Humanitaire - Page 33
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La SEA SHEPHERD est une organisation internationale, fondée par le capitaine Paul Watson, agissant concrètement sur toutes les mers du monde, grâce à une petite flotille de bateaux, contre les tueurs des océans, ces chasseurs de cétacés du Japon.Le navire de la SEA SHEPHERD vient d'être coulé par un baleinier nippon dans les mers australes et les écologistes ont pu être secourus.L'action courageuse et souvent efficace de la SEA SHEPHERD permet d'éclairer l'ombre dans laquelle se cache toutes les activités de chasse sur mer ou sur terre, car c'est une constante les tueurs ont besoin de silence et de mensonges pour parer leurs crimes contre des êtres sensibles.Des Japonais tentent de corrompre des délégations de divers pays pour qu'elles votent lors des réunions de la Commission Internationale baleinière en faveur de la reprise des destructions de cétacés.Ils ont échoué jusqu'à ce jour mais perdurent dans leurs coupables "traditions", au nom "de la chasse scientifique" !La CVN soutient la SEA SHEPHERD dans son combat contre les ennemis des baleines, comme elle soutient tous ceux qui par le monde oeuvrent contre l'instinct de mort qui se manifeste là-bas, pour "chasser scientifiquement la baleine" et ici pour "réguler", "combattre l'échinococcose" et autres impostures, paravents du sang et de la souffrance des animaux.Gérard Charollois pour la CVNLien permanent Catégories : Action !, Beauté, Contre-culture, Evénement, Humanitaire, Humeurs, Libération animale, Planète Terre, Société, Textes 0 commentaire
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Sea Shepherd : les baleiniers japonais éperonnent l'Ady Gil !
Le célèbre Catamaran est en train de couler dans l'Océan Austral.
Les 6 membres déquipage ont été secourrus par le Bob Barker de Sea Shepherd.
Dans une attaque non provoquée capturée par nos caméras, le navire de sécurité Japonais Shonan Maru 2 a délibérément éperonné le Catamaran de Sea Shepherd l' Ady Gil et a causé des dommages catastrophiques.
Six membres d'équipage, 4 néo-zélandais, un australien, et un Néerlandais, furent immédiatement secourrus par l'équipage du Bob Barker de Sea Shepherd. Aucun membre d'équipage de l'Ady Gil n'a été blessé.
Il semble que l'Ady Gil sombre, et que les chances de le sauver soient très minces.
Selon un témoin occulaire, le capitaine Chuck Swift sur le Bob Barker, l'attaque s'est produite alors que les deux navires étaient immobiles dans l'eau. Le Shonan Maru 2 a démarré tout d'un coup et a délibérément éperonné l'Ady Gil arrachant 2m 50 de proue. Selon le Capitaine Swift, il ne semble pas que le navire soit récupérable.
“Les baleiniers japonais sont montés d'un cran dans le registre de la violence pour ce conflit," a déclaré le Capitaine Paul Watson.
"S'ils pensent que nos deux navires restants vont quitter le Sanctuaire baleinier de l'Océan Austral par crainte de leur extrémisme, ils se trompent. Nous sommes maintenant véritablement en guerre, et nous n'avons aucune intention de battre en retraite."
A bord du Steve Irwin, le Capitaine Paul Watson se dirige à 16 noeuds vers la zone, mais il reste 500 miles au Nord.
Le Bob Barker a temporairement stoppé la poursuite du Nisshin Maru pour secourrir l'équipage de l'Ady Gil.
Les navires japonais ont initialement refusé de répondre aux appels de détresse de l'Ady Gil, avant de finalement répondre.
Ils n'ont pas cependant offert assistance ni à l'Ady Gil, ni au Bob Barker.
L'incident s'est produit à 64° 3' Sud, et 143° 09' Est.
Jusqu'à ce matin, les Japonais ignoraient complètement l'existance du Bob Barker.
Cette toute nouvelle addition à la flotte Sea Shepherd quitta l'île Maurice pour les côtes Antarctiques le 18 décembre, et put avancer le long de la glace par l'Ouest tandis que les Japonais s'inquiétaient de l'arrivée du Steve Irwin par le Nord.
"Cela représente une grosse perte pour notre organisation," a déclaré le Capitaine Watson.
"L'Ady Gil, anciennement Earthrace, nous a coûté près d'un millions trois cent mille euros.
Malgré cela, la perte d'une seule baleine pour nous est plus importante et nous n'aurons pas perdu l'Ady Gil en vain.
Cela ne fait que renforcer notre résolution, cela ne diminue pas notre volonté."
Sea Shepherd Conservation Society demande au gouvernement australien d'envoyer un navire de la Marine Nationale pour restaurer la paix dans les eaux du territoire Antarctique Australien.
Nous avons 77 membres d'équipage de 16 nations sur trois navires.
6 d'entre eux étaient sur l'Ady Gil.
21 sont australiens, 16 sur le Steve Irwin, et 5 sur le Bob Barker.
Sea Shepherd pense que le gouvernement australien est responsable de la protection de la vie de ses citoyens qui travaillent à la défense des baleines contre les activités japonaises illégales.
"L'Australie doit envoyer un navire de la Marine Nationale aussitôt que possible, pour protéger à la fois les baleines et les citoyens australiens qui travaillent à la sauvegarde de ces baleines," a déclaré la chef Cuisinière du Steve Irwin, Laura Dakin de Canberra.
"C'est le Territoire Antarctique Australien, et je vois des baleiniers japonais faire comme bon leur semble en toute impunité et sans qu'aucun navire australient ne soit présent.
Peter Garrett, j'ai une question pour vous: où êtes vous ?!"
http://www.treehugger.com/Sea-Shepherd-Ady-Gil-Hobart.jpg
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"De la morale du Vivant au Droit de l’Animal" (Jean-Michel Vernochet)
Première partie
En ce début de siècle, la condition animale reste en France un sujet de préoccupation mineur tant au plan sociétal que sur celui de la morale.
Pourtant, nul n’ignore plus maintenant que l’animal, et en premier lieu les mammifères, dispose comme tous les vertébrés d’un cerveau et d’un système nerveux complexes.
Qu’il a, à l’instar de l’homme, la capacité de souffrir, d’avoir du plaisir, des émotions, bref, qu’il a des intérêts propres.
Que l’instinct (les comportements innés) est malléable et n’est pas cet étroit carcan comportemental que se plaisaient à décrire les biologues d’antan.
À ce titre et à bien d’autres encore, l’animal a des « droits », c’est-à-dire qu’il doit bénéficier d’une protection contre l’arbitraire, la vilenie et les cruautés dont ne se privent pas les méchantes gens privées de discernement et de cette loi naturelle qui habite tout être doué de cœur et de raison.
Ajoutons qu’en des temps dominés par le fétichisme du rendement économique et financier, en une époque essentiellement régie par un matérialisme aveugle et triomphant, il est essentiel d’œuvrer et de militer pour que l’animal en général, du plus grand au plus petit, ne soit plus considéré comme une vile matière première destinée uniquement à satisfaire les besoins des hommes et, de ce point de vue, consommable et destructible suivant les seuls caprices du Marché !
Bien sûr les mentalités évoluent, trop lentement cependant.
L’intolérance à l’égard de la souffrance animale est toujours considérée comme une sensiblerie déplacée quelque peu infantile et par là inopportune et ridicule ; un « sentimentalisme » moqué voire méprisé !
Il est vrai que nous vivons à un âge où la jouissance immédiate s’est substituée à l’accomplissement de l’être, autrement dit à l’effort existentiel de perfectionnement des âmes.
Il est vrai aussi que la reconnaissance des « droits des animaux » est une réforme difficile car elle touche à des conceptions et à des perceptions héritières du rationalisme de Descartes et du scientisme philosophique du matérialisme des Lumières.
Inutile de dire que considérer l’animal comme autre chose qu’une « ressource » ne peut que contrarier des intérêts puissants, eux-mêmes greffés sur des habitudes culturelles admissibles du temps de l’économie de subsistance mais devenues parfaitement inacceptables au temps de l’exploitation industrielle de la nature.
Ainsi le Japon moderne ne parvient-il pas (parce qu’il ne le veut pas malgré la grande influence du Bouddhisme dans l’Archipel nippon) à renoncer à la consommation de viande de baleine présente même dans les soupes populaires, distribuées aux sans-logis dans les parcs de Tokyo.
Interrogés, les diplomates japonais rétorquent que l’exploitation de la baleine est licite (en fait les tueries de baleines se font pour les Japonais sous couvert de recherches scientifiques qui ont ici bon dos !) et que la « ressource » n’est pas en danger.
Remarquons que ce qui est réputé « licite » ne coïncide pas obligatoirement avec ce qui est « moral », et que le vivant n’est pas en soi une « ressource » ordinaire et que nous ne sommes plus au temps des sociétés de chasseurs-cueilleurs.
Qu’il s’agirait par conséquent de rompre avec des pratiques alimentaires qui n’ont plus de justifications aujourd’hui sauf en tant que reliquat marginal. [1]
De la même façon, alors que les manteaux de fourrure ont perdu de leur attrait à la suite de campagnes de dénonciation, l’Union européenne n’en continue pas moins à autoriser l’importation massive de Chine des fourrures de chiens écorchés vifs et de chats ébouillantés vivants [2] qui orneront les capuches des parkas ou serviront à fourrer les bottes italiennes de sport d’hiver…
Cela malgré une intention affichée de restreindre ou de faire cesser ce commerce honteux, il suffit de regarder autour de soi pour constater avec chagrin que les accessoires de fourrure sont plus nombreux que jamais.
Commerce qui perdure grâce à l’ ignorance du public, ignorance entretenue par les silences de la grande presse qui par ailleurs se lamente de ses pertes de crédibilité et de lectorat.
Pourtant, tous les espoirs sont permis, car l’histoire a montré que des considérations d’ordre moral ont existé de tout temps, depuis la plus haute Antiquité païenne, même si elles ne sont jamais parvenues à s’imposer avec suffisamment de force (voir dans la deuxième partie de cet article, la note sur la lutte de l’Église catholique, en Espagne et à Rome, au XVIe siècle contre la pratique inhumaine des corridas)… et que la loi d’airain du profit a contrebattues depuis deux siècles, les faisant passer au second plan malgré le dévouement et la constance de nombreuses sociétés de défense et de protection du monde animal.
Aujourd’hui, l’exigence morale et civilisationnelle de reconnaître des droits fondamentaux à l’animal est une notion qui tend à s’imposer de plus en plus largement, à contre-courant des puissants intérêts financiers que cette idée contrarie.
Pensons aux normes déjà imposées dans le monde occidental, mais encore trop peu appliquées, quant au « confort » des animaux destinés à la consommation humaine.
L’idée est là et elle progresse parce qu’elle s’impose d’elle-même, parce que les hommes, malgré la dureté des temps, n’ont pas totalement renoncé à être autre chose que de purs consommateurs, cet homo æconomicus qui est au monde de l’ultralibéralisme ce qu’était l’homme nouveau des régimes collectivistes.
Un tel changement des mentalités ne pourra et ne devra au final que se traduire par d’impératives et nécessaires réformes législatives.
Retour sur l’histoire…
Le Code civil français de 1804 ne considérait l’animal que comme un bien meuble relevant d’un patrimoine et par conséquent d’un propriétaire.
Or, si le code pénal de 1810 sanctionnait dans certains cas la destruction des animaux, cela n’était qu’en considération du dommage éventuellement subi et en réparation à l’atteinte portée au bien possédé.
Aujourd’hui encore l’on parle de campagnes de destruction de « nuisibles », les rats par exemple et les pigeons des villes [...], mais aussi des animaux sauvages considérés comme étant en surnombre parce que les chasseurs les voient comme des concurrents et recourent à l’argument massu : « ils font des dégâts », qui résume et justifie tout, surtout le pire comme dans le cas des renards, des hérons mangeurs de truitelles et des chats sauvages, protégés en principe, mais exterminés, en particulier dans les grands massifs forestiers du Jura, de la Côte d’Or ou de la Haute Marne, ou encore des malheureux blaireaux, gazés, lacérés, étripés…
Depuis l’aube de l’âge industriel, l’homme, qui s’éloigne chaque jour davantage de sa proximité ancestrale d’avec le monde naturel, mène une guerre intensive contre le monde animal.
Animaux passés du statut d’Ilotes chassables et corvéables à merci sous l’ancien régime [un jour au moins par an les jeunes Spartiates, lâchés dans la nature, lançaient des équipées sauvages contre leurs « vilains »], au statut de « ressources naturelles » - autrement dit, de marchandises – exploitables jusqu’à ce que mort de l’espèce s’ensuive, c’est-à-dire jusqu’à l’extinction.
Et les choses n’ont fait qu’empirer au long des XIXe et XXe siècles… de l’ivoire des morses ou des éléphants, à l’huile des cachalots et l’ambre gris des baleines, les peaux de tout ce qui portait fourrure ou les parures de la gent volatile destinées aux chapeaux des dames…
Et, en ce dernier cas, ce ne fut pas un phénomène marginal, puisque, pour cette raison, l’aigrette blanche, oiseau autrefois totem, manqua d’être éradiquée du Nouveau Monde.
De ce point de vue, l’article 524 établissait concrètement (et tout à fait délibérément) une confusion des animaux et des choses en tant que biens mobiliers en englobant dans le terme d’« objets » à la fois les animaux domestiques et les instruments aratoires utiles à la culture.
Et dans le cas où l’animal était indispensable au fonctionnement de l’exploitation agricole, comme les animaux de trait, celui-ci ressortait du patrimoine immobilier par destination.
En 1850, l’action de Victor Hugo[3] aboutit à ce que l’Assemblée Nationale adopte la première loi française consacrée à la protection animale, la Loi du comte Grammont qui était toujours en vigueur un siècle après et souvent invoquée par les tenants de la cause animale et la presse.
Cette loi sanctionne les brutalités et mauvais traitements envers les animaux domestiques mais dispose, pour que ces actes soient répréhensibles, qu’ils aient été commis en public.
Il s’agissait ainsi davantage d’une loi « humaniste » qu’« animalière » en ce sens qu’elle ne visait qu’à sauvegarder l’ordre public face à cet objet de réprobation et de colère que pouvait constituer le spectacle d’animaux maltraités.
Spectacle courant dans nos villes où les chevaux, épuisés à la tâche, étaient fréquemment rudoyés par les commis et les goujats.
La mentalité juridique ne connaîtra d’évolution notable qu’en 1959 avec le décret qui fait disparaître l’exigence de maltraitance publique prévue dans la loi Grammont et envisage la remise de l’animal maltraité à une œuvre.
La loi de novembre 1963 va, elle, créer le délit d’acte de cruauté, repris de l’ancien article 453 du code pénal.
On verra ensuite apparaître dans une loi de juillet 1976 l’allusion – tardive, mais mieux vaut tard que jamais - à la qualité d’« être sensible », étendue aux espèces sauvages maintenues en captivité… ce qui exclut du bénéfice de la loi les animaux sauvages en liberté qui peuvent de cette façon continuer d’être joyeusement massacrés : pensons aux pratiques toujours d’actualité de la destruction des nuisibles et autres « puants » selon des méthodes particulièrement répugnantes.[4]
À partir de cette époque, les tribunaux correctionnels auront la faculté de remettre en cause fermement la notion d’animal-objet issue de la pensée cartésienne [5] et plus généralement de modifier l’orientation juridique française à l’égard du monde animal, celle-ci contrastant fortement avec les mœurs britanniques et germaniques en la matière.
En effet à Londres, la première association de protection de l’animal remonte à 1821 (Society for the Prevention of Cruelty). Notons toutefois que sous Napoléon III, en 1860, la SPA (Société protectrice des Animaux) fut reconnue d’utilité publique.[6]
De cette façon, le tribunal correctionnel de Strasbourg dans un jugement du 19 mai 1982, a pu déclarer en s’appuyant sur a loi du 10 juillet 1976 qu’: « un animal dont la sensibilité a été légalement reconnue par la loi […] ne peut être assimilé à une chose ».
Jugement qui cependant, en principe, conduirait à exclure l’hypothèse du vol en remettant en cause la notion de propriété d’un animal parce qu’alors existerait une contradiction [juridique] entre protection de la sensibilité animale et droit de propriété.
Étant protégé pour lui-même, l’animal est de fait et par voie de conséquence protégé le cas échéant contre son propriétaire.
De ce point de vue, il n’existe pas encore de disposition contraignante applicable aux détenteurs d’animaux domestiques quant à une obligation légale d’assurer le bien-être dicté par les impératifs biologiques inhérents à son espèce.
Une nouvelle étape est franchie dans le nouveau Code pénal de 1992, lequel ne fait plus figurer les infractions commises au détriment des animaux dans le même chapitre que celui réservé aux infractions contre les biens, marquant une nette distinction entre les êtres vivants fussent-ils propriété privée et les biens proprement matériels.
En outre, le maître de l’animal ne possède pas l’abusus à son égard [le caractère « consommable » d’un bien issu du droit romain pour lequel le propriétaire pouvait librement disposer de ses biens, usus et abusus] mais doit se comporter envers lui selon des normes éthiques encadrées par la loi pénale.
Pourtant, malgré ces progrès sensibles, le statut de l’animal n’est pas, paradoxalement, aujourd’hui encore, fondamentalement détaché du chapitre des biens meubles et n’est finalement défini que par le critère de « mobilité ».
Paradoxe que, pour l’animal, la qualité d’« être sensible » n’apparaisse toujours que dans le Code rural [7].
Un fait lié au militantisme des « œuvres d’assistance aux bêtes d’abattoirs » trop souvent victimes de traitements ignobles hier comme aujourd’hui encore; ce à quoi s’ajoute la longue lutte antivivisection et pour la protection des animaux d’expérimentation. [8]
En clair, en droit français, l’animal ne possède donc pas de personnalité juridique, qui seule lui conférerait la capacité de jouissance de « droits » [droit à ne pas être massacrés, torturés, martyrisés, gavés à outrance, incarcérés hors-sol, etc.] au même titre que les humains, personnes physiques, ou que les groupements organisés d’individus, personnes morales.
La question de savoir si l’animal est ou non un sujet de droit n’est pas donc pas tranchée !
Sans doute faut-il à ce propos créer une nouvelle catégorie juridique désignant la personnalité animale et les droits qui lui sont attachés.
À commencer par le droit de n’être pas la victime perpétuelle de l’ignominie d’individus sans foi ni loi, indifférents à la détresse et à la souffrance aussi bien des animaux soumis à leur arbitraire qu’à celles de leurs semblables… une catégorie d’individus transnationale et transculturelle hélas fort nombreuse !
Pour ce faire, il faut donc impérativement finir par accorder aux animaux un statut juridique spécifique… mais encore faudrait-il sortir de l’épistémè cartésienne et rompre avec l’héritage du droit romain [usus et abusus, res nullius] pour sortir d’une conception dominée par la seule valeur économique - et marchande - de l’animal, et pas seulement de nos animaux domestiques ou des animaux « supérieurs ».
Traiter les poissons pris dans les chaluts, comme un vulgaire chargement de houille a quelque chose de choquant, comme d’ailleurs toute activité industrielle rapportée au vivant.
Par extension, il suffirait d’un pas de plus pour légiférer sur un statut juridique, non plus de l’animal uniquement, mais étendu à l’ensemble du vivant, ce qui est déjà le cas dans la protection d’écosystèmes particuliers et de réserves naturelles.
Pour conclure provisoirement notre propos…
Il est maintenant grand temps, en considération des ravages que cause à la nature sa surexploitation industrielle, d’élaborer une véritable « morale du vivant » et à partir de là, un droit de la vie et à la vie pour les toutes les créatures, grandes et petites, qui constituent le système holistique du vivant.
Cette démarche ne doit évidemment pas se voir réduire à une manifestation de sensiblerie déplacée ou de sentimentalisme, elle s’impose tout au contraire d’un point de vue strictement praxéologique dans la mesure où l’on sait désormais que les formes de vie apparemment les plus humbles peuvent être aussi la clef de voûte sine qua non de l’architecture biologique.
Une telle conception des relations de l’homme, des sociétés humaines et de la Nature va évidemment à rebours de la vision trivialement utilitariste et instrumentale selon laquelle la nature est strictement conçue et perçue comme « ressource » exploitable.
Il s’agit d’opérer un renversement de l’idéologie ultralibérale - notamment dans sa variante libertarienne [9] - qui fait marchandise et commerce de Tout ; ce que nous voyons particulièrement avec la montée en puissance du brevetage du vivant et l’appropriation de molécules naturelles (d’origines animales ou végétales) ou de modèles bioniques, lesquels, par définition, appartiennent a priori au patrimoine universel de l’Humanité.
Pour ce faire, notons que l’humanité savante et pensante, nos élites et nos oligarchies dirigeantes devront consentir à une nouvelle révolution copernicienne [10] au terme de laquelle l’homme perdrait sa place au centre du monde et rejoindrait une place plus modeste et plus excentrée, certes mais plus conforme à la réalité des choses et du cosmos, dans la galaxie du vivant.
Un tel retour au réel devrait lui permettre à la fois de mieux gérer son propre destin et la nature dont il est partie prenante (infiniment plus qu’un simple environnement), et de progresser vers une harmonie (intérieure tout aussi bien) ou si l’on veut, un équilibre, sans doute nécessaires à la pérennité de l’espèce humaine elle-même, en tout cas essentiels à la reconstruction de la Civilisation dévastée par tous les excès (criminels) du monothéisme du Marché.
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Notes
1- http://www.green-is-beautiful.com.fr/la-chasse-baleiniere-de-la-consommation.html
2- http://www.fourrure-asie.info/fur_china.pdf
3 - Victor Hugo accepta la présidence de la ligue Antivivisection en 1883 en déclarant dans son discours inaugural : « La vivisection est un crime ! »
4- http://www.antichasse.com/cruelle_deterrage.htm
5- René Descartes est en effet l’un des précurseurs de l’idéologie matérialiste de l’animal-machine réputé (comme pour le « philosophe » Malebranche - dont le chien avait des “poulies mal graissées” lorsque son maître le battait) ne pas ressentir la douleur; courant de pensée vivace qui débouchera et justifiera ultérieurement la vivisection.
6- http://www.spa.asso.fr/83-un-peu-d-histoire.htm
7- La loi du 19 novembre 1963 créé le délit d’actes de cruauté envers les animaux et son décret d’application du 9 février 1968 souligne la nécessité de n’entreprendre que des expériences utiles, et de n’utiliser qu’un nombre d’animaux restreints.
En France, jusqu’à la loi 76-629 du 10 juillet 1976, la faune et la flore étaient considérées comme res nullius, c’est-à-dire, comme n’appartenant à personne.
Depuis, elles sont devenues patrimoine national et donc de facto protégées.
En ce qui concerne l’animal, le droit pénal français a évolué d’une conception “animal-bien mobilier” à celle d’animal-être sensible.
Cependant quelques espèces animales, les espèces “gibiers” ou “nuisibles” peuvent être capturées ou détruites selon des règles précises.
Le patrimoine naturel national désigne l’ensemble des ressources non produites par l’homme et situées sur le territoire d’un État particulier. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/EA9.html
8- Au niveau de l’expérimentation animale, des règles ont été établies : USA - Code of Federal Regulations, 1976 ; GB - Universities Federation for Animal Welfare, 1978 ; France - L’Animal de laboratoire au service de l’homme, Congrès international, 1978 ; France - Principes d’éthique de l’expérimentation animale, 1979 ; Canada - Canadian Council on Animal Care, 1980-1984 ; Europe - Commission des Communautés Européennes, 1983 ; France - Bonnes Pratiques de Laboratoire (BPL) dans le domaine de la toxicologie expérimentale, Instruction du 31 mai 1983 et Arrêté du 20 janvier 1986 ; Europe - Convention sur la protection des animaux vertébrés utilisés à des fins expérimentales, 18 mars 1986 et directive 86/609/CEE du 24 novembre 1986 ; France - décret 1987, relatif aux expériences pratiquées sur les animaux suivi de l’institution d’une Commission nationale de l’expérimentation animale ; Europe - Directive 88/320/CEE du 7 juin 1988 concernant l’inspection et la vérification des Bonnes Pratiques de Laboratoire. http://www.cons-dev.org/elearning/ethic/EA9.html
9- http://fr.wikipedia.org/wiki/Libertarianisme
10- http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_copernicienne
Jean-Michel Vernochet
http://www.terrefuture.fr/de-la-morale-du-vivant-au-droit-de-l%E2%80%99animal-1190
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Mon courrier à la CVN : pour l'alliance du combat écologique et du combat pour la libération animale
Renard dans la Nature
Bonsoir à tous,
Je forme un voeu pour la nouvelle année : que le mot de "véganisme" apparaisse dans les statuts de la CVN, qu'il en soit un de ses combats prioritaires.
Nous sommes une infime minorité, en France, à lier les deux combats, pour l'écologie et pour la libération animale.J'ai, personnellement, bien établi la nécessité de cette alliance, révolutionnaire, je pense, sur le plan des idées, de la philosophie et de l'action, car jusqu'à présent nous avons les "écolos" d'un côté et les défenseurs des droits des animaux de l'autre.
Les premiers et les seconds ne s'entendent pas, les écolos tels qu'ils sont encore considérant les animaux non comme des individus mais comme de simples représentants d'une "espèce" possiblement "régulable"... et les défenseurs des droits des animaux niant paradoxalement la nécessité de la préservation de la nature, qui n'est autre que l'habitat de ceux dont ils prétendent par ailleurs défendre les droits !
Je pense que c'est sur cette alliance, de l'écologie ET de la libération animale, qu'il convient de faire porter nos efforts pour le futur, et la CVN me paraît être le cadre idéal pour une telle évolution.
Bonne année à vous tous,
Méryl PinqueSite de la CVN : http://www.ecologie-radicale.org/
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Faire le ménage dans le mouvement : une priorité, une urgente nécessité
http://laterredabord.fr/?p=3054
Encore et toujours la question du réveillon « vegan » ?!
Il est incroyable de voir l’intérêt que suscite la soirée du réveillon organisée à Paris et dont la DJ est « Lt Ripley. »
Il est incroyable de voir à quel point la naïveté prédomine.
Il est vrai qu’il y a en partie des raisons qui expliquent la situation: pendant des années, et ce jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs, les personnes amies de la cause animale se sont vues souvent rejetées, critiquées, dénoncées, isolées, humiliées…
Toutefois, il y a des limites à l’expression de sa frustration.
Car de quoi s’agit-il ?
Regardons les choses de manière simple, voyons comment les faits s’articulent d’eux-mêmes.
Une soirée est organisée par Végétariens magazine notamment.
Cette revue s’affirme apolitique mais dans ses pages on trouve de nombreuses références très positives à un parti politique (« La France en action »).
Comme DJ de cette soirée, on trouve quelqu’un dont les liens vont vers des sites partisans de la théorie du complot.
C’est-à-dire des liens du type à affirmer que le réchauffement climatique est une mystification, que des reptiles déguisés en humains sont des banquiers qui contrôlent le monde, etc.
A cela s’ajoute des liens vers des personnalités d’extrême-droite (Dieudonné, Soral).
Puis on s’aperçoit que la boucle se boucle : parmi les liens internet de la DJ, on a Christian Cotten, qui a été candidat aux élections législatives de 2007 sur la liste de « La France en action », et candidat pour les élections européennes du 7 juin 2009 sur la liste antisioniste de Dieudonné, en Île-de-France.
Mais ce n’est pas tout : sur la même liste de la « France en action » de 2007, on trouvait :
- Ahmed Moualek, proche de Dieudonné et animateur de La Banlieue s’exprime ;
- Smaïn Bedrouni, qui (selon le site Réflexes) « prône un Islam radical de la pire espèce et développe des thèses antisémites » et « avait envoyé au président du MRAP une lettre de menaces avec une balle de 7,65 accompagnée d’un petit mot “la prochaine ne sera pas par la poste” et “Les juifs dehors”. »
Que se passe-t-il alors ?
Grand scandale, grand débat.
Puis la pression, qui vient des fachos, qui vient des gens qui n’ont pas compris ce qu’est l’extrême-droite (et qui pensent que celle-ci n’a que la figure d’Hitler), qui vient évidemment de la rédaction de Végétariens magazine (cliquez sur lire la suite pour lire leur position visant à assimiler l’antifascisme à de la médisance et de l’agression…).
Conséquence logique, certains reculent, ainsi par exemple, le site « une lutte un combat » qui a modifié le titre du topic « Lt Ripley, DJ vegan… et fasciste » en « Lt Ripley, DJ vegan… et fasciste ? » ; son auteur considère désormais que la personne serait seulement… « louche » et non pas ouvertement d’extrême-droite (mais qu’il faut tout de même refuser une telle soirée) !
Autre conséquence logique : nous réaffirmons qu’il est nécessaire de boycotter cette soirée.
Voici donc la position de Végétariens magazine :
"En cette fin d’année, nous sommes sollicités par de nombreuses personnes troublées par les échanges à propos de l’animation musicale du réveillon végétarien organisé en commun par l’association Alterrenative et Végétariens Magazine au profit de La Forêt de Léa.
Chaque partie prenante d’une polémique estimera toujours avoir raison et n’en démordra jamais. Beaucoup de temps perdu qui pourrait être utilisé pour faire avancer la cause animale et la compréhension de ce que représente le végéta*isme.
Il y a tant d’années que ces deux causes auraient dû connaître de bien plus grandes avancées.
Mais nous sommes précisément freinés par ces guerres internes, qui nous décrédibilisent aux yeux de ceux que le respect de l’animal ou de toute forme de vie gênerait.
Ceux-là ont beau jeu d’en profiter et savent très bien le faire.
Les années qui viennent doivent faire changer les mentalités. Il ne tient qu’à chacun d’entre nous de changer notre mode de pensée et de nous attacher uniquement à reconnaître ce que chacun fait de bien. Et non ce qu’il fait de moins bien. Et sur ce qui ne convient pas, de l’exprimer sans agressivité, sans méchanceté et impérativement en vérifiant les faits.
Certes pour chacun, il y a une ligne rouge à ne pas dépasser. Le point de rupture est différent pour chacun. Se mettre à en discuter est encore une fois une perte de temps.
Ce temps, ceux qui souffrent et que nous prétendons défendre nous demandent de l’utiliser enfin pour créer en commun.
Lorsque nous avons décidé de soutenir ce réveillon, cela s’est fait avec pour seule idée d’offrir une soirée constructive et joyeuse pour tous, de soutenir La Forêt de Léa, de mettre sur pied ce qui ne s’était peu ou jamais fait.
Ce qui s’est dit ou non sur la personne qui a bien voulu animer la soirée est juste la représentation de ce qui nous fait piétiner depuis des années. Nous nous permettrons juste de noter que personne ne s’est présentée, sauf erreur de notre part, pour la remplacer et offrir gracieusement son temps et son énergie à cette occasion.
La nouvelle protection animale nous demande impérativement de cesser de médire et de nous agresser dans nos propres milieux. De cesser de colporter ce que les uns et les autres disent, pensent ou assument, souvent sans avoir pris la peine de vérifier leurs allégations. Ceci crée les mêmes formes de pensée que ceux qui méprisent le Vivant et que nous voulons tant changer.
La nouvelle protection animale et la nouvelle avancée du végétarisme pour les années à venir nous demandent de chercher à nous comprendre et à progresser ensemble.
La seule question qui se pose est : que réclament les animaux le soir du 31 décembre 2009 ainsi que tous les autres jours et soirs des années à venir ?
Végéta*ien ou non ?
Et quel est le plus prometteur pour l’avenir : individuel ou ensemble ?
Bon réveillon et beaucoup de bonheur à toutes et à tous, et que l’année 2010 voit enfin de grandes transformations pour les animaux et l’ensemble du Vivant."
La Rédaction de Veg Mag.
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Cause animale et politique (Gérard Condorcet / CVN)
Nul ne conteste plus que le rapport à l’animal non-humain constitue une question d’éthique pratique essentielle.
Ce qui permit longtemps aux humains de mépriser les autres espèces, les vieux dogmes sacrificiels et la frontière ontologique entre l’humain et le reste du vivant, cède devant les avancées des connaissances et de la conscience.Il y a une unité fondamentale du vivant et l’humain est une espèce parmi les autres espèces, toutes fruit d’une évolution que les obscurantistes illuminés nient en opposant leur foi aux données objectives de la paléontologie et de la biologie moléculaire.
Les biologistes, les philosophes, les écologues, comme dans un autre domaine les climatologues, imposent une évolution des concepts.Toutefois, dans l’ordre législatif et dans l’ordre comportemental, les lobbies et la force des habitudes, les intérêts et les égoïsmes, perdurent à maintenir l’animal non-humain au rang de chose.
Qui se soucie de ne pas ouvrir une route en secteur naturel pour préserver les chouettes hulottes et les hérissons peuplant encore cette zone hospitalière ?
Reconnaissons que les pouvoirs publics et les « beaufs » moyens ignorent superbement cette problématique et ne raisonnent qu’en termes spéculatifs et anthropocentriques.
Qui se préoccupe des tortures infligées aux animaux d’élevage concentrationnaire, aux dents meulées, aux queues coupées à vif, aux porte-viandes maintenus immobiles pour faire de la graisse ?
Le consommateur avachi, formaté par les médias complices, ne supporterait pas la vue de ces sévices, ne pourrait pas les perpétrer personnellement (ce qui est tout de même un progrès), mais s’accommode de son ignorance confortable, se déchargeant sur des plus frustres des basses besognes.
Qui s’avise d’exprimer sa pensée et de condamner le chasseur, tueur pour le plaisir, ou l’amateur de tauromachie ?Attention !
Emettre une opinion quelconque comporte le risque de déplaire et le sujet de la société n’est guère porté à prendre parti.
Ni Résistant, ni collaborateur, il attend prudemment le moment de suivre, de très loin, le cortège des vainqueurs.
Alors, le conformiste basique, le citoyen modal, aime son chien, son chat et le beau cheval mais ne veut rien savoir des conditions d’élevage des animaux de « ferme », tolère la chasse qu’il considère dans le silence de sa lâcheté comme un loisir d’arriéré et se garde bien de déranger, de bousculer, de sortir du troupeau assoupi.
La question animale est une question politique.Nombre d’associations et de militants de la cause du vivant se voudraient « apolitiques », histoire de conserver les « mains propres ».
Reprenant une formule célèbre : A vouloir des mains propres on finit par ne plus avoir de mains.
Voilà pourquoi rien ne bouge.Quant aux fossiles de la « politique traditionnelle », ils n’ont guère le courage de s’aliéner les voix de ceux qui ne voteront jamais pour eux et donnent dans l’anthropocentrisme.
De Charybde en Scylla, il y a ceux qui font de l’écologie pour les seuls humains, privant ainsi leur démarche de toute portée éthique, et ceux qui se présentent aux élections avec pour seul programme la défense animale, ce qui étant trop réducteur les condamne à l’inexistence.Evitons Charybde, l’apolitisme pusillanime et Scylla, l’oubli de l’éthique fondamentale, celle de la réconciliation de l’humain avec la biosphère.
Abolir la chasse, mort loisir, la corrida, mort spectacle, interdire les modes de traitement concentrationnaires et cruels des animaux d’élevage, intégrer la protection de la Nature comme impératif de l’aménagement de l’espace, représentent le volet éthique de toute politique écologiste.
Mais, l’humain qui n’est le centre de rien puisqu’il n’y a pas de centre, ne saurait être ignoré dans un combat politique qui exige que soient :
--- borner les égoïsmes et les appétits individuels par des politiques de solidarité, de redistribution, c’est-à-dire contenir les revenus indécents ne correspondant à aucune utilité publique ;
--- remplacer un agent public partant à la retraite par deux pour améliorer les services publics de la protection de la Nature, de la santé, de l’instruction, de la justice, de l’aide sociale ;
--- tirer vers le haut le statut du salariat, de la garantie sociale contre les risques de la maladie, de la vieillesse et du sous-emploi qui n’est pas pire que le mauvais emploi contraire à l’épanouissement de l’individu et au respect de la terre, le travail n’étant pas une valeur en soi ;
--- déclarer la guerre commerciale par la taxation aux frontières aux Etats voyous et dictatoriaux ne respectant ni les droits sociaux ni les impératifs écologiques et instaurer de nouvelles règles aux échanges mondiaux de façon à pénaliser ceux qui captent les emplois par le servage et la pollution.
Au fond et en résumé, faire l’inverse point par point de ce que font les gouvernants.La secte des adorateurs du Marché, de l’argent, n’aiment ni l’arbre, ni l’animal, ni l’humain.
Leur ordre infernal repose sur l’exploitation maximisée et le mépris des êtres.
Gérard Condorcet
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALEhttp://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=1265
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Copenhague : action symbolique "Don't nuke the climate"
Communiqué de presse du Réseau « Sortir du nucléaire »ACTION SYMBOLIQUE "DON'T NUKE THE CLIMATE"
A COPENHAGUE SUR LA PETITE SIRENE
Le nucléaire masque les vraies solutions à la crise climatique
Copenhague, le 10 décembre 2009 –
Le Réseau « Sortir du nucléaire » et ses partenaires internationaux (italien, russe, américain, allemand, danois, hollandais…) [1] de la campagne « Don’t Nuke the Climate ! » ont mené une action symbolique ce midi pour dénoncer la tentative du nucléaire d’utiliser la crise climatique pour assurer sa survie.
Les représentants des associations ont « masqué » la Petite Sirène, monument national danois, pour dénoncer le danger de cette industrie, mais aussi pour rappeler qu’en réalité le nucléaire entrave la lutte contre le changement climatique en masquant les vraies solutions.
Recourir à l’atome dans cette lutte serait donc parfaitement contreproductif en plus d’être dangereux.
Lors du Sommet de Copenhague, les décideurs ont non seulement le devoir de parvenir à un accord ambitieux sur le climat, mais aussi de refuser les « fausses bonnes solutions ».
Or, lors de la session de négociations à Bangkok au mois d’octobre 2009, le nucléaire, pourtant exclu à juste titre des mécanismes du Protocole de Kyoto, a refait surface.
De nombreux pays, dont la France, souhaitent en effet que cette source d’énergie puisse être reconnue à Copenhague comme une solution au changement climatique.
Si le prochain accord climatique accorde une place au nucléaire, certains Etats pourraient « s'acquitter » de leurs objectifs de réduction d'émission en vendant des réacteurs aux pays en développement ; ils éviteraient ainsi la remise en question de leurs modes de production et de consommation, pourtant à l'origine du problème climatique.
Par ailleurs, si le nucléaire devenait éligible aux financements par ce biais, l’industrie nucléaire trouverait ainsi une source majeure de subventions publiques.
L’action de ce matin, quelques jours après le déploiement d’une grande banderole à 100 m du lieu du Sommet sur le climat, s’inscrit dans le cadre de la campagne citoyenne internationale « Don’t Nuke the Climate ! » coordonnée par le Réseau « Sortir du nucléaire ».
Cette campagne rassemble aujourd’hui plus de 350 organisations dans 45 pays, qui refusent le nucléaire comme « solution » au changement climatique.
Le nucléaire est trop dangereux (déchets, accidents, prolifération…), trop lent face à l'urgence climatique (10 ans pour construire un réacteur), trop coûteux et inapproprié pour le développement du Sud.
Si cette technologie était incluse dans le nouvel accord climatique, elle priverait de financement les vraies solutions que sont notamment l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables.
Recourir au nucléaire, c’est donc condamner à l’échec la lutte contre le changement climatique.
Les citoyens de tous les pays sont appelés à signer la pétition « Don’t Nuke the Climate ! », traduite en dix langues.
Déjà 50 000 personnes ont signé l’appel.
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Pour plus d’information : www.dont-nuke-the-climate.org
Photos disponible sur : ftpperso.free.fr – login : sdnphotos – public09
et www.flickr.com/photos/43160621@N08/sets
Contact :
- Charlotte Mijeon, Réseau "Sortir du nucléaire" (France): + 33 6 75 36 20 20 ; charlotte.mijeon@sortirdunucleaire.fr
- Peer De Rijk, WISE: + 31 6 20 000 626 ; wiseamster@antenna.nl
- Vladimir Slivyak, Ecodefense (Russia): +45 51 40 05 27 ; ecodefense@gmail.com
- Claire Greensfelder, International Forum on Globalization: +1 510 917 5468 or + 45 53 99 59 77 (Danish mobile); cgreensfelder@ifg.org
- Andrea Cocco, Legambiente (Italy): +45 53 99 74 25 ; a.cocco@legambiente.eu
- Sabine Bock, WECF: +49 176 22 82 74 69; sabine.bock@wecf.eu
[1] Wise (Pays-Bas/International), Women in Europe for a Common Future (Europe), Umweltinstitut München (Allemagne), Ecodefense (Russie), NOAH (Les Amis de la Terre Danemark), Legambiente (Italie), Inforse (Europe), International Forum on Globalization (Etats-Unis/International), NOAH (Friends of the Earth Danemark), EcoForum (Kazakhstan), The Planet of Hopes (Russie), Open Asia (Tajikistan) et WILPF (Women's International League for Peace and Freedom).
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"Parodie au bord du gouffre " (Michel Tarrier)
Deux oiseaux symboles de notre mode de vie.Ça, on sait faire.
L’humain au plus loin de la Nature, challenge réussi.Et maintenant : étonnons-nous !
Parce qu’au pied du mur par la loi du système, on marche dans la combine mais on n’est pas dupes.Le pouvoir croit le peuple né de la dernière pluie parce que conditionné par la manufacture du comportement.Pris pour des cons depuis toujours, les braves gens n’ont absolument rien choisi en leur âme et conscience.Qui plus est les premiers donneurs d’alerte, ceux qui eurent raison trop tôt, furent toujours moqués, invectivés ou poursuivis par les gardiens du système, y compris les écologistes pionniers qui n’eurent pas les honneurs des Al-Gore et autres pharisiens du jour.
2040 : il y aura autant de gens à mourir de faim que d’enfants à naître !Ne parlons surtout pas de surpopulation au sommet de Copenhague !
LE CAPITALISME NOUS BALLADE
Écogitations de derrière les fagots…Il y a ceux qui trient leurs déchets, et ceux qui les mangent.Au bout du rouleau, sur une planète en déliquescence, juste pour jouer les prolongations avec force d’éco-lubrifiants, l’ultralibéralisme nous promène par le bout du nez sur le chemin de ses propres repentances.Il nous mène en bateau en nous exhortant à faire amende honorable en son nom.Il nous met la tête dans le bain de son cloaque et nous devons nettoyer pour lui les écuries d’Augias.Et voici que nous avons pour mission nouvelle de rafraîchir l'atmosphère qu'il a réchauffée pour s'en mettre plein les fouilles.Et nous sentons venir l'entourloupe : le chèque qui sera émis par les plus gros pollueurs des pays nantis ira directement aux plus riches des pays pauvres.
Voici quelques étapes initiatiques au nouveau chemin pour éco-pèlerins de bonne volonté.Cette grande ballade d'une récupe de justesse pour un capitalisme en sursis et repeint de vert passe notamment par :Le développement durable pour absoudre l’ultralibéralisme.L’économie verte pour justifier la mondialisation.Le commerce équitable en contrition de l’OMC.L’agriculture bio et celle raisonnée (!) pour mieux cacher le productivisme agrochimique.Le sacro-saint tri des déchets pour esquiver la surabondance d'emballages inutiles.L’écotourisme pour se dédouaner du tourisme de masse.L’habitat écolo-bobo comme repentance élitiste aux cités dortoirs.1% de moulins donquichottesques pour expier les marées noires, l'extraction des sables bitumineux et les 14 milliards de bénéfices d’une seule compagnie.Le Grenelle et autres pantomimes aux vœux pieux comme livre des recettes cosmétiques.Et bien sûr, l’overdose convenue du réchauffement climatique pour brouiller les pistes du flambeau pétrolier.Complétez vous-même la liste des subterfuges au consumérisme et de la bonne conscience du marché en découpant selon les pointillés démagogiques et en collectionnant les belles images du greenwashing.
Fins stratèges, les plus gros pollueurs ont tous leurs fondations environnementalistes et financent les grands tribuns héliportés de l’écologisme poudre aux yeux, fées Carabosse d'un libéralisme décomplexé.Et bien d’autres plans dans l’art de décevoir pour faire des dividendes, comme en parquant des paysages pour les faire visiter, en protégeant les espèces une fois éradiquées, en reboisant de plants centimétriques des forêts séculaires abattues…, et autres rustines pour une planète exsangue.Il y a incompatibilité entre une société globalisée dirigée par le marché et la préservation de la biosphère.Je me tue à le répéter et l’on me dit pessimiste parce que lucide.Un univers mental ne renonce jamais à lui-même si des forces extérieures ne l'y contraignent pas.Le système a saturé tout l'espace disponible et est à l'origine de tensions de plus en plus fortes.Pour les masquer, ceux qui nous gouvernent pratiquent la politique des réalités contradictoires, nouvelle philosophie cynique de l’oxymore, totalement déroutante pour l’esprit.NOUS, PEUPLE DERNIER
Les fruits de l’homme sont empoisonnés et détruisent la Terre.
Un livre qui donne raison à ceux qui ont toujours eu tort.
Michel Tarrier, 448 pages, chez L'Harmattan.
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Sommet de Copenhague : pourquoi je ne ratifie pas la "grève de la viande"
Bonjour,
Je ne signerai pas votre pétition http://www.viande.info/Pourquoi ?
Parce que j'en ai assez des lâchetés et des pantalonnades, et que j'attends une parole vraie.
Il ne faut pas appeler l'humanité à manger moins de viande, ni même à devenir végétarienne : cela n'est pas suffisant, ni pour la planète, encore moins pour les animaux.
Cela est incohérent.
La seule cohérence, pour les animaux et la planète, est de devenir vegan, et vous le savez pertinemment.
Les acrobaties mentales, la lâcheté, ça suffit, et votre initiative ne paraît bonne qu'à ceux qui n'ont encore réfléchi à rien.
Le combat pour la libération animale n'admet pas la tiédeur, ni les compromissions, ni les demi-mesures.
Voilà pourquoi il passe nécessairement par un engagement cohérent d'un bout à l'autre, et cet engagement, c'est le véganisme.
Ce n'est qu'en devenant vegans que nous parviendrons à l'abolition de l'exploitation animale, de cette violence fondatrice qui scelle nos cultures humaines depuis l'origine.
Ce n'est qu'en devenant vegans que nous préserverons cette planète, car alors les élevages et les pollutions diverses induites par l'industrie viandiste et laitière cesseront définitivement.
Cordialement,
Méryl PinquePosté sur : http://www.viande.info/contact
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Eric Zemmour exige l'arrêt de la diffusion du film de Patrick Jean, "La Domination masculine"
Ainsi, Eric Zemmour a entrepris de faire interdire mon film La Domination masculine, nous adressant, par voie d’huissier, ses exigences de déprogrammation immédiate des cinémas, sous peine d’être attaqués par ses soins.
Eric Zemmour est le chroniqueur présent tous les samedis soir dans l’émission de Ruquier sur France 2 (« On n’est pas couchés »).
Il apparaît furtivement dans mon film, dans une archive de la télévision suisse où il décrit sa vision de la sexualité des hommes pour le moins surprenante.
C’est lui aussi qui m’a traité de « Voyou, escroc, terroriste médiatique » chez Tadéi sur France 3 (en mon absence évidemment).
Passé le premier fou rire, il nous faut analyser sa demande.
Les réponses à ses arguments, nous les gardons évidemment pour le tribunal au cas où Zemmour déciderait d’ester en justice puisque nous avons décidé de ne pas lui répondre.
Mais pour le reste…
Tout d’abord, mes amis diront que je suis incorrigible, je voudrais lui trouver des circonstances atténuantes.
Zemmour s’exprime évidemment dans la souffrance.
On ne peut exprimer tant de haine et de colère sans qu’il en soit ainsi.
En ce qui concerne les femmes, sa blessure narcissique fondatrice ressemble à celles des nombreux masculinistes que j’ai rencontrés.
Un sentiment de ne pas occuper la place qu’ils méritent.
En l’occurrence, Zemmour aurait rêvé d’être un grand intellectuel et il est chroniquer à la télé, envoyé spécial du Figaro dans le VIIIe arrondissement.
Il se voyait énarque et a échoué à plusieurs reprises au concours d’entrée de l’ENA, se voyant doublé par bon nombre de femmes.
Et comme toujours dans ces cas-là, l'observation est simple: dans une situation non mixte de pouvoir, chaque fois que des femmes prennent enfin des positions, les hommes qui les suivent reculent d’autant.
Il faut accepter ce fait comme étant juste, nécessaire et souhaitable.
Ce que Zemmour n’a pas encore réussi à faire, préférant, plutôt que de s’en prendre à ses limites, voire à sa médiocrité, chercher un bouc émissaire : les femmes qui feraient mieux de garder leur place.
Il théorise ainsi à souhait ce qui lui sert à justifier sa haine des femmes qui réussissent, surtout en politique.
Son livre Le premier sexe (sic) se conclut par une déclaration très claire à ce sujet :
« L’équilibre subtil entre hommes et femmes, entre virilité dominante et féminité influente, a été brisé par l’abdication des hommes blancs du XXe siècle qui ont mis à terre leur sceptre patriarcal. »
Ou bien (page 95) :
« Dans le monde d’autrefois, les règles étaient clairement définies : la femme a droit au respect, mais souvent aussi à la frustration ; l’homme a droit au plaisir, mais il a des devoirs envers la jeune fille qu’il séduit (…) Globalement, ces règles sont à peu près respectées jusqu’aux années 1950. Elles sont à la fois inhibitrices et rassurantes. Ce monde est mort et enterré. (…) Les hommes n’ont plus le pouvoir sur rien dans la famille et ils se défaussent des responsabilités qui allaient avec. »
Il est nécessaire de préciser à la lecture de l’ouvrage, que Zemmour ne s’exprime pas au second degré.
Il défend vraiment le principe d’une « virilité dominante » et d’une « féminité influente ».
On sait ce que tout cela veut dire.
Le bon temps d’avant 1950, où les femmes n’avaient pas le droit de vote (sauf sur l’oreiller)…
Pour ne prendre qu’un exemple dans le même opuscule, il explique comment les femmes ne peuvent réussir en politique que par la promotion canapé.
Penser qu’elles gravissent les échelons par leur talent ne lui est pas venu à l’esprit .
« Les femmes devaient passer par le lit du roi pour avoir de l’influence. On pourrait compter sur les doigts d’une main les femmes politiques, de stature nationale, qui ne soient pas passées dans les bras de Giscard, Mitterrand, Chirac. » (p81)
Celles-ci doivent apprécier…
Sa vision de la sexualité et du désir est plutôt surprenante, il nous assène ainsi (p 67 à 69) :
« C’est l’inégalité qui était le moteur traditionnel du désir. La machine séculaire du désir entre l’homme et la femme reposait sur l’admiration de la femme pour celui qui a ce qu’elle n’a pas entre les jambes.
(…)
La prostitution (est) devenue un des moyens qu’ont trouvé les hommes pour retrouver une supériorité – et donc leur désir - dans la société du respect et de l’égalité. Pour la même raison, d’autres vont en Thaïlande ou à Cuba. Ces hommes occidentaux, beaucoup d’Allemands et d’Américains qui viennent de contrées où les féministes ont été particulièrement virulentes, fuient les femmes blanches, leurs égales, trop respectables, qu’ils n’osent pas désirer.
(…)
Exactement comme les hommes du XIXè siècle se rendaient au bordel, baiser des putains ou des courtisanes, tandis qu’ils « respectaient » leur femme sanctifiée par la religion catholique. »
La norme masculine archaïque est donc en permanence réaffirmée par Zemmour de façon caricaturale, quitte à faire rire de lui. (p 82 et 86)
« Si Capet (Louis XVI) est condamné à mort, c’est parce qu’il a subi l’influence de l’Autrichienne et des émigrés efféminés, qu’il n’a pas été le père que l’on attendait, qu’il n’a pas été l’homme viril que l’on espérait.
Les baby-boomers (…), cette génération veut abandonner la pulsion de mort qui est le propre de la virilité depuis des millénaires. Ils veulent être du côté de la vie, du côté des femmes. Mais c’est cette pulsion de mort qui depuis toujours structure la loi et les interdits. »
[...]
Les blessures de Zemmour devraient donc se soigner ailleurs que sous les projecteurs.
Mais comme elles provoquent de bons scores d’audience, des producteurs de télévision continueront sans doute de les valoriser longtemps. En se pinçant le nez.
En attendant, La Domination masculine reste à l’affiche à moins qu’une décision de justice ne vienne le déprogrammer.
Note : pour ceux qui veulent vérifier ces citations que l’on a peine à croire, les numéros des pages correspondent à l’édition en poche, chez « J’ai lu ».
Patrick Jean