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Libération animale - Page 92

  • Claude Aubert prône le végétarisme : "Notre assiette, c’est 1/3 des émissions de gaz à effet de serre"

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    Claude Aubert, ingénieur agronome, est un des pionniers de l’agriculture biologique dont il fut, dans les années 70, une des grandes figures internationales. Il a été le coordinateur scientifique du colloque « Agriculture biologique et changement climatique ».

    Claude Aubert fait le point sur le lien entre agriculture et réchauffement climatique quelques jours après un colloque international qui s’est tenu à Clermont-Ferrand.

    Claude Aubert, ingénieur agronome, est un des pionniers de l’agriculture biologique dont il fut, dans les années 70, une des grandes figures internationales. Il a été le coordinateur scientifique du colloque « Agriculture biologique et changement climatique ».

    Claude Aubert a co-écrit avec Nicolas Le Berre Faut-il être végétarien ? Pour la santé et la planète, Ed. Terre Vivante, 14,25 euros.

    Comment est-il possible que notre alimentation soit responsable de plus d’émissions de gaz à effet de serre que les voitures particulières ?

    A elle seule, l’agriculture est responsable de 20 à 24% des émissions de gaz à effet de serre. Les émissions totales de GES sont composées à 70% de gaz carbonique, l’essentiel du reste est du méthane et du protoxyde d’azote. Les ¾ de ces deux gaz sont émis par l’agriculture et l’élevage.

    L’élevage est notamment responsable de ¾ des émissions de méthane à cause de la fermentation entérique et les gaz rotés par les ruminants et les déjections animales en générale.

    L’émission de protoxyde d’azote par le sol est un phénomène naturel provoqué par les bactéries qu’y travaillent, mais l’utilisation d’engrais azotés chimique augmente fortement leur impact.

    A cela il faut ajouter les 10% d’émissions de l’industrie, de la distribution et du stockage, jusqu’au congélateur familiale. Le contenu de notre assiette, c’est 1/3 des émissions de gaz à effet de serre, soit presque 3 fois les émissions des voitures particulières.

    Il ne faut pas oublier que l’industrie agroalimentaire est la première industrie de France, avant le BTP et l’automobile.

    L’agriculture biologique représenterait, selon vous, la solution pour réduire ces émissions. Comment

    D’abord, les émissions de CO2 sont réduites en raison de la non utilisation d’engrais de synthèse, dont la fabrication représente, dans les exploitations intensives, environ la moitié des émissions de CO2.

    Ensuite, les émissions de protoxyde d’azote (N2O) sont réduites en raison d’apports d’azote plus faibles et d’émissions plus faibles lorsque l’azote provient de moyens de fertilisation naturels comme la fixation par les légumineuses et les fertilisants minéraux ou organiques.

    De plus, l’agriculture biologique séquestre du carbone dans le sol alors qu’en agriculture conventionnelle on assiste souvent au phénomène inverse à cause de l’appauvrissement des sols.

    Enfin l’agriculture biologique séquestre davantage de carbone que l’agriculture conventionnelle qui a tendance à appauvrir les terres.

    La généralisation de l’agriculture biologique peut contribuer à réduire les émissions de GES, mais est-ce qu’elle peut répondre à une demande croissante de nourriture ?

    On a tendance à penser que l’agriculture biologique est une agriculture pour les riches, alors qu’en réalité c’est justement dans les pays pauvres qu’elle peut permettre d’incrémenter les rendements avec peu d’investissements.

    Si l’on regarde ce qui se passe dans les pays du Sud, où les rendements sont beaucoup plus faibles, on s’aperçoit que la pratique de l’agriculture biologique permet d’augmenter les rendements, parfois dans des proportions très importantes.

    C’est même souvent la seule manière d’y parvenir, les paysans pauvres n’ayant pas les moyens de mettre des engrais et des pesticides sur les cultures vivrières. Les investissements se concentrent en effet sur les cultures destinées à l’exportation.

    Selon des études récentes, une généralisation de l’agriculture biologique conduirait à une augmentation de la production mondiale de plus de 50%, sans augmenter les surfaces cultivées, largement de quoi nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète attendus vers 2050.

    Est-ce que c’est envisageable ?

    D’abord il faudrait veiller à une vulgarisation des techniques utilisées par l’agriculture biologique. Aujourd’hui elles sont méconnues par beaucoup de paysans pauvres alors que la rotation des cultures avec des légumineuses et le compostage ne coûtent rien et peuvent apporter des rendements deux, voire trois fois supérieures.

    Le problème est que souvent la formation sur le terrain, même en France, est assurée par les firmes chimiques qui ont tout intérêt à vendre leurs produits. 

    Il y a deux autres conditions pour que l’agriculture bio puisse subvenir aux besoins alimentaires de l’humanité : qu’on limite les cultures consacrées aux agrocarburants et que notre mode de consommation ne se généralise pas.

    Si tous les habitants de la planète souhaitaient manger autant de viande que nous, il serait mathématiquement impossible d’y subvenir.

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    Claude Aubert a co-écrit avec Nicolas Le Berre Faut-il être végétarien ? Pour la santé et la planète, Ed. Terre Vivante, 14,25 euros.

    Il faut donc consommer moins de viande ?

    En France chaque habitant consomme environ 100 kg de viande par an. Dans les pays pauvres, ce sont moins de 10kg. Les chinois ont multiplié par trois leur consommation en 20 ans et atteignent aujourd’hui les 50kg.

    Les projections de la FAO sont terrifiantes. Notre apport de protéines est aujourd’hui à ¾ d’origine animale e ¼ d’origine végétale : il y a un siècle, c’était l’envers. Il faut revenir à une alimentation à base de légumes, de céréales et de légumineuses.

    Les légumes secs (haricots, pois chiches, pois cassés…) contiennent autant de protéines que la viande et le poisson. Non seulement c’est bon pour la planète, mais aussi pour notre propre santé.

    Or, des recherches ont conclu que la famille d’aliments qui permettrait d’augmenter son espérance de vie est celle des légumineuses.

    Nadia Loddo

    http://www.metrofrance.com/x/metro/2008/04/29/v1RglIponagMs/index.xml

  • Le Temps : "Crise alimentaire et régime végétalien"

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    Sophie GAILLARD (Montréal, Québec)

    Suite à la crise alimentaire et aux récentes émeutes suscitées par la hausse du prix des céréales dans de nombreux pays asiatiques et africains, le détournement de celles-ci pour fabriquer des biocarburants fait l'objet de beaucoup d'attention médiatique.

    Nous sommes moins attentifs à une forme de « gaspillage » de céréales bien plus importante : la consommation de viande, d'œufs, de produits laitiers et d'autres produits d'origine animale.

    Alors que 100 millions de tonnes de céréales vont être utilisées pour fabriquer du biocarburant cette année, plus de 760 millions de tonnes serviront à nourrir des animaux d'élevage, soit plus de sept fois plus, selon la FAO.

    La production de viande est extrêmement inefficace en termes de rendement calorique. En effet, il faut en moyenne sept calories d'origine végétale pour produire une seule calorie sous forme de viande.

    Plus de 64% des terres cultivables du monde servent à nourrir du bétail, en pâturage ou en fourrage.

    En plus du gaspillage de céréales et de terres agricoles, la production de viande et d'autres produits animaux consomme aussi énormément de ressources naturelles et d'énergie.

    Alors qu'il faut 100000 litres d'eau pour produire 1 kg de viande de bœuf, 1000 à 2000 litres suffisent pour produire 1 kg de blé, de riz ou de soja, selon l'American Journal of Clinical Nutrition.

    De plus, l'élevage requiert une consommation importante d'énergie fossile et produit de grandes quantités de fumier, donc de gaz à effet de serre. La FAO rapporte que l'élevage d'animaux pour l'alimentation est responsable de 18% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur des transports!

    Puisqu'ils requièrent considérablement moins de ressources en termes d'eau, de terre et d'énergie, les régimes végétaliens (c'est-à-dire qui excluent tous les aliments d'origine animale, tels que la viande, les œufs et les produits laitiers) sont plus durables que les régimes omnivores et sont tout autant capables de répondre à nos besoins nutritionnels.

    A l'aube d'une crise alimentaire mondiale qui menace de famine plus de 100 millions de personnes à travers le monde, il est grand temps de remettre en question nos propres habitudes alimentaires et d'envisager de réduire et éventuellement d'éliminer notre consommation de viande et d'autres produits d'origine animale.

    © Le Temps, 2008.

    http://www.letemps.ch/template/courrier.asp?page=21&article=231754

  • Afrique du Sud : 249 animaux du parc Kruger tués par des braconniers en 4 ans

    http://www.notre-planete.info/actualites/images/biodiversite/elephant_ivoire_IFAW.jpg

    JOHANNESBURG - 249 animaux de la réserve naturelle du parc Kruger, dans l’est de l’Afrique du Sud, ont été tués par des braconniers au cours des quatre dernières années, a indiqué dimanche un parlementaire de l’opposition, citant des chiffres officiels.

    « La réponse du ministre de l’Environnement et du tourisme à une question d’un parlementaire de l’Alliance démocratique (AD-opposition) a révélé qu’au cours des quatre dernières années au moins 44 rhinocéros blancs et 31 buffles ont été tués par des braconniers », a déclaré Gareth Morgan dans un communiqué.

    « La perle de la protection de la nature sud-africaine, le parc national Kruger, est une cible de choix pour braconner des mammifères parmi les nombreux parcs dirigés par la direction des parcs nationaux sud-africains. Au total 249 mammifères y ont été tués par des braconniers pendant la période 2004-2007 », a-t-il ajouté.

    Gareth Morgan, porte-parole de l’AD sur l’environnement, a précisé à l’AFP que les chiffres « lui avaient été fournis par le ministre vendredi, dans une réponse écrite à (sa) question sur ce sujet ».

    Les chiffres pourraient être beaucoup plus élevés parce que « beaucoup d’animaux braconnés disparaissent sans laisser de traces », a-t-il ajouté.

    Le parc Kruger a la capacité de surveiller le braconnage, contrairement à la majorité des 21 autres parcs du pays, a-t-il souligné.

    http://www.angolapress-angop.ao/noticia-f.asp?ID=616731

  • Les mangeurs de chair animale s'empoisonnent aux OGM

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    Dans 95% des cas, les animaux que nous mangeons ont été nourris au soja transgénique, révèle mercredi Le Soir qui cite des chiffres de l'Association professionnelle des fabricants d'éléments composés pour animaux (Apfaca).

    L'essentiel des aliments pour bétail à base de soja, en Belgique, est d'origine transgénique. Et ces aliments comptent pour 80% des compléments protéinés des animaux.

    « Trois filières - biologique, conventionnelle et transgénique - ont existé juqu'au début de cette année », explique Yvan Dejaegher, directeur général de l'Apfaca.

    « Nous avons dû abandonner le cahier des charges lié aux filières conventionnelles sans OGM en raison du surcoût lié au transport et aux procédures de contrôle qu'il occasionnait pour les producteurs et la grande distribution », ajoute-t-il.

    Quant au bio, sur six millions de tonnes d'aliments composés pour animaux ingurgités chaque année en Belgique, la part biologique représenterait à peine 2,5% du marché. De son côté, la filière conventionnelle sans OGM ne représenterait plus que 2,5% contre 15% l'an dernier, selon l'Apfaca.

    Pour le ministre wallon de l'Agriculture et de l'Environnement, Benoît Lutgen (cdH), « il est urgent que le fédéral se saisisse de cette question. L'Agence fédérale de sécurité alimentaire pourrait très bien imposer un étiquetage après concertation avec le secteur », estime-t-il.

    Selon l'Organisation mondiale de la Santé, « les OGM sur le marché ont passé avec succès des évaluations du risque et il est improbable que cela présente un quelconque risque pour la santé humaine ».

    http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/267767/2008/05/07/Notre-betail-est-nourri-aux-OGM.dhtml

  • Investigation dans un elevage de production d'oeufs de Californie

    A film by Mercy For Animals

     

    Activists release video of chickens abused at Calif. farm

    An animal rights group on Tuesday released undercover video showing chickens at a major California egg farm being mistreated by workers and housed in cages so small they can't spread their wings.

    The Chicago-based nonprofit Mercy for Animals began circulating the footage as part of its campaign to promote a California ballot measure that would bar farms from confining hens, pregnant sows and calves in cages that are so restrictive the animals can scarcely turn around.

    The group's executive director planned to submit the grainy images along with a criminal complaint to the Merced County district attorney on Wednesday, claiming the conditions at the farm broke California's animal cruelty laws.

    The estimated 9.4 billion egg-laying hens and birds killed for meat consumption each year have no protections under federal animal welfare laws, according to the U.S. Department of Food and Agriculture.

    "We wanted to show consumers exactly what takes place behind the doors at these facilities when factory owners don't think the conditions are being filmed," said director Nathan Runkle, whose group promotes a vegan diet. "The hens are paying the hidden cost of factory-farm production."

    Runkle said one of the nonprofit's investigators shot the footage on a hidden camera he wore during the two months he fixed cages and repaired machines at egg-laying sites in Delhi and Hilmar in the San Joaquin Valley.

    The two facilities are owned by Turlock-based Gemperle Enterprises, which supplies NuCal Foods Inc., the largest distributor of shell eggs in the western United States. NuCal sells to several grocery chains including Trader Joe's, Raley's and SaveMart Supermarkets, Runkle said.

    The video features close-ups of chickens with open, infected sores that are crowded into metal cages holding rotting bird corpses. It also shows a worker stomping on a sick hen as it flaps its wings to avoid being kicked into a manure pit.

    Gemperle did not immediately returned calls for comment from The Associated Press on Tuesday. But in an interview with the Los Angeles Times, owner Steve Gemperle questioned whether the footage actually was shot at one of its farms, but said the mistreatment shown in the video violates company policy.

    Twice in the past two years, a separate animal rights group called Farm Sanctuary submitted video tapes and letters to Merced County law enforcement authorities showing other alleged abuses shot by an independent animal rights activist who penetrated Gemperle's facilities.

    The group said it never heard back from authorities about the tapes.

    "We are obviously not going to launch a persecution based on unsubstantiated video," Merced County District Attorney Larry Morse III said Tuesday. "If we have evidence of mistreatment of animals, it should be investigated by the sheriff's department, and if found to be legitimate, then should be forwarded to our office."

    NuCal Foods referred calls to the Pacific Egg and Poultry Association, whose spokesman Chris Myles issued a statement saying egg farmers and ranchers strongly disapproved of the abuses the worker shot on hidden camera.

    "Such images and actions are inconsistent, out-of-practice and in violation of our high standards for animal welfare," the statement said. "Our standards have been specifically developed by leading animal welfare scientists and researchers to promote and maintain humane, ethical and responsible animal care practices."

    State Sen. Carole Migden said Tuesday she didn't believe the egg-industry animal welfare standard was sufficient and endorsed the ballot measure that will be decided by voters in November.

    "I am horrified to see that farmers and workers would treat animals with such disregard," said Migden, D-San Francisco. "I don't think that is too much to ask from California's farms, and I am certain that consumers will embrace such compassionate changes in farm practices."

    http://www.businessweek.com/ap/financialnews/D90GS5M01.htm

  • Réflexions sur l’éthique animale avec Jean-Baptiste Jeangène Vilmer

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    Les rencontres « Animal et Société », cycle de négociations destinées à faire évoluer les relations humains/animaux, sont l’occasion de nous entretenir avec Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, philosophe et juriste, spécialiste de l’éthique animale.

    Il nous éclairera sur les différentes approches du statut de l’animal, et sur l’état des réflexions actuelles, dont la richesse et la complexité sont relativement méconnues en France.

    Ce printemps s’ouvrent à Paris, sous l’égide du ministère de l’Agriculture, les rencontres appelées « Animal et Société ».

    Présentées parfois comme le « Grenelle de la protection animale » qui fait suite au « Grenelle de l’environnement » de l’automne dernier, ce cycle de réunions va mêler aussi bien des exploitants agricoles que des ONG de la défense animale, ainsi que des politiques et des scientifiques, afin de réfléchir aux relations humains/animaux et tenter de déboucher sur des avancées concrètes.

    Comme l’indique M. Michel Barnier, ministre de l’Agriculture :

    « S’appuyant sur des débats d’opinion animés, sur des réflexions scientifiques et éthiques renouvelées, la question du rapport entre l’homme et l’animal a acquis, en une trentaine d’années, une importance sans précédent. »

    (http://www.animaletsociete.com)

    Le chercheur Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, à la fois philosophe et juriste, a enseigné l’éthique à l’Université de Montréal et vient de publier aux Presses Universitaires de France (PUF) l’ouvrage Ethique animale, qui est une référence en français sur le sujet. Il va répondre à nos questions sur un sujet de société qui est en train d’émerger en France comme une préoccupation importante.

    L’utilisation des animaux par les humains recouvre des secteurs d’activités très différents, et les problèmes qui en découlent sont nombreux. Un panorama de la situation est donné dans la deuxième partie de votre livre Ethique animale. Pouvez-vous nous donner quelques exemples qui sont révélateurs de l’ampleur des problèmes ?

    Afin de livrer un tour d’horizon assez complet, j’examine six catégories en particulier : les animaux de consommation, de recherche, de divertissement, de compagnie, les animaux sauvages et les animaux de travail. Et, au sein de chaque groupe, un certain nombre de problèmes.

    Certains sont bien connus, parce qu’ils sont eux-mêmes spectaculaires ou qu’ils donnent lieu à des réactions spectaculaires de la part des militants : on pense assez spontanément aux abus de l’élevage industriel, à l’expérimentation animale, la corrida, la chasse aux phoques ou aux fourrures de chiens et chats, par exemple.

    D’un point de vue purement quantitatif, la question des animaux de consommation devrait être une préoccupation première. L’homme consomme annuellement plus de 53 milliards d’animaux d’élevage, qui représentent plus de 20% de toute la biomasse animale terrestre et, en Occident, 98% de la totalité des animaux avec lesquels nous sommes en interaction.

    A titre de comparaison, les animaux tués pour la consommation alimentaire sont 100 fois plus nombreux que la somme de tous les animaux tués dans tous les autres secteurs indiqués ci-dessus. C’est la raison pour laquelle la question du végétarisme est souvent présentée comme une priorité dans la stratégie des défenseurs de la condition animale.

    On peut douter, toutefois, de la pertinence d’une approche seulement quantitative, car la cruauté d’une pratique ne se juge pas au nombre de ses victimes. La corrida tue un nombre infinitésimal de taureaux par rapport aux abattoirs, mais elle le fait d’une certaine manière qui non seulement ne vise pas à minimiser la souffrance de l’animal, mais encore s’expose devant un public.

    De ce point de vue, par l’exemple qu’elle donne, par le rapport à l’animal qu’elle perpétue, envers et contre les principes et les lois les plus élémentaires en matière de bien-être animal (puisqu’elle est une exception, j’y reviendrai), je considère que cette pratique est autant préjudiciable à la condition animale que les abus de l’élevage industriel.

    Si l’on pense, maintenant, aux autres aspects de l’exploitation animale, moins médiatiques peut-être mais tout aussi préoccupants, j’examine par exemple la captivité des animaux sauvages dans les cirques et les zoos, les courses de lévriers, les combats d’animaux, l’alimentation des animaux de compagnie, le phénomène de la viande de brousse, l’impact de la médecine traditionnelle, le sort des poissons - dans les aquariums, lors de la pêche de loisir et dans la pisciculture -, la situation des animaux militaires et les conséquences des exercices militaires sur la faune sauvage, ou encore la bestialité, c’est-à-dire le fait pour un homme d’avoir des relations sexuelles avec un animal.

    Bien entendu, la notion de « problème » est elle-même problématique : certains voient des problèmes d’éthique animale là où d’autres ne voient que l’exploitation habituelle des animaux. Tout dépend de la conception que l’on a de l’animal - être vivant sensible, digne de considération morale, ou produit de consommation comme un autre.

    De ce point de vue, cette deuxième partie sur les « problèmes » est conditionnée par la première partie consacrée aux « idées », c’est-à-dire aux différentes théories du statut moral de l’animal.

    Bien qu’il soit aujourd’hui parfaitement établi scientifiquement que les animaux ont une vie émotionnelle et affective riche, et qu’ils sont autant que l’humain capables de souffrir, ils restent presque toujours considérés comme des êtres de peu d’importance.

    Cela se vérifie aussi bien dans la façon dont les humains traitent concrètement les animaux, que dans le langage courant qui traduit un mépris profond de l’animalité (« être un animal », « se conduire comme un animal », etc.). Comment expliquez-vous cet état d’esprit ? A-t-il une justification rationnelle ?

    Rationnelle, non, mais il n’en est pas moins puissant, et c’est tout le problème. Le mépris de l’animalité que vous décrivez est la marque de l’anthropocentrisme moral qui domine nos relations avec les animaux - dans le monde occidental en tout cas - depuis deux millénaires. On aurait tort, à mon avis, de concevoir ce comportement comme une exception, un cas particulier.

    Cette préférence pour le genre humain, de la part des humains, est dans la stricte continuité d’autres comportements au sein même de l’humanité, comme le racisme et le sexisme, qui cette fois sont unanimement dénoncés, précisément parce qu’ils ont lieu entre humains, c’est-à-dire « entre nous ».

    Les discriminations selon l’espèce (spécisme), la race (racisme) ou le sexe (sexisme) ne sont jamais que des manifestations d’une préférence plus fondamentale pour le soi, que certains aiment fonder dans la biologie, et dont l’histoire, faut-il le rappeler, peut aussi être celle de la barbarie.

    Lorsque le juge Posner, après de nombreux autres, après Nozick qui invoquait déjà « le principe général selon lequel les membres d’une espèce donnent légitimement plus de poids à leurs semblables », utilise cet argument de la préférence pour les siens afin de justifier l’exploitation animale, Singer a raison de répondre en citant Himmler faisant l’éloge de la préférence nationale et avouant son indifférence quant au sort des « autres races » comme les Russes ou les Tchèques.

    Et qui ignore qu’en France aussi, ce genre de raisonnement peut conduire à préférer « sa famille à ses amis, ses amis à ses voisins, ses voisins à des inconnus, des inconnus à ses ennemis » et, en bout de ligne, « les Français, puis ensuite les Européens, enfin les Occidentaux »... ?

    Mais dans le cas des animaux, dira-t-on, cette discrimination est bien fondée sur une justification rationnelle, puisqu’ils sont moins intelligents que nous, qu’ils ne disposent pas de ces facultés intellectuelles (la rationalité, l’abstraction, la projection, la compassion, le sens de la justice, etc.) qui garantissent notre différence définitive et qui, de ce fait, nous autorisent à les mépriser et donc à les exploiter comme bon nous semble.

    Tout est dans ce double lien de causalité : la supériorité de nos facultés intellectuelles, qui signifie donc l’infériorité des animaux, serait une justification rationnelle au mépris profond de l’animalité et, par voie de conséquence, au peu de cas que nous faisons de leur souffrance.

    Or, c’est précisément ici que, depuis Rousseau au moins, un certain nombre de penseurs dénoncent un sophisme : quel est le lien entre les facultés intellectuelles d’un être et la considération que nous lui devons eu égard à sa capacité de souffrir ?

    Aucun, sans quoi nous devrions en toute logique avoir autant de considération morale pour les animaux que pour les cas marginaux humains que sont notamment les enfants, les séniles, les comateux, les handicapés mentaux profonds, qui dans certains cas ont moins de capacités intellectuelles que des animaux supérieurs adultes.  

    C’est le mot fameux de Bentham : « Un cheval ou un chien adulte est un animal incomparablement plus rationnel, et aussi plus causant, qu’un enfant d’un jour, ou d’une semaine, ou même d’un mois. Mais s’ils ne l’étaient pas, qu’est-ce que cela changerait ? La question n’est pas : peuvent-ils raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? »

    La tradition utilitariste anglo-saxonne va donc montrer que l’utilisation des critères intellectuels traditionnels pour exclure les animaux de notre champ moral n’est pas rationnelle, comme le rappelle également Sidgwick : « la différence de rationalité entre deux espèces d’êtres sensibles ne permet pas d’établir une distinction éthique fondamentale entre leurs douleurs respectives ».

    Cette question n’est pas seulement philosophique, elle a aussi de nombreux aspects sociologiques, des plus passionnants. Ce sont les « stratégies d’exclusion » auxquelles je consacre un chapitre. Il s’agit des stratagèmes, des alibis et de l’ensemble des actions mises en œuvre pour justifier l’exploitation animale et ses abus, tout en modérant la culpabilité des acteurs et des spectateurs.

    De ce point de vue, « l’infériorité » des animaux, ou en tout cas ce qui est présenté comme tel, joue un rôle important puisqu’il s’agit d’un mécanisme puissant permettant de se distancier d’eux sur le plan émotionnel. Rappelons également que cette soi-disant certitude est en fait culturellement variable.

    James Serpell remarque que seules les cultures ayant domestiqué des animaux défendent leur infériorité. Il en déduit que nous dénigrons les animaux parce que nous les domestiquons. L’infériorité des animaux serait alors « une véritable doctrine politique, propagée pour faciliter l’exploitation animale ».

    La « protection animale » est apparue au Royaume-Uni au XIXe siècle, elle fait désormais partie du paysage associatif et sociétal de la France et de beaucoup d’autres pays. Elle n’est pas basée sur des réflexions théoriques de fond sur le statut de l’animal.

    Celles-ci sont arrivées beaucoup plus récemment (bien qu’elles aient des racines anciennes) et des réflexions approfondies ont été réalisées, surtout dans le monde anglo-saxon, pour former ce que l’on appelle l’éthique animale. Pouvez-vous nous en donner un aperçu ?

    L’éthique animale peut être définie comme l’étude du statut moral des animaux, c’est-à-dire de la responsabilité des hommes à leur égard.

    Il s’agit naturellement d’une question millénaire mais le mouvement contemporain, qui s’est rapidement constitué en discipline universitaire donnant lieu à des centaines de formations et des milliers de publications, a son origine dans l’Angleterre des années 70, plus précisément à l’université d’Oxford où se trouvaient réunis, durant ces années, ceux qui sont devenus des acteurs majeurs de l’éthique animale (Ryder, Midgley, Singer, Regan, Clark, Linzey, etc.).

    Le retournement qu’opère l’éthique animale anglo-saxonne par rapport à la tradition, c’est-à-dire essentiellement l’anthropocentrisme moral, consiste précisément à affirmer la pertinence de la souffrance comme critère de considération morale.

    Ceux qui considèrent la capacité de souffrir, conscience incluse, comme un critère suffisant de considération morale sont généralement des utilitaristes qui raisonnent en termes d’intérêts et qui cherchent à maximiser le bien-être animal (animal welfare) en minimisant la souffrance.

    La figure la plus connue de ce courant est bien entendu Peter Singer : « c’est le critère de la sensibilité (...) qui fournit la seule limite défendable à la préoccupation pour les intérêts des autres ».

    Ceux qui, au contraire, considèrent que la capacité de souffrir n’est pas un critère suffisant de considération morale et ajoutent d’autres exigences sont généralement des déontologistes qui raisonnent en termes de droits et qui attribuent des droits moraux et/ou légaux aux animaux (animal rights).

    Pour Regan, par exemple, le critère de considération morale n’est pas la seule capacité de souffrir, mais la valeur inhérente d’individus qui sont sujets-d’une-vie (subject-of-a-life) - notion dont la définition est relativement étroite, qui ne concerne dans les faits que les mammifères âgés d’un an et plus, en laissant de côté la question de savoir ce qu’il en est des animaux moins évolués.

    Pour Wise, également, la capacité de souffrir n’est pas un critère suffisant de considération morale : il lui ajoute l’exigence d’être titulaire d’une « autonomie pratique », c’est-à-dire la capacité de partager certaines tâches cognitives avec les humains (par exemple réussir le test du miroir, qui ferait la preuve d’une conscience de soi).

    Définition encore plus étroite, qui ne laisse passer que les humains, certains grands singes (chimpanzés, bonobos, orangs-outans, gorilles), les dauphins et les éléphants.

    Peut-on dire que c’est cette commune capacité de souffrir entre les hommes et les animaux qui est à la base de l’éthique animale contemporaine ?

    Oui. Les animaux, au moins certains d’entre eux (laissons de côté la question des cas-limites), partagent donc avec les humains la capacité de souffrir. Reste que cette communauté n’implique pas une identité entre les souffrances respectives des uns et des autres, ni même d’ailleurs au sein de chacun de ces groupes.

    On peut noter deux différences essentielles. La connaissance humaine, d’une part, qui permet notamment de se représenter la souffrance, peut elle-même être source de souffrance, ce qui double la charge : le condamné à mort souffre de savoir qu’il va mourir dans six mois, tandis que le bœuf l’ignore.

    L’ignorance animale, d’autre part, peut également être source de souffrance, puisque l’animal sauvage, par exemple et contrairement à l’homme, ne peut pas distinguer entre une tentative de le capturer pour le détenir et une tentative de le tuer.  

    Ceci étant dit, ce qui intéresse l’éthique animale au-delà de ces différences est ce que partagent les hommes et les animaux et, surtout, ce que cette commune capacité de souffrir implique pour les premiers relativement aux seconds.

    Pourriez-vous développer plus particulièrement la théorie de Peter Singer, professeur de bioéthique à Princeton University, qui a signé la préface de votre livre Ethique animale ?

    De cette commune capacité de souffrir, Singer déduit qu’ « il est impossible de justifier moralement le fait de considérer la douleur (ou le plaisir) que ressentent les animaux comme moins importante que la même quantité de douleur (ou de plaisir) ressentie par un être humain ».

    Cette commune capacité de souffrir implique donc une égalité de considération. De là, il est important d’éviter deux confusions.

    D’abord, l’égalité de considération que prône Singer n’est pas l’égalité de traitement. Ce sont les intérêts de chaque être qui sont pris en compte, et avoir une égale considération pour des individus ayant des intérêts différents peut évidemment conduire à un traitement différent :

    « La préoccupation pour le bien-être des enfants qui grandissent aux Etats-Unis peut exiger que nous leur apprenions à lire ; la préoccupation pour le bien-être des cochons peut ne rien impliquer d’autre que de les laisser en compagnie d’autres cochons dans un endroit où il y a une nourriture suffisante et de l’espace pour courir librement. »

    Ensuite, l’égalité de considération n’est pas l’égalité des vies. C’est ici qu’apparaissent les limites du critère de la souffrance. L’égalité de considération ne vaut que lorsqu’il s’agit de la souffrance, et non de la vie des êtres en question.

    Car, en matière de souffrance, le fait que l’homme soit par ailleurs plus intelligent, plus raisonnable, plus libre si l’on veut que l’animal n’a aucun impact sur leur intérêt commun à ne pas souffrir (tant que les capacités cognitives humaines n’augmentent pas le degré de souffrance).

    Par contre, cela a un impact sur leur intérêt à vivre, comme le montre l’exemple suivant. Si nous avions le choix entre sauver la vie d’un humain normal et celle d’un humain handicapé mental, nous choisirions probablement de sauver la vie de l’humain normal (ce faisant, on présuppose que sa vie vaut plus la peine d’être vécue que celle de l’autre).  

    Mais si nous avions le choix entre faire cesser la douleur soit chez l’un soit chez l’autre, il serait beaucoup plus difficile de se décider (ce faisant, on présuppose qu’ils ont un intérêt égal à ne pas souffrir). Pourquoi ?

    Car on estime que tuer un être rationnel, capable de penser abstraitement et d’élaborer des projets revient à lui ôter davantage que la vie, à le priver de l’accomplissement de ses efforts.

    Singer conclut donc que « cela signifiera en général que s’il nous faut choisir entre la vie d’un être humain et celle d’un autre animal nous devons sauver celle de l’humain ; mais il peut y avoir des cas particuliers où l’inverse sera vrai, quand l’être humain en question ne possède pas les capacités d’un humain normal ».

    Bien entendu, un certain nombre d’auteurs ne sont pas d’accord avec cette position, qui n’accorde aucune valeur inhérente à la vie en elle-même. Tous les déontologistes qui défendent le caractère sacré de la vie, ceux-là mêmes qui s’opposent dans d’autres domaines de la bioéthique à l’avortement ou à l’euthanasie, dénoncent le manque de profondeur et les dangers de l’utilitarisme.

    Comment la France s’est-elle inscrite dans cette démarche de réflexions et de positionnements sur la question animale ?

    Elle ne s’est pas vraiment « inscrite » dans le sens où la plupart des auteurs français ignorent le débat anglo-saxon.

    Singer dans sa préface rappelle que Animal Liberation, qui s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, a été traduit en italien, espagnol, allemand, hollandais, suédois, finnois et japonais avant de l’être en français, presque vingt ans après sa parution.

    Son livre, qui aujourd’hui encore reste le seul ouvrage majeur d’éthique animale anglo-saxonne accessible aux francophones, est épuisé depuis longtemps et aucune action n’est entreprise pour le rééditer.

    Enrique Utria, doctorant en philosophie, a récemment achevé la traduction de The Case for Animal Rights (1983) de Regan, une autre référence incontournable en éthique animale. Il a visiblement beaucoup de mal à trouver un éditeur.

    Tant que les ouvrages anglo-saxons ne seront pas traduits et publiés en français, et tant que les penseurs français ne feront pas l’effort de lire l’anglais, la France ne pourra pas « s’inscrire » dans cette discipline.

    Coupée du développement de l’éthique animale anglo-saxonne, la France développe sa propre approche, plus fidèle à sa tradition, qui ne s’inscrit pas dans l’éthique à proprement parler mais plutôt dans la philosophie classique ou première, au sens d’ontologie.

    Il ne faut donc pas confondre l’éthique animale, qui est l’étude de la responsabilité morale des hommes à l’égard des animaux, et la philosophie de l’animalité (Animal Philosophy), qui examine la manière dont la tradition philosophique considère l’animal (s’il pense, s’il raisonne, en quoi consiste son essence, son être-au-monde, ce qui le distingue de l’humain), dans une perspective souvent historique, des Grecs à nos jours, mais qui a tendance depuis quelques années à privilégier certains courants (existentialisme, phénoménologie, herméneutique).

    La contribution française se fait remarquer à un niveau très théorique, où l’on examine le « devenir-animal » de Deleuze et Guattari pendant que Derrida et Nancy discutent l’humanisme de Heidegger et Lévinas.

    Cette branche distincte, dans laquelle s’inscrivent les ouvrages récents de Florence Burgat et Elisabeth de Fontenay, est passionnante mais ne relève pas de l’éthique au sens relativement appliqué où nous l’entendons ici.

    Si l’éthique animale existe malgré tout en France, c’est essentiellement grâce à des organisations, et à deux d’entre elles en particulier : la Fondation Ligue Française des Droits de l’Animal (LFDA) et les Cahiers antispécistes, auxquelles je consacre une section. La distinction entre ces deux familles est assez claire.

    D’un côté, la LFDA défend un welfarisme modéré qui ne remet pas en cause l’exploitation animale, en particulier l’alimentation carnée, ni le primat de l’homme.

    De l’autre, les Cahiers défendent un abolitionnisme inclusif, c’est-à-dire qu’il intègre un welfarisme non spéciste, qui remet en cause l’exploitation animale et défend le végétalisme.

    Autrement dit, pour reprendre la ligne de séparation tracée par David Olivier dans le tout premier numéro de la revue, la LFDA relève de la « défense animale », tandis que les Cahiers prônent la « libération animale ».

    Par ailleurs, ils offrent depuis longtemps sur leur site internet un grand nombre d’articles et d’extraits d’ouvrages anglo-saxons qui donnent au lecteur francophone un aperçu sérieux du débat anglophone.  

    Il y a, pour finir, une troisième catégorie d’auteurs français, qui s’intéressent à l’éthique animale pour s’y opposer assez frontalement, dénonçant volontiers « l’extrémisme anglo-saxon », caricaturant le plus souvent sans les avoir lus les penseurs d’outre-Atlantique, réduisant leur combat à de la sensiblerie, pour les décrédibiliser, et rappelant sans cesse combien l’amour des animaux peut impliquer « la haine des hommes ».

    Ce sont les humanistes spécistes français, auxquels je consacre également une section (Ferry, Chanteur, Ariès).

    Il y a donc un décalage marqué entre les pays anglo-saxons et la France, celle-ci ayant visiblement des difficultés à faire émerger la question animale comme un sujet digne de considération.  

    Souvent la question du traitement des animaux passe pour un problème sans grand intérêt. Elle est parfois classée comme sous-catégorie de l’écologie, ce qui n’est pourtant pas le cas.

    Quelles sont les raisons de cette spécificité française à l’égard de la question animale ?

    J’en vois au moins trois types.

    Premièrement, des raisons philosophiques, en premier lieu desquelles se trouve l’influence de l’humanisme, qui met l’homme au centre de l’univers, lui subordonne l’environnement (c’est le fameux projet cartésien de « se rendre comme maître et possesseur de la nature ») et se convainc qu’augmenter la considération pour l’animal menacerait le piédestal humain, comme si l’un et l’autre étaient dans des vases communicants, comme si l’on ne pouvait pas travailler à améliorer la situation des deux, dont l’exploitation est d’ailleurs plus imbriquée, voire commune, qu’on ne croit.

    Il y a également l’ethnocentrisme, cette imperméabilité dont je parlais tout à l’heure, qui fait qu’on s’intéresse assez peu aux autres traditions (anglo-saxonnes, mais aussi orientales) qui sont susceptibles de remettre en cause la hiérarchie sécurisante dans laquelle nous avons placé l’homme et l’animal.

    L’exception française est également causée par la manière dont nous concevons la philosophie, souvent confondue avec son histoire comme en témoignent les auteurs français qui n’abordent des questions éthiques pourtant très contemporaines qu’à travers un catalogue d’auteurs illustres, et la dignité du travail intellectuel en général, puisqu’on a tendance, en France, à faire l’éloge de l’abstraction et à mépriser les problèmes trop concrets, à privilégier la forme sur la matière, et donc à placer les questions d’éthique appliquée, dont fait partie l’éthique animale, loin derrière les intrigues autrement plus nobles de la métaphysique. 

    Deuxièmement, des raisons culturelles. Singer, dans sa préface, insiste sur l’importance de la tradition gastronomique française. Je plaisante également en disant que les Anglais ont sans doute moins à perdre à devenir végétariens. Ce qui est à la fois faux (parce qu’on mange très bien en Angleterre) et vrai (puisque les Anglais ne font pas de leur cuisine l’un des aspects fondamentaux de leur identité).

    Il y a également nos exceptions culturelles. Ce sont les exemples bien connus de la corrida, protégée au même titre que les combats de coqs par l’alinéa 7 de l’article 521-1 du Code pénal, comme une exception valable aux lois existantes sur le bien-être animal, lorsqu’une « tradition locale ininterrompue » pourra être invoquée, et du foie gras, qui depuis l’automne 2005 fait partie du « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France ».

    Le livre montre à la fois comment les pratiques elles-mêmes sont problématiques et pourquoi le raisonnement qui permet de les protéger est fallacieux, notamment parce qu’il se fonde sur l’appel à la tradition, un sophisme connu depuis deux millénaires sous le nom d’argumentum ad antiquitam : ce n’est pas parce qu’une pratique existe depuis longtemps qu’elle est juste.

    Troisièmement, des raisons politiques. La France, qui a la réputation d’être la lanterne rouge de l’Europe en matière de protection animale, ne doit pas cette situation à l’opinion publique qui, si l’on en croit les sondages, est plutôt soucieuse du bien-être animal, mais plutôt à l’influence des groupes de pression.

    Deux des volets principaux de l’éthique animale appliquée concernent l’élevage et la chasse. Or, la France, premier producteur mondial de foie gras et troisième de volailles, est un pays d’éleveurs et ses chasseurs sont les seuls en Europe à dépasser la barre du million. Ils sont d’ailleurs très fortement – et non proportionnellement – représentés à l’Assemblée nationale.

    Vous avez enseigné l’éthique animale à l’université de Montréal, comment cela s’est-il passé ? Des enseignements analogues sont-ils dispensés dans des universités, écoles ou instituts en France ?

    J’étais chargé de cours au département de philosophie de l’université de Montréal de 2004 à 2007. On m’a proposé un cours d’éthique à la faculté de médecine vétérinaire, particulièrement délicat sur le plan pédagogique puisque les apprentis vétérinaires étaient connus pour être rétifs aux spéculations philosophiques.

    Dans ce genre de situation, lorsque l’enseignant se trouve face à un public étranger à sa discipline, il est important que chacune des parties fasse un pas vers l’autre afin que la rencontre puisse se faire sur un terrain commun.

    J’ai donc limité mon enseignement aux relations entre les hommes et les animaux, dans une perspective assez pratique, qui durant deux ans a pu donner lieu à un véritable cours d’éthique animale au sens où on l’entend dans le monde anglo-saxon.

    Les étudiants canadiens sont assez réceptifs à cette discipline qui, culturellement, ne leur est pas étrangère. Nombreux sont les jeunes déjà bien informés, puisqu’ils lisent l’anglais et ont un accès aisé à la littérature sur le sujet, qui a également pu être abordée dans certains cours du secondaire et du Cégep (lycée).

    Les végétariens ne sont pas rares. Les médias n’hésitent pas à faire une place à l’éthique animale quand l’actualité l’exige. Bien entendu, certains débats sont plus compliqués au Canada qu’ailleurs, la chasse aux phoques par exemple, et des étudiants en médecine vétérinaire habitués à manipuler quotidiennement de nombreux animaux peuvent parfois manquer de recul sur leur propre pratique et développer des tendances mécanistes.

    C’est pourquoi il me semble important que l’enseignement d’éthique vienne de l’extérieur de l’école vétérinaire, afin d’ouvrir les étudiants aux sciences humaines et sociales et compléter leur formation, en évitant le repli sur soi et la réflexion en vase clos.

    En France, il y a généralement des enseignements d’éthique dans les écoles vétérinaires, mais ils sont beaucoup plus spécifiques, souvent limités au strict nécessaire, c’est-à-dire aux seules interactions que le vétérinaire est susceptible d’avoir avec des animaux (de laboratoire, de compagnie, parfois sauvages).

    Il s’agit davantage d’éthique vétérinaire que d’éthique animale. On cherche certainement à améliorer le bien-être animal et la pratique du professionnel, mais je serais surpris qu’on discute beaucoup de l’abolitionnisme, des droits des animaux, ou qu’on puisse remettre en cause l’expérimentation animale. Or, l’éthique animale, c’est cela aussi.

    Quant aux autres disciplines, notamment la philosophie et le droit, il n’y a quasiment aucun enseignement dans les universités, écoles ou instituts en France. Quelques personnes, à l’échelle individuelle, parviennent à aborder ces questions lors de leurs séminaires, par exemple Catherine Larrère à Paris-I ou Florence Burgat à l’EHESS.

    Mais il n’existe pour l’instant aucun cours d’éthique animale en tant que tel, et l’écrasante majorité des étudiants français ignorent tout de cet important domaine qui donne lieu, outre-Atlantique, à des centaines de formations universitaires et à des cours distincts dans près de la moitié des facultés de droit, par exemple.

    On peut donc souhaiter que les débats, réflexions, études et enseignements se développent autour du sujet de l’éthique animale dont la complexité et la richesse sont parfois sous-estimées. M. Jeangène Vilmer, nous vous remercions d’avoir répondu à nos questions.

    _________

    Interview réalisée par Franck Michel

    Maître de conférences à l’université Paul Cézanne (Aix-en-Provence). Thèmes qui me tiennent à coeur : statut de l’animal, droits des animaux, liberté d’expression dans le monde, responsabilité morale dans les choix de consommation : alimentation carnée, commerce éthique et équitable.

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=39564

  • One Voice : "Grenelle des animaux : beaucoup de bruit pour rien"

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    Dès le départ, One Voice a refusé de s’associer à la demande des associations d’un Grenelle des animaux.

    Pourquoi ?

    Les « mesurettes »

    Organisées de mars à juin, ces rencontres sont censées agir pour le bien-être des animaux en France. Les résultats du Grenelle de l’environnement, pourtant beaucoup plus médiatisé, ne font qu’asseoir notre position. Des « mesurettes » seront prises pour faire plaisir au public et endormir sa vigilance et ses revendications sur la condition animale.

    Par exemple…

    La corrida interdite aux moins de 16 ans ? Une bonne chose en soi. Mais la corrida sera-t-elle interdite pour autant lorsque la volonté de l’Etat de ne pas toucher aux "traditions" est clairement affichée ?

    La lutte contre le trafic ? Le problème de la commercialisation de millions d’animaux, ne provenant pas des pays de l’Est, qui souffrent et s’étiolent dans les animaleries, sera-t-il énergiquement traité ?

    Les vraies questions évitées

    Le programme du Grenelle des animaux détourne soigneusement les questions les plus délicates. Trois groupes de réflexion ont été mis en place portant sur le statut de l’animal, l’animal dans la ville et l’animal dans les activités économiques. Malheureusement et comme on pouvait s’y attendre il n’y aura débat que dans le titre. La présentation du Grenelle est claire.

    D’emblée, elle pose que le bien-être doit être conciliable avec le patrimoine culturel et religieux et le développement économique. En d’autres termes, les véritables questions telles que celles du foie gras, de l’expérimentation animale, des abattages rituels et même de l’élevage industriel ne seront pas remises en cause !

    L’animal « objet d’expérience »

    Dans le débat sur le statut de l’animal, une catégorie est particulièrement choquante. Ainsi il est admis d’office qu’au même titre qu’il y a des animaux domestiques, de compagnie ou sauvages, il y a des animaux dont la nature est d’être « utilisés en expérimentation ».

    Il y a là plus qu’un problème de terminologie ! La question concernant l’utilisation des animaux par les laboratoires est alors complètement écartée puisque présentée comme allant de soi !

    Or One Voice dénonce la politique de la France à l’égard de l’expérimentation animale, qui se refuse à évoluer et à suivre les directives européennes ! (voir p. 2-3).

    Elle mène campagne également contre la réglementation existante qui a deux poids deux mesures. Il n’y a pas des animaux de compagnie d’un côté et de laboratoire de l’autre. Le chien est le même, sa sensibilité aussi, qu’il soit au coin du feu ou sur la table de vivisection…

    Des protagonistes de choix !

    Le choix de certains protagonistes laisse également sans voix.

    Ainsi, pour animer le débat ayant pour thème la place de l’animal dans les activités économiques, on trouve le président du groupe chasse au Parlement, fervent défenseur de l’industrie du foie gras et aux prises de position discutables sur l’élevage industriel…

    À ses côtés, le président de l’Académie vétérinaire de France, auteur d’un rapport visant le remplacement du terme de bien-être par la notion de bientraitance… Comment alors un débat est-il possible ?

    On mentionnera également, parmi les participants, l'INRA, le CNRS, le GIRCOR (regroupement des scientifiques utilisant des animaux) et la FNSEA (exploitants agricoles) dans le groupe de travail sur le statut de l'animal, Handichiens et la SACPA (capture d’animaux) dans celui sur l'animal dans la ville…

    L’animal exploité

    Le groupe ayant pour thème l’exploitation de l’animal dans les activités économiques est sans nul doute celui qui devrait aborder les questions les plus problématiques, telles que l’utilisation des animaux dans les spectacles ou encore l’élevage industriel.

    Outre ses animateurs qui, comme on l’a vu, sont parties prenantes, la thématique de ce groupe est loin d’être pertinente et n’abordera pas le cœur des questions.

    En effet, son objectif déclaré est de trouver un moyen d’appliquer la réglementation déjà existante ! Il paraît impensable que, dans notre pays,  des tables rondes soient organisées pour tenter de faire appliquer la loi !

    Les vraies questions

    C’est tout le système qui doit être repensé. Il faut faire sauter les verrous des traditions  lorsqu’elles sont barbares.  Théodore Monod, notre parrain, a combattu pour cela toute sa vie.

    Les  vraies questions, celles que posent One Voice, sont écartées : l’esclavage - il n’y pas d’autre mot - des animaux dans les cirques ou les conséquences de l’élevage industriel sur le bien-être des animaux, la santé du consommateur et l’environnement…

    La question ne sera pas posée du bien-fondé de la souffrance engendrée par le gavage afin d’obtenir du foie gras, car c’est le patrimoine gastronomique…

    Rien non plus – et certainement encore moins – pour ceux qui aiment tuer le dimanche des animaux qu’ils ont eux-mêmes relâchés. Les chasseurs  sont étiquetés gestionnaires.

    Restons éveillés !

    Le plus grand risque de ces réunions n’est-il pas d’endormir la vigilance et les revendications des défenseurs des animaux ? Ces réunions ne pourraient-elles laisser croire que ceux qui nous gouvernent ne sont plus dépendants des lobbies pharmaceutiques, chimiques, agricoles et cynégétiques ?

    One Voice ne lâche pas prise et intensifie son combat pour que notre comportement moral vis-à-vis des animaux soit profondément et durablement modifié. 

    Prenons les choses en main.

    Chaque jour, à travers nos choix de consommation, nous changeons les choses. Ensemble, nous avons ce pouvoir.

    Faisons entendre  la voix des animaux, sans compromission !

    http://www.onevoice-ear.org/grenelle.html

  • Messere Gaster ou la tyrannie du ventre

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    « Les végétariens ne sauveront pas (tout de suite) la planète »

    Le végétarisme est peut-être une des solutions pour sauver la planète. Mais on n’arrivera pas de sitôt à en convaincre ceux qui salivent à l’idée d’un gros morceau de boeuf bien saignant : parce que le rapport à la nourriture est quelque chose de trop émotif pour être modifié par des arguments froidement rationnels.

    C’est la seule conclusion sur laquelle tout le monde a semblé s’entendre, au terme d’un Bar des sciences sur le végétarisme présenté au Cégep de Saint-Laurent la semaine dernière.

    Pour le reste, même les positions mitoyennes ont laissé froids une partie des cégépiens — comme celle voulant que le végétarisme ne soit pas « la » solution, mais « une » des solutions.

    Ce sont plutôt les positions « pro-viande » qui ont provoqué le plus d’applaudissements, comme lorsqu’un étudiant est venu proclamer au micro qu’il continuerait d’adorer son barbecue et ne voyait pas en quoi la planète s’en porterait plus mal.

    Au cours de la première heure, les arguments n’avaient pourtant pas manqué : un kilo de viande nécessiterait 13 kilos de produits de la terre, a estimé la diététiste-nutritionniste Anne-Marie Roy, en plus de monopoliser les trois quarts des terres agricoles du Québec.

    Et voilà que les Chinois veulent à leur tour suivre ce modèle, s’est inquiété Éric Darier, de Greenpeace.

    Soyons réalistes, a avancé la journaliste Ariane Krol, de La Presse, en se risquant prudemment à jouer à l’avocat du diable : on ne changera pas les habitudes de la population du jour au lendemain. « Réduire notre consommation de viande, oui, mais pas l’abolir. »

    Étonnamment nombreuses furent les interventions à base d’une rumeur ou d’un vague souvenir. « J’ai entendu dire que » ou « J’ai lu quelque part » prenaient ainsi valeur d’arguments scientifiques solides, autant pour défendre les avantages pour la santé d’une alimentation végétarienne que la valeur vitaminique d’un kilo de viande.

    Mais si le végétarisme n’est qu’une solution parmi d’autres (il faudra tôt ou tard réduire la circulation automobile, abandonner l’eau embouteillée, etc.), par quoi commencer ?

    Faut-il se fixer des objectifs chiffrés, comme le FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation), qui propose une réduction de moitié de notre consommation de viande ?

    Ou bien commencer par revoir notre « modèle agrochimique », c’est-à-dire réduire considérablement l’usage des pesticides, comme le réclame Greenpeace ?

    Faut-il mieux sensibiliser les gens au fait que les protéines dont ils ont besoin ne se trouvent pas uniquement dans la viande ?

    Mais que dire de ceux qui, à l’inverse, affichent avec fierté ne nourrir leurs jeunes enfants qu’avec une alimentation 100 % végétalienne (aucun produit animal, comme le lait ou les oeufs) ?

    Les éleveurs québécois de boeufs ou de poulets peuvent dormir tranquilles : pour l’instant, leur avenir n’est pas menacé...

    Pascal Lapointe

    http://www.sciencepresse.qc.ca/node/20453#comment-1057

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  • GO VEGAN Radio (USA) : hommage à Bob Linden !

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    Une radio vegan pour les vegans, vous en rêviez ?
    Bob Linden l'a fait !

    By Claudette Vaughn

    Full of upbeat vegan vrooom, Bob Linden talks to us about all kinds of vegan verve topics.


    Abolitionist: What’s the aetiology of veganism in a insane world Bob?

    Bob: I don’t think that the world is so insane; it’s just the behaviour of its human inhabitants that is. The world is a beautiful, abundant, colorful, sensual, life-sustaining and supportive Garden of Eden, currently uncomfortably enduring and trembling from the temporary insanity of human(un)kind’s appetite for flesh. That is the unsustainable insanity that could make our species itself just temporary.

    The world in its intrinsic sanity is now showing quite normal signs of impatience and intolerance for that mass aberrant behavior of the human, who should know better. Those who do know better become vegan.

    What is insane about the world – war, violence, hunger, scarcity, disease, pollution?

    Cadaver eating and trans-species reproductive secretion and excretion consumption are at the root of all of that insanity. Wars are fought over competition for resources such as oil, water, and land, all squandered for meat and dairy.

    Violence is the main ingredient on our plate, if we are corpse eaters. We must remember that every meal that is fast food is slashed food. It is insane that we would seek nourishment from mass murder, a bloody stabbing, dismemberment, decapitation. The consumption of meat actually influences body physiology toward violent inclination.

    I invite you to listen to my program archived at GoVeganRadio.com for an interesting exploration of this subject. The insanity of hunger in an abundant world is more of the insanity of meat and dairy, where if all grain fed to animals were diverted to the human population, world hunger would end tomorrow.

    Equally insane is the dedication of an acre of land to the production of less than 200 pounds of so-called “edible” cow flesh, when tens of thousands of pounds of truly edible potatoes or carrots could be grown there. Yes it seems like an insane world, so full of suffering from disease and horrible death.

    Yet when Professor T. Colin Campbell of Cornell University exposed specifics of the China Project, the largest study ever between diet and health, he concluded that “70 to 80 per cent of all fatal disease is preventable, and the cause of that disease is animal protein, and not much of it.”

    It can seem like an insane world when accelerated environmental devastation seems to be the order of the day. That is the order because of the order placed for meat. Too bad the label doesn’t list the true ingredients – deforestation, soil erosion, desertification, global warming, toxic waste. Many people are recognising the insanity, seeking a solution, and concluding that it is to live vegan.

    It is the way.

    It is the counterbalance to a world gone crazy.

    Quoting a 65 year old man who just became vegan: “It is the truth of life”. And, it is spreading. Will it spread fast enough to save us from the insanity of potential extinction? 25% of 100,000 college students surveyed in the U.S. say that having access to vegan meals is important to them.

    Young people are recognising that if there is to be a world for them, we must go vegan. And each of us must do it.

    We can’t just leave it to Paul McCartney or the eccentric artist who lives down the street. It has to be a mass movement revolution because there’s no time for evolution. People know that there’s something wrong with the direction of the world, that it’s out of balance.

    Going vegan is about the only thing that can set things right. Personally, I’m optimistic – because it is the cause with the best food.

    Abolitionist: How long have you been a vegan?

    Bob: I am happily and deliciously vegan for over 20 years now after a 13 year period of pseudo-vegetarian pre-veganism. I was in my college cooking daze in 1971 when I looked down at my plate and realised it was someone's body upon it.

    I can claim food-source ignorance growing up in very urban non-agricultural New York City, where if you told me salami grew on a salami tree and peas grew in cans, I would have believed you.

    I was used to buying non-descript cellophane-wrapped "food cutlets"; but one night I saw "the body", and I realised that someone was killed to get to my plate, and that he or she probably suffered great pain getting there, presumably non-voluntarily.

    Propaganda would have us believe that animals recognise their reason for existence and voluntarily jump into frying pans. Propaganda ignores their feelings. They cry and they scream and they bleed.

    So, 33 years ago, I announced that I was going (what I thought was) "vegetarian", much to the horror of my future ex-mother-in-law, the butcher's wife, who yelled at me, "You're going to die if you eat like that!" Of course she's right, but statistically I will die further in the future than if I continued my flesh-eating ways.

    But at that pre-vegan, and seemingly pre-tofu (awareness) time (Paleozoic era?), I rationalised that maybe the oceans were here to feed us, and I continued to eat sea creatures, and by advice from "health food store nutritionists" bought their milk and cheese and eggs.

    Logically, ethically, I had to eliminate ocean animals from my diet, eventually recognising the suffering in their suffocation. I also learned that every glass of milk and every slice of cheese meant momma cows and baby calves would suffer the sadness of separation and the infanticide that becomes veal; and the slashed-food burger that momma becomes when she can give no more. And I learned that chickens go from shell to hell, debeaked, confined, ground alive.

    So today I have concluded that the only true "vegetarian" is a "vegan", and one who would show himself or herself "vegetarian" by having a cheese omelette and a glass of milk is accomplishing none of the objectives of vegetarianism, not impacting favorably on one's health, nor the environment, nor alleviating animal suffering.

    Abolitionist: What’s your perfect space Bob?

    Bob: Green with trees, colorful wild flowers, warm sunshine, blue skies, near water, birds singing, dogs running, cows mooing, ducks swimming, lambs playing, bunnies snuggling, horses neighing, pigs roaming, chickens clucking, deer grazing, butterflies dancing, organic vegan food, good music, NO car and truck noises, NO smell of flesh cooking, NO meat-eaters, hunters, or fishermen…

    Abolitionist: Tell us about your campaigns against circuses.

    Bob: You can read about that in the police blotter. I now have the dubious distinction of a perfect trifecta in Southern California over the past few years, having been arrested at circus protests at the Los Angeles Sports Arena, Arrowhead Pond in Anaheim, and the San Diego Sports Arena.

    I was never convicted of anything as I was merely exercising my constitutional right to free speech, but the bullhorn or megaphone can be a cop magnet, and false arrest is their solution for the disturbance that truth can bring, especially if my performance represents a disturbance to profits.

    In LA, for example, off-duty police are hired by the circus for security, so a threat to the circus is a threat to a paycheck. I suggest to attendees that they are better than this, that surely they are above attending a show based on the subjugation of the weaker, that we have evolved from a barbarism that would make unnatural tricks performed by the fearfully weak “entertainment”.

    I ask “what kind of example is this for children, what does it teach them – that power over another is good, that violence is entertainment?”

    I remind them that every ticket that they buy supports animal abuse, that maybe that dollar being placed on the counter might help buy another bullock to beat the elephant, or set of chains to keep her swaying neurotically in unnatural confinement, this magnificent familial animal who would roam 30 miles daily in the wild, but who instead was kidnapped from mother and habitat and beaten into compliance.

    “Hopefully today is not the day she goes berserk from such an unnatural life and breaks free from her chains and tramples your child – or transmits tuberculosis to your child.” I look at the king of beasts, the king of the jungle, in his tiny cage waiting to be summoned to perform. It is so sad. He is not treated as a king. He is lucky if the circus remembers to give him water in his steamy railroad car enclosure.

    “Welcome to the cruelest show on earth. The animals here have been brutally beaten for your entertainment. Henry Ringling North said that the animals perform based on fear. How much fear would it take for you to jump through a hoop of fire? Mommy, Daddy, please don’t take me to a show that hurts animals like the circus. I love animals!”

    Did you have a happy day at the circus today? Please remember that the animals never do.

    Abolitionist: A special interest of yours is speciesistic language. Language reinforces prejudice. If our language ok’s attitudes and referential meanings about animals then nonhuman animals will always be considered 'marginal considerations' to the serious business of life. Your thoughts please?

    Bob: Speciesism is pervasive in language and serves to reinforce the notion of non-human as sub-human, or even worse – as mere objects. Particularly bothersome to me are references to an animal as “it” as opposed to “he” or “she”, “him” or “her”. An animal is not an object or a thing, It was such bizarre thinking by Descartes that an animal is a mindless machine that allowed vivisection to emerge as acceptable “science”.

    Unfortunately, law often objectifies animals as property. In Defense of Animals’ campaign to change language from “owner” to “guardian” of companion animals is certainly admirable in reflecting more responsibility and stewardship in animal care.

    Okay, that’s one word down and about another 700,000 to go in the English language, replete with speciesist idiomatic expressions like “there’s more than one way to skin a cat” or “kill two birds with one stone”. I’m not the least bit interested in even one way to skin a cat or in killing any birds.”

    Perhaps we can “pull two carrots with one tug”. In “3 blind mice”, the wife cuts off their tails with a carving knife”, and I have never seen such a sight in my life and I hope that she’s arrested on animal cruelty charges.

    We humans feel so superior when we call someone a pig, cow, monkey, chicken, dog, rat, weasel, or snake. Such “demonization” makes it easier to conduct warfare on such sub-humans.

    The war against animals has itself been waged for a long long time. Massive slaughters are not “killing”, they are “culling”. Mechanized systematic murder is not “killing” it is “harvesting”, as if cows were corn and geese were grapes.

    Superior man may think he is being insulting calling someone “bird brain”, but the capacity of a bird’s brain is truly quite remarkable in its ability to navigate and remember long distance travel, to recall sometimes a thousand locations of stored food, to maintain a lifelong partnership with a mate.

    Often humans condemn others as “acting like animals”, but it is not the animals who are conducting deadly war, engaging in serial killing, murdering for fun, abusing their young and their elderly, and destroying the earth. Maybe humans should act more like animals.

    Until they do, I’m sure that when animals get upset with each other they will ask themselves – “why are you acting like such a human?”

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    Bob Linden

    Abolitionist: How long has your radio show ‘Go Vegan With Bob Linden’ been a part of Californian culture and what’s the general response been like to hearing your vegan viewpoints?

    Bob: The planet's first-and-only commercial vegan radio show, GO VEGAN WITH BOB LINDEN (www.GoVeganRadio.com 818-623-6477), has been broadcast for almost 3 1/2 years, now in Los Angeles and San Diego at the moment, and looking to add back San Francisco and then Seattle.

    Listener response has been most encouraging - often attracting stations' largest weekly audiences - because people are hungry for information and views not available elsewhere in the media (meaty-uh?).

    No parent wants to poison his or her child, so that parent should know that meat is fecal-covered, and those poopburgers present an E Coli food poisoning threat. No parent wants to kill his or her child, so that parent should know that in the age of Mad Cow, one bite of a carcassburger or flesh steak can be fatal, with symptoms dormant for years.

    Vegan issues encompass all that is of the greatest and gravest importance, from world peace, to sustainability and survivability, to human health, world hunger, morality and ethics.

    But the reaction to the show that is important to me is exemplified by the listener who approached me at an event recently and said "about 6 months ago I was just going up and down the radio dial and I stopped on your show. I just want you to know that for the last 6 months, I haven't eaten anything with animal ingredients".

    Abolitionist: How about sponsors of the radio station? Are they supportive? Any trouble from them?

    Bob: When I broadcast the very first show over three years ago, I feared that the radio station would change the locks on the building so that I wouldn't be able to do a 2nd show, considering that the subject matter would satirize and insult most of the other sponsors on the station, such as McDevil's, Murder King, When-Dies, Yucky Tucky K illing F or C ash, Up-chuck E Cheese, Outbreak Steak House, etc.

    So I booked Ingrid Newkirk, founder of PETA, for my first guest and figured if I only have one show, let's make it a big one!!! Fortunately, apparently, radio station ownership and management don't seem to listen to their own stations, so we have now aired probably 160, or so, shows.

    I must purchase the airtime from radio stations, which can be quite expensive. I attempt to cover those costs with advertising for vegan and cruelty-free products and services only, and donations and grants; I have some wonderful advertisers on the air who offer alternatives to animal0based products such as Vegenaise, Vegan Gourmet cheese alternatives, Chicken-Free-Chicken, Whole Soy creamy cultured soy, as well as healthy products like Lundberg organic rice, Kombucha elixirs, etc.

    Vegetarian restaurants have been supportive, as have animal rights groups including PETA, IN DEFENSE OF ANIMALS, LAST CHANCE FOR ANIMALS, FARM, etc. I did not foresee any financial challenges in covering the cost of the show when it first began, as it sold out within 2 weeks.

    Then along came 9/11 and the economy collapsed, definitely making it more difficult even 'til now. But somehow, the show must go on, and it has survived, giving the animals and a message of compassion at least one voice.

    Abolitionist: What kind of shows have you done so far?

    Bob: What kind of shows haven't I done?

    At the time when the program was first going on the air, a potential advertiser asked me "after 3 or 4 shows, what will be left to say?" A vegan show is about everything. Going vegan is the solution to just about all that ails this planet. Subjects range from animal experimentation to cookie recipes.

    Of course, there's a lot of deserved Bush - bashing, since he is no friend to animals nor environment. In fact, I point to the behavior of Bush and Cheney as positive proof of the presence of the human form of Mad Cow in the United Steaks.

    Guests have ranged from spokespeople for the ALF (Animal Liberation Front) to former United Steaks Attorney General Ramsey Clark, to celebrities like Linda Blair, Ed Asner, Casey Kasem, Alexandra Paul.

    And there are the people who do so much for animals. I am so heartened to know that they are everywhere in the world. They are the guests on my show who are a constant parade of modern day heroes and saints. I am basically a student of vegetarianism and the show is like a course study.

    I was interested to find a pilot vegetarian program in a California prison where inmates showed a 90 per cent reduction in behavioral problems. I had a group of African Americans whose decision to live biblically lead them to create a vegan village devoid of the heart disease, cancer, stroke, and violence suffered by their brothers and sisters on the standard American diet of death.

    When people ask me how I get my protein, I ask them how they avoid theirs, after Professor T. Colin Campbell of Cornell University informed the GO VEGAN audience that 70 to 80 per cent of fatal disease is preventable, and the cause of that disease is animal protein - and not much of it.

    I gasped to learn from Mad Cowboy Howard Lyman that euthanized dogs and cats get rendered into the human food chain along with chicken poop and feathers in animal feed. GO VEGAN WITH BOB LINDEN sees everything through the vegan filter - and sees war, conflict over resources including water and oil, avoidable only through a vegan world…

    Abolitionist: How far do you take the Ahimsa message?

    Bob: The invitation to GO VEGAN is as Ahimsa as a message can get, for the basis of peace is in living vegan, the basis of compassion is living vegan, the basis of sharing is living vegan. The lightest footprint would be made by the shoes of a vegan (non-leather, of course).

    It is great to be for peace, for non-violence, for justice, for the environment. If you are talking the talk - but with the blood of a murder victim dripping off your sandwich down your chin - are you really walking the walk? And all humans need to consider joining the vegan parade, or it is off the cliff!

    The continued abnormal practice of meat eating is a horrible death sentence for children who will be doomed to a thirsty, hungry, infertile, toxic world. With meat squandering a third of all resources, using half of freshwater supplies, accounting for half of all water pollution, as well as deforestation, erosion, desertification, and global warming, any responsible individual must decide to GO VEGAN.

    25 gallons of water to produce a pound of wheat, 2500 gallons to produce a pound of beef? 250 pounds of beef per acre, 30,000 pounds of potatoes? If all humans worldwide adopt the dead animal diet, oil reserves last less than 50 years; if all humans go vegan, oil supplies last longer than 250 years.

    Abolitionist: What other animal rights campaigns are you particularly drawn to?

    Bob: Obviously I oppose consumption of all animal products for "food", as well as clothing meaning leather, wool, fur, and silk. I am particularly dismayed by animal experimentation whose sadness is the betrayal read in the terrified eyes of the animal in the cages, asking us how we can be so removed from our hearts and how we can do the unthinkable.

    I also actively oppose animal exploitation in "entertainment" including circus, rodeo, bullfighting, horseracing, zoo, captive sea animal, "sport", as if hunting and fishing ever were, and the various and sundry campaigns that regularly arise, such as Adidas making kangaroos into shameful soccer shoes.

    Abolitionist: How would you convince a vivisector to give up their murderous ways?

    Bob: I would urge all vivisectors to please come out of their hidden, dark, windowless, dungeons and perform their "work" in full public view, lighted by bright sunshine, with glass walls, for all to see. Also, all animal experimenters, like sex offenders, should have to register with local governments so that residents can be alerted that there's a vivisector living in their neighborhood and they can take more diligent action to protect their animals and children.

    Abolitionist: You have said “Everyday is 9/11 for the animals” so you recognise an animal holocaust. Can you talk about that?

    Bob: The death camps are on overtime all the time to satisfy a hunger for cadaver and a thirst for blood. Ten billion innocents in the U.S. annually, ten thousand million innocents devoured in the automated atrocity of mechanized mayhem and murder, where there was once an Auschwitz, there is now a Cow-schwitz.

    It's a holocaust a minute, every hour, every day, for non-human animals and the human animals who eat them.. The poor innocent are born into a death sentence in an unnatural world, having committed no crime, subject to mutilation without anesthesia, intense confinement, beatings, stabbings, and boiling, dismembered, skinned alive, fully feeling, and subsidized by the cult of the meat eater.

    Nazi Germany exists today. It is the meat industry, just following orders, just slashing throats, for your orders - for hamburger, for pork, for breasts. Meat is mass murder, the product of an endless war on animals, the weakest most oppressed beings on earth, who have no voice, except their screams, who have no vote, except their tears, who have no ally, except the vegan.

    Abolitionist: Mock meats. Should we go there?

    Bob: Go anywhere where the food is vegan and not made of animals or animal ingredients. People transitioning from eating animals can now enjoy textures and flavors similar to foods familiar to them, without sacrificing anything (or anyone).

    So bring on the veggie burger and the tofu dog, the soy ice cream and the rice milk. There's vegan cheese that melts for pizza, nachos, and enchiladas.

    As long as there are no animal ingredients, who cares if what we are eating is called "chicken", "bull's penis", or "eye of a cannibal". As long as there are no animal ingredients, let's eat! But let's also remember our organic fruits and vegetables, nuts, grains, seeds, legumes...

    Abolitionist: As vegans we are aware of our clothing and accessories, what household cleansers we use, our décor and cosmetics etc. Is love non-exempt from the moral implications of animal rights?

    Bob: In terms of a greater love, or connected spirituality, or affection, going vegan is all about love, even loving the meat-eater in spite of his or her actions, being sympathetic to how brainwashed he or she must be, what a hell it must be to crave flesh to this day and make one's stomach a graveyard, without being repulsed by what is being swallowed or how "it" was prepared, or who "it" was.

    Abolitionist: What about dating a meat-eater – What’s gone through your mind when you are out on a date with a meat-eater or don’t you do it?

    Bob: I am not the best to ask about boy-girl affairs, as I mentioned that I became a vegetarian just prior to marrying the butcher's daughter. Chemistry and compatibility are a unique combination to come in one person, in a world where opposites often attract and eyes, brain, heart, and other body parts make for irrational counsel.

    What would seem more interesting - two vegan animal rights people living happily ever after in the matrimonial bliss of chronic complaint, yawn, "I know where you get your protein, I know your shoes aren't leather, I know you have a life" - or - "sweetie, that's so cute that you would want to go to the rodeo...you can't possibly know what happens to the animals..."

    But then, how much mouthwash qualifies as antiseptic, sanitizing a meat eater's mouth for a kiss. And could one really have an equal and understanding relationship if both haven't evolved to vegan? The mixed relationship (vegan and corpse eater) is challenging, naturally.

    Vegans look at the world in a particular way, making us picky, picky, picky in our already-reduced "meet market" universe. Right now, I'm perfectly happy to watch "Blind Date" on TV.

    Abolitionist: What is your long-term goal for the Movement and where do you see yourself 10 years down the track?

    Bob: Ten years from now it would be great if I were living a more decadent life at the beach in Hawaii, sucking organic coconut milk, perhaps again working as a Program Director of music radio stations - as was my "normal" career before my "animal calling".

    Ten years from now at that Hawaii location it would be great to say how thankful I was that meat was banned nine years earlier by the United Nations after its indisputable recognition as the greatest and worst threat to the survival and health of humankind, as greatest and worst cause of world hunger and environmental devastation including resource squandering, air and water pollution, global warming, deforestation, erosion, desertification, etc., and that meat was banned ultimately in recognition of the injustice of the pain, suffering, and murder of the innocent.

    Mad Cow, Bird Flu, Scrapie, CWD, Heart Attack, Cancer, Stroke, Diabetes , Arthritis, E Coli, Salmonella, and Listeria also I'm sure would have been considered in that meat ban 9 years ago, which then lead to a world of peace and a world of plenty.

    Disease was conquered, so animal experiments were discontinued. People, off meat, became more compassionate and aware through their vegan diets and chose not to wear any animal skins or hairs, or to attend shows where animals were exploited. It was curtains for Ringling Brothers.

    All McDonald's closed their doors for good. Yes, 10 years from now, it would be just perfect to celebrate 9 years of a vegan world. It would be great if there were a Museum of Vegetarianism, and university-level vegetarian course studies. (I'd like to teach a class in speciesist language. An animal would never be called an "it" again.

    Thanks to all the vegans for making the decision to be the best, most caring people on Earth, and thanks to all pre-Vegans with open minds, who think for themselves, who are about to join the most conscious movement in the world. It is the only way to peace.

    http://www.abolitionist-online.com/interview-issue03_bob.linden_go.vegan.shtml

  • La Corée du Sud veut classer le chien comme animal de boucherie

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    One Voice attire l’attention sur la volonté de la Corée du Sud d’accorder le statut d’animal de boucherie au chien, légalisant ainsi le commerce la viande de chien.

    Cette mesure – visant à produire une viande de qualité contrôlée – entraînerait une augmentation du nombre de chiens sacrifiés dans des conditions d’une cruauté extrême.

    Cette légalisation risquerait en outre d’être généralisée à d’autres pays d’Asie. 

    La Chine n’est pas le seul pays qui consomme de la viande de chien. La Corée du Sud abat chaque année des millions de  chiens selon des techniques d’une grande cruauté pour les transformer en viande de boucherie. Cette pratique traditionnelle n’était jusqu’alors pas encadrée de façon réglementaire.

    Fin mars 2008, le gouvernement sud-coréen a proposé que les chiens soient classés dans les animaux de production d’un point de vue juridique, mesure que certains gouvernements locaux ont déjà acceptée.

    Il s’agirait de considérer l’abattage et la transformation en viande des chiens de la même façon que pour le bétail. Les fermes-élevages de chiens seraient ainsi inspectés par les autorités sanitaires pour garantir aux consommateurs une viande de qualité.

    Les abus seront institutionnalisés

    Si cette proposition du gouvernement sud-coréen se concrétise, le commerce de la viande de chien deviendra une activité légale, qui permettra à tous les restaurants et magasins de proposer de la viande de chien sous toutes ses formes : conserve, saucisse, jambon...

    Des propositions de loi seront examinées en mai. Selon le gouvernement sud-coréen, l’organisation de la filière viande de chien permettra de réduire les actes de cruauté commis sur les chiens, notamment lors de l’abattage.

    One Voice souligne qu’au contraire, légaliser ce commerce entraînera une augmentation du nombre de chiens sacrifiés dans ce pays et rappelle les techniques d’abattage employées dans les fermes de chiens.

    Considérant que l’électrocution nuit à la qualité de la viande, les fermiers lui préfèrent la pendaison. Les chiens sont souvent brûlés en même temps, pour éliminer leur fourrure plus facilement.

    Les tympans crevés pour les empêcher d’aboyer

    L’élevage des chiens de boucherie est tout aussi sordide. Les aliments pour chiens étant jugés trop coûteux et néfastes à la qualité de la viande par les fermiers, ils les nourrissent de déchets et les privent d’eau.

    Pour rendre les chiens moins sensibles au bruit et éviter les aboiements, les fermiers percent parfois les tympans des chiots avec une aiguille. Les chiens sont entassés dans des cages dans les fermes, dans les véhicules qui les transportent et sur les marchés.

    Les chiens sont abattus à 7 mois et les chiennes, après avoir eu deux ou trois portées.

    Des chiens errants sont également capturés pour être vendus sur les marchés, où ils sont parfois battus à mort en public.

    Une prise de conscience éthique est nécessaire

    La légalisation de la viande de chien provoquera une augmentation des mauvais traitements pour réduire les coûts de production des fermiers et « préserver la saveur de la viande ».

    La mise à mort dans un abattoir agréé coûtera plus cher que les méthodes traditionnelles, qui continueront à être utilisées.

    La tradition ne légitime pas la maltraitance animale. Grâce à une prise de conscience éthique, des pays ont déjà renoncé à des traditions cruelles pour les animaux, comme la chasse à courre au Royaume-Uni.

    Outre la violence que cela entraîne, la consommation de viande de chien – ou de tout autre animal – va à l’encontre des recommandations du GIERC* pour limiter les changements climatiques et la pénurie d’eau.

    * Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat.

    Manifestez votre opposition à la légalisation du commerce de la viande de chien en écrivant à l’ambassade de Corée du Sud, 125, rue de Grenelle 75007 Paris.

    http://www.animaux-familiers.org/animal_machine/coree.html