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La population de la planète pourrait augmenter davantage que prévu jusqu'à la fin du siècle.
La Terre comptera probablement onze milliards d'habitants à la fin du siècle, deux milliards de plus que prévu jusqu'alors, selon une nouvelle projection de démographes et des Nations unies qui montre la poursuite de la croissance démographique principalement en Afrique.
«Le consensus au cours des vingt dernières années était que la population mondiale, estimée actuellement à environ sept milliards, continuerait à croître pour atteindre neuf milliards à la fin du XXIe siècle avant de plafonner et probablement de décliner», relève Adrian Raftery, professeur de statistiques et de sociologie à l'Université de Washington à Seattle (nord-ouest).
Il est l'un des principaux co-auteurs de cette recherche publiée jeudi dans la version en ligne de la revue américaine Sciences.
«Nous avons conclu qu'il y avait 70% de probabilité que la population mondiale ne se stabilisera pas durant ce siècle», précise-t-il, ce qui montre selon lui que «l'évolution démographique demeure une question très importante».
D'autres problèmes planétaires
Un accroissement de la population peut exacerber d'autres problèmes planétaires comme le changement climatique, la propagation de maladies infectieuses et la pauvreté, observe-t-il.
La plus grande partie de la croissance démographique attendue sera le fait de l'Afrique, où la population devrait quadrupler pour passer d'un milliard environ actuellement à quatre milliards d'ici la fin du siècle.
Cela s'explique surtout par le fait que le taux de natalité en Afrique subsaharienne ne diminuera pas aussi vite que prévu. Ainsi, selon ces dernières projections il y a 80% de chances que la population sur le continent africain à la fin du XXIe siècle se situe entre 3,5 et 5,1 milliards.
Accès à la contraception
Ces chercheurs relèvent que l'accès à des moyens de contraception et à l'éducation sont déterminants pour faire baisser le taux de natalité.
Les autres grandes régions de la planète connaîtront beaucoup moins de changements que l'Afrique.
L'Asie, avec aujourd'hui 4,4 milliards d'habitants, verra ce nombre plafonner autour de cinq milliards en 2050 avant de commencer à diminuer, selon ces experts.
En Amérique du Nord, en Europe et en Amérique latine (y compris les Caraïbes), la population devrait se maintenir chaque fois sous le milliard d'habitants.
La France devrait être le pays le plus peuplé du continent européen en 2100 avec 79 millions d'habitants, contre 66 millions actuellement. Au contraire, l'Allemagne verra sa population nettement se réduire pour passer de 80 millions aujourd'hui à 56 millions, a précisé à l'AFP le professeur Raftery.
Celui-ci pointe le fait que l'Allemagne comme la France connaîtront un vieillissement de leur population avec un ratio d'actifs par rapport aux retraités inférieur à celui du Japon aujourd'hui, qui est de 1,9.
Ce rapport sur la démographie mondiale de l'ONU est «le premier qui s'appuie sur un outil statistique moderne combinant toutes les informations et données disponibles permettant de produire de meilleures prévisions», font valoir ces experts.
Récemment surnommée la future « première nation végane », Israël voit une montée sans précédent du véganisme qui, malgré le contexte de conflit prolongé israélo-palestinien, devient peu à peu une nouvelle norme sociale.
Les justifications environnementales et médicales de l’alimentation végétalienne sont nombreuses, mais ce sont plutôt les motifs liés à l’éthique et aux droits des animaux qui poussent des dizaines de milliers d’Israéliens à opter pour ce mode de vie.
Dans ce pays de la Mer Morte, du soleil et des contradictions, où les guerres se succèdent et se superposent à diverses formes d’oppression, comment expliquer ce phénomène?
Faute d’une révolution qui amènerait la paix durable, Israël subit une autre révolution : le changement des habitudes alimentaires sans produits laitiers, œufs ou viande. Bien qu’on manque encore de recul historique, le phénomène ne semble pas être une simple tendance passagère. Selon une étude du journal économique Globes (décembre 2013), la consommation de produits laitiers en Israël est en baisse depuis plusieurs mois. Environ 12 % des Israéliens, soit près de 1 million sur une population de 8,2 millions, déclarent ne pas manger de viande. De plus en plus de restaurants complètement véganes ouvrent un peu partout au pays.
Une des principales figures de ce mouvement est la critique culinaire, chef et blogueuseOri Shavit. Ayant elle-même changé ses habitudes contre toutes attentes, Ori aide aujourd’hui les restaurants à « véganiser » leurs menus. Lorsque ceux-ci proposent au moins 25 % du menu en plats principaux végétaliens, l’organisme Vegan-Friendly leur accorde le logo « VF » représenté par un radis rose. Dans la foulée, depuis décembre dernier, la chaîne internationale Domino’s Pizza offre sa toute première pizza végane (avec fromage non laitier), maintenant disponible dans les 50 succursales israéliennes, ainsi une première mondiale. La demande grandissante crée l’offre.
Big Brother et culture populaire
Un sondage réalisé à la fin de la série Big Brother indique que 60 % des téléspectateurs « feront ou ont déjà fait un changement d’habitudes alimentaires vers le véganisme ».
Dans bien des sociétés occidentales, le véganisme (refus de manger et d’utiliser des produits animaux) est encore perçu comme une idéologie marginale et un mode de vie déviant. En Israël, on est en train d’assister à sa normalisation.
Ainsi, le 24 août 2013, une première grande manifestation prônant la justice pour les animaux a eu lieu à Tel-Aviv, attirant plus de 5 000 personnes. Initiée par Dr. Assaf Harduf, un expert en droit criminel et un activiste pour un changement de lois concernant les animaux, cette manifestation a reflété un intérêt profond et grandissant au sein de la population israélienne.
Cette semaine, coup d’éclat : la version israélienne de l’émission télé-réalité « Big Brother » (Ach Hagagol, האח הגדול, en hébreu) vient de couronner une végane. Tal Gilboa, activiste connue des organismes de défense des animaux, a participé et remporté l’édition 2014 de l’émission. Dès le début, Tal parlait avec conviction des droits des animaux, distribuant des t-shirts avec des slogans véganes et expliquant le véganisme à ses colocataires dès qu’elle en avait l’occasion, transformant ainsi peu à peu les autres participants.
Avec des cotes d’écoute de 37% des foyers israéliens, les téléspectateurs qui n’étaient pas nécessairement ouverts ou exposés au véganisme ont pu découvrir la question du droit des animaux. Suite à la diffusion des deux premiers épisodes, 1600 personnes se sont inscrites au Défi végane de 22 jours de l’organisme Anonymous, qui mobilise un comité de 50 nutritionnistes, médecins, athlètes, chefs certifiés et véganes de longue date pour encadrer les participants s’intéressant à cette alimentation émergente. Un sondage réalisé à la fin de la série Big Brother indique que 60 % des téléspectateurs « feront ou ont déjà fait un changement d’habitudes alimentaires vers le véganisme ». La gagnante Tal Gilboa donnera les 150 000 $ qu’elle a remportés à un sanctuaire d’animaux qui verra le jour sous peu.
Un changement d’habitudes alimentaires généralisé requiert un certain momentum. Bien qu’il soit difficile de mettre le doigt sur les facteurs précis qui ont mené à la « véganisation » de l’alimentation dans la start-ups nation, Ori Shavit et son partenaire, le philosophe, activiste et blogueur Oren Ben-Yosef, m’ont donné quelques éléments de réponse lorsque je les rencontrés à Tel-Aviv dans le célèbre restaurant végane Nanuchka.
« Le fait qu’Israël soit un pays jeune sans style de cuisine bien établi ou traditionnel – hormis les mets des fêtes juives – fait de nous une nation plus ouverte à l’ajout de nouvelles idées et mets dans notre mélange culinaire éclectique » précise Ori. Il faut ajouter à cela la petite taille du pays et le caractère communautaire de la société : les réseaux sociaux sont tissés serrés et les vagues et nouvelles se propagent rapidement.
"Mets typiques végétaliens de chez Dalia, Kibboutz Amirim". Photo: A.-S. Cardinal
L’alimentation méditerranéenne a sans doute aussi favorisé le passage à une alimentation sans viande ni produits laitiers. Bien que près de la moitié du pays soit désertique et qu’il y ait un manque d’eau récurrent, Israël connaît une autosuffisance alimentaire à 95 %, en bonne partie grâce aux technologies agricoles. Noix, fruits, légumineuses, olives, fruits, céréales et légumes issus de cultures locales font donc partie de l’assiette quotidienne. D’ailleurs, les falafels, le hummus et la typique « salade israélienne », que l’on trouve à presque tous les coins de rue, sont autant de mets locaux qui sont déjà végétaliens. Bref, les nouveaux véganes ne sont pas trop pris au dépourvu.
Le facteur « conflit »
À l’étranger, Israël évoque souvent les images du conflit israélo-palestinien ou du Mur des Lamentations. Bien sûr, sans une analyse de fond, ce portrait superficiel ne saurait traduire la société fragmentaire, l’effervescence de la culture de contestation et la réalité des diverses facettes de ce pays méditerranéen du Moyen-Orient. Ici plus qu’ailleurs, les choses sont compliquées et il faut noter que le mouvement végane reçoit, par exemple, certaines critiques de la gauche radicale israélienne anti-occupation.
Qu’ils soient juifs, arabes ou chrétiens, les Israéliens se frottent, directement ou indirectement, à la violence et à l’oppression. Est-ce que cette familiarité les rendrait plus réceptifs à l’oppression des animaux? Ou alors, puisque le conflit dure depuis des générations, serait-ce qu’il leur semble moins ardu et exaspérant de militer contre l’injustice faite aux animaux que contre celle faite aux humains?
Ce qui est certain, c’est que le véganisme pénètre toutes les sphères de la société, y compris l’armée. Avec son service obligatoire (de 3 ans pour les garçons et de 2 ans pour les filles), l’armée israélienne a choisi d’accommoder les soldats véganes: ils peuvent ainsi ne pas porter de bottes en cuir, manger végétalien et refuser des produits testés sur les animaux. Une image a même été émise en novembre 2012 par l’armée sur son compte Twitter officiel afin de « célébrer le véganisme au sein des forces ».
Si le foyer de la révolution se trouve principalement à Tel-Aviv, la ville qui ne dort jamais – et qui est plus laïque que sa consœur Jérusalem – elle est en train de gagner le reste du pays. Le terme « véganisme » a même été récemment traduit/inventé en arabe par un citoyen arabe israélien, Sharbel Balloutine.
Cadre juridique lié au droit des animaux
Il faut enfin mentionner que le paysage juridique israélien avait préparé le terrain pour cette « révolution végane ». En effet, la production de foie gras est interdite depuis 2005. Un projet de loi, déposé en mai 2013, vise à interdire son importation et sa vente sur le territoire. Les produits cosmétiques testés sur les animaux, quant à eux, sont prohibés depuis 2007. De même, la fourrure est actuellement sujette à un projet de loi qui interdirait son utilisation pour des fins vestimentaires.
Ori Shavit. Photo : Maya Jolie
Rencontrer Ori Shavit à Montréal :
Le 27 septembre, le Festival végane de Montréal accueillera Ori Shavit, qui partagera avec le public québécois son expérience si particulière de végane israélienne. Dans ce pays où les inégalités sociales et les tensions politiques sont bien palpables (la dernière guerre, Bordure protectrice, est à peine terminée), une chose est sûre : le travail acharné de divers groupes de défense des animaux, dont 269Life, l’ouverture aux nouvelles tendances culinaires, la possible hypersensibilité à la souffrance et un secteur agricole local et diversifié font de ce mouvement un mélange unique au monde.
Veganz est la première chaîne de supermarché 100% vegan, créée en 2011 par Jan Bredack, un vegan de 42 ans. Trois ans plus tard, cette success story s’étend dans plusieurs pays d’Europe, dont la Suisse, avec l’ouverture prochaine d’une franchise à Zürich.
Devenu vegan en 2009, c’est un burn-out qui a déclenché un changement de style de vie pour l’ancien senior manager de Daimler (Mercedes Benz). Après divers voyages en Scandinavie et aux USA, l’idée d’un supermarché 100% vegan ne quitte plus son esprit et prend forme lors de l’ouverture du premier magasin à Berlin en 2011.
L’Europe, mais pas seulement
Avec actuellement des magasins à Berlin, Hamburg, Munich, et Frankfurt, la franchise agrandit son réseau avec l’ouverture de plusieurs supermarchés dans six autres villes allemandes. L’année prochaine, c’est au tour de Vienne, Londres, Amsterdam, Barcelone, Milan, Copenhague et Zürich d’accueillir leur premier Veganz.
Mais l’infatigable Bredack ne compte pas s’arrêter là: après l’Europe, les Etats-Unis! En effet, un magasin ouvrira en 2016 à Portland, qui proposera des produits alimentaires, des chaussures, des vêtements et un restaurant.
Pour finir (!) un food truck, une remorque vendant des hot-dogs et des hamburgers végétaliens, va parcourir l’Europe et s’arrêtera lors de diverses manifestations, comme des festivals de musique ou des événements sportifs.
Un travail intense et stressant pour cet homme, mais Bredack assure que l’argent n’est pas la motivation: « Je le fais car cela vient du cœur. C’est la chance de faire quelque chose de bien dans la vie. »
Un supermarché comme les autres.. mais sans cruauté! Photo: Veganz Gmbh
Fromages végétaux, dérivés de tofu et tempeh (saucisses végétales, imitation « poisson », imitation « viande »), yaourts, crèmes… les supermarchés Veganz ressemble à tout autre supermarché, avec son lot de produits transformés, de sodas et de junk food.
Jan Bredack veut montrer qu’il est facile d’être vegan, peu importe son style de vie.
Côté éco, il assure que les produits importés le sont par transport en bateau cargo, afin de limiter l’empreinte écologique.
L’éléphant meurtri a pleuré lors de sa libération et va désormais apprendre à vivre en paix. Photo : @wildlife SOS India
ÉMOTION - Battu, enchaîné et violenté pendant 50 ans, un éléphant nommé Raju, braconné en Inde, a pleuré lors de sa libération.
Une vie de chien, littéralement. Raju a passé un demi-siècle enchaîné, entravé par des chaînes pointues qui le faisaient saigner, régulièrement battu. Après 50 ans de sévices, il a versé des larmes de soulagement lorsqu’il a été sauvé par "Wildlife SOS" une association de bienfaisance pour la faune et la flore basée à Londres. L’association avait été alertée par les autorités en charge des forêts d’un état du Nord de l’Inde, l’Uttar Pradesh. Une histoire relatée par le quotidien britannique The Daily Mail.
Chaque jour, le majestueux animal devait offrir son dos aux passants en échange de quelques pièces et devait se contenter de plastique et de papier pour toute sustentions. La semaine dernière, une équipe de dix personnes composée de vétérinaires et experts a été rejointe par 20 officiers du département de sylviculture et 6 policiers indiens pour récupérer l’animal. L’opération s’est déroulée de nuit, en toute discrétion afin d’éviter les curieux et de protéger l’animal de la forte chaleur en journée. Pooja Binepal, la porte-parole de l’association, a décrit ce sauvetage comme "incroyablement émotionnel" pour l'équipe et a parlé "d’actes de cruauté intolérables, enchaîné 24 h/24", et a évoqué "l’existence pitoyable" de l’animal.
"Une existence pitoyable"
Même de nuit, le propriétaire de Raju a essayé d'empêcher son sauvetage. “Il a commencé à crier des ordres à Raju pour le terrifier et essayer de le provoquer” raconte le fondateur de l’association Kartick Satyanarayan. Ce qui peut être particulièrement dangereux, l’éléphant paniqué pouvant alors mordre ou charger. "Mais nous avons refusé de céder et vu les larmes sur le visage de Raju. Nous aussi avons pleuré. Certaines étaient sans doute liées à la douleur infligée par les chaînes, mais il a aussi semblé comprendre que sa situation allait changer. C’était comme si, il ressentait de l’espoir pour la première fois depuis des années".
"Nous savions dans nos cœurs qu'il se rendait compte qu'il était libéré". "Les éléphants sont non seulement majestueux, mais aussi très intelligents. Il a été prouvé qu’ils pouvaient ressentir des sentiments de chagrin, alors imaginez ce que ce demi-siècle de torture a signifié pour lui. Il n’avait jamais su ce que ça faisait de marcher sans des chaînes. C’est vraiment pitoyable", complète la porte-parole.
Soins, bonté et liberté
"Mais aujourd’hui, il sait enfin ce qu’est la liberté et il apprendra aussi ce à quoi ressemble la bonté et la vie sans souffrance". Ce sauvetage a tout de même pris un an à l’association depuis qu’elle a été alertée sur sa situation par les autorités indiennes en juillet 2013. Un processus de confiscation a été présenté au tribunal mais le propriétaire de Raju n’ayant aucuns documents légaux en sa possession, la procédure n’a pu aboutir. L’animal avait sans doute été braconné, bébé. La porte-parole ajoute : " les braconniers abattent la mère, ou ils mènent le troupeau vers des pièges spécialement conçus pour y faire chuter les bébés. Après le vol, la mère pleure son petit pendant des jours. C'est un commerce dégoûtant". Raju aurait ensuite été vendu successivement à différents propriétaires, 27 selon l’association, qui généralement les battent pour soumettre l’animal.
Une fois sauvé, il a été sédaté, chargé dans un camion à toit ouvert et escorté dans un centre de soin pour éléphants de Mathura. "Ce sera un long processus de réadaptation, mais nous lui enseignerons que les humains ne sont pas synonymes de douleur et de brutalité. Ca va prendre du temps" relate M. Satyanarayan. "Quand il sera prêt, il rejoindra deux autres éléphants appelés Rajesh et Bhola, qui ont également souffert d’une cruauté inimaginable. Il va apprendre à vivre de nouveau en suivant leur exemple, puis il rejoindra le reste des éléphants et notamment cinq femelles plutôt coquettes". Une levée de fond en faveur de Raju a été lancée par l’association (Wildlife SOS) sur son site.
"L’élevage, cette horreur, avait également disparu. Élever, chérir des bêtes pour les livrer ensuite au couteau du boucher, c’étaient bien là des moeurs dignes des barbares du XXe siècle. Le « bétail » n’existait plus. La viande était « cultivée » sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et industrialisées, du génial précurseur Carrel, dont l’immortel coeur de poulet vivait encore au Musée de la Société protectrice des animaux.
Le produit de cette fabrication était une viande parfaite, tendre, sans tendons, ni peaux ni graisses, et d’une grande variété de goûts. Non seulement l’industrie offrait au consommateur des viandes au goût de boeuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d’antilope, de girafe, de pied d’éléphant, d’ours, de chamois, de lapin, d’oie, de poulet, de lion et de mille autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais encore des firmes spécialisées, à l’avant-garde de la gastronomie, produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à l’eau ou grillées, sans autre addition qu’une pincée de sel, rappelaient par leur saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelle, depuis le simple boeuf miroton jusqu’au civet de lièvre à la royale.
Pour les raffinés, une maison célèbre fabriquait des viandes à goût de fruit ou de confiture, à parfum de fleurs. L’Association chrétienne des abstinents, qui avait pris pour devise : « Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger » possédait sa propre usine. Afin de les aider à éviter le péché de gourmandise, elle y cultivait pour ses membres une viande sans goût.
La Brasserie 13 n’était qu’une succursale de la célèbre usine du bifteck-frites, qui connaissait une grande prospérité. Il n’était pas une boucherie parisienne qui ne vendît son plat populaire. Le sous-sol de la brasserie abritait l’immense bac à sérum où plongeait la « mère », bloc de viande de près de cinq cents tonnes.
Un dispositif automatique la taillait en forme de cube, et lui coupait, toutes les heures, une tranche gigantesque sur chaque face. Elle repoussait indéfiniment. Une galerie courait autour du bac. Le dimanche, le bon peuple consommateur était admis à circuler. Il jetait un coup d’oeil attendri à la « mère » et remontait à la brasserie en déguster un morceau, garni de graines de soja géant coupées en tranches, et frites à l’huile de houille. La fameuse bière 13, tirée de l’argile, coulait à flots.
François, son bifteck achevé, se fit servir une omelette et un entremets au lait.
Il ne serait pas venu à l’idée des Européens du XXe siècle de manger des foetus de mouton ou des veaux mort-nés. Ils dévoraient pourtant des oeufs de poule. Une partie de leur nourriture dépendait du derrière de ces volatiles. Un procédé analogue à celui de la fabrication des viandes libéra l’humanité de cette sujétion. Des usines livrèrent le jaune et le blanc d’oeuf, séparés, en flacons. On ne commandait plus une omelette de six oeufs, mais d’un demi-litre.
Quant au lait, sa production chimique était devenue si abondante que chaque foyer le recevait à domicile, à côté de l’eau chaude, de l’eau froide et de l’eau glacée, par canalisations. Il suffisait d’adapter au robinet de lait un ravissant petit instrument chromé pour obtenir, en quelques minutes, une motte d’excellent beurre. Toute installation comportait un robinet bas, muni d’un dispositif tiédisseur, auquel s’ajustait une tétine. Les mères y alimentaient leurs chers nourrissons."
Je suis en colère de voir qu'à Paris, on ne respecte pas la nature et qu'on taille les arbres (notamment les platanes) en dehors de leur période de dormance, c'est-à-dire l'hiver.
Non : à Paris, on taille les arbres en mai, quand leur feuillage est là et que les oiseaux y ont fait leurs nids.
Quel exemple d'écologie et de respect de la nature Paris donne-t-il au monde !
Par Audrey Garric (Véronne, Drôme, envoyée spéciale )
A perte de vue, des falaises de calcaire s'élèvent, majestueuses, tapissées d'un dense couvert forestier. En contrebas, un ruisseau, le Riousset, s'étire longuement, bordant quelques rares bâtisses de pierres du hameau de Véronne. C'est dans ce lieu majestueux, au coeur de la Drôme et aux portes du Vercors, que l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) va inaugurer, mardi 22 avril, la première réserve privée de vie sauvage, celle du Grand Barry. Objectif de ce lieu inédit en France : laisser la nature s'exprimer sans la moindre intervention humaine. Et prendre le relais d'une gestion publique des aires protégées jugée « déficiente ».
« Alors que les parcs et réserves naturelles ne protègent plus autant la biodiversité, en autorisant fréquemment la chasse et l'exploitation forestière, nous avons développé un nouvel outil pour assurer une protection pérenne des milieux naturels : l'acquisition foncière, explique Pierre Athanaze, le président de l'Aspas, reconnue d'utilité publique. Depuis 2010, nous rachetons des terrains avec comme seul mode de gestion la libre évolution. »
FONDS PRIVÉS
Pour financer ses espaces, l'association, qui refuse d'être subventionnée par l'Etat, ne recourt qu'à des fonds privés : ce sont les cotisations de ses 11 000 adhérents, ainsi que des dons, legs et un coup de pouce de la Fondation pour une Terre humaine, qui ont permis de réunir les 150 000 euros nécessaires à l'acquisition des 110 hectares de terrains du Grand Barry, achetés à des particuliers.
Des opérations similaires menées dans les Côtes-d'Armor et dans la Haute-Loire permettent aujourd'hui à l'association de totaliser 300 hectares « sauvages ». Pour l'instant, seule la zone du Grand Barry a été labellisée « réserve de vie sauvage », une marque déposée par l'Aspas. Elle a par ailleurs intégré en février le réseau européen Rewilding Europe, qui regroupe 27 réserves et vise à atteindre, d'ici à 2020, un million d'hectares.
CAHIER DES CHARGES EXIGEANT
Le cahier des charges de ces « îlots de naturalité » est des plus exigeants. Sont interdits la chasse et la pêche, l'exploitation forestière et agricole, l'élevage, les feux, les dépôts de déchets, le passage de chiens non tenus en laisse et même la cueillette. Seule la promenade non motorisée, sur les sentiers, est autorisée.
Ce niveau de protection très élevé et unique en France correspond à la catégorie 1b (zone de nature sauvage) du classement des aires protégées, réalisé par l'Union internationale de conservation de la nature, qui mesure, sur une échelle de 6, l'intervention humaine sur la nature. Une demi-douzaine d'agents assermentés – bénévoles – seront bientôt formés pour faire respecter la charte dans cet espace en libre accès, et des panneaux d'information seront installés.
EFFETS VISIBLES DANS PLUSIEURS GÉNÉRATIONS
« Depuis près de deux ans que les terrains sont interdits à la chasse, nous avons observé un retour des grands ongulés », s'enthousiasment Roger Mathieu et Françoise Savasta, administrateurs de l'Aspas dans la Drôme, en faisant découvrir la réserve. Lors de la visite, on n'apercevra aucun des nombreux chamois, chevreuils, biches ou cerfs qui arpentent les sentiers et rochers de la zone, en raison de la chaleur et des fortes bourrasques de vent. Mais les multiples traces et crottes, ainsi que les pièges photo installés sur des arbres, attestent des fréquents passages des herbivores.
« La biodiversité est exceptionnelle ici. On procède à un inventaire de la faune et la flore », indique Roger Mathieu, en suivant avec ses jumelles des aigles royaux, circaètes, éperviers et vautours fauves qui paradent dans le ciel. A hauteur de sol, ce sont des hépatiques, colchiques ou encore gesses de Hongrie qui fleurissent au pied des chênes pubescents et pins sylvestres. « En France, c'est inimaginable que l'on achète et privatise des terrains pour ne rien en faire, si ce n'est regarder la nature évoluer », regrette Françoise Savasta, passionnée de botanique. Mais les effets véritables de cette renaturalisation ne seront visibles que dans plusieurs générations.
SEULEMENT 1 % DU TERRITOIRE MÉTROPOLITAIN PROTÉGÉ
La protection française des espaces naturels a pris son envol au début des années 1960, avec la création progressive d'une vingtaine d'outils et de statuts, tels que les parcs nationaux (au nombre de dix), les parcs régionaux (48), les réserves naturelles (166 nationales, 129 régionales et 6 corses), les sites Natura 2000 ou encore les arrêtés de biotopes.
Malgré tout, seulement 1 % du territoire métropolitain est aujourd'hui « sous protection forte » – un chiffre qui est censé doubler d'ici à 2019 en vertu des engagements du Grenelle de l'environnement. « Nous avons des lacunes en termes de protection par rapport à nos voisins européens, regrette Daniel Vallauri, chargé de la biodiversité et des forêts pour WWF France. En France, l'homme a toujours façonné l'ensemble de ses paysages, notamment par l'agriculture, l'exploitation forestière et l'urbanisation. Et nous avons des propriétaires et des usages privés partout, qu'il faut satisfaire. »
« LA LOI DE 2006 A ABAISSÉ LES EXIGENCES »
La loi de 2006, qui réforme le statut des parcs nationaux, a accru l'empreinte humaine sur ces espaces naturels. En ouvrant les conseils d'administration des parcs aux élus locaux, et en renégociant leur charte avec les communes, elle les a davantage soumis aux pressions économiques et touristiques. « L'objectif était de concilier impératif de protection et développement économique, afin de favoriser l'acceptabilité de l'ensemble du parc par les élus et citoyens », explique Alby Schmitt, directeur adjoint de l'eau et de la biodiversité au ministère de l'écologie.
« La loi aabaissé les exigences de protection du coeur des parcs, ceux-là mêmes qui devraient être des sanctuaires », rétorque Anthony Turpaud, secrétaire de la branche espèces protégées au Syndicat national de l'environnement et agent technique au parc du Mercantour. « Nous avons moins de temps à consacrer aux zones centrales car nous avons des nouvelles missions de développement local dans les zones périphériques, poursuit-il. Surtout, le lobbying des différents groupes d'intérêts est devenu plus fort. »
Ainsi la chasse a-t-elle été autorisée dans le cœur du dernier-né des parcs nationaux, celui des Calanques – de même que dans 70 % des réserves naturelles. Le parc national des Cévennes, de son côté, a demandé à être une zone d'exclusion pour le loup. A l'inverse du Grand Barry, où les animaux sauvages sont désormais maîtres de leur territoire.
Les animaux sauvages sont par essence des êtres de liberté, censés vivre dans un monde vrai. Les "jardins" zoologiques sont par définition des lieux artificiels, conçus tout exprès pour la captivité d’animaux exotiques.
Les zoos sont-ils donc des parcs, des jardins, comme on les nomme aujourd’hui, ou des prisons comme l’affirment leurs détracteurs (dont je suis) ?
Les "parcs" n'ont pas rendu leur liberté aux animaux
Le 12 avril, le nouveau zoo de Vincennes ouvre ses portes après une rénovation complète. Plus de cages, ni d’enclos exigus, de vitrines, de fosses, de barreaux, mais des espaces ouverts, de l’air libre, des végétaux.
Le nouveau "parc zoologique de Paris", comme le "parc" de Thoiry, le "bioparc" de Doué-la-Fontaine ou tant d’autres se fixent la "bioconservation" comme une priorité, grâce à la "gestion" d’animaux "évoluant en semi-liberté" dans des espaces "proches du milieu naturel", "à cent lieues du concept zoologique traditionnel".
C’est tant mieux. Mais le principe demeure : offrir une chaîne plus longue aux esclaves, ce n’est pas leur rendre la liberté.
Méfions-nous du concept de "bientraitance"
Les ménageries d’autrefois étaient des mouroirs, de véritables culs-de-basse-fosse, faits pour la simple curiosité des humains et la souffrance des animaux. Ces endroits appartiennent désormais au passé, du moins en Occident. Personne ne les regrette.
Les directeurs de zoos prétendent aujourd’hui concilier la conservation des espèces menacées et la rentabilité d’une entreprise commerciale. Ils assurent que les animaux sont bien – ou mieux traités. C’est heureux.
Méfions-nous toutefois du concept de "bientraitance" que les ennemis de la cause animale, (en particulier le lobby appelé "comité Noé") opposent au "bien-être animal". Cette notion évacue toute idée de liberté et sacre l’homme maître et possesseur de la nature, disposant à sa guise des espèces inférieures, si possible en maître éclairé plutôt qu’en bourreau. Sa mansuétude n’ira pas au-delà.
Protéger des animaux pour amuser les humains
Certaines espèces ont bien été sauvées de l’extinction et réintroduites dans la nature grâce aux zoos, ou aux élevages en captivité : le cheval de Przewalsky, le bison d’Europe, l’oryx d’Arabie, des vautours… Ces réintroductions restent néanmoins problématiques, en particulier pour des raisons génétiques, puisque tous les représentants de l’espèce sont plus ou moins cousins.
Certes, nous nous réjouissons que le cheval préhistorique puisse encore galoper sur les steppes mongoles ou le gypaète barbu survoler les gorges des Pyrénées, mais pour quelques individus relâchés combien restent détenus à vie ? Le principal objectif d’un zoo est nécessairement de réaliser du profit.
La réintroduction d’espèces dans leur milieu, son alibi, rencontre d’innombrables obstacles et reste malheureusement très exceptionnelle. Si ces animaux sont condamnés à ne jamais quitter leur enclos, leur survie ne sert qu’à amuser les humains. On le voit avec la multiplication d’animaux artificiels, comme le tigre blanc ou l’auroch.
Les animaux ne sont pas relâchés
La réserve de Wolong, en Chine, consacrée au panda géant, illustre au mieux – ou au pire – ce paradoxe. Tandis que les jeunes pandas issus de procréation intensive sont promenés devant les caméras dans des caddies de supermarchés pour "sensibiliser" la population, pas un seul panda n’a été relâché dans la nature avec succès.
En revanche, plusieurs ont été vendus à des zoos. Le zoo de Copenhague s’est récemment illustré en "euthanasiant" en public, avec un pistolet d’abattage, un girafon dont il ne savait que faire, puis quatre lions, dont deux lionceaux, alors même que les girafes disparaissent d’Afrique de l’Ouest et que les effectifs des lions sont en chute libre dans toute l’Afrique.
Pour réintroduire un animal dans la nature, il faut que les conditions de sa disparition aient disparu et que le milieu puisse l’accueillir, ce qui devient de plus en plus difficile et de plus en plus coûteux.
Est-ce une raison pour proposer la captivité et la déportation de créatures innocentes comme un spectacle dominical à partager en famille ? Quel degré de "bientraitance" faut-il atteindre pour que la privation de liberté soit éthiquement supportable ?
Dans un zoo, même moderne, les animaux, même bien traités, adaptés par leur morphologie à la liberté des grands espaces, aux longues courses, à la vigilance, survivent dans des enclos qui ne paraissent grands qu’aux humains. Un simple hérisson a besoin de 5 hectares.
Les détenus n’ont pas à défendre leur territoire ni à chercher leur nourriture. Leur vie sociale est faussée. Les migrations n’ont plus de sens. Se reproduire est compliqué, soit par excès soit par défaut. Ils s’ennuient et sont en permanence exposés au public, sans cachettes, ce qui est pour eux un stress permanent.
Pour survivre, les animaux n’ont pas besoin de zoos
Abolissons l’esclavage. N’allons pas dans les zoos, dans les aquariums, dans les cirques avec animaux humiliés par un comportement à contre-nature. Qui s’intéresse à la vie animale a de multiples occasions de voir des films animaliers saisissants.
Les passionnés ne paieront pas beaucoup plus cher qu’un séjour aux sports d’hiver un voyage naturaliste qui leur permettra d’approcher eux-mêmes des animaux libres et d’encourager les pays pour qui la conservation de la vraie nature est une politique.
Pour survivre, les animaux n’ont pas besoin de zoos. Ils ont besoin de liberté, de parents pour les élever et d’un milieu pour les accueillir.