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Textes - Page 10

  • Le zoo de Vincennes ouvre : ça ne change rien, c'est toujours une prison pour les animaux (Armand Farrachi)

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    Les animaux sauvages sont par essence des êtres de liberté, censés vivre dans un monde vrai. Les "jardins" zoologiques sont par définition des lieux artificiels, conçus tout exprès pour la captivité d’animaux exotiques.

    Les zoos sont-ils donc des parcs, des jardins, comme on les nomme aujourd’hui, ou des prisons comme l’affirment leurs détracteurs (dont je suis) ?

    Les "parcs" n'ont pas rendu leur liberté aux animaux

    Le 12 avril, le nouveau zoo de Vincennes ouvre ses portes après une rénovation complète. Plus de cages, ni d’enclos exigus, de vitrines, de fosses, de barreaux, mais des espaces ouverts, de l’air libre, des végétaux.

    Le nouveau "parc zoologique de Paris", comme le "parc" de Thoiry, le "bioparc" de Doué-la-Fontaine ou tant d’autres se fixent la "bioconservation" comme une priorité, grâce à la "gestion" d’animaux "évoluant en semi-liberté" dans des espaces "proches du milieu naturel", "à cent lieues du concept zoologique traditionnel".

    C’est tant mieux. Mais le principe demeure : offrir une chaîne plus longue aux esclaves, ce n’est pas leur rendre la liberté.

    Méfions-nous du concept de "bientraitance"

    Les ménageries d’autrefois étaient des mouroirs, de véritables culs-de-basse-fosse, faits pour la simple curiosité des humains et la souffrance des animaux. Ces endroits appartiennent désormais au passé, du moins en Occident. Personne ne les regrette.

    Les directeurs de zoos  prétendent aujourd’hui concilier la conservation des espèces menacées et la rentabilité d’une entreprise commerciale. Ils assurent que les animaux sont bien – ou mieux traités. C’est heureux.

    Méfions-nous toutefois du concept de "bientraitance" que les ennemis de la cause animale, (en particulier le lobby appelé "comité Noé") opposent au "bien-être animal". Cette notion évacue toute idée de liberté et sacre l’homme maître et possesseur de la nature, disposant à sa guise des espèces inférieures, si possible en maître éclairé plutôt qu’en bourreau. Sa mansuétude n’ira pas au-delà.

    Protéger des animaux pour amuser les humains

    Certaines espèces ont bien été sauvées de l’extinction et réintroduites dans la nature grâce aux zoos, ou aux élevages en captivité : le cheval de Przewalsky, le bison d’Europe, l’oryx d’Arabie, des vautours… Ces réintroductions restent néanmoins problématiques, en particulier pour des raisons génétiques, puisque tous les représentants de l’espèce sont plus ou moins cousins.

    Certes, nous nous réjouissons que le cheval préhistorique puisse encore galoper sur les steppes mongoles ou le gypaète barbu survoler les gorges des Pyrénées, mais pour quelques individus relâchés combien restent détenus à vie ? Le principal objectif d’un zoo est nécessairement de réaliser du profit.

    La réintroduction d’espèces dans leur milieu, son alibi, rencontre d’innombrables obstacles et reste malheureusement très exceptionnelle. Si ces animaux sont condamnés à ne jamais quitter leur enclos, leur survie ne sert qu’à amuser les humains. On le voit avec la multiplication d’animaux artificiels, comme le tigre blanc ou l’auroch.

    Les animaux ne sont pas relâchés

    La réserve de Wolong, en Chine, consacrée au panda géant, illustre au mieux – ou au pire – ce paradoxe. Tandis que les jeunes pandas issus de procréation intensive sont promenés devant les caméras dans des caddies de supermarchés pour "sensibiliser" la population, pas un seul panda n’a été relâché dans la nature avec succès.

    En revanche, plusieurs ont été vendus à des zoos. Le zoo de Copenhague s’est récemment illustré en "euthanasiant" en public, avec un pistolet d’abattage, un girafon dont il ne savait que faire, puis quatre lions, dont deux lionceaux, alors même que les girafes disparaissent d’Afrique de l’Ouest et que les effectifs des lions sont en chute libre dans toute l’Afrique.

    Notons que l’exécution de Copenhague a été défendue par l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (AEZA), qui compte pourtant un comité "Conservation" et se flatte d’une "charte éthique".

    Des détenus voués à la procréation et à l'ennui

    Pour réintroduire un animal dans la nature, il faut que les conditions de sa disparition aient disparu et que le milieu puisse l’accueillir, ce qui devient de plus en plus difficile et de plus en plus coûteux.

    Est-ce une raison pour proposer la captivité et la déportation de créatures innocentes comme un spectacle dominical à partager en famille ? Quel degré de "bientraitance" faut-il atteindre pour que la privation de liberté soit éthiquement supportable ?

    Dans un zoo, même moderne, les animaux, même bien traités, adaptés par leur morphologie à la liberté des grands espaces, aux longues courses, à la vigilance, survivent dans des enclos qui ne paraissent grands qu’aux humains. Un simple hérisson a besoin de 5 hectares.

    Les détenus n’ont pas à défendre leur territoire ni à chercher leur nourriture. Leur vie sociale est faussée. Les migrations n’ont plus de sens. Se reproduire est compliqué, soit par excès soit par défaut. Ils s’ennuient et sont en permanence exposés au public, sans cachettes, ce qui est pour eux un stress permanent.

    Pour survivre, les animaux n’ont pas besoin de zoos

    Abolissons l’esclavage. N’allons pas dans les zoos, dans les aquariums, dans les cirques avec animaux humiliés par un comportement à contre-nature. Qui s’intéresse à la vie animale a de multiples occasions de voir des films animaliers saisissants.

    Les passionnés ne paieront pas beaucoup plus cher qu’un séjour aux sports d’hiver un voyage naturaliste qui leur permettra d’approcher eux-mêmes des animaux libres et d’encourager les pays pour qui la conservation de la vraie nature est une politique. 

    Pour survivre, les animaux n’ont pas besoin de zoos. Ils ont besoin de liberté, de parents pour les élever et d’un milieu pour les accueillir.

    Armand FARRACHI

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1187913-le-zoo-de-vincennes-ouvre-ca-ne-change-rien-c-est-toujours-une-prison-pour-les-animaux.html

  • De la facilité de devenir végan et d'inviter chez soi des végans sans craindre le qu'en dira-t-on

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    Celles et ceux qui font mine de s’étonner du fait que les végans refusent de manger avec des non-végans doivent comprendre que cela leur est impossible pour la simple raison que voir manger devant soi les animaux est d’une grande violence, un peu comme quelqu’un que l’on forcerait à côtoyer à table un cannibale (rappelez-vous le banquet d'Hannibal Lecter).

    De fait, manger les animaux est d’une grande violence de l’ordre préhistorique, et il est temps que l’humanité, qui se targue de posséder une conscience et n’a pas besoin de produits d’origine animale pour vivre (et qui donc n’en mange que par futilité et gourmandise), se civilise un peu en faisant passer l’éthique élémentaire - laquelle consiste à ne pas exploiter, tuer ni dévorer autrui - avant son estomac.

    D’autre part, ce sont généralement les cannibales en question qui n’acceptent pas de voir les végans à leur table et le leur font très vite sentir, ce qui entraîne des discussions désagréables pour les deux parties, les végans se voyant forcés de se justifier de vivre sans causer la mort (un comble), et les cannibales éprouvant de leur côté (ou n’éprouvant pas d’ailleurs) le besoin de se justifier, sans jamais y parvenir et pour cause, de vivre en la causant — leur mauvaise conscience, doublée de leur absence d’arguments valables, les rendant généralement très agressifs.

    Leur mauvaise foi alors est immense, mais ils n'en ont cure : n'oubliez pas qu'ils savent que la majorité est de leur côté, ce qui leur permet, toute honte bue, d'être fiers,  arrogants, et convaincus de leur bon droit.

    Vous hésitez donc à rassembler ces deux camps ennemis autour de votre table, de peur que l'amicale rencontre ne vire au pugilat - ce en quoi vous n'avez pas tort, non à cause des végans encore une fois, mais bien de ceux de vos hôtes préhistoriques qui ne le sont pas.

    La solution ?

    Elle est simple : cuisinez végan pour tout le monde !

    Osez franchir le pas.

    Songez qu’il est facile d’inviter chez soi des végans, qui sont gens accommodants pour peu que l'on ne dévore pas leurs frères et soeurs nonhumains sous leurs yeux, ce qui est, avouons-le, la moindre des choses et la première des politesses.

    Pour les plus paresseux et les moins inventifs, il suffit d’acheter des spaghettis, de les plonger dans l’eau bouillante, d’ajouter ensuite une noix de margarine végétale et une cuillère à soupe d’huile d’olive, de mettre un peu d’ail, de sauce tomate et de sel, et le tour est joué !

    Vos hôtes, quel que soit leur camp, seront comblés et le clan préhistorique oubliera de manifester sa mauvaise humeur née de sa mauvaise conscience.

    On pourra accompagner ces pâtes d’une entrée tout aussi délicieuse, peu onéreuse et simple à préparer : une salade composée (laitue, noix, tomates, maïs, avocat, etc., les combinaisons sont nombreuses !).

    En dessert, un flan sans œufs (dont on trouvera la poudre dans n’importe quelle grande surface) préparé avec un simple litre de lait de soja calcium (lui aussi disponible dans n’importe quelle grande surface), ou bien encore des sorbets (sans lait ni cochenille) ou de simples fruits.

    Sans oublier Internet qui regorge de centaines, non, de milliers de recettes végétaliennes élaborées et délicieuses : pour cela, tapez simplement "recettes véganes" ou "recettes végétaliennes" dans votre moteur de recherche !

    Vous ne pourrez plus dire ensuite que vous ne saviez pas.

    J’espère que ce billet vous convaincra du fait qu’inviter des végans chez soi est facile, et que devenir végan soi-même l’est tout autant : la preuve, bien des gens y sont parvenus, et vous êtes tout aussi capables et doués de conscience qu’eux, n’est-il pas vrai ?

    Comme eux, vous comprenez qu'en 2014 il est temps de faire passer la vie d'autrui avant son plaisir gustatif.

    Il suffit de prendre vraiment conscience du fait – et non seulement en surface – que les animaux sont des êtres sensibles et conscients possédant pour cette raison des droits élémentaires que nous leur nions, qu’ils sont des individus dignes de respect et qu’à ce titre ils ne se mangent pas.

    Souvenez-vous-en : pas de demande, pas d’offre.

    Les élevages, les abattoirs et les bourreaux qui y travaillent n’existent qu’en raison de la demande de la population en produits d’origine animale.

    Il ne sert donc à rien d’incriminer les abattoirs et les bourreaux.

    Le changement commence par soi-même, et la paix débute avec ce que l’on mange et ce avec quoi l’on se vêt.

  • Retour sur les actions devant le Salon de l'Agriculture : et la dignité des victimes dans tout ça ?

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    Intéressant article décidément que celui de JP Géné paru dans M le Magazine du Monde du 7/3/2014, qui met en lumière à son corps défendant les conséquences désastreuses d'un certain "militantisme" spectaculaire en vogue, aux antipodes du respect des animaux nonhumains, et dont le dernier Salon de l'Agriculture fournit un exemple saisissant.

    Il appelle les deux réflexions suivantes :

    1) Voilà ce que c'est que de ne pas présenter le véganisme comme principe intangible et d'accepter n'importe qui dans ses rangs (des végétariens par exemple, qui par leur régime alimentaire nuisent gravement aux animaux qu'ils prétendent défendre) : les journalistes - parmi lesquels JP Géné qui confond allégrement ce qu'il appelle et orthographie les "vegan" (n'a-t-il pas encore compris que le mouvement avait enfin gagné la France ?...) avec des "végétariens militants" - se perdent ensuite dans les définitions  et ce n'est pas leur faute : L214 et consorts auront tout fait pour.

    2) Certaines "actions" déplorables (voir photo) menées par les groupes de "droits des animaux" (!) susmentionnés portent gravement atteinte à la dignité des animaux.

    Brandiraient-ils en effet, ces fiers militants, de vraies têtes humaines dans des rassemblements pour les droits humains ?...

    Ne cherchez plus l'erreur : vous venez de la trouver... avec JP Géné lui-même, un comble !

    Conclusion : il y a d'un côté les végans abolitionnistes dont nous faisons partie, qui condamnent ce genre de mascarades macabres et voyeuristes, et tous les autres qui usurpent le nom de "végans", qui ne condamnent pas de telles actions, mais les mettent sur pied et les encouragent.

    Voici le paragraphe de l'article en question :
     

    "Les vegan (végétariens militants) n'y étaient pas conviés.

    Début février ils avaient organisé place de la Bastille un "banquet troublant", avec de vraies têtes de veau, d'agneau ou de porc pour dénoncer le meurtre des animaux.

    Devant le hall 3, ils ont renoncé au "banquet" - les éleveurs auraient pu se fâcher  -, se contentant de brandir têtes de bétail et pancartes proclamant : "Aujourd'hui les caresses, demain l'abattoir".

    A noter un débat passionnant au sein du mouvement à propos de l'utilisation d'animaux morts dans ces happenings.

    Comment peut-on être veganet congeler une tête ?

    Comment peut-on être vegan, ouvrir la porte d'un congélateur et y placer une partie d'un être assassiné ?

    Que sont devenues ces têtes ?

    Ont-elles été enterrées dignement ou bien simplement jetées à la poubelle ?, s'interrogent certains amis des bêtes qui voient dans cette théâtralisation une insulte fondamentale à la dignité animale.

    Graves questions, à méditer au moment du pot-au-feu."

    ... et ma lettre à JP Géné :

    Monsieur,
     
    Je prends aujourd'hui connaissance de votre article "Label et les bêtes".
     
    Vous écrivez que les "vegan" sont des "végétariens militants" : absolument pas.
     
    Les végans (le terme s'est francisé, dérivant de l'anglais "vegan"/"veganism") sont des personnes dont le mode de vie exclut l'ensemble des produits d'origine animale. Cela recouvre tous les aspects de l'existence, de l'alimentation à l'habillement en passant par les loisirs, etc.
     
    Le végétalisme, lui, ne fait référence qu'à l'alimentation. Un végétalien peut ainsi porter, par exemple, du cuir ou de la soie, ce qui ne fait pas de lui un végan.
     
    Un végétarien, pour sa part, n'est pas un végétalien (moins encore un végan...) puisqu'il consomme des oeufs et/ou des produits laitiers.
     
    Un végan, enfin, n'est pas forcément militant...
     
    Bref, je vous renvoie au site de l'association Vegan.fr : http://vegan.fr/ qui explique ce qu'est le véganisme. [...]
     
    Pour nous autres végans abolitionnistes ou éthiques (expressions synonymes), les actions pratiquées par certains groupes dits de "droits des animaux" et comportant des mises en scène macabres avec cadavres ou têtes d'animaux véritables sont révoltantes.
     
    Permettez-moi à ce titre de vous remercier pour avoir mentionné à la fin de votre article l'opposition radicale d'une partie du mouvement animaliste (des végans abolitionnistes en premier lieu) à ce type de manifestations qui sont, en effet, "une insulte fondamentale à la dignité animale".
     
    Cordialement,
     
    Méryl Pinque
  • Genre : « Il est inadmissible d'instrumentaliser la biologie » (Le Monde)

    Dans le cortège de la « Manif pour tous », le 2 février à Paris.

    Les débats récents sur l'introduction de la notion de genre dans les manuels et les pratiques scolaires sont particulièrement vifs et passionnés.

    Si de nombreux représentants des sciences humaines et sociales ont fait entendre leur voix dans ces échanges, les biologistes ont, pour leur part, peu pris la parole.

    La biologie actuelle, souvent utilisée dans ce débat, nous dit-elle quelque chose de pertinent sur la notion de genre et est-elle susceptible de nous éclairer sur la polémique en cours ?

    PRÉSENTATION NAÏVE VOIRE MALHONNÊTE ET DÉMAGOGIQUE

    Les opposants au concept de genre prétendent souvent avancer des arguments relevant des sciences biologiques pour appuyer leurs propos.

    Ils construisent leur discours sur une supposée différence essentielle entre hommes et femmes, qui viendrait fonder un ordre décrit comme « naturel ».

    Les éléments de biologie sur lesquels ils s'appuient sont cependant, dans la plupart des cas, sortis de leur contexte et indûment généralisés.

    Cette manière de présenter les résultats des sciences du vivant contemporaines est au mieux naïve, au pire malhonnête et démagogique. Nous tenons à affirmer avec la plus grande insistance que les connaissances scientifiques issues de la biologie actuelle ne nous permettent en aucun cas de dégager un quelconque « ordre naturel » en ce qui concerne les comportements hommes-femmes ou les orientations et les identités sexuelles.

    Au contraire, la biologie, en particulier la biologie de l'évolution, suggère plutôt l'existence d'un « désordre naturel », résultant de l'action du hasard et de la sélection naturelle. Elle nous révèle une forte diversité des comportements, qu'ils soient ou non sexués : dans la nature, les orientations et pratiques sexuelles, les modes de reproduction et les stratégies parentales sont incroyablement variés.

    Chez le crapaud accoucheur, par exemple, le mâle porte les oeufs sur son dos et s'en occupe jusqu'à éclosion, tandis que les mérous changent de sexe au cours de leur vie. Il est intéressant, et quelque peu amusant, de noter que ce ne sont jamais de tels exemples qui sont mis en avant dans les débats actuels, lorsqu'il est question d'affirmer que la « biologie » nous donnerait à voir le « modèle naturel » que devraient suivre les sociétés humaines.

    Les organisations opposées à la notion de genre présentent aussi une version volontairement caricaturale des études de genre, dénonçant une hypothétique conspiration qui, sous les habits d'une prétendue « théorie du genre », aurait pour objectif de nier toute différence entre les individus et de détruire la famille.

    Pourtant, le fait d'analyser les constructions sociales qui entourent les différences entre les sexes n'implique en aucun cas de nier la réalité biologique du sexe, même si cela peut tout de même conduire à s'interroger sur la manière dont s'élaborent les différences entre les sexes, notamment au cours du développement embryonnaire, ainsi que sur la manière dont les sexes biologiques ne sont parfois pas (ou pas encore) « différenciés ».

    LES SOCIÉTÉS HUMAINES NE SE RÉDUISENT PAS À LA DIMENSION BIOLOGIQUE DE L'ÊTRE HUMAIN

    En outre, s'il y a évidemment des différences biologiques entre les hommes et les femmes, les sociétés humaines ne se réduisent pas à la dimension biologique de l'être humain, et de nombreux travaux récents, notamment sur la plasticité phénotypique, l'épigénétique et les approches écologiques du développement, ont montré qu'il était souvent difficile, voire impossible, de faire la part entre la « nature » et la « culture ».

    Les sociétés humaines sont le résultat d'interactions complexes entre des facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et culturels, si bien qu'aucune discipline, qu'il s'agisse de la biologie ou d'une autre, ne saurait confisquer le discours intellectuel sur les différences entre femmes et hommes. Cette diversité apparaît d'ailleurs dans les études sur le genre elles-mêmes, puisqu'elles relèvent de champs académiques extrêmement diversifiés.

    Dénoncer la « théorie du genre » revient d'ailleurs à commettre une confusion classique et regrettable sur ce qu'est une théorie. Semblant prendre modèle sur les partisans du « dessein intelligent », qui dénoncent dans la biologie de l'évolution un discours qui ne serait, justement, « qu'une théorie », les opposants au concept de genre cherchent à dénigrer les études portant sur l'identité et l'orientation sexuelle ou sur les inégalités sociales entre les sexes. Ces études ont pourtant fait la preuve de leur intérêt et de leur capacité à mettre en lumière des aspects jusque-là impensés ou négligés de nos histoires ou de nos sociétés.

    RÉINTERPRÉTATION DE LA SCIENCE À DES FINS POLITIQUES

    Enfin, les opposants au concept de genre, en tentant insidieusement de déplacer le débat du champ de la politique à celui de la biologie, ont pour objectif d'imposer leur système de représentations. Cependant, ce système n'a rien de naturel ni d'universel. En le proposant, ses promoteurs usurpent les habits du sérieux scientifique, puisqu'ils réinterprètent des faits biologiques d'une manière profondément biaisée par leur vision particulière de ce que devrait être notre société.

    La science s'efforce de déployer un discours aussi objectif et rigoureux que possible, et elle ne doit donc en aucun cas servir à conforter des préjugés. Le devoir des scientifiques est de lutter contre la désinformation et les utilisations inadéquates de leur discours. C'est pourquoi nous rappelons qu'aucune observation de la nature ne saurait avoir de prétention normative pour la société.

    Quelles que soient les conclusions scientifiques relatives aux origines des différences entre les hommes et les femmes, celles-ci ne doivent pas servir à légitimer l'inégalité entre les sexes dans nos sociétés, et les inégalités ne doivent pas non plus être présentées comme des faits de nature. La notion même d'identité sexuelle est structurellement humaine, et ne saurait donc être appréhendée par une approche seulement biologique.

    Il est donc inadmissible et vain d'instrumentaliser la biologie dans un débat concernant l'égalité sociale entre les individus, quels que soient leur sexe, leur identité ou leur orientation sexuelle. L'apprentissage de l'égalité ne peut se faire que par l'éducation, et ce qui se passe dans la nature ne nous renseigne en aucun cas sur les décisions politiques que nous devons prendre.

    En bannissant le mot « genre » des manuels scolaires, le gouvernement semble avoir choisi de satisfaire les revendications arbitraires d'un groupe de manifestants, balayant d'un revers de main les études sur le genre, un champ d'étude riche de plusieurs décennies de travaux.

    Nous, enseignants et chercheurs en biologie et philosophie de la biologie, condamnons ce marchandage du savoir avec des groupes de pression, au mépris des connaissances scientifiques actuelles. En tant que scientifiques et citoyens, nous dénonçons fermement l'usurpation du discours scientifique pour imposer abusivement une idéologie inégalitaire.

    Lire : la liste des auteurs de cette tribune (un collectif d'enseignants et de chercheurs en biologie et en philosophie de la biologie) ainsi que la pétition qui est associée.

    Des enseignants et chercheurs en biologie

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2014/03/10/il-est-inadmissible-et-vain-d-instrumentaliser-la-biologie_4380450_1650684.html

    Seul bémol à ce texte auquel nous souscrivons par ailleurs : nous ne considérons pas davantage les animaux nonhumains comme représentant la "nature". Comme les animaux humains, les animaux nonhumains sont des individus pourvus d'une culture qui leur est propre. M. P.

  • De l'affaire Mouqueron à l'affaire Leprêtre (Gérard Charollois)

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    Depuis plusieurs années des associations, le COMITE RADICALEMENT ANTI-CORRIDA et la FLAC, notamment, demandent, outre l’abolition de la torture tauromachique, l’interdiction des arènes sanglantes aux mineurs de seize ans.

     

    Le 20 juillet 2012, à MONT DE MARSAN, dans ce département des LANDES qu’une minorité de sinistres individus, mangeurs d’ortolans et tortionnaires de taureaux déshonore, une enfant de six ans a été sexuellement agressée, durant une corrida, dans les arènes, fait non contesté et néanmoins étranger à la tauromachie.

     

    Le 16 octobre 2012, Christophe LEPRETRE, militant anticorrida, organisa à MONT DE MARSAN,  une manifestation publique, évidemment totalement pacifique.

     

    Fait révélateur, les associations pro-tauromachiques mandatèrent un huissier de justice pour constater les propos tenus lors de cette manifestation, ainsi que les  banderoles brandies.

     

    Il n’est pas banal de voir des groupements idéologiques envoyer un huissier de justice pour fsurveiller une manifestation publique et fixer les discours de leurs antagonistes.

     

    L’intention était d’emblée évidente.

     

    Or, rien ne fut relevé de nature, a priori, à satisfaire ladite intention évidente des taurins, à savoir, déceler une infraction quelconque, à imputer à leurs contestataires.

     

    Ils ne trouvèrent que les propos dont je rapporte ici la substance  :

     

    « Une enfant de six ans a été agressée sexuellement aux arènes le 20 juillet dernier.

     

    Ce fait ne serait pas survenu, si ce spectacle était interdit aux mineurs.

     

    Nous demandons au maire d’interdire l’accès des enfants aux spectacles violents que sont les corridas ».

     

    Et voilà, pour les amateurs de torture tauromachique, Madame le maire est diffamée !

     

    Le militant anti-corrida est condamné pénalement sur le fondement juridique de la loi sur la presse du 29 juillet 1881.

     

    La cour de cassation doit être saisie pour un rétablissement du droit et  le triomphe du  principe premier, absolu, sacré de la liberté d’expression.

     

    Il n’y aurait diffamation que si notre ami opposé à la torture des taureaux avait imputé au maire l’agression sexuelle de l’enfant de six ans.

     

    Une telle accusation eut été effectivement diffamatoire et surtout complètement stupide, tellement idiote que nul ne peut se tromper sur le sens des propos tenus.

     

    Pour faire condamner le « réfractaire », il fallait feindre qu’il attribuait à l’élue une part d’intervention directe ou indirecte dans le fait déshonorant.

     

    De toute évidence, Madame le maire de la commune de Mont-de-Marsan n’a rien à voir avec cette agression.

     

    Elle ne l’a ni commise, ni incitée, ni facilitée, car elle ne pouvait pas la prévoir.

     

    Le militant n’a ni affirmé le contraire, ni insinué quoi que ce soit de cet ordre.

     

    En revanche, il est tout aussi évident que l’agression dont nulle autorité publique n’est responsable, n’aurait pas eu lieu, le 20 juillet 2012, dans les arènes  de MONT DE MARSAN, si les pouvoirs publics avaient interdit l’accès de ce spectacle de torture aux enfants, interdiction justement objet des demandes associatives.

     

    Mais, pour les besoins de la cause, à savoir intimider le militant, le faire taire, le lobby taurin doit soutenir, contre toute logique, qu’il attribue au maire un rôle dans la commission d’une infraction à laquelle madame le maire  est étrangère.

     

    Il faut bien que la présence d’un huissier de justice, un après-midi entier, sur une place publique, ait servi à quelque chose !

     

    Alors, ils soutinrent que l’adversaire idéologique avait diffamé l’élu en lui imputant un fait de nature à porter atteinte à son honneur, définition juridique du délit de diffamation.

     

    La dénaturation du fait et du droit est énorme en cette affaire et la cour de cassation devra rappeler les principes fondamentaux en la matière.

     

    Quels sont-ils ?

     

    Deux textes régissent, en droit, la question.

     

    ----1°. L’article 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L’HOMME ET DES LIBERTES FONDAMENTALES protège la liberté d’expression.

     

    Toute atteinte à cette liberté doit être proportionnée, prévue par la loi et imposée par la prise en compte d’intérêts fondamentaux contraires.

     

    Ainsi, il est permis de dire que :

     

    la corrida est un spectacle cruel, dégradant, dangereux pour la sensibilité des enfants, que ce spectacle de mort doit disparaître et qu’il y a urgence à épargner les enfants de la vision d’un herbivore maltraité, perforé, tourmenté jusqu’à la mort.

     

    Cela déplaît aux amateurs de torture ?

     

    Il faut qu’ils acceptent de l’entendre, au nom de la liberté de pensée, d’expression et du pluralisme idéologique.

     

    Nous l’affirmons, le revendiquons et notre opinion participe de l’imprescriptible liberté d’expression.

     

    Oui, le militant pouvait, en droit, expliquer que si les pouvoirs publics avaient interdit l’accès des arènes aux enfants de moins de 16 ans, l’agression de la fillette ne se serait pas produite en ce temps et en ce lieu.

     

    Si l’enfant avait été victime d’un effondrement de gradin ou d’un autre accident quelconque, le raisonnement eut été le même.

     

    ----2°. La diffamation, des articles 29 et 31 de la loi du 29 juillet 1881, est l’imputation à une personne d’un fait mensonger de nature à porter atteinte à son honneur et à sa réputation.

     

    Quelle imputation mensongère peut-on reprocher au militant Christophe LEPRËTRE ?

     

    Il n’a pas dit, ce qui eut été parfaitement illogique, que le maire de la commune fut auteur, co-auteur ou complice d’une agression sexuelle.

     

    Il a dit, autre évidence, que son association demandait l’interdiction de l’accès des arènes aux enfants et que si l’enfant n’avait pas été là, au moment de cette corrida, les faits délictueux n’auraient pas eu lieu.

     

    Qu’y a-t-il de mensonger en cette affaire ?

     

    Où est la diffamation ?

     

    Laissons à la cour de cassation, et à défaut, à la cour européenne des droits de l’homme, le soin de dire le droit.

     

    Je voudrais ici rappeler une autre affaire similaire qui m’incita,, dans un éditorial, à intervenir en faveur d’un opposant à la chasse, victime du lobby des tueurs agréés :

     

    Il y a quelques années, le militant anti-chasse, Martial MOUQUERON, participa, dans la région d’AMIENS, à une manifestation contre le loisir de mort.

     

    Il brandissait une banderole énonçant : « au pays des assassins, le chasseur fait fÜhrer ».

     

    Il fut, dans un premier temps condamné, par une cour d’appel, pour diffamation, à l’initiative d’une fédération départementale des chasseurs.

     

    La cour de cassation fut saisie et rappelant le droit, censura cette condamnation.

     

    En droit, de manière qui me semblait assez évidente, une association de chasseurs n’était pas habilitée à poursuivre des propos qui ne la visaient pas personnellement et que, par ailleurs, lesdits propos ne comportaient pas l’énonciation de faits de nature à porter atteinte à l’honneur « du chasseur inconnu ».

     

    La cour de cassation suivit ce raisonnement.

     

    Victime de veneurs, un autre groupe de militants est poursuivi, à VERSAILLES, pour de prétendues violences d’opposants à une chasse à courre.

     

    Il n’est pas exceptionnel de voir les militants de la cause animale devoir aller jusqu’en cassation pour faire triompher le droit et la liberté.

     

    Pourquoi ?

     

    Avant de répondre, constatons qu’en ce pays, les actes de cruauté envers les animaux sont, à quelques exceptions près, punis de peines dérisoires et que ceux qui tuent des ours ou des loups n’ont guère à craindre les tribunaux correctionnels.

     

    C’est que les juristes Français ignorent la biologie, l’éthologie, l’écologie et demeurent imprégnés, dans leur majorité, d’une approche anthropocentrique du problème.

     

    Pour des « hommes d’ordre », ceux qui remettent en question le rapport à l’animal sont suspects d’extrémismes.

     

    Trop de tribunaux traitent défavorablement les réfractaires à la cruauté et prêtent ainsi la main aux lobbies, tout en témoignant de pusillanimité envers les délinquants qui exercent des sévices ou détruisent des espèces protégées.

     

    Il existe dans la magistrature, la haute administration, la classe politique un syndrome d’ignorance de ce qu’est le peuple.

     

    Pour ces « élites », le peuple s’amuse à tuer les oiseaux, les ours et les lynx et a besoin de traditions sanguinaires.

     

    Or, c’est confondre le peuple et l’arriération, ce qui revient à le mépriser, par méconnaissance : un récent sondage IFOP révèle que ce sont les ouvriers, les employés, les gens humbles qui sont les plus favorables à la cause animale.

     

    En revanche, les plus hautes juridictions, tenues de dire le droit, remettent souvent les faits à leur place.

     

    Notre CONVENTION VIE ET NATURE sera toujours aux côtés de tout militant qui œuvre pour la vie et la liberté.

     

    Le droit pénal ne saurait devenir un instrument d’intimidation aux mains des lobbies qui, pauvres d’arguments, riches d’argent, intentent des procédures invraisemblables pour dissuader les femmes et hommes de mieux qui les combattent.

     

    Nous ne les laisserons pas faire.

     

    La vie, à l’instar de la liberté, ça se défend !

     

    Gérard CHAROLLOIS

     

    CONVENTION VIE ET NATURE

    MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

    POUR LE RESPECT DES  ETRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS. 

  • De la notion de crime gratuit

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    Chaque semaine apporte son lot de massacres d'animaux "gratuits" à caractère sadique.

    Les "amis des animaux" en sont systématiquement scandalisés et le font savoir.

    Mais sont-ils toujours végans ?

    Car c'est une illusion de croire que la mort en abattoir est moins "horrible" ou plus "humaine" qu'une mort infligée gratuitement - et quand bien même le serait-elle, elle n'en serait pas moins injustifiable.

    Les chaînes d'abattage ont des cafouillages nombreux, la moitié des animaux sont désormais massacrés à la manière halal ou casher, même si la plupart des gens préfèrent l'ignorer.

    Certains employés s'amusent derrière les murs avec les victimes, sans compter les souffrances et le stress endurés, avant, sur les routes dans les sinistres bétaillères, à la "réception" puis dans les rampes d'abattage.

    Toute mort infligée est un crime, et il n'y a pas de torture ni de meurtre "humains".

    Par ailleurs les victimes se moquent bien d'être torturées et tuées par des sadiques ou par des employés d'abattoir que les consommateurs paient pour commettre le pire à leur place.

    Pour elles, cela revient au même.

    Il n'y a que pour les consommateurs qu'il y a une différence, bien illusoire pourtant : celle de ne pas avoir de sang sur les mains et d'avoir ainsi la conscience nette.

    Or devant la loi, commanditer un meurtre c'est en être coupable au plus haut degré, bien plus que l'exécutant qu'on paie.

    Il n'y a pas d'offre sans demande, et ce sont les consommateurs qui créent l'immense marché de la mort et de l'exploitation.

    Voilà pourquoi il ne sert à rien d'incriminer les abattoirs ou les éleveurs, qui n'existent que parce que les populations demandent des produits d'origine animale, viande, oeufs ou produits laitiers.

    Quant à la notion de gratuité, le fait de tuer ou faire tuer un animal nonhumain à seule fin de garnir son assiette, autrement dit de combler son plaisir gustatif, constitue aussi un crime "gratuit".

    Dernièrement, un éleveur en périphérie d'Orange a trouvé son troupeau de brebis et d'agneaux massacré par des inconnus, par sadisme.

    Là encore, les consommateurs sont responsables de cette tuerie, dans la mesure où s'ils n'existaient pas, l'éleveur lui non plus n'existerait pas.

    Par conséquent il n'y aurait eu personne à massacrer joyeusement dans l'étable.

    Il n'y aurait plus de victimes, que ce soit dans les abattoirs ou de manière "récréative", si les gens étaient végans.

    Si vraiment nous respectons les animaux, alors devenons végans et sensibilisons les autres au véganisme.

    Le véganisme est le seul mode de vie ne reposant pas sur l'exploitation de ceux qu'hypocritement nous prétendons "aimer".

    M. P.

  • Nouveauté jeunesse : "Vegan is Love", de Ruby Roth (éd. L'Age d'Homme)

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    12/2013 48 p. 978-2-8251-4337-7

    Album enfant

    « Comme c’est merveilleux de se dire qu’en ce moment même, chacun, petit ou grand, a le pouvoir de créer un monde plus beau ! N’attendons pas des changements de lois ou l’élection de présidents. Nous pouvons commencer maintenant.

    Nous pouvons choisir de vivre sans utiliser les animaux pour nous nourrir, nous vêtir ou nous divertir. Nous décidons d’être vegans, car c’est meilleur pour la santé, pour les animaux et pour la planète. Et ça, c’est de l’amour.

    Beaucoup de gens savent que des animaux à travers le monde sont maltraités. Pourtant, ils préfèrent ne pas y penser. Nous, les vegans, nous préoccupons de la façon dont nos choix aident les animaux ou leur font du mal. Nous sommes libres de créer la paix ou la souffrance dans le monde.

    Nos choix sont puissants. »

    Ruby Roth est une artiste et illustratrice qui vit à Los Angeles, en Californie. Végane depuis 2003, elle a découvert l’intérêt qu’ont les enfants pour le végétarisme et le véganisme alors qu’elle donnait des cours d’arts visuels.

    http://www.lagedhomme.com/boutique/fiche_produit.cfm?ref=978-2-8251-4337-7&type=47&code_lg=lg_fr&num=0

  • "Moins nombreux, plus heureux. L'urgence écologique de repenser la démographie" (éd. Sang de la Terre)

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    Le Mot de l'éditeur : Moins nombreux, plus heureux

    S'il y a profusion de livres sur les moyens de se nourrir, il y a paradoxalement une absence extraordinaire d'analyse des risques liés à une évolution démographique incontrôlée.
     
    Ce livre écrit à plusieurs mains vient donc combler un manque.
     
    Ses auteurs y font le constat qu'une population moins nombreuse est un avantage certain.
     
    Au fil des différents chapitres, vous découvrirez plusieurs angles d'analyse, approches techniques chiffrées ou coups de gueule acides.
     
    Cet ouvrage envisage sans tabou aussi bien la décroissance malthusienne que le féminisme ; il montre que le droit au nombre s'oppose à une société plus agréable et plus juste.
     
    On y discute de la politique nataliste française, des phénomènes migratoires, de l'effondrement probable de la population dans les années à venir, des conceptions religieuses de la fécondité et même du droit à vivre de la faune et de la flore, menacés par notre expansion.
     
    Nous devons, de fait, apprendre à partager l'espace avec autrui et les autres espèces.
     
    Qu'on se rassure : les solutions à la surpopulation existent. Il n'y a pas que la guerre, les épidémies et la famine…
     
    Signatures d'auteurs reconnus (Annaba, Alain Gras, Corinne Maier) et préface d'Yves Cochet, député européen et ancien ministre.
     
    Table des matières :
     
    CHAP. 1 : "Les décroissants ne peuvent qu'être malthusiens" d’Annaba
    CHAP. 2 : "Un droit contre tous les autres" de Didier Barthès
    CHAP. 3 : "Save the Planet, Make non Baby" ! de Théophile de Giraud
    CHAP. 4 : "La surchauffe de la croissance" d’Alain Gras
    CHAP. 5 : "De l'inconvénient d'être Humain" d’Alain Hervé
    CHAP. 6 : "La politique nataliste française : La grande baby-llusion" de Corinne Maier
    CHAP. 7 : "Population, alimentation, agronomie et famine" de Jacques Maret CHAP. 8 : "Contraception et avortement : Ce qu'en disent les religions" de Jean-Claude Noyé
    CHAP. 9 : "9 Milliards en 2050 ? Pas si sûr" de Pablo Servigne
    CHAP. 10 : "La problématique des migrations sur une planète close et saturée" de Michel Sourrouille
    CHAP. 11 : "De notre occupation indue des niches écologiques des autres espèces" de Michel Tarrier
    CHAP. 12 : "Penser la dénatalité, un exercice difficile" de Jean-Christophe Vignal.
     

  • L'animal dans la philosophie contemporaine : une libération à venir ?

    Chimères 81 animalité

    Le dernier numéro de la revue Chimères, fondée par Deleuze et Guattari, vient de publier son dernier numéro sur   la question animale dans la pensée contemporaine, en mettant à l'honneur trois des plus importants philosophes animalistes de notre époque : Derrida, Deleuze et l'allemand Sloterdijk...

    Le numéro est tout simplement passionnant et contient une grande richesse d'articles sur cette question animale. L'article le plus engagé est celui qui s'intitule "Du droit des bêtes à la bêtise" dans lequel le philosophe Patrick Llored propose d'accorder des droits politiques aux animaux domestiques pour les sortir de l'esclavage dans lequel nous les avons  enfermés.

    D'autres articles tout aussi intéressants réfléchissent sur les liens étroits entre certaines formes de domination politique et celle qui s'exerce sur les animaux.

    Autrement dit, un numéro iconoclaste qui donne la parole à de vrais défenseurs des animaux, phénomène rare pour ne pas le signaler...

    Jaquis

    http://blogs.mediapart.fr/edition/droits-des-animaux/article/160214/lanimal-dans-la-philosophie-contemporaine-une-liberation-venir