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Hier soir, plus de 250 personnes se sont mobilisées aux côtés de diverses associations de protection et d’usagers de la nature lors de la conférence de presse ouverte au public « Halte aux accidents de chasse » à Guilherand Granges.
Un succès qui reflète une réelle volonté d’action pour un juste partage de la nature.
L’ ASPAS, le CORA, la FRAPNA, les MJC Drôme/Ardèche, Vercors Nature, le vélo club de Pierrelatte, le comité départemental du canoé-kayak de l'Ardèche, l’association des cavaliers de l’Herbasse, tous sont venus témoigner leur sentiment d’insécurité véhiculé par l’activité de la chasse 7 jours sur 7 pendant plus de 6 mois de l’année.
Appuyées par Michèle Rivasi, et Pierre-Jean Veyret Vice-présidents du Conseil général de la Drôme en charge de l'Environnement, toutes ces associations sont venues plaider leur cause devant une salle comble résolue à faire évoluer la situation.
Le partage inégal de la nature, de l’espace et du temps, entre chasseurs et autres usagers de la nature a particulièrement été pointé du doigt lors de cette conférence.
Nos associations revendiquent l’obtention légale des dimanches sans chasse, premier pas indispensable vers une juste cohabitation entre ces deux parties.
L’engouement généré par cette conférence laisse présager un espoir d’évolution envers les différents acteurs représentés.
Nous remercions sincèrement Michèle Rivasi et Pierre-Jean Veyret pour leur engagement à nos côtés et pour le soutien apporté également par Hélène Blanchard, Vice-présidente du Conseil Régional Rhône-Alpes.
Nous regrettons bien sûr l’absence de représentants du Conseil général de l’Ardèche qui a finalement renoncé à participer à cet événement.
Les pressions exercées par la fédération des chasseurs de l’Ardèche pourraient en être la cause.
La pétition de l'ASPAS pour l'arrêt de la chasse le dimanche, lancée depuis de nombreuses années, a d'ores et déjà récolté plus de 175 000 signatures.
L’ASPAS a demandé, il y a plusieurs semaines déjà, un rendez-vous avec Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, pour la lui remettre. Cette demande de rendez-vous est restée, à ce jour, sans suite.
L’adoption, ce matin par l’Assemblée Nationale de la Loi Poniatowski sur la chasse révèle l’immense fossé qui se creuse chaque jour un peu plus entre les parlementaires et le reste de la société française.
Il serait temps que nos élus prennent la mesure des choses et comprennent que nous sommes aujourd’hui au XXI ème siècle.
Contact presse : Pierre Athanaze - Président de l’ASPAS Tel : 06 08 18 54 55
NB : L’ASPAS envoie gratuitement le dossier de presse complet de la conférence et le dépliant « Chassés de la nature » à tous les journalistes en faisant la demande à: info@aspas-nature.org ou par Fax: 04 75 76 77 58
Des photos en bonne résolution sont également disponibles.
Paul McCartney en désaccord avec le Dalai Lama à propos de la viande : le chanteura essayé de convaincre le Dalai Lama de devenir végétarien, insistant sur le fait qu'il était mauvais de manger de la viande.
Le Beatles a écrit au leader spirituel pour souligner que le fait de manger de la viande signifiait aussi contribuer à faire souffrir les animaux, ce qui est en contradiction avec le bouddhisme, qui dit qu'il ne faut "causer aucune souffrance à aucun être vivant".
Et le chanteur ne veut pas en démordre, même si le Dalai Lama lui a expliqué qu’il mange de la viande pour "raisons de santé".
Dans une interview, Paul McCartney confie :
"J’ai appris qu’il n’était pas végétarien, donc je lui ai écrit pour lui dire ’Pardonnez-moi de vous faire remarquer ceci, mais si vous mangez des animaux, alors ils souffriront à un moment ou à un autre.’ Il m’a répondu en disant que ses médecins lui avaient dit qu’il en avait besoin, donc je lui ai répondu en disant que ses médecins se trompaient."
Noël et le 1er de l’an ne sont-ils pas d’abord synonymes de « bonne chère », en particulier du sacro-saint foie gras sans lequel, semble-t-il, la fête serait triste ?
La France est le premier producteur (76%) et le premier consommateur (68%) de foie gras.
Le Parlement a jugé bon d’ériger le foie gras en « patrimoine culturel et gastronomique protégé en France » (Art. L. 645-27-1 du code rural), encourageant ainsi une demande déposée auprès de l’Unesco pour obtenir qu’elle classe la gastronomie française dans le «patrimoine immatériel de l’humanité» !
Comment choisir un bon foie gras ?
Telle est la préoccupation qui balaye actuellement toutes les autres et occupe tous les esprits : silence, on mange du foie gras !
L’affaire est sérieuse, car c’est à cela que l’on juge votre capacité à « jouir des plaisirs de la vie », à « savoir ce qui est bon ».
Mais pour en jouir tranquillement, mieux vaut ne pas en savoir trop long sur le processus qui transforme le foie malade en ce « mets délicieux », et plus généralement les animaux en viande.
Cette matière semble étrangère à l’individualité : la logique de la série prend le pas sur celle du propre, aucune biographie ne précède ce devenir-viande des animaux, de sorte que nous n’avons aucun imaginaire de ceux dont la chair équarrie nous est donnée à manger :dupoulet,duveau,duporc…
Nés pour cela, leur identité est celle de la chair à l’étal.
N’en faisons pas une histoire, à tous les sens du terme.
L’habitude de voir ces pièces plus ou moins informes est entrée dans la banalité de notre paysage.
Aucune violence ne se dégage de l'artifice des morceaux « dont la forme, l'aspect nous sont depuis longtemps assez familiers pour avoir acquis, à nos yeux, une autonomie, une réalité indépendante de l'ensemble dans lesquels ils étaient inclus. (...). La boucherie est un lieu d'innocence ». (Pierre Gascar,Les Bouchers).
Comment voir ce que l’on ne voit plus, ce à propos de quoi aucun étonnement, aucune question, aucune inquiétude ne surviennent ?
Comment troubler le calme de la viande ?
Certains étals le devraient pourtant, si l’on voulait bien les voir.
Volaille, lapins, « gibier » ne sont-ils pas présentés de la manière la moins abstraite qui soit ?
Oiseaux entiers, parfois partiellement plumés, lapins écorchés mais jamais décapités, carcasses ouvertes, exhibant dans une pornographie trop évidente, le plus intime du corps.
Faisans, lièvres, biches… alignés à l’état de cadavres non encore «préparés» par la main experte, flattant ainsi le goût de la traque (il s’agit en réalité d’animaux d’élevage et d’un abattage par balle pratiqué dans un enclos).
Les abats ne rappellent-ils pas sans détour l’individu : ce n’est plus à de la viande que l’on a affaire, mais à la tête, aux oreilles, à la langue de tel animal ?
Le particulier est bien là.
Mais rien n’y fait : tout cela appartient à l’ordinaire de la perception, révélant un ordre où chaque chose semble à sa place, puisque chaque jour, de la viande remplace indéfiniment de la viande…
Particulièrement importuns sont donc ceux qui se mêlent de faire la lumière sur ces plaisirs dont il s’agit d’ignorer la fabrique.
La promotion s’y emploie du reste à merveille : tout brille, tout pétille !
Tandis que de l’autre côté du miroir, quelque 90 millions de naissances de canards et d’oies sont nécessaires aux 45,7 millions de canetons mâles mis à l’accouvage.
La moitié des oiseaux (les femelles) est éliminée à la naissance ; ils sont généralement jetés au broyeur, car bons à rien (la race n’a pas été sélectionnée pour la viande) : les femelles présentent en effet un foie trop veineux.
39 millions de canards sont gavés, et 34,5 y survivent et sont donc abattus pour la collecte de leur précieux foie hypertrophié.
On fait naître 710 000 oisons pour fabriquer le foie gras d’oie (chiffres 2007, source : rapport annuel du CIFOG, Centre Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras).
Il y a ensuite la contention dans des batteries de cages, le geste réitéré à la pompe introduite jusqu’à l’estomac, blessant l’animal, pour y introduire d’énormes quantités de nourriture…
(Attention, les images en fin de vidéo peuvent choquer les personnes sensibles).
La vue du matériel, que seuls les professionnels connaissent, nous fait peut-être mieux pénétrer cette réalité que les étals auxquels notre œil est accoutumé : la « gaveuse super » monovitesse, permettant de gaver 90 canards ou 70 oies par heure, « maniable, légère, sûre, grâce à sa commande par gâchette et à ses entonnoirs en matière plastique non agressifs », la plumeuse, l’extracteur de poumon, la broche perforante, le saignoir rotatif…
Le gavage, qui dure une douzaine de jours, laisse les animaux haletants, exténués, atteints de maladies qui entraînent une mortalité environ six fois plus élevée que dans des conditions d’élevage ne comportant pas de gavage.
Le témoignage de gaveurs est aussi révélateur d'un malaise ressenti par les acteurs mêmes de cette industrie.
Le gavage fait l’objet d’une contestation internationale : interdit dans des pays qui en étaient récemment producteurs comme l’Italie et Israël, il l’est de fait dans bien d’autres pays européens du simple fait qu’il est incompatible avec les textes de protection des animaux.
En 2004, la Californie a décidé d’interdire la production et la consommation de foie gras (l’interdiction entrera en vigueur en 2012).
Une fête où l’on découvre derrière la fine porcelaine, le champagne millésimé, le bruissement des robes et les rires légers, les ateliers de gavage, les batteries de cages qui ne laissent que passer la tête des canards, les pompes hydrauliques qui s’enfoncent dans la gorge de millions d’oiseaux, les salles d’abattage…
Vous reprendrez bien encore un peu de foie gras ?
Florence Burgat, philosophe. Dernier ouvrage paru : Liberté et inquiétude de la vie animale, Paris, Kimé, 2006.
DÉTERMINÉS - Les militants ont clamé hier leur colère devant des bâtiments grillagés et des portes fermées. Philip Morris, averti de la manifestation, avait renforcé la sécurité du site. (CHRISTIAN GALLEY)
Une dizaine d'activistes ont manifesté hier devant les bâtiments de Philip Morris, à Neuchâtel.
Ils dénoncent les expérimentations animales du cigarettier, et craignent que de tels laboratoires soient créés à Serrières.
La multinationale reconnaît qu'elle expose des rongeurs à la fumée, mais assure qu'elle n'a « pas d'autre choix ».
« Fumer tue les animaux, boycottez Marlboro ! »
Munis de mégaphones et de banderoles, une dizaine d'activistes ont manifesté hier devant les bâtiments de Philip Morris, à Neuchâtel.
Au bénéfice d'une autorisation de police, ils ont dénoncé les pratiques du fabricant de cigarettes, qui effectue chaque année des expérimentations animales sur près de 4000 rongeurs dans des laboratoires de Belgique.
« Des animaux sont forcés d'inhaler de la fumée de cigarette pendant des semaines, ensuite de quoi ils sont tués et jetés comme de simples déchets ! », accuse Pierre Meylan, membre du groupe LausAnimaliste, un collectif pour l'égalité et la libération animale.
« La détention et le traitement réservé à ces animaux sont parfaitement inadmissibles. Nous voulons dénoncer cette barbarie ! »
Les militants, des représentants des groupes Atra (Association suisse pour l'abolition de la vivisection) et LausAnimaliste, manifestaient pour la première fois devant le site neuchâtelois de la multinationale.
« Depuis début 2008, nous avons protesté à trois reprises devant le siège de Philip Morris, à Lausanne. Nous avons élargi notre action à Neuchâtel parce que nous craignons que les laboratoires de Belgique soient transférés à Serrières », explique Lisa Simeoni, membre du groupe Atra Neuchâtel.
La Belgique a en effet décidé d'interdire, à terme, les expérimentations animales dans l'industrie du tabac.
Chez Philip Morris International (PMI), on ne nie pas effectuer de telles expérimentations. Le site internet de la multinationale présente d'ailleurs un chapitre « expériences animales ».
Ces tests, qui n'ont lieu actuellement qu'en Belgique, seront-ils pratiqués à Neuchâtel ?
« La Belgique a effectivement décidé d'interdire ces expériences », répond Marija Sepic, porte-parole de PMI.
« Nous avons encore deux ans pour trouver une solution à cela. Je ne peux pas spéculer sur la suite. A ce jour, il n'y a pas de plan de localisation des laboratoires à Neuchâtel. »
La porte-parole ajoute que « contrairement à ce que prétendent les militants, il n'y a aucun lapin dans nos centres de recherche. Seulement des rats et des souris. »
Est-il vrai que les animaux sont forcés à inhaler de la fumée ?
« Oui, ces rongeurs sont exposés à la fumée. Mais nous assurons un traitement aussi humain et responsable que possible des rongeurs. Nous leur apportons les soins maximaux afin de réduire leurs souffrances. »
Aujourd'hui, alors que le lien entre la fumée et les maladies est clairement prouvé, pourquoi ces tests ?
« Ils servent à développer des produits du tabac moins nocifs », répond Marija Sepic.
La porte-parole ajoute que l'entreprise est « convaincue du bien-fondé » de ces recherches : « Au bout du compte, elles vont permettre de réduire les risques de la cigarette sur la santé. »
Elle précise qu'actuellement, « si on veut faire avancer la science, on n'a malheureusement pas d'autre choix que d'utiliser des animaux. Mais nous essayons de développer des méthodes alternatives. Par exemple des modélisations par ordinateur. »
La multinationale espère qu'elle pourra, « à terme », remplacer la totalité des tests sur les animaux par d'autres moyens.
Quant aux manifestants, ils ne cesseront leurs actions « que lorsque Philip Morris fera le choix éthique d'abolir la torture animale de ses pratiques », ont assuré hier les activistes, dont l'un d'eux était déguisé en lapin.
L’OABA a pris une part active aux travaux des Rencontres Animal et Société, en participant aux réunions du groupe intitulé “Animal, économie et territoires” consacré aux animaux de ferme.
S’il convient de reconnaître que ces débats ont été sereins malgré les grandes divergences d’idées (et surtout d’intérêts…) entre les participants, il faut malheureusement constater que les principales attentes des associations de protection animale restent déçues.
On peut même considérer qu’il y a un recul par rapport à certaines réflexions qui avaient été entamées précédemment ou certaines promesses qui avaient été faites dans des ministères.
La question de l’abattage rituel est un bel exemple.
La directive européenne de 1993 et le décret de 1997 permettent de déroger à l’obligation d’étourdissement préalable des animaux lors de l’abattage rituel.
L’OABA avait souhaité démontrer aux communautés religieuses que le recours à l’électronarcose est une méthode compatible avec les exigences du rite.
En 2005, l’OABA avait proposé une étude scientifique pour prouver la réversibilité de l’étourdissement par électronarcose des moutons, afin de convaincre les chefs religieux qui considéraient que l’étourdissement entraînait la mort de l’animal.
Le Ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau écrivait le 13 septembre 2005 :
“La question principale est laréversibilité de l’étourdissement par électronarcose.
Une étude scientifique prévue pour 2006 et financée par l’OABA avec l’école vétérinaire d’Alfort portera sur l’effet de l’électronarcose sur l’état de conscience de l’animal.
Elle permettra d’apporter des arguments en faveur de cette technique et de faire prendre conscience à la communauté musulmane que l’électronarcose ne tue pas l’animal et n’est donc pas contraire aux prescriptions religieuses”.
Il écrivait le 3 février 2006 :
“Pour prouver la compatibilité de l’étourdissement avec les préceptes de la religion musulmane, l’OABA prépare une démonstration visant à prouver que l’électronarcose est une méthode d’étourdissement des ovins pouvant être utilisée lors de l’abattage rituel.
Cette étude sera menée avec des représentants du culte musulman et la collaboration d’enseignants des écoles vétérinaires, de professionnels des abattoirs, de représentants du ministère de l’Agriculture et du ministère de l’Intérieur”.
Mais cette étude ne sera pas menée par suite de pressions…
Le 12 octobre 2006, Dominique Bussereau faisait savoir à l’Académie vétérinaire de France qu’il souhaiterait ”disposer d’une expertise scientifique et technique sur le degré de réversibilité de l’étourdissement des animaux d’abattoirs”.
L’Académie rendait son rapport en décembre 2006 et précisait :
“L’étourdissement est réversible s’il est correctement appliqué, l’animal soumis à cette forme d’étourdissement reste vivant mais dans un état d’inconscience et d’insensibilité à la douleur”.
Le 22 décembre 2006, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy écrivait :
“Je souhaite que les animaux souffrent le moins possible lors de leur abattage. Je souhaite que, dans toute la mesure du possible, l’étourdissement préalable soit généralisé. Je veux, maintenant, que les abattoirs halal s’engagent concrètement et rapidement, dans la voie d’une généralisation de l’étourdissement préalable”.
En janvier 2007, Nicolas Sarkozy, demandait aux services des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture de préparer le texte d’une charte de bonnes pratiques pour l’abattage halal. Il était précisé :
“L’étourdissement électrique est compatible avec l’exercice du sacrifice rituel puisque ce procédé est réversible : il ne provoque pas la mort de l’animal mais le rend seulement momentanément inconscient et insensible à la frayeur et à la douleur provoquées par la jugulation, comme le précise l’Académie Vétérinaire Française, dans son avis de décembre 2006”.
Cette charte ne sera jamais signée.
Lors des Rencontres Animal et Société, l’OABA appuyée par d’autres associations de protection animale, obtenait la rédaction d’une proposition “Réaliser une étude relative à l’instauration d’un étourdissement post-jugulation (après la saignée) qui soit compatible avec les objectifs et les contraintes des différents acteurs”.
Le rapporteur du ministère de l’Agriculture écrivait :
“Cette proposition est envisagée positivement par l'ensemble des membres du groupe”.
Quelques jours plus tard, le ministère obéissant à des pressions, retirait cette proposition. Il n’est même plus question de mener une étude, de réfléchir à une amélioration des conditions d’abattage rituel…
Au bilan, après des promesses de plusieurs ministres, après des engagements de certains chefs religieux, après des avis de scientifiques qui permettaient d’espérer une évolution des méthodes d’abattages rituels, les Rencontres Animal et Société ont fait régresser cette question et ont mis en lumière une révoltante hypocrisie.
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Toujours plus d’animaux concernés par l’abattage rituel.
Combien d’animaux sont égorgés en pleine conscience chaque année en France, selon les rites israélites (Casher) et musulmans (Halal) ?
Aussi étrange que cela puisse paraître, il est impossible de répondre avec précision à cette question puisqu’il n’existe pas de données officielles…
En 2005, un rapport de l’Inspection générale de l’Agriculture avait avancé quelques estimations, vite critiquées.
Afin d’avoir une idée plus précise du nombre d’animaux concernés, l’OABA a lancé une enquête en 2006 et 2007 dans les 225 établissements d’abattage qu’elle a visités (sur un total de 320 établissements agréés par les services vétérinaires).
Plus de la moitié des établissements visités (118 abattoirs exactement) ont déclaré pratiquer l’abattage rituel (israélite et musulman) dans des proportions importantes :
- 28 % des gros bovins y sont abattus rituellement (dont 89 % sans étourdissement préalable) ;
- 43 % des veaux y sont abattus rituellement (dont 93 % sans étourdissement préalable) ;
- 62 % des ovins et caprins y sont abattus rituellement (dont 88 % sans étourdissement préalable).
Tromperie des consommateurs ?
Ces données, basées sur les déclarations des directeurs d’établissements d’abattage visités et sur les constatations des délégués enquêteurs de l’OABA, ont été reprises par la Fondation Brigitte Bardot dans une missive adressée à la Commission européenne par laquelle était dénoncée la “généralisation de l’abattage sans étourdissement préalable”, à l’insu du consommateur.
Dans sa réponse datée du 8 août 2008, la Commission européenne souligne la nécessité, pour les autorités nationales, de s’assurer que “toutes ou parties des carcasses d’animaux abattus selon le rite religieux soient effectivement commercialisées sous cette appellation”.
Afin de voir précisé l’état du marché de la viande rituelle et vérifier qu’il n’y a pas d’abus dans ce domaine, la Commission européenne serait bien inspirée de lancer une enquête dans les Etats membres.
Tromperie des éleveurs ?
Le Télégramme de l’Ouest révélait, courant septembre, la colère d’une éleveuse de vaches laitières qui avait appris, en consultant le bordereau de l’abattoir, que ses vaches de réforme avaient été sacrifiées selon le rite musulman, c’est-à-dire égorgées en pleine conscience.
“Mes bêtes je les soigne pendant les 6 à 7 années qu’elles sont dans ma ferme. Il se crée une relation de confiance entre elles et moi et je veux qu’elles ne souffrent pas au terme de leur existence”.
Et de conclure :
“Nombre d’éleveurs ne savent pas que leurs animaux quittent le circuit traditionnel de l’abattage. Ce n’est pas normal, il faut leur proposer le choix”.
Il faut effectivement proposer le choix à l’éleveur et au consommateur.
Mais pour choisir, encore faut-il être informé.
Alors à quand un étiquetage sur le mode d’abattage (avec ou sans étourdissement) que l’OABA demande depuis de nombreuses années ?
Au lendemain de la fête musulmane de l'Aïd el-Kébir (sacrifice), célébrée le 8 décembre, une partie de la presse turque a consacré sa première page à des photos de moutons ensanglantés.
"On y voit des enfants regarder ces pauvres bêtes traînées par terre avant d'être égorgées. Même le Bosphore a été souillé ! Le tout filmé par une responsable d'une association internationale de protection des animaux afin de diffuser les images dans l'Union européenne", raconte Taha Akyol dans le quotidien Milliyet.
"Je suis vraiment gêné que mon pays et ma religion soient associés à ce spectacle sanguinaire. Les journaux conservateurs semblent tous avoir ignoré ces scènes.
Sans doute qu'ils n'apprécient pas non plus cela. Tant mieux.
Mais alors qu'attendent- ils pour critiquer des pratiques associant leur religion au sang ?
Exode rural oblige, ce phénomène s'est urbanisé. Les injonctions de la Direction des affaires religieuses demandant de respecter les animaux à sacrifier ne sont que peu appliquées.
Des mesures doivent donc être prises afin d'encadrer des pratiques qui ont par ailleurs une dimension sociale et légitime très importante."
Aujourd'hui la Fondation Brigitte Bardot, en la personne de Christophe Marie (voir photo), s'est rendue sur les sites d'égorgements.
Il a pu sauver une quarantaine de moutons qui pourront vivre en paix dans la propriété de la FBB en Normandie, où ils sont arrivés en fin d'après-midi dans la bergerie.
Ils étaient en très mauvais état, mais très doux.
Les bénévoles ont retiré à l’un d'eux un fil électrique qui lui entourait la gorge, à un autre un sac plastique l’étranglant, animaux malades et blessés mais se laissant approcher.
Ceux-ci au moins auront été sauvés du pire, mais quid des millions de malchanceux égorgés de par le monde en de telles sinistres journées ?
Les organisations pour la défense des droits des animaux GAIA et Animaux en Péril ont mèné aujourd'hui à 11 heures, une action à l'entrée de l'abattoir d'Anderlecht contre l'abattage de moutons et de bovins sans étourdissement préalable. Des centaines de moutons, mais aussi des bovins y seront égorgés sans étourdissement à l'occasion de la Fête du Sacrifice et ce, sans exception.
Étourdissement obligatoire sans exception
Que les abattoirs participent à ces actes est un véritable scandale, disent les organisations de défense des droits des animaux. GAIA et Animaux en Péril revendiquent l'étourdissement obligatoire des animaux avant l'égorgement.
Plaintes contre les souffrances
À l'occasion de l'abattage en masse d'animaux non étourdis, qui aura lieu lors de la Fête du sacrifice dans "la mère de tous les abattoirs de notre pays", et bien d'autres encore GAIA et Animaux en Péril dénoncent l'abattage de moutons et de bovins non étourdis.
"Il a suffisamment été démontré de manière scientifique que les animaux éprouvent une grande douleur et une terrible angoisse quand leurs poumons se remplissent de sang après avoir été égorgés sans le moindre étourdissement préalable", souligne le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Dégénéré
GAIA et Animaux en Péril font remarquer que la situation a complètement dégénéré, certainement en ce qui concerne les moutons: presque tous les moutons abattus durant toute l'année dans notre pays sont égorgés sans le moindre étourdissement préalable. Les grossistes en viande peuvent ainsi fourguer de la viande "halal" aux musulmans, qui sinon n'en voudraient pas. Une grande partie de toute cette viande de mouton dite halal est aussi destinée à l'exportation. Bref, ce que la loi permet comme une exception est maintenant devenu la règle.
Pratiques de bourreau
Les boeufs peuvent eux aussi être égorgés sans être inconscients, pas seulement pour obtenir de la viande "halal", mais aussi par la communauté juive orthodoxe. "Égorger des bovins sans étourdissement préalable est un véritable travail de bourreau", déclare Michel Vandenbosch.
Souffrir dans les sites temporairement agréés
Dans les sites d'abattage temporairement agréés, où les moutons peuvent être légalement abattus pour la Fête du sacrifice, les animaux ne sont pas étourdis non plus. Là aussi, les animaux souffriront.
La loi
La loi prévoit pour les abattages prescrits par un rite religieux une exception à l'obligation d'étourdir les animaux. C'est la raison pourquoi GAIA et Animaux en Péril revendiquent l'étourdissement obligatoire des animaux avant l'égorgement.
GAIA reçoit des plaintes au sujet d'abattages rituels à domicile illégaux et est elle-même témoin d'un transport illégal
GAIA a reçu aujourd'hui, à la permanence que l'organisation de défense des droits des animaux a créée à l'occasion de la fête islamique du Sacrifice, diverses plaintes au sujet d'abattages à domicile illégaux. A chaque fois, GAIA a contacté la police locale, qui est intervenue à la demande de GAIA. "Nous avons créé cette permanence parce que tous les services de police ne donnnent pas suite à une plainte pour abattage illégal à domicile", déclare le président de GAIA, Michel Vandenbosch.
Transport illégal de moutons à Anderlecht et Sint-Lievens-Houtem
Quelques militants de GAIA qui protestaient ce matin à l'abattoir d'Anderlecht contre l'abattage sans étourdissement, ont remarqué une voiture au bord de la route. Un mouton était coincé sur la plage arrière de la voiture. "Nous avons signalé ce fait aux agents de police qui étaient sur place pour veiller à notre sécurité. La police a dressé procès-verbal", explique Michel Vandenbosch.
GAIA a aussi reçu une plainte depuis la commune de Flandre orientale Bavegem (qui fait partie de l'entité de Sint-Lievens-Houtem). Des moutons y étaient transportés de manière illégale vers un site reconnu d'abattage temporaire: dans des voitures. GAIA a transmis l'information à la police locale, qui a déclaré qu'elle allait se rendre sur place.
Dès ce matin, GAIA avait pris contact avec la police de Termonde après avoir reçu une plainte au sujet d'un mouton dissimulé dans une grange. La police a déclaré à l'organisation de défense des droits des animaux qu'elle allait envoyer une patrouille.
A Everberg, plusieurs moutons ont été abattus de manière illégale dans une grange. La police, à la demande de GAIA, "a effectué les constats nécessaires", selon la police. Dans la commune bruxelloise de Molenbeek, la police est intervenue lors d'un abattage à domicile à la suite de la notification de GAIA. Dans la commue limbourgeoise de Heusen-Zolder, des déchets d'abattage ont été vus dans un jardin. La police "a transmis à la patrouille".
Demain aussi, les gens peuvent s'adresser à la permanence de GAIA au numéro de téléphone 02 245 29 50.
Samedi 06 décembre, de 13h à 19h30, à l’occasion de l’édition 2008 de la Journée Internationale pour les Droits Animaux (JIDA), une dizaine de militants pour les droits des animaux franciliens ont rejoint International Campaigns Île de France rue Caumartin, Paris 9ème, dans le quartier des grands magasins, particulièrement fréquenté en cette période de fêtes de fin d’année.
Volontairement calquée sur la journée de l’adoption de laDéclaration Universelle des Droits de l’Homme, dont le 60ème anniversaire est célébré ce mercredi 10 décembre 2008, laJIDAest une campagne internationale pour les droits des animaux qui se déroule simultanément dans de nombreux pays et notamment en France depuis 2004 sous l’impulsion d’International Campaigns.
L’objectif de la campagne JIDA est double : sensibiliser le grand public à l’étendue des souffrances dont sont victimes chaque année des dizaines de milliards d’animaux non humains à travers le monde pour la consommation humaine, mais aussi pour la vivisection, les loisirs (corrida, chasse, cirque), la mode (fourrure), etc. et faire attribuer à terme des droits fondamentaux à tous les êtres sensibles.
Sur Paris, le temps était froid mais sec, ce qui a permis d’installer toute la logistique prévue pour sensibiliser le public :
Des tables d'information sur les principales industries qui exploitent les animaux, avec toute la gamme de tracts International Campaigns disponibles et téléchargeablesici, différents ouvrages, brochures et pétitions ainsi que lessupports de la campagne JIDA ;
Des testeurs et échantillons de produits cosmétiques, de soin et d’entretien aucunement testés sur animaux ;
Des affiches exposées sur des grilles afin de faciliter leur visibilité ;
Des badges et des autocollants JIDA, ainsi que différents autocollants contre la vivisection et pour le véganisme ;
Un téléviseur portable ainsi qu’un vidéoprojecteur qui ont diffusé en boucle pendant plus de 6 heures un clip de dénonciation de la fourrure, saison oblige, ainsi qu’une nouvelle vidéo créée pour la JIDA 2008. Particulièrement dure mais malheureusement bien réelle, cette vidéo est une compilation de 3 minutes de scènes d’animaux exploités, torturés et assassinés dans les laboratoires et les abattoirs, ainsi que pour les industries de la fourrure, de la chasse, du cirque…
Une grande banderole «Journée Internationale pour les Droits des Animaux» ainsi que de nombreuses affiches JIDA étaient clairement exposées pour que le public comprennent la raison de ce stand.
Une dégustation de pâté végétal remplaçant l'ignoble foie gras et de fromage végétal a été proposée, de même qu’une distribution gratuite de boissons chaudes (chocolat et café) à base de lait de soja, particulièrement appréciée par les enfants, afin de faire découvrir aux passants l’alimentation vegan qui ne cautionne aucunement l’exploitation et la souffrance des animaux.
Ne consommer aucun produit d’origine animale est en effet le meilleur moyen pour s’opposer concrètement et efficacement à l’exploitation des animaux dits « de consommation ».
De nombreuses personnes ont été réceptives au message diffusé par les militants.
De jeunes enfants ont également signé les pétitions, avec l’appui de leurs parents.
Certaines personnes qui se sont arrêtées au stand étaient déjà végétariennes, y compris des enfants.
Des jeunes filles portant des gilets en fourrure ont pris conscience des conséquences tragiques de leur achat, de la souffrance qu’ont enduré des lapins, renards, visons et parfois même des chats et chiens, pour créer ces vêtements, symbole d’une mode cruelle, archaïque et pourtant en recrudescence depuis quelques années.
Une femme a déclaré regretter avoir acheté un chapeau contenant 20% d'angora.
Une autre dame ayant beaucoup de difficulté avec son entourage et ses voisins concernant son végétarisme. Elle se dit cataloguée et considérée comme une extrémiste.
Les images diffusées par le vidéoprojecteur ont été pour certains un véritable électrochoc et ont suscité chez eux le besoin de diffuser largement les tracts qui étaient mis à leur disposition.
Ainsi, une jeune femme qui s'était arrêtée au stand et qui a fondu en larmes après avoir vu la vidéo projetée sur le vidéoprojecteur est partie puis revenue pour aider à distribuer des tracts en disant qu'elle ne voulait pas rester sans rien faire face à de telles horreurs.
Plusieurs personnes ayant vul’annonce de l’action d’IC IDFdans la presse et sur le site JIDA sont passées s’informer ou prendre contact et faire connaissance.
Certaines se sont engagées à nous rejoindre pour nos prochaines actions.
Nous leur avons signalé que pour intégrer International Campaigns, il leur fallait être au minimum végétariennes et pour les droits des animaux, ce qui était le cas de plusieurs d’entre elles.
De nombreux passants ont également encouragé les militants à poursuivre leur actions de sensibilisation, ô combien indispensables vu les réactions du grand public en général.
International Campaigns IDF sera à nouveau rue Caumartin, à l’occasion de son prochain stand d’information samedi 10 janvier 2009, de 14h à 18h.
Pour nous rejoindre sur Paris ou l'Île de France : peatcook[at]yahoo.fr et droitsdesanimaux[at]international-campaigns.org
Avec International Campaigns, engagez-vous dans la Communic’Action pour les Droits des Animaux.
Chaque décembre des millions d'euros sont donnés au Téléthon.
Une grande portion de ces dons est investie dans les projets de l'expérimentation animale pour la "recherche" sur les maladies génétiques.
Résultat : en dépit - ou justement à cause - des intensives recherches sur les animaux, soutenues au cours des dernières décennies avec d'énormes moyens, et malgré de nombreuses annonces de succès par les expérimentateurs, pas une seule maladie génétique n'est guérissable sur la base des expériences sur les animaux.
A cause des différences fondamentales entre les espèces et leurs métabolismes, les expériences sur les animaux ne permettent pas de déductions utiles et fiables pour les humains.
En outre, une "maladie" induite artificiellement et de force à un animal n'est pas comparable à une maladie génétique qui survient naturellement et spontanément chez un humain.
En fait, la fixation sur l'expérimentation animale inutile et non fiable garantit que les maladies génétiques restent incurables.
Nous avons besoin d'une nouvelle génération de chercheurs qui renoncent aux expériences sur les animaux et qui se concentrent sur une médecine véritablement humaine.
Afin de réaliser de vrais progrès dans le soulagement, la guérison et la prévention des maladies graves, les chercheurs doivent se concentrer sur les méthodes utiles et fiables qui s'appliquent directement aux humains.
Dr méd. Dr phil.Christopher Anderegg, Président et directeur de l'Association pour l'abolition des expériences sur les Animaux http://www.animalexperiments.ch/
Ce que j’ai vu dans un laboratoire de vivisection.
Traduction par International Campaigns d'un entretien de The Abolitionist avec la comportementaliste animalière Colleen McDuling à propos de la vivisection.
Publié sur le site Abolitionist online. Par Claudette Vaughan.
Lorsque le Dr Andre Menache et la scientifique comportementaliste Colleen McDuling se sont exprimés à Sydney début 2007, ils ont reçu un excellent accueil pour leur engagement contre la vivisection. Ils sont tous deux des orateurs accomplis.
Colleen McDuling possède une maîtrise en biochimie moléculaire et cellulaire et a également étudié l’éthologie et la biologie en se spécialisant dans les petits mammifères et plus particulièrement les rongeurs.
Colleen McDuling et le Dr Andre Menache ont participé à une tournée en Australie début 2007.
Voici l’interview de Colleen avec l’Abolitionist.
* * *
Abolitionist: Vous êtes scientifique du comportement animal.
Tout d’abord, qu’est-ce que cela signifie ?
Ensuite, qu’avez-vous pu observer comme actes commis sur de petits animaux tels que des souris, des cochons d’inde et autres dans les laboratoires qui vous ont incitée à prendre position contre l’expérimentation animale ?
Colleen McDuling: Soyons clairs.
On peut étudier le comportement animal de deux façons.
Le psychologue animalier met l’animal dans une boîte, le soumet à différents stress et variables puis observe les réactions de l’animal.
L’éthologiste animalier, lui, entre dans la boîte lui-même, pour ainsi dire, et observe ce que font les animaux dans leur environnement.
Ces animaux, même en tant que sujets d’observation, sont dans un état de liberté sans contrainte qui reproduit, autant que faire se peut, leur environnement naturel.
Ceci leur permet d’être eux-mêmes et d’évoluer de façon naturelle.
Ils sont alertes, se comportent comme ils le feraient dans leur milieu naturel et cette liberté leur permet de développer leurs fonctions mentales.
L’éthologie a été reconnue pour la première fois comme une science lorsque les trois pères de l’éthologie moderne que sont Tinbergen, Lorenz et von Frisch furent récompensés ensemble du prix Nobel en 1973.
L’éthologie se définit comme l’étude scientifique du comportement animal en milieu naturel. C’est le type de science du comportement animal auquel j’ai participé.
Tous mes sujets d’observation étaient dans un état de liberté sans contrainte et dans un environnement aussi naturel que possible.
J’ai travaillé avec (et non pas « sur » !) les rongeurs que l’on retrouve traditionnellement dans les laboratoires : souris, rats, cochons d’inde, hamsters, gerbilles et aussi lapins.
J’ai également étudié de façon approfondie la biologie de ces animaux ainsi que le comportement des rongeurs et des lapins que l’on trouve généralement dans la nature.
En ce qui concerne ce que j’ai vu dans les laboratoires, je pourrais écrire des volumes entiers.
J’ai vu des choses qui vous feraient dresser les cheveux sur la tête et qui vous donneraient des insomnies et des cauchemars pour le restant de votre vie.
J’ai vu des lapins attachés, leur tête dans des casiers étroits et auxquels on injectait des solutions via les veines de leurs oreilles.
J’ai vu des souris avec des tubes enfoncés à travers la gorge afin d’injecter directement des médicaments dans leur estomac.
J’ai vu des souris attachées, légèrement anesthésiées, avec l’embout cassé d’un petit tube de verre enfoncé dans l’orbite d’un oeil, le sang coulant de leurs vaisseaux situés derrière leurs yeux.
J’ai vu des souris, des cochons d’Inde et des lapins auxquels du plasma humain était directement injecté dans la cavité péritonéale (près de l’abdomen).
Et je les ai vus se débattre et j’ai entendu leurs cris, des cris qui me hantent toujours.
J’ai vu des grenouilles décérébrées auxquelles on enfonçait une aiguille derrière la tête pour détruire le cerveau.
J’ai vu des rats et des souris que l’on tuait en leur brisant les vertèbres cervicales.
J’ai vu des lapins conscients dont le sang s’écoulait par des aiguilles plantées dans le cœur.
J’ai vu des babouins maintenus dans du formol alors qu’ils n’étaient que sous une légère anesthésie.
Ils se tordaient de douleur.
J’ai vu des techniciens animaliers rire en tuant des animaux.
J’ai vu des animaux maltraités par des étudiants inexpérimentés.
J’ai vu des cochons tomber du chariot qui les transportait du bloc opératoire à leur enclos. Ces cochons étaient conscients, leurs points de suture lâchaient et ils hurlaient.
J’ai vu les conditions de privation dans lesquelles les animaux sont maintenus et le manque total de sensibilité avec lequel ils sont traités.
Ils sont uniquement considérés comme du matériel de laboratoire, pas comme des êtres sensibles capables de ressentir douleur et souffrance.
Tout ceci m’a convaincu que je devais faire quelque chose pour témoigner contre les crimes violents commis dans nos laboratoires.
J’ai toujours été passionnée par les animaux et je les ai toujours considérés comme mes meilleurs amis.
Aussi, les voir traités ainsi m’a véritablement blessée et enragée.
Le pire, c’est de voir des petits animaux tels que des rongeurs – souris, rats, cochons d’Inde et hamsters - torturés au nom de la science.
Ces animaux sans défense sont à la merci totale des vivisecteurs.
Ils sont par nature gentils et sans vice.
Cela m’a fait réfléchir sur la nature humaine et m’a donné la volonté d’essayer de corriger la situation et de faire cesser cette violence et ces souffrances si courantes.
Abolitionist: Je ne pense pas que beaucoup de gens savent que la majeure partie des animaux utilisés pour l’expérimentation animale le sont pour trouver « le modèle parfait ».
Pouvez-vous nous parler de cela, Colleen, et nous dire pourquoi le « modèle animal parfait » n’existe pas pour l’espèce humaine ?
Colleen McDuling: Il n’existe tout simplement pas de modèle animal parfait.
Les animaux ne peuvent même pas être considérés comme des modèles.
Un modèle est quelque chose qui est censé représenter autre chose.
Les animaux ne sont absolument pas représentatifs de l’espèce humaine.
Ils sont biologiquement très différents, déjà les uns par rapport aux autres, et de plus, ces différences sont encore plus considérables entre eux et les humains.
Les animaux et les humains sont différents.
Les animaux ne permettent pas de prévoir ce qui se passera pour les humains.
Ils ne peuvent en aucune façon être considérés comme des indicateurs fiables de ce qui arrivera aux humains.
Ce que l’on découvre chez les animaux doit être redécouvert chez les humains.
Je ne suis pas qu’une scientifique en comportement animal, je suis également une biochimiste moléculaire.
J’étudie les fonctions de l’ADN au sein de nos cellules.
L’ADN fait de nous ce que nous sommes. Notre ADN n’est pas le même que celui d’une souris ou d’un chat.
Nous sommes tous différents.
Nous partageons 99 % de notre ADN avec les chimpanzés, qui sont nos plus proches parents.
Pourtant, ces derniers ne peuvent attraper notre malaria, notre VIH-SIDA ou notre hépatite B. Et certaines personnes pensent que les animaux sont le modèle idéal pour étudier les maladies humaines.
Toutes les recherches devraient être faites espèce par espèce.
On ne peut extrapoler sans danger les données obtenues d’une espèce sur une autre espèce.
La vivisection est une fraude scientifique.
Abolitionist: Il est évident pour nous que l’utilisation faite des animaux par l’expérimentation animale, qui cause des douleurs indicibles aux animaux qui seront ensuite tués, démontre que notre espèce n’accorde pas la même valeur à une vie non humaine qu’à une vie humaine.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux vivisecteurs qui sont en train de lire cet entretien ?
Colleen McDuling: Que toute vie est sacrée et qu’elle doit être respectée.
Ce n’est pas parce que nous sommes des humains que nous devons croire que nous avons carte blanche pour infliger de la souffrance aux autres espèces qui partagent la planète avec nous.
Nous possédons la technologie qui nous permet de développer des alternatives à l’expérimentation animale.
Nous en avons déjà développé certaines, telles que l’utilisation des leucocytes humains pour détecter des substances causant fièvres et autres réactions.
Ces alternatives sont moins dangereuses, plus fiables, plus reproductibles et en fait spécifiques à l’espèce humaine.
En utilisant ces alternatives et en en développant d’autres, nous créons un système de test moins dangereux qui rendra la médecine et la science plus fiables pour l’humain.
Au XXIe siècle, nous devrions nous efforcer en premier lieu de rendre ce monde meilleur pour tous en développant une science avec conscience et empreinte de compassion.
Abolitionist: Les chercheurs sur animaux mettent désormais au point de nouveaux sujets de test, soit en introduisant du matériel génétique étranger dans l’organisme d’animaux « normaux », soit en interférant avec leur constitution génétique.
Colleen, que pensez-vous des travaux génétiques qui utilisent un modèle animal ?
Colleen McDuling: Pour moi, ça n’a pas de sens d’interférer avec la nature.
Non seulement nous créons des animaux génétiquement modifiés, mais nous nous mentons à nous-mêmes.
Il est impossible sur cette planète que des animaux génétiquement modifiés puissent nous informer d’une quelconque manière sur notre condition d’humain.
La façon dont ce matériel génétique étranger va s’exprimer s’appelle la biochimie moléculaire. On implante des gènes humains dans une souris.
Ces gènes utilisent le système cellulaire de la souris pour fabriquer un produit fini, généralement une protéine.
C’est ce qui arrive à cette protéine à l’intérieur de la cellule de la souris qui est important. Il ne s’agit plus d’un produit génétique humain car il est modifié à l’intérieur de la cellule de la souris puis transformé en une protéine quasi-humaine et quasi-souris.
Cette protéine non naturelle ne fonctionne ni comme une protéine de souris, ni comme une protéine humaine.
Elle se situe quelque part entre les deux.
Une maladie humaine ne peut donc pas être reproduite dans une souris.
On ne peut même pas envisager de simuler la nature exacte d’une maladie humaine en implantant des gènes étrangers dans une autre espèce.
Cela ne fonctionnera jamais.
Abolitionist: Qu’avez-vous pensé de l’Australie et des militants australiens lorsque vous vous y êtes rendue ?
Colleen McDuling: Je suis tombée amoureuse de l’Australie, de sa nature, de ses peuples, de sa culture et de son environnement en général.
J’ai été impressionnée par le nombre de végétariens et de vegans en Australie et aussi par le nombre de restaurants disponibles pour ces personnes.
J’ai trouvé que les groupes pour les droits des animaux y sont très pro-actifs, même si j’estime que davantage de choses pourraient encore être faites.
Je ressens cela pour tous les pays.
J’ai été plus particulièrement impressionnée par les groupes AAHR et VOICELESS, même si j’aurais bien aimé passer plus de temps avec eux et mieux connaître leurs activités.
En fait, j’aimerais passer quelques années en Australie pour y apporter ma contribution au mouvement pour les droits des animaux.
Je sens que le terrain en Australie est très propice et que davantage de graines doivent y être plantées et plus de voix s’élever.
J’aimerais également en savoir plus sur les animaux qui y vivent, surtout les rongeurs.
J’estime également que les médias pourraient davantage donner la parole aux groupes pour les droits des animaux, que ce soit dans la presse, à la radio ou à la télévision.
Il devrait y avoir plus de campagnes de sensibilisation du public destinées à informer le public sur ce qui se passe dans les laboratoires et de leur demander de s’engager plus et de soutenir davantage.
Ce fut pour moi une merveilleuse expérience que d’être ici et d’avoir contribué humblement au travail qui est fait dans ce pays. Je remercie Helen Rosser et AAHR pour m’avoir donné cette opportunité.
Abolitionist: Un article de l’association scientifique pour une recherche humaine Dr Hadwen Trust for Humane Research sur la maladie de Parkinson rappelle que cette maladie utilise beaucoup de singes comme modèles.
Une substance chimique toxique appelée MPTP leur est injectée afin d’essayer de reproduire la maladie.
Ces animaux souffrent de dommages au cerveau et succombent à certains symptômes. Il s’agit certainement d’une bonne voie à suivre pour sensibiliser le grand public en raison de la nature macabre de l’expérimentation animale.
En effet, provoquer délibérément chez un animal non humain un traumatisme crânien qui risque également de le tuer sur le coup doit être considéré comme un crime.
Mais au lieu de cela, ces recherches sont financées par le gouvernement et l’industrie.
Colleen McDuling: Je pense que tout cela est absolument insensé car on ne peut jamais vraiment apprendre quoi que ce soit d’un animal dans la mesure où ce que l’on découvre sur un animal doit être redécouvert sur l’humain.
De plus, en tant que comportementaliste animalière, je suis spécialiste des rongeurs et parmi les rongeurs eux-mêmes il existe de grandes différences.
Je parle des rats, des souris, des cochons d’inde, des hamsters et des gerbilles, les 5 principaux animaux utilisés en recherche médicale.
Dans ce groupe d’animaux, il existe déjà d’énormes différences, mais les différences entre eux et nous sont encore plus grandes.
Ces animaux ne peuvent prédire que très médiocrement ce qui peut se passer à l’intérieur du corps humain.
Par exemple, dans le cas de la maladie de Parkinson, oui ils utilisent des singes. Mais ils utilisent également des rats pour essayer de reproduire les symptômes via lesquels ils détruiront chimiquement une partie du cerveau.
Ils essaient donc d’introduire les symptômes de cette maladie chez le rat, mais ils ne peuvent jamais obtenir exactement les mêmes symptômes que chez l’humain car, dans des circonstances normales, les rats n’attrapent pas cette maladie.
Leurs maladies ne sont pas nos maladies donc ce qu’ils attrapent est un quasi-Parkinson et on leur donne ensuite un médicament pour essayer de soigner cette maladie, mais on n’apprend absolument rien.
Abolitionist: Pouvez-vous nous dire comment ils testent le SIDA sur des primates en Afrique du Sud ?
Colleen McDuling: Oui, ils utilisent des primates en Afrique du Sud pour le HIV/SIDA, mais, sachant que les primates n’attrapent pas le HIV/SIDA, ces recherches sont inutiles également parce que ces animaux sont apparemment immunisés contre cette maladie qui est spécifique aux humains.
C’est pour cela qu’elle s’appelle le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).
Abolitionist: Quelle est l’ampleur de la vivisection aujourd’hui en Afrique du Sud ?
Colleen McDuling: Elle est importante.
Elle est très pratiquée, surtout dans les institutions académiques où des articles sont régulièrement écrits en s’appuyant sur des travaux réalisés plus particulièrement sur des rongeurs.
Des primates sont également utilisés.
Le nombre de chats et de chiens utilisé est moins important qu’au Royaume-Uni, mais les animaux les plus couramment utilisés dans les laboratoires sont les rats, les souris, les cochons d’Inde, les hamsters et les lapins.
Abolitionist: Comment imaginez-vous la fin de la vivisection ?
Il n’existe aucune législation au monde qui garantisse aux animaux dits « de laboratoire » des droits ou une quelconque protection.
En fait, c’est probablement l’inverse qui existe, vu la protection dont bénéficient les chercheurs et l’apathie du public.
Colleen McDuling: Nous devons alerter le grand public sur ce qui se passe vraiment. L’éducation est très importante.
Je crois personnellement en une tactique alarmiste qui dévoilerait davantage au grand public tous les détails morbides.
C’est à mon avis le seul moyen de l’informer de la réalité dans les laboratoires.
Mais cela ne pourra se faire qu’au moyen d’enquêtes clandestines et celles-ci sont très délicates à organiser.
En fait, il faut être à la fois à l’intérieur et à l’extérieur.
Nous avons besoin d’informations sur ce qui se passe directement dans les laboratoires.
Mais les personnes capables de réaliser ce genre d’enquête sont plutôt rares.
Abolitionist: Cela vous met-il mal à l’aise d’utiliser vous-même deux argumentations différentes ?
Colleen McDuling: Étant à la fois scientifique et comportementaliste animalière, je peux aussi bien argumenter sur les deux fronts.
Parce que, en tant que comportementaliste animalière, je suis réellement entrée dans le psychisme de ces animaux.
J’ai appris à mieux les connaître en tant qu’entités vivantes, en tant qu’êtres vivants, et j’ai pu les voir comme des êtres sensibles.
En tant que scientifique, j’ai pu constater l’absurdité d’utiliser ces animaux pour la recherche scientifique.
Je pense que l’on doit réellement adopter une double approche. Jusqu’à maintenant, c’est l’argument moral qui a été essentiellement utilisé.
L’argument scientifique commence à pointer le bout de son nez, mais il doit être désormais davantage exposé.
Nous devons informer le grand public sur le fait que ces animaux ne sont pas juste d’adorables petits chiots ou d’adorables petits lapins.
Mais qu’ils sont en réalité des animaux totalement sensibles et conscients et que faire des expériences sur eux en tant que système biologique ne peut en rien renseigner sur les pathologies humaines.