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Textes - Page 23

  • "Exploiter l'exploitation" (Gary Francione)

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    Chers collègues,

    En 2007, j’ai écrit un article en réponse au PETA’s State of the Union Undress de 2008.

    PETA a maintenant réalisé le PETA’s State of the Union Undress de 2010, présentant cette fois-ci la nudité totale d’une femme de couleur - tout ceci “pour les animaux”, bien sûr.

    La vidéo de PETA conclut sur une citation de Martin Luther King Jr.

    Quelqu’un pense-t-il vraiment que ceci a un quelconque intérêt “pour les animaux” ?

    Aucun mouvement pour un changement social qui veut des partisans intelligents et progressifs ferait quelque chose de la sorte.

    Je ne vais pas davantage commenter car si vous ne voyez pas le PETA State of the Union Undress (et son sexisme en général) comme terriblement mauvais à différents niveaux, alors il n’y a réellement rien que je ne pourrais dire pour vous convaincre.

    Espérons qu’en 2010, nous ferons des progrès pour convaincre le public que les droits des animaux soulèvent des questions graves et que cela n’est pas juste une excuse pour les comportements juvéniles de ceux qui en profitent pour exploiter l’exploitation des humains et non-humains.

    LE MONDE EST VEGAN! Si vous le voulez.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2010/01/22/exploiter-lexploitation/

  • Cirque : l'erreur de Stéphanie de Monaco (Code Animal)

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    L'erreur de la Princesse

    La princesse Stéphanie de Monaco, avec l'European Circus Association, entreprend actuellement une propagande pour le maintien des animaux dans les cirques.

    Les affirmations avancées ne sont appuyées d'aucune démonstration et visent à présenter les détracteurs comme des « fanatiques ».

    Aussi, notre association, qui intervient tant lors de débats publics que lors de tables rondes dans les ministères tient à réaffirmer sur des bases argumentées les raisons pour lesquelles l'utilisation d'animaux sauvages est remise en question dans plusieurs pays.

    En aucun cas, les associations et fondations ne souhaitent la mort du cirque, mais préconisent une évolution du cirque traditionnel vers un cirque sans animaux.

    Nous rappelons à cet égard, que la présence d'animaux sauvages n'est pas une composante historique du cirque traditionnel, mais un apport issu des conquêtes coloniales du 19è siècle.

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    Stéphanie de Monaco affirme que les animaux sont traités « avec égard, voir avec amour » et qu' « ils ne peuvent pas souffrir de vivre en cage, puisqu'ils y sont nés, certains depuis dix générations ».

    Ces affirmations sont subjectives et ne correspondent en rien à une réalité.

    En effet, chaque animal a un besoin inné d'exprimer des comportements qui lui sont propres (besoins locomoteurs, sociaux, alimentaires...).

    Ces besoins sont programmés génétiquement, aussi, une naissance en captivité ne modifie pas ces besoins, elle rend simplement inapte ces espèces captives à s'adapter à une éventuelle remise en liberté.

    Ne pouvant exprimer son répertoire comportemental, l'animal va «tourner à vide », dans un comportement de stress et/ou d'apathie.

    Franck Schrafstetter, président de Code animal déclare :

    « A l'issue de plusieurs années d'enquêtes dans une centaine de cirques français, nous pouvons affirmer que la majeure partie des animaux détenus dans les cirques présentent des déviances du comportement, de type stéréotypique, ceci corroboré par l'avis de nombreux zoologues et éthologues à travers le monde.

    Ces troubles sont la preuve d'une inadaptation de l'espèce1 à la captivité, voire d'une souffrance chronique 2 ».

    Les interdictions d'exhibitions d'animaux sauvages dans de nombreux pays reposent sur ce décalage entre les besoins de l'espèce et la vie en captivité, principalement accru par le caractère itinérant des cirques.

    ***

    Notes :

    1 BRIDE Mc, GLEN & CRAIG, J.V., « Environmental design and its evaluation for intensively housed animals

    2 WEMELSFELDER, F., "The concept of animal boredom and its relationship to stereotyped behaviour" in : Lawrence, A.B. & Rushen, J. (Éds).
    Stereotypic Animal Behaviour. Fundamentals and Applications to Welfare. CAB International, U. K.,1993.

    http://www.code-animal.com/CP/ErreurdelaPrincesse.pdf

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  • Honneur à la Sea Shepherd (Gérard Charollois/CVN)

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    La SEA SHEPHERD est une organisation internationale, fondée par le capitaine Paul Watson, agissant concrètement sur toutes les mers du monde, grâce à une petite flotille de bateaux, contre les tueurs des océans, ces chasseurs de cétacés du Japon.

    Le navire de la SEA SHEPHERD vient d'être coulé par un baleinier nippon dans les mers australes et les écologistes ont pu être secourus.

    L'action courageuse et souvent efficace de la SEA SHEPHERD permet d'éclairer l'ombre dans laquelle se cache toutes les activités de chasse sur mer ou sur terre, car c'est une constante les tueurs ont besoin de silence et de mensonges pour parer leurs crimes contre des êtres sensibles.

    Des Japonais tentent de corrompre des délégations de divers pays pour qu'elles votent  lors des réunions de la Commission Internationale baleinière en faveur de la reprise des  destructions de cétacés.

    Ils ont échoué jusqu'à ce jour mais perdurent dans  leurs coupables "traditions", au nom "de la  chasse scientifique" !

    La CVN soutient la SEA SHEPHERD dans son combat contre les ennemis des baleines, comme  elle soutient tous ceux qui par le monde oeuvrent contre l'instinct de mort qui se manifeste là-bas, pour "chasser scientifiquement la baleine" et ici pour "réguler", "combattre l'échinococcose" et autres impostures, paravents du sang et de la souffrance des animaux.

    Gérard Charollois pour la CVN

  • "De la morale du Vivant au Droit de l’Animal" (Jean-Michel Vernochet)

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    Première partie

    En ce début de siècle, la condition animale reste en France un sujet de préoccupation mineur tant au plan sociétal que sur celui de la morale.

    Pourtant, nul n’ignore plus maintenant que l’animal, et en premier lieu les mammifères, dispose comme tous les vertébrés d’un cerveau et d’un système nerveux complexes.

    Qu’il a, à l’instar de l’homme, la capacité de souffrir, d’avoir du plaisir, des émotions, bref, qu’il a des intérêts propres.

    Que l’instinct (les comportements innés) est malléable et n’est pas cet étroit carcan comportemental que se plaisaient à décrire les biologues d’antan.

    À ce titre et à bien d’autres encore, l’animal a des « droits », c’est-à-dire qu’il doit bénéficier d’une protection contre l’arbitraire, la vilenie et les cruautés dont ne se privent pas les méchantes gens privées de discernement et de cette loi naturelle qui habite tout être doué de cœur et de raison.

    Ajoutons qu’en des temps dominés par le fétichisme du rendement économique et financier, en une époque essentiellement régie par un matérialisme aveugle et triomphant, il est essentiel d’œuvrer et de militer pour que l’animal en général, du plus grand au plus petit, ne soit plus considéré comme une vile matière première destinée uniquement à satisfaire les besoins des hommes et, de ce point de vue, consommable et destructible suivant les seuls caprices du Marché !

    Bien sûr les mentalités évoluent, trop lentement cependant.

    L’intolérance à l’égard de la souffrance animale est toujours considérée comme une sensiblerie déplacée quelque peu infantile et par là inopportune et ridicule ; un « sentimentalisme » moqué voire méprisé !

    Il est vrai que nous vivons à un âge où la jouissance immédiate s’est substituée à l’accomplissement de l’être, autrement dit à l’effort existentiel de perfectionnement des âmes.

    Il est vrai aussi que la reconnaissance des « droits des animaux » est une réforme difficile car elle touche à des conceptions et à des perceptions héritières du rationalisme de Descartes et du scientisme philosophique du matérialisme des Lumières.

    Inutile de dire que considérer l’animal comme autre chose qu’une « ressource » ne peut que contrarier des intérêts puissants, eux-mêmes greffés sur des habitudes culturelles admissibles du temps de l’économie de subsistance mais devenues parfaitement inacceptables au temps de l’exploitation industrielle de la nature.

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    Ainsi le Japon moderne ne parvient-il pas (parce qu’il ne le veut pas malgré la grande influence du Bouddhisme dans l’Archipel nippon) à renoncer à la consommation de viande de baleine présente même dans les soupes populaires, distribuées aux sans-logis dans les parcs de Tokyo.

    Interrogés, les diplomates japonais rétorquent que l’exploitation de la baleine est licite (en fait les tueries de baleines se font pour les Japonais sous couvert de recherches scientifiques qui ont ici bon dos !) et que la « ressource » n’est pas en danger.

    Remarquons que ce qui est réputé « licite » ne coïncide pas obligatoirement avec ce qui est « moral », et que le vivant n’est pas en soi une « ressource » ordinaire et que nous ne sommes plus au temps des sociétés de chasseurs-cueilleurs.

    Qu’il s’agirait par conséquent de rompre avec des pratiques alimentaires qui n’ont plus de justifications aujourd’hui sauf en tant que reliquat marginal. [1]

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    De la même façon, alors que les manteaux de fourrure ont perdu de leur attrait à la suite de campagnes de dénonciation, l’Union européenne n’en continue pas moins à autoriser l’importation massive de Chine des fourrures de chiens écorchés vifs et de chats ébouillantés vivants [2] qui orneront les capuches des parkas ou serviront à fourrer les bottes italiennes de sport d’hiver…

    Cela malgré une intention affichée de restreindre ou de faire cesser ce commerce honteux, il suffit de regarder autour de soi pour constater avec chagrin que les accessoires de fourrure sont plus nombreux que jamais.

    Commerce qui perdure grâce à l’ ignorance du public, ignorance entretenue par les silences de la grande presse qui par ailleurs se lamente de ses pertes de crédibilité et de lectorat.

    Pourtant, tous les espoirs sont permis, car l’histoire a montré que des considérations d’ordre moral ont existé de tout temps, depuis la plus haute Antiquité païenne, même si elles ne sont jamais parvenues à s’imposer avec suffisamment de force (voir dans la deuxième partie de cet article, la note sur la lutte de l’Église catholique, en Espagne et à Rome, au XVIe siècle contre la pratique inhumaine des corridas)… et que la loi d’airain du profit a contrebattues depuis deux siècles, les faisant passer au second plan malgré le dévouement et la constance de nombreuses sociétés de défense et de protection du monde animal.

    Aujourd’hui, l’exigence morale et civilisationnelle de reconnaître des droits fondamentaux à l’animal est une notion qui tend à s’imposer de plus en plus largement, à contre-courant des puissants intérêts financiers que cette idée contrarie.

    Pensons aux normes déjà imposées dans le monde occidental, mais encore trop peu appliquées, quant au « confort » des animaux destinés à la consommation humaine.

    L’idée est là et elle progresse parce qu’elle s’impose d’elle-même, parce que les hommes, malgré la dureté des temps, n’ont pas totalement renoncé à être autre chose que de purs consommateurs, cet homo æconomicus qui est au monde de l’ultralibéralisme ce qu’était l’homme nouveau des régimes collectivistes.

    Un tel changement des mentalités ne pourra et ne devra au final que se traduire par d’impératives et nécessaires réformes législatives.

    Retour sur l’histoire…

    Le Code civil français de 1804 ne considérait l’animal que comme un bien meuble relevant d’un patrimoine et par conséquent d’un propriétaire.

    Or, si le code pénal de 1810 sanctionnait dans certains cas la destruction des animaux, cela n’était qu’en considération du dommage éventuellement subi et en réparation à l’atteinte portée au bien possédé.

    Aujourd’hui encore l’on parle de campagnes de destruction de « nuisibles », les rats par exemple et les pigeons des villes [...], mais aussi des animaux sauvages considérés comme étant en surnombre parce que les chasseurs les voient comme des concurrents et recourent à l’argument massu : « ils font des dégâts », qui résume et justifie tout, surtout le pire comme dans le cas des renards, des hérons mangeurs de truitelles et des chats sauvages, protégés en principe, mais exterminés, en particulier dans les grands massifs forestiers du Jura, de la Côte d’Or ou de la Haute Marne, ou encore des malheureux blaireaux, gazés, lacérés, étripés…

    Depuis l’aube de l’âge industriel, l’homme, qui s’éloigne chaque jour davantage de sa proximité ancestrale d’avec le monde naturel, mène une guerre intensive contre le monde animal.

    Animaux passés du statut d’Ilotes chassables et corvéables à merci sous l’ancien régime [un jour au moins par an les jeunes Spartiates, lâchés dans la nature, lançaient des équipées sauvages contre leurs « vilains »], au statut de « ressources naturelles » - autrement dit, de marchandises – exploitables jusqu’à ce que mort de l’espèce s’ensuive, c’est-à-dire jusqu’à l’extinction.

     

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    Et les choses n’ont fait qu’empirer au long des XIXe et XXe siècles… de l’ivoire des morses ou des éléphants, à l’huile des cachalots et l’ambre gris des baleines, les peaux de tout ce qui portait fourrure ou les parures de la gent volatile destinées aux chapeaux des dames…

    Et, en ce dernier cas, ce ne fut pas un phénomène marginal, puisque, pour cette raison, l’aigrette blanche, oiseau autrefois totem, manqua d’être éradiquée du Nouveau Monde.

    De ce point de vue, l’article 524 établissait concrètement (et tout à fait délibérément) une confusion des animaux et des choses en tant que biens mobiliers en englobant dans le terme d’« objets » à la fois les animaux domestiques et les instruments aratoires utiles à la culture.

    Et dans le cas où l’animal était indispensable au fonctionnement de l’exploitation agricole, comme les animaux de trait, celui-ci ressortait du patrimoine immobilier par destination.

    En 1850, l’action de Victor Hugo[3] aboutit à ce que l’Assemblée Nationale adopte la première loi française consacrée à la protection animale, la Loi du comte Grammont qui était toujours en vigueur un siècle après et souvent invoquée par les tenants de la cause animale et la presse.

    Cette loi sanctionne les brutalités et mauvais traitements envers les animaux domestiques mais dispose, pour que ces actes soient répréhensibles, qu’ils aient été commis en public.

    Il s’agissait ainsi davantage d’une loi « humaniste » qu’« animalière » en ce sens qu’elle ne visait qu’à sauvegarder l’ordre public face à cet objet de réprobation et de colère que pouvait constituer le spectacle d’animaux maltraités.

    Spectacle courant dans nos villes où les chevaux, épuisés à la tâche, étaient fréquemment rudoyés par les commis et les goujats.

    La mentalité juridique ne connaîtra d’évolution notable qu’en 1959 avec le décret qui fait disparaître l’exigence de maltraitance publique prévue dans la loi Grammont et envisage la remise de l’animal maltraité à une œuvre.

    La loi de novembre 1963 va, elle, créer le délit d’acte de cruauté, repris de l’ancien article 453 du code pénal.

    On verra ensuite apparaître dans une loi de juillet 1976 l’allusion – tardive, mais mieux vaut tard que jamais -  à la qualité d’« être sensible », étendue aux espèces sauvages maintenues en captivité… ce qui exclut du bénéfice de la loi les animaux sauvages en liberté qui peuvent de cette façon continuer d’être joyeusement massacrés : pensons aux pratiques toujours d’actualité de la destruction des nuisibles et autres « puants » selon des méthodes particulièrement répugnantes.[4]

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    À partir de cette époque, les tribunaux correctionnels auront la faculté de remettre en cause fermement la notion d’animal-objet issue de la pensée cartésienne [5] et plus généralement de modifier l’orientation juridique française à l’égard du monde animal, celle-ci contrastant fortement avec les mœurs britanniques et germaniques en la matière.

    En effet à Londres, la première association de protection de l’animal remonte à 1821 (Society for the Prevention of Cruelty). Notons toutefois que sous Napoléon III, en 1860, la SPA (Société protectrice des Animaux) fut reconnue d’utilité publique.[6]

    De cette façon, le tribunal correctionnel de Strasbourg dans un jugement du 19 mai 1982, a pu déclarer en s’appuyant sur a loi du 10 juillet 1976 qu’: « un animal dont la sensibilité a été légalement reconnue par la loi […] ne peut être assimilé à une chose ».

    Jugement qui cependant, en principe, conduirait à exclure l’hypothèse du vol en remettant en cause la notion de propriété d’un animal parce qu’alors existerait une contradiction [juridique] entre protection de la sensibilité animale et droit de propriété.

    Étant protégé pour lui-même, l’animal est de fait et par voie de conséquence protégé le cas échéant contre son propriétaire.

    De ce point de vue, il n’existe pas encore de disposition contraignante applicable aux  détenteurs d’animaux domestiques quant à une obligation légale d’assurer le bien-être dicté par les impératifs biologiques inhérents à son espèce.

    Une nouvelle étape est franchie dans le nouveau Code pénal de 1992, lequel ne fait plus figurer les infractions commises au détriment des animaux dans le même chapitre que celui réservé aux infractions contre les biens, marquant une nette distinction entre les êtres vivants  fussent-ils propriété privée et les biens proprement matériels.

    En outre, le maître de l’animal ne possède pas l’abusus à son égard [le caractère « consommable » d’un bien issu du droit romain  pour lequel le propriétaire pouvait librement disposer de ses biens, usus et abusus] mais doit se comporter envers lui selon des normes éthiques encadrées par la loi pénale.

    Pourtant, malgré ces progrès sensibles, le statut de l’animal n’est pas, paradoxalement, aujourd’hui encore, fondamentalement détaché du chapitre des biens meubles et n’est finalement défini que par le critère de « mobilité ».

    Paradoxe que, pour l’animal, la qualité d’« être sensible » n’apparaisse toujours que dans le Code rural [7].

     

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    Un fait lié au militantisme des « œuvres d’assistance aux bêtes d’abattoirs » trop souvent victimes de traitements  ignobles hier comme aujourd’hui encore; ce à quoi s’ajoute la longue lutte antivivisection et pour la protection des animaux d’expérimentation. [8]

    En clair, en droit français, l’animal ne possède donc pas de personnalité juridique, qui seule lui conférerait la capacité de jouissance de « droits » [droit à ne pas être massacrés, torturés, martyrisés, gavés à outrance, incarcérés hors-sol, etc.] au même titre que les humains, personnes physiques, ou que les groupements organisés d’individus, personnes morales.

    La question de savoir si l’animal est ou non un sujet de droit n’est pas donc pas tranchée !

    Sans doute faut-il à ce propos créer une nouvelle catégorie juridique désignant la personnalité animale et les droits qui lui sont attachés.

    À commencer par le droit de n’être pas la victime perpétuelle de l’ignominie d’individus sans foi ni loi, indifférents à la détresse et à la souffrance aussi bien des animaux soumis à leur arbitraire qu’à celles de leurs semblables… une catégorie d’individus transnationale et transculturelle hélas fort nombreuse !

    Pour ce faire, il faut donc impérativement finir par accorder aux animaux un statut juridique spécifique… mais encore faudrait-il sortir de l’épistémè cartésienne et rompre avec l’héritage du droit romain [usus et abusus, res nullius] pour sortir d’une conception dominée par la seule valeur économique - et marchande - de l’animal, et pas seulement de nos animaux domestiques ou des animaux « supérieurs ».

    Traiter les poissons pris dans les chaluts, comme un vulgaire chargement de houille a quelque chose de choquant, comme d’ailleurs toute activité industrielle rapportée au vivant.

    Par extension, il suffirait d’un pas de plus pour légiférer sur un statut juridique, non plus de l’animal uniquement, mais  étendu à l’ensemble du vivant, ce qui est déjà le cas dans la protection d’écosystèmes particuliers et de réserves naturelles.

    Pour conclure provisoirement notre propos…

    Il est maintenant grand temps, en considération des ravages que cause à la nature sa surexploitation industrielle, d’élaborer une véritable « morale du vivant » et  à partir de là, un droit de la vie et à la vie pour les toutes les créatures, grandes et petites, qui constituent le système holistique du vivant.

    Cette démarche ne doit évidemment pas se voir réduire à une manifestation de sensiblerie déplacée ou de sentimentalisme, elle s’impose tout au contraire d’un point de vue strictement praxéologique dans la mesure où l’on sait désormais que les formes de vie apparemment les plus humbles peuvent être aussi la clef de voûte sine qua non de l’architecture biologique.

    Une telle conception des relations de l’homme, des sociétés humaines et de la Nature va évidemment à rebours de la vision trivialement utilitariste et instrumentale selon laquelle la nature est strictement conçue et perçue comme  « ressource » exploitable.

    Il s’agit d’opérer un renversement de l’idéologie ultralibérale - notamment dans sa variante libertarienne [9] - qui fait  marchandise et commerce de Tout ; ce que nous voyons particulièrement avec la montée en puissance du brevetage du vivant et l’appropriation de molécules naturelles (d’origines animales ou végétales) ou de modèles bioniques, lesquels, par définition, appartiennent a priori au patrimoine universel de l’Humanité.

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    Pour ce faire, notons que l’humanité savante et pensante, nos élites et nos oligarchies dirigeantes devront consentir à une nouvelle révolution copernicienne [10] au terme de laquelle l’homme perdrait sa place au centre du monde et rejoindrait une place plus modeste et plus excentrée, certes mais plus conforme à la réalité des choses et du cosmos, dans la galaxie du vivant.

    Un tel retour au réel devrait lui permettre à la fois de mieux gérer son propre destin et la nature dont il est partie prenante (infiniment plus qu’un simple environnement), et de progresser vers une harmonie (intérieure tout aussi bien) ou si l’on veut, un équilibre, sans doute nécessaires à la pérennité de l’espèce humaine elle-même, en tout cas essentiels à la reconstruction de la Civilisation dévastée par tous les excès (criminels) du monothéisme du Marché.

    ***

    Notes

    1- http://www.green-is-beautiful.com.fr/la-chasse-baleiniere-de-la-consommation.html

    2- http://www.fourrure-asie.info/fur_china.pdf

    3 - Victor Hugo accepta la présidence de la ligue Antivivisection en 1883 en déclarant dans son discours inaugural : « La vivisection est un crime ! »

    4- http://www.antichasse.com/cruelle_deterrage.htm

    5- René Descartes est en effet l’un des précurseurs de l’idéologie matérialiste de l’animal-machine réputé (comme pour le « philosophe » Malebranche - dont le chien avait des “poulies mal graissées” lorsque son maître le battait) ne pas ressentir la douleur; courant de pensée vivace qui débouchera et justifiera ultérieurement la vivisection.

    6- http://www.spa.asso.fr/83-un-peu-d-histoire.htm

    7- La loi du 19 novembre 1963 créé le délit d’actes de cruauté envers les animaux et son décret d’application du 9 février 1968 souligne la nécessité de n’entreprendre que des expériences utiles, et de n’utiliser qu’un nombre d’animaux restreints.

    En France, jusqu’à la loi 76-629 du 10 juillet 1976, la faune et la flore étaient considérées comme res nullius, c’est-à-dire, comme n’appartenant à personne.

    Depuis, elles sont devenues patrimoine national et donc de facto protégées.

    En ce qui concerne l’animal, le droit pénal français a évolué d’une conception “animal-bien mobilier” à celle d’animal-être sensible.

    Cependant quelques espèces animales, les espèces “gibiers” ou “nuisibles” peuvent être capturées ou détruites selon des règles précises.

    Le patrimoine naturel national désigne l’ensemble des ressources non produites par l’homme et situées sur le territoire d’un État particulier. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/EA9.html

    8- Au niveau de l’expérimentation animale, des règles ont été établies : USA - Code of Federal Regulations, 1976 ; GB - Universities Federation for Animal Welfare, 1978 ; France - L’Animal de laboratoire au service de l’homme, Congrès international, 1978 ; France - Principes d’éthique de l’expérimentation animale, 1979 ; Canada - Canadian Council on Animal Care, 1980-1984 ; Europe - Commission des Communautés Européennes, 1983 ; France - Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL) dans le domaine de la toxicologie expérimentale, Instruction du 31 mai 1983 et Arrêté du 20 janvier 1986 ; Europe - Convention sur la protection des animaux vertébrés utilisés à des fins expérimentales, 18 mars 1986 et directive 86/609/CEE du 24 novembre 1986 ; France - décret 1987, relatif aux expériences pratiquées sur les animaux suivi de l’institution d’une Commission nationale de l’expérimentation animale ; Europe - Directive 88/320/CEE du 7 juin 1988 concernant l’inspection et la vérification des Bonnes Pratiques de Laboratoire. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/EA9.html

    9- http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme

    10- http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_copernicienne

    Jean-Michel Vernochet

    http://www.terrefuture.fr/de-la-morale-du-vivant-au-droit-de-l%E2%80%99animal-1190

  • Mon courrier à la CVN : pour l'alliance du combat écologique et du combat pour la libération animale

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    Renard dans la Nature

    Bonsoir à tous,

    Je forme un voeu pour la nouvelle année : que le mot de "véganisme" apparaisse dans les statuts de la CVN, qu'il en soit un de ses combats prioritaires.

    Nous sommes une infime minorité, en France, à lier les deux combats, pour l'écologie et pour la libération animale.

    J'ai, personnellement, bien établi la nécessité de cette alliance, révolutionnaire, je pense, sur le plan des idées, de la philosophie et de l'action, car jusqu'à présent nous avons les "écolos" d'un côté et les défenseurs des droits des animaux de l'autre.

    Les premiers et les seconds ne s'entendent pas, les écolos tels qu'ils sont encore considérant les animaux non comme des individus mais comme de simples représentants d'une "espèce" possiblement "régulable"... et les défenseurs des droits des animaux niant paradoxalement la nécessité de la préservation de la nature, qui n'est autre que l'habitat de ceux dont ils prétendent par ailleurs défendre les droits !

    Je pense que c'est sur cette alliance, de l'écologie ET de la libération animale, qu'il convient de faire porter nos efforts pour le futur, et la CVN me paraît être le cadre idéal pour une telle évolution.

    Bonne année à vous tous,

    Méryl Pinque

    Site de la CVN : http://www.ecologie-radicale.org/

  • Cause animale et politique (Gérard Condorcet / CVN)

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    Nul ne conteste plus que le rapport à l’animal non-humain constitue une question d’éthique pratique essentielle.

    Ce qui permit longtemps aux humains de mépriser les autres espèces, les vieux dogmes sacrificiels et la frontière ontologique entre l’humain et le reste du vivant, cède devant les avancées des connaissances et de la conscience.

    Il y a une unité fondamentale du vivant et l’humain est une espèce parmi les autres espèces, toutes fruit d’une évolution que les obscurantistes illuminés nient en opposant leur foi aux données objectives de la paléontologie et de la biologie moléculaire.

    Les biologistes, les philosophes, les écologues, comme dans un autre domaine les climatologues, imposent une évolution des concepts.

    Toutefois, dans l’ordre législatif et dans l’ordre comportemental, les lobbies et la force des habitudes, les intérêts et les égoïsmes, perdurent à maintenir l’animal non-humain au rang de chose.

    Qui se soucie de ne pas ouvrir une route en secteur naturel pour préserver les chouettes hulottes et les hérissons peuplant encore cette zone hospitalière ?

    Reconnaissons que les pouvoirs publics et les « beaufs » moyens ignorent superbement cette problématique et ne raisonnent qu’en termes spéculatifs et anthropocentriques.

    Qui se préoccupe des tortures infligées aux animaux d’élevage concentrationnaire, aux dents meulées, aux queues coupées à vif, aux porte-viandes maintenus immobiles pour faire de la graisse ?

    Le consommateur avachi, formaté par les médias complices, ne supporterait pas la vue de ces sévices, ne pourrait pas les perpétrer personnellement (ce qui est tout de même un progrès), mais s’accommode de son ignorance confortable, se déchargeant sur des plus frustres des basses besognes.

    Qui s’avise d’exprimer sa pensée et de condamner le chasseur, tueur pour le plaisir, ou l’amateur de tauromachie ?

    Attention !

    Emettre une opinion quelconque comporte le risque de déplaire et le sujet de la société n’est guère porté à prendre parti.

    Ni Résistant, ni collaborateur, il attend prudemment le moment de suivre, de très loin, le cortège des vainqueurs.

    Alors, le conformiste basique, le citoyen modal, aime son chien, son chat et le beau cheval mais ne veut rien savoir des conditions d’élevage des animaux de « ferme », tolère la chasse qu’il considère dans le silence de sa lâcheté comme un loisir d’arriéré et se garde bien de déranger, de bousculer, de sortir du troupeau assoupi.

    La question animale est une question politique.

    Nombre d’associations et de militants de la cause du vivant se voudraient « apolitiques », histoire de conserver les « mains propres ».

    Reprenant une formule célèbre : A vouloir des mains propres on finit par ne plus avoir de mains.

    Voilà pourquoi rien ne bouge.

    Quant aux fossiles de la « politique traditionnelle », ils n’ont guère le courage de s’aliéner les voix de ceux qui ne voteront jamais pour eux et donnent dans l’anthropocentrisme.

    De Charybde en Scylla, il y a ceux qui font de l’écologie pour les seuls humains, privant ainsi leur démarche de toute portée éthique, et ceux qui se présentent aux élections avec pour seul programme la défense animale, ce qui étant trop réducteur les condamne à l’inexistence.

    Evitons Charybde, l’apolitisme pusillanime et Scylla, l’oubli de l’éthique fondamentale, celle de la réconciliation de l’humain avec la biosphère.

    Abolir la chasse, mort loisir, la corrida, mort spectacle, interdire les modes de traitement concentrationnaires et cruels des animaux d’élevage, intégrer la protection de la Nature comme impératif de l’aménagement de l’espace, représentent le volet éthique de toute politique écologiste.

    Mais, l’humain qui n’est le centre de rien puisqu’il n’y a pas de centre, ne saurait être ignoré dans un combat politique qui exige que soient :

    --- borner les égoïsmes et les appétits individuels par des politiques de solidarité, de redistribution, c’est-à-dire contenir les revenus indécents ne correspondant à aucune utilité publique ;

    --- remplacer un agent public partant à la retraite par deux pour améliorer les services publics de la protection de la Nature, de la santé, de l’instruction, de la justice, de l’aide sociale ;

    --- tirer vers le haut le statut du salariat, de la garantie sociale contre les risques de la maladie, de la vieillesse et du sous-emploi qui n’est pas pire que le mauvais emploi contraire à l’épanouissement de l’individu et au respect de la terre, le travail n’étant pas une valeur en soi ;

    --- déclarer la guerre commerciale par la taxation aux frontières aux Etats voyous et dictatoriaux ne respectant ni les droits sociaux ni les impératifs écologiques et instaurer de nouvelles règles aux échanges mondiaux de façon à pénaliser ceux qui captent les emplois par le servage et la pollution.

    Au fond et en résumé, faire l’inverse point par point de ce que font les gouvernants.

    La secte des adorateurs du Marché, de l’argent, n’aiment ni l’arbre, ni l’animal, ni l’humain.

    Leur ordre infernal repose sur l’exploitation maximisée et le mépris des êtres.

    Gérard Condorcet
    CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE

    http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=1265

  • Espagne : le célébre vétérinaire José Enrique Zaldivar demontre que le taureau souffre dans la corrida

    RAPPORT TECHNIQUE VETERINAIRE SUR LES CORRIDAS : POURQUOI IL EST INDENIABLE QUE LE TAUREAU SOUFFRE

    José Enrique Zaldivar Laguía, vétérinaire.

    Membre de l'Illustre Collège de Vétérinaires de Madrid.

    Il y a un peu plus d'un an, en février 2007, de nombreux médias se sont fait l'écho d'une étude neuroendocrinienne sur les réactions hormonales du taureau pendant la corrida.

    Cette étude a été menée par un groupe de vétérinaires de l'Université Complutense de Madrid, et plus précisément, par le Département de Physiologie de la Faculté Vétérinaire.

    Alors que personne, ni taurins, ni abolitionnistes de la tauromachie, ne remettait en cause le fait que, dans ce spectacle, le taureau était soumis à un dur châtiment en termes de douleur physique et de souffrance psychique, cette étude semble indiquer le contraire.

    Avant d'expliquer les raisons qui m'ont poussé à me pencher sur cette question, j’analyserai tout d’abord en quoi consiste une corrida.

    Pendant toute la durée de la corrida, soit une vingtaine de minutes, le taureau est soumis à ce que l'on appelle des suertes.

    Une fois dans l’arène, il est soumis à une série de passes de capote (cape), puis on procède à ce que l'on appelle la suerte de varas, ou « tiers de piques ».

    Pour ce faire, le picador utilise une puya, un instrument tranchant très acéré, long de 9 cm et divisé en deux parties : une pointe pyramidale de 3 cm et une autre pointe de 6 cm en acier encordé.

    Cet instrument devrait normalement servir à léser certains muscles et ligaments de la zone anatomique du taureau connue sous le nom de morrillo.

    L’objectif recherché est qu’une fois ces structures anatomiques endommagées, le taureau ne puisse plus relever la tête afin de faciliter le travail du matador.

    Malheureusement (entre guillemets), il n'en est rien.

    On sait que, dans 90 % des cas, les puyas sont placées beaucoup trop en arrière, dans des zones où les vertèbres sont beaucoup plus exposées.

    De plus, certaines manœuvres illégales des picadors entraînent des lésions beaucoup plus importantes, comme par exemple le barrenado (également appelé la « vrille ») qui consiste à utiliser la puya comme on débouche une bouteille de vin, et le mete y saca (ou « la pompe ») par laquelle le picador introduit et extrait la puya à plusieurs reprises, ce qui finit par produire les mêmes effets que si elle avait été enfoncée 7 fois, empêchant le taureau de s'enfuir lorsqu’il ressent la douleur.

    Les hémorragies dues à l’utilisation de telles méthodes entraînent une perte de sang pouvant atteindre 18 %, alors qu’on considère « souhaitable » (entre guillemets) qu’elle se situe autour de 10 %.

    Par ces manœuvres, une puya peut provoquer des blessures de plus de 20 cm de profondeur jusque sur 5 trajets différents.

    Je dois dire que pendant la feria de San Isidro qui a eu lieu récemment à Madrid, j'ai pu voir plusieurs corridas à la télévision, et sur les 36 taureaux que j’ai vus combattre, dans un seul cas la puya a été placée dans le morrillo (1 sur 36).

    Le second tiers de la corrida est celui des banderilles : il s'agit de bâtons terminés par une pointe en acier de 6 cm de long.

    Six banderilles sont plantées dans le dos du taureau.

    Pour éviter qu’elles ne se décrochent, ces banderilles sont munies d’un harpon de 16 mm de large.

    S’ensuit la faena du matador qui exécute une série de passes avec la muleta.

    C'est la seule partie de la corrida où aucune douleur physique n’est infligée au taureau, bien qu’on exige de lui une grande dépense physique et psychique.

    La corrida prend fin avec l’estocade qui consiste à planter, dans ce qu'on appelle en espagnol el hoyo de las agujas (« la croix »), une épée de 80 cm de long qui provoquera la mort du taureau.

    Précisons qu’il est rare que cette épée soit enfoncée là où il faut et remplisse sa fonction, à savoir, léser les gros vaisseaux.

    Dans la majorité des cas, elle lèse des cordons nerveux latéraux de la moelle épinière, ce qui provoque la désolidarisation de la cage thoracique qui entraîne à son tour une grave lésion du poumon.

    Le sang peut passer du poumon aux bronches, des bronches à la trachée, et ressortir par la gueule et le mufle, parfois à grands flots.

    Dans d’autres cas, l’estocade est tellement en arrière qu'elle est capable de perforer le diaphragme et même de perforer la panse et le foie.

    Dans ce cas, le taureau meurt en avalant son propre sang.

    La corrida s’achève avec le descabello et la puntilla.

    Le descabello est effectué à l’aide d’une épée semblable à l'estoc mais munie d’un butoir de 10 cm ; il consiste à sectionner la moelle épinière au niveau de l'espace intervertébral situé entre la première et la deuxième vertèbre cervicale.

    La puntilla poursuit le même objectif que le descabello, mais est effectuée à l’aide d’un poignard de 10 cm.

    L'étude à laquelle nous allons nous référer a analysé certaines caractéristiques hormonales chez différents groupes de taureaux, ainsi répartis :

    1    1) Taureaux n’ayant subi que le transport en camion.

    2-  2) Taureaux entrés dans l’arène, puis renvoyés au corral en raison d’un problème physique quel qu’il soit, sans être passés par aucune des suertes précédemment décrites.

    3-  3) Taureaux ayant subi les piques avant d’être renvoyés au corral.

    4-  4) Taureaux ayant subi les piques et les banderilles avant d’être renvoyés au corral.

    5) Taureaux étant passés par toutes les suertes de la corrida et, par conséquent, morts dans l’arène.

    Nous pensons que les groupes 1 et 5 sont majoritaires car les circonstances envisagées pour les groupes 2, 3 et 4 ne se présentent que rarement.

    Je dis bien « nous pensons » puisque, presque un an et demi après avoir été rendue publique, l'étude n'a été publiée dans aucune revue scientifique.

    L'étude est basée sur la détermination d'une série d'hormones :

    1. ACTH : hormone sécrétée par l’hypophyse, précurseur de la production de cortisol.

    2. Cortisol : hormone sécrétée par les glandes surrénales.

    3. Bêta-endorphines : hormones sécrétées à différents endroits de l'organisme.

    L’étude se réfère par ailleurs à deux autres hormones, l'adrénaline et la noradrénaline, dont je ne parlerai pas ici pour ne pas trop prolonger mon intervention.

    L'ACTH et le cortisol sont les hormones impliquées dans la réponse de tout organisme au stress.

    Plus la décharge d’ACTH et de cortisol est grande et plus le stress est important.

    En présence d’un stimulus stressant, la décharge de ces hormones se produit à partir d’une série d’ordres canalisés par le système nerveux.

    Et qu’est-ce que le stress ? A quoi sert-il ? Quelles conséquences a-t-il sur la santé ?

    On définit le stress comme « une agression contre un organisme vivant », ou comme « l'ensemble des réactions biologiques et psychologiques qui se déclenchent au sein d’un organisme brutalement confronté à un agent nocif de quelque nature que ce soit ».

    On peut encore le définir comme : « la situation d'un individu ou d’un de ses organes ou appareils qui, parce que l’on exige de lui un rendement supérieur à la normale, risque de tomber malade ».

    Si l’on s’en tient à ces définitions, il serait logique de penser que les taureaux du groupe 5 (ceux qui sont passés par toutes les suertes de la corrida et sont morts dans l’arène) devraient avoir davantage d’ACTH et de cortisol dans le sang que les taureaux des autres groupes, et évidemment, beaucoup plus que ceux du groupe 1.

    Autrement dit, plus le châtiment est important, plus il devrait y avoir de stress.

    Eh bien non, d’après cette étude, il n'en est rien.

    Cette étude nous révèle que les taureaux transportés (groupe 1) et les taureaux du groupe 2 sont trois fois plus stressés que les autres, c'est-à-dire qu’ils présentent davantage d’ACTH et de cortisol.

    De la même manière, ceux du groupe 3 sont également plus stressés que ceux du groupe 4, et ces derniers sont plus stressés que ceux du groupe 5.

    Si l'étude et ses conclusions disent vrai, et nous ne devons pas douter de leur véracité, que peut-il bien se passer pour que tout fonctionne à l’inverse de ce que l’on pourrait logiquement penser ?

    Est-il vrai, comme on nous le dit, que le taureau soumis à une corrida est un animal à part sur le plan neuroendocrinologique, et qu'il est parfaitement adapté à la corrida ?

    Si je vous dis que pour pouvoir prendre en considération certaines réponses endocriniennes, comme la libération de cortisol par l'ACTH, IL EST INDISPENSABLE QUE LA STIMULATION NEURONALE ET LA TRANSDUCTION DU SYSTÈME NERVEUX SOIENT INTACTES, c'est-à-dire que si une quelconque lésion a endommagé le système nerveux, ces réponses hormonales ne peuvent pas être prises en compte car elles ne sont pas produites normalement : quelle conclusion en tirez-vous ?

    Nous savons par de nombreuses études et publications de vétérinaires taurins que les puyas provoquent la rupture des apophyses épineuses des vertèbres thoraciques, endommagent des vaisseaux sanguins qui irriguent des muscles importants pour la locomotion, sectionnent ou lèsent les branches dorsales des nerfs spinaux, ce qui peut entraîner, et entraîne parfois, des claudications transitoires ou des chutes par inhibition réflexe du plexus brachial, le centre nerveux d’où partent les nerfs qui innervent les extrémités antérieures.

    Nous savons que les puyas sont capables de provoquer d'importantes hémorragies dans le canal médullaire et de léser le haut des côtes.

    Certains coups de puyas, les plus en arrière, peuvent perforer la plèvre, toucher le poumon et provoquer un pneumothorax et l'insuffisance respiratoire qui s’ensuit.

    Nous savons que les banderilles, par l’action de la gravité et des mouvements du taureau, provoquent la rupture de certains nerfs, muscles et vaisseaux sanguins.

    Nous savons que l’estocade sectionne elle aussi des nerfs importants, et enfin, que le descabello et la puntilla sectionnent la moelle épinière.

    Nous savons par conséquent que, pendant la corrida, le système nerveux du taureau subit d'importantes lésions qui rendent impossible toute réponse normale en termes de décharge d'ACTH et de cortisol.

    Il est par conséquent logique, et nous reprenons ici les conclusions de l'étude que nous réfutons, que le taureau transporté et le taureau entré dans l’arène avant d’en être renvoyé sans avoir subi de dommages physiques, aient davantage de cortisol que ceux qui ont subi ces dommages.

    Cela ne signifie pas qu’ils sont plus stressés, c’est simplement que leur système nerveux est intact, condition indispensable, comme je l'ai dit auparavant, pour que ce type de réponses hormonales puissent être prises en considération dans une démarche scientifique rigoureuse.

    Savez-vous que chez des personnes accidentées présentant d'importantes lésions de la moelle épinière, la réponse hormonale qui devrait aboutir à une décharge de cortisol est extrêmement faible et même abolie ?

    Peut-il y avoir une situation plus stressante pour une personne que de penser qu’elle va passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant ?

    Existe-t-il un dommage neurologique plus grave que la section de la moelle épinière par le descabello et la puntilla ?

    N'oublions pas que le sang de ces taureaux a été prélevé après leur mort, alors que ceux-ci avaient subi les lésions précédemment décrites.

    La seconde partie de l'étude s’intéresse à la production d'autres hormones, les bêta-endorphines.

    Nous savons que ces hormones sont sécrétées par l'organisme lorsque celui-ci est confronté à la douleur et/ou à l’effort.

    Puisqu’il semble que le taureau en sécrète une quantité énorme pendant la corrida, l’étude en conclut que les bêta-endorphines sont quasiment capables d'annuler la douleur qui lui est infligée.

    On nous dit que le taureau produit dix fois plus de bêta-endorphines que l’homme.

    Mais dans quelles circonstances ?

    Aucun de nous n’a été ni ne sera jamais soumis à une corrida.

    Pour pouvoir faire ce type d'affirmations, les espèces comparées devraient être soumises aux mêmes situations, et ce n'est pas le cas, et ce ne sera jamais le cas.

    De plus, le sang qui a servi à déterminer le taux de présence de ces hormones appartient en grande majorité à des taureaux morts, c’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas savoir à quel moment de la corrida ces hormones ont été sécrétées.

    Est-ce après les coups de puyas comme l’affirment les auteurs de l'étude ?

    Est-ce après la pose des banderilles ?

    Et pourquoi pas après le descabello ou la puntilla ?

    Les auteurs de l’étude n’ayant pas procédé à des prélèvements séquentiels, on ne peut donc pas le savoir actuellement.

    Il faudrait pouvoir arrêter la corrida de temps en temps pour savoir à quel moment précis se produit cette décharge hormonale démesurée, soi-disant capable de réduire la douleur de l'animal.

    Je dois ajouter qu’on attribue aux bêta-endorphines des propriétés qu'elles n'ont pas.

    On dit d’elles qu’elles neutralisent la douleur, alors que la seule chose que nous puissions en dire, c’est qu’elles servent à la pallier.

    Ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’elles sont médiatrices de la douleur et du stress et, bien plus important encore, elles permettent de les MESURER.

    Je n'ai trouvé aucune étude où il soit dit qu'elles neutralisent la douleur, que grâce à leur production et à leur action, un organisme peut cesser de ressentir sur le champ la douleur qu’on est en train de lui provoquer.

    Nous ne parlons pas de douleurs banales, ou tout du moins, moi, en tant que vétérinaire, je ne peux qualifier ainsi les douleurs que l’on inflige au taureau tout au long de la corrida.

    De nombreuses études effectuées auprès de femmes pendant l'accouchement (et il s’agit bien dans ce cas d’études séquentielles) démontrent que plus la quantité de bêta-endorphines dans le sang est élevée, plus la douleur est importante pendant l'accouchement.

    Les femmes qui ont déclaré que l'accouchement avait été insupportable étaient celles dont les analyses présentaient le plus fort taux de bêta-endorphines, et curieusement, les fœtus qui avaient le plus souffert pendant l'accouchement étaient ceux qui avaient le plus de bêta-endorphines dans le sang.

    Et fait important: les femmes qui avaient suivi des cours de préparation à l’accouchement étaient celles qui avaient le moins de bêta-endorphines, c'est-à-dire celles dont le stress face à cette situation était le moins important.

    Comment se peut-il que les hormones du stress - comme le cortisol - soient presque normales chez le taureau APRÈS la corrida, alors que d'autres, les bêta-endorphines – qui permettent de mesurer le stress - sont si élevées ?

    Eh bien, pour moi, la réponse à cette question est dans l'intégrité des structures nerveuses, car on sait qu’en cas de dommage neurologique ces hormones, les bêta-endorphines, peuvent être sécrétées dans les lieux où se produit la douleur, grâce à certains mécanismes cellulaires sans médiation du système nerveux.

    Les conclusions que je tire de cette étude sont par conséquent claires :

    Les réponses hormonales au stress sont celles attendues pour les dommages neurologiques causés au taureau pendant la corrida par les puyas, les banderilles, l'estoc, le descabello, la puntilla et l’épuisement (syndrome général d'adaptation) auquel est soumis l'animal.

    Ce syndrome qui a été étudié il y a de nombreuses années est toujours en vigueur actuellement.

    Lorsque son équilibre est menacé, tout organisme émet une réponse afin de s'adapter.

    On peut donc définir ce syndrome comme la réponse physiologique spécifique de l'organisme face à toute demande ou agression d’ordre physique ou psychologique.

    Ce qui est certain c’est que quand l'agression se répète fréquemment ou est de longue durée, et quand les ressources de l'animal sont insuffisantes pour s’adapter, on passe de la phase d'adaptation à la phase d'épuisement dans laquelle les réponses hormonales devant l'effort ne sont pas viables.

    Les réponses hormonales à la douleur, c'est-à-dire la décharge de grandes quantités de bêta-endorphines détectées dans le sang du taureau après la corrida, sont la réponse normale d'un organisme soumis à une forte douleur et à un grand stress ; elles n’ont pour ainsi dire rien à voir avec la capacité des bêta-endorphines à neutraliser la douleur, c’est même tout le contraire; autrement dit, ces réponses hormonales nous sont utiles pour quantifier la douleur, mais rien ne nous permet d’affirmer qu’elles sont capables de l'annuler.

    José Enrique Zaldivar Laguía

    Vétérinaire.
    Membre de l'Illustre Collège de Vétérinaires de Madrid.

    http://flac.over-blog.com/article-en-espagne-le-celebre-veterinaire-jose-enrique-zaldivar-demontre-que-le-taureau-souffre--41617925.html

  • Revue : "Offensive" n° 24, "Nature et animalité"

    OFFENSIVE 24
    Trimestriel d¹Offensive libertaire et sociale (OLS)
    décembre 2009, 52 pages, 5 euros

    +++


    - disponible par correspondance contre 5.5€ à Offensive c/o Mille Babords 61, rue Consolat 13001 Marseille ou par abonnement à partir de 20€ (chèques à l’ordre de Spipasso à la même adresse).

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    - dans de bonnes librairies engagées.


    +++

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    http://offensive.samizdat.net/

  • Graphiques pour le panneau d’affichage virtuel (Gary Francione)

    http://www.animalemancipation.com/wiv2_english.png

    Chers Collègues,

    Hier, je proposais que nous ayons un panneau d’affichage virtuel que nous pourrions diffuser dans le monde entier :

    LE MONDE EST VEGAN.

    Si vous le voulez.

    Actuellement, j’ai déjà reçu deux séries de panneaux en anglais et je sais qu’il en existe d’autres écrits en langue étrangère.

    Vincent Guihan, qui a deux excellents blogs, “Animal Emancipation” et “We Other Animals“, a créé une série de panneaux disponibles ici.

    John Colvin, qui maintient le blog “John’s Plate“, a une formidable série ici.

    MERCI de les utiliser de toutes les façons que vous pouvez afin de diffuser le message.

    Le véganisme est NOTRE choix.

    Nous avons la possibilité de dire non à la violence.

    Nous avons la possibilité d’affirmer la personnalité des animaux.

    Nous avons la possibilité de rejeter le statut de propriété des animaux.

    Nous avons la possibilité de dire non au spécisme.

    Nous avons la possibilité de résoudre le problème de l’exploitation animale de l’unique façon qu’il peut être résolu : en abolissant la demande de produits animaux.

    Célébrez la paix.

    Célébrez la non-violence.

    Devenez végan.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/12/16/graphiques-pour-le-panneau-virtuel/

  • Notre panneau virtuel : "LE MONDE EST VEGAN ! Si vous le voulez."

    http://www.jcolv.com/images/wiv/french/wiv_bumper_500x137.png

    Chers collègues,

    En 1969, au plus fort de la guerre du Vietnam, John Lennon et Yoko Ono avaient placé un panneau d’affichage dans Times Square.

    On pouvait y lire :

    LA GUERRE EST FINIE !

    Si vous le voulez.

    Joyeux Noël de la part de John et Yoko.”

    Je propose la chose suivante : que nous inondions le monde avec un message ; que nous créions un panneau d’affichage virtuel :

    LE MONDE EST VEGAN ! Si vous le voulez.

    Envoyez ce message à tous vos réseaux sociaux et demandez à vos amis de l’envoyer à leurs amis.

    Envoyez des emails à vos amis et demandez-leur d’en faire autant.

    Ajoutez ce message à la signature de vos emails/forums.

    Démarrons une sympathique vague d’éducation créative et non-violente au véganisme.

    Quarante ans après que John et Yoko ont fait cette simple déclaration que la fin de la guerre du Vietnam était la nôtre si nous le voulions, ayons un panneau d’affichage électronique qui ne sera pas uniquement dans Time Square, mais dans le monde entier !

    Diffusons le message selon lequel la non-violence envers nos frères et sœurs non-humains est possible - si nous le voulons.

    Je ferai un commentaire là-dessus dans les jours prochains.

    S’il vous plaît, devenez végan.

    C’est incroyablement facile.

    C’est la meilleure chose à faire pour vous et la planète.

    Et, le plus important : c’est la meilleure chose à faire d’un point de vue moral.

    Nous ne pouvons justifier le fait de tuer des animaux non-humains pour nos fins triviales, peu importe le degré "d'humanité" de nos injustices.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/12/15/notre-panneau-virtuel-%E2%80%9Cle-monde-est-vegan-si-vous-le-voulez%E2%80%9D/