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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 148

  • Des chasseurs massacrent huit renards pour intimider des habitants

    photo-hardouin

    Parce qu’ils ont eu le courage de dénoncer un acte d’empoisonnement illégal, M. et Mme H., domiciliés à Saint-Ouen-du-Breuil (76), ont retrouvé dans la nuit du 14 au 15 mai 2007, une renarde mutilée et 5 renardeaux ensanglantés devant leur propriété. Une autre renarde et un renardeau avaient déjà été déposés au même endroit deux semaines auparavant.

    Passionnés de photographie, M. et Mme H. ont passé des heures à observer ces renards près de chez eux. C’est lors de ces temps d’observations naturalistes, fin mars, qu’ils avaient surpris 2 chasseurs - piégeurs déposants des boulettes de viande dans de multiples terriers. Intrigués, ils avaient fait appel à l’ONCFS. Les agents avaient confirmé la présence d’un poison très dangereux dont l’utilisation est strictement interdite. Interpellés par les agents, les 2 individus repérés par M. et Mme H. avaient reconnu les faits. L’Association pour la Protection des Animaux Sauvages avait immédiatement porté plainte devant le Tribunal de Grande Instance de Rouen (76).

    Le 30 avril, M. et Mme H. avaient retrouvé devant leur barrière une renarde et un renardeau, tous deux tués par dague et mutilés. Choqués, ils avaient fait part à l’ASPAS de ce premier acte de vengeance dont ils ont été victimes.

    Aujourd’hui, le cauchemar recommence. Cette fois-ci, ce sont une renarde et 5 renardeaux mutilés et ensanglantés qui ont été lâchement déposés devant leur portail.

    Le lien entre l’affaire en cours au tribunal de Rouen et ces actes cruels semble évident. Ces barbares tentent vraisemblablement d’impressionner M. et Mme H. en abusant de leur sensibilité et de leur dévouement pour la nature et les animaux sauvages. Cette attitude est scandaleuse. Que cherchent ces personnes ? Comptent-elles ainsi dissuader M. et Mme H. de les poursuivre en justice ? Qu’elles sachent que ces agissements sanctionnés pénalement motivent plus que jamais l’ASPAS à les faire condamner.

    L’ASPAS s’étonne que la fédération de chasse de Seine-Maritime ne se soit pas encore portée partie civile dans cette affaire compte tenu de l’image déplorable que donnent ces deux individus au monde de la chasse.

    Pour faire part de votre indignation et de votre soutien à M et Mme Hardouin., vous pouvez écrire à la mairie de Saint-Oen du Breuil : mairiestouendubreuil@free.fr Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir . Voici une lettre type que l'ASPAS vous propose  :

     
    À l’attention de Mme Béatrice PETIT

    Madame le Maire,

    En tant que citoyen français respectueux de la nature, je ne pensais pas qu’il existait encore des barbares qui empoisonnaient les renards, les massacraient avant de leur couper la queue contre 5 euros. Cette guerre incessante contre les animaux soi-disant « nuisibles » est une honte, surtout quand elle devient un moyen de pression sur d’autres personnes. C’est pourquoi, Madame le Maire, je compte sur vous pour mettre un point d’honneur à ce que les responsables de ces actes odieux et illégaux soient sévèrement punis.

    Je vous remercie de transmettre tout mon soutien à M. et Mme Hardouin.

    Veuillez agréer, Madame la Mairesse, l’expression de nos sincères salutations.

    Cordialement,

    Nom, Prénom, Signature

    http://www.aspas-nature.org/index.php?option=com_content&task=view&id=139&Itemid=27

  • 19 mai : Veggie Pride à Paris

    http://vegeweb.org/img/avatars/20.jpg
    http://www.vegetarisme.info/IMG/arton260.gif

    La Veggie Pride, manifestation des personnes qui refusent de manger les animaux, aura lieu à partir de 14h le 19 mai 2007 à Paris, place Joachim du Bellay.

    Déroulement de la manifestation

    • 14h : rendez-vous Place Joachim Du Bellay, à côté de la fontaine des Innocents (Métro Châtelet ou les Halles ou RER Châtelet les Halles)
    • 14h30 : départ de la manifestation
    • 16h30 : « happening » solennel, symbolisant la solidarité entre les végétariens et les animaux tués pour la consommation de viande
    • 17h : lecture de textes (si volontaires), intervention d'un artiste slammeur
    • Plusieurs stands restent ouverts au public tout l'après-midi afin que chacun puisse venir se renseigner, se documenter, discuter...

    Consignes pour le défilé

    La Veggie Pride est ouverte à toute personne végétarienne ou végétalienne pour les animaux.

    Nous savons que certaines personnes ont aussi d'autres raisons pour être végétariennes ou végétaliennes (santé, tiers-monde...). Les animaux mangés sont cependant, de loin, les premiers concernés par le fait qu'on les mange. Nous tenons à ce que l'on puisse parler au moins une fois par an publiquement de la violence commise à leur encontre et de notre refus d'y participer ; la Veggie Pride est cette occasion.

    C'est pourquoi nous demandons qu'au cours du défilé aucun slogan ni pancarte ou banderole ne fasse référence à d'autres raisons soutenant le végétarisme que le sort des animaux mangés. Par ailleurs, nous demandons qu'aucun sigle ou nom d'organisation ne figure sur les banderoles et pancartes, la Veggie Pride étant une manifestation d'individus.

    Lectures de textes et slam

    Lors de cette journée, nous souhaitons que vous ayez la possibilité de vous exprimer sur les animaux ou l'engagement que vous avez pris en refusant de les manger. C'est pourquoi, dès 17h, aura lieu une lecture de textes. Cela pourra être des textes que vous écrivez vous-même ou des textes que vous aimez particulièrement (dans ce cas, n'oubliez pas d'en citer l'auteur). Une lecture publique du manifeste de la Veggie Pride sera également faite.
    Si vous souhaitez participer à la lecture de texte, vous pouvez d'ores et déjà nous contacter.

    Après la lecture, un artiste slammeur viendra nous faire partager ses textes sur les animaux. Toute initiative similaire est la bienvenue, tant que le texte parle des animaux ou du végétarlisme pour les animaux.

    L'after Pride

    A l'occasion de la Veggie Pride, un week-end sur le thème du végétarisme est organisé à l'Ecobox, 37 rue Pajol, 75018 Paris (métro La Chapelle ou Marx Dormoy).

    Après la Veggie Pride, une soirée aura lieu afin de nous retrouver pour dîner et nous remettre des émotions de la journée. Nous vous proposerons un repas végétalien à prix libre ainsi qu'une soirée dansante.

    Une exposition de photos et de dessins sur les thèmes du végétarisme et des droits des animaux sera organisée. Si vous voulez participer à cette exposition avec vos oeuvres, n'hésitez pas à nous contacter. L'exposition aura lieu le samedi soir et le dimanche. Au programme du dimanche, il y aura des discussions toute la journée, à l'étage ainsi que des projections de films l'après-midi au rez-de-chaussée. L'Ecobox sera ouvert à tous.

    Programme du week-end :

    Samedi
    A partir de 20h : dîner et soirée dansante, exposition d'œuvres

    Dimanche
    A partir de 10h15 : exposition, début des discussions :

    - retour sur la manifestation

    - les estivales de la question animale

    - la campagne pour l'abolition de la viande

    A partir de 13h : projections de film

    Pour les personnes qui participeront aux discussions, il sera possible de manger sur place à midi.

    Soutenez la Veggie Pride

    Nous vous rappelons que vous pouvez toujours coller des affiches ou distribuer des tracts pour annoncer la Veggie Pride dans votre ville. Les affiches et les tracts sont téléchargeables ici : http://www.veggiepride.org/fr/docs.php
    Vous pouvez également signer ou faire signer le manifeste ou faire un don.

    N'hésitez pas à consulter le site de la Veggie Pride, il est mis à jour régulièrement : http://www.veggiepride.org/fr/index.php
    Vous y trouverez notamment de l'aide pour venir et vous loger à Paris, grâce à la section "petites annonces" et au logiciel de co-voiturage.

    En espérant vous voir très nombreux la semaine prochaine,

    L'équipe d'organisation de la Veggie Pride

    Nous contacter

    Signer le manifeste (seulement si vous ne l'avez pas déjà signé)

  • Activists Want Chimp Declared a 'Person'

    In a case that could set a global legal precedent for granting basic rights to apes, animal rights advocates are seeking to get 26-year-old male chimpanzee Hiasl legally declared a person

     
    By WILLIAM J. KOLE

    VIENNA, Austria(May 5) - In some ways, Hiasl is like any other Viennese: He indulges a weakness for pastry, likes to paint and enjoys chilling out watching TV. But he doesn't care for coffee, and he isn't actually a person - at least not yet.

    In a case that could set a global legal precedent for granting basic rights to apes, animal rights advocates are seeking to get the 26-year-old male chimpanzee legally declared a "person."

    Hiasl 's supporters argue he needs that status to become a legal entity that can receive donations and get a guardian to look out for his interests.

    "Our main argument is that Hiasl is a person and has basic legal rights," said Eberhart Theuer, a lawyer leading the challenge on behalf of the Association Against Animal Factories, a Vienna animal rights group.

    "We mean the right to life, the right to not be tortured, the right to freedom under certain conditions," Theuer said.

    "We're not talking about the right to vote here."

    The campaign began after the animal sanctuary where Hiasl (pronounced HEE-zul) and another chimp, Rosi, have lived for 25 years went bankrupt.

    Activists want to ensure the apes don't wind up homeless if the shelter closes. Both have already suffered: They were captured as babies in Sierra Leone in 1982 and smuggled in a crate to Austria for use in pharmaceutical experiments. Customs officers intercepted the shipment and turned the chimps over to the shelter.

    Their food and veterinary bills run about $6,800 a month. Donors have offered to help, but there's a catch: Under Austrian law, only a person can receive personal donations.

    Organizers could set up a foundation to collect cash for Hiasl , whose life expectancy in captivity is about 60 years. But without basic rights, they contend, he could be sold to someone outside Austria, where the chimp is protected by strict animal cruelty laws.

    "If we can get Hiasl declared a person, he would have the right to own property. Then, if people wanted to donate something to him, he'd have the right to receive it," said Theuer, who has vowed to take the case to the European Court of Human Rights if necessary.

    Austria isn't the only country where primate rights are being debated. Spain's parliament is considering a bill that would endorse the Great Ape Project, a Seattle-based international initiative to extend "fundamental moral and legal protections" to apes.

    If Hiasl gets a guardian, "it will be the first time the species barrier will have been crossed for legal 'personhood,"' said Jan Creamer, chief executive of Animal Defenders International, which is working to end the use of primates in research.

    Paula Stibbe, a Briton who teaches English in Vienna, petitioned a district court to be Hiasl 's legal trustee. On April 24, Judge Barbara Bart rejected her request, ruling Hiasl didn't meet two key tests: He is neither mentally impaired nor in an emergency.

    Although Bart expressed concern that awarding Hiasl a guardian could create the impression that animals enjoy the same legal status as humans, she didn't rule that he could never be considered a person.

    Martin Balluch, who heads the Association Against Animal Factories, has asked a federal court for a ruling on the guardianship issue.

    "Chimps share 99.4 percent of their DNA with humans," he said. "OK, they're not homo sapiens. But they're obviously also not things _ the only other option the law provides."

    Not all Austrian animal rights activists back the legal challenge. Michael Antolini, president of the local Society for the Prevention of Cruelty to Animals, said he thinks it's absurd.

    "I'm not about to make myself look like a fool" by getting involved, said Antolini, who worries that chimpanzees could gain broader rights, such as copyright protections on their photographs.

    But Stibbe, who brings Hiasl sweets and yogurt and watches him draw and clown around by dressing up in knee-high rubber boots, insists he deserves more legal rights "than bricks or apples or potatoes."

    "He can be very playful but also thoughtful," she said. "Being with him is like playing with someone who can't talk."

    A date for the appeal hasn't been set, but Hiasl 's legal team has lined up expert witnesses, including Jane Goodall, the world's foremost observer of chimpanzee behavior.

    "When you see Hiasl , he really comes across as a person," Theuer said. "He has a real personality. It strikes you immediately: This is an individual. You just have to look him in the eye to see that."

     
    http://tinyurl.com/2k695

  • GAIA déçue par la décision du sommet de l'Agriculture

    L'image “http://membres.lycos.fr/volaille/batterie2.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
     Décision du sommet de l'Agriculture : jusqu'à 21 poulets de chair par m².

    GAIA est profondément déçue par la directive européenne sur les poulets de chair votée hier par les ministres de l'Agriculture de l'UE. La directive de l'UE n'apporte que peu, voire aucune amélioration au bien-être des poulets de chair. A partir de 2010, l'on pourra détenir jusqu'à 21 poulets par m2.

    Ann De Greef : « Nous sommes déçus par le ministre pour le bien-être animal Rudy Demotte, qui a plié devant le ministre flamand de l'Agriculture Yves Leterme, ne tenant pas compte de l'avis de son propre Conseil pour le bien-être animal." Il est dommage de constater que tous les pays, sauf l'Autriche, ont avantagé les intérêts économiques du secteur du poulet de chair.
     
    GAIA continuera à lutter pour une meilleure législation qui puisse réellement faire la différence pour le bien-être des poules.
  • Jacques Derrida : "L'Animal que donc je suis"

    http://www.futureofthebook.org/mitchellstephens/archives/derrida.jpg

     
    Éditions Galilée, 2006 Sam 30 juin (9h30-12h30) Amphi Stourdzé, Carré des Sciences, 1 rue Descartes, 75005 Paris Avec Jean-Luc Guichet, Jean-Clet Martin, Elisabeth de Fontenay et Pascal Nouvel.

    L’animal que donc je suis est le dernier livre publié par Derrida (posthume, donc). Le livre a été édité par Marie Louise Mallet à partir de textes et d’enregistrements de conférences données à Cerisy.

    Le thème du livre est le statut de l’animal dans la philosophie moderne et contemporaine. Derrida y examine successivement les œuvres de Descartes, Kant, Levinas, Lacan et Heidegger (dans cet ordre). A ces auteurs il demande, s’appuyant sur la connaissance qu’il a de l’œuvre de chacun : qu’en est-il ici de l’animal ? comment est-il conçu ? comment est-il présenté ? comment est pensée la différence entre l’homme et l’animal, voire, plus généralement entre le vivant humain et le vivant non humain ? et, finalement, comment l’animal est-il traité ou, souvent, maltraité (il s’agit ici d’une maltraitance théorique, bien sûr, mais Derrida suggère qu’elle n’est pas sans conséquences sur le traitement réel des animaux) ?

    Première remarque (que Derrida formulera au moins une demi douzaine de fois dans son texte, remarque, donc, insistante) : tous ces philosophes (ceux qu’il étudie et sans doute aussi bien d’autres) nous parlent de l’animal comme d’une entité unique. Il signale quelques rares exceptions (Deleuze, par exemple). Mais, dit-il, la très grande majorité des philosophes paraissent ne pas avoir le moindre souci des différences qui peuvent exister entre les animaux eux-mêmes (par exemple entre un phacochère et un lézard, entre une lamproie et un papillon, etc.). Tout ceci, donc, tout ce bestiaire, tombe sous un unique concept : celui d’animal.

    Seconde remarque : en subsumant ainsi sous le concept d’animal une grande diversité de situations vivantes réelles, ces philosophes se mettent en situation de ne pas repérer des distinctions essentielles pour l’analyse de l’homme qu’ils visent tous, en dernier ressort. C’est ainsi que l’opération qui consiste à identifier le propre (ou plutôt les propres) de l’homme se résout en une série d’affirmations plus ou mois arbitraires (la parole, la raison, la culture, la technique, le mensonge, le rire, le respect, etc.) qui aboutissent à confirmer le statut de supériorité de l’homme et ses droits vis-à-vis de l’animal sans l’interroger véritablement. Que savons-nous, après tout, dit Derrida, de se qui distingue la vie des animaux de la notre ? Et surtout, à faire semblant de le savoir, est-ce que nous ne nous limitons pas sévèrement les conceptions que nous pouvons nous faire de nous-mêmes ?

    Troisième remarque : les remarques qui précèdent ne doivent toutefois pas être interprétées comme une concession faite à la psychologie évolutionniste qui voudrait, elle, dégager les fondements biologiques de la culture voire de l’éthique en faisant comme si les science positives avaient autorité pour trancher des questions philosophiques. Il ne s’agit pas, en somme, d’estomper les différences entre l’homme et les animaux qui lui sont les plus apparentés (mammifères et primates), mais plutôt d’analyser finement ces différences. Plus finement, du moins, qu’on ne l’a généralement fait jusqu’ici.

    L’ordre d’exposition choisi par Derrida (d’abord Descartes, ensuite Kant, puis Levinas, puis Lacan et, finalement, Heidegger) n’est pas arbitraire. Il correspond au degré de problématisation de la question de l’animal qu’on trouve dans chacune des œuvres considérées. C’est donc chez Heidegger que Derrida trouve la problématisation la plus conséquente et la plus suivie. Cependant, le texte sur Heidegger (qui renvoie au séminaire que ce dernier a donné en 1929-1930, donc peu après la publication de Sein und Zeit) constitue l’étude la moins aboutie. Derrida s’en excuse, invoque le manque de temps, dit le désir qu’il aurait de « rendre justice » aux analyses de Heidegger, etc. Du reste, le texte publié est en réalité la transcription de simples notes exposées oralement lors d’une séance à Cerisy. Mais l’ensemble dessine nettement ce qui était vraisemblablement (supposition confirmée par ML Mallet dans sa préface) un projet de livre.

    L’ensemble du texte fait apparaître un étonnant Derrida qui affirme avoir, tout au long de son œuvre, été préoccupé et même quasiment hanté par la question de l’animal (cela ne m’avait pas frappé, à vrai dire, et je ne suis pas sûr que beaucoup de lecteurs ait lu Derrida de cette façon). Il incite donc à le relire avec un regard averti de ce qui apparaît, après-coup, comme une des arrière-pensées de l’auteur. Il incite aussi, bien sûr, et cela très explicitement, à remettre en chantier, dans la philosophie, la question de l’animal et de l'animalité.

    http://pascalnouvel.net/jacques-derrida-lanimal-

    que-donc-je-suis/?searchterm=derrida

  • Animal : Juif ultime

    medium_Deterrage_-_Renard_pris_avec_pinces.JPG
    Le vrai visage de la chasse : déterrage d'un renard avec pinces (photo RAC)

    "Auschwitz commence partout où quelqu'un regarde un abattoir et dit : 'Ce ne sont que des animaux.'" Theodor Adorno

    Reproduction in extenso de l'odieuse réponse de l'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy à la question : "Quelle est la position du nouveau président de la République concernant la chasse ?" :

    "Votre message a bien été reçu et transmis à Nicolas Sarkozy afin qu’il en prenne connaissance.

    Vous avez appelé notre attention sur la question de la chasse afin de connaître les orientations de Nicolas Sarkozy sur ce sujet.

    Même si Nicolas Sarkozy n'est pas élu d'un milieu rural, il sait le lien historique qui unit la France et les chasseurs. Aucun responsable politique ne peut imaginer s'adresser aux Français sans parler aux 1,3 million de chasseurs et leurs familles. La chasse, c'est une gestion responsable et scientifique.

    La chasse, c¹est aussi un élément de l'identité de notre pays.

    C'est pourquoi il nous paraît indispensable de se démarquer des idéologies et des confrontations artificielles.

    La chasse est une activité nécessaire, une tradition vivante et un lieu de sociabilité, de convivialité et de solidarité. Pour soutenir la démocratisation de la chasse, notre candidat est d'ailleurs favorable à ce que la redevance pour les premiers permis soit diminuée et que nous encouragions la chasse accompagnée.

    La chasse est, en outre, un outil de développement rural et de gestion de l'environnement. Les chasseurs ont une vraie connaissance des espèces. Ils ont été les premiers à s'intéresser à la préservation des habitats. Les espèces sont menacées par nos modes de vie qui détruisent les habitats. A l'inverse, les chasseurs jouent un rôle essentiel pour l'entretien et la gestion rationnelle des espaces et des espèces. Ils ont d'ailleurs permis un retour du grand gibier qui aujourd'hui est abondant. Notre priorité doit être désormais de retrouver du petit gibier dans nos campagnes.

    L'organisation française de la chasse a été nettement renforcée ces dernières années. Il est sans doute temps de marquer une pause, tout en restant ouverts aux mesures de simplification. Nous avons des atouts : des fédérations structurées, une chasse bénévole et démocratique, des structures scientifiques de gestion.

    Il est grand temps de rappeler ces vérités et de réconcilier les amoureux de la nature. La volonté de Nicolas Sarkozy est que la chasse soit une activité respectée, et qu'il ne soit pas porté d'atteintes supplémentaires à son exercice.

    Les chasseurs souffrent des lourdeurs administratives et des incertitudes. C'est pourquoi, depuis 2002, le Gouvernement a facilité la pratique de la chasse : abrogation du "mercredi sans chasse", autorisation de la chasse de nuit, allègement des timbres et redevances, simplification par le guichet unique pour la validation du permis de chasse.

    Nous avons également commencé à régler le contentieux avec la Commission européenne, qui menaçait la chasse au gibier d'eau. L'Union européenne n'a vocation à protéger et définir des règles pour les oiseaux migrateurs qui traversent ses frontières, mais il appartient aux seuls Etats de déterminer les conditions de chasse sur leur territoire. Et c'est d'abord au niveau départemental, c'est-à-dire au plus près du terrain, que la chasse doit être gérée.

    La gestion des espèces doit être scientifique, c'est-à-dire reposer sur les études de l'observatoire de la faune sauvage. S'il y a divergence de point de vue avec d'autres institutions, c'est aux experts de se mettre d'accord. Et seul compte l'état de conservation d'espèce. Ces règles sont simples.

    Elles viennent d'être rappelées par le Conseil d'Etat. Nicolas Sarkozy s'y conformera.

    Il n'acceptera aucune entorse concernant les espèces protégées. Il ne prendra aucune décision qui mettrait en péril la survie d'une espèce. Il souhaite, comme vous, que nous ayons une parfaite connaissance de l'état de chaque espèce pour éviter sa prolifération ou que sa reproduction ne porte pas atteinte à d'autres espèces. Et dans cette logique, puisque le Conseil d'Etat confirme les conclusions du Commissaire au Gouvernement, nous retiendrons le principe de la chasse durant les décades de recouvrement.

    Concrètement, ce sont 10 jours de chasse supplémentaires possibles.

    S'agissant de la police de la chasse, notre candidat a eu l'occasion de mesurer les débats sur la véracité des contrôles. Il n'a jamais donné de consignes de tolérance. Lorsqu'une règle existe, elle doit être respectée. Ce sont des principes qu'il a toujours appliqués. Pour autant, nous avons constaté le désordre des polices de l'environnement, comme des polices en général. Quelle politique de contrôle de la chasse pouvons-nous définir lorsque tant d'acteurs interviennent ? Toutes les polices, toutes les structures de contrôle seront regroupées au sein d'un seul et même ministère de la sécurité.

    Plus généralement, aucune réglementation ne doit être décidée sans en discuter au préalable avec les chasseurs. Tout projet de réglementation européenne ou nationale, et même locale, doit faire l'objet d¹une concertation systématique avec leurs fédérations et associations représentatives.

    Pour autant, une véritable politique de la biodiversité doit être mise en oeuvre, qui ne se limite pas à la protection d'espèces exceptionnelles ou en voie de disparition. Une telle politique doit s'organiser autour de deux priorités : préserver la biodiversité d'exception notamment ultramarine, et recréer une biodiversité quotidienne avec le souci de repeupler nos campagnes de lièvres, de lapins, de perdrix, de cailles et toutes les autres espèces qui se raréfient.

    A l'évidence une telle politique doit prioritairement se concentrer sur la préservation des espaces où cette faune se développe. Une vraie politique de la biodiversité doit se concentrer sur l'urbanisme, sur l'artificialisation des sols ou encore sur la gestion des espaces forestiers et agricoles. Elle sera conduite en accord avec les chasseurs, qui en seront des pierres angulaires.

    Le rattachement actuel de la chasse au Ministère de l'Ecologie ne donne pas l'impression d¹être le plus pertinent. La chasse a vocation à s'intégrer dans la politique rurale. Elle doit être intégrée dans un ministère de la ruralité qui intégrera la gestion des espaces agricoles, forestiers, mais également maritimes et fluviaux, en tant qu'espaces ruraux. Cette politique devra donner la priorité à la vie rurale, c'est-à-dire au développement d'activités dans les petites villes et les campagnes, au maintien des services et commerces de proximité.

    Nicolas Sarkozy compte, dans ce domaine comme dans d'autres, faire prévaloir la raison, la compréhension et la concertation.

    Nous espérons que ces éléments répondront utilement à vos attentes légitimes, et restons à votre écoute.

    A bientôt sur sarkozy.fr

    L’Equipe de campagne de Nicolas Sarkozy"

  • Les 27 s'accordent timidement sur le bien-être des poulets

    http://www.euronews.net/index.php?page=europa&article=421132&lng=2#

    Une timide directive sur les conditions de vie des poulets d'élevage.

    Traitements odieux, inacceptables, affligeants. Depuis longtemps, les organisations de défense des animaux s'émeuvent des conditions de vie des poulets élevés en batteries. Sous la pression de la Commission, les ministres de l'Agriculture se sont mis d'accord sur un projet de directive censé assurer un minimum de bien-être à ces animaux. Et ils ont bataillé bec et ongle pour aboutir à un texte sur lequel ces mêmes organisations tirent déjà à boulets rouges. Que dit ce projet de directive, applicable en 2010 ? Que les cages dans lesquelles les poulets sont élevés devront avoir une densité maximum de 33 kilos par mètre carré, jusqu'à 39 kilos si les installations sont optimales, 
    par exemple en matière de ventilation. Les très bons élèves pourraient même pousser jusqu'à 42 kilos, ce qui équivaut grosso modo à 26 poulets dans un mètre carré. Seuls les élevages industriels de plus de 500 poulets seront soumis à ces plafonds.

    *** 

    Les ministres de l'Agriculture des 27 ont trouvé ce lundi soir à l'arraché un accord pour assurer un minimum de bien-être aux poulets d'élevage européens, en bataillant kilo par kilo sur leur espace vital au mètre carré.

    Bon compromis

    L'Union européenne, soucieuse de répondre aux interrogations des organisations non gouvernementales et des consommateurs, tentait depuis deux ans de trouver un terrain commun sur cette question taboue. Le commissaire européen à la Sécurité alimentaire Markos Kyprianou a jugé devant la presse que les 27 avaient trouvé "un bon compromis", adopté à la quasi-unanimité. "Il ne s'agit pas uniquement d'une question éthique, mais c'est aussi ce que veulent les consommateurs européens", a-t-il commenté à propos de cette future directive (loi) européenne qui devra être transposée dans les législations nationales d'ici fin juin 2010.

    33kg/m²

    Aucune norme européenne n'existe aujourd'hui sur les conditions d'élevage des poulets industriels, qui grossissent le plus souvent dans des cages en rangs serrés en à peine plus d'un mois, avant de se retrouver dans les assiettes. Le compromis trouvé lundi soir prévoit une densité dans les cages de poulets de 33 kg par mètre carré, avec une dérogation jusqu'à 39 kg pour les éleveurs prouvant qu'ils ont de bonnes installations (par exemple en matière de ventilation).

    Bonus

    Pour parvenir à un accord, ces deux seuils ont été augmentés chacun d'un kilo par rapport au texte initial. Les très bons élèves -affichant notamment un taux de mortalité très faible des poussins et poulets durant leur bref cycle de croissance- peuvent de plus gagner "un bonus" de 3 kilos (au lieu de 2 kilos prévus initialement). De quoi leur permettre de faire grandir au grand maximum l'équivalent de 42 kg de gallinacés sur un mètre carré. Dans les faits, seules certaines exploitations ultra-modernes des Pays-Bas remplissent actuellement les critères requis pour avoir droit à ce bonus convoité.

    "Grand progrès"

    "C'est un très grand progrès pour le bien-être des animaux", a insisté le commissaire Kyprianou, malgré les marchandages de dernière minute. La Pologne, qui préconisait une "densité" de 42 kilos, avait voté contre le projet initial. Tout comme la France, qui totalise un quart de la production européenne, mais aussi la Hongrie, la Slovaquie, la Belgique, la Lettonie et la Grèce. Ces sept pays s'étaient entretenus tour à tour avec la présidence allemande et la Commission pour arriver à un déblocage.

    Pays hors UE

    Seuls les élevages de plus de 500 poulets sont concernés par l'accord, dans un souci de ne pas assommer avec de nouvelles contraintes administratives les éleveurs plus artisanaux. Les poulets de qualité munis de labels, élevés le plus souvent en plein air pendant environ deux mois avec des cahiers des charges stricts, sont exclus de la loi. Quant aux pays hors UE -notamment les gros producteurs que sont le Brésil et la Thaïlande- ils pourront continuer à vendre leurs poulets en Europe sans être assujettis à ces nouvelles contraintes, essentiellement via le canal de la restauration collective.

    Modèle nordique

    En s'attaquant au sujet, la Commission s'était inspirée au départ des modèles suédois et danois, pays qui s'adonnent au comptage des pieds blessés des poulets pour quantifier leur bien-être. Les petites lésions des pattes, signe apparent de souffrance, permettent de noter les bonnes pratiques des éleveurs. La Commission avait souhaité hâtivement extrapoler à l'ensemble de l'Europe ce modèle nordique appliqué à une production faible. Avant d'abandonner un fastidieux examen manuel de pattes de poulets, difficilement applicable dans les abattoirs des grands pays producteurs, et se concentrer sur la notion de densité dans les cages.

    (AFP)

         http://www.7sur7.be/hlns/cache/fr/det/art_455730.html?wt.bron=homeArt18     
  • PETA et Stop Gavage déposent plainte pour maltraitance sur les animaux auprès de la Commission européenne

    http://perso.orange.fr/lafermedeborie/gavage.jpg

     
    En partenariat avec PETA Allemagne, Stop Gavage vient de déposer plainte pour maltraitance sur les animaux auprès de la Commission européenne à l'encontre des pays de l'Union producteurs de foie gras. La France (75%), la Hongrie (11%), la Bulgarie (7%), l'Espagne (2%) et la Belgique (0,5%) produisent ensemble 96 % du foie gras mondial. Pour rendre publique cette plainte, nous avons organisé un rassemblement symbolique devant le parlement européen à Strasbourg.

    Vous pourrez trouver quelques photos ainsi que des retours médiatiques générés par cette action ici.

    Le texte de la plainte peut être téléchargé ici.

    L'équipe de Stop Gavage

    contact@stopgavage.com
    www.stopgavage.com

  • Florence Burgat : "Élevage industriel, usine à souffrances"

    Vivre vite mourir jeune
    envoyé par pmaf 

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-905855,0.html

    LE MONDE | 05.05.07 |

    Au fil de vos recherches sur le statut de l'animal d'élevage et sur son "bien-être", enregistrez-vous une évolution ?

    Je constate une détérioration dans la condition des animaux et une évolution dans les débats. Il y a dix ans, le sujet prêtait à l'ironie. Depuis que l'on a montré des images de la réalité de l'élevage industriel, le problème a été jugé sérieux.

    Cette réflexion a contribué à mettre en cause la tradition de l'humanisme juridique, qui considère que seuls les êtres de raison ont des droits et qu'il n'y a pas de droits sans devoirs.

    Dans ces conditions, ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas "passer contrat" - c'est le cas des animaux - sont exclus de la sphère morale et juridique. Mais, dans ce cas, et c'est une objection qui a très tôt été soulevée, qu'en est-il de l'idiot, du fou ou de l'enfant ? Ne risquent-ils pas tout autant d'être mis de côté ?

    Une autre tradition, marquée entre autres par la pensée de Rousseau, s'interroge sur le critère pertinent d'un point de vue moral : à quelle condition un être doit-il être traité comme une fin et jamais simplement comme un moyen ? Est-ce parce qu'il est rationnel, ou est-ce parce qu'il est sensible ?

    Rousseau voit dans le sentiment de compassion une épreuve de réalité. Ce qui nous appelle au fond de nous, c'est la souffrance d'autrui, fût-il, comme l'écrit Claude Lévi-Strauss commentant Rousseau, "le plus autrui de tous les autrui", c'est-à-dire un animal.

    Que répondez-vous à ceux qui voient dans l'empathie pour les animaux une forme de sensiblerie ?

    Si l'empathie est une sensiblerie, la vie en société est mal partie. Rétorquer ainsi est une attitude typique du refus de s'interroger. Nous ne devons pas nous fermer les yeux sur la souffrance et la compassion est là pour nous le rappeler. Cela dit, il est aussi capital de légiférer pour améliorer la condition animale.

    Certains semblent craindre qu'en valorisant l'animal on rabaisse l'humain, en faisant référence parfois au régime nazi...

    Il est faux de dire que le IIIe Reich défendait les animaux. La loi signée par Hitler et à laquelle on se réfère, qui du reste ne donne pas des droits aux animaux, reprend les termes d'un texte bien antérieur.

    L'historienne Elisabeth Hardouin-Fugier a rétabli la vérité sur ce sujet. N'est-il pas étonnant qu'on ne parle jamais de l'euthanasie systématique des animaux de compagnie des juifs, dont on trouve un témoignage poignant dans le Journal du philologue Viktor Klemperer (1881-1960) ?

    Le terme vivisection a été banni, dans un souci de propagande. Mais, bien sûr, l'expérimentation sur les animaux s'est poursuivie et, comme on le sait, l'expérimentation sur l'homme a été perpétrée par les médecins nazis.

    En réalité, le premier texte de protection des animaux est anglais. Il s'agit du Martin's Act de 1822, qui s'applique aux animaux d'élevage.

    Cette crainte face à une égale dignité des êtres vivants n'est-elle pas aussi d'ordre métaphysique, un peu comme les réactions hostiles engendrées par les découvertes de Darwin ?

    Oui, c'est une blessure narcissique. Pourtant, le fait pour l'humanité de prendre soin des plus faibles l'honore. Je ne vois pas en quoi le souci porté aux animaux pourrait diluer les droits de l'homme, lequel y trouverait plutôt un surcroît de responsabilité.

    Mais cette perspective remet en question le statut de dominant, des habitudes, certaines pratiques. Du coup, les résistances sont très fortes.

    Ce que résume la boutade "les animaux sont-ils des femmes comme les autres ?"

    En effet. Par analogie, quand les femmes ont eu le droit de vote, ce fut sûrement aussi une grande secousse. Mais je ne pense pas que la voie, assez répandue chez les biologistes, qui consiste à dire "l'homme est un animal comme les autres" nous aide à sortir de l'impasse.

    Cela ne les empêche d'ailleurs pas de faire deux poids deux mesures, car ils ne se prononcent pas pour un meilleur statut des animaux. Il faudrait considérer la grande richesse qu'ils représentent dans les manières d'être au monde et de se comporter, et chaque espèce devrait être considérée dans sa singularité et pour elle-même.

    Où en est la réflexion de l'Institut national de recherche agronomique (INRA) sur le bien-être animal ?

    D'abord, ses travaux sur les animaux d'élevage sont conduits par des biologistes. Pour certains éthologues, la compréhension du comportement passe par l'observation dans un environnement non contraint. D'autres étudient les animaux dans des conditions - celles de l'élevage industriel - qui ne permettent justement pas aux comportements de s'exprimer.

    Prenons l'exemple des veaux en case. Ces animaux sont, de la naissance à l'abattage, maintenus dans le noir, exclusivement nourris au lait, en vue d'obtenir une viande blanche, anémiée ; ils sont privés de la liberté de mouvement et de tout contact, tant avec leur mère qu'avec leurs congénères.

    Le chercheur qui part du principe que le bien-être est équivalent à l'adaptation, elle-même équivalente à l'absence de stress, dont la présence est attestée par une hormone, considérera que l'absence de cette hormone dans le sang de l'animal est la preuve que son bien-être n'est pas affecté. On peut se demander s'il a utilisé les bons outils pour répondre à la question.

    La tentation est très forte, pour la biologie, de s'aligner sur les méthodes des sciences physico-chimiques, qui font une grande part à la quantification, à la mesure. Ces chercheurs utilisent des critères tout à fait insuffisants, sinon inadéquats, pour répondre à une question aussi complexe que le bien-être.

    Si l'on observait les animaux dans un environnement où les comportements peuvent se déployer, on parviendrait à de tout autres conclusions.

    Vous appartenez vous-même à l'INRA. Y faites-vous office d'alibi ?

    Ce serait un bien faible alibi ! J'ai été recrutée pour travailler sur les questions d'éthique concernant les biotechnologies animales et les systèmes d'élevage.

    Une grande partie du problème tient dans le regard des chercheurs de l'INRA sur le comportement animal. C'est sur ce point que je fais actuellement porter mon travail.

    Vous soulignez la rupture entre le sens commun et les critères scientifiques.

    C'est frappant. Le scientifique ne s'éloigne-t-il pas dangereusement du sens commun lorsqu'il met en place des expérimentations pour savoir si la castration, l'arrachage des molaires ou la section de la queue des porcelets sont plus douloureux sans anesthésie - c'est ainsi que l'on procède dans certains élevages - qu'avec anesthésie ?

    Il pense avoir une attitude d'autant plus scientifique qu'il met de côté une partie non seulement de sa sensibilité, mais de sa réflexion. On peut en effet se donner à l'infini pour tâche de prouver des évidences - je veux parler de la souffrance.

    L'INRA n'est-il pas piégé par son statut d'organisme de recherche finalisée ?

    L'INRA est historiquement lié à des filières agricoles : il y a soixante ans, on sortait d'une période de privation. Et c'est dans une certaine euphorie que l'on s'est lancé dans la mise au point de systèmes capables de décupler la production, et ce sans aucun souci pour la sensibilité des animaux.

    Or, aujourd'hui, la donne a changé. L'accroissement de la productivité n'est plus le but que doit se donner l'élevage. Rappelons-nous la prime Hérode, en 1997, qui consistait à offrir des subventions aux éleveurs qui faisaient tuer les veaux à la naissance. Nous avons aussi évoqué ces veaux "blancs", dont l'élevage sert à absorber les excédents laitiers sous forme de lait en poudre.

    Il y a quelque chose d'aberrant dans ce système qui aboutit à la surproduction et vit de subventions. Quant à l'exportation de ces systèmes dans des pays qui souffrent de la faim, elle peut ainsi les mettre en état de dépendance. Il faut se méfier des arguments humanitaires avancés pour la défense de l'élevage industriel.

    Les écologistes français évoquent peu ces questions.

    Ils s'intéressent plus aux grands équilibres qu'à la sensibilité et aux droits des individus animaux. Au contraire, l'écologie profonde, la deep ecology, s'extrait d'une posture où l'animal est à notre disposition. Elle défend l'idée d'une préservation de la nature en excluant la présence humaine.

    En France, l'écologie est plus anthropocentrée. On n'entend pas les écologistes - du moins ceux qui ont la parole - s'émouvoir du sort des animaux.

    Vous n'avez pas évoqué les éleveurs. Souffrent-ils ?

    Un argument des promoteurs de l'élevage intensif est qu'il a libéré l'éleveur d'un travail pénible. Ma collègue Jocelyne Porcher a montré qu'au contraire, bien souvent, l'éleveur supporte mal, d'un point de vue psychologique, le mode d'existence et les traitements qu'il inflige aux animaux.

    L'argument présentant l'élevage intensif comme une contribution à l'humanisme en sort très affaibli.

    L'élevage extensif peut-il constituer une alternative ?

    Sans parler de la pêche, de la chasse, de l'expérimentation, de la fourrure, des combats d'animaux, 1,036 milliard d'animaux de boucherie sont tués en France chaque année. En extensif, on ne pourrait pas obtenir de telles productions.

    Ne reste donc que la justification économique ?

    Je n'en vois guère d'autre. C'est un système qui permet de produire beaucoup de viande à un coût très bas, mais au prix d'une souffrance inimaginable pour les animaux. Est-ce cela le bonheur de l'humanité ?

    Florence Burgat

    Philosophe, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) 

  • Le Figaro (04/05/07): plus impartial que le Nouvel Obs

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    LES INTÉGRISTES DE LA CAUSE ANIMALE PASSENT À L'ACTION

    Cyrille Louis 

    Tandis que des collectifs organisent depuis des années des actions non violentes (en haut) de sensibilisation à la « libération des animaux », des clandestins commettent depuis peu des attaques illégales.

    COMPLÉMENT : Des cellules militantes venues de Grande-Bretagne

    Fourreurs, boucheries ou élevages sont pris pour cible. Des actes de vandalisme revendiqués par l'Animal Liberation Front.

    Enseignes taguées, vitrines brisées, serrures engluées ou pneus crevés : depuis l'automne 2006, de mystérieux activistes de la cause animale défient les forces de l'or­dre, multipliant les actes de vandalisme contre des commerces de fourrure, des élevages, des boucheries.

    Au total, une cinquantaine d'opérations nocturnes, perpétrées principalement en région parisienne et dans le Sud-Ouest, ont ainsi été revendiquées sur le site Internet d'une organisation jusqu'à présent peu connue en France : l'Animal Liberation Front.

    Pour l'heure, aucun de ces militants n'a pu être identifié, mais au ministère de l'Intérieur, on assure « suivre avec attention l'évolution de cette nouvelle forme d'activisme ».

    Début octobre dernier, la série a débuté à Paris lorsque plusieurs boucheries, triperies, fast-food et magasins de fourrure ont été ta­gués tandis qu'une enseigne Body Shop voyait ses vitrines brisées et qu'en Seine-Saint-Denis, le moteur d'un camion frigorifique de boucherie était mis à feu.

    Au cours des mois suivants, de nombreuses enseignes ont été vandalisées et, en Seine-et-Marne, des militants se sont introduits de nuit dans divers élevages animaliers pour libérer plusieurs dizaines de ragondins ainsi que des canards et des faisans.

    Chaque fois, l'action a été signée du sigle « ALF », accompagné d'apostrophes récurrentes : « viande = meurtre », « assassin » ou, sur un ton plus inquiétant, « fermez votre magasin, ALF vous surveille ».

    Brusque radicalisation

    À Toulouse, une petite animalerie s'est ainsi trouvée contrainte de baisser le rideau pendant plusieurs semaines, victime d'une quinzaine d'actes de vandalisme en quelques mois. À Bordeaux, c'est à son domicile privé que Michel Grama a été visé par les militants de l'ALF.

    « Le matin du 27 décembre 2006, en sortant de chez moi, j'ai trouvé mes pneus crevés et mon pare-brise maculé de peinture tandis que sur le mur de ma maison, on avait écrit les mots »assassin* et »tueur*, raconte ce marchand de fourrures. Depuis, j'ai porté plainte, mais je me sens menacé, d'autant que mes coor­données personnelles sont diffusées sur Internet par l'ALF, sans que je puisse réagir. »

    Cette brusque radicalisation intervient alors que, depuis une dizaine d'années environ, plusieurs collectifs, souvent issus de milieux libertaires, militent pour la « libération animale » sans recourir à la violence, tant à Paris qu'à Lyon et Bordeaux.

    « Cette mouvance antispéciste porte un discours plus radical que les associations classiques, comme la SPA, car elle refuse toute utilisation des animaux par l'homme, décrypte Guillaume Veillet, auteur d'un mémoire de sciences politiques sur cette mouvance.

    Contrairement à ce qu'on observe en Grande-Bretagne, où des groupes nombreux et structurés sont très portés sur l'action radicale, leurs homologues français s'en tiennent jusqu'à présent à un répertoire militant classique, dont la forme la plus virulente consiste à s'enchaîner chaque année aux grilles du Salon de l'agriculture. »

    Membre fondateur de l'association bordelaise Agir contre la torture des animaux, qui s'oppose au spécisme (*) et à « l'ex­ploitation des animaux par les humains », Virginie complète :

    « Outre-Manche, les activistes peuvent compter sur le soutien d'une importante population végétarienne et végé­talienne. Ici, en revanche, notre mouvement, qui compte au plus quelques dizaines de militants, risquerait de se mettre le public à dos en passant à l'action violente. »

    Pour l'heure, les « antispé­cistes » affirment donc se cantonner à des actions d'information sur les marchés ou à l'organisation de pique-niques végétaliens. Ils appor­tent aussi leur soutien aux « prisonniers politiques » incarcérés en Grande-Bretagne et aux États-Unis, suite aux actions « musclées » de l'ALF.

    En revanche, ils disent n'entretenir aucun lien avec cette organisation clandestine et réfutent toute implication dans les récentes attaques perpétrées en France.

    *  Pour les militants de la « libération animale », le spécisme est « l'idéologie raciste qui justifie l'exploitation de l'animal par l'homme ».

    http://www.lefigaro.fr/france/20070504.FIG000000014_les_integristes_de_la_cause_animale_passent_a_l_action.html