Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Go vegan! - Page 36

  • "Prendre soin de notre maison" (à propos de "Home") (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le vendredi 5 juin - le jour de l’environnement - un documentaire remarquable appelé HOME a été diffusé dans les salles de cinéma et à la télévision de plus de 50 pays, ainsi que sur internet.

    HOME est l’histoire de la Terre et de l’évolution de la vie sensible, sur la manière dont les êtres humains ont, dans une période de temps relativement courte, amené la planète au bord du désastre.

    Je vous recommande fortement de visionner ce documentaire, qui sera disponible jusqu’au 14 juin à l’adresse YouTube.

    Encouragez vos ami(e)s et votre famille à le voir.

    C’est gratuit et chaque seconde des 93 minutes que dure le film vaut la peine.

    La narration est intelligente et ceux qui en connaissent peu à propos de l’écologie en sortirons riches d’une expertise considérable.

    Ceux qui sont déjà instruits en sauront encore davantage.

    La photographie est absolument sensationnelle.

    Chaque plan représente une photo qui pourrait facilement être affichée sur l’un de vos murs.

    Et à l’égard de la question animale, HOME est largement meilleur que le documentaire de Al Gore, An Inconvenient Truth, ce qui était surprenant, considérant que les commanditaires de HOME produisent des produits animaux.

    Le film contient une critique explicite de l’agriculture intensive et une discussion à propos de l’inefficacité de notre utilisation des ressources (céréales, eau) pour la production de la viande.

    Bien que le film ne défende pas le véganisme en tant que tel, il s’agit pourtant là de la conclusion logique vers laquelle mène son message.

    Tel que je le soutiens depuis plus longtemps que ce dont je souhaite me souvenir, quiconque se soucie le moindrement de l’environnement doit devenir végan même s’il ou si elle ne se soucie pas des problèmes éthiques entourant l’exploitation animale.

    HOME est un signal d’alerte dont nous avons désespérément besoin.

    Nous, êtres humains, - spécialement ceux qui, parmi nous, vivent dans les nations riches et industrialisées - devons comprendre la pure insanité du style de vie que nous considérons comme « normal ».

    Regardez HOME.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/08/prendre-soin-de-notre-maison/

  • "Personne n'a été blessé dans l'incendie" (Francione)

    dinde.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Roger Yates vient de m’envoyer un article d’actualité portant sur la ferme d’élevage de dindes au Minnesota.

    Dans cet article, on affirme :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls, mais personne n’a été blessé par l’incendie."

    Vingt-cinq mille dindes ont été tuées, mais « personne n’a été blessé par l’incendie ».

    Il est clair que « personne » ne réfère aux humains.

    Comme j’adhère au principe de Ahimsa, ou de non-violence, je suis évidemment soulagé de savoir qu’aucun être humain n’a été blessé par le feu.

    Mais parce que les animaux sont du bétail - ils sont des choses et rien d’autre - ils ne sont pas considérés comme des individus qui auraient pu être blessés lors de l’incendie.

    Une dinde n’est personne.

    On peut également lire, dans cet article :

    "John Peterson aide l’entreprise familiale. Il déclare qu’il s’agit d’un « terrible incendie » et d’un événement réellement choquant."

    Si nous parlions d’un feu qui aurait tué des êtres humains et que nous utilisions le mot « terrible », cela renverrait au fait que la perte d’une vie constitue un évènement moralement indésirable.

    Mais nous parlons de propriétés.

    Pour monsieur Paterson, ce qui est « terrible » est le fait que sa propriété a été endommagée et que les dindes n’aient pas pu vivre assez longtemps pour être entassées dans des cages, pendues la tête en bas, voir leur gorge tranchée et être immergées dans un bassin d’eau brûlante - ce qui empêche monsieur Peterson et tous ceux qui mangent de la viande et des produits animaux d’obtenir les bénéfices de cette opération.

    Et rappelez-vous que les gens qui sont ultimement responsables de l’exploitation animale ne sont pas ceux qui opèrent des fermes ou les abattoirs ; c’est sur ceux qui consomment de la viande et des produits animaux et qui créent ainsi la demande que repose la responsabilité morale ultime.

    Monsieur Peterson ferait autre chose de sa vie s’il n’y avait aucune demande pour la chaire et les autres produits d’origine animale.

    Tous les êtres sensibles sont semblables en ce sens qu’ils accordent tous de la valeur à leur propre vie et qu’ils ont intérêt à ne pas souffrir.

    Chaque être sensible est quelqu’un.

    Cet article aurait plutôt dû rapporter ce qui suit :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls; 25 000 individus ont donc été tués."

    Jusqu’à ce que nous faisions en sorte que plus d’humains voient les choses sous cet angle, rien ne changera jamais.

    Devenez végans et utilisez des méthodes créatives et non-violentes pour éduquer les autres à propos du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/07/personne-na-ete-blesse-dans-lincendie/

  • Charles Danten : nazi toi-même (ou le triomphe de la mauvaise foi)

    http://www.sagesse-primordiale.com/blog/wp-content/colombe.jpg

    Merci à Marjolaine Jolicoeur pour ce beau texte magistral, où rien ne manque - pas même Romain Gary.

    ***

    Charles Danten : un nazi ? (Marjolaine Jolicoeur)

    Disciples d’Hitler et milieux néonazis peuvent être contents : il se trouve encore des humains utilisant la propagande nazie pour salir la réputation de militants sincères et dévoués.

    Charles Danten, dans une démarche assez méprisante, fait un amalgame douteux entre le nazisme, la supposée « zoophilie des nazis », la compassion humaine envers les animaux et les végétariens vus comme des "nazis hypocrites".


    Pour dénigrer l’éthique du végétarisme et le mouvement pour la libération animale, il faut être de bien mauvaise foi ou complètement ignorant pour invoquer la monstruosité nazie ou Hitler, l’incarnation du mal absolu pour plusieurs.

    Cette tactique polémique, la reductio ad hitlerum, vise à disqualifier quelqu’un ou un groupe de personnes en les comparant à Hitler : Hitler était végétarien (ce qui est faux) et aimait les animaux, alors tous les végétariens et ceux qui aiment les animaux sont des nazis.

    Quand on est à court d’arguments, Hitler n’est jamais bien loin.

    On peut se questionner sur les motivations derrière ce parallèle entre Hitler et la vie pacifique de millions de végétariens et de militants pour les animaux.

    Danten pense-t-il vraiment qu’il fait avancer le mouvement pour la libération animale, que ses délires injurieux vont mettre fin à l’exploitation et aux massacres d’animaux ?

    Les fondements de la pensée nazie prennent racine dans des thèmes racistes et haineux.

    Aucune espèce de compassion chez les nazis, aucune empathie pour la souffrance de l’autre, qu’il soit humain ou animal.

    La conviction nazie reposait essentiellement sur une chose : le plus fort a le droit de soumettre le plus faible, de toutes les manières possibles, dans la violence s’il le faut, dans la cruauté aussi.

    « Qui ne possède pas la force perd le droit de vivre », disait Hitler.

    HIMMLER

    C’est en passant par l’élevage industriel des poulets que Himmler, le chef des SS et des camps d’extermination nazis, accrut son obsession pour garder, sur le plan racial, la "pureté" des Allemands.

    Selon Fritz Redlich cité dans l’ouvrage Eternel Treblinka de Charles Patterson :

    « Son intérêt pour la reproduction et l’abattage des poulets se transforma en intérêt pour la procréation et le meurtre des êtres humains ».

    Et le meurtre des êtres humains, comme celui des poulets, n’est absolument pas compatible avec le soi-disant bouddhisme de Himmler.

    Tout dans la morale bouddhiste - et chrétienne - s’articule autour de la non-violence, du pacifisme et de la bienveillance à l’égard des êtres vivants.

    Himmler n’était pas plus bouddhiste que George W. Bush est un disciple de Jésus.

    Comme d’autres nazis, Himmler a perverti certains concepts bouddhistes mais aussi hindouistes.

    Selon plusieurs témoignages, Himmler avait toujours sur lui une copie de la Bhagavad-Gita.

    Dans ce texte millénaire de l’Inde ancienne, Krishna dialogue avec son disciple Arjuna sur un champ de bataille, lui ordonnant de passer à l’action et d’accomplir son devoir avec détachement.

    Himmler interpréta à sa façon la Gita, s’en servant pour justifier la supériorité de la race allemande et aryenne sur les "sous-hommes dégénérés", qu’ils soient Juifs, Noirs, homosexuels, handicapés ou malades mentaux.

    La Gita était aussi le livre préféré de Gandhi.

    Au contraire d’Himmler, Gandhi puisa dans la Gita ses visions de non-violence et de paix autant envers les humains que les animaux.

    Pour ce digne représentant du végétarisme éthique et de l’ahimsa, cette histoire sacrée de l’hindouisme doit être prise dans un sens mythologique où l’âme se débat dans l’illusion du monde matériel, à la recherche de sa délivrance.

    Dans la Gita, « l’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un oeil égal, le brahmane noble et érudit, la vache, l’éléphant ou encore le chien et le mangeur de chien. »

    Le yogi doit être « sans haine pour aucun être », il se libère et libère les autres grâce à l’amour.

    On est loin de l’idéologie nazie.

    HITLER

    Hitler n’était pas, de près ou de loin, un adepte du végétarisme.

    Tout comme Himmler, il ne mettait pas en pratique ce qu’il disait et croyait à ses propres mensonges.

    Pendant toute sa vie, Hitler a mangé de la saucisse et du jambon.

    Même en étant publiquement contre la chasse, en privé il consommait du gibier.

    Hitler se servait du végétarisme pour se gagner un capital de sympathie auprès du peuple allemand, les groupes écologistes étant très puissants et l'alimentation sans viande à la mode.

    A Berlin, en l900, on retrouvait plus de vingt restaurants végétariens.

    Quelques colonies végétariennes aussi, comme celle nommée Eden qui vendait divers produits alimentaires végés, dont un succédané de beurre, une sorte de margarine.

    Agriculture biologique, consommation de fèves de soja, de pains de blé entier, jeûnes, cures au soleil ,thérapies holistiques, homéopathie, massages et végétarisme s’intégraient dans le mouvement Lebensreform ou "réforme de vie", une expression apparue dès 1896.

    Une figure dominante de ce mouvement était l’Allemand Arnold Ehret (1866-1922).

    Ses livres sont toujours en réédition et extrêmement populaires, encore de nos jours, dans les milieux naturistes ou hygiénistes.

    Pour Ehret, les viandes demeurent toujours en état de décomposition et « elles se putréfient dans le colon et conduisent au cancer » ; la seule alimentation valable se compose de fruits et de légumes crus, elle est végétalienne, sans viande, lait ou oeuf.

    Hitler considérait le mouvement crudivore comme « une révolution », affirmant même « que l’une des causes du cancer réside dans la nocivité des aliments cuits. »

    Malgré ses beaux discours et sa peur de mourir du cancer comme sa mère, Hitler n’a jamais cessé de se gaver de gâteaux, de sucreries, de café, de viandes diverses, de lait, d’oeufs et d’aliments cuits.

    ("Hitler, un végétarien ?", Journal Ahimsa, 2007 : Http://www.ass-ahimsa.net/vege5.html )

    Hitler, un végétarien aimant les animaux ?

    Ce canular inventé de toutes pièces par son fidèle ministre de la propagande Joseph Goebbels se perpétue encore de nos jours.

    Hitler ne supportait que les chiens-loups - les bergers allemands - et plusieurs témoins rapportent qu’il battait à coups de fouet les chiens récalcitrants.

    A l’image de ses idées sur les humains, Hitler ne reconnaissait pas une égalité entre les animaux.

    Il refusait de se laisser photographier en compagnie des bichons d’Eva Braun, tout juste bons pour une femme.

    Les films de propagande nazie n’encensaient que les animaux pur-sang tout en se moquant de l’affection que les femmes seules ont pour leurs animaux.

    Le film Was du ererbt (« Ce dont vous avez hérité ») accusait les femmes propriétaires de chiens de dévoyer leur affection et leur instinct maternel.

    « Un amour exagéré pour un animal est dégénéré. Il n’élève pas l’animal mais dégrade l’être humain. »

    On croirait lire du Danten...

    Manifestement Hitler n’aimait guère les animaux puisqu’il traitait ses ennemis de « cochons », de « sales chiens », le peuple allemand de « stupide troupeau de moutons » et les Juifs de « vermine et de rats ».

    Cette pratique d’insulter des humains par des noms d’animaux n’appartient pas qu’aux nazis.

    Elle a souvent été un prélude à la persécution ou l’exploitation de peuples jugés comme inférieurs.

    Le monde animal a toujours été une abondante source de métaphores pour la désensibilisation devant la souffrance d’autrui :

    « Auschwitz commence quand quelqu’un regarde un abattoir et pense : ce ne sont que des animaux. » (Theodor Adorno)

    DERRIÈRE LES APPARENCES

    Hitler n’a jamais eu aucune implication personnelle en faveur de l’animal, d’un point de vue individuel ou juridique.

    Elisabeth Hardouin-Fugier a enquêté aux sources des documents législatifs du IIIe Reich concernant la protection animale et sur ces soi-disantes lois décrites par certains comme « les plus progressistes jamais écrites et qui feraient rêver n’importe quel défenseur des animaux ».

    L’historienne dément ces affirmations mensongères, s’interroge « sur les motifs qui incitent à diaboliser la démarche protectrice de l’animal, par contamination avec un personnage hors norme, Hitler » et s’insurge à juste titre contre ces manoeuvres pour dénigrer le milieu de la défense animale.


    Les premières mesures pour la protection animale ne viennent pas de l’Allemagne nazie mais du Royaume-Uni où de telles réglementations datent de l822.

    Le Martin’s Act punissait d'amende ou d’emprisonnement quiconque battait, abusait ou maltraitait chevaux, juments, ânes ou animaux dits domestiques.

    D’autres législations européennes suivirent.

    Afin « de réduire la souffrance animale et faire la promotion de valeurs humanitaires à l’égard des êtres animés », c’est à Londres, en l824, que la Society for the Prevention of Cruelty of Animals (SPCA) fut fondée.

    La SPCA prenait aussi position contre la pratique de certains scientifiques effectuant des expérimentations sur les animaux.

    Dans la société anglaise, ceux qui défendaient les animaux militaient aussi pour l’émancipation des esclaves humains (comme Jeremy Bentham).

    En France, une loi pour la protection des animaux date de l850.

    La sollicitude nazie envers les animaux de laboratoire n’était que du bluff et les nazis n’ont jamais vraiment légiféré contre la vivisection.

    Là encore ils mentaient, puisque les expériences sur les animaux continuèrent massivement autant dans les laboratoires que dans les camps d’extermination.

    Leur supposée loi contre la vivisection ne différait en rien dans sa substance de celle édictée en l875 en Angleterre ; elle émettait certaines restrictions, mais n’éliminait pas l’expérimentation animale :

    « Les expériences sur des prisonniers furent nombreuses et variées, mais elles avaient un point commun : toutes prolongeaient ou venaient compléter des expériences sur les animaux (...) et aux camps de Buchenwald et d’Auschwitz, les expériences sur les humains et les animaux furent menées simultanément, comme parties d’un seul programme. » (Dark Face of Science, John Vyvya, Micah Publications)

    La vivisection sur des animaux et des humains s’appuyait sur des bases scientifiques.

    Un grand nombre d’adhérents du parti nazi étaient médecins ou chercheurs scientifiques.

    Ce sont des scientifiques allemands qui ont synthétisé pour la première fois, dans les années 30, le Demerol, un dérivé de la morphine et la méthadone.

    (Goering et Goebbels étaient morphinomanes tout comme Hitler, malgré de grandes campagnes contre les drogues auprès du peuple allemand).

    Les premières études établissant la relation entre tabac et cancer du poumon furent réalisées pendant la période de l’Allemagne nazie.

    Hitler supervisa lui-même un ensemble de règles et de restrictions contre le tabac dans les lieux publics et les transports.

    En l939, le "Bureau contre les dangers de l’alcool et du tabac" vit le jour et les nazis inventèrent le terme de « tabagisme passif ».

    Antis-tabac et scientifiques, tous des nazis en puissance comme les végétariens et les défenseurs des animaux ?

    ÉVOLUTION SPIRITUELLE

    Les nazis se mentaient à eux-mêmes et aux autres aussi.

    Si au contraire, Hitler et les nazis avaient démontré de la bonté envers les animaux, de la compassion autant envers le chien que le cochon mangé, le cours de l’histoire aurait-il été le même ?

    Ressentir la douleur de l’autre, avoir de l’empathie envers les plus vulnérables, étendre l’égalité de considération à l’ensemble des êtres capables de sentience - de sensibilité - voilà de grandes qualités pouvant aider l’humain à devenir meilleur, individuellement mais aussi collectivement.

    La compassion est un signe d’évolution pour beaucoup de traditions spirituelles, philosophiques ou pour de grands esprits comme Pythagore, Plutarque, Plotin, Bouddha, les esséniens, les jains, les gnostiques, les cathares, Gandhi, Marguerite Yourcenar, Albert Einstein, le transcendantaliste Bronson Alcott, Isaac Bashevis Singer, Paul McCartney et tant d’autres.

    « Tant qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille », écrivait Leon Tolstoi, végétarien pendant les vingt-cinq dernières années de sa longue vie.

    Et pour Gary L. Francione, juriste et philosophe américain, « c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs. Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées. Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes. »

    Tant et aussi longtemps que les animaux seront considérés en tant que machines, objets, choses à tuer, à chasser ou à disséquer, il sera difficile sinon impossible de guérir cette violence qui détruit les humains et la planète.

    Chaque année dans le monde, plus de 50 milliards d’animaux sont abattus pour leur chair, sans compter les milliards de poissons et d’animaux aquatiques.

    Des millions de singes, chiens, chats, poissons ou lapins meurent dans les laboratoires pour tester pesticides, armements ou vaccins.

    L’industrie de la viande est un désastre écologique, privant des populations humaines d’eau potable et de céréales.

    Elle est une source de grande souffrance pour les animaux, des êtres conscients ayant le droit de vivre, comme nous, leur existence dans la paix.

    Mais il est « difficile de reconnaître quelque droit que ce soit à un animal dont on souhaite faire son repas » (Henry Salt).

    LES PROTECTEURS DES ANIMAUX ET LES VÉGÉTARIENS

    Selon Danten, les défenseurs des animaux regroupent des frustrés aux prises avec de graves problèmes psychologiques.

    Des violents qui s’ignorent, souffrant de narcissisme, d’égoïsme, des végétariens fanatiques faisant le salut hitlérien devant un bloc de tofu.

    Danten divague et fait de la psychologie à cinq cents.

    La nature humaine est mystérieuse et complexe, elle va bien au-delà des clichés et des étiquettes.

    Ceux et celles qui militent pour les droits des animaux, pour leur protection et leur libération font partie d’une infinie diversité.

    On ne peut les mettre dans le même sac, brasser le tout et faire de leurs motivations une généralisation ainsi réductrice.

    Mais une chose est certaine cependant : prendre la défense des animaux est un exercice périlleux dans nos sociétés axées sur le matérialisme et la consommation à outrance, la domination et l’exploitation.

    Facile de ridiculiser et de mépriser une cause impopulaire autant dans les médias qu’auprès d’un public soumis à la désinformation.

    Facile de dénigrer des militants motivés par un réel désir de justice, de solidarité et d’amour pour d’autres êtres vivants, pour la planète, les arbres, les baleines, les papillons ou les rivières, puisque tout est lié.

    Dans notre monde où la violence est partout banalisée, la compassion n’a pas bonne presse.

    Si cette sympathie universelle ne nous rend pas "meilleur", cela revient-il à dire que c’est son contraire, la violence, qui nous fait évoluer en tant qu’humain ?

    Philosophes, mystiques mais aussi psychiatres, sociologues, criminalistes, juristes et protecteurs des animaux affirment pourtant le contraire.

    Il existe une corrélation entre la violence faite aux animaux et celle perpétrée contre d’autres humains.

    Nombre de tueurs en série, sinon la majorité, ont commencé par abuser et violenter des animaux avant de le faire à des humains.

    Le tristement célèbre Ted Bundy, qui viola et tua plus de 40 femmes, avait été témoin pendant son enfance de la violence de son père envers les animaux ; il avoua par la suite avoir lui-même torturé nombre d’animaux pendant son adolescence.

    Que la violence soit dirigée vers les femmes, les enfants, les personnes âgées ou les animaux, elle est indissociable de cette loi du plus fort.

    Plus de la moitié des femmes se retrouvant dans des refuges ont signalé que l’animal de la famille avait été aussi menacé ou blessé par l’auteur de la violence. (McIntosh:2001)

    Selon le professeur Andrew Linzey, fondateur et directeur de l’Oxford Center for Animal Ethics, « la cruauté envers les animaux n’est pas seulement injuste pour les animaux : on constate maintenant, de façon de plus en plus évidente, que la cruauté envers les animaux est aussi préjudiciable aux êtres humains

    ÉTHIQUE ANIMALE

    Il est absolument important de dénoncer les usines à chiots, les animaleries sans scrupules, la surmédicalisation, les vaccins inutiles et potentiellement toxiques, la domination brutale, le dressage excessif et ce non-sens de l’animal acheté pour sa race ou sa beauté.

    Mais pour cette vieille dame seule avec son chat, pour cet homme et son vieux chien marchant ensemble, pour cet enfant parlant à son chien dans des mots qu’eux seuls comprennent, pour ces humains compatissants qui travaillent dans des refuges d’animaux surpeuplés, pour ces autres qui adoptent des chiens vieux ou malades, soignent des chats blessés, ayons tout de même un peu de respect.

    Comparer l’amour que ces humains portent aux animaux avec l’hypocrisie des nazis relève d’un cynisme outrageant.

    (Soyons aussi logiques et responsables: même en étant contre une certaine forme de domestication, il est présentement impossible de mettre à la rue tous les chats et les chiens, de les retourner dans leur environnement naturel.)

    La « misanthropie viscérale » des végétariens et des militants pour la défense des animaux, tant décriée par Danten, se trouve finalement peut-être de son côté à lui.

    Dans l’éthique animale il y a place autant pour une vision de justice globale, que pour la compassion, le désir de soulager la misère et une forme d’altruisme envers les animaux.

    Comme si pour devenir meilleur, nous devions passer moins par notre tête mais plus par notre coeur, comme nous le dit si bien Romain Gary :

    « Dans les Andes boliviennes, j’ai vu un paysan famélique partager avec son chien quelques vivres que je lui avais données, puis hisser le grand animal squelettique sur son dos pour grimper sur la montagne. Il n’y avait là aucun rationalisme : juste ce que l’on connaît sous le nom d’"humain". Voir dans les animaux plus que de la viande et de la peau est un acquis culturel, tout comme la beauté, et un tel concept est indissociable des sentiments. Trop longtemps, on les a dénigrés pour n’y voir que du sentimentalisme tout en exaltant le matérialisme au point que le monde a vu holocauste sur holocauste. Essayons les sentiments et les émotions, pour changer... »

  • 6 juin : Journée contre le spécisme

    antispeciste1.PNG

    Le samedi 6 juin un ensemble de collectifs et associations participeront à la journée contre le spécisme.

    Des actions sont prévues dans 16 villes, dont une dizaine d'actions "barquette".

    Vous pouvez consulter le communiqué de presse national parti aujourd'hui à cette adresse :

    http://www.l214. com/lettres- infos/journee- contre-specisme- 2009.html

    Le détail des actions et villes participantes se trouve ici :

    http://www.l214. com/journee- contre-specisme- 2009

    Prendre contact avec les organisateurs locaux si vous souhaitez vous joindre à eux.

  • RAC : "Les fédérations des chasseurs tentent d'enrayer la chute de leurs effectifs"

    DEER HUNTER

    Depuis plusieurs dizaines d'années, le nombre de chasseurs en France est en nette diminution.

    Voyant leur force électorale -la seule force dont ils disposent- se réduire, les chasseurs s'inquiètent de cette perte d'effectifs et tentent d'y remédier.

    Nous avons constaté qu’ils utilisent deux principaux moyens.

    - Les intrusions dans les écoles pour recruter la jeunesse :

    Il est de plus en plus fréquent que les chasseurs interviennent dans des écoles primaires. Cela concerne particulièrement les enfants de 8 à 10 ans, étant sans doute ceux dont l'esprit critique n'est pas encore bien développé, donc les plus intéressants...

    Il y a d'ailleurs eu récemment un accord entre le président de la fédération nationale des chasseurs et le ministre de l'Education Nationale pour que les chasseurs puissent bénéficier d'une "labellisation" afin de pouvoir intervenir encore plus facilement dans les classes.

    Ils essayent également d’encourager les enseignants à emmener leurs élèves visiter des "maisons de la chasse et de la nature".

    Le Rassemblement Anti Chasse s'oppose vivement à ce procédé honteux.

    Comment le principe de neutralité peut-il être respecté lorsque les chasseurs viennent vanter leur loisir dans les écoles ?

    Le rôle de l’Education nationale est-il d’apprendre à tuer, d’inciter à la violence et au mépris de la vie ?

    Protégeons nos enfants de ce prosélytisme insalubre ! Interdisons à ce groupe de pression d'intervenir dans les écoles.

    - Le remboursement, total ou partiel, des frais liés au permis de chasse :

    D'une « réduction de 50 % sur le prix de la carte » à un « régime de gratuité totale » en passant par la possibilité de chasser pour « la somme symbolique d'un euro », chacun choisit son offre pour attirer de nouveaux chasseurs, en particulier les jeunes, pour qui les remises sont généralement plus importantes.

    Car chaque année de nombreux chasseurs ne renouvellent plus le permis de chasse. Encore une fois, l’incitation financière est à la clef :

    « Le but est de conduire ces chasseurs à re-valider leur permis, grâce à un système de parrainage ».

    Le Rassemblement Anti Chasse trouve ce procédé malsain.

    N'ont-ils pas encore compris que le manque de nouveaux chasseurs n'est pas lié à un problème pécuniaire, mais à un désintérêt pour la chasse ?

    La notion du respect de l'animal se développe, en particulier chez les jeunes.

    Que faire si tuer des animaux pour se distraire ne leur plaît plus ?

    Le RAC est dans la presse :

    Nous remercions notre délégation locale du Poitou-Charentes qui vient de réagir, auprès de la presse, à l’une de ces opérations de "racolage".

    Celle-ci a eu lieu à la Foirexpo de Niort, où les frais d'inscription au permis de chasse ont été offerts à 69 visiteurs.

    L’article est disponible sur ce lien :

    http://www.lanouvellerepublique.fr/dossiers/journal/index.php?dep=79&num=1246489

    http://www.antichasse.com/mailings_new/0912_Jeunesse.htm

  • "Animaux esclaves", de Marie-Pierre Hage

    51k9sEuFGgL._SS500_.jpg

    Présentation de l'éditeur

    Au bonheur des bêtes...

    Tel pourrait être le titre, ironique il va sans dire, de ce vibrant plaidoyer.

    Logés, nourris, parfois même déguisés, les animaux esclaves ont perdu ce qu'ils avaient de plus cher, leur liberté.

    Qu'ils soient animaux domestiques, pensionnaires de zoos, de refuges, artistes de cirque, il n'ont qu'en apparence la vie belle.

    Au service des hommes, ils sont pour eux une source de revenus, de divertissement ou de nourriture.

    Avec une rare sensibilité, Marie-Pierre Hage explore le drame de leur condition à travers l'Histoire.

    Depuis le premier loup domestique, apprivoisé il y a 14 000 ans, jusqu'aux animaux de ferme en passant par les nouveaux animaux de compagnie (NAC), elle nous rappelle que tous ces êtres vivants ont une sensibilité et des états d'âme.

    Elle lance ici un bouleversant cri d'alarme et nous propose de consommer et de vivre autrement, dans le respect de la biodiversité et de la nature véritablement sauvage.

    Biographie de l'auteur

    Marie-Pierre Hage vit en Touraine où elle milite avec passion au sein de plusieurs associations pour la défense de l'environnement et des animaux.

    http://www.amazon.fr/Animaux-Esclaves-Marie-Pierre-Hage/dp/2848862173

  • Manger de la viande, c'est participer à grande échelle à la déforestation de l'Amazonie - Photos (The Gardian)

    Amazon deforestation: Cattle farm at 'Estancia Bahia', Agua Boa, Mato Grosso, Brazil

    1 / 10

    A cattle farm in Mato Grosso, Brazil. A new report from Greenpeace names a series of high-profile companies that it says profit from products supplied by Brazilian farms set up on illegally deforested land

    Photograph: Daniel Beltra/Greenpeace

    Environment

  • Le dauphin commun nous quitte

    http://www.encyclo123.com/files/Delfines_0.jpg

    Par Jean Etienne, Futura-Sciences Bookmark and Share

    Il mérite désormais bien mal son nom.

    Victime de la surconsommation et de la pêche excessive, le dauphin commun (Delphinus delphis) se raréfie à une telle vitesse en Méditerranée que son existence le long de nos côtes est menacée à très brève échéance.

    « Il est appelé dauphin commun mais le problème aujourd’hui dans la Mer Méditerranée c’est qu’il n'est plus si commun que cela. C’est une espèce menacée, sur le point de s’éteindre », prévient Giorgos Paximadis, un expert du WWF en Grèce.

    De fait, les recensements effectués régulièrement en Méditerranée sont alarmants.

    En dix ans, le nombre d’animaux comptabilisés en mer ionienne (nord de la Méditerranée) est passé de 150 à 15 individus, et cela, dans une zone protégée.

    L’espèce est donc proche de l’extinction à cet endroit, et la raréfaction s’étend, provoquée par les mêmes causes.


    Recensement des dauphins en mer ionienne. Source : Cétacé Alliance

    Celles-ci semblent claires et trouvent leur origine dans l’intensification sans cesse accrue de la pêche des poissons de surface, tels les harengs, anchois ou sardines, qui constituent sa principale nourriture.

    Celle-ci se raréfiant de façon dramatique, le dauphin commun disparaît avec elle…

    Mal en point au sommet de la chaîne alimentaire

    Les groupes de défense de l’environnement, WWF en particulier, ont recommandé à la Grèce de décider et d’adopter diverses mesures dans l’urgence.

    Un maillage plus important des filets de pêche serait considéré comme une première solution en réduisant la destruction d’espèces juvéniles, mais la pêche de loisirs, importante dans la région, est aussi pointée du doigt.

    Des sanctions plus sévères en cas de pêche illégale sont aussi réclamées.


    Populations de dauphins communs dans la région des îles Kalamos (mer ionienne) entre 1997 et 2007. Source : Cétacé Alliance

    Selon Giorgos Paximadis, la raréfaction d’un animal situé au sommet de la chaîne alimentaire, comme le dauphin commun, est particulièrement alarmante car elle est l’indice irréfutable du mauvais état de celle-ci.

    Autrement dit, le dauphin serait en train de nous avertir que la plupart des populations piscicoles de Méditerranée sont en train de disparaître.

    Le dauphin commun étant aussi particulièrement sensible aux pollutions chimiques et acoustiques, son déclin en est encore accentué.

    La population restante de ces mammifères en mer ionienne est l’une des dernières pour toute la Méditerranée, où elle constitue – constituait ? – une réserve naturelle, et sa disparition complète se répercuterait sur l’ensemble des côtes européennes où il reste présent.

    Ce sujet vous a intéressé ? Plus d'infos en cliquant ici...

    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/le-dauphin-commun-nous-quitte_19333/

  • Antidote Europe : Europeennes 2009 : la santé au programme

    http://lesjeunesaveccorinnelepage.files.wordpress.com/2009/01/drapeau-europeen.jpg

    Européennes 2009 : la santé au programme !

    Perpignan (France), 26 mai 2009 - En vue des élections du 7 juin 2009 pour élire les membres du Parlement européen, Antidote Europe a demandé que la santé publique soit prise en compte dans les programmes des candidats.

    Créée par des chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine, Antidote Europe a proposé deux thèmes de campagne :

    - que la Commission européenne soit préservée des lobbies industriels, et

    - que des méthodes fiables d'évaluation de la toxicité des substances chimiques soient adoptées.

    Ces deux mesures permettraient de réduire le nombre de cas de maladies dues à notre environnement toxique.

    Jean Marc Governatori, tête de liste en Ile-de-France pour l'Alliance écologiste indépendante (AEI) avait spontanément consulté Antidote Europe et sollicité son avis sur les thèmes de santé qu'il serait important d'inclure dans le programme de ce parti.

    Antidote Europe étant une association à but non politique et considérant que la santé est un thème qui dépasse tous les clivages, a envoyé la lettre ci-dessous à tous les "grands" partis qui présentent des candidats aux prochaines élections européennes.

    Vous pouvez retrouver ce communiqué sur : http://www.antidote -europe.org/ cp26mai09_ fr.htm

    Contact médias : Claude Reiss (33 (0)4 76 36 35 87 ou 33(0)4 68 80 53 32)

    Monsieur ou Madame le/la candidat(e) aux élections européennes,

    Antidote Europe est une association à but non lucratif, créée par des chercheurs issus du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine et, à ce titre, nous souhaitons attirer votre attention sur les préoccupations de santé que nous vous suggérons d'aborder lors de votre campagne et de prendre en compte dans votre mandat de député(e) européen(ne) si vous êtes élu(e).

    Votre programme électoral pourrait s'emparer de deux thèmes.

    Le premier concerne la Commission européenne (CE).

    Il s'agit d'en faire :

    1) Une institution démocratique : commissaires et président élus par le PE et non désignés selon les souhaits des responsables politiques des Etats membres ;

    2) Une institution pouvant être mise en cause juridiquement par les citoyens de l'UE, au moins par une "class action" devant la juridiction européenne ; cette dernière pour l'instant sert de bouclier juridique à la CE ;

    3) Une institution qui soit isolée des lobbies industriels : il devrait être interdit à tout secteur de l'industrie ou économique qui souhaite attirer l'attention sur un sujet donné d’agir dans les coulisses des institutions européennes : dîners de luxe, "séminaires" dans quelque paradis touristique avec des membres de la CE, des cabinets, conseillers.

    Le secteur concerné doit en être informé, invité à exposer son problème en pleine lumière, notamment pour être porté à la connaissance ou rappelé aux membres du PE. Le citoyen de l'Union européenne (UE) doit, lui aussi, en être informé au moyen des nombreuses voies médiatiques dont s’est dotée l’UE.

    En cas de nouvelle tentative d'agir "en coulisses" le secteur doit être mis à l’index.

    A titre d'illustration, un évènement dont Antidote Europe peut témoigner : l’étrange autisme de la CE, qui, en faisant l’impasse sur les développements scientifiques majeurs qu’elle ne pouvait ignorer et en contrevenant à ses propres directives, refuse l’assistance à des millions de personnes en danger de mort, s’expose à l’accusation de mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’obligations de sécurité et de prudence, et de gaspillage de ressources financières de l’UE (*).

    Le second thème, qui concerne tout citoyen de l’UE au premier chef, est celui de sa santé (environnementale en particulier) donc de la sécurité sanitaire dans l'UE.

    Depuis plusieurs décennies, on constate une inflation anormalement forte des chiffres de morbidité et de mortalité de pathologies lourdes comme le cancer, les maladies neurodégénératives, de maladies et dysfonctionnements menaçant l’avenir de l’espèce humaine (affections de l’enfance, fertilité).

    Le PE a voté et le Conseil des ministres européens a adopté le règlement REACH dont la mise en place devrait contribuer à la sécurité sanitaire par l’évaluation des (et la prévention contre les)
    risques toxiques des substances chimiques.

    Cette évaluation doit bénéficier sans délai des méthodes scientifiques de toxicologie les
    plus performantes, notamment celles issues de la biologie, comme la toxicogénomique qui a été retenue comme telle par le PE et connaît un grand succès, aux Etats-Unis par exemple.

    Or, tout au contraire, la CE persiste à imposer dans REACH des méthodes d’évaluation de toxicité sur des "modèles animaux".

    Ces méthodes antédiluviennes sont inutiles, voire dangereuses, et violent la directive 86/609/CEE.

    Contrairement à l'opinion exprimée par nombre de députés sortants, aucune espèce animale n'est un modèle biologique fiable pour une autre, car le patrimoine génétique d'une espèce (donc ses gènes) est unique, et qu'en conséquence elle va répondre à un test avec ses gènes, qui ne sont pas ceux d'une autre, de l'homme en ce qui nous concerne.

    Vous remerciant de l'attention que vous voudrez bien porter aux éléments ci-dessus,

    Bien respectueusement,

    Claude Reiss
    Président d'Antidote Europe
    Ancien directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

    (*) Dès 2005, nous avons informé la CE qu'une méthode d'évaluation des risques toxiques, la toxicogénomique (TXG) sur des cellules humaines en culture, existe, qu'elle est fiable pour l'homme, 100 fois plus rapide et moins onéreuse que les tests sur des "modèles" animaux (dont le transfert à l'homme est très aléatoire), et que cette méthode a déjà été adoptée par des pays (Etats-Unis, Japon...) qui refuseront à terme d'importer des substances non testées scientifiquement.

    Nous en avons informé le PE, lui suggérant d’introduire un amendement recommandant l'utilisation de la TXG dans le dispositif REACH, considérant que cette méthode réduirait la facture de REACH de 11 milliards d'euros à 1,5 milliard d'euros, et le délai pour tester les 100 000 substances chimiques circulant dans l'UE d'un siècle au moins à 3 ans, en sus bien entendu de tests fiables pour l'homme et n'impliquant aucun animal.

    Au cours du vote en première lecture de REACH, cet amendement a été approuvé par le PE (session plénière du 17 novembre 2005).

    Cet amendement ayant été mystérieusement escamoté dans le texte issu du Conseil des ministres européens, la commission Environnement du PE (vote du 10 octobre 2006) l’a réintroduit dans REACH en deuxième lecture.

    Le texte final de REACH, résultat d'une négociation entre le PE et le Conseil des ministres et adopté le 18 décembre 2006, cite explicitement la TXG dans son préambule.

    REACH ne rend pas obligatoire l'utilisation de la toxicogénomique et, malgré cette mention dans le préambule, la CE n'encourage pas concrètement son utilisation.

    Pourtant, dès le 10 juillet 2006, nous remettions une lettre à la CE, signée par 140 associations dans 11 pays et représentant plus de 1 million de citoyens européens, demandant l'application de la clause de la directive européenne 86/609/CEE qui stipule que les tests ne doivent pas être faits sur des animaux s'il existe une autre méthode (la TXG) permettant d'obtenir le même résultat.

    Notre lettre était adressée à M. Barroso, président de la CE, mais après plusieurs demandes de rendez-vous, c'est finalement une personne de la commission Environnement qui nous reçoit.

    Quelques mois plus tard, la CE lance le 1er novembre 2006 un programme de "carcinogénomique" pour "le développement de méthodes de crible par génomique", devant durer 5 ans pour un coût de plus de 10 millions d'euros.

    Puisque ces méthodes sont parfaitement au point depuis 2000 et que nous avions montré notre savoir-faire dans le domaine, cette initiative nous apparaît comme un simple écran de fumée pour retarder de 5 ans au moins la validation de la TXG (donc son application dans REACH).

    Nous étions particulièrement amers de prévoir que, durant ce temps, près de 20 millions de citoyens de l'UE allaient être diagnostiqués avec un cancer, dont bon nombre -nous estimons la moitié- pourraient être épargnés si on voulait bien mettre en oeuvre la TXG.

    Nous avons donc cherché à engager une procédure juridique contre la CE, entre autres parce qu’elle s'autorise à ignorer ses propres directives, en l'occurrence la 86/609/CEE qui interdit de recourir aux expériences sur des animaux quand une méthode alternative existe.

    Nous avons dû constater que c'est impossible, notre seul recours ne pouvant se faire que devant le Médiateur européen.

    Nous avons donc chargé notre avocate, Me Koering, d'introduire ce recours.

    C'est chose faite le 20 janvier 2008 avec, là encore, le soutien de 124 associations de 12 pays représentant plus d'un million de citoyens.

    L'avis de la CE, notifié fin 2008, fait simplement l'impasse sur les preuves abondantes fournies par le recours et se retranche derrière l'allégation qu'il "n'existe pas de méthode fondé sur la TXG qui puisse être validée et utilisée immédiatement" .

    L'affirmation qu'il n'existe pas de méthode fondée sur la TXG est une contre-vérité.

    En effet, la méthode est parfaitement établie : aux Etats-Unis, par exemple, la FDA a créé un Institut de toxicogénomique, l'Académie des Sciences de ce pays a rappelé l'importance de la TXG dans son rapport "Tests de toxicité au 21ème siècle : une vision et une stratégie" (2007) et le gouvernement états-unien a établi un "Memorandum of Understanding" (janvier 2008) demandant aux agences publiques en charge de l'évaluation de la toxicité de se coordonner et d'adopter la génomique à cette fin.

    Quant à l'affirmation que la TXG ne peut être appliquée immédiatement car elle n'est pas "validée", il faut remarquer que la CE dispose d'un centre scientifique, ECVAM, dédié à la validation des méthodes alternatives, mais qu'elle ne s'est pas adressée à ECVAM à ce sujet depuis plus de trois ans, bien que l'un de ses récents directeurs (Pr Thomas Hartung) ait attiré l'attention de la CE sur l'intérêt de la TXG et ait déclaré (interview à Nature) que l'évaluation de la toxicité sur des animaux est "tout simplement de la mauvaise science".

    Bien entendu, les industries de la chimie n'ont pas envie qu'on regarde de trop près leurs produits et sont très probablement intervenues auprès de la CE pour retarder le plus longtemps possible la mise en oeuvre de la TXG dans REACH.

    http://www.antidote-europe.org/

  • "Les solutions à la crise de l'eau ne manquent pas" (Le Monde)

    http://www.futura-sciences.com/uploads/tx_oxcsfutura/comprendre/d/images/645/sel_072.jpg

    Grande consommatrice, l'agriculture pourrait être plus frugale mais la volonté politique fait souvent défaut.

    Aurons-nous assez d'eau, en 2050, pour nourrir les 9 milliards d'habitants de la planète ?

    L'agriculture en est, de loin, la plus grande consommatrice, avec 70 % des volumes.

    Le message de la communauté scientifique et des praticiens du secteur est aujourd'hui clair : c'est le secteur agricole qui doit en priorité économiser l'eau si le monde veut éviter une crise des ressources hydriques, liée à la fois à l'augmentation des besoins et aux effets du réchauffement climatique.

    "Il faut doubler la production agricole d'ici quarante ans et, si rien ne change, les besoins en eau pour l'agriculture doubleront aussi, explique David Molden, directeur de recherche à l'International Water Management Institute (IMWI). Nous devons impérativement produire plus avec moins d'eau."

    Des solutions techniques existent.

    D'abord, mieux capter et utiliser l'eau de pluie.

    Mais pas forcément en construisant de nouveaux grands barrages :

    "En développant de petites infrastructures de stockage, et en apportant de petites quantités d'eau au moment où la plante en a le plus besoin, on peut passer d'un rendement de dix quintaux de céréales à l'hectare à trente", explique Sami Bouarfa, spécialiste du Maghreb à l'Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement (Cemagref).

    De petits aménagements (cordons de pierre, par exemple) ou l'amélioration du travail du sol permettent aussi, en retenant l'humidité, d'améliorer les rendements, parfois de manière spectaculaire.

    RÉGIME SANS VIANDE

    L'autre grand défi est de diminuer les quantités prélevées dans les fleuves et les nappes souterraines pour l'irrigation.

    "On peut gagner beaucoup en entretenant les réseaux de distribution et en utilisant le goutte-à-goutte", constate Mostafa Errahj, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de Meknès, au Maroc.

    Cette technologie permet d'économiser environ 50 % d'eau par rapport au système traditionnel d'irrigation.

    Toute la difficulté consiste à diffuser ces techniques sur le terrain.

    "Quel intérêt ont les agriculteurs à utiliser moins d'eau, s'ils ne reçoivent aucune compensation ?", interroge M. Molden.

    Augmenter le prix de l'eau est une option politiquement dangereuse. D'autant que les équipements d'économie en eau sont souvent coûteux.

    De plus, si les subventions apparaissent indispensables, elles ne suffisent pas.

    "Le changement ne peut pas se faire en un claquement de doigts, commente M. Bouarfa. On s'adresse à des millions de gens, pour la plupart de petits agriculteurs, qui risquent leur revenu. Un accompagnement est indispensable."

    Pour de nombreux experts, la clé du succès réside dans l'émergence d'un secteur agricole structuré par des coopératives et des associations d'usagers de l'eau.

    "Il n'y a pas de meilleur formateur, pour un agriculteur, qu'un autre agriculteur", affirme M. Bouarfa.

    Au Maroc, un programme de formation, soutenu par la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (FARM), met ainsi en lien des agriculteurs de tout le pays.

    "On sort du cadre classique où le formateur est un fonctionnaire, cela a beaucoup plus d'impact", explique M. Errahj.

    Trop peu de pays font des économies d'eau en agriculture une priorité.

    La pénurie menace pourtant de nombreuses régions du monde : pourtour méditerranéen, Sahel, Moyen-Orient, Asie centrale, Inde, nord de la Chine, Australie, ouest des Etats-Unis, Amérique centrale...

    La crise s'y fait déjà sentir.

    Les écosystèmes, surexploités, se dégradent.

    De nombreux participants au Forum mondial de l'eau, qui s'est tenu en mars à Istanbul, ont appelé les Etats à sortir de l'immobilisme.

    "Une meilleure gestion de l'eau en agriculture est une priorité en Inde ou en Chine aujourd'hui", relève M. Molden.

    Le Maroc a mis en place un plan d'économies.

    La Tunisie a réussi à stabiliser sa consommation d'eau agricole.

    Reste à savoir si ce mouvement s'amplifiera et donnera des résultats rapidement pour éviter des crises aiguës.

    Si les politiques strictement agricoles échouent, d'autres pourraient prendre le relais, en agissant sur les régimes alimentaires, par exemple.

    Un régime sans viande ne requiert que 2 000 litres d'eau par jour par individu, contre 5 000 pour une alimentation carnée.

    Une croissance des échanges de denrées alimentaires entre régions pauvres et riches en eau permettrait aussi de pallier les déficits.

    Ces ajustements ont déjà lieu (des régions en déficit hydrique importent des céréales), mais sont limités, les Etats restant très attachés à leur indépendance alimentaire.

    Gaëlle Dupont

    Article paru dans l'édition du 23.05.09.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/05/22/les-solutions-a-la-crise-de-l-eau-ne-manquent-pas_1196635_3244.html