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Textes - Page 24

  • "Parodie au bord du gouffre " (Michel Tarrier)

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    Deux oiseaux symboles de notre mode de vie.

    Ça, on sait faire.

    L’humain au plus loin de la Nature, challenge réussi.

    Et maintenant : étonnons-nous !

    Parce qu’au pied du mur par la loi du système, on marche dans la combine mais on n’est pas dupes.

    Le pouvoir croit le peuple né de la dernière pluie parce que conditionné par la manufacture du comportement.

    Pris pour des cons depuis toujours, les braves gens n’ont absolument rien choisi en leur âme et conscience.

    Qui plus est les premiers donneurs d’alerte, ceux qui eurent raison trop tôt, furent toujours moqués, invectivés ou poursuivis par les gardiens du système, y compris les écologistes pionniers qui n’eurent pas les honneurs des Al-Gore et autres pharisiens du jour.

    2040 : il y aura autant de gens à mourir de faim que d’enfants à naître !

    Ne parlons surtout pas de surpopulation au sommet de Copenhague !

    LE CAPITALISME NOUS BALLADE

    Écogitations de derrière les fagots…

    Il y a ceux qui trient leurs déchets, et ceux qui les mangent.

    Au bout du rouleau, sur une planète en déliquescence, juste pour jouer les prolongations avec force d’éco-lubrifiants, l’ultralibéralisme nous promène par le bout du nez sur le chemin de ses propres repentances.

    Il nous mène en bateau en nous exhortant à faire amende honorable en son nom.

    Il nous met la tête dans le bain de son cloaque et nous devons nettoyer pour lui les écuries d’Augias.

    Et voici que nous avons pour mission nouvelle de rafraîchir l'atmosphère qu'il a réchauffée pour s'en mettre plein les fouilles.

    Et nous sentons venir l'entourloupe : le chèque qui sera émis par les plus gros pollueurs des pays nantis ira directement aux plus riches des pays pauvres.

    Voici quelques étapes initiatiques au nouveau chemin pour éco-pèlerins de bonne volonté.

    Cette grande ballade d'une récupe de justesse pour un capitalisme en sursis et repeint de vert passe notamment par :

    Le développement durable pour absoudre l’ultralibéralisme.

    L’économie verte pour justifier la mondialisation.

    Le commerce équitable en contrition de l’OMC.

    L’agriculture bio et celle raisonnée (!) pour mieux cacher le productivisme agrochimique.

    Le sacro-saint tri des déchets pour esquiver la surabondance d'emballages inutiles.

    L’écotourisme pour se dédouaner du tourisme de masse.

    L’habitat écolo-bobo comme repentance élitiste aux cités dortoirs.

    1% de moulins donquichottesques pour expier les marées noires, l'extraction des sables bitumineux et les 14 milliards de bénéfices d’une seule compagnie.

    Le Grenelle et autres pantomimes aux vœux pieux comme livre des recettes cosmétiques.

    Et bien sûr, l’overdose convenue du réchauffement climatique pour brouiller les pistes du flambeau pétrolier.

    Complétez vous-même la liste des subterfuges au consumérisme et de la bonne conscience du marché en découpant selon les pointillés démagogiques et en collectionnant les belles images du greenwashing.

    Fins stratèges, les plus gros pollueurs ont tous leurs fondations environnementalistes et financent les grands tribuns héliportés de l’écologisme poudre aux yeux, fées Carabosse d'un libéralisme décomplexé.

    Et bien d’autres plans dans l’art de décevoir pour faire des dividendes, comme en parquant des paysages pour les faire visiter, en protégeant les espèces une fois éradiquées, en reboisant de plants centimétriques des forêts séculaires abattues…, et autres rustines pour une planète exsangue.

    Il y a incompatibilité entre une société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère.

    Je me tue à le répéter et l’on me dit pessimiste parce que lucide.

    Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des forces extérieures ne l'y contraignent pas.

    Le système a saturé tout l'espace disponible et est à l'origine de tensions de plus en plus fortes.

    Pour les masquer, ceux qui nous gouvernent pratiquent la politique des réalités contradictoires, nouvelle philosophie cynique de l’oxymore, totalement déroutante pour l’esprit.


    NOUS, PEUPLE DERNIER

    Les fruits de l’homme sont empoisonnés et détruisent la Terre.

    Un livre qui donne raison à ceux qui ont toujours eu tort.

    Michel Tarrier, 448 pages, chez L'Harmattan.

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    http://www.amazon.fr/Nous-Peuple-Dernier-Survivre-Bientot/dp/2296105629

  • Commentaire : discussion avec le Pr. Gary Steiner

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    Pr. Gary Steiner

    Chers collègues,

    Dans ce commentaire n° 11, j’ai une discussion avec Gary Steiner, Professeur de Philosophie et Responsable du Département Philosophie à l’Université de Bucknell.

    Gary a récemment écrit un éditorial dans le New York Times à propos du véganisme et nous parlons, dans ce podcast, des réactions qu’il a eues suite à cet éditorial, en particulier les critiques venant des welfaristes:  beaucoup d’entre eux couvrent de louanges Temple Grandin, architecte d’abattoirs, et d’autres supporters de l’exploitation animale.

    Nous discutons aussi du refus des welfaristes de débattre avec des abolitionnistes, étant donné qu'ils n’ont rien à dire en réponse à l’argument selon lequel les réformes de bien-être animal ne font qu’augmenter l’efficacité de production de l’exploitation animale.

    Gary L. Francione

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    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/12/06/commentaire-discussion-avec-le-professor-gary-steiner/

  • "Aïd : le jour d’avant" (Mustapha Hammouche)

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    Dans une ambiance de kermesse, les montreurs de moutons peuplent de leurs ouailles les espaces nus dans et autour des cités.

    Les abords des routes et des autoroutes, près des villes, sont ponctués de parcs à moutons improvisés.

    Des terrains vagues, et parfois des placettes, sont transformés en bergeries pour les besoins du commerce ovin de l’Aïd.

    Les jours qui précèdent la fête du sacrifice submerge ce qui fait office de milieu urbain de leur lot de bêtes et de fourrages et de déjections. Les gens n’ont de commentaires que sur la qualité de leurs acquisitions respectives.

    Entre les lamentations sur la cherté du bétail, ils jubilent du poids de viande qu’ils comptent obtenir de leur “sacrifice”, se régalant d’avance des mets qu’ils pourront tirer des grasses bêtes.

    Dans un parfait consensus que toutes sortes d’usages nous imposent désormais, nul ne commente le spectacle d’un bouchon routier au niveau d’un marché improvisé, celui d’un troupeau arpentant les rues de quartiers résidentiels ou le concert de bêlements fusant de l’immeuble.

    Blasphème que de s’irriter des dommages collatéraux d’une piété en progrès !

    C’est tout bénédiction pour nous, même si c’est surtout tout bénéfice pour les maquignons.

    Il se trouve que le regain de dévotion s’accompagne de l’éclosion de multiples commerces qui se justifient par leur statut de sous-traitance religieuse.

    Pas besoin de se soumettre à quelque réglementation, à quelque convention d’évolution sur la voie publique ou quelque norme d’hygiène quand le business consiste à satisfaire les besoins des fidèles.

    Et les besoins les plus impérieux semblent correspondre aux deux périodes de l’Aïd et du Ramadhan !

    Ces moments réputés dédiés au sacrifice et à l’endurance se transforment en opportunités d’accomplissement de nos fantasmes alimentaires.

    Autour de ces repères de dévotion, s’est élevée toute une gastronomie de l’abondance.

    Les repas qu’on y conçoit feraient rougir d’envie les plus impies des épicuriens !

    Des agents se contentent de régler une circulation volontairement déréglée par la tolérance des corrals le long des routes.

    On ne sévit pas contre la religion — puisque c’est elle qui endosse beaucoup de nos travers —, d’autant plus que l’État a pris le parti de tolérer ces débordements au lieu de contenir les activités et comportements débridés qui se développent autour du culte.

    Dans deux jours, des trottoirs, des places et des parkings seront barbouillés de sang de moutons qu’on aura égorgés à même le sol, comme de vénérables actes de dévotion.

    Avant le carnage, beaucoup de pères ahuris inviteront leurs enfants qui, depuis quelques jours, ont affectivement investi dans l’agneau, devenu pour eux animal de compagnie, à assister à la tuerie.

    Et comme il faut célébrer les fêtes de la religion d’État, l’ENTV sera là pour filmer et transmettre le “bonheur” des gosses sans se soucier de leur possible traumatisme et la communion du peuple algérien qui, après avoir éclaboussé tout son environnement, s’apprête à vivre quelques jours de bombance parfaitement justifiés par la religion.

    Mustapha Hammouche

    http://www.liberte- algerie.com/ edit.php? id=50594

  • "Le scandale du combat de moutons" (Mustapha Hammouche)

    Avant l'Aïd....jpg

    Comme s’il ne suffisait pas de les égorger, il fallait les obliger à s’encorner.

    À Boumerdès, à El-Achour et sûrement un peu partout dans le pays, les moutons dédiés au sacrifice de l’Aïd ont été forcés à se combattre, les jours précédant la saignée.

    Des après-midi durant, des béliers sont opposés dans des combats parfois sanglants, mais toujours douloureux pour ces bêtes que des humains obligent à s’affronter, jour après jour, pour le plaisir de quelques ahuris et l’intérêt de quelques écervelés attirés par l’odeur du gain.

    Ce combat de moutons cornus, probablement organisés par quelques spéculateurs qui ont senti la bonne affaire dans ce jeu qui, lui aussi, semble réunir les deux carburants qui semblent faire mouvoir notre société : l’argent et la violence.

    Ainsi, une foule de jeunes se réunit, chaque soir, sur un terrain vague, pour suivre des duels de bêtes, encourageant leur favori, hurlant de ravissement et vociférant de colère.

    Les mises reprennent après chaque pause, faisant du symbole sacré du sacrifice d’Abraham le prétexte à une entreprise de jeu.

    Là, l’appât du gain paraît faire bon ménage avec la ferveur religieuse, sous le regard complaisant d’une société et d’autorités qui ont pris l’habitude de ne voir que ce qui les éclabousse.

    On passe son chemin, tant que le scandale est étouffé. 

    Que des badauds se rassemblent pour se distraire de n’importe quoi pour compenser la désertification récréative, cela se comprend.

    Que la tartuferie arrive toujours à concilier l’avidité et la piété, cela se sait.

    Mais qui se développe, dans l’insouciance générale, une mode qui consiste à se divertir et à parier sur la souffrance d’innocentes créatures, déjà promises à l’abattage qui de plus est, est révélateur d’un inquiétant déclin culturel.

    Bien sûr, l’on peut parader en criant les chiffres de la rédemption : des dizaines de milliers de hadjs et des millions de moutons sacrifiés !

    Mais à qui peut-on faire croire que l’ostentation et le zèle de dévotion puisse contrebalancer la descente aux enfers spectaculaire, aux plans politique et culturel ?

    À la fin, c’est soit sa santé morale, soit ses maux sociaux qui marquent le mouvement profond d’une société et le destin d’un peuple.

    Dans la pratique, l’Aïd, une fois passée la prière, tourne au scandale hygiénique et écologique, tant les égorgements sont exécutés presque en tout lieu, y compris sur la voie publique, pour deux ou trois jours voués aux agapes largement commentées au quatrième jour.

    Aujourd’hui, et pour le bonheur de quelques désœuvrés et de quelques parieurs, il faudrait que la bête condamnée soit préalablement et publiquement suppliciée !

    La barbarie ordinaire, celle qui s’attaque à la nature, à la flore et la faune non humaines, avance tranquillement dans cette société qui n’ose plus réagir à ses propres frasques.

    Elle a commis, contre toute raison, la faute irrémédiable de dépénaliser le crime terroriste.

    Aujourd’hui, toutes les infamies revendiquent, devant un tel renoncement, le pardon que mérite un crime mineur dans un système où le crime absolu peut être absout. 

    C’est que la violence est une pulsion entière ; si elle s’exprime contre nous depuis quinze ans, c’est parce que nous l’avions tolérée quand nous nous croyions hors de portée de ses effets.

    Mustapha Hammouche

    http://www.liberte- algerie.com/ edit.php? id=104862

  • Affaires Polanski/Mitterrand : merci, Michel Onfray

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    Enfin un homme qui PARLE... Michel Onfray : merci. M.P.

    *******************************************************************************************************

    Je vomis sur les amis de Polanski

    Les télévisions ayant levé le siège, les intellectuels de Saint-Germain-des-Prés sont repartis ailleurs distribuer leurs bons points, professer en chaire cathodique et donner des leçons au monde.

    Personne ne sait désormais ce qu’il advient du réalisateur de films présumé coupable d’avoir violé une jeune fille de 13 ans après l’avoir alcoolisée, puis grassement indemnisée pour acheter son renoncement aux poursuites.

    Chacun sait en revanche qu’un ministre ayant payé des jeunes garçons thaïlandais pour jouir enfin, continue à officier dans les palais lambrissés en prenant soin de ne plus intervenir sur rien.

    Ce panier de crabes s’est calmé.

    On va donc pouvoir enfin pouvoir penser un peu sur la question pédophile.

    Peut-on alors renvoyer  les éternels beuglants de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui pérorent depuis si longtemps sur la Bosnie, la Palestine, le Rwanda, la Tchétchénie, Israël, et défendent Roman Polanski, lire la Déclaration des droits de l’enfant du 20 novembre 1959 ?

    Ces compagnons de route de leurs amis pédophiles (j’ai souvenir d’avoir lu et entendu BHL, Finkielkraut, Bruckner, pour les plus visibles, défendre la prescription du crime pédophilique) y apprendraient que les Nations unies, il y a cinquante ans, tout juste, ont signé ce texte concernant les enfants, il est vrai des faibles par nature, le contraire des puissants utiles pour une carrière.

    Cette déclaration méconnue proclame la nécessité d’une protection particulière et celle de soins spéciaux pour les enfants à cause de leur manque de maturité physique et intellectuelle ; elle proclame l’intérêt supérieur de l’enfant ; elle demande qu’il puisse se développer d’une façon saine avec de l’attention, de l’éducation et des soins ; elle invite à tout mettre en œuvre pour qu’il développe ses facultés et trouve sa place dans la société de façon digne ; elle affirme qu’il doit être le premier à recevoir protection et secours ; elle décide que « l’enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d’exploitation, il ne doit pas être soumis à la traite, sous quelque forme que ce soit » (art. 8) ; elle réprouve toute activité qui nuirait à son développement moral, mental, psychique…

    Voilà, me semble-t-il, un programme intéressant : comme les enfants sont [, à l'instar des animaux,] des victimes désignées dans ce monde de prédateurs impunis, des proies silencieuses, incapables de s’organiser en groupe de pression, nullement à même de faire entendre leur voix dans les médias ou de façon publique, encore moins aux prochaines consultations électorales, quelle aubaine pour les marquis de Sade à la petite semaine, les pédophiles du Net, les parents déglingués et autres délinquants relationnels, sinon les violeurs mondains – académiciens, écrivains, cinéastes, membres de jurys littéraires prestigieux, ministres et autres abonnés au Who’s Who !

    Une société ne vaut que par le statut qu’elle accorde à ses marges, à ses minorités.

    Avant-hier, le Prolétariat, les Juifs, les Tziganes ; hier, les Handicapés, les Homosexuels ; aujourd’hui, les Sans-papiers, les Sans logement, les Sans travail, les Sans domicile fixe, les Précaires, les Chômeurs, les Fins de droit ; demain, les Prisonniers ?

    Peut-être, c’est d’ailleurs souhaitable.

    Mais quand les Enfants ?

    Je vomis sur les amis de Polanski…

    Michel Onfray

    Siné Hebdo, 25 novembre 2009

  • Gary Steiner : "Animal, Vegetable, Miserable" (The New York Times)


    Published: November 21, 2009

    Lewisburg, Pa.

    LATELY more people have begun to express an interest in where the meat they eat comes from and how it was raised.

    Were the animals humanely treated?

    Did they have a good quality of life before the death that turned them into someone’s dinner?

    Some of these questions, which reach a fever pitch in the days leading up to Thanksgiving, pertain to the ways in which animals are treated. (Did your turkey get to live outdoors?)

    Others focus on the question of how eating the animals in question will affect the consumer’s health and well-being. (Was it given hormones and antibiotics?)

    None of these questions, however, make any consideration of whether it is wrong to kill animals for human consumption.

    And even when people ask this question, they almost always find a variety of resourceful answers that purport to justify the killing and consumption of animals in the name of human welfare.

    Strict ethical vegans, of which I am one, are customarily excoriated for equating our society’s treatment of animals with mass murder.

    Can anyone seriously consider animal suffering even remotely comparable to human suffering?

    Those who answer with a resounding no typically argue in one of two ways.

    Some suggest that human beings but not animals are made in God’s image and hence stand in much closer proximity to the divine than any non-human animal; according to this line of thought, animals were made expressly for the sake of humans and may be used without scruple to satisfy their needs and desires.

    There is ample support in the Bible and in the writings of Christian thinkers like Augustine and Thomas Aquinas for this pointedly anthropocentric way of devaluing animals.

    Others argue that the human capacity for abstract thought makes us capable of suffering that both qualitatively and quantitatively exceeds the suffering of any non-human animal.

    Philosophers like Jeremy Bentham, who is famous for having based moral status not on linguistic or rational capacities but rather on the capacity to suffer, argue that because animals are incapable of abstract thought, they are imprisoned in an eternal present, have no sense of the extended future and hence cannot be said to have an interest in continued existence.

    The most penetrating and iconoclastic response to this sort of reasoning came from the writer Isaac Bashevis Singer in his story “The Letter Writer,” in which he called the slaughter of animals the “eternal Treblinka.”

    The story depicts an encounter between a man and a mouse.

    The man, Herman Gombiner, contemplates his place in the cosmic scheme of things and concludes that there is an essential connection between his own existence as “a child of God” and the “holy creature” scuffling about on the floor in front of him.

    Surely, he reflects, the mouse has some capacity for thought; Gombiner even thinks that the mouse has the capacity to share love and gratitude with him.

    Not merely a means for the satisfaction of human desires, nor a mere nuisance to be exterminated, this tiny creature possesses the same dignity that any conscious being possesses.

    In the face of that inherent dignity, Gombiner concludes, the human practice of delivering animals to the table in the form of food is abhorrent and inexcusable.

    Many of the people who denounce the ways in which we treat animals in the course of raising them for human consumption never stop to think about this profound contradiction.

    Instead, they make impassioned calls for more “humanely” raised meat.

    Many people soothe their consciences by purchasing only free-range fowl and eggs, blissfully ignorant that “free range” has very little if any practical significance.

    Chickens may be labeled free-range even if they’ve never been outside or seen a speck of daylight in their entire lives. And that Thanksgiving turkey?

    Even if it is raised “free range,” it still lives a life of pain and confinement that ends with the butcher’s knife.

    How can intelligent people who purport to be deeply concerned with animal welfare and respectful of life turn a blind eye to such practices?

    And how can people continue to eat meat when they become aware that nearly 53 billion land animals are slaughtered every year for human consumption?

    The simple answer is that most people just don’t care about the lives or fortunes of animals.

    If they did care, they would learn as much as possible about the ways in which our society systematically abuses animals, and they would make what is at once a very simple and a very difficult choice: to forswear the consumption of animal products of all kinds.

    The easy part of this consists in seeing clearly what ethics requires and then just plain doing it.

    The difficult part: You just haven’t lived until you’ve tried to function as a strict vegan in a meat-crazed society.

    What were once the most straightforward activities become a constant ordeal.

    You might think that it’s as simple as just removing meat, eggs and dairy products from your diet, but it goes a lot deeper than that.

    To be a really strict vegan is to strive to avoid all animal products, and this includes materials like leather, silk and wool, as well as a panoply of cosmetics and medications.

    The more you dig, the more you learn about products you would never stop to think might contain or involve animal products in their production — like wine and beer (isinglass, a kind of gelatin derived from fish bladders, is often used to “fine,” or purify, these beverages), refined sugar (bone char is sometimes used to bleach it) or Band-Aids (animal products in the adhesive). Just last week I was told that those little comfort strips on most razor blades contain animal fat.

    To go down this road is to stare headlong into an abyss that, to paraphrase Nietzsche, will ultimately stare back at you.

    The challenges faced by a vegan don’t end with the nuts and bolts of material existence.

    You face quite a few social difficulties as well, perhaps the chief one being how one should feel about spending time with people who are not vegans.

    Is it O.K. to eat dinner with people who are eating meat?

    What do you say when a dining companion says, “I’m really a vegetarian — I don’t eat red meat at home.” (I’ve heard it lots of times, always without any prompting from me.)

    What do you do when someone starts to grill you (so to speak) about your vegan ethics during dinner? (Wise vegans always defer until food isn’t around.)

    Or when someone starts to lodge accusations to the effect that you consider yourself morally superior to others, or that it is ridiculous to worry so much about animals when there is so much human suffering in the world? (Smile politely and ask them to pass the seitan.)

    Let me be candid: By and large, meat-eaters are a self-righteous bunch.

    The number of vegans I know personally is ... five.

    And I have been a vegan for almost 15 years, having been a vegetarian for almost 15 before that.

    Five.

    I have lost more friends than this over arguments about animal ethics.

    One lapidary conclusion to be drawn here is that people take deadly seriously the prerogative to use animals as sources of satisfaction.

    Not only for food, but as beasts of burden, as raw materials and as sources of captive entertainment — which is the way animals are used in zoos, circuses and the like.

    These uses of animals are so institutionalized, so normalized, in our society that it is difficult to find the critical distance needed to see them as the horrors that they are: so many forms of subjection, servitude and — in the case of killing animals for human consumption and other purposes — outright murder.

    People who are ethical vegans believe that differences in intelligence between human and non-human animals have no moral significance whatsoever.

    The fact that my cat can’t appreciate Schubert’s late symphonies and can’t perform syllogistic logic does not mean that I am entitled to use him as an organic toy, as if I were somehow not only morally superior to him but virtually entitled to treat him as a commodity with minuscule market value.

    We have been trained by a history of thinking of which we are scarcely aware to view non-human animals as resources we are entitled to employ in whatever ways we see fit in order to satisfy our needs and desires.

    Yes, there are animal welfare laws.

    But these laws have been formulated by, and are enforced by, people who proceed from the proposition that animals are fundamentally inferior to human beings.

    At best, these laws make living conditions for animals marginally better than they would be otherwise — right up to the point when we send them to the slaughterhouse.

    Think about that when you’re picking out your free-range turkey, which has absolutely nothing to be thankful for on Thanksgiving.

    All it ever had was a short and miserable life, thanks to us intelligent, compassionate humans.

    Gary Steiner, a professor of philosophy at Bucknell University, is the author of Animals and the Moral Community: Mental Life, Moral Status and Kinship.

    http://www.nytimes.com/2009/11/22/opinion/22steiner.html?pagewanted=1&_r=1&partner=rss&emc=rss&adxnnlx=1258999957-AA67fq2m3kDPcsdzPn5QOw

  • Commentaire : World Vegan Day - 1er Novembre 2009

    http://www.offthehoof.co.uk/ecard/ecard-front.jpg

    Chers collègues,

    Joyeux World Vegan Day à tous !

    Dans ce commentaire, je parle de l’état du mouvement végan.

    La mauvaise nouvelle : les grosses associations de promotion du bien-être animal ont fait un gros travail de marginalisation du véganisme.

    La bonne nouvelle: ces dernières années, nous avons vu la naissance d’un mouvement abolitionniste qui voit le véganisme comme une base morale, rejette les campagnes de reformes et les campagnes ciblées et considère le véganisme comme essentiel à toute théorie non-violente cohérente.

    Si vous n’êtes pas encore végan, alors commencez dès aujourd’hui.

    C’est facile.

    C’est meilleur pour votre santé et la planète.

    Et le plus important : le véganisme éthique représente votre engagement dans la justice, l’abolition de l’exploitation animale et la non-violence.

    Gary L. Francione

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    http://www.abolitionistapproach.com/fr/

  • La crise est avant tout éthique (Jean-Claude Hubert)

    http://www.habitat-durable.com/images/ETHIQUE.jpg

    Loin des invectives et des polémiques, reconnaissons que la crise qui secoue la planète est systémique.

    Ce qui veut dire qu’elle touche tous les domaines de l’activité humaine. On peut effectivement parler de crise de civilisation et de crise du mode de pensée.

    Oui, la crise est financière, économique, sociale, sociétale, éducative, culturelle…mais elle est aussi démographique, environnementale…mais elle est aussi éthique !

    Les affaires « Roman Polanski », « Frédéric Mitterrand » et celles récurrentes, des violeurs assassins récidivistes, déchaînent les sensibilités, les émotions et les passions. Les prises de position, très partagées, se multiplient.

    La presse écrite, les radios et télés s’en font l’écho… plus que, dans le même temps, des 17 % d’augmentation de morts accidentelles sur les routes.

    De même que la crise morale de la première moitié du XIXe siècle avait abouti à l’abolition de l’esclavage, la crise éthique de ce début du XXIe siècle met en lumière la notion primordiale d’être vivant sensible humain et animal.

    Toutes les religions, toutes les philosophies et idéologies sont traversées d’appréciations diverses sur cette nouvelle émergence !

    Les concepts de l’enfant « objet sexuel », de « l’enfant soldat », de « l’enfant-travailleur forçat » sont rejetés.

    La pédophilie, l’inceste, le tourisme sexuel sont des crimes commis sur des êtres particulièrement vulnérables et à ce titre les « coupables » lourdement condamnés !

    La mort de l’animal sensible comme « objet de loisir » au travers de la chasse dans ses différentes formes ; la mort de l’animal sensible comme « objet de spectacle » au travers de la corrida dans ses différentes manifestations ; la mort de l’animal sensible comme « objet d’expérimentation » au travers des laboratoires de toutes sortes, sont actuellement rejetées et condamnées par une majorité de philosophes, d’intellectuels et de citoyens.

    Ces différentes crises ne sauraient trouver de « solutions » spécifiques.

    C’est dans le cadre global de cette nouvelle éthique : éthique de l’indiscrimination à l’égard de nos semblables, femmes et enfants tout particulièrement, éthique de l’indiscrimination à l’égard de l’être animal sensible, que les solutions devront être élaborées et mises en œuvre.

    Jean-Claude Hubert

    Biocentriste

    Vice Président de la CVN

    http://www.ecologie-radicale.org

  • Horreur et inutilité de l'expérimentation animale

    http://1d.img.v4.skyrock.net/1de/ptite-canaille94/pics/2442242935_1.jpg

    Bref document d'information sur l'expérimentation animale

    Une recherche humaine et efficace

    Actuellement, entre 115 et 127 millions d’animaux sont utilisés chaque année à travers le monde dans la recherche expérimentale - encore ces chiffres sont-ils à considérer comme des estimations modestes (1, 2).

    Entre-temps, des enquêtes d’opinion indépendantes ont montré que le soutien du public à l’expérimentation animale a décru significativement au cours des 50 dernières années, et que la population accueillerait d’un bon œil le remplacement des animaux dans la recherche (3-5).

    Le fait que l’expérimentation entraîne chez les animaux de graves effets contraires, à la fois physiques et comportementaux, n’est plus sujet à débat (6), et il est de plus en plus reconnu par la communauté scientifique qu’une « recherche sur animaux humaine » est impossible.

    En outre, l’opinion selon laquelle l’expérimentation animale est scientifiquement défectueuse pour des raisons physiologiques, génétiques et procédurales est de plus en plus répandue parmi les scientifiques.

    De nombreuses méthodes de substitution scientifiquement et éthiquement supérieures à l’utilisation des animaux ont déjà été développées, et plus encore sont en cours de développement.

    Par conséquent, le remplacement rapide de l’expérimentation animale par des méthodes non animales et basées sur l’homme représente un impératif éthique et scientifique.

    Faible extrapolation aux maladies humaines et à leur traitement

    En raison des larges disparités anatomiques, physiologiques et génétiques entre les animaux humains et nonhumains, les résultats des expériences sur les animaux sont souvent non pertinentes pour la santé humaine.

    Les maladies spécifiques différant presque toujours parmi les espèces en termes de généralités, de manifestations, d’histoire naturelle et de réponses aux traitements, les chercheurs se voient sans cesse dans l’obligation de créer des maladies dans les animaux « modèles » qui tentent de se rapprocher de certains aspects des maladies humaines, mais qui se transposent mal d’espèce à espèce.

    C’est-à-dire que la même « maladie » - qu’elle soit naturelle ou recréée – se manifeste différemment et de manière typique parmi les animaux communément expérimentés comme les souris, les rats, les chiens et les singes, mais aussi entre espèces relativement proches comme les souris et les rats, et même à l’intérieur des mêmes espèces.

    Il n’est donc guère étonnant que le passage aux humains soit incertain et potentiellement hasardeux.

    Comme l’affirme le Dr Irwin Bross, retiré depuis 24 ans de son poste de directeur du Roswell Park Memorial Institute for Cancer Research, « parmi les employés expérimentés de la santé publique, il est bien connu que vous pouvez ‘prouver’ n’importe quoi à partir des études animales, pour la bonne raison qu’il existe énormément de systèmes de modèle animal et que chaque système donne des résultats différents. » (7)

    L’expérimentation animale pour l’étude des maladies humaines

    De nombreux rapports démontrent le manque de fiabilité de l’expérimentation animale pour la prédiction de résultats humains cliniques et l’aptitude des méthodes non animales à la remplacer (8-14).

    La croyance persistante, de la part de nombreux scientifiques, dans le paradigme de l’expérimentation animale, ainsi que leur résistance au changement ont été attribuées à un « verrou technologique et institutionnel » (schémas rigides) (15).

    Méconnus de la majorité du public, des champs entiers de la découverte médicale n’ont engendré que peu ou pas de bénéfices pour l’homme depuis des décennies d’expérimentation animale.

    Bien qu’au moins 85 vaccins HIV/SIDA aient été testés avec succès au cours d’études sur des primates nonhumains, dès 2008 les 200 essais de vaccins préventifs et thérapeutiques ont démontré leur inefficacité sur l’homme (16).

    De même, les vingt-quatre remèdes anti-diabète qui fonctionnaient sur l’animal se sont révélés inopérants sur l’homme, et le modèle traditionnel de la souris diabétique est désormais discrédité (17).

    La recherche immunologique sur les souris a été entièrement ruinée par la récente découverte que, contrairement aux humains, les souris disposent d’un second thymus (18).

    L’utilisation de modèles animaux pour la recherche sur les blessures traumatiques du cerveau (19) et la recherche régénérative dans les maladies neurologiques (20) n’a pas donné naissance à des traitements efficaces et a été discréditée.

    Un dixième des essais aléatoires et beaucoup d’autres essais cliniques de traitements pour les blessures graves de la moelle épinière testés avec succès sur l’animal ne sont pas arrivés à confirmer d’éventuels bénéfices pour l’homme (21).

    De même, plus de 150 traitements contre les attaques cardiaques expérimentés avec succès dans le cadre d’études animales ont échoué lorsqu’ils ont été testés sur des humains (22).

    La même histoire se répète pour pratiquement toutes les maladies chroniques neurologiques et auto-immunes, notamment et de manière non exhaustive : la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les dystrophies musculaires, l’arthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, le lupus érythémateux et d’autres maladies du tissu conjonctif.

    Des années de recherche sur la vision des chatons tendant à montrer que la cécité congénitale ne pouvait être guérie a récemment été invalidée en ce qui concernait les humains, suggérant que de nombreuses personnes n’ont pu recouvrer la vue à cause de l’inefficacité de l’expérimentation animale (23).

    Les causes du Syndrome de la mort subite du nourrisson (SMSN) sont restées indéterminées en dépit d’années de recherche animale, mais ont fini par être identifiées à partir de l’autopsie du tronc cérébral des enfants victimes de cette maladie (24).

    L’une des erreurs les plus flagrantes et les plus dangereuses engendrées par la recherche sur animaux résida dans l’accueil général favorable réservé à la thérapie de l’hormone de remplacement œstrogène-progestine (THR : thérapie d’hormone de remplacement) pour les femmes post-ménopausées comme mesure préventive des maladies cardiovasculaires, basée sur la recherche utilisant des primates nonhumains.

    La Women’s Health Initiative a rapporté ultérieurement que si la THR réduit les risques d’attaques cardiaques et d’athérosclérose chez les singes, elle les augmente chez les femmes (25).

    Des décennies d’expérimentation animale se sont révélées impuissantes à guérir ou améliorer substantiellement un très haut pourcentage de maladies chroniques, dont le cancer.

    Le directeur de la guerre nationale des Etats-Unis contre le cancer a déclaré en 1997 qu’aucun progrès réel n’avait été accompli après un quart de siècle d’efforts centrés sur le développement de médicaments à partir de l’animal-modèle (26).

    Les modèles traditionnels de souris pour le cancer ont été largement discrédités (27-30), ainsi que le champ entier de la vaccination anticancer (31).

    Les lignées humaines de cellules cancéreuses sont plus précises que les modèles animaux pour mettre au point des médicaments anticancer efficaces ; en fait, le modèle traditionnel de souris allogreffe n’est pas prédictif du tout (30).

    Le U.S. National Cancer Institute (NCI) a développé le « DTP Human Tumor Cell Line Screen » (Ecran de lignées humaines de cellules cancéreuses), un échantillon de 60 lignée humaines de cellules cancéreuses pour remplacer les tests animaux peu fiables pour l’identification de composants à effets anti-tumoraux (32).

    Selon l’ancien Directeur du NCI, le Dr Richard Klausner :

    « Nous avons guéri des souris du cancer pendant des dizaines d’années, mais sur les humains ça ne fonctionnait tout simplement pas. » (33)

    Finalement, le renouveau annoncé de la science médicale via l’utilisation d’animaux génétiquement modifiés (GM), des rongeurs en majorité, n’a pas eu lieu.

    Au contraire, cela a servi à démontrer que les liens supposés entre le gène et les maladies ne sont souvent pas valides (34), que les influences épigénétiques spécifiques aux espèces priment les associations de gènes, et que des gènes identiques fonctionnent souvent différemment chez les souris et les humains (35), sapant la prémisse même sur laquelle la science de l’animal GM est basée.

    En outre, les tentatives embrouillantes d’extrapolation inter-espèces (et même intra-espèces) permettent de conclure que des rats génétiquement identiques peuvent donner des résultats de recherche différents (36), que l’expression génétique des vrais jumeaux humains peut varier et que ces différences augmentent avec l’âge (37).

    Ainsi doit-on s’attendre à ce que l’utilisation des animaux nonhumains à des fins d’étude et de traitement des maladies humaines soit destinée à échouer pour ces raisons et d’autres déterminants génétiques immuables.

    Souffrance animale

    Il est deux sources de souffrance pour les animaux vivant en laboratoire : les procédures expérimentales d’une part, et le confinement dans l’environnement du laboratoire de l’autre.

    De plus, les animaux souffrent d’une séparation maternelle précoce, de l’absence ou du manque de liens sociaux, de l’impossibilité d’exprimer des comportements naturels ainsi que du stress associé au transport et à l’abattage sélectif.

    Dans les laboratoires, les animaux sont soumis à de nombreuses procédures douloureuses et invasives, incluant l’exposition à des substances toxiques et à des produits chimiques, le gavage, les chirurgies invasives, les brûlures, les blessures traumatiques, les injections, les saignées, les biopsies, les contraintes prolongées, les privations d’eau et de nourriture, la sédation par fusil à injection (« takedowns ») et les manipulations psychologiques.

    Quand ils ne sont pas soumis à des procédures expérimentales, les animaux, enfermés dans des cages exiguës et stériles à l’intérieur de pièces sans fenêtres, souffrent fréquemment d’une privation de rapports sociaux.

    Quelques procédures de laboratoire inhumaines auxquelles les animaux sont soumis :

    - La création d’attaques cardiaques, d’arrêts du cœur, de rythmes cardiaques anormaux, de coups de sang et autres traumatismes cardiovasculaires chez les singes, les chiens, les cochons et d’autres animaux.

    - Le largage de poids sur des rongeurs pour produire des blessures de la moelle épinière et des paralysies.

    - La création de brûlures souvent fatales chez les chiens pour étudier des traitements anti-brûlures.

    - L’utilisation de cochons, de chèvres et de singes dans la recherche et la formation sur les traumatismes dans les domaines civil et militaire ; les blessures comprennent les blessures par balle, les traumas contondants et les traumas perforants, les brûlures, les amputations, les procédures de chirurgie d’urgence et l’administration de drogues toxiques.

    - La création d’un état de « résignation acquise » ou « impuissance apprise » (« learned helplessness ») chez les rongeurs, les chiens, les primates et d’autres animaux en les soumettant à des sources inévitables de peur et de frustration tels que : chocs électriques, nage forcée jusqu’à épuisement, suspensions par la queue, jusqu’à ce que les animaux désespèrent et cessent de résister aux irritants.

    - L’implantation d’électrodes dans le cerveau et les yeux des singes et des chats à des fins d’expérimentations neurologiques et de vision.

    - L’implantation d’électrodes dans l’intestin des chiens pour provoquer une cinétose et des vomissements.

    - La création de symptômes migraineux chez les chats et les primates par la stimulation du cerveau et la manipulation de produits chimiques.

    Il est en outre parfaitement évident que les caractéristiques ordinaires de la vie dans l’enceinte d’un laboratoire sont sources de douleur et d’angoisse.

    Par exemple, les procédures de routine telles que la manipulation, la collecte de sang ou le dosage des médicaments font que les animaux éprouvent de manière marquée et prolongée un stress physiologique (6).

    Les cages de laboratoire forment un environnement contre-nature et ne permettent pas de répondre aux besoins psychologiques, sociaux ou comportementaux complexes des animaux.

    Les primates nonhumains sont régulièrement confinés dans des cages exiguës et isolées, ce qui les conduit à se blesser et se mutiler eux-mêmes.

    Une étude d’une colonie de macaques rhésus montre que 89 % d’entre eux ont des comportements anormaux incluant l’autodestruction, l’automutilation et la stéréotypie (conduites répétitives et sans objet qui sont signes d’angoisse) (38).

    D’autres animaux manifestent également des signes de douleur et de détresse résultant des conditions ordinaires de vie du laboratoire : par exemple, 50 % des souris font montre de comportements stéréotypés.

    Méthodes de substitution à l’utilisation des animaux

    De grands progrès ont déjà été accomplis dans le développement de méthodes de recherche n’ayant pas recours à l’animal, parmi lesquelles les modèles computationnels, la bio-informatique, la biologie des systèmes, les techniques in vitro, l’ingénierie des tissus, les microfluides, les méthodes de cellules souches, l’épidémiologie, les études de tissus humains, les méthodes génétiques, les technologies avancées d’imagerie et d’autres approches.

    L’épidémiologie (étude des rapports existant entre les maladies et divers facteurs susceptibles d’exercer une influence sur leur fréquence, leur distribution ou leur évolution) a contribué à de nombreuses avancées dans notre compréhension des risques pour la santé humaine.

    Par exemple, les études épidémiologiques ont conduit à la découverte des dangers de la cigarette, de l’exposition aux toxiques environnementaux et industriels, de la pollution ou d’une mauvaise hygiène publique, ainsi qu’à l’identification des facteurs de risques majeurs des maladies du cœur et des attaques, des cancers, des maladies infectieuses et de beaucoup d’autres maladies humaines.

    La culture in vitro de cellules et de tissus humains ont prouvé leur supériorité au test animal dans une multitude de champs d’investigation, dont le tri des traitements potentiels contre le cancer, le test des médicaments à l’aide de biopuces (40, 41) et la reproduction de peau humaine pour la recherche (42, 43).

    Les banques de tissu humain rendent maintenant ce champ de recherches prolifique et cliniquement pertinent.

    Les méthodes informatiques fournissent des modèles computationnels de maladies et de traitements, collectent et gèrent des millions de données sur la recherche humaine, et effectuent des essais cliniques humains virtuels.

    Les méthodes génétiques non seulement identifient et caractérisent les réseaux vertigineux de facteurs influençant l’expression génétique (l’homologie des gènes et le nombre d’exemplaires, les facteurs épigénétiques, l’interférence RNA), mais encore contribuent au développement des profils à risques de maladies et des traitements basés sur les déterminants génétiques individuels.

    Les technologies d’imagerie comme la tomographie calculée (TC), l’imagerie par résonance magnétique (IRM et IRMf), la magnétoencéphalographie (MEG), l’imagerie du tenseur de diffusion (ITD), la spectrométrie de masse par accélérateur (SMA), l’ultrasonographie et les diverses techniques d’imagerie nucléaire allient les bénéfices du remplacement des études peu fiables sur l’animal et la production de résultats humains spécifiques.

    Les méthodes substitutives à l’utilisation de l’animal dans la recherche sont de plus en plus disponibles, et, plus important encore, elles remplaceront toutes les sortes d’utilisations de l’animal pendant que l'accent de la recherche et son financement se déplaceront du paradigme inopérant de la recherche animale vers le développement et l’implantation de meilleures méthodes de recherche.

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    Références :

    1. Taylor K., Gordon N., Langley G., Higgins W., « Estimation du nombre d’animaux de laboratoire utilisés à travers le monde en 2005 », ATLA, 2008, 36 : 327-42.

    2. Knight A., « 127 millions de vertébrés nonhumains utilisés en 2005 à travers le monde à des intentions scientifiques », ATLA, 2008, 36 : 494-6.

    3. Humane Society of the United States (2001). Le vote montre que les Américains désapprouvent la recherche animale quand celle-ci fait souffrir les animaux. Mis en ligne le 11 juin 2008 à : http://www.hsus.org/press_and_publications/press_releases/poll_shows_americans_disapprove_of_animal_research_when_it_causes_the_animals_to_suffer.html

    4. Plous S., « Enquête d’opinion sur l’expérimentation animale : entre soutien et inquiétude ». Mis en ligne le 11 juin 2008 à : http://altweb.jhsph.edu/meetings/pain/plous.htm.

    5. Sky News (2006). Mis en ligne en mai 2006 à : http://news.sky.com/skynews. Le lien n’est plus valide, mais les données du vote sont toujours disponibles.

    6. Balcombe J.P., Barnard N.D., Sandusky C., « La routine du laboratoire stresse les animaux », Contemporary Topics, 2004, 43, 42-51.

    7. Bross I., « Comment la recherche animale peut vous tuer », The AV Magazine, novembre 1983.

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    9. Horrobin D.F., « La recherche biomédicale moderne : un univers intérieurement auto-cohérent sans rapport avec la réalité médicale ? », Nat Rev Drug Discov, 2003, 2 : 151-4.

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    33. Cimons M., Getlin J., Maugh T.H. III, « Médicaments anticancer : il y a loin des souris aux hommes – Remèdes : les médecins mettent un bémol. Les questions se multiplient à propos de la manière dont les médias traitent de telles avancées », Los Angeles Times, 6 mai 1998, page A1.

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    39. Mason G.J., Latham N.R., « Répétition et compulsion de répétition : la stéréotypie est-elle un indicateur fiable du bien-être animal ? », Animal Welfare, 2004, 13 : 57-69.

    40. Lee M.-Y., Park C.B., Dordick J.S., Clark D.S., « Une biopuce d'évaluation de la toxicité des enzymes métabolisantes (MetaChip) permettant des analyses de toxicité à échelle microscopique et à haut débit », Proc Natl Acad Sci, 2005, 102 : 983-7.

    41. Lee M.-Y., Kumar R.A., Sukumaran S.M., Hogg M.G., Clark D.S., Dordick J.S., « Un micro-réseau cellulaire tridimensionnel pour des évaluations toxicologiques haut-débit », Proc Natl Acad Sci, 2008, 105 : 59-63.

    42. Merali Z., « La peau humaine pour remplacer les tests sur les animaux », New Scientist (25 juillet 2007). Mis en ligne le 12 juin 2009 sur : http://www.newscientist.com/article/mg19526144.100-human-skin-to-replace-animal-tests.html.

    43. CORROSITEX, EPISKIN, EpiDerm et essais SkinEthic (voir les études de validation à la page : http://ecvam.jrc.it).

    J.J.P. (14 juin 2009)

    Traduction de Méryl Pinque pour International Campaigns

  • Florence Burgat : "S’agissant des souffrances endurées par les animaux, il ne tient qu’à nous d’y mettre fin"

    http://www.la-viande.info/images/boeufs/abattoir4_boeufs.jpg

    ... Le 04 octobre est la « journée mondiale des animaux...

    Nous sommes le 04 octobre 2009.

    Parce que c’est le jour de la Saint François d’Assise, le 04 octobre est déclaré « journée mondiale des animaux ».

    Une journée par an.

    Non pas pour nous souvenir de la manière dont l’humanité a, durant des siècles, traité les animaux, et se demander comment cela a pu être possible.

    Mais une journée par an pour parler de ce qu’ils subissent tous les jours, sans répit, partout dans le monde et depuis toujours.

    Quand les choses vont-elles enfin changer ?

    Deux choses ont changé dans l’histoire sombre des animaux.

    La première chose, c’est qu’on n’a jamais autant tué d’animaux qu’aujourd’hui, on n’en a jamais autant exploités.

    Jamais la condition des animaux n’a été aussi dure.

    Ce sont par milliards qu’ils sont enfermés dans les bâtiments d’élevage, abattus à la chaîne, tués par balle, par poison ou par piège à la chasse, pêchés, capturés pour leur fourrure ou leur « exotisme », utilisés dans les laboratoires, dressés et mutilés dans les cirques, abrutis de solitude dans les zoos…

    L’urgence grandit.

    Car nous avons désormais les moyens scientifiques et techniques d’obtenir d’eux toujours plus : plus de viande, plus de lait, plus de connaissances scientifiques, plus de tout…

    Le monde animal est exténué.

    L’homme est en passe d’éradiquer les derniers animaux libres, au profit d’un stock à gérer apte à répondre à tous nos besoins, y compris les plus futiles.

    Le fait est là.

    La seconde chose, c’est qu’un mouvement mondial de protection et de défense des droits des animaux s’est levé, structuré, amplifié.

    Il veille, informe, dépense toute l’énergie possible pour dissiper l’indifférence ou l’inconscience de gens qui, pour la plupart, n’ont aucune idée de ce à quoi ils participent par des achats qui semblent bien anodins : du jambon, un yaourt, une paire de chaussures, un rouge à lèvres.

    Quand les choses vont-elles enfin changer ?

    Souvent, nous déplorons notre impuissance en apprenant que se passent dans le monde des tortures d’humains, des crimes, des enfermements…

    S’agissant des souffrances endurées par les animaux, il ne tient qu’à nous d’y mettre fin : en nous informant et en nous abstenant d’acheter les produits issus de l’exploitation animale.

    Nous avons pratiquement chaque fois le choix.

    L’alternative nous est quasiment toujours offerte.

    Cessons de marcher tête baissée, aveugles et sourds à ce qui – il est vrai – est caché, afin que nul ne voie ni n’entende.

    ===================

    Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie à l'Institut national de la recherche agronomique (Paris, France).

    Elle a enseigné durant quatre ans à l'EHESS.

    Elle est actuellement rattachée à l'équipe d'accueil « Philosophies contemporaines » (université de Paris I).

    A travaillé sur la définition de l'animalité dans la philosophie occidentale moderne et contemporaine, et publié sur ce thème, outre de nombreux articles, Animal, mon prochain (Odile Jacob, 1997).

    Elle travaille aussi sur la condition des animaux dans notre société : L'animal dans les pratiques de consommation (Puf, 1995) ; La protection de l'animal (Puf, 1997) ; avec la collaboration de Robert Dantzer, Les animaux d'élevage ont-ils droit au bien-être ? (éditions de l'Inra, 2001) ; L'animal dans nos sociétés (La Documentation française, revue Problèmes politiques et sociaux, janvier 2004).

    Ses recherches portent actuellement sur les approches phénoménologiques de la vie animale : Liberté et inquiétude de la vie animale (Kimé, 2006).

    Elle a dirigé un ouvrage collectif : Penser le comportement animal. Contribution à une critique du réductionnisme, à paraître en Janvier 2010, aux éditions de la Maison des Sciences de l'Homme (Paris).


    Source : Florence Burgat: Les animaux d'élevage ont-ils droit au bien-être ?

    Link : 4 octobre - journée mondiale des animaux - video

    http://www.evana.org/index.php?id=48817&lang=en