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Libération animale - Page 93

  • Les farines animales bientôt de retour

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    SANTE - Les farines animales ont été bannies de l'alimentation des animaux de rente en Suisse et dans l'Union européenne pour leur rôle dans la crise de la « vache folle ». Mais des groupes de travail préparent leur réintroduction.

    Etienne Dubuis

    L'alimentation des animaux de rente avec des farines animales, totalement interdite en Suisse depuis janvier 2001, devrait être réintroduite. L'événement ne fait guère de doute, même s'il est encore impossible de savoir quand il aura lieu.

    En Suisse comme au sein de l'Union européenne, les réunions se multiplient depuis quelques mois pour étudier le sujet et consulter les parties concernées.

    Ces produits ont beau traîner une très mauvaise réputation depuis qu'ils ont été tenus pour responsables de la « maladie de la vache folle » au début des années 90, ils possèdent trop d'avantages pour rester indéfiniment bannis.

    C'est qu'un mal a, en fait, succédé à un autre. « L'interdiction était nécessaire à l'époque pour combattre l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), explique Cathy Maret, porte-parole de l'Office vétérinaire fédéral (OVF). Mais il n'est pas raisonnable de la prolonger indéfiniment. Elle nous oblige à réduire en cendres une grosse partie de chaque animal abattu, soit d'énormes quantités de protéines, ce qui représente un gaspillage à la fois économique et écologique. »

    Et puis les circonstances ont changé. Il est moins impératif aujourd'hui de reconduire l'interdiction, étant donné que la situation sanitaire s'est pratiquement normalisée : la Suisse n'a pas connu un seul cas de « vache folle » en 2007.

    Il y a en revanche de nouvelles raisons de lever la prohibition : la hausse actuelle du prix mondial des céréales, du soja notamment, a considérablement renchéri les protéines d'origine végétale distribuées aux animaux de rente. Au grand dam des éleveurs.

    L'OVF se prépare à ce développement depuis des années déjà. Mais autant il souhaite la réintroduction des farines animales, autant il désire canaliser leur futur emploi de manière à éviter les errements passés. En 2004, il a ainsi fixé cinq conditions à leur retour.

    Primo, a-t-il décidé, seuls certains déchets d'abattage (dits de catégorie 3) pourront être utilisés : il sera hors de question, par exemple, de recycler des cervelles, susceptibles de transmettre l'ESB.

    Secundo, les farines animales ne seront plus offertes aux espèces herbivores (vaches et moutons) mais seulement aux omnivores (porcs et poules) : la raison n'est pas là sanitaire mais philosophique, elle correspond à un désir de moins perturber qu'avant « l'ordre naturel ».

    Tertio, tout « cannibalisme » sera évité: la farine de poule n'ira plus aux poules, ni celle des porcs aux porcs, à nouveau au nom de la morale.

    Quarto, des contrôles techniques devront permettre de détecter d'éventuels résidus interdits. Quinto, la Suisse franchira le pas le jour où l'Union européenne le fera, et pas avant.

    Ces conditions sont très exigeantes. L'interdiction de mélanger les « sous-produits » de porcs et de poules, par exemple, imposera une restructuration drastique des filières, qui devront devenir parfaitement étanches, de l'abattoir au moulin, contrairement à leurs habitudes passées.

    Quant aux contrôles de qualité prévus, ils nécessitent un appareillage sophistiqué qui n'a pas encore été mis au point. Bref, quoi qu'il arrive, aucun animal de rente ne sera nourri aux farines animales avant quelques années.

    Cela dit, les éleveurs de porcs et de volaille entendent passer le cap aussi vite que possible. Mais un délicat travail de lobbying les attend. Car si l'OVF s'est positionné en faveur d'un emploi raisonnable des farines animales, c'est le client qu'il faudra convaincre in fine.

    Or, le client a toujours en mémoire la crise de la vache folle et l'image de farines animales utilisées à... toutes les sauces.

    « Nous nous préparons à ouvrir différentes discussions, confie Ruedi Zweifel, directeur d'Aviforum, qui défend les producteurs d'œufs et de volaille. Nous devrions avoir prochainement une première rencontre avec la présidente des consommateurs de Suisse orientale. »

    L'Union suisse des paysans, qui représente toute la branche agricole, s'est aussi emparée du dossier. Pour plancher dessus, elle vient de mettre en place un groupe de travail de quinze membres représentant toutes les parties concernées, des producteurs aux consommateurs en passant par les distributeurs.

    « C'est une affaire hautement politique, expliquer Sandra Helfenstein, porte-parole de l'organisation. Notre but est de prendre le temps d'une discussion dans le calme. » La première réunion doit avoir lieu incessamment.

    Tous les yeux sont aujourd'hui tournés vers Bruxelles. Un feu vert de l'Union européenne, qui s'est montrée très stricte jusqu'ici, ne manquerait pas en effet de donner un signal essentiel à la Suisse. Or, là aussi, le changement est en cours.

    « Diverses mesures d'interdiction pourraient être levées à certaines conditions, avoue Marie Antonie Kerwien, attachée de presse de la Commission européenne pour les affaires de santé. Les Etats membres ont accompli un premier pas en ce sens le 22 avril dernier, en avalisant une proposition de la Commission autorisant l'usage de farine de poisson comme lait de remplacement des jeunes ruminants. »

    Un projet de recherche a de plus été lancé pour étudier la possibilité de tracer les farines animales de la façon la plus précise. Résultats attendus en 2009.

    http://www.letemps.ch/template/societe.asp?page=8&article=231187

  • "Animalier de laboratoire" : la mort est mon métier

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    Pour en savoir plus : Fiche Onisep " boucher de laboratoire"

    Synonyme : "agent en soins aux animaux" [SIC !!!]

    Âmes sensibles s'abstenir !

    Si l'animalier de laboratoire veille au bien-être des animaux qui lui sont confiés, ces derniers sont toujours soumis à des expérimentations. Une modification du métier consécutive à la réglementation sur la conformité des animaleries.

    L'animalier des temps modernes est désormais chargé du confort des animaux (nettoyage des cages, changement des litières, soins pré- et postopératoires, alimentation…). Bien sûr, il tient toujours un balai, mais il doit aussi savoir manier une seringue. Et il doit veiller à l'éthique, donner son avis sur les conditions d'hébergement des animaux… Jusqu'à saisir les instances supérieures s'il constate que des animaux subissent des souffrances inutiles.

    D'où un changement de statut : les animaliers sont désormais des « agents en soins » aux animaux.

    Le métier exige plus que jamais rigueur, minutie et sens de l'observation.
    Après la 3e : Deux ans d'études pour préparer le BEPA animalerie spécialité laboratoire ou, trois, pour le BTA production spécialité animalier de laboratoire. Accès sur dossier scolaire et entretien.

    Pour en savoir plus : Fiche Onisep " boucher de laboratoire"

    -Mission:

    L'animalier assure et contrôle l'hébergement et l'entretien des animaux de laboratoire ainsi que la maintenance de leur environnement.

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    -Activité:

    Assurer l'entretien des animaux et de leur hébergement (renouvellement des litières, distribution de la nourriture, manipulations, contention, ...).

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    Contrôler et maintenir l'environnement des animaux : air (température, humidité, filtration...), lumière (horloge), suppression des nuisances (bruits, intrusion, ...).

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    Effectuer des interventions de base (injection, prélèvement, tatouage, ...).

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    Réaliser, éventuellement, des opérations élémentaires dans le cadre d'une procédure expérimentale sur l'animal en appliquant strictement un protocole.

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    Tenir un cahier d'observation et rendre compte de tout dysfonctionnement.

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    Procéder au marquage et à l'identification des animaux.

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    Tenir le registre des entrées et des sorties.

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    Entretenir le matériel destiné à l'unité d'élevage ; contrôler l'entretien des locaux.

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    Gérer l'évacuation des déchets en fonction de leur catégorie et des risques, dans le respect des règles d'hygiène et de sécurité de l'unité.

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    Compétences:

    Avoir des connaissances élémentaires en biologie animale*.

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    Avoir une connaissance opérationnelle des règles et pratiques de l'expérimentation animale sanctionnée par une autorisation de participer aux expérimentations (niveau II) ou la qualification de niveau III.

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    Avoir éventuellement le certificat de capacité pour l'élevage d'espèces non domestiques.

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    Manipuler un animal (préhension, contention, tranquillisation, ...).

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    Appliquer des procédures sanitaires et des mesures thérapeutiques ponctuelles.

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    Travailler en milieu confiné ou en zone protégée.

     

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    Connaître, pour les appliquer, les réglementations relatives à une unité d'élevage (hygiène et de sécurité, expérimentation animale, ...) et les bonnes pratiques de laboratoire relatives à l'expérimentation animale.


    *Le niveau des connaissances mises en oeuvre est équivalent à celui qui peut être acquis lors d'une formation de niveau BEP.

    * * *

    !! À BAS LA VIVISECTION !!

    "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."

    Rabelais

  • La mort est de moins en moins mon métier

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    En Wallonie, la moitié des petits abattoirs ont fermé

    NAMUR - Selon la filière avicole et cunicole wallonne, sur les six dernières années, près de la moitié des petits abattoirs wallons ont fermé. Edmund Stoffels, député PS, est inquiet : « Ces fermetures entraînent des pertes d'emplois, le découragement de l'esprit d'entreprendre mais aussi le recul des productions. »

    Benoît Lutgen, ministre de l'Agriculture, est conscient du problème : « Depuis le début de la législature, je me suis préoccupé de la simplification des contrôles de l'Afsca, allant jusqu'à interpeller puis recevoir l'administrateur-délégué et des directeurs de cette institution fédérale.

    En Wallonie, deux catégories de petits abattoirs peuvent être distinguées : les entreprises qui abattent de 15.000 à 450.000 volailles par an, avec des coûts de contrôles réalisés par l'Afsca de 0,07 € par volaille abattue, soit déjà 3 fois le coût facturé à un abattoir industriel... et les petites structures qui abattent entre 2.000 et 15.000 volailles par an, principalement pour des particuliers, pour la vente directe, les marchés, les restaurants ou les tables d'hôtes dans l'exploitation. Les coûts des contrôles, réalisés par l'Afsca, y sont de 0,28 € par volaille abattue, soit plus de 10 fois le coût facturé à un abattoir industriel. »

    Outre les pertes d'emplois, on tue l'esprit d'entreprise et on assiste à une explosion des abattages illégaux. « Dans certains cas, on constate même la délocalisation des élevages. C'est déjà le cas pour un producteur de foie gras. Je suis donc vigilant à cette situation. »

    V. Li.

    © La Dernière Heure 2008

    http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/206891/emplois-en-danger.html

  • Championnat de déterrage à Cluny : manifestation prévue le 17 mai

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    Adhérents, adhérentes du RAC et sympathisants, pouvez-vous aller à cette manif  contre le championnat de déterrage ?

    Cluny  le 17 Mai , l'après midi

    Groupez-vous pour vous rendre à Cluny, préparez des banderoles et pancartes.

    Extrait du texte informatif de Serre-vivante :

    Bonjour, voici quelques nouvelles au sujet de notre action en faveur du blaireau …

    - Un recours gracieux demandant l’annulation de l’autorisation accordée aux organisateurs du championnat partira demain à l’adresse du préfet de Saône-et-Loire.

    - Une manifestation se prépare pour le samedi 17 mai après-midi, portée par la CAPEN 71 et soutenue par tous ceux qui le voudront bien : le mot d’ordre en tête d’affiche « Rassemblement pour le respect de la biodiversité et de la vie sauvage ».

    - Pétition : nous avons atteint ce soir 6891 signatures … C’est bien mais il faut continuer à mobiliser vos réseaux ! Si vous n'avez pas encore signé : http://www.cyberacteurs.org/actions/action.php?id=218

    http://www.antichasse.com/mailings_new/manif_cluny.htm

  • La consommation de viande en baisse

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    VIANDE DE VOLAILLES / Moins de volumes et des prix plus élevés - Le consommateur modère ses achats

    La consommation globale, toutes viandes confondues, continue à baisser, de l'ordre de 5 % en volume, au premier trimestre 2008, pour une augmentation moyenne des prix de l'ordre de 4,1%, selon les panels de consommateurs.

    Le constat est plus amer en volailles car les prix ont progressé plus fortement.

    Moins de volumes

    Ainsi, en poulet, les prix, en grandes surfaces, auraient augmenté de 11 % alors que les volumes consommés auraient baissé de 9 %. La dinde est encore plus touchée avec une augmentation des prix de 15 % pour une baisse des volumes de 14 %.

    « Ce constat donne l'impression que le consommateur consacre un budget constant à ses achats de viande fraîche. Quand les prix montent, il réduit d'autant les quantités achetées », souligne Gilles Le Pottier, délégué général du Cidef. Les résultats du second trimestre vont dépendre des conditions climatiques, le mois d'avril n'ayant guère été propice à une hausse des achats.    

    22 % de la consommation

    Du côté des exportations, la tendance n'est guère meilleure. En 2007, les exportations de viande de poulet ont légèrement progressé de 0,8% pour l'Union européenne alors que celles de dinde chutaient de 7,2 %. L'Union à 27 n'est plus autosuffisante en viande de volaille.

    Si les exportations se stabilisent, les importations ne cessent d'augmenter. La France suit la tendance générale constatée en Europe. « Le chiffre des importations du secteur volailles devient inquiétant et suscite bien des préoccupations : 342 000 tonnes, soit 58 000 tonnes de plus qu'en 2006 (+ 20,7 %). Elles représentent actuellement 22 % de la consommation ».

    Les transformateurs français, à l'instar de leurs autres collègues européens, profitent des concessions accordées aux Pays-tiers. « Il est consternant de constater que l'augmentation de consommation enregistrée en 2007 a d'abord profité aux importations », poursuit le délégué général du Cidef.

    Plus de compétitivité

    Ces importations concernent surtout la viande de poulet. En dindes, elles sont contenues et stables (33 400 tonnes). Mais la filière plie sous l'effet raz-de-marée des offres extérieures. Le solde du commerce extérieur reste encore largement positif avec 138 000 tonnes exportées pour 33 500 tonnes importées.

    L'enjeu est de poursuivre sur le chemin de la compétitivité. De gros efforts ont déjà été faits pour une meilleure maîtrise technique au niveau de l'alimentation, des souches...

    Les mises en place de février 2008 : 1,25 million de dindonneaux/semaine soit 11,3 % de moins qu'à la même période de 2007, constituent un seuil au-dessous duquel il est souhaitable de ne pas descendre, sous peine de mettre en danger les outils d'une filière déjà bien malmenée.

    Patrick Bégos

    (Photo : Malgré les efforts faits par la filière pour maintenir la compétitivité, les mises en place de dindes ont baissé de 11 % en 1 an.)

    http://www.paysan-breton.fr/article/8364/viande&%238200%3Bde-

  • Patterson, "Un éternel Treblinka : notre traitement des animaux et l'Holocauste"

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    Charles Patterson, Eternal Treblinka : our Treatment of Animals and the Holocaust

    Par Anne Renon [article paru dans le n° 22 des Cahiers Antispécistes (février 2003)]

    En 2002 est paru en anglais aux éditions Lantern Books (New York) Eternal Treblinka: our Treatment of Animals and the Holocaust, livre de près de 200 pages de Charles Patterson.

    L'ouvrage sera traduit et publié en Italie, Allemagne, Pologne et République Tchèque cette année. Plusieurs personnes, dont Anne Renon, travaillent à ce qu'il soit traduit également en français (1).

    Patterson a antérieurement publié d'autres ouvrages sur les thèmes de l'Holocauste et du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis.

    L'article ci-dessous se propose de donner un aperçu général du contenu d'Eternal Treblinka.

    La Rédaction

    Eternal Treblinka est dédié à la mémoire d'Isaac Bashevis Singer et c'est à ce dernier que Charles Patterson a emprunté la citation mise en exergue de son ouvrage1 :

    « En pensée, Herman prononça l'oraison funèbre de la souris qui avait partagé une partie de sa vie avec lui et qui, à cause de lui, avait quitté ce monde. « Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu'un comme toi ? Ils se sont persuadés que l'homme, l'espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka2. »

    Le titre en lui-même, Eternel Treblinka : la façon dont nous traitons les animaux et l'Holocauste, peut suffire à déclencher l'hostilité de ceux et celles qui veulent à tout prix conserver une frontière entre eux-mêmes et les animaux non-humains. 

    En effet, pour certains, se permettre de comparer le massacre des Juifs à celui des animaux, c'est dévaloriser les Juifs. Pour d'autres, comme moi, la comparaison ne vise nullement à dévaloriser les uns au mépris des autres ; elle permet simplement de dénoncer l'horreur des abattoirs aujourd'hui, tout comme on a dénoncé l'horreur des camps d'extermination.

    Eternal Treblinka se divise en trois parties, chacune composée de deux ou trois chapitres. Elles s'intitulent respectivement « Erreur capitale », « Espèce suprême, race suprême » et « Échos de l'Holocauste ».

    L'ensemble est riche de faits historiques, de citations, de références et d'anecdotes diverses.

    Erreur capitale

    La première partie retrace, assez brièvement mais de manière fort intéressante, l'histoire de l'exploitation des animaux non-humains par le biais de leur domestication depuis l'Antiquité, en notant par ailleurs ce qu'en disaient les principales religions ainsi que des philosophes, tels Platon ou Aristote.

    Par exemple, ce dernier arguait que la domination des hommes sur les animaux s'étendait aux esclaves et aux femmes, que les peuples voisins « non-civilisés » étaient des esclaves par nature.

    Patterson établit ainsi une corrélation entre l'esclavage des animaux et celui des humains. Il cite également la loi romaine, Cicéron, saint Thomas d'Aquin ou encore Francis Bacon, selon qui « l'homme était le centre du monde », sans oublier Descartes.

    Le fossé ainsi établi entre humains et non-humains, au moyen de « critères tels que la possession de raison, la capacité à utiliser un langage intelligible, la religion, la culture ou les mœurs a procuré aux hommes les outils pour juger les autres peuples. Ceux qui ne possédaient pas les qualités requises étaient considérés comme sous-humains. Ceux-là devenaient ainsi des bêtes d'une certaine utilité qu'il fallait domestiquer et rendre dociles, ou bien des prédateurs, des parasites dont il fallait se débarrasser » (p. 25).

    Le deuxième chapitre expose comment le fait de qualifier d'animaux certaines catégories de personnes a pu servir de prélude à leur persécution, exploitation et meurtre. Ainsi les Anglais comparaient les Hottentots à leurs troupeaux d'animaux, qui semblaient davantage caqueter telles des poules ou des dindes que parler comme des hommes.

    Georges Cuvier (1769-1832) décrivait les Africains comme « la race humaine la plus dégradée qui soit et dont les formes se rapprochent de celles des bêtes » ; Paul Broca (1824-80), un pathologiste français, anthropologue, mesura des crânes humains pour démontrer que la taille du cerveau était proportionnelle à l'intelligence, déclarant que la taille du cerveau, et donc l'intelligence, des hommes blancs était supérieure à celle des femmes, des pauvres et des « races inférieures » non-européennes (pp. 28-29).

    Patterson consacre ensuite quelques pages au génocide des Indiens d'Amérique, eux aussi considérés comme non-humains à l'époque ; puis il traite de la guerre des Philippines et de la Shoah en passant par Hiroshima et Nagasaki.

    Il relate comment, pour chacun de ces massacres, les assaillants avaient traité leurs victimes de « sauvages, gorilles, ‘gooks’ (littéralement Asiate- synonyme de saloperie en américain), singes jaunes, babouins, chiens, rats, vipères, vermine, cochons, moutons », et j'en passe.

    Patterson nous dit plus loin : « En 1991, pendant la guerre du Golfe, les pilotes américains comparaient les tirs sur les soldats iraquiens à des tirs sur des dindes ; les civils qui couraient s'abriter n'étaient que des ‘cafards’. En temps de guerre, ce genre de comparaisons permet de déshumaniser l'ennemi et facilite ainsi le meurtre [...], il s'agit d'une redéfinition nécessaire pour que des non-psychopathes puissent massacrer des innocents sans toutefois se reprocher quoi que ce soit. Enfin, dans Mein Kampf, Hitler décrivait les Juifs comme étant ‘des araignées qui sucent lentement le sang du peuple, une bande de rats qui se battent entre eux (...) les sangsues éternelles’. »

    Espèce suprême, race suprême

    La deuxième partie (chapitres 3 à 5) commence par deux citations ; la première est tirée de The Lives of Animals3, de J.M. Coetzee, la seconde est de Theodor Adorno : « Auschwitz commence lorsque quelqu'un regarde un abattoir et se dit : ce ne sont que des animaux. »

    Cette deuxième grande partie étudie la manière dont le massacre industrialisé des animaux, d'une part, et des humains, d'autre part, se sont enchevêtrés au cours du vingtième siècle, et comment l'eugénisme et l'abattage à la chaîne ont traversé l'Océan Atlantique pour trouver une terre fertile en Allemagne nazie.

    Le chapitre trois, intitulé « L'industrialisation de l'abattage - La route qui mène à Auschwitz en passant par les États-Unis », nous présente le célèbre Henry Ford sous un jour nouveau, nous apprenant qu'il était antisémite et qu'il a aidé au développement de la propagande nazie. On y apprend également que Ford a tiré son idée de travail à la chaîne d'un abattoir de Chicago.

    On y découvre par ailleurs de nombreuses descriptions des abattoirs américains du début du siècle dernier, notamment grâce à Work and Community in the Jungle: Chicago's Packinghouse Workers, 1894-19224, de l'historien James Barrett (p. 60).

    Ou encore, par l'intermédiaire de l'artiste engagée Sue Coe, qui dans les années 1990 a passé six ans à visiter des abattoirs à travers les États-Unis ; elle a publié un ensemble de croquis et descriptions5 depuis les petites entreprises familiales jusqu'aux géants de l'abattage (p. 65).

    Le chapitre 4, « Pour un meilleur troupeau », nous présente l'histoire de l'eugénisme, sa naissance aux États-Unis au sein de l'Association des Éleveurs Américains, puis son implantation en Europe.

    Voici une anecdote tirée de ce chapitre : Lothrop Stoddard, anthropologue américain reconnu, passa quelques mois en Allemagne nazie au cours de l'année 1940. Il eut accès aux secrets de la recherche scientifique et assista à un jugement de la Cour suprême en matière d'hérédité, qui devait statuer sur le sort d'une enfant retardée mentale ; d'une sourde et muette dont la famille présentait de nombreuses tares héréditaires ; d'un maniaco-dépressif (au sujet duquel Stoddard écrivit qu'il fallait le stériliser) ; et enfin d'un homme « semblable à un singe » avec des antécédents homosexuels, marié à une Juive, dont il avait eu trois enfants « qui n'allaient jamais bien ».

    Stoddard quitta la séance en étant très impressionné par l'efficacité de la Cour à éliminer les « éléments inférieurs ». De retour aux États-Unis, il assura à ses compatriotes Américains que « les Nazis retiraient les mauvaises graines du troupeau allemand de manière scientifique et tout à fait humaine ».

    Quant au « problème des Juifs », celui-ci était déjà réglé en principe, il ne restait plus qu'à appliquer ce qui était prévu, à savoir les « éliminer physiquement » (p. 100).

    Patterson remarque ensuite que les centres agricoles travaillant sur l'eugénisme ont fourni une grande partie du personnel envoyé dans les camps de la mort. Il termine le chapitre sur la phrase suivante : « Pour le personnel T4 et les ouvriers des camps de la mort envoyés en Pologne pour exterminer les Juifs, leur expérience dans l'exploitation et l'abattage des animaux s'est révélée être un excellent entraînement. » (p. 108)

    Dans le chapitre 5, « Sans même une larme en hommage », on apprend que : « Au cours du vingtième siècle, deux des nations industrialisées du monde, les États-Unis et l'Allemagne, ont tué des millions d'êtres humains et des milliards d'autres êtres. Chacune a donné sa propre contribution au carnage du siècle : l'Amérique à donné les abattoirs au monde moderne ; l'Allemagne nazie lui a donné les chambres à gaz. Bien que ces deux opérations fatales aient des victimes et des buts différents, elles ont plusieurs traits en commun. »

    Patterson étudie ainsi la terminologie commune aux deux espaces de meurtre.

    Il poursuit avec le fait que les personnes malades, faibles ou blessées à leur arrivée dans un camp étaient immédiatement écartées, puis « éliminées » pour ne pas représenter une gêne ; il en va de même aujourd'hui encore pour les animaux trop affaiblis à leur arrivée pour se tenir debout et qu'on abandonne dans un coin jusqu'à ce que quelqu'un ait le temps de « s'occuper » d'eux.

    Ensuite, Patterson nous parle des « petits » (p. 116) et nous dit notamment que nombre des animaux mangés ne sont que des bébés : cochons, agneaux, veaux âgés de quelques mois, ou cochons de lait âgés d'une à neuf semaines.

    Certains ouvriers admettent que le plus dur est de tuer les agneaux et les veaux « parce qu'ils ne sont que des bébés ». « Parfois un veau tout juste séparé de sa mère vient téter le doigt d'un ouvrier dans l'espoir de recevoir du lait, mais il ne reçoit que la méchanceté des hommes ».

    En parallèle, la plupart des membres composant les Einsatzgruppen (groupes d'action allemands chargés de massacres de civils) trouvaient qu'il était plus dur de tuer les enfants que les hommes et les femmes ; dans les camps, cette tâche était exécutée tellement vite que certaines victimes étaient jetées dans la fosse encore vivantes.

    Les paragraphes suivants traitent du rapport entre Hitler et les animaux, nous expliquant qu'il traitait ses ennemis de « porcs », les diplomates anglais de « petits vers », son propre peuple de « stupide troupeau de moutons » tandis que ses sœurs n'étaient que « des oies stupides ».

    Patterson réserve également une place au fait qu'Hitler était anti-végétarien, qu'en arrivant au pouvoir en 1933 il a interdit toutes les associations végétariennes allemandes, fait arrêter leurs présidents, puis interdire également ce type d'association dans les territoires occupés.

    Patterson donne ensuite une explication au mythe de Hitler-végétarien (p. 127 et suiv.).

    Échos de l'Holocauste

    Enfin, la troisième partie (chapitres 6 à 8) nous présente le parcours de Juifs et d'Allemands concernés par l'Holocauste qui se sont tournés vers les droits des animaux. Elle commence notamment par une citation de Helmut Kaplan : « Un jour, nos petits-enfants nous demanderont : où étais-tu pendant l'Holocauste des animaux ? Qu'as-tu fait contre ces crimes horribles ? Nous ne pourrons donner la même excuse une seconde fois, dire que nous ne savions pas. »

    Le chapitre 6 « Nous aussi, nous étions comme ça » nous parle donc de victimes directes ou indirectes de la Shoah qui se sont tournées vers la libération animale. Beaucoup d'enfants de survivants à l'Holocauste ont fait leur carrière dans des professions tournées vers autrui : professeurs, conseillers conjugaux, psychiatres, psychologues ou assistants sociaux.

    Une femme dont douze membres de la famille sont morts en camp confie : « Quand on grandit en apprenant que sa famille a été tuée par un gouvernement et un peuple qui les jugeaient sans valeur, qui avaient un pouvoir total sur eux et qui l'exerçaient sans ménagement, en leur prenant tout, jusqu'à leur vie, on ne peut s'empêcher d'avoir de l'empathie pour ceux qui sont encore dans cette situation. Les animaux sont faibles, sans voix, ils ne peuvent s'entraider ni s'aider eux-mêmes. Nous aussi, les Juifs, nous étions comme ça. » (p. 140)

    Plus loin, on découvre l'histoire de « Hacker », pseudonyme d'un militant de l'ALF, qui porte encore le tatouage qu'il s'était vu attribuer, enfant, à Auschwitz. Arrivé aux États-Unis à l'âge de dix ans, il fut adopté par un boucher, dont il finit par reprendre le commerce, jusqu'à ce qu'il en soit dégoûté et devienne végétarien (p. 142).

    Quelques paragraphes plus loin, Patterson nous présente Susan Kalev, elle aussi rescapée des camps de concentration, qui participa à sa première manifestation pour les animaux juste après avoir accosté une femme qui arborait un tee-shirt décrivant la vie des veaux séparés de leur mère (p. 143).

    Le dernier exemple que je vous présenterai est celui de Lucy Kaplan, diplômée de Princeton et de l'université de droit de Chicago, auteure de la préface de Eternal Treblinka. Ses parents se sont rencontrés dans un camp autrichien. Lucy Kaplan a été hantée par des images de l'Holocauste toute sa vie ; elle est « certaine d'avoir en partie été attirée par la libération animale parce qu'elle perçoit des similitudes entre l'exploitation institutionnalisée des animaux et le génocide nazi » (p. 146).

    Les interviews s'enchaînent pour conclure sur cette remarque pessimiste d'Albert Kaplan, fils de Juifs russes : « La grande majorité des survivants à l'Holocauste est carnivore et ne s'intéresse pas plus à la souffrance des animaux que les Allemands se préoccupaient de la souffrance des Juifs. Qu'est-ce que cela signifie ? Laissez-moi vous le dire. Cela signifie que nous n'avons rien appris de l'Holocauste. Rien. Tout cela pour rien. Il n'y a aucun espoir » (p. 167).

    Je ne détaillerai pas le chapitre 7, « Cet abattoir sans limites », dans lequel Patterson nous donne un aperçu très fourni des livres de Isaac Bashevis Singer, en nous faisant partager quelques moments clefs de ses récits, illustrant ainsi la compassion de cet admirable auteur yiddish, prix Nobel de littérature. Un régal.

    Le chapitre 8, « De l'autre côté de l'Holocauste - Des Allemands donnent leur voix aux sans-voix », nous présente des histoires individuelles, comme dans le chapitre 6, mais cette fois-ci les interviewés sont allemands. Permettez-moi de vous rapporter le récit de Liesel Appel, que Patterson nous livre sous le titre « Le bébé d'Hitler » (p. 210).

    Liesel, née en 1941, était l'enfant tant attendu d'un couple d'Allemands désireux de faire honneur au Führer en lui « donnant » un petit Aryen de plus. Son père lui disait qu'elle devait sa vie à Adolf Hitler et qu'elle avait pour devoir de s'assurer que l'Allemagne reste un pays fort. « Mon père était mon héros ».

    Liesel ne savait rien des activités nazies de ses parents et c'est au cours du printemps 1951 qu'elle tomba de haut, un an après la mort de son père. Elle jouait à la marelle lorsqu'un jeune homme très bien habillé et parlant parfaitement l'allemand lui demanda : « Ma petite, où habites-tu ? ». Liesel sourit et lui montra sa maison du doigt. Lorsque l'étranger acquiesça d'un signe de tête, Liesel remarqua qu'il portait une petite casquette sur l'arrière de la tête. Il lui raconta qu'il avait habité dans la maison voisine et qu'un grand homme lui avait sauvé la vie au cours de Kristallnacht6.

    Devant l'air dubitatif de l'enfant, l'étranger lui expliqua qu'en novembre 1938 Hitler avait donné l'ordre de détruire tout ce qui appartenait aux Juifs. Il n'avait lui-même que 9 ans à l'époque ; on avait tué ses parents, on l'avait jeté par la fenêtre du deuxième étage et un voisin était venu le chercher pour le cacher. Il habitait désormais en Israël et était revenu pour remercier l'homme qui lui avait sauvé la vie.

    Liesel était fort étonnée d'entendre parler d'Israël, de Kristallnacht ou de gens se faisant tuer à côté de chez elle. Mais tout à coup, elle fut certaine d'une chose : c'était son père qui avait sauvé ce jeune homme ! Elle le prit par la main et le mena jusqu'à chez elle pour que sa mère le rencontre.

    Lorsque cette dernière l'aperçut, son visage se glaça et elle envoya sa fille dans sa chambre. Par la fenêtre, Liesel vit le jeune homme partir à toutes jambes, puis entendit sa mère monter l'escalier. Elle était rouge de colère : « Ne t'avise plus jamais de faire rentrer des gens comme ça chez nous !

    - Des gens comme quoi ? »Liesel eut soudain le pressentiment que ses parents étaient pour quelque chose dans l'horrible histoire du jeune homme.

    « Maman, qu'est-ce qu'on a fait pendant la guerre ? On n'a pas sauvé cet homme ? »

    Sa mère l'attrapa par le bras et la secoua violemment.

    « Ton père était un homme respectable ! Ses croyances étaient justes ! Pourquoi aurait-il sauvé un Juif ? »

    Liesel n'avait jamais répondu à ses parents, elle était une petite fille bien élevée. Elle regarda sa mère dans les yeux et lui répondit :

    « Vous êtes des assassins ! Ne pose plus jamais la main sur moi ! »

    Elle poussa sa mère hors de la chambre et claqua la porte.

    « Ce fut la fin de mon enfance, confie Liesel. Je ne l'ai plus jamais touchée, ni appelée maman. »

    Patterson nous livre la suite de cette histoire, la vie de Liesel, devenue végétarienne, et je vous laisserai la découvrir par vous-même, en espérant que vous aurez bientôt l'occasion de lire Eternal Treblinka.

    POUR CONCLURE...

    Avant de rédiger le synopsis que vous venez de lire, j'ai traduit l'article que Charles Patterson a lui-même rédigé pour présenter son livre, Animals, Slavery and the Holocaust, et que vous pouvez consulter en anglais sur le site d'une association norvégienne pour les animaux7.

    Il sera prochainement disponible en français sous le titre, Les animaux, l'esclavage et l'Holocauste, sur le site des Cahiers*.


    Notes :

    1. Toutes les citations contenues dans cet article ont été traduites par Anne Renon.

    2. Isaac Bashevis Singer, tiré de la nouvelle The Letter Writer.

    3. J.M. Coetzee, The Lives of Animals, Profile Books, London, 2000 (cf. Cahiers antispécistes n°20)

    4. Ouvrage romancé sur le travail des ouvriers d'abattoirs, publié en 1987, en anglais, aux éditions Urbana, University of Illinois Press.

    5. Sue Coe, Dead Meat, New York : Four Walls Eight Windows, 1995.

    6. La Nuit de Cristal : il s'agit de la nuit du 9 au 10 novembre 1938, au cours de laquelle une centaine de personnes furent tuées, une centaine de synagogues brûlées et 7 500 magasins pillés en Allemagne. Ce titre lui a été donné en référence aux vitrines et à la vaisselle brisées cette nuit-là.

    7. http://www.dyrevernalliansen.no/art....

    *. Après une longue hésitation, nous, La Rédaction, avons choisi de ne pas publier cet article, jugeant qu'il ne reflétait pas fidèlement l'ensemble des sujets abordés dans Eternal Treblinka, car il se focalisait essentiellement sur le rôle d'Henry Ford dans le mouvement antisémite et sur l'eugénisme.

    Comme vous avez pu le constater, je l'espère, à la lecture de ce synopsis, l'impression que donne la lecture d'Eternal Treblinka est bien différente : Patterson met à notre disposition un certain nombre de faits, d'éléments historiques, de citations, de témoignages, etc. sur des sujets bien plus divers que Henry Ford et l'eugénisme, pour nous laisser ensuite libres d'en tirer des conclusions.

    Voilà pourquoi nous avons préféré vous parler d'Eternal Treblinka de la façon la plus neutre possible en réalisant ce résumé.

    http://www.cahiers-antispecistes.org/spip.php?article213

    ___

    (1) C’est désormais chose faite, puisque Eternal Treblinka a paru en janvier 2008 chez Calmann-Levy sous le titre : Un éternel Treblinka.

  • Parution aux USA du nouvel essai de Gary Francione

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    New Book by Rutgers-Newark Law Professor Gary Francione Argues for an End to Treating Animals as Property

    Veganism is the only moral option, says longtime animal rights legal scholar

    May 01, 2008

    Newark, NJ – To Professor Gary L. Francione of Rutgers School of Law–Newark, advocates for stronger animal welfare laws are at best wrong-headed and at worst complicit in perpetuating the exploitation of animals.

    True rights for animals, Francione argues in "Animals as Persons: Essays on the Abolition of Animal Exploitation," his new book from Columbia University Press, can only be realized by ending the property status of all sentient non-humans.

    Further, says Francione, the only logical and moral choice for individuals who support this abolitionist position is to go vegan.

    Virtually all of the essays in "Animals as Persons" are "milestones in the formation of the modern theory of the legal and moral rights of animals," says Julian H. Franklin, professor emeritus of political philosophy at Columbia University.

    Francione expands on the abolitionist approach to animal rights advanced in his earlier books, engaging with key philosophical and legal arguments, including some of the most contentious such as speciesism, the breeding of domesticated animals for pets, and the failings of the animal welfarism movement.

    Professor Francione was the first academic to teach animal rights theory in an American law school. He and his colleague Anna Charlton started and directed the Animal Rights Law Clinic from 1990-2000, making Rutgers the first U.S. university to have animal rights law as part of the academic curriculum and to award students credit not only for classroom work but also for work on actual animal issues cases.

    He has written numerous articles and three previous books on the subject: "Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog?" "Animals, Property, and the Law," and "Rain Without Thunder: The Ideology of the Animal Rights Movement."

    Professor Francione, who is Distinguished Professor of Law and Nicholas deB. Katzenbach Scholar of Law & Philosophy, has a B.A. in philosophy from the University of Rochester, and an M.A. in philosophy and J.D. from the University of Virginia.

    He clerked for Judge Albert Tate, Jr., U.S. Court of Appeals for the Fifth Circuit, and for Justice Sandra Day O'Connor of the U.S. Supreme Court. He was an associate at Cravath, Swaine & Moore in New York before joining the faculty at the University of Pennsylvania Law School.

    Francione joined the Rutgers faculty in 1989. In addition to animal rights, he also teaches courses on criminal law, criminal procedure, jurisprudence, torts, and legal philosophy.

    Contact: Janet Donohue - 973-353-5553 - jdonohue@andromeda.rutgers.edu

    http://news.rutgers.edu/medrel/news-releases/2008/archivefolder.2008-02-11.2860899469/-20080430/?searchterm=francione

  • Enfance et corrida : c'est Mozart qu'on assassine

    Apprendre à Tuer - Pablo Knudsen - 2007 - CORRIDA

    A l’heure où débute la féria d’Ales, avec au programme aujourd’hui « La journée des enfants » (sic) (voir http://www.midilibre.com/articles/2008/04/29/20080429-ALES-AU-PROGRAMME-Mercredi-30-avril-la-journee-des-enfants.php5#reaction), il est bon de rappeler avec Cesbron combien l’enfance est fragile et peut être ruinée à jamais par la perversité des adultes.

    La corrida est une invention sadique et dégoûtante, vouée à disparaître. La moindre des choses aurait été d’en protéger les mineurs. Mais même de cela, la France n’est pas capable.

    * * *

    APPRENDRE A TUER est un film de Pablo KNUDSEN, également réalisateur du documentaire Zoos, l'enfer du décor : http://www.l214.com/zoos-l-enfer-du-decor.

    APPRENDRE A TUER a été tourné durant les étés 2006 et 2007 dans le sud de la France.

    Ce court-métrage suffit à témoigner du spectacle d’horreur auquel assistent des enfants de tous âges.

    De jeunes adolescents sont initiés à la pratique tauromachique dans les écoles taurines, pour la plupart subventionnées par des fonds publics. Ils se font la main sur des taurillons.

    Au-delà de l’atrocité de la corrida (torture et mise à mort ludiques, en public, d’un être sensible), le film montre avec force la nécessité d’INTERDIRE L’ACCES DES ARENES aux MINEURS, comme en Espagne.

    Pour commander le film en DVD, ou contacter le réalisateur : p-knudsen@hotmail.fr
    ou http://boutique.l214.com/index.php?art=13

    ENGLISH / ANGLAIS :

    LEARN TO KILL (APPRENDRE A TUER) is the new Pablo KNUDSEN's film, also director of the documentary Zoos, the hell of the decoration (Zoos, l'enfer du décor) about the zoological parks (90 minutes).

    Shot during summers 2006 and 2007 in the South of France, this short film (5 minutes) is enough to testify of a spectacle of horror which children of any ages attend.

    Young teenagers are introduced to the practice tauromachique in taurine schools, for the greater part subsidized by public money.

    They are made the hand on bull calves.

    Beyond the atrocity of the bullfight (torture and killing playful, in public, of a sensitive being), the film shows with strength the necessity of FORBIDDING THE ACCESS OF ARENAE (BULLRINGS) to the MINORS, as in Spain.

    To buy the movie : http://boutique.l214.com/index.php?art=13

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  • Lapins français et italiens indésirables en Suisse

     

    SAINT-GALL, Suisse — La campagne de l'association de protection des animaux alémanique Kagfreiland contre la commercialisation de viande de lapins élevés en cages porte ses fruits. Les grands distributeurs suisses ont cessé les uns après les autres de vendre du lapin provenant d'Italie, de France ou de Hongrie, souligne l'organisation.

    Manor, Globus, Carrefour et Denner, en particulier, ne commercialisent pas ou plus de viande de lapins provenant d'élevages utilisant des cages. Kagfreiland, dont le siège est situé dans le canton de Saint-Gall, dans l'est du pays, avait fait pression après avoir mené une enquête selon laquelle plus d'un million de kilos de viande de lapin étranger élevé en cages atterrit chaque année dans les assiettes helvétiques. Selon Kagfreiland, Globus va procéder à des investigations auprès de ses fournisseurs afin de vérifier les conditions d'élevage.

    Brigitte Gothière, porte-parole de l'association française de protection des animaux L214, précise que la France exporte bon an mal an quelque 180.000 lapins en Suisse. Elle dénonce un élevage professionnel intensif pour le 99% de la production dans l'Hexagone, avec des lapins enfermés dans des cages exiguës au sol grillagé. Les animaux n'ont même pas assez de place pour se redresser dans leur cage. Elle regrette que les normes françaises soient beaucoup moins contraignantes que celles appliquées en Suisse.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/societe/20080430.FAP1336/lapins_francais_et_italiens_indesirables_en_suisse.html

    http://canadianpress.google.com/article/ALeqM5jsRZ_c-9cFZH97M68cDBGEenzthw

  • Le Sénat contre le hunt sabotage : résistons !

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    A l’heure où le Sénat envisage une offensive contre le hunt sabotage et ses partisans à travers la « Proposition de loi pour l'amélioration et la simplification du droit de la chasse » (Rapport n° 307 (2007-2008) de M. Ladislas PONIATOWSKI, fait au nom de la commission des affaires économiques et déposé le 30 avril 2008 : http://www.senat.fr/rap/l07-307/l07-307.html#toc110) (1), les militants réaffirment LEUR DROIT DE SAUVER LES ANIMAUX CONTRE LE DROIT DES CHASSEURS A LES MASSACRER.

     

    Soutenez le hunt sabotage, soutenez DDA !

    http://www.droitsdesanimaux.net/

     

    LA VIOLENCE EST DU CÔTÉ DES ASSASSINS,

    PAS DE CEUX QUI S'OPPOSENT À EUX.

    (1) Article 11 (Article L. 428-3-1 [nouveau] du code de l'environnement - Lutte contre le sabotage des actions de chasse.

    Cet article constitue un ajout par rapport au texte initial, afin d'apporter une réponse juridique à un phénomène inquiétant en plein développement, à savoir le sabotage des actions de chasse.

    Le droit existant

    En l'état actuel du droit, le fait d'entraver une action de chasse ne constitue pas une infraction spécifique, alors même que l'on assiste aux premières opérations en France de sabotage selon un mode opératoire identique à celui des groupes de « hunt-sabotage » britannique.

    Les opérations de hunt-sabotage

    Les saboteurs -c'est le nom qu'ils se donnent- arrivent, vêtus de noir et cagoulés23(*), en commando d'une trentaine de personnes et s'efforcent de bloquer par la contrainte l'utilisation des moyens de chasse. Jusqu'ici, ils se sont attaqués en priorité à la vènerie, mais depuis peu à la chasse à tir. Leur objectif, clairement énoncé sur les sites internet animés par ces groupuscules, est de parvenir progressivement à la suppression de toutes les formes de subordination de l'animal (élevage, consommation de la viande et de tous les produits d'origine animale, usage du cuir et de la fourrure, utilisation de l'animal dans les spectacles, utilisation dans la recherche médicale...).

    Ce phénomène est d'ailleurs en développement rapide puisqu'après deux tentatives avortées au début de 2007, dix sabotages de journées de chasse se sont produits au cours de la saison 2007-2008 et que l'on assiste désormais à un recrutement plus massif des saboteurs, notamment par des petites annonces explicites diffusées dans la presse locale.

    En l'absence d'une incrimination spécifique, le traitement juridique de ces opérations de sabotage s'inscrit dans le cadre du droit commun.

    D'une part, le droit pénal punit déjà un certain nombre d'infractions susceptibles d'être commises à l'occasion de ces sabotages, tels que :

    - la destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui (article 322-1 du code pénal), qui est punie de deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende24(*) ;

    - ou encore la menace, par quelque moyen que ce soit, de commettre un crime ou un délit contre les personnes (articles 222-18 du code pénal), qui est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45.000 euros d'amende, lorsqu'elle est faite avec l'ordre de remplir une condition.

    D'autre part, le droit civil de la responsabilité ouvre en principe droit à la réparation des préjudices subis par les participants à la chasse. Il s'agit éventuellement des préjudices matériels mais il n'est pas exclu que les saboteurs soient amenés à indemniser le préjudice moral d'agrément que constitue la privation d'une journée de chasse.

    Ceci n'est bien sûr possible que dans la mesure où les saboteurs peuvent être identifiés (ce qui est difficile dans le cas de groupes cagoulés) et le résultat des deux procédures judiciaires actuellement en cours sera instructif sur la façon dont la justice appréhende ces faits tant au pénal qu'au civil.

    Les conclusions de votre commission

    Votre commission considère que le développement rapide des opérations de sabotage constitue une évolution inquiétante, partageant en cela non seulement le point de vue des chasseurs mais aussi des organisations institutionnelles de défense des animaux, entendues par votre rapporteur à ce sujet.

    Sur le plan de l'état de droit, il n'est en effet pas acceptable que les activités cynégétiques ayant un statut légal clairement défini puissent être délibérément entravées par des militants d'un mouvement radical, organisés en commando, sans que ceux-ci s'exposent à des sanctions.

    De plus, en termes de sécurité des personnes et des biens, les opérations de sabotage visant à empêcher l'action de chasse sur le terrain engendrent des risques d'accidents graves. Ces risques tiennent aux réactions des animaux (chiens séquestrés dans des véhicules, chevaux bloqués dans des filets) utilisés par la vénerie, et ils ont encore été accrus dès lors que les saboteurs s'attaquent à des activités de chasse à tir qui supposent l'emploi d'armes à feu.

    Enfin, au regard de l'ordre public, les opérations de sabotage pourraient dégénérer en affrontements. Cela n'a pas été le cas jusqu'à présent, grâce tant à la présence vigilante de la gendarmerie qui intervient à chaque occasion, qu'au sang froid des chasseurs. Toutefois, la poursuite de ces opérations, a fortiori leur développement, risquerait de remettre en question cet équilibre.

    Aussi votre commission propose-t-elle d'insérer un nouvel article L. 428-3-1 dans le code de l'environnement, punissant « le fait d'entraver ou d'empêcher le déroulement normal d'une action de chasse » d'une amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe25(*), qu'elle estime doublement justifiée :

    - d'une part, parce qu'elle rappelle clairement, par une inscription spécifique, le caractère illégal du sabotage des actions de chasse, assurant ainsi que de telles actions soient réprimées, même lorsqu'il pourrait y avoir une hésitation quant au rattachement de ces actions de sabotage à une autre infraction du code pénal ;

    - d'autre part, parce que la peine prévue (contravention de cinquième catégorie) traduit bien le caractère résiduel de cette nouvelle infraction, puisqu'elle est inférieure à celle retenue pour la plupart des infractions accompagnant ces actions de sabotage ;

    Enfin, s'agissant de la proportionnalité de cette peine, il convient de rappeler qu'elle est équivalente aux peines prévues pour la plupart des infractions graves commises par les chasseurs, notamment lorsque les actions de chasse ne sont pas autorisées. Ceci permet d'atteindre l'équilibre recherché par votre commission dans la préparation de l'article 11 de ses conclusions.