Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Libération animale - Page 119

  • Le Figaro : "Les amis des bêtes s'attaquent aux cirques animaliers"

    medium_Pauvres_animaux_de_cirque.jpg

    CYRILLE LOUIS

    Selon un recensement des services vétérinaires en février 2004, les cirques français hébergent 1 222 bêtes sauvages.

    Girafes, hippopotames et rhinocéros seront bientôt proscrits sous les chapiteaux.

    Un vent d'inquiétude souffle sur les quelque 180 cirques animaliers de France. Sous la pression de plusieurs associations de protection des bêtes, le ministère de l'Écologie envisage en effet de limiter le nombre d'espèces pouvant être détenues en ménagerie.

    Dans les toutes prochaines semaines, un nouvel arrêté devrait proscrire girafes, hippopotames et rhinocéros sous les chapiteaux. « Et ce n'est qu'un début, exhorte la présidente de la SPA, Caroline Lanty : dès à présent, nous appelons à la stérilisation des animaux sauvages vivant dans des cirques pour qu'à terme cessent les situations de maltraitance dont ils sont trop souvent victimes. »

    Selon un recensement effectué par les services vétérinaires en février 2004, les cirques français hébergent 1 222 bêtes sauvages dont 30 éléphants, 505 félins, 42 ours, 95 singes et 131 serpents. Pour détenir ce type de bêtes, chaque établissement doit obtenir un certificat de capacité et, au terme d'un arrêté publié en 1978, « offrir aux animaux de bonnes conditions de détention ».

    « Or, s'indigne Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice, les enquêtes que nous menons dans les ménageries révèlent de graves situations de maltraitance : presque partout, les animaux sont stressés par le transport, détenus dans des cages exiguës, violentés par les dresseurs et déprimés par la solitude. »

    Enchaîné dans le noir

    À l'appui de leurs revendications, ces associations rappellent que plusieurs incidents ont récemment impliqué des bêtes de cirque. Le 11 février, un lion de 3 mois, vraisemblablement échappé d'une ménagerie, a été trouvé errant dans un quartier d'Avignon.

    Le 15, une cage aux tigres s'est écroulée à Perpignan, où une mère de famille s'est trouvée nez à nez avec un fauve. Huit mois plus tôt, à Sorgues (Vaucluse), un éléphant d'Asie avait mortellement blessé un homme qui avait pénétré dans son enclos.

    Confrontées à des manquements manifestes à la réglementation, les associations n'hésitent plus à saisir la justice.

    En janvier 2006, la confiscation d'un éléphant nommé « Vicky », alors âgé de 42 ans et enchaîné dans le noir en permanence, a ainsi été ordonnée par un tribunal de Seine-et-Marne, qui a depuis condamné le propriétaire du cirque à 1 000 euros d'amende. Le 15 février dernier, le tribunal d'Annecy a de même ordonné la saisie de cinq lions, un tigre, un hippopotame et cinq serpents aux dépens du cirque Luigi Zavatta.

    « Ces quelques dérives ne doivent pas jeter l'opprobre sur le milieu du cirque qui, dans l'ensemble, traite les animaux avec beaucoup de soin, relativise le président du Syndicat national du cirque, Gilbert Edelstein. Aujourd'hui, nous sommes inquiets de voir une association en perte de vitesse comme la SPA tenter de mobiliser l'opinion contre nous. D'ailleurs, si les autorités tentent d'interdire l'emploi des animaux sauvages, nous devrons appeler nos 14 millions de spectateurs à descendre dans la rue. »

    Pris entre deux feux, le ministère de l'Écologie hésite pour l'heure sur la voie à suivre. « Compte tenu de l'intérêt du public pour les cirques animaliers, il paraît difficile de les interdire purement et simplement comme cela a été fait en Autriche, relève-t-on dans l'entourage de Nelly Olin. Pour autant, la légitime protection des animaux nous incite à envisager une restriction progressive des espèces autorisées. »

  • Conférence de Jane Goodall à Paris le 20 février

    medium_goodall_461.jpg

    "SAUVONS LES GRANDS SINGES !"

    Conférence de Jane Goodall - Paris, Cité des Sciences et de l'Industrie, le 20 février à 20h, salle Gaston Berger

    Voir et écouter la conférence : http://www.cite- sciences. fr/francais/ ala_cite/ college/v2/ html/2006_ 2007/cycles/ cycle_251. htm

    La primatologue anglaise Jane Goodall décorée par la mairie de Paris

    Lors de sa conférence sur les grands singes devant 1400 personnes, Jane Goodall a aussi évoqué les bienfaits du végétarisme pour le respect des animaux, de l'environnement mais aussi des hommes (la quantité de céréale pour nourrir une vache destinée à la viande est la même que pour nourrir un village africain). Elle a décrit la façon dont sont traités les animaux dans les élevages intensifs, dans les labos...

    Nous pouvons parrainer les singes du refuge de Jane Goodall et aider l'institut à élargir son champs d'action en allant sur le site http://www.janegood all.fr/

    Depuis de longues années, la primatologue Jane Goodall parcourt le monde pour partager ses expériences et inviter le plus grand nombre de personnes à la suivre dans son combat contre les graves menaces qui pèsent sur l'avenir des grands singes : chimpanzés, bonobos, gorilles et orangs-outans. Tous sont menacés d'extinction à très court terme. Outre des épidémies, ils sont victimes du braconnage, de la déforestation et des conflits armés.

    Estimée à 1 million dans les années 1960, les chimpanzés sont probablement moins de 100 000 aujourd'hui. Si rien n'est entrepris, combien seront-ils dans 20 ans ? La population de bonobos ne compte plus que 10 000 à 20 000 individus !  Des menaces majeures pèsent également sur les gorilles et sur l'orang-outan. Sans mobilisation et action à grande échelle, ce dernier aura très probablement disparu d'ici 2015.

    Yahoo actualités

  • L'Horreur en direct dans votre assiette : une nouvelle raison de devenir végétarien

    medium_abattoir-mouton.jpg
     
    ABATTAGE RITUEL EN FRANCE
    Tromperie du consommateur et souffrance des animaux

    "Les actes les plus graves sont sans nul doute commis sur les bovins. Le rapport scientifique du groupe scientifique de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA), qui sert de base à l’actuel projet de modification de la directive européenne sur l’abattage des animaux, précise clairement que les bovins et les veaux perdent conscience relativement lentement après l’égorgement. Il n’est pas rare de voir une vache ou un taureau agoniser plus de 2 minutes après avoir été égorgé. L’animal cherche à respirer, à se relever."

    "C’est un spectacle difficilement soutenable, écrivent les auteurs du rapport COPERCI. Lors de leurs visites, nos délégués relèvent parfois des cadences d’abattages de bovins incompatibles avec le respect des règles de protection animale. Ainsi, en 2005, un établissement abattait rituellement, sans étourdissement préalable à la saignée, 60 bovins par heure, soit un animal par minute ! Certains animaux, encore sensibles à la douleur, se retrouvaient ainsi sur le poste dit d’”habillage”, pour la première opération consistant à enlever la peau de la tête. Cette opération était faite sur certains animaux encore vivants ! Pour ces faits parfaitement ignobles, une instruction judiciaire pour actes de cruauté a été ouverte à la demande de l’OABA."

    L’abattage rituel est une technique d’abattage des animaux dits "de consommation", liée à des prescriptions religieuses strictes et parfaitement établies. Il est autorisé en France afin de garantir le libre exercice des pratiques religieuses israélites (viande dite “Casher”) et musulmanes (viande dite “Halal”).

    L’abattage rituel constitue une importante dérogation aux règles générales de l’abattage classique, qui imposent un étourdissement préalable des animaux avant leur saignée (Directive européenne n° 93/119 et article R. 214-70 du Code rural).

    Abattage rituel : pas d’étourdissement

    En matière d’abattage rituel, les animaux sont donc saignés en pleine conscience. Toutefois, cette dérogation aux règles générales ne peut s’appliquer que dans les conditions suivantes :

    - l’abattage rituel ne peut s’exercer que dans un établissement d’abattage agréé par les services vétérinaires ;

    - l’abattage rituel ne peut être effectué que par des sacrificateurs habilités par des organismes religieux agréés : la grande Mosquée de Paris, la Mosquée de Lyon et la Mosquée d’Evry pour l’abattage rituel musulman ; le grand Rabbinat pour l’abattage rituel israélite ;

    - les animaux doivent être immobilisés avant et pendant leur saignée : si l’étourdissement des animaux n’est pas réalisé avant leur mise à mort, l’article R. 214-74 du Code rural impose cependant que les animaux des espèces bovine, ovine et caprine soient immobilisés par un procédé mécanique (ce qui écarte toute contention manuelle ou à l’aide de liens). Cette contention mécanique précède la saignée et doit être maintenue pendant la saignée jusqu’à la mort de l’animal.

    Constat des enquêteurs de l’OABA

    Depuis quelques années, les délégués enquêteurs de l’OABA s’inquiètent de la généralisation de l’abattage rituel des animaux dans les établissements d’abattage français. Certains abattoirs ne pratiquent plus l’étourdissement des animaux, alors même que la viande qui en est issue n’est pas exclusivement destinée aux  consommateurs israélites et musulmans. Cet état de fait, parfaitement connu des autorités françaises, constitue d’une part, une infraction aux règles régissant l’abattage des animaux dits "de consommation" et, d’autre part, une violation du principe constitutionnel de la liberté de conscience et de religion des consommateurs n’appartenant pas aux communautés religieuses israélites et musulmanes.

    Les enquêteurs de l’OABA constatent par ailleurs, dans la majorité des abattoirs acceptant l’abattage rituel, des conditions d’abattage qui ne respectent nullement la réglementation encadrant la pratique du rite d’abattage et relèvent ainsi de graves souffrances infligées aux animaux.

    La généralisation de l’abattage rituel :la tromperie des consommateurs.

    Dans le cadre des abattages rituels israélites, les parties arrières des animaux ne sont pas consommées. De même, après inspection de la carcasse par le sacrificateur, il se peut que l’animal soit refusé en entier. Dès lors, que devient cette viande jugée “religieusement impropre” à la consommation ? Elle est dirigée vers les circuits “classiques” et approvisionne boucheries, hypermarchés et restaurants.

    Ce constat peut également être établi pour l’abattage rituel musulman : la consommation musulmane, principalement pour des raisons économiques, porte sur les avants et les abats. Mais une partie de la viande “halal”, non achetée par les communautés musulmanes, est alors dirigée vers les circuits classiques de distribution.

    Le rapport COPERCI : un scandale caché

    Dans un rapport rédigé par le COPERCI (Comité permanent de coordination des inspections : Inspection générale de l’Administration, Inspection générale de l’Agriculture, Conseil général vétérinaire) remis en septembre 2005 (mais non publié) à Messieurs les ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture, il est précisé qu’une part “non négligeable de la viande abattue rituellement est vendue dans le circuit classique, sans mention particulière”. Une enquête menée en 2005 par les Directions départementales des services vétérinaires de Basse et Haute-Normandie faisait ressortir des proportions très élevées de viandes provenant d’un abattage rituel qui se retrouvaient ainsi dans le circuit classique, à l’insu des consommateurs ! Selon les abattoirs, jusqu’à 60 % de la viande produite selon le rite musulman et plus de 70 % de la viande produite selon le rite israélite.

    Concrètement, il faut abattre trois animaux selon le rite religieux pour obtenir un animal qui sera effectivement dirigé vers les circuits de distribution des communautés religieuses israélites et musulmanes. Les deux autres animaux abattus rituellement seront consommés par l’ensemble des consommateurs, toutes confessions confondues. Le rapport COPERCI intitulé “Enquête sur le champ du Halal” relève par ailleurs, qu’en France, “80 % des ovins, 20 % des bovins et 20 % des volailles seraient abattus selon le rite halal”… Ce rapport conclut : “Il est indéniable que la proportion atteinte par les mises à mort sans pré-étourdissement traduit un détournement de l’esprit des textes sur la protection animale”.

    L’inspection générale de l’Administration rejoint ainsi l’OABA lorsqu’elle critique la généralisation de l’abattage rituel sans étourdissement dans les établissements d’abattage français. A noter que les mêmes dérives sont observées chez nos voisins européens : en Belgique, 100 % des ovins et caprins seraient abattus rituellement. N’est-il pas étonnant (d’aucuns préféreront l’adjectif scandaleux) que le  consommateur français mange, à son insu, de la viande abattue selon un rite religieux, quel qu’il soit ?

    L’OABA n’entend pas remettre en cause l’existence de l’abattage rituel mais dénonce son absence de structuration et, ce faisant, le manque de transparence des filières “halal” et “casher”.

    L’information du consommateur : le respect de la liberté de conscience et de religion

    [...] Il est inacceptable, au regard des textes assurant la liberté de conscience et de religion, que le respect des pratiques rituelles religieuses concernant 7 % de la population nationale (6 % de la population française serait de tradition musulmane et le judaïsme concernerait 1 % de ladite population selon les chiffres cités, en septembre 2006, par le rapport de la Commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics) ait des répercussions sur la consommation de l’ensemble de nos concitoyens. Il se peut, bien évidemment, que des chrétiens ou encore des agnostiques acceptent de consommer de la viande issue d’animaux abattus selon les rituels israélite ou musulman.

    [A ce stade, il convient de préciser que le rapport COPERCI réfute l’idée largement répandue, selon laquelle l’abattage rituel permettrait l’obtention de viandes de meilleure qualité.] Mais encore faut-il, pour que le consommateur puisse choisir en toute connaissance de cause, qu’il dispose de moyens de s’informer sur l’origine de la viande ! Or, à ce jour, cette information fait totalement défaut. C’est la raison pour laquelle l’OABA demande une nouvelle fois aux pouvoirs publics la mise en place d'un étiquetage mentionnant le mode d'abattage des animaux.

    Le système suivant pourrait être retenu : laviande des animaux acceptés par les sacrificateurs habilités serait commercialisé esous la dénomination “viande halal” ou “viande casher” et la viande provenant d’animaux abattus rituellement mais non destinée spécifiquement aux communautés religieuses serait commercialisée sous la dénomination viande abattue selon un rite religieux”. Quant à la viande issue d’animaux abattus selon laréglementation générale, avec étourdissement, elle pourrait être commercialisée sans mention spécifique. L’information du consommateur sur les modes d’abattage serait d’ailleurs parfaitement compatible avec les dispositions de l’article 9-2 de la Convention européenne de sauvegarde desdroits de l’Homme et des libertés fondamentales, au terme desquelles : “La libertéde manifester sa religion ou ses convictions ne peut faire l’objet d’autres restrictions que celles qui, prévues par la loi, constituent des mesures nécessaires, dans une société  démocratique, à la sécurité publique, à la protection de l’ordre, de la santé ou de la morale publiques, ou à la protection des droits et libertés d’autrui”. Comme le note la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (La laïcité aujourd’hui, Paris, 2004), “dans une société démocratique où plusieurs religions coexistent

    au sein d’une même population, il peut se révéler nécessaire d’assortir cette liberté [de manifester sa religion]de limitations propres à concilier les intérêts des divers groupes et d’assurer le respect des convictions de chacun”. Cette information du consommateur apparaîtd’autant plus nécessaire que les conditions dans lesquelles sont pratiquées aujourd’hui la majorité des abattages rituels, contreviennent gravement à la réglementation et sont sources d’importantes souffrances animales.

    La pratique actuelle de l’abattage rituel : les souffrances animales.

    Les principaux problèmes, en terme deprotection animale, concernent essentiellement l’abattage rituel des ovins, caprins et bovins.

     L’absence d’équipements réglementaires et de formation des sacrificateurs

    Dans la majorité des abattoirs pratiquantl’abattage rituel, les délégués enquêteurs de l’OABA constatent l’absence de dispositif de contention mécanique pour les ovins et caprins.En raison du coût économique des dispositifs d’amenée et d’immobilisation des animaux, de nombreux abattoirs ne sont pas réglementairement équipés. Les animaux sontainsi regroupés dans une aire d’abattage où, affolés, ils sont “attrapés” puis égorgés les uns après les autres. A noter que dans certains établissements, les animaux sont accrochés par une patte arrière, suspendus en pleine conscience puis saignés, ce qui est strictement interdit par la réglementation. Le rapport COPERCI stigmatise d’ailleurs cette contention “manuelle” des animaux et leur suspension en pleine conscience. Autant d’infractions qui “devraient être systématiquement relevées” par les services vétérinaires.

    Une autre source de souffrances animales réside dans l’absence de formation des sacrificateurs et le constat vaut principalement pour l’abattage rituel musulman. Nos délégués assistent tropsouvent à des abattages particulièrement cruels où les animaux sont égorgés avec un couteau insuffisamment aiguisé ou pourvu d’une lame trop petite eu égard à la taille de la gorge de l’animal. Ce dernier est alors plus « cisaillé »qu’égorgé par des sacrificateurs qui ne maîtrisent pas leurs gestes. Les trois Mosquées qui délivrent les cartes de sacrificateur s’investissent peu, comme le souligne le rapport COPERCI, dans l’apprentissage des sacrificateurs.

    Dans la majorité des abattoirs visités par nosdélégués enquêteurs, les animaux égorgés en pleine conscience sont immédiatement suspendus alors que la réglementation impose leur immobilisation jusqu’à leur mort. Mais les cadences d’abattage s’adaptent mal à la réglementation ! Il est donc fréquent deretrouver suspendus des animaux qui viennent d’être égorgés et qui sont encore “conscients”, c’est-à-dire sensibles à la douleur.

    L’inacceptable agonie des bovins

    Les actes les plus graves sont sans nul doute commis sur les bovins. Le rapport scientifique du groupe scientifique de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA), qui sert de base àl’actuel projet de modification de la directive européenne sur l’abattage des animaux, précise clairement que les bovins et les veaux perdentconscience relativement lentement après l’égorgement. Il n’est pas rare de voir une vache ou un taureau agoniser plus de 2 minutes après avoir été égorgé. L’animal cherche à respirer, à serelever. “C’est un spectacle difficilement soutenable” écrivent les auteurs du rapport COPERCI. Lors de leurs visites, nos délégués relèvent parfoisdes cadences d’abattages de bovins incompatibles avec le respect des règles de protection animale. Ainsi, en 2005, un établissement abattait rituellement, sans étourdissement préalable à la saignée, 60 bovins par heure, soit un animal parminute ! Certains animaux, encore sensibles à la douleur se retrouvaient ainsi sur le poste dit d’”habillage”, pour la première opération consistant à enlever la peau de la tête. Cette opération était faite sur certains animaux encorevivants ! Pour ces faits parfaitement ignobles, une instruction judiciaire pour actes de cruauté a été ouverte à la demande de l’OABA.

    Vers la généralisation de l’étourdissement des animaux ?

    Faut-il alors généraliser l’étourdissement préalable des animaux aux abattages rituels ? La questionfait inévitablement débat. La communauté israélite reste très opposée à cette idée. Quant aux communautés musulmanes, elles affichent desprises de position contrastées. Si certaines Mosquées ou le Conseil Français du Culte Musulman se montrent plutôt favorables à l’étourdissement préalable des animaux (sous réserve que le procédé employé ne porte pas atteinte à la vie de l’animal), force est de constater que dans les abattoirs, les associations musulmanes locales sont beaucoup moins “ouvertes” à ladiscussion…

    Pourtant, il semble que les communautésreligieuses israélite et musulmane ne comportent pas de règles interdisant formellement la consommation de viande issue d’animaux qui ontété étourdis avant la saignée (V. B. COTTIER et S. A. ALDEEB ABU-SAHLIEH,Avis sur l’étourdissement des animaux avant leur abattage, Institut suisse de droit comparé, Lausanne, décembre 2001 :disponible sur www.oaba.fr) .

    Par ailleurs, dans un avis de décembre 2006 remis à Monsieur le ministre de l’Agriculture et de la pêche, l’Académie Vétérinaire de France conclut à la réversibilité des techniques d’étourdissement électrique des animaux : les animaux, soumis à l’étourdissement électrique, restent vivants mais dans un état d’insensibilité à la douleur. Il revient désormais aux autorités nationales (Ministère de l’Agriculture - Direction Générale de l’Alimentation / Ministère de l’Intérieur - Bureau central des Cultes) de se saisir concrètement et rapidement de cette question. Les tergiversations et les souffrances animales n’ont que trop duré. Pour l’heure, l’OABA exige, en premier lieu, que les services vétérinaires fassent respecter rigoureusement les règles actuelles en matière d’abattages rituels : contention mécanique de tous les animaux abattus rituellement et interdiction desuspension d’un animal vivant ou, à tout le moins, encore sensible à la douleur et relevé d’infractions en cas de non-respect de ces dispositionsréglementaires. Ces exigences sont d’ailleurs appuyées par les conclusions du rapport COPERCI qui stigmatisent l’incurie de certains servicesvétérinaires dans le contrôle des aspects liés à la sauvegarde du bien-être animal en abattoirs. En deuxième lieu, l’OABA souhaite que les travauxvisant à instaurer un étiquetage spécifique des viandes provenant d’animaux abattus rituellement, soutenu par un système de certification, soientaccélérés.

    Après avoir informé l’ensemble de nos concitoyens par l’intermédiaire des parlementaires, des associations de consommateurs et des associations de protection animale, l’OABA entend saisir laCommission européenne d’une plainte officielle contre la France si rien n’est fait pour mettre rapidement un terme aux dérives de l’abattage rituel dans notre pays.

  • Phoques : les mensonges des chasseurs

     
    medium_Chasse_aux_phoques.jpg

    Alors que la saison de chasse 2007 se rapproche, il est important de distinguer les faits de la fiction.

    Voici les trois principaux mythes colportés par le Ministère des Pêches et Océans (MPO) à propos de la chasse aux phoques qui va commencer.

    Mythe n° 1 : La chasse est humaine.

    Toutes les preuves disponibles, notamment les rapports vétérinaires et observations indépendantes, suggèrent que chaque année, des dizaines de milliers de bébés phoques meurent de manière odieusement cruelle, ce qui est contraire aux normes contemporaines de protection animale.

    Année après année, les observateurs rapportent les abus de la chasse aux phoques, notamment des cas où les phoques sont crochetés vivants et traînés sur la glace, d’autres cas où les phoques sont frappés ou tués par balle et abandonnés sur la glace où ils souffrent ; parfois même les phoques sont dépecés alors qu’ils sont encore conscients. Tous les rapports vétérinaires récents conseillent de réduire la souffrance des phoques mais leurs recommandations n’ont pas été entièrement appliquées. Il ne fait aucun doute que la chasse commerciale aux phoques qui se déroule au Canada continuera d’entraîner des souffrances considérables et inacceptables.

    Mythe n° 2 : La chasse au phoque fait l’objet d’une surveillance étroite et d’une bonne gestion.

    Pendant la chasse aux phoques, des milliers de chasseurs sont en concurrence pour un nombre limité de phoques pendant une durée relativement réduite. Les chasseurs ne pensent qu’à tuer le plus d’animaux le plus rapidement possible au lieu de vérifier si un phoque est mort avant d’aller frapper le suivant.

    Année après année, les observateurs d’IFAW trouvent des phoques qui ont été frappés à coups de bâton et abandonnés sur la glace où ils souffrent, saignant abondamment, hurlant, soufflant et essayant de ramper. Contrairement à ce que prétend le MPO, ce ne sont pas des "réflexes", qui se reconnaissent facilement et qui sont familiers à ceux qui observent la chasse aux phoques.

    En 2006, le MPO a prétendu avoir 12 contrôleurs pour surveiller la chasse dans le Golfe, ce qui constitue le plus grand effort d’application de la loi jamais mis en place. Cependant, les chasseurs d’une région ont été autorisés à capturer trois fois leur quota sans aucune répercussion. Dans la réalité, le Total Autorisé des Captures a été dépassé quatre fois au cours des cinq dernières années.

    Mythe n° 3 : La chasse aux phoques est viable.

    Une étude réalisée récemment par des scientifiques d’IFAW a démontré que le mode de gestion actuel risque de réduire le nombre de phoques du Groenland de près de 70% au cours des 15 prochaines années. Les quotas de prises de phoques définis par le gouvernement canadien sont nettement supérieurs à ce que les scientifiques employés par l’Etat estiment justifiable, et il devient en outre possible de les dépasser.

    Le MPO affirme souvent que la population des phoques du Groenland a triplé depuis les années 1970. Cependant, cela ne tient pas compte du fait qu’entre 1950 et 1970, la population des phoques du Groenland a diminué de près de deux tiers à cause de la chasse aux phoques. Depuis 1995, les phoques du Groenland sont tués dans des proportions similaires à celles qui avaient provoqué un dangereux déclin dans le passé, et le MPO admet maintenant la chute de la population.

    Le changement climatique présente également une nouvelle menace sur la population des phoques car il nuit à l’habitat où ils mettent bas. De plus en plus, le mauvais état de la glace au large de la côte est du Canada entraîne une hausse de la mortalité des bébés phoques. Les scientifiques employés par l’état estiment qu’en 2002, 75% des bébés phoques nés dans le Golfe du St. Laurent étaient morts en conséquence de l’absence de glace, avant même que la chasse ne commence. Toutefois, le gouvernement continue d’augmenter le total de prises autorisées pour les phoques du Groenland, en faisant peser sur cette population un risque accru.

    Bien d’autres mythes se feront entendre sur la chasse commerciale des phoques au Canada au cours des prochains mois pour essayer de justifier cette chasse. Cependant, même si la vérité est déformée, cela ne change rien au fait que la chasse aux phoques est terriblement cruelle.

    Fred O’Regan

    Directeur Général d'IFAW

    Pour en savoir plus sur la chasse aux phoques, visitez le site de campagne d’IFAW

  • Grippe aviaire : les oiseaux migrateurs n'y sont pour rien

    medium_oiseaumigrateur3w.jpg

    http://www.lpo. fr/actu/2007/ grippe-aviaire/ LPO-grippeaviair eactualite06fevr ier2007.shtml

    L’Influenza aviaire H5N1 fait son retour en Europe de l’Ouest et déjà les oiseaux sauvages sont montrés du doigt !

    Cette obstination sur les oiseaux sauvages sert probablement certains desseins mais surtout dessert les impératifs de préservation de la santé publique et de la biodiversité.

    La LPO n’a jamais cessé de clamer l’innocence des oiseaux sauvages dans le processus de propagation du virus H5N1. Les oiseaux sauvages décelés avec le virus H5N1 sont les victimes d’une épizootie qui frappe essentiellement les élevages de volailles domestiques. Rien ne permet d’affirmer que les oiseaux sauvages sont les vecteurs principaux du virus H5N1 dans le monde…

    Le virus H5N1 a fait son retour en Europe, le 24 janvier 2007, par la Hongrie dans une exploitation de Szentes-Lapistó . Deux oies sur les 3.355 détenues dans cette exploitation ont été décelées avec le virus. Le séquençage complet de ce virus a permis de vérifier qu’il était identique à 99,4% de celui isolé lors des précédents épisodes en 2006 dans ce même pays. L'apparition soudaine de ce foyer n’a toutefois pas été précédée ni même suivie de la découverte d’oiseaux sauvages contaminés !!!

    Ce nouveau foyer met une fin à la trêve qui depuis l’été dernier, permettait à l’Europe d’être déclarée indemne vis-à-vis de ce virus, alors que des foyers d’Influenza aviaire ont été récemment confirmés en Asie (Thaïlande, Vietnam et Japon) ainsi qu’en Afrique du Nord-Est (Egypte). Il s’agissait donc du premier cas signalé en Europe depuis août 2006, date à laquelle un oiseau malade avait été découvert en Allemagne, dans le zoo de Dresde.

    Le 03 février 2007, le Royaume-Uni faisait à son tour le constat d’un foyer d’Influenza aviaire dans un élevage de 159.000 dindes dans le comté du Suffolk en Angleterre. Le constat porte sur la contamination de 7.000 dindes dont 2.500 cadavres. Il faut également ajouter que le Royaume-Uni avait déploré, en mai 2006, un foyer d’Influenza aviaire H7N3 dans trois exploitations du Norfolk et que 50.000 poulets avaient alors été abattus. Cette région de l'est de l'Angleterre héberge certains des plus grands élevages de volailles d'Europe.

    Que ce soit en Hongrie ou au Royaume-Uni, nous pouvons constater que ces nouveaux foyers d’Influenza aviaire concernent des élevages industriels avec une similitude étonnante : l’étroite parenté du virus décelé dans l’élevage d’oies de Hongrie et dans l’élevage de dindes d’Angleterre. En Angleterre aucun oiseau sauvage n’a été décelé avec le virus Influenza aviaire H5N1 et le Royaume-Uni n’est pas le sujet, à ce jour, des grands flux migratoires de printemps.

    Ce constat n’a pas dispensé Fred Landeg, chef adjoint des services vétérinaires britanniques, de déclarer « que l'introduction du virus vient d'un oiseau sauvage... ».

    En considérant qu’un « oiseau sauvage » puisse contaminer un élevage, quelle est la probabilité que cet oiseau largue une charge de virus dans un élevage industriel et qui plus est en claustration totale ou partielle. Manifestement cette probabilité est faible, elle est en revanche plus grande pour un élevage de basse cour qui profite d’un parcours extérieur. Mais voilà, nous ne déplorons pas de foyers d’Influenza aviaire H5N1 dans des élevages traditionnels ou conduits de façon extensive…

    Pourquoi des élevages industriels répondant à des critères stricts de vigilance sanitaire et vétérinaire font l’objet de tels évènements épizootiques. Si nous prenons l’exemple d’un élevage industriel de dindes : 

    - d’une part les dindes sont particulièrement sensibles aux Influenza aviaire du fait notamment de la sélection de standards basée sur un nombre restreint de géniteurs. Cette sélection, menée depuis plusieurs générations, a conduit à une homogénéisation et à un appauvrissement du patrimoine génétique les rendant plus sensibles aux flambées épizootiques ; 

    - d’autre part ces oiseaux sont placés dans des conditions de stress et de promiscuité favorables au développement de souches pathogènes. Ainsi, par exemple, les élevages de dindes à croissance rapide sont placés en claustration permanente sans limitation de surface alors que les souches à croissance lente sont placées en confinement partiel jusqu’à 7 semaines avec des densités comprises entre 10 individus à 17 individus/m². Ces conditions de confinement occasionnent également des comportements d’agressivité qui peuvent conduire les exploitants à débecquer les oiseaux afin de limiter les mutilations inter-oiseaux.

    Mais également, il n’est pas exclu que certains échanges commerciaux intra et extra communautaires échappent à la vigilance des douaniers…

    Si nous ne disposons pas d’éléments permettant d’expliquer les évènements qui ont affecté la Hongrie et le Royaume-Uni nous pouvons, néanmoins, faire quelques constats :

    L’élevage de dindes dans le comté du Suffolk en Angleterre faisant l’objet d’un foyer H5N1 appartient au leader incontesté de la production de volailles au Royaume-Uni, « Bernard Matthews ». Cette firme agro-industrielle détient plusieurs exploitations dans l'ensemble du Norfolk, du Suffolk et du Lincolnshire. Elle est présente aussi bien au Royaume-Uni, mais également en Nouvelle Zélande, en Allemagne, en France, en Hongrie (sous l’intitulé de SAGA FOOD) et en Pologne.

    En Hongrie, le secteur de l’élevage profite, depuis 1990, du développement des investissements étrangers. Ainsi 60% des éleveurs de volailles sont salariés de grandes firmes agro-industrielles et la filière de volailles de chair est assurée à plus de 40% des parts de marché par quatre opérateurs dont le groupe SAGA FOOD détenu par B. Matthews. Pour finir, ajoutons que la Hongrie est le deuxième pays producteur de volailles des 12 nouveaux pays Etats membres de la Communauté Européenne. Elle est ainsi le plus grand pays producteur de foie gras et produit 60% du foie gras d’oie mondial. 

    Rappelons que le commerce mondial des volailles vivantes concerne environ 750 millions de volatiles par an (d’après CITES) et s’exerce de façon journalière alors que la migration des oiseaux sauvages n’est que saisonnière...

     6 février 2007

  • "L'homme n'a aucune supériorité sur l'animal" (L'Ecclésiaste)

    1993225695.jpg

    « Car telle est la destinée des enfants des hommes, telle la destinée des animaux ; leur sort est exactement le même. La mort des uns est comme la mort des autres. Un même souffle les anime tous et l'homme n'a aucune supériorité sur l'animal ;
    car tout est vanité. »

    Ecclésiaste, 3:19

  • Nous ne pourrons plus dire que nous ne savions pas

    LE BIEN

    L'image “http://perseides.hautetfort.com/images/medium_sheep.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

     
    LE MAL

    L'image “http://perseides.hautetfort.com/images/medium_Abattoir.2.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    « Tout ce que les nazis ont fait aux juifs, nous le faisons aux animaux. Nos petits-enfants nous demanderont un jour : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables alors de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas. »

    Helmut F. KAPLAN 

    50 milliards d'innocents massacrés chaque année dans les abattoirs. 

    Vous avez le pouvoir de mettre fin à l'holocauste : 

    DEVENEZ VÉGÉTARIENS 

    GO VEGAN

    L'image “http://perseides.hautetfort.com/images/medium_Vivre_et_laisser_vivre.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs. 

    " Maintenant je peux te regarder en paix,

    désormais je ne te mange plus. " 

    KAFKA

  • Les Salauds

    medium_Les_salauds.jpg

    « En pensée, Herman prononça l'oraison funèbre de la souris qui avait partagé une partie de sa vie avec lui et qui, à cause de lui, avait quitté ce monde. 'Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu'un comme toi ?

    Ils se sont persuadés que l'homme, l'espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées.

    Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka. »

    Isaac B. Singer (Nobel de littérature 1978), The Letter Writer 

  • Gary Francione : "Humanité, animalité, quelles frontières ?"

    1790796574.jpg

    Humanité, animalité, quelles frontières ?

    En 1993, un grand nombre d’experts ont élaboré en commun un livre-manifeste intitulé The Great Ape Project : Equality Beyond Humanity [Le Projet Grands singes. l’égalité au-delà de l’humanité] (1). Ce livre servait de support à un document, la Déclaration sur les grands singes anthropoïdes, à laquelle ont souscrit les initiateurs du projet ainsi que trente-quatre autres premiers signataires.

    Cette déclaration établit que les grands singes « sont les plus proches cousins de notre espèce » et que ces animaux non humains « sont pourvus de capacités mentales et d’une vie émotionnelle suffisantes pour justifier leur intégration au sein de la communauté des égaux (2) ».

    Ces dernières années, une littérature considérable s’est développée autour du thème de l’aptitude des grands singes, des dauphins, des perroquets, et peut-être d’autres animaux à posséder des caractéristiques cognitives que l’on pensait jusqu’alors strictement humaines (3).

    Ces caractéristiques incluent la conscience de soi en tant qu’individu, la capacité à éprouver des émotions et à communiquer en utilisant un langage symbolique. Des efforts ont été faits – récemment en Espagne – pour créer avec les grands singes anthropoïdes une catégorie d’êtres vivants qui bénéficieraient d’une protection renforcée.

    Le Projet grands singes a tout simplement appliqué ce que j’appelle la « théorie de la similitude de pensée (4) » de la relation humains/non-humains : les animaux doués d’une capacité de réflexion similaire à la nôtre devraient, de notre part, faire l’objet d’une considération morale et d’une protection légale plus importantes.

    L’approche de la théorie de la « similitude de pensée » a donné naissance à une industrie d’éthologistes impatients d’étudier quelles sont les caractéristiques cognitives communes à l’être humain et au non-humain, et ce, paradoxalement, la plupart du temps, par le biais de l’expérimentation animale.

    Or, cette théorie présente un inconvénient : elle induit que les animaux qui ne possèdent pas les qualités cognitives requises pour avoir droit au traitement préférentiel – réservé, donc, aux non-humains possédant une capacité de pensée semblable à la nôtre – seraient comparables à des objets, tout juste bons à être traités, à la rigueur, avec « humanité ».

    J’ai, pour ma part, collaboré au Projet grands singes et ai compté au nombre des premiers signataires de la Déclaration sur les grands singes (5). Mais ma contribution au projet, sous forme d’essai en 1993, comme le livre que j’ai publié quelques années plus tard (6), marquent bien ma divergence sur les critères d’intégration de l’individu non humain à la communauté morale : la seule capacité de ressentir du plaisir ou de la douleur est suffisante ; aucune autre caractéristique cognitive ne doit être exigée.

    La théorie de la similitude de pensée est présentée par ses concepteurs comme une avancée car elle permettrait au moins l’intégration de quelques individus non humains à la communauté des égaux. A mes yeux, cette analyse est inexacte, dans le sens où le contraire est vrai – la théorie de la similitude de pensée ne fera qu’étayer notre propension à exclure pratiquement tous les non-humains de la communauté morale.

    Peut-être est-il temps d’étudier de plus près cette vaste entreprise qui consiste à subordonner la signification morale des individus non humains à des qualités cognitives plus importantes que leur sensibilité, plutôt que de tenter de déterminer si les non-humains possèdent de telles qualités cognitives, ou les possèdent d’une façon qui les rende suffisamment proches de l’homme pour mériter d’avoir une existence morale et légale.

    Les humains n’ont pas le monopole de capacités cognitives telles que la confiance et le désir

    Tout d’abord, la théorie de la similitude de pensée me paraît, dans un certain sens, franchement absurde. Existe-t-il une personne qui, ayant déjà vécu avec un chien ou un chat, leur dénie toute forme d’intelligence, de conscience de soi, même s’ils sont génétiquement beaucoup plus éloignés de nous que les grands singes ?

    On ne peut tout simplement pas expliquer de façon plausible et cohérente le comportement de ces animaux non humains sans se référer au concept de pensée. Peut-être est-il impossible d’affirmer de façon absolue et définitive l’existence de leur part de démarches intentionnelles comparables à celles des individus utilisant le langage des signes, mais ils sont indéniablement dotés de capacités cognitives telles que la confiance, le désir, etc.

    En outre, cent cinquante ans après Darwin, on peut trouver surprenant l’émoi provoqué par le fait de constater que d’autres animaux possèdent des caractéristiques habituellement réservées à l’homme. La thèse selon laquelle les êtres humains auraient des facultés mentales absolument absentes chez les animaux non humains est incompatible avec la théorie darwinienne de l’évolution, laquelle repose sur le principe même qu’il n’existe pas de spécificités purement humaines.

    Cela ne veut pas dire qu’aucune différence significative ne distingue un animal se servant du langage symbolique d’un autre qui est incapable de le faire. Cela signifie simplement que l’animal détenteur d’une particularité cognitive n’est pas pour autant « qualitativement » supérieur à celui qui en est dépourvu.

    Malgré ma conviction que les non-humains possèdent ces fameuses caractéristiques que nous considérons comme exclusivement humaines, je suis bien conscient qu’un débat subsiste sur ce point. C’est un fait : des distinctions entre l’intelligence humaine et celle des animaux qui n’utilisent pas le langage sont évidentes.

    Mais il existe au moins deux raisons de rejeter la notion selon laquelle le critère de sensibilité des individus non humains serait insuffisant pour leur reconnaître le droit d’être membres à part entière de la communauté morale.

    La première est d’abord d’ordre pratique : la théorie de la similitude de pensée induit-elle au moins de sérieux changements pour ces non-humains qui possèdent des caractéristiques cognitives très proches des nôtres ?

    La seconde raison est d’ordre conceptuel et met en évidence l’impuissance de cette théorie à aborder la question morale fondamentale : pourquoi des caractéristiques autres que la sensibilité seraient-elles requises pour pouvoir appartenir à la communauté morale ?

    Il est probable que la théorie de la similitude de pensée n’aura d’autre effet que de retarder le moment où il nous faudra faire face à nos obligations légales et morales envers les non-humains. Le temps que nous établissions la prétendue « preuve empirique » que certains de ces individus ont, au moins, une intelligence proche de celle de l’homme.

    Cependant, même lorsque cette similitude est démontrée, nous faisons mine de l’ignorer et continuons à exploiter ces animaux. Par exemple, la proche parenté entre les humains et les chimpanzés est irréfutable. Leur ADN est pour 98,5 % semblable au nôtre.

    De surcroît, ils ont un comportement mental et culturel comparable à celui de l’être humain. Nous connaissons ces ressemblances depuis longtemps déjà. D’ailleurs, l’ensemble du Projet grands singes avait pour but de démontrer de manière écrasante qu’il n’existe, entre les humains et les grands singes, aucune disparité qui justifie la mise à l’écart de ces derniers de la communauté morale.

    Pourtant, nous continuons d’emprisonner les chimpanzés dans les zoos et de les utiliser comme cobayes dans des expériences biomédicales. Même Jane Goodall, qui a le mérite d’avoir « fait découvrir au public que les chimpanzés sont des individus avec des personnalités distinctes et des relations sociales complexes (7) », a refusé d’appeler au bannissement complet de l’exploitation par l’homme de ces non-humains.

    Ce problème révèle la faille évidente de cette théorie de la similitude de pensée : quel degré de ressemblance avec l’homme exige-t-on d’un non-humain pour que nous le considérions comme suffisamment « semblable à nous » pour lui reconnaître une valeur morale ?

    Il a été prouvé, par exemple, que les perroquets sont doués des mêmes capacités conceptuelles qu’un enfant de 5 ans. Pourtant, les animaleries continuent de vendre des perroquets. Quel degré d’intelligence exigeons-nous du perroquet pour l’accepter dans la communauté morale ? Faut-il que le perroquet ait les capacités conceptuelles d’un enfant de 8 ans ? De 12 ans ?

    De la même manière, des chimpanzés ont démontré leur aptitude à se servir du langage humain. Quelle doit être l’étendue de cette aptitude à manier la syntaxe et le vocabulaire pour que nous leur reconnaissions une intelligence comparable à la nôtre ?

    Nul n’affirme que les animaux devraient conduire des automobiles ou suivre des cours à l’université

    L’ennui, avec ce jeu des caractéristiques particulières, c’est que les non-humains ne peuvent jamais gagner. Quand nous observons que les perroquets possèdent l’habileté conceptuelle de comprendre et de manipuler des nombres à un seul chiffre, nous exigeons qu’ils fassent de même avec les nombres à deux chiffres, pour admettre qu’ils nous ressemblent davantage.

    Quand un chimpanzé prouve qu’il possède un vocabulaire étendu, nous réclamons qu’il révèle son niveau syntaxique afin de corroborer son lien de parenté avec nous. Bien entendu, nous sélectionnons pour les juger certaines aptitudes, et pas d’autres.

    Car il va sans dire que nombre de non-humains en possèdent diverses, et de bien meilleures, dont nous sommes dénués. Mais il ne nous viendrait jamais à l’esprit d’appliquer à des membres de notre espèce le traitement que nous infligeons aux animaux.

    Il est à craindre que la théorie de la similitude de pensée ne finisse par exiger que les animaux aient une capacité de réflexion non seulement similaire mais identique à la nôtre. Si leur intelligence n’est pas calquée sur celle des humains, ils n’auront aucune chance d’être, un jour, considérés comme membres de notre communauté morale. Et, dans le cas contraire, quelle garantie ont-ils de ne pas être victimes de discrimination ?

    Après tout, il n’y a pas si longtemps encore, au XIXe siècle, les racistes se fondaient sur la phrénologie, c’est-à-dire l’étude des facultés dominantes d’un individu d’après la forme de son crâne, pour déclarer que d’autres êtres humains avaient une intelligence différente.

    Posséder une intelligence identique n’est donc pas un gage de bon traitement si le désir de discriminer reste vivace. La capacité de réflexion entre les animaux qui utilisent le langage des signes et les autres laisse présumer des différences.

    La théorie de la similitude de pensée ne servira de ce fait que de prescription à la poursuite de l’oppression des animaux, puisque nous sommes perpétuellement en quête d’une identité qui ne sera sans doute jamais atteinte, surtout si seul le désir de consommer des produits animaux nous anime.

    Dans l’hypothèse où la théorie de la similitude de pensée aboutirait à nous faire reconnaître la personnalité de certains non-humains, tels que les grands singes anthropoïdes ou les dauphins, qu’adviendrait-il alors des espèces d’animaux qui ne pourront jamais démontrer une aptitude à utiliser le langage humain ou d’autres caractéristiques que nous associons à l’intelligence humaine ?

    Cette théorie esquive la question morale sous-jacente, et cependant fondamentale : pourquoi les animaux non humains devraient-ils se distinguer par d’autres qualités que la sensibilité pour avoir le droit de ne pas être exclusivement considérés par l’homme comme des objets à son service ?

    La théorie de la similitude de pensée suppose que les propriétés cognitives humaines ont une valeur morale et, de ce fait, méritent un traitement particulier. Bien entendu, rien ne justifie une telle position : en quoi les caractéristiques spécifiques à l’homme auraient-elles, au sens moral du terme, plus de valeur que celles des non-humains ?

    Notre faculté de langage nous est précieuse parce que nous sommes des êtres humains, de même que l’écholocation (8) est précieuse pour les chauves-souris en tant que mammifères volants aveugles. Serions-nous enclins à dire que la faculté d’utiliser le langage symbolique possède, sur le plan moral, davantage de prix que de se guider à l’aide d’ultrasons ?

    De surcroît, même si tous les animaux étaient privés de toute caractéristique cognitive particulière au-delà de la sensibilité, ou possédaient l’une de ces facultés cognitives à un degré moindre, ou d’une façon différente de l’homme, cette dissemblance ne justifierait en aucun cas que nous nous servions des animaux comme de choses.

    En ce qui concerne certaines aptitudes, les différences entre l’homme et l’animal sont pourtant flagrantes. Nul n’affirme, par exemple, que les animaux devraient conduire des automobiles ou suivre des cours à l’université et, pourtant, nous sommes bien d’accord, ces différences n’expliquent en rien que nous mangions ou non les animaux, ou que nous les soumettions à des tortures dans l’expérimentation.

    Dans les situations qui ne concernent que les êtres humains, c’est plus évident. Quelle que soit la caractéristique identifiée comme propre à l’homme, on en retrouvera parfois à peine la trace chez certaines personnes, et chez d’autres elle sera totalement absente. Des êtres humains souffriront d’une déficience en tous points identique à celle que nous attribuons aux non-humains.

    Cette déficience peut se révéler problématique dans certaines perspectives, mais elle n’implique en aucun cas que nous fassions de ces êtres humains des esclaves ou que nous les considérions comme des objets sans valeur.

    Que l’intelligence des animaux soit similaire ou non à la nôtre ne doit pas être une condition pour que nous ne respections pas le devoir moral de cesser toute exploitation des non-humains, ni primer sur le fait que ce sont des êtres sensibles.

    Ce soir, vous allez vous mettre à table pour dîner. Dans votre assiette, vous allez peut-être trouver de la viande de bœuf, de volaille, ou de poisson. Vous ne pourrez alors guère échapper à une évidence : des animaux auront été tués pour composer votre repas.

    En outre, vous saurez que l’animal dont vous mangerez la chair aura non seulement été tué pour vous nourrir, mais aussi souffert avant et pendant sa mise à mort. Cette prise de conscience ne devra pas reposer sur l’éventualité d’une similitude d’intelligence entre cet animal et vous, mais sur le fait qu’il était, comme vous, un être sensible n’aspirant qu’à vivre.

    Et même s’il reste encore quelques incertitudes sur l’existence d’une sensibilité chez les insectes ou d’autres créatures vivantes, les millions de vaches, cochons, poulets et canards que nous tuons chaque année ne rentrent en aucun cas dans cette catégorie.

    En conclusion, les initiatives comme le Projet grands singes révèlent bien moins notre préoccupation pour les grands singes que la volonté de consolider la classification spéciste (9), qui ne les reconnaîtra jamais comme membres à part entière de la communauté morale.

    Et qui fera très certainement en sorte que tous les autres animaux ne franchissent jamais le seuil du cercle bien fermé des animaux-élus.

    Gary L. Francione.

    Animal, Idées

    Professeur à la Rutgers University School of Law, Newark (New Jersey, Etats-Unis), où il dirige un enseignement consacré aux droits des animaux (www.animal-law.org). Auteur, entre autres, de : Introduction to Animal Rights, Temple University Press, Philadelphie, 2000.

    (1) Paola Cavalieri et Peter Singer (sous la dir. de), The Great Ape Project, Fourth Estate, Londres, 1993. En français : Le projet grands singes. L’égalité au-delà de l’humanité, traduction de Marc Rozenbaum, One Voice éditeur, Nantes, 2003.

    (2) The Great Age Project, op. cit., p. 5.

    (3) NDLR : pour en savoir plus, consulter par exemple www.onevoice-ear.org ou www.animauzine.net

    (4) « Our hypocrisy », The New Scientist, Londres, 4 juin 2005.

    (5) « Personhood, property and legal competence », dans Great Ape Project, op. cit., p. 248-257.

    (6) Introduction to Animal Rights : Your Child or the Dog ? Temple University, Philadelphie, 2000.

    (7) The Great Ape Project, op. cit., p. 10.

    (8) Mode d’orientation propre à certains animaux qui repèrent les obstacles et les proies au moyen d’ultrasons produisant un écho.

    (9) Le spécisme (ou espécisme) est un néologisme formé pour contester la place particulière accordée à l’être humain qui ne serait qu’un animal parmi les autres.

    Le Projet grands singes

    Édition imprimée — février 2007 — Pages 24 et 25

    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/02/FRANCIONE/14423

  • Florence Burgat : "Le Projet grands singes"

    267958205.gif

    Le Projet grands singes

    Il n’est point d’espèces animales qui échappent à la mainmise quasiment toujours mortelle de l’homme : il les élève de manière industrielle, les chasse, piège leurs territoires, les pêche, conduit sur elles toutes sortes d’expériences, les enferme dans des zoos, les dresse à exécuter des numéros de cirque, se plaît encore à les faire combattre...

    Faut-il rappeler que l’on tue par an, en France, environ un milliard quatre-vingt millions de mammifères et d’oiseaux et quatre cent dix mille tonnes de poissons ?

    La condamnation de la violence contre les animaux est fort ancienne, elle n’est en rien une préoccupation de nantis. Chaque époque jouit de tenants et d’adversaires de la cause animale : Pythagore, Porphyre, Plutarque condamnent les pratiques sacrificielles ; Montaigne réclame la bénignité pour les bêtes ; Descartes les réduit à des machines insensibles...

    Claude Bernard écrit une défense de la vivisection, tandis que Victor Hugo, Lamartine, Michelet engagent la question sur le plan politique, contribuant ainsi, en Europe, à la naissance des premières lois d’une timide protection des animaux au milieu du XIXe siècle. Face à l’évidente continuité des êtres vivants, si magnifiquement pensée par Aristote, il fallut se donner les moyens d’effectuer une rupture radicale entre l’homme et ces vivants qui, comme lui, viennent au monde, souffrent, vieillissent et meurent.

    On pourrait résumer les choses par le syllogisme suivant : seuls les êtres de raison ont droit à la justice et à la bienveillance ; or les animaux sont dépourvus de raison ; il n’y a donc envers eux ni justice ni injustice. Cet argument, énoncé pour la première fois par les stoïciens, pose que les devoirs de justice sont circonscrits à la seule humanité.

    Cela signifie qu’aucun des éléments de proximité entre l’homme et les animaux dégagés par les savoirs positifs (proximité génétique, « protoculture », capacités langagières complexes, dispositions à l’empathie...) ne pourra remettre en cause une frontière invisible, non localisable, qui permet de discriminer l’ordre des fins (l’homme) de l’ordre des moyens (le monde animal).

    Les théoriciens du droit naturel moderne (XVIIe siècle) réaffirmèrent la posture stoïcienne, en s’appuyant sur l’idée que Dieu a placé d’emblée dans l’esprit humain un entendement capable de se représenter la loi naturelle – ce que les animaux ne sauraient faire.

    L’argument, laïcisé, reconduit le motif. Partant, si elles sont utiles (et le critère est large), les douleurs infligées aux animaux sont moralement acceptables. Seules les cruautés inutilement infligées sont répréhensibles, au titre que l’homme dégrade l’humanité en lui en se laissant aller à de tels actes.

    La notion kantienne des devoirs indirects à l’égard des animaux rend compte de cette idée : ne pas les faire souffrir inutilement ou par plaisir est un devoir que l’homme a envers lui-même, car, en tant que privés de raison, les animaux ne sauraient faire l’objet d’aucun devoir moral.

    Les animaux devinrent donc, sous la plume des philosophes, dans les laboratoires et, chemin faisant, dans le sens commun, ces fictions conceptuelles destinées à délimiter le champ de ce qui est dépourvu des qualités donnant des droits et octroyant quelque dignité.

    Une telle déduction (posséder la raison pour se voir reconnaître des droits) fut d’emblée contestée, puisqu’elle place le fondement de la considération morale dans des compétences intellectuelles et non dans la capacité à pâtir.

    Les études scientifiques viennent du reste conforter cette posture, en évaluant les animaux à l’aune de l’humain, les notant en fonction de leurs aptitudes à s’approcher de nos combien plus hautes performances ? Ainsi place-t-on des singes devant des ordinateurs pour voir de quoi ils sont capables...

    Dans cet esprit, depuis 1993, de nombreuses personnalités, parmi lesquelles Peter Singer, professeur de bioéthique à l’université de Princeton (Etats-Unis), ont développé le Projet grands singes, aujourd’hui préconisé par les défenseurs des animaux à travers le monde.

    Ce projet se fonde sur l’idée que les gorilles, orangs-outangs, chimpanzés, bonobos ont une intelligence et une sensibilité proches de l’homme, ce qui les différencie des autres animaux. Aussi méritent-ils, selon ce projet, de bénéficier de droits, certes inférieurs à ceux de l’être humain, mais supérieurs à ceux des autres animaux.

    Le professeur Gary L. Francione, qui avait pourtant participé à ce projet, considère pour sa part, après réflexion, que cette thèse pourrait finir par aggraver le sort de tous les autres animaux.

    Florence Burgat.

    Animal, Idées

    Philosophe, auteur de L’animal dans les pratiques de la consommation, PUF, coll." Que sais-je ? ", Paris, 1995.

    Édition imprimée — février 2007 — Pages 24 et 25

    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/02/BURGAT/14424