003 à juillet 2004.
Le résultat de la dernière année 2007-2008, équivalant à la moitié du Salvador, de la Slovénie ou d'Israël, représente une augmentation de 3,8% par rapport à la même période de l'année précédente (11.524 km2).
Le gouvernement avait prévenu en début d'année qu'il y aurait une hausse sensible de la déforestation et avait ainsi lancé une nouvelle série de mesures pour la combattre, notamment une augmentation des amendes.
Simultanément, le gouvernement a passé des accords avec les filières de production du soja, de la viande, du bois et des minerais pour que celles-ci n'achètent pas de productions illégales.
Le ministre de l'Environnement, Carlos Minc, a affirmé récemment que, sans ces mesures, la déforestation aurait été deux fois plus importante.
Afin de ne pas gêner l’action de la Gendarmerie et toute suite éventuelle que le Parquet donnerait à la plainte, nous vous demandons de ne pas intervenir auprès des autorités locales ou institutionnelles par quelque moyen que ce soit.
Le gibier ne leur suffit plus, les chasseurs s’attaquent maintenant aux amoureux de la faune sauvage !
Agression avérée d’un photographe animalier
Samedi 22 novembre, alors que Jean-Marie, photographe animalier et membre du RAC, se promenait sur une sente communale, douze chasseurs se mirent à l’encercler.
Trois d’entre eux se sont défoulés sur lui, le molestant et cassant son matériel de photographie.
Une plainte a été déposée à la gendarmerie.
Notre ami est un fervent défenseur de la faune sauvage.
Le reportage d’une chaîne régionale avait parlé d’actes de barbarie.
Nous vous prions de trouver, ci-dessous, le lien du blog de nos amis :
Nous vous invitons à leur envoyer des mots de soutien durant cette nouvelle épreuve.
Nous vous en remercions.
Vous pouvez adhérer au RAC (Rassemblement Anti Chasse) : c'est dix euros par an + une enveloppe timbrée avec votre adresse : RAC - Boîte Postale 50026 - 33702 MERIGNAC cedex .
Vous recevrez plusieurs petits Bulletins informatifs. (indiquez votre adresse Internet si vous en avez).
L'affaire des sangliers abattus en pleine ville à Essey-les- Nancy, samedi, crée une vive polémique.
Quatre sangliers étaient abattus par un chasseur lieutenant de louveterie, samedi vers 12 h 30, dans la cour d'une maison, au 38 de la rue Parmentier à Essey-les-Nancy.
En pleine ville (voir ci-dessous).
De nombreux riverains avaient protesté contre ce choix des chasseurs en réclamant l'utilisation de seringues hypodermiques afin d'endormir les animaux avant de les relâcher dans leur milieu naturel.
Une solution techniquement et administrativement possible mais qui n'a pas été retenue pour « la sécurité des biens et des personnes », selon les chasseurs.
« On ne leur a laissé aucune chance, à ces animaux acculés dans une cour dont ils ne pouvaient s'échapper », regrette une habitante de la rue Parmentier, choquée, comme beaucoup de personnes (lire ci-dessous les réactions) par cet abattage intra-muros.
« J'appelle ce matin la SPA ainsi que la Fondation Brigitte Bardot pour dénoncer une telle méthode ».
Même si les deux lieutenants de louveterie, assermentés par le préfet, ont agi dans le cadre légal.
La décision leur revenait de saisir ou non le Groupe animalier des pompiers pour anesthésier les sangliers et, éventuellement, les relâcher ou les tuer à l'écart des habitations.
Il semble que ces sangliers aient quitté les bois du plateau de Malzéville pour fuir une traque des militaires qui chassent une fois tous les 15 jours, le samedi matin, sur leur zone.
« Nous avons des sangliers à profusions sur le plateau et je suis régulièrement interpellé par des habitants victimes de dégâts », indique le maire Jean-Pierre Franoux.
« Il est très compliqué d'y organiser une battue administrative car il y a plusieurs propriétaires privés, mais nous y travaillons ».
Même réflexion du côté de Jean-Paul Monin.
Le maire d'Essey a écrit à l'ONCFS « pour réguler la population de sangliers ». « Mais pas n'importe comment. Avec des battues adaptées. Nous sommes en phase de rachat de la butte Sainte-Geneviève et je n'y autoriserai pas la chasse car trop proche de la ville. Ceci afin d'éviter un accident de tir ou que des bêtes se réfugient dans les rues ».
NANCY Tension et émotion hier à 12 h au cœur d'Essey-les-Nancy, avec des habitants... Alain THIESSE
Tension et émotion hier à 12 h au cœur d'Essey-les-Nancy, avec des habitants révoltés au moment de l'abattage de quatre cochons sauvages acculés dans la cour d'une maison.
Blottis l'un contre l'autre. Immobiles. Pétrifiés. Leur grosse carcasse à peine dissimulée derrière un minuscule arbuste d'ornement.
Ils attendent. Hagards. Egarés dans la ville. Loin, trop loin de la forêt et ses taillis protecteurs. Trop près des hommes et du béton.
Acculés contre ce muret surmonté de grilles en métal d'une petite cour hermétique au 38, rue Parmentier à Essey-les-Nancy, dans le quartier de la clinique Louis Pasteur.
Volets clos, la maison est en vente comme l'indique un panneau en façade. Photos, vidéos... Les quatre sangliers sont l'attraction à l'heure de midi.
La cour du nº 38 est une cage. Celle d'un cirque à ciel ouvert visité par les riverains stupéfaits. D'autres, voisins mitoyens, observent la scène depuis leur fenêtre. « J'appelle la SPA ! »
« A notre arrivée, les chasseurs avaient déjà réussi à guider les sangliers dans cet enclos », indique un responsable des pompiers.
« Nous sommes là pour sécuriser. Deux autres animaux ont été aperçus dans le secteur du McDo, mais ils n'ont pas pu être localisés ».
Dans le froid et les premiers flocons de neige de l'année, l'atmosphère de la rue Parmentier va s'électriser, se surchauffer. D'un coup.
Au moment où l'un des deux lieutenants de louveterie - des chasseurs assermentés par le préfet et habilités à intervenir dans ces circonstances -, sort une carabine à lunette de son véhicule. « Calibre 9.575 », indique le lieutenant de louveterie Gilles Grosdidier. Du lourd.
Comme en témoigne la taille des balles alignées dans une cartouchière fixée à même la crosse de l'arme. En réserve.
« Nous sommes missionnés par l'autorité préfectorale pour réguler ces animaux qui peuvent, ici, porter atteinte à la sécurité des biens et des personnes ».
Les riverains ne sont pas de cet avis et ne tardent pas à le faire savoir malgré la présence de la police qui leur intime de se taire.
« Vous n'avez pas droit de faire ça ! », hurle une femme depuis sa fenêtre. « Il existe des vétérinaires dans le coin. Faites les venir ! On peut les endormir, ces bêtes. Je vous préviens, j'appelle la SPA ».
Des enfants pleurent. Eux aussi, ils ont compris... Un adolescent se plaque les mains jointes sur le visage. Son père l'emmène à l'écart.
Entre les seringues hypodermiques (lire par ailleurs) et les armes, les chasseurs ont fait leur choix. Celui de tuer.
Sous l'œil de Philippe Kierren, son collègue, Gilles Grosdidier se poste en léger surplomb, sur un muret mitoyen.
A moins de 5 m des quatre bêtes. Le chasseur épaule.
Un premier coup de feu claque sèchement entre le mur des maisons. Une bête s'effondre. Les trois autres ne bronchent pas. Pas un grognement. Pas une tentative de fuite. Chacun une balle. Carton plein.
Terminé. Un sale boulot.
Couteau en main, le chasseur s'approche et vérifie que les sangliers d'une trentaine de kilos sont bien morts.
« Je suis dépité. Je trouve cela honteux de régler une telle situation par la mort », s'insurge Mathieu, un habitant de la rue.
« La méthode est déplacée », considère François. « Tirer au fusil dans cette rue de la ville, c'est dangereux. Pourquoi n'a-t-on pas eu recours à des seringues ? »
Marqué par les impacts de plomb qui ont traversé de part en part les cochons, le muret de la cour a servi de pare-balles.
Un angle de tir « sécurisé » selon le chasseur qui, au nom de « la sécurité des biens et des personnes », a opté pour l'abattage.
Karine Romet devant les volets roulants de sa maison touchée par des plombs de chasse perdus.
La chasse, c'est chouette !
Surtout pour cette riveraine de Saint-Pavace dont la maison et le matou ont été les victimes collatérales de tirs approximatifs.
Calinou a changé de regard. Par excès de coquetterie?
Pas vraiment.
Ce matou de gouttière est probablement une victime collatérale des chasseurs qui ont repris le sentier de la guerre depuis la fin septembre.
Cible d'une volée de plomb, ce chat aux yeux vairon a depuis quelques jours un léger voile qui lui couvre l'oeil droit touché par un projectile.
"Il a la tête couverte de petits plombs. On l'a amené samedi dernier chez le vétérinaire",explique sa maîtresse.
Et ce n'est pas tout.
En fin de semaine dernière, cette habitante de Saint-Pavace qui habite à un jet de pierre de la rocade Nord a eu une autre mauvaise surprise.
La façade de sa maison située en contre bas d'un champ a été criblée de plombs de chasse. Il y a 11 trous dans un premier volet.
Et une dizaine dans celui d'à côté.
Tous à hauteur d'homme.
Sans oublier plusieurs impacts sur le crépi du mur extérieur.
Pas vraiment rassurant.
« Ces vitres donnent dans le salon. Dans la maison, il y a trois enfants de 2, 9 et 12 ans »,s'inquiète Karine Romet, une enseignante de 37 ans.
« J'ai un autre chat de race de 10 kg que je ne sors plus. Un jour, ils vont le prendre pour un lièvre. Jusqu'où ça va aller ? »,se demande-t-elle. «Ils»? ce sont les chasseurs des environs qui ont visiblement pris l'habitude de pratiquer leur hobby un peu trop près de son habitation.
Ou de tirer n'importe comment.
« Les gendarmes sont passés faire les constatations. Je vais porter plainte contre X pour dégradations et mise en danger de la vie d'autrui »,détaille la jeune femme pour qui la coupe est pleine.
« L'année dernière, mon mari a déjà pris une volée de plombs en fin de course. Aujourd'hui, je tire la sonnette d'alarme. »