En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Je vous laisse ici le lien de leur propre site AFM-Téléthon où ils reconnaissent eux-mêmes financer l'expérimentation animale, tentant de justifier la barbarie.
A l'Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort existe une section "recherches" où se pratiquent des expériences sur des chiens (des beagles de préférence).
On modifie les gènes de ces chiens pour qu'ils deviennent myopathes.
Ces chiens naissent, souffrent et meurent dans l'indifférence la plus totale, n'ayant jamais vu le jour puisque beaucoup d'entre eux sont enfermés dans des cages en sous-sol.
Ils viennent du fameux élevage CEDS de Mézilles dans l'Yonne.
Beaucoup de militants connaissent ce camp de concentration pour chiens : chaque année, une manifestation y est organisée pour faire fermer cet élevage de la honte.
Tout prouve aujourd'hui qu'en 27 ans, rien n'a évolué sur cette maladie et que les 2 milliards d'euros n'ont servi à rien, sinon à faire la fortune d'un élevage de la mort et à financer des recherches ignobles et inutiles.
Le show du Téléthon prend vraiment les gens pour des imbéciles avec sa mise en scène de 30 heures de spectacle au cours desquelles Sophie Davant parade avec cynisme et suffisance.
Boycottez cet événement grotesque et honteux.
Parlez-en autour de vous, à vos amis, à vos proches.
Montrez le véritable visage de ce pourvoyeurs de fonds de la vivisection.
Gérard Charollois est un juriste dont les états de service en faveur de l’écologie radicale et du combat contre la chasse et pour la nature méritent le respect. Son Pour en finir avec la chasse, sous titré La mort-loisir, un mal français, est un réquisitoire contre cette passion qu’ont certains hommes à jouir de donner la mort ce qui définit tout simplement le sadisme – qui qualifie tout aussi bien les amateurs de corrida, de combats de chiens ou de coqs…
Voici le questionnement de ce magistrat qui philosophe : pourquoi tuer des animaux pour le plaisir ? De quelle manière protéger des espèces quand chacun peut leur tirer dessus ? Comment l’intérêt général peut-il être confisqué par une minorité organisée en lobby ? Autant de questions éthiques, écologiques et politiques.
Gérard Charollois part du principe que des pratiques ne se réforment pas mais s’abolissent : l’esclavage et la torture jadis, la peine de mort hier, la chasse aujourd’hui. Or « la chasse, pour les animaux, c’est à la fois la torture, l’esclavage et la peine de mort ». La chasse n’est pas une activité naturelle, mais une activité retournée contre la nature. 2% de la population chasse, elle fait la loi aux 98% qui ne s’adonnent pas à ce loisir sadique, grâce à des institutions mises en place par le régime de Vichy, les Sociétés départementales des chasseurs. Ces fédérations confisquent le pouvoir pour gérer entre eux les affaires de la chasse « un peu comme si les gendarmes étaient sous contrôle de l’automobile club »…
On apprend dans ce livre que Chasse, Pêche et Tradition a été créé avec des fonds de chasseurs, ce que prohibe absolument le code électoral pour qui le financement d’une campagne électorale par une association autre qu’un parti politique constitue un délit normalement puni d’emprisonnement.
Contre la mythologie du paysan qui nourrit la population et protège la nature, Gérard Charollois pointe son rôle dans la destruction de la nature et sa haine des écologistes : haies arrachées, ruisseaux recalibrés, champs empoisonnés par les pesticides, paysages ravagés, marais asséchés. Pour lui, la faune, c’est le gibier qui se mange et les nuisibles que l’on tue. Le paysan peste contre les ravages dûs au gibier, mais c’est parce qu’avec sa chasse il a détruit l’équilibre naturel. En supprimant les prédateurs naturels que sont les ours, les loups, les lynx, il a fait pulluler le gibier qui, depuis, détruit ses récoltes – ce dont on le dédommage substantiellement. Il tue les renards qui mangent chacun 6000 rongeurs par an, moyennant quoi, il lui faut tuer les rongeurs avec des produits empoisonnés.
Les chasseurs abattent des animaux d’élevage qui sortent juste de leurs cages. Quand ils échappent au massacre, ces proies sans défense meurent d’inadaptation à leur milieu, celles qui s’en sortent, ultra minoritaires, ont un taux de reproduction proche de la nullité. Ces bêtes contaminées par des maladies contractées dans les enclos répandent leurs pathologies dans le milieu naturel. Les fédérations achètent 260 euros (prix 2000) des couples lièvres importés d’Europe centrale pour leurs lâchers.
Les chasseurs ne connaissent pas la nature, contrairement à ce qu’ils affirment : quand ils ont un oiseau en main, ils font vingt fois sur cent une erreur d’identification ! Quand ils chassent de nuit sur les marais, on imagine le carnage sur les espèces protégées…
Cette activité mortifère est soutenue par les députés complaisants pour leur électorat : l’extrême-droite et la droite qui défendent la tradition, les communistes qui prétendent qu’elle est populaire, les ruraux qui ne veulent pas s’aliéner leurs électeurs. Des espèces sont classées nuisibles pour permettre aux chasseurs de les détruire. La loi est faite pour les tueurs d’animaux : tout propriétaire qui ne dit pas non aux chasseurs qui veulent tuer sur son terrain est considéré comme ayant dit oui, et ce en contradiction avec les textes qui interdisent d’être membre d’un groupement contre son grès ; le droit de suite permet d’abattre un animal épuisé chez des particuliers, en contradiction avec la législation qui en fait un viol de propriété privée ; la préemption des terrains pour les chasseurs est en opposition avec le marché libre ; l’abattage d’espèces protégées génère la plupart du temps la relaxe de ceux qui commettent ce forfait ; la destruction des espèces s’oppose aux textes qui les protègent…
Gérard Charollois propose l’abolition de la chasse. Il souhaite la réintroduction des prédateurs qui, en quelque temps, rétabliraient naturellement l’équilibre écologique. Il demande la disparition du sénat, fiction de la ruralité qui entretient « le poujadisme de cour de ferme » en défendant la chasse contre l’avis général de la population qui est abolitionniste. Il appelle à la création d’une instance supranationale, dans l’esprit de l’ONU, qui gérerait les problèmes de la nature sur toute la surface de la planète. Il préconise la création d’un crime contre la nature, comme il existe un crime contre l’humanité. Il défend un « hédonisme altruiste » soucieux de la vie et du vivant, de la souffrance des êtres humains et des animaux, car il sait que toute légitimation de jouir du sang versé ici, dans la chasse ou la corrida, est justification du sang versé là-bas, dans les règlements de compte, sur les champs de bataille, dans les conflits du monde.
Un jour probablement on s’étonnera que le plaisir pris au sang volontairement versé des animaux ait duré aussi longtemps… Jouir de mettre à mort un être vivant est une perversion qui jouit d’une étonnante tolérance.
L'Asemblée nationale a adopté, mercredi 4 décembre, par 268 voix contre 138, la proposition de loi de lutte contre le système prostitutionnel, qui instaure une contravention de 1 500 euros contre les clients de prostituées, et une amende de 3 750 euros en cas de récidive.
La loi abolit également le délit de racolage et instaure un parcours de sortie de la prostitution. De nombreux députés étaient absents ou se sont abstenus, mais la mobilisation a été bonne au groupe socialiste, puisque 238 députés sur 292 ont soutenu le texte. Cinq dentre eux, dont Jean-Marie Le Guen, ont voté contre. Le Front de gauche a voté pour.
En revanche, alors que le groupe avait dans un premier temps annoncé une abstention, l'UMP a massivement voté contre avec 101 députés. 42 autres députés se sont abstenus et 45 n'étaient pas présents. Seuls 10 ont voté pour, dont l'un des principaux promoteurs du texte, Guy Geoffroy et la candidate à la mairie de Paris, Nathalie Koscuisko-Morizet.
L'UMP a mis en garde contre les risques liés, selon elle, à l'abolition du délit de racolage, et à un possible appel d'air lié à loctroi de titres temporaires de séjour aux migrantes qui arrêteraient de se prostituer. Les Verts se sont en majorité opposés au texte – 12 contre, 4 pour, 1 abstention – pour d'autres raisons : ils redoutent une dégradation sur le terrain pour les prostituées contraintes à davantage de clandestinité. La proposition a rassemblé peu de voix chez les radicaux et à lUDI, qui a dénonce limpréparation du texte. Avant d'entrer en vigueur, le texte devra cependant franchir l'étape du Sénat qui devrait l'examiner d'ici à fin juin.
Combien de personnes sont concernées par la prostitution ?
C’est le grand flou. Le nombre de prostituées est évalué entre 20 000 et 40 000. Le chiffre est contesté par le Syndicat du travail sexuel (Strass), qui relève qu’en Allemagne, il s’élève à 400 000. Les chiffres officiels français sont estimés à partir du nombre d’interpellations pour racolage et de victimes identifiées dans les affaires de proxénétisme. Ils intègrent une évaluation du nombre de prostituées passant leurs annonces sur Internet. Mais celle-ci est, de l’avis même des services de police, peu fiable, car cette activité, cachée et mobile, est très difficile à quantifier. Quelque 10 000 annonces différentes ont été comptabilisées sur une journée. Environ 15 % des prostitués seraient des hommes. Entre 12 % et 18 % des hommes auraient déjà payé pour du sexe.
Quelles mesures contre l’organisation de la prostitution ?
La proposition de loi prévoit que lorsque les sites Internet hébergés à l’étranger contreviennent à la loi française sur le proxénétisme et la traite, les fournisseurs d’accès devront empêcher l’accès à leurs services. Une mesure qui pose à la fois des questions de légitimité (sur le filtrage d’Internet) et de faisabilité.
Quelles mesures en faveur des prostituées ?
Le délit de racolage public, qu’il soit actif ou passif, est abrogé. Selon l’Inspection générale des affaires sociales, cette disposition a accru la précarité des prostituées en les contraignant à se prostituer dans des zones éloignées. La police, en revanche, l’estimait utile pour lutter contre les troubles sur la voie publique, ainsi que pour prendre contact avec les prostituées et recueillir des renseignements sur leurs éventuels proxénètes.
Cependant, le ministre de l’intérieur, Manuel Valls, a estimé, jeudi 14 novembre, devant la commission spéciale de l’Assemblée, qu’au vu des statistiques, ce délit n’avait pas eu de rôle significatif dans la lutte contre la traite.
Un fonds pour la prévention de la prostitution et l’accompagnement social et professionnel des personnes prostituées est créé. Ses recettes seront constituées de crédits d’Etat, des recettes provenant d’affaires de proxénétisme démantelées et d’un prélèvement sur les amendes prévues pour les clients.
Un « parcours de sortie de la prostitution » est proposé aux femmes qui en font la demande auprès d’associations agréées (fixées par décret). Ces personnes bénéficieront d’une remise totale ou partielle d’impôts, de places en centres d’hébergement, etc. L’objectif est de toucher plusieurs milliers de personnes par an. Le budget « en rapport avec cet effort » s’élèvera de 10 millions à 20 millions d’euros par an, selon la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
Une autorisation provisoire de séjour de six mois sera délivrée aux migrantes qui s’engagent dans le parcours de sortie de la prostitution. Jusqu’à présent, seules celles qui dénonçaient leur proxénète y avaient droit. Elles bénéficieront de l’allocation temporaire d’attente (336 euros par mois).
Quelles mesures contre les clients ?
L’achat de services sexuels, considéré comme une violence, devient hors la loi. Une peine de prison pour les clients récidivistes avait d’abord été envisagée, avant d’être écartée.
S’ils sont pris en flagrant délit, les clients risqueront une amende de 1 500 euros, doublée en cas de récidive. Une peine complémentaire est créée, les stages de « sensibilisation aux conditions d’exercice de la prostitution ». L’objectif est de dissuader les réseaux de traite de s’installer en France et de faire évoluer les comportements.
Qui est pour, qui est contre ?
De nombreuses associations féministes (Osez le féminisme, l’Assemblée des femmes, le Collectif féministe contre le viol…), le mouvement du Nid, qui est présent sur le terrain et soutient la reconversion de prostituées, et la Fondation Scelles font campagne en faveur de la loi. Ils sont rassemblés dans le collectif Abolition 2012.
En revanche, le planning familial, le Strass, Act Up et plusieurs associations de soutien aux prostituées (Médecins du monde à Paris et à Nantes, Cabiria à Lyon, Grisélidis à Toulouse, les Amis du bus des femmes à Paris) sont opposés à la pénalisation des clients. Ils estiment que les prostituées de rue seront encore plus poussées dans la clandestinité.
Les forces de l’ordre, de leur côté, regrettent la suppression du délit de racolage et estiment que l’infraction de recours à la prostitution sera difficile à mettre en évidence, comme M. Valls lui-même l’a affirmé devant les parlementaires.
Aujourd’hui, qui ne donne pas du « bon lait de vache » à ses enfants pour le petit déjeuner, ou le goûter ?
Qui ne fait pas sa purée, son velouté avec du lait de vache ?
Très peu de gens !
Avec des pubs où les vaches ont l’air tellement heureux dans leur jolie prairie, qui pourrait se douter de l’enfer qui se cache derrière nos briques de lait ?
Trop peu de gens.
Il est grand temps de lever le voile de l’ignorance sur ce liquide.
On veut nous faire croire que le lait de vache est bon pour notre santé et qu’il n’y a aucun risque à en consommer tous les jours et à tous les âges.
Alors comment expliquer les intolérants au lactose ?
Comment expliquer que dans les pays où l'on consomme le plus de lait d'origine animal, le taux d’ostéoporose soit terriblement plus élevé que dans les pays où le lait animal n’est qu’à peine présent ?
Grand mystère n’est-ce pas ?
Le saviez-vous ?
Le lait maternel contient 50% de calcium de plus que le lait de vache.
« Dans la nature, aucun animal, excepté l’être humain, ne consomme le lait d’une autre espèce. L’homme est le seul être vivant à continuer à boire du lait après l’âge adulte. Et il considère qu’un tel comportement alimentaire, pourtant contre nature, est essentiel pour sa survie! »
Rien ne vaut l’allaitement de la mère à son enfant, ne l’oublions pas, le lait des femmes humaines et fait pour les bébés humains.
Est-ce qu’on donne du lait humain aux petits veaux ?
Non, alors pourquoi du lait de vache à nos enfants ?
Le lait maternel immunise les bébés contre toutes sortes de maladies, les aident à bien grandir et à se développer correctement.
Pour faire du lait de vache, il faut que la vache ait un petit, donc on la féconde par insémination artificielle à l'aide d'un tube d'insémination qui dépose le sperme contenu dans la paillette à l'entrée de l'utérus.
Voilà encore quelque chose de vraiment TRES naturel vous en conviendrez.
Une fois que le petit veau est né, que devient-il ?
On le laisse téter le premier lait de sa maman qui se nomme le colostrum et qui n’est pas commercialisable.
Ensuite, on sépare le veau de sa mère.
Les vaches à qui on arrache leurs petits sont perturbées, meuglent pendant plusieurs jours à la recherche de leurs enfants.
Imaginez-vous mère ou père, on vous arrache votre enfant quelques jours après l’avoir mis au monde sur cette belle planète.
Vous ne savez pas où est le fruit de vos entrailles, vous avez peur et vous êtes impuissant devant cette situation...
Tous les veaux mâles et la plupart des femelles sont tués pour être transformés en viande.
1°. Un déchirement.
2°. Des retrouvailles.
A vous de voir quelle vidéo vous préférez cautionner…
Pour qu’une vache produise autant de lait qu’elle le fait actuellement on lui donne des antibiotiques pour parer sa fragilité.
Cette surexploitation des animaux est à l’origine de nombreuses maladies, principalement des infections du pis, qui sont traitées au moyen de… médicaments !
« Ce que l'on sait encore moins, c'est que le lait contient aussi du pus, pudiquement appelé « cellules somatiques ».
C'est en effet par ces cellules somatiques que se traduisent les mastites à répétition dont sont victimes un tiers des vaches laitières.
Le taux de cellules somatiques d'un lait sain est inférieur à 100 000/ml, mais l'industrie laitière a le droit de mettre sur le marché du lait présentant un taux de 400 000/ml, taux qu'elle obtient en mélangeant des laits très contaminés avec des laits qui le sont moins.
On trouve aussi dans le lait des résidus anti-parasitaires, anti-inflammatoires, des pesticides et des aflatoxines fortement cancérigènes ». Peta
Dans les élevages industriels, les vaches sont traitées comme des « machines à fabriquer du lait ».
Après quelques années la production de lait diminue fortement chez la vache qui n’est donc plus rentable.
Elle est alors envoyée à l’abattoir.
"Bon alors passons au bio !"
Oui c’est déjà mieux que le non-bio, surtout pour les antibiotiques.
Toutefois le veau est également séparé de sa mère après sa naissance pour être élevé seul et, après quelques mois, il est abattu pour être transformé en viande de veau bio.
Le veau est parfois envoyé à l’engraissement dans des élevages conventionnels.
Dans les élevages de masse traditionnels, le veau bio est détenu isolé et engraissé avec de la nourriture non naturelle, puis, après une vie de misère, il est abattu.
Sa nourriture ne contient souvent pas de fer pour que la viande soit blanche et tendre, comme le veulent les consommateurs ; les veaux souffrent d’anémie.
Le calcium il n’y en a pas que dans le lait animal ! Si, si, c’est bien vrai !
Le persil, le cresson, le soja, le sésame, l'orge, les pois chiches, les noisettes, les amandes, les pistaches, les figues sèches, les algues, les épinards, le brocoli, les choux fleurs, le céleri en branche, les navets et certains légumes verts feuillus, haricots secs, haricots blancs, les lentilles, le soja, les fruits secs... etc.
Quel lait dans vos céréales du matin?
Personnellement je ne bois jamais de lait tel quel, je n’ai jamais aimé cela, je préfère les infusions, par contre je les utilise quand je cuisine.
Oh, et petite anecdote, j'ai grandi au lait de soja.
Et j'ai beaucoup grandi ;)
Le lait d’amande : je l’utilise beaucoup pour faire mes purées, mes gâteaux, mes crêpes, etc.
Le lait de noisette : un membre de ma famille qui le boit nature - mon testeur omnivore - m’a dit : « Ce lait laisse un goût de pâte à tartiner dans la bouche ». Amateurs de Nutella [à bannir car non végan] et autres pâtes à tartiner, ce lait est fait pour vous.
Le lait de soja : lui aussi je l'utilise beaucoup pour cuisiner, comme le lait d'amande.
* Sachez qu'un grand nombre de laits peuvent être trouvés avec des goûts différents (vanille, chocolat...).
Quelques autres laits : le lait d’avoine, le lait de riz, le lait d’épeautre, le lait de coco...
Voici une jolie trouvaille de quelques minutes pour finir :
La nuit dernière, la France a choisi de faire prévaloir les droits des femmes [1]. Nos droits fondamentaux, civiques et sociaux sans aucune réserve négociable moyennant finance. Hier l’on a affirmé les droits des femmes et des citoyennes dans la lignée de nos prédécesseures courageuses et brillantes. J’ose le dire, nous pouvons être fières nous les femmes, de la ténacité des militantes associatives, des députées abolitionnistes et de la porte-parole du gouvernement, qui toutes (et tous) ont porté ce projet féministe abolitionniste devant l’Assemblée Nationale et donné suite à la proposition de loi.
Cette proposition de loi est un moment fort dans la citoyenneté des femmes. Comme l’a rappelé Catherine Coutelle, elle est constitutive d’une République (res-publica) qui consacre l’égalité des femmes, leur dignité et le respect qui leur est dû. La République démocratique française n’entend pas faire le tri parmi les citoyennes égales, celles qui participent à la vie politique, celles qui exercent leur pouvoir politique, celles qui pensent, qui jugent, agissent, transforment, créent et fomentent des institutions nouvelles, celles qui marquent leur ancrage dans le monde (Hannah Arendt), et celles dont les droits politiques et la dignité seraient relatives. Les femmes dans la prostitution ne sont pas des citoyennes de seconde zone. Elles ne sont pas des êtres humains subalternes, ou des catégories de femmes spécifiques dont on pourrait piétiner les droits humains contre quelque monnaie.
On ne saurait que trop relayer la formulation de la ministre des droits des femmes, n’oubliez pas qu’avant de parler de prostituées, nous parlons d’êtres humains. Ainsi, la gageure qui consistait à réifier les femmes, leur être, leur chair en éjaculatoires, telles des objets ou des automates, n’est plus aujourd’hui. Quelle est donc cette charité aristocrate qui prendrait les femmes dans la prostitution comme de pauvres filles qui ne mériteraient rien de mieux que des préservatifs pour assurer leur rôle, naturel peut-être ? L’affront que l’on fait à ces femmes, l’affront que l’on a fait pendant longtemps aux survivantes de la prostitution, c’est de n’avoir pas considéré leur intégrité en tant que femmes, libres, égales et dignes. Mépris de l’indifférence, condescendance pragmatique, les tenants du règlementarisme et impensés qu’il sous -tend, n’ont fait qu’asseoir les femmes prostituées dans la servitude.
Aucune lutte pour l’émancipation n’a été menée en référence au statut de subordon-n-és. « Prostituées » n’est donc pas un titre dont devrait découler les lois. On ne renverse pas un tort commis à la citoyenneté des femmes, à leur humanité par un simple renversement de valeurs. Le problème du système prostitionnel ne réside pas dans les stigmates qu’il engendre contre les femmes prostituées, mais bien dans le fait qu’il est contraire de manière inhérente aux principes d’égalité et de liberté, que certains tendent à confondre avec l’anomie. Et c’est bien ce que l’on observe dans les pays règlementaristes. Parquées dans des zones réservées, des lieux clos, femmes impures, malpropres que l’on ne veut pas voir, ces femmes dans la prostitution sont mises sous tutelle, forcées de passer des tests tels du bétail pour assurer la bonne qualité de la marchandise aux prostitueurs (proxys[2]). Hygiénisme propre au XIXème siècle, c’est bien le curé voisin qui serait content. Ségrégation, isolement, désolation, l’on affirmerait pourtant en Allemagne l’égalité entre les femmes et les hommes, quand ces-derniers peuvent les acheter à leur guise (et avec ristourne selon les revenus !) ? A l’instar d’Elisabeth Badinter qui considère la prostitution comme un droit de l’homme et que la proposition de loi viendrait contredire, peut-être qu’un œil dans le Larousse ne lui ferait pas de mal. Un droit unilatéral s’appelle privilège. Or les femmes ne sont pas les privilèges, ni les biens légitimes des hommes.
On a fait des femmes dans la prostitution des objets sacrifiables, des femmes subalternes spécialement conçues pour satisfaire les désirs pervers des proxys. Et l’on nous a commandé de mettre en place des dispositions pour que cela s’effectue dans de meilleures conditions. Outre une vision romantique, nihiliste, idéaliste et fantasmée de la réalité de la prostitution, il s’agit là non pas d’une demande qui consisterait à étendre les droits universels de toutes, mais bien d’un traitement exceptionnel qui vise à assoir un état de fait abusif. Alors que l’on a lutté pendant des siècles pour mettre fin à la privatisation masculine et arbitraire de l’humanité, l’on voudrait à présent éloigner l’humanité des droits des femmes. Puisqu’ « il y a dans l’humanité, une obligation à la responsabilité collective » (Hannah Arendt), c’est bien de cette responsabilité civique là, que l’on entend(ait) une fois de plus se dédouaner.
Dès lors, loin de l’universalisation des torts induite par les femmes qui s’affranchissent et font émerger de nouveaux principes ou donnent substance aux principes déclarés, l’on se déplace dans la perspective postmoderne à la marge. Une périphérie à partir de laquelle les modalités institutionnelles devraient simplement assurer la reconnaissance méliorative des places assignées. Ce que cela implique ? La réactualisation d’un syncrétisme patriarcaliste selon lequel le destin des femmes est scellé par le sort réservé aux hommes.
En effet, l’on rabâche l’idée fallacieuse qu’en touchant aux « clients », l’on met dans l’embarras les « prostituées ». Mais ce que l’on ne dit pas, c’est qu’en responsabilisant celui qui paie pour porter impunément atteinte à l’intégrité physique et morale des femmes, l’on permet aux femmes dans la prostitution de poser des limites, de se faire respecter, mais surtout de bénéficier d’alternatives (voir ce que propose la loi pour la réinsertion sociale http://www.assemblee-nationale.fr/14/ta-pdf/1558-p.pdf ) pour en sortir. Voilà ce que c’est, l’auto-nomie.
Le corps humain est inaliénable (art 16 du Code Civil que la ministre a rappelé, principe constitutionnel d’autant plus), et le corps des femmes devraient y déroger ? Qu’est-ce que cela veut dire, réclamer qu’une constitution démocratique cautionne et laisse des femmes dans la misère -qu’elle soit économique et/ou traumatique (et définitivement coutumière, car 90% des personnes dans la prostitution sont des femmes)- au point d’être contraintes d’aliéner leur être et leur corps ?
De plus, parler de sexualité, quand précisément les femmes prostituées ne poseraient même pas le regard sur les proxys si ce n’était pour de l’argent ? Seule l’unilatéralité règne dans la prostitution.
Ainsi pour les femmes et les filles des générations futures, pour nos concitoyennes d’aujourd’hui et de demain, la proposition de loi affirme l’intégrité physique, morale et politique des femmes. Femmes, citoyennes, et pas à vendre !
Le combat continue mercredi prochain, et à l’échelle internationale pour toutes les femmes qui luttent contre les féminicides, prostitutionnels en l’occurrence.
Intervention de la ministre des droits des femmes à l’AN. : « Les femmes ont chèrement conquis le droit à la libre disposition de leur corps. Ce droit est essentiel. (…) C’est précisément parce que je soutiens ce droit, que je ne reconnais pas le droit à disposer du corps d’autrui. Et que je réfute de toutes mes forces, cette vision archaïque selon laquelle le corps des femmes serait un corps disponsible. (…) Je ne veux pas d’une société dans laquelle les femmes ont un prix. (…) Le corps humain est inviolable. Le corps humain ne peut pas faire l’objet d’un bien patrimonial, voilà ce qui est écrit à l’article 16 du Code Civil, et qui fait partie désormais de notre Constitution. » – Najat Vallaud-Belkacem.
LE PLUS. C'était à la fois la mesure phare du texte de loi sur la prostitution et la plus controversée. La pénalisation des clients des prostituées a été votée par les députés vendredi. Rosen Hicher a été prostituée pendant 22 ans. Elle nous dresse le portrait de ces fameux clients.
Manifestation pour l'abolition de la prostitution. À Paris, le 29 novembre 2013. (SEVGI/SIPA)
Savez-vous ce que font concrètement les "clients" prostitueurs lorsqu’ils achètent un acte prostitutionnel ?
Les "clients" prostitueurs. Les gens qui les présentent comme de braves types sont-ils dans la chambre pour pouvoir en parler ? Que savent-ils de ce qui se passe quand la porte est fermée ? Ils ne veulent pas savoir que ces hommes, avec leurs billets, se payent le luxe de nous rayer de la carte, de franchir les limites, de penser que tout est permis.
On ne sait rien des clients
J’ai été prostituée pendant vingt deux ans. Pendant vingt deux ans, j’ai gardé pour moi les peurs, les horreurs, j’ai serré les dents. Se confier à qui quand on est "une pute" ?
Un exemple : depuis quatre ans, ce "client" vient me voir chaque semaine ; un pépère sans exigence extraordinaire. Un jour il me demande de venir chez lui (il s’est fait retirer son permis) et me dit qu’il a une surprise. Pour une surprise, c’en est une : il a mis une poule dans une cage et me demande de le regarder pendant qu’il la sodomise. Je suis pétrifiée. Le pépère s’est transformé en monstre. Je touche le fond. C’est un choc, un affolement. Le choc de l’acte mais aussi le choc de la métamorphose. L’image lisse qu’il me donnait est complètement bidon.
Et celui-là ; il a bu, il veut que je le frappe. Je me fais violence, j’ai ces gestes en horreur. Mais il n’est pas là pour se soucier de ce que je ressens ; il ne se demande même pas si je peux, si je veux. Il a payé, il impose. Je fais tout pour ne pas adhérer à ce que je fais, je m’éloigne dans ma tête ; il pue en plus.
Un autre frappe à ma porte : jeune, 24 ans, il dit qu’il est amoureux de moi, et moi je sais que c’est un jeu, rien d’autre. On frappe à nouveau : c’est celui d’avant qui revient, encore plus alcoolisé. J’entrouvre la porte, et là, il sort un revolver et me dit : rends moi l’argent. Je refuse, il entre de force. C’est le pire moment de ma vie. Je sens l’arme sur ma tempe, j’ai peur, je suis tétanisée. Je parviens à attraper une cravache mais je tremble de tout mon corps. Ma vie est entre les mains de ce fou furieux. Je m’en sors mais ce souvenir ne me lâche pas.
On ne sait rien des "clients". Ils portent un masque.
Des féroces
Je me souviens aussi de celui-ci, si doux avec ses yeux bleus. Un jour, pourquoi, le monstre qui sommeille en lui se réveille. Il me viole. C’est effroyable. Il se montre sous son jour le plus favorable mais c’est un prédateur, comme les autres. Et celui qui ne jouit qu’en allant se mettre au fond d’un trou, dans un cimetière, et m’appelle pour me dire qu’il va se suicider en se masturbant ! Pensez-vous vraiment que l’on sorte indemne de toute cette folie misogyne ?
Et tous ces hommes sans respect aucun, qui nous parlent de leur sexe et du nôtre, jusqu’à l’obsession. Chacun de leurs mots, je l’ai vécu comme une intrusion dans mon intimité. La grosseur de mes seins, ou plus glauque, la profondeur de mon vagin. Jamais ils ne m'ont parlé de la couleur de mes yeux. Pourtant j’aurais tant aimé.
Un "client" est une bête féroce. Ces hommes ne cherchent pas la douceur mais du sexe brut. Les films pornos leurs donnent des idées. Avec nous, ils veulent tout essayer : debout, couchés, sur la tête ! Qu’importe ! C’est leur désir, leur lubie. Ils ont payé, ils ont le pouvoir d’humilier.
C'est lui qui a tous les droits
Et on ose parler de notre choix ? Mais quel choix ? Le choix d’attendre, d’avoir peur et de subir. Le choix de rien. C’est le client qui choisit, c’est lui qui a le droit de penser, de décider, lui qui choisit le moment, le comment, le combien. Nous, notre "choix", notre "liberté", c’est de subir des viols et des viols, toujours impunis. Les clients, on a envie de leur dire que ce sont des abrutis mais on est obligée de dire comme eux et de leur faire des compliments. De devoir supporter ces types, ça me prenait aux tripes.
La vérité, c’est que j’aurais pu en tuer un.
Ces années de prostitution m’ont lessivée. J’étais devenue une vide-couille sans cerveau. J’ai fini morte de fatigue, d’épuisement mental, à ne plus tenir debout. J’ai bu, j’ai pris des médicaments. J’ai essayé de lancer des appels au secours, mais personne ne les entendait. Pire, c’est moi que la société condamnait. Le "client" prostitueur, lui, avait le droit. Et vous ne pensez pas qu’il serait temps que les choses changent ?
Pics on Sodahead (photo d'une femme ukrainienne victime de la prostitution et de la drogue)
Aux détracteurs de la loi visant à protéger les personnes prostituées, à ceux qui veulent entendre les principaux concernés, nous victimes de l’inceste, prostitués par nos parents et par nous-mêmes, affirmons, en connaissance de cause, que la prostitution n’est pas un travail, ni une fonction sociale, ni une relation sexuelle tarifée, c’est une VIOLENCE faite aux femmes et aux hommes prostitués.
12% des victimes d’inceste interrogées par AIVI déclarent s’être prostituées (sondage IPSOS pour AIVI 2010). 80% des personnes prostitués sont des victimes d’inceste, et si l'on ajoute les abus sexuels (hors inceste) et viols, on frôle les 100 % (SOS Femmes).
Se prostituer ou être prostitué par un proxénète est toujours le résultat d’une grave fêlure dans l’enfance qui se traduit par une exploitation, une victimisation par autrui ou par une autodestruction inconsciente. Certaines victimes tenteront de se suicider (les victimes d’inceste font en moyenne deux tentatives de suicide dans leur vie), s’alcooliseront, deviendront anorexiques, toxicomanes, d’autres subiront des violences conjugales, des viols… Celles-ci trouveront peut-être de l’aide, pourquoi pas celles qui se prostituent ?
Si, informés de la réalité de la prostitution, nous la comprenons comme une VIOLENCE, nous ne pouvons prôner qu’il s’agit d’une liberté individuelle à disposer de son corps, ni d’une fonction sociale, encore moins comme de la sexualité. Ceux qui parlent ainsi ne sont pas informés d’autant qu’il y a de plus en plus de mineurs qui se prostituent. Les victimes d'inceste commencent à se prostituer plus tôt que les autres (17 ans contre 24, selon le n°131 de Prostitution et société) espérant retrouver un peu de pouvoir face à des années d’impuissance aux mains de leur agresseur.
Pour insulter une personne, on la traite de « sale pute !» et non de « sale plombier ! » ou « sale ingénieur ! ». Transformer l’asservissement du corps et de l’esprit des personnes prostituées en « métier », en « travail du sexe » est un déni confortable pour occulter la violence de la prostitution. Croire qu’un être considéré et acheté comme un objet sexuel peut vivre cela comme un choix personnel, c’est faire preuve d’une grande naïveté ou d’une grande perversité
Une personne prostituée est une personne fragile, victimisée, que la société doit protéger. Nous devons aider les personnes prostituées à sortir de l’enfer dans lequel elles se trouvent, comme nous le ferions pour une victime de viol. Car la prostitution est un viol permanent du corps et de la dignité humaine, dignité volée aux enfants dans la plus grande indifférence. Et c’est bien à l’Etat d’agir et de légiférer pour protéger les plus faibles.
Enfin, si les clients, salauds ou pas, vivent une misère sexuelle ou affective, ce n’est pas en monnayant quelques minutes de sexe avec une personne prostituée qu’ils résoudront leurs problèmes. Qu’ils aillent voir un psy, ce sera bien plus efficace. Par ailleurs, il faut avoir conscience que la personne la plus dangereuse pour la personne prostituée est le client, celui qui menace, frappe, viole, mutile, parfois tue, se croit tout permis parce qu’il paye. Quel bonheur de faire cela en toute impunité !
Nous, victimes de l’inceste, l’école de la prostitution, demandons à tous, citoyens, associations, politiques, salauds, salopes, artistes, penseurs, de s’informer auprès de nous et de soutenir le projet de loi visant à protéger les personnes prostituées.
Loin de l’expression d’une liberté individuelle, voici l’une des nombreuses conséquences de l’inceste dont la prostitution est une violence auto infligée parmi d’autres :
Quelle vie ai-je aujourd'hui? je déteste ce corps, j'arrive pas à me dire que c'est le mien, a en prendre soin parce que ce que je vois dans le miroir, c'est un reflet de ce salaud... Oui je me suis prostituée, oui mes bras sont couverts de cicatrices, oui je dois maquiller mon cou parce que parler et n'être pas crue m'est resté en travers de la gorge ; oui j'ai des problèmes de bouffe : je vais me faire vomir quand l'envie m'en prend pour avoir le sentiment d'être purifiée, ou alors je ne bouffe plus... mais mon corps est traitre : il enfle au fur et à mesure que les mots restent en moi ; oui je bois pour arriver à dormir certains soirs, je fume parfois pour les mêmes raisons...oui j'ai parfois envie de me foutre en l'air.
Faut pas se mentir ma vie ce n’est pas le paradis ! Chaque jour faut se lever et aller en cours, faire comme si tout allait bien et c'est fatiguant d'être ce pantin souriant qui a si mal à l'intérieur, qui devient fou dans sa tête parce qu'il a besoin de parler mais personne avec qui échanger...oui ça fait mal de s'être fait anéantir ainsi...pis j'ai 24 ans ; l'instruction est en cours , c'est ce que je voulais en rouvrant le dossier, mais y'a une douleur qui grandit au fur et à mesure que ça avance.
En verrai-je le bout de tout ça ? Est-ce que je pourrai trouver un homme qui me comblera ? Est-ce que je pourrai avoir des enfants sans me dire que c'est être envahie une fois de plus ? Est-ce que j'arrêterai de voir les hommes comme des monstres et des agresseurs potentiels ? Est-ce que j'arriverai à faire ma vie sans trainer ce boulet de douleur et de souvenirs ? Même si ça choque, ben oui je préfèrerais être morte plutôt que de vivre ça ; mes copines s'éclatent et moi… La mort et la folie me guettent chaque jour. Ça ne devrait pas être une vie à 24 ans.
LE MONDE | 26.11.2013 à 17h56 • Mis à jour le 29.11.2013 à 08h19 |
Par Rosen Hicher (Ex-prostituée, membre des Survivantes)
Mesdames, Messieurs, vous qui avez signé la pétition lancée par Antoine ou le « Manifeste des 343 salauds », savez-vous quelle réalité vous défendez ? Vous, célébrités qui vivez sous les projecteurs, vous ne connaissez ni la précarité ni la violence, vous pensez vraiment que la prostitution, c'est du cinéma ?
J'ai été prostituée pendant plus de vingt ans. Dans la pénombre des bars, j'ai été soumise au « bon plaisir » des clients. J'y ai subi leurs insultes, leurs exigences humiliantes. J'ai côtoyé des Françaises en pleine détresse et des victimes de la traite venues de pays en ruine ; toutes mourant à petit feu ; toutes ou presque manipulées par un réseau ou un salaud, petit proxo ou grand trafiquant dont le job est de fournir au client la « marchandise » qu'il convoite.
LES SANS-VOIX
Aujourd'hui, au nom de toutes les sans-voix, de toutes ces femmes interdites de parole, je veux vous dire ma colère ! Que croyez-vous ? Que notre silence est le signe de notre acceptation ? Mais regardez-vous ! Nous nous taisons à cause de votre jugement, de votre mépris ! Car soit nous avons peur, soit nous avons honte ! Malgré tous les beaux discours, vous nous considérez comme des moins que rien ; en un mot, comme des « putes ».
Que pouvez-vous savoir, dans ces conditions, de nos larmes quand le client a tourné le dos ? De notre désespoir, de notre sentiment d'abandon, de notre révolte face à ces hommes qui nous salissent et volent jusqu'à notre intimité ? Que savez-vous de notre détresse ? De la peur au ventre qui nous saisit à chaque passe ?
Vous aimez penser que nous avons le choix. J'en rirais si j'avais encore la force d'en rire. Pour moi, comme pour beaucoup de celles que j'ai rencontrées, tout a commencé par les belles paroles d'un homme. Il était beau et me couvrait de cadeaux, moi qui n'avais jamais rien reçu, sinon la violence de mon père et les viols de mon oncle. Je l'ai cru.
Pas de chance : il était mac. J'avais 17 ans, j'étais en fugue. Il m'a prise en stop et balancée dans les « tournantes » pour me préparer à mon futur statut de femme vendable, de femme jetable. Ces hommes sont des prédateurs. Ils s'attaquent aux plus vulnérables, flairent « la bonne pute ». Après, il nous reste à nous montrer grandes gueules pour éviter les violences et les perversions des clients que notre fragilité excite.
Je suis donc tombée dedans. Et j'ai mis vingt-deux ans à en sortir. Vingt-deux ans de violences sexuelles, arrosées de beaucoup d'alcool pour tenir le coup, pour ne pas voir, ne pas sentir. Quand on est dedans, on ne peut rien faire d'autre que dire : c'est bien ! C'est pour ma famille, c'est pour mes enfants ! Sinon on s'effondrerait, comme un château de cartes. Moi, un temps, j'ai même défendu la prostitution et revendiqué les maisons closes !
UNE VIE SANS VIE
Pourquoi n'as-tu rien fait pour changer de vie, allez-vous dire ? Mais qui embaucherait une femme sans passé ? Je n'ai plus de vie ; si, une vie éteinte, une vie sans vie. Je ne sais plus chercher, je ne sais plus me vendre. Car il faut se vendre et moi, je ne sais que vendre mon corps. Vendre mon courage, mon ardeur, ma force, démontrer que je sais travailler, mais comment ? Et faire quoi ? Je ne sais plus.
Je me suis perdue en route ; comme si j'étais morte sans m'en rendre compte. A force de m'absenter de moi-même pour résister aux assauts de tous ces hommes, j'ai le sentiment de vivre dans une bulle au-dessus de mon corps. Je ne ressens plus rien. Je voudrais tellement me réhabiter ! Mais je ne m'aime plus, je déteste la femme que je suis devenue. Leur souvenir me poursuit : des mains me touchent, des ventres tous plus gros les uns que les autres, des peaux rugueuses et sales…
Les clients ne peuvent pas aimer, ils ne peuvent que baiser. Je suis une marchandise qu'ils achètent, comment pourrais-je encore être moi ? Clients, je vous accuse ! Et j'accuse la société qui ne m'a pas aidée à sortir de cette entreprise de démolition.
Vous croyez que mon histoire date ? Qu'aujourd'hui les filles sont libres ? Non, je les rencontre, elles me parlent. Et leur histoire n'a pas bougé d'un pouce. Le décor change, la rue Saint-Denis est remplacée par Internet, les bordels par les bars à hôtesses, mais leur vulnérabilité est la même. Et vous persistez à l'exploiter sans vouloir savoir, en vous berçant de fantasmes et de littérature.
Quand on survit – car beaucoup en sont mortes et en mourront encore –, on est détruite à jamais. Aujourd'hui, je vous le demande : aussi dérangeante soit-elle, regardez la réalité en face. Vous parlez de risques sanitaires, de clandestinité. Mais la clandestinité est dans la chambre, quand la porte se referme et nous laisse seule aux mains du client ! Ce qui ravage notre santé, ce n'est pas le lieu où s'exerce la prostitution. C'est la prostitution.
Et puis regardez enfin mes soeurs prostituées comme des femmes, pas comme des « putes » ! Des femmes que seule une loi pourra protéger, désintoxiquer de toutes leurs dépendances : la came, l'alcool, les macs. Je veux leur dire que c'est possible. J'y crois. J'y suis arrivée.