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Libération animale - Page 118

  • Grande manifestation unitaire : les radicaux seront là aussi !

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    *** LES RADICAUX POUR L'ÉGALITÉ ET LA LIBÉRATION ANIMALES SERONT PRÉSENTS ***

    "Tout ce que les nazis ont fait aux juifs, nous le faisons aux animaux. Nos petits-enfants nous demanderont un jour : où étiez-vous pendant l’Holocauste des animaux ? Qu’avez-vous fait contre ces horribles crimes ? Nous ne serons pas capables alors de donner la même excuse une seconde fois, que nous ne savions pas."

    Helmut F. Kaplan

    Communiqué général :

    Lieu : Paris, Place du Panthéon, 14 h.

    Description : 2007 sera l’année de toutes les promesses... Les élus seront, plus que jamais, à l’écoute de leur électorat. À nous d’interpeller les candidats, leur rappeler nos attentes en faveur des animaux et tenter d’obtenir certains engagements.

    L’union fait la force. Il est donc indispensable de mener une action unitaire, être le porte-parole d’une seule et même voix : celle des animaux.

    Ce sera une marche silencieuse où seuls les cris d’animaux seront entendus (haut-parleurs), ce qui donnera sans aucun doute une force à cette manifestation.

    Il est envisagé d’avoir une banderole unique avec l’ensemble des logos et un slogan (à définir) : « 2007 : nos voix pour les animaux ».

    De nombreuses pancartes à thème (corrida, chasse, expérimentation animale, etc.), avec au recto un visuel et au verso le logo de l’association, pourraient animer ce cortège. Liste des sujets sur lesquels nous attendons une prise de position ferme des candidats :

    animaux "de compagnie" (reproduction, commerce...) - animaux "de ferme" (élevage, transport, abattage) - combats d’animaux (corridas, combats de coqs) – chasse - animaux sauvages (cirques, zoos...) - expérimentation animale – fourrure - foie gras – Reach, etc. 

    Sur la base des sujets retenus, une liste de revendications (réalistes) devra être définie par l’ensemble des associations unies dans cette action.

    La date proposée pour cette manifestation : samedi 24 mars 2007 (soit un mois avant le premier tour des présidentielles).

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  • La direction de l'INRA a reçu Stop Gavage : bilan

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    Suite à la publication de L'INRA au secours du foie gras, la présidente de l'INRA nous avait proposé de rencontrer la direction scientifique de l'institut. Cette rencontre a eu lieu le 20 mars 2007 au siège de l'INRA, à Paris. Voici les principaux points que nous retenons de cette rencontre :

    La direction de l'INRA a indiqué que, selon elle, si les chercheurs de l'INRA ne se sont pas ou peu exprimés sur certaines questions soulevées dans notre livre (mortalité et pathologies en gavage, alternatives au gavage, ...), c'est parce qu'ils n'ont pas, à ce jour, mené de recherches sur ces questions. La direction scientifique a annoncé qu'elle va organiser une réflexion interne à l'INRA pour étudier les éventuelles recherches qui pourraient être entreprises dans ces domaines.

    - Au delà du cas du foie gras, l'INRA et Stop Gavage ont exprimé leur volonté commune que soit développé, sur le programme de recherche en bien-être animal, un partenariat d'orientation entre l'institut et les associations de protection animale. L'idée est que les associations soient informées et consultées, sans caractère a priori contraignant pour l'INRA, sur ce programme de recherche.

    - Pour initier ce partenariat, l'INRA va organiser, le 4 juillet 2007, un séminaire sur la question de l'expertise publique en bien-être animal. Des représentants d'associations de protection animale interviendront pour exprimer leurs attentes sur cette question. Les autres intervenants seront des chercheurs de l'INRA et un représentant du ministère de l'agriculture (DGAL, Bureau de la Protection Animale).

    Pour plus de précisions sur la rencontre du 20 mars, se référer au compte-rendu détaillé (PDF).

    Le mensuel de la FNSEA, L'Information Agricole, a publié un article sur cette rencontre et la controverse en cours dans son numéro de mai.

    http://www.stopgavage.com/

  • Retour sur la JSV

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    Des photos ici : http://antispeciste.free.fr/viewtopic.php?p=537#537

    À l’occasion de la Journée sans viande, une quinzaine de militants ont tenu une table d’information avec dégustation de nourriture végétalienne sur la place Joachim du Bellay (Fontaine des Innocents) à Châtelet (Paris).

    À midi, il pleuvait beaucoup, nous nous sommes donc abrité-es sous le porche, non loin de la fontaine. Nous avons donc un peu lutté pour tout installer : documentation, nourriture, banderole, etc.

    Nous avons mis à disposition des tracts, brochures, articles, le dernier numéro de l’antispéfeuille  (téléchargeable ici : http://antispesite.free.fr/materiel.html ) et de la délicieuse nourriture, très variée : houmous, pâtés végétaux, gâteaux  végétaliens, tartare d’algues, pizza végétalienne, feuilles de vigne, galettes de riz...

    Le patron du bar à côté est venu nous voir. Il était très aimable et a pris quelques tracts et même des dégustations pour les donner à ses clients !

    Plus tard, un moment de colère : nous étions en train de discuter avec un homme noir, très sympa et végétarien quand 5 policiers sont arrivés et l’ont immobilisé, lui ont demandé ses papiers, en lui disant qu’il correspondait à la description qu’ils avaient reçue de quelqu’un qui était recherché. L’homme s’est un peu énervé d’être traité de la sorte, du coup les policiers l’ont mis à l’écart, plaqué contre la vitrine d’un magasin, mis en T-shirt alors qu’il faisait bien froid, fouillé, puis menotté. Ils l’ont ensuite embarqué au commissariat tout proche, où il a  été retenu environ une demi-heure avant qu’ils le relâchent ! Il y avait eu un vol le matin dans un Flunch... (!) et il n’y était pour rien.... On peut se demander quel genre de description ils avaient bien pu avoir : homme noir ?

    Enfin, à part ce moment de colère, et le vent froid, nous avons tous passé un bon moment et vers la fin, comme le soleil est apparu, nous nous sommes installés près de la Fontaine des Innocents, où il y avait plus de passage.

    Nous avons distribué environ 500 tracts en 5 heures, ce qui est  relativement peu, mais nous avons eu de nombreuses discussions, souvent assez positives. Bref, une bonne après-midi militante !

    Difftong, pour le Collectif Antispéciste de Paris.

    http://antispesite.free.fr

  • 20 mars : Journée sans viande

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    Le saviez-vous ? Le 20 mars 2007 aura lieu l'édition 2007 de la Journée Sans Viande (campagne Meatout) aux États-Unis... et dans le monde entier !

    Qu’est-ce que la Journée Sans Viande ?

    Avec l’arrivée du printemps, des milliers de personnes végétariennes à travers le monde organiseront à l'occasion de la Journée Sans Viande 2007, le 20 mars ou alentour du 20 mars, des actions de sensibilisation au végétarisme.

    À l'occasion de cette journée de sensibilisation, à caractère totalement laïque, des conférences, des actions de rue, des repas en public, des cours de cuisine, des dégustations de délicieuse nourriture végétarienne/végétalienne, des distributions de tracts ainsi que des stands d’information/sensibilisation et de dégustation seront organisés partout dans le monde pour faire découvrir ce mode d'alimentation - et de vie - motivé par la compassion.

    La Journée Sans Viande est une campagne internationale destinée à aider la population à évoluer vers un régime non violent et équilibré à base de fruits, de légumes et de céréales. L’objectif est de communiquer au public les joies et vertus d’une alimentation végétale tout en faisant la promotion du large choix d'alternatives à la viande et aux produits laitiers disponibles.

    Pas encore végétarien(ne) ?

    Découvrez un mode de vie basé sur le respect des animaux en parcourant la sélection de liens que nous vous proposons ici. A l'occasion de cette campagne, faites le geste qui sauvera de la souffrance et de la mort de très nombreux animaux chaque année.

    Déjà végétarien(ne) ?

    À l'occasion de la prochaine Edition de la Journée Sans Viande, nous vous invitons à vous joindre à cette campagne de sensibilisation qui permettra de sauver beaucoup d'animaux destinés à la boucherie.

    Au nom des animaux, merci de consacrer quelques heures de votre précieux temps le 20 mars prochain, ou le week-end juste avant si vous ne pouvez pas faire autrement ou si cela vous semble plus efficace, pour organiser une action ou un événement qui permettra à votre entourage d'abandonner son alimentation carnée, source d'une immense misère animale.

    Ecrivez-nous pour nous signaler votre action Journée Sans Viande dès aujourd’hui ! Elle sera mentionnée avec tous les détails sur une page Agenda des actions JSV.

    Pour réfléchir à et préparer dès maintenant la Journée Sans Viande, voici quelques conseils

    • Consultez les comptes-rendus et les albums-photos des actions menées en France et en Suisse à l'occasion de l'édition 2006 de la JSV
    • Pour un résumé - en anglais - des actions menées à travers le monde pour l'édition 2006, cliquez ici
    • Jetez un œil à la liste des actions menées à l’international le 20 mars 2005 ici et (photos).
    • Consultez les actions menées en France à l’occasion de la Journée Sans Viande 2004, cliquez ici.
    • Rendez-vous sur la page Conseils pour vos actions.
    • http://journee-sans-viande.info/
  • LOVE !

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    Une enseignante colombienne au secours des animaux sauvages maltraités

    AP | 16.03.2007 | 12:00

    À travers les barreaux de sa cage, Jupiter, un lion de 110 kilos, met ses pattes autour du cou d'Ana Julia Torres et dépose un énorme baiser sur ses lèvres. Ce pourrait bien être un geste de gratitude, celle-ci lui ayant apporté une vie pleine d'amour dans son refuge pour animaux maltraités et blessés.

    "Ici, nous avons des animaux qui boitent, qui ont perdu des membres, qui sont aveugles, (...) handicapés ou qui ont même été violés", explique Ana, 47 ans, au sujet de son refuge, la Villa Lorena. Le lion est arrivé il y a six ans après avoir vécu dans des conditions déplorables. Elle l'a nourri et soigné.

    Son centre dépend de dons et de son modeste salaire d'enseignante dans un quartier pauvre de Cali, une ville de deux millions d'habitants dans le sud de la Colombie. Elle s'est lancée dans la protection des animaux il y a une dizaine d'années, lorsqu'un de ses amis lui a confié un hibou domestiqué. Elle a ensuite demandé à ses élèves d'apporter leurs animaux domestiques et s'est alors rendue compte que de nombreuses familles conservaient chez elles et en toute illégalité des animaux sauvages.

    Aujourd'hui, Jupiter est l'une des 800 bêtes recueillies à la Villa Lorena, de paons brûlés à des singes aveugles, en passant par des éléphants mutilés. Ana Julia Torres explique que la plupart ont été abandonnés bébés par leurs parents ou retrouvés dans les rues de Cali. D'autres ont été secourus des traitements cruels que leur faisaient subir leurs propriétaires. Ainsi, un puma a eu ses deux pattes de devant amputées par son propriétaire après qu'il eut griffé le visage d'un membre de la famille.

    De tous les animaux dont elle s'est occupée, Ana Torres est surtout fière d'avoir sauvé Yeyo. Ce singe-araignée aujourd'hui décédé était battu par son maître alcoolique. Il "criait à chaque fois qu'on le battait, jusqu'à ce que la police vienne un jour et découvre un mur recouvert de sang", raconte-t-elle. "Nous avons hurlé de colère quand nous avons appris comment il était traité".

    Deux vétérinaires ont oeuvré 24 heures sur 24 pour sauver Yeyo. Un oeil et ses dents n'ont pu être sauvés. Mais le singe restait terrifié à l'approche des autres humains, se recroquevillant dans sa cage dès qu'il entendait des pas, explique Mme Torres.

    L'enseignante a par ailleurs décidé de ne pas ouvrir son refuge au public. "Nous voulons que ces animaux vivent en paix. Ils ont passé toute leur vie à être exhibés dans des cirques ou des spectacles. Ceci est un paradis où ils peuvent enfin se reposer", explique-t-elle. AP

      http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches/international/200...  
  • Francione vs Singer : "Le « luxe » de la mort" (Gary Francione)

    http://siivola.org/monte/images/Dream%20Telepathy%20-%20Experimental%20and%20Clinical%20Findings/Dempsey_and_Firpo_by_Bellows.jpg

    George W. Bellows, Boxing, 1901

    Dans mon commentaire de la semaine dernière, je mentionnais que la The Vegan Society avait publié des interviews de Peter Singer, de Tom Regan et de moi-même dans son magasine The Vegan. À l’occasion de son entrevue, Singer affirmait :

    Pour éviter d’infliger de la souffrance aux animaux − nous devons drastiquement diminuer notre consommation de produits d’origine animale.
    Mais est-ce que cela signifie un monde végan ? Ce serait une solution, mais pas nécessairement la seule.
    Si c’est l’imposition de souffrance qui nous préoccupe, plutôt que la mort, alors je peux aussi imaginer un monde dans lequel les gens mangent principalement des végétaux, mais s’offrent occasionnellement le luxe de manger des œufs provenant de poules « en liberté », ou même possiblement la viande d’animaux qui ont vécu de bonnes vies dans des conditions naturelles pour leur espèce, et sont ensuite tués humainement sur la ferme. (The Vegan, Automne 2006)

    À l’occasion d’une entrevue accordée au Mother Jones en mai 2006, Singer énonçait :

    Il y a une petite marge de manœuvre pour l’indulgence dans toutes nos vies.
    Je connais certaines personnes qui sont véganes à la maison mais qui, lorsqu’elles se trouvent dans un restaurant haut de gamme, s’offrent le luxe de ne pas être véganes pour la soirée.
    Je ne vois là rien de vraiment mal.
    Je ne mange pas de viande. Je suis végétarien depuis 1971. Je suis graduellement devenu de plus en plus végan.
    Je suis largement végan, mais je suis un végan flexible.
    Je ne vais pas au supermarché acheter des produits non-végans pour moi-même. Mais lorsque je voyage ou lorsque je suis reçu chez des gens, je suis heureux de manger végétarien plutôt que végan.

    Il est tout de même remarquable que le soi-disant « père du mouvement en faveur des droits des animaux »

    • soit un « végan flexible » − c’est-à-dire qu’il n’est pas végan lorsqu’il considère qu’il serait malcommode de l’être. Cela signifie qu’il n’est pas végan du tout et, en effet, il a qualifié le fait d’être stictement végan de « fanatique » ;

    • pense qu’un monde végan n’est pas « nécessairement » la solution au problème de l’exploitation animale ; et

    • qualifie de « luxueuse » la consommation de viande et de produits d’origine animale.

    Ces commentaires sont parfaitement conformes à une des positions centrales de la théorie de Singer, qui est inconciliable avec la perspective droits des animaux/abolition.

    Selon Singer, c’est la souffrance des nonhumains, et non le fait que nous les tuions, qui soulève le principal et peut-être même unique problème moral.

    En effet, Singer ne pense pas qu’il soit sérieusement problématique que nous utilisions et tuions des animaux ; le seul problème est comment nous les utilisons et les tuons.

    Si les animaux ont « vécu de bonnes vies dans les conditions naturelles pour leur espèce, et qu’ils ont été humainement tués sur la ferme », alors nous n’agissons pas de manière immorale en utilisant et en mangeant ces animaux.

    Pourquoi est-ce que Singer adopte une telle position ? Pourquoi pense-t-il que tuer des nonhumains ne soulève aucun problème moral fondamental ?

    Même si Singer a énoncé cette position à plusieurs reprises dans ses écrits, son entrevue dans The Vegan contient une récente, brève et claire réitération de son opinion :

    Je pense qu’il y a des différences moralement significatives entre les diverses espèces, parce que les capacités cognitives des êtres sont pertinentes, par exemple, à l’égard de la moralité de la mise à mort.
    Je pense qu’il est pire de tuer un être conscient de soi, c’est-à-dire un être qui est conscient de sa propre existence à travers le temps et qui est capable d’éprouver des désirs par rapport au futur, plutôt qu’un être qui est peut-être conscient, mais qui n’a pas de conscience de soi et qui vit dans une sorte de présent perpétuel. (The Vegan, automne 2006)

    En d’autres mots, Singer soutient que, si un être n’est pas conscient de lui-même de la même manière qu’un être humain normal est conscient de lui-même − c’est-à-dire qu’un être ne dispose pas de ce que nous appelons la conscience de soi réflexive − alors cet être n’a pas la conscience de soi qui est moralement nécessaire pour que cet être soit considéré être intéressé par sa propre vie et pour que sa mise à mort soit un acte moralement mauvais.

    Tel que je l’ai défendu dans Introduction to Animal Rights: Your Child or the Dog? et ailleurs, la position de Singer est problématique pour plusieurs raisons.

    D’abord, Singer soutient qu’il n’y a qu’une façon moralement significative d’être conscient de soi − d’avoir le type de représentation de soi que les humains normaux ont.

    Or, il y a plusieurs manières d’être conscient de soi. Tout être qui est sensible ou subjectivement conscient est nécessairement conscient de lui-même.

    Anna Charlton et moi vivons avec cinq chiens réfugiés. Lorsqu’un de nos chiens voit un autre de nos chiens recevoir une friandise, le premier est conscient que ce n’est pas lui qui reçoit la friandise, et il vient et s’assoit devant moi jusqu’à ce que je lui en donne une également.

    C’est cela être conscient de soi. Il est perceptivement conscient que c’est un autre chien qui a reçu la friandise et non pas lui-même.

    Les humains peuvent regarder un miroir et reconnaître leur propre image ; les chiens peuvent reconnaître leur propre odeur dans un buisson qu’ils ont visité il y a de cela plusieurs semaines.

    Il s’agit simplement de différentes sortes de conscience de soi. Mais il est spéciste de dire qu’une sorte de conscience de soi est moralement meilleure que les autres.

    Deuxièmement, Singer semble croire que seuls les humains (et peut-être les grands singes nonhumains) ont des désirs pour le futur.

    Une fois de plus, la position de Singer est spéciste en ce qu’il soutient que la seule manière d’avoir des désirs à l’égard du futur est d’avoir des désirs qui soient exactement du même type que ceux des humains.

    Si un être ne planifie pas à l’aide de calendriers et d’horloges, alors cet être ne peut pas avoir de désir à l’égard d’événement futur.

    Nous vivons avec un border collie dont le passe-temps favori est de se promener en voiture. Si elle aperçoit les clés de ma voiture quelque part, elle les attrape dans sa gueule, s’approche de moi et les place près de mes pieds en me regardant.

    Il n’y a aucune autre façon d’interpréter ce comportement que d’admettre qu’il s’agit de l’expression d’un désir de faire quelque chose.

    Le fait qu’elle ne porte pas une montre au poignet (ou à la patte) et ne se dit pas « j’aimerais faire un tour de voiture d’une quinzaine de minutes » n’est pas pertinent. Elle exprime un désir à propos de quelque chose qu’elle veut faire.

    Troisièmement, même si la conscience d’un individu était essentiellement associée à un « présent perpétuel », cela ne signifierait pas que cet être n’est pas conscient de lui-même dans un sens moralement pertinent.

    Pensons à un être humain atteint d’amnésie globale transitoire, une forme d’amnésie qui fait en sorte qu’une personne a un sens d’elle-même limité au présent et ne peut ni former des souvenirs ni avoir des pensées à propos de son futur.

    Il s’agit à peu près de la manière dont Singer conçoit l’esprit de la plupart des nonhumains − c’est-à-dire enraciné dans un présent continuel. Peut-on conclure qu’un humain atteint de ce type d’amnésie n’a pas de conscience de soi ?

    Bien sûr que non. Une tel être humain est conscient de lui-même, même s’il n’est conscient de lui-même que dans le présent.

    De manière similaire, même si les nonhumains avaient un sens d’eux-mêmes limité au présent, nous ne pourrions dire qu’ils n’attribuent pas de valeur à leur propre vie et ne se préoccupent que de la manière selon laquelle nous les traitons.

    Cela serait spéciste.

    Quatrièmement, et au-delà de tout ce qui précède, il n’y a simplement pas de relation logique entre les différences se situant au niveau des caractéristiques cognitives et la question de l’utilisation des animaux.

    Les différences au niveau des habiletés cognitives sont sans doute pertinentes pour certaines fins. Pensons au cas des êtres humains sévèrement handicapés mentalement.

    Nous pouvons préférer ne pas accorder de permis de conduire à ces individus en raison de leur incapacité à conduire.

    Mais est-ce que leur déficience pourrait justifier que nous soumettions ces êtres humains à des expérimentations biomédicales sans leur consentement ou que nous les forcions à donner leurs organes ? Non, bien sûr que non.

    En fait, plusieurs d’entre nous soutenons que leur vulnérabilité signifie que nous avons envers eux des obligations morales d’une plus grande importance, certainement pas d’une moins grande importance.

    Similairement, le fait qu’une vache ait peut-être un esprit qui diffère du nôtre pourrait signifier que nous n’accordions pas de permis de conduire aux vaches, mais cela ne veut pas dire que nous pouvons les utiliser pour des fins pour lesquelles nous n’utiliserions aucun être humain.

    Pour Singer, le véganisme est simplement une manière d’aborder la souffrance animale mais, selon lui, il ne s’agit « pas nécessairement [de] la seule ».

    Nous pouvons aussi continuer à nous permettre le « luxe » de manger des œufs et de la viande d’animaux qui ont pu jouir de « bonnes vies » et ont été « humainement tués ».

    Considérant le fait que Singer fait activement la promotion de distributeurs comme Whole Foods, dont les animaux n’ont certainement pas eu de « bonnes vies » ou une mort « humaine », ce qu’il dit, en fait, c’est qu’il est acceptable de consommer des animaux ayant (peut-être) été un tout petit peu moins torturés.

    Et si nous sommes végans la plupart du temps, nous pouvons même nous permettre le « luxe » de manger de la viande et des produits d’origine animale produits de manière conventionnelle lorsque nous fréquentons des « restaurants haut de gamme ».

    Est-ce que cette excuse ne s’applique qu’aux personnes ayant suffisamment d’argent pour manger dans les restaurants « haut de gamme » ?

    Est-ce que les hambourgeois occasionnels sont toujours à éviter parce que McDonald n’est pas assez haut de gamme ?

    Ou est-ce que les hambourgeois de McDonald sont toujours corrects parce que McDonald a, ce qui a été louangé par Singer, adopté les lignes directrices de Temple Grandin concernant l’abattage et la manipulation d’animaux ?

    Voilà qui est troublant pour l’esprit.

    De plus, si, comme Singer le dit, sa préoccupation est la souffrance et non la mise à mort des animaux, alors son propre comportement est aberrant.

    Singer prétend être vegan lorsqu’il magasine pour lui-même: « mais lorsque je voyage ou lorsque je visite des gens, je suis heureux de manger végétarien plutôt que végan. »

    Donc lorsqu’il voyage ou est invité pour un repas chez d’autres personnes, il consommera des produits d’origine animale mais ne consommera pas de viande (je suppose que c’est ce qu’il veut dire lorsqu’il parle de manger « végétarien »).

    Mais pourquoi est-ce que Singer distinguerait entre la viande et les autres produits animaux ?

    Même si la viande implique la mise à mort des animaux, Singer ne croit pas que tuer des animaux soit moralement problématique, ou du moins pas suffisamment problématique pour faire du véganisme un impératif moral.

    Si c’est la souffrance qui compte, les produits laitiers et les œufs impliquent certainement au moins autant de souffrance que les produits de la chair, et les animaux exploités pour leur lait et leurs œufs se retrouvent en bout de ligne dans les mêmes abattoirs que les animaux élevés pour leur viande lorsqu’ils ne sont plus rentables.

    En fait, comme je l’ai dit plusieurs fois, il y a probablement plus de souffrance dans un verre de lait que dans une livre de steak.

    Alors il serait raisonnable de croire que, si la souffrance est ce qui préoccupe Singer, il ne devrait pas être « flexible » à propos de la nourriture autre que la viande.

    Si la position de Singer était simplement le résultat des réflexions de quelques penseurs confus et restait sans conséquence dans le vrai monde, nous pourrions être tentés d’ignorer ses propos élitistes à l’égard de ce qui constitue une conscience de soi moralement significative par rapport à l’objectif de justifier le « luxe » de manger de la viande et d’autres produits d’origine animale.

    Mais malheureusement, l’opinion de Singer, aussi absurde et spéciste soit-elle, se trouve au fondement du mouvement omniprésent de la « viande heureuse » qui tente de travailler de pair avec les industries exploitant les animaux, afin de rendre l’exploitation animale plus « humaine » de façon à ce que soient augmentées les opportunités pour les gens d’être des « omnivores consciencieux ».

    Les idées de Singer sont suivies par un grand nombre d’organisations welfaristes de PETA, qui donne des prix à Grandin et à d’autres colporteurs de « viande heureuse », comme Whole Foods ;

    jusqu’à la Humane Society of the United States, qui fait la promotion de réformes welfaristes qui augmenteront la productivité et les profits des exploiteurs d’animaux et qui parraine les étiquettes « Certified Humane Raised and Handled » visant à assurer aux consommateurs qu’ils agissent d’une manière moralement supérieure en n’achetant que certains cadavres d’animaux et autres produits de leur corps ;

    et au Vegan Outreach, qui soutient que le véganisme « n’est pas une fin en soi.

    Ce n’est pas un dogme ou une religion, pas plus qu’une liste d’ingrédients interdits ou de lois immuables − ce n’est qu’un outil servant à s’opposer à la cruauté et à réduire la souffrance ».

    Singer et ces organisations welfaristes qui ont adopté son approche sont devenus des partenaires des exploiteurs institutionnalisés et aide le marketing des industries de la viande, des produits laitiers et des œufs.

    Les réformes welfaristes qu’ils supportent font peu, si ce n’est rien du tout, pour aider les animaux.

    Et ces réformes, lorsqu’elles sont associées aux louanges et au support offerts par Singer et par sa brigade de la « viande heureuse », participent assurément à faire en sorte que les gens se sentent plus confortables de continuer à manger des produits d’origine animale, ou de recommencer à consommer ces produits qu’ils évitaient avant.

    Pour saisir le problème lié à l’approche de Singer (si ce n’est pas déjà clair comme de l’eau de roche pour vous), insérez vos principes à propos du racisme, du sexisme ou de l’homophobie dans le cadre d’analyse de Singer.

    Qu’est-ce que ça donne lorsque vous tentez de justifier le fait de « tomber du wagon » de temps en temps à l’égard de ces autres formes de discrimination ?

    Est-il correct de se permettre le « luxe » d’être un peu sexiste un samedi soir ? Est-il correct d’être indulgent par rapport au « luxe » de participer à un rassemblement du Ku Klux Klan ?

    Y a-t-il de la place pour l’indulgence si on limite ses écarts homophobes à un par semaine ?

    Voilà une autre citation provenant de l’entrevue de Singer accordée au Mother Jones:

    J’insiste sur le fait que je ne pense pas que manger éthiquement, particulièrement d’une point de vue utilitariste, est une question de dire « voilà une loi stricte et je dois faire tout ce qui est en mon possible pour la respecter ».
    Je pense que nous pouvons être éthiquement consciencieux et reconnaître qu’il y aura quelques fois des compromis. Il sera quelques fois très difficile, très malcommode, de faire les meilleurs choix, alors nous accepterons d’agir autrement.

    Utilisez ce raisonnement pour ordonner vos idées à l’égard du viol.

    Serait-il acceptable de dire que nous n’avons pas à respecter strictement une prohibition à l’égard du viol ? Après tout, il peut y avoir des occasions où il est « très difficile et très malcommode » de ne pas violer.

    L’exploitation animale est si profondément incarnée dans notre société, dans notre culture et dans notre histoire que nous ne sommes pas habitués à l’aborder comme les autres formes de discrimination.

    Si nous souhaitons que quelque chose change un jour, il faut réfléchir à notre manière de nous sortir de ce gâchis et reconnaître clairement que nous ne sommes pas justifiés d’utiliser les animaux − peu importe que nous les traitions « humainement » ou non.

    Aussi longtemps que nous ne serons pas dégoûtés à l’idée de qualifier des cadavres d’animaux et des produits d’animaux de « luxueux », ou que nous accepterons l’idée que nous n’avons pas à être végans lorsque nous trouvons cela « très difficile ou très malcommode », nous n’aurons pas encore commencé le processus.

    En terminant, je voudrais partager avec vous une histoire à propos de quelque chose qui m’est arrivé la fin de semaine dernière.

    Puisque la température était clémente samedi, je suis allé chez Whole Food pour acheter des légumes organiques.

    Je portais un chandail en denim par-dessus le T-shirt Vegan Freak que Bob et Jenna Torres m’avait récemment fait parvenir.

    J’attendais en ligne derrière une dame qui avait un panier rempli d’aliments, incluant pas mal de viande et de fromage.

    Elle a vu mon chandail et m’a demandé ce que « Vegan Freak » signifiait.

    Je lui ai expliqué qu’il s’agissait d’un site web et d’un podcast voués à l’éducation au véganisme. Elle m’a demandé si j’étais végan. Je lui ai répondu que je l’étais depuis 25 ans.

    Elle m’a dit qu’elle avait été végétarienne quelques années plus tôt mais que son mari et ses enfants aimaient la viande, ce qui l’a incitée à recommencer à manger de la viande, mais elle a ajouté :

    « Je n’achète ma viande qu’ici. Je suis membre de PETA et ils ont donné à ce magasin un prix parce qu’il traite bien ses animaux ».

    Elle m’a demandé si j’avais vu les étiquettes derrière les emballages de la viande et des œufs sur lesquelles on peut lire que Whole Foods n’achète que de producteurs qui élèvent leurs animaux « humainement ».

    Je lui ai répondu que je les avais vues. En effet, Whole Foods pose de telles étiquettes − et elles sont grandes en fait.

    Je lui ai dit que je ne pensais pas que la vie des animaux de Whole Foods était significativement différente de la vie des autres animaux et qu’ils étaient tués, de toute manière.

    Sa réponse : « Oui, mais j’espère qu’ils souffrent moins ».

    Voilà où Peter Singer nous a amenés. Le véganisme n’est pas nécessaire.

    Le « père du mouvement pour les droits des animaux » n’est même pas végan et considère qu’être strictement végan est « fanatique », alors pourquoi est-ce que qui que ce soit d’autre devrait être végan ?

    Nous pouvons apprécier le « luxe » de manger de la viande et des produits provenant d’animaux ayant été torturés moins que d’autres et, si nous sommes végans la plupart du temps, nous pouvons même nous sentir à l’aise de nous permettre de consommer quelques animaux torturés de manière conventionnelle lorsque nous nous offrons un « restaurant haut de gamme ».

    Nous pouvons nous permettre d’être indulgents à l’égard du « luxe » que seule la mort permet.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2007/03/14/le-luxe-de-la-mort/

  • Thierry Souccar : "Supervache et le lait enchanté"

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    Supervache et le lait enchanté

    LaNutrition.fr, le 08/03/2007

    « Oubliez les jolies vaches qui mâchonnaient des pâquerettes dans les prés de notre enfance. Elles ont été remplacées par Supervache. Un pur produit du génie génétique, une véritable usine à lait. Mais un lait un peu particulier lui aussi. Un lait enchanté. »

    Thierry SOUCCAR

     
    Pourquoi les vaches sont-elles monstrueuses, de plus en plus grosses ? demande cette dame hier matin à l’antenne de France Inter, dans le Sept-neuf trente, l’émission animée par Nicolas Demorand. On y reçoit, salon de l’agriculture oblige, Philippe Meurs, président du syndicat des jeunes agriculteurs. Donc la dame a appelé pour poser sa question, comme c’est la règle, et vous allez voir que c’est une sacrément bonne question.

    Pourquoi les vaches sont-elles si grosses ? dit la dame, visiblement choquée par ce qu’elle a vu au salon. Elle se demande si finalement tout ça ne serait pas suspect, si ces animaux n’avaleraient pas autre chose que du fourrage ou des aliments pour bétail, peut-être des hormones, des médicaments ? Rien à craindre, rassure Philippe Meurs, les vaches françaises reçoivent une alimentation naturelle. Oui, mais alors pourquoi sont-elles si grosses ? Chaque année encore un peu plus ? Ah, mais là, explique le président du SNJA, ça n’a rien à voir avec des hormones. Et c’est à ce moment précis, écoutez bien, chers amis, que ça devient passionnant. Les vaches, continue le syndicaliste, bénéficient des progrès de la génétique : en clair, la recherche française, qui est en pointe sur la sélection génétique a permis de transformer une vache normale - celle des boîtes de fromage - en Supervache. Et cela, explique M. Meurs, c’est un progrès. Il faut bien nourrir la planète, n’est-ce pas ?

    Et tout le studio de s’attendrir devant le génie français qui a fait Supervache. Personne n’a réalisé, hier matin un peu avant neuf heures, qu’il y a dans cette Supervache, au-delà de ce qu’elle mange, motif réel à inquiétude. Laissez-moi vous expliquer.

    Sur les traces de Supervache

    Supervache a fait son apparition dans ma vie il y a exactement deux ans. J’étais allé rendre visite au professeur Walter Willett, le patron de l'Ecole de santé publique de Harvard, à Boston. J’étais déjà engagé dans l’écriture de mon livre Lait, mensonges et propagande qui paraît ces jours-ci. Nous nous étions donné rendez-vous au restaurant Nightingale, 578 Tremont Street. Il arrive à vélo, nous nous attablons et de fil en aiguille, la conversation bifurque sur Supervache. Car là, j’apprends que Harvard s’intéresse à Supervache.

    Je raconte cette enquête en détail dans mon livre parce qu’elle est hallucinante. Mettez-vous à la place de Willett. Son équipe a publié ces dernières années plusieurs études qui montrent que les gros consommateurs de laitages ont un risque plus élevé de cancer de la prostate (hommes) et de cancer des ovaires (femmes). Les chercheurs de Harvard sont inquiets. Ils se demandent si dans le lait il n’y aurait pas quelque chose qui favorise ces cancers. Quelque chose apparu récemment, parce que des laitages on en consomme aux Etats-Unis depuis des décennies, mais le cancer de la prostate n’a véritablement augmenté qu’à partir du milieu des années 1980. Alors les épidémiologistes de Harvard se font détectives, et c’est cette histoire que me raconte ce soir-là Walter, chez Nightingale, avec le jour qui décline.

    Ils réussissent à se procurer des échantillons de lait prélevés des années plus tôt sur des vaches américaines, avant l’ère de Supervache. Ils les comparent aux échantillons d’aujourd’hui, au lait produit par Supervache. Et le résultat est sidérant : le lait de Supervache contient des quantités infiniment plus élevées d’une protéine appelée IGF-1. Qu’est-ce que l’IGF-1 ? C’est le bras armé de l’hormone de croissance, une substance qui stimule la prolifération de toutes les cellules. Les bonnes, et les moins bonnes. Or l’IGF-1 des bovins et celui de l’homme sont identiques. On a longtemps cru que cet IGF-1 était détruit par la digestion, mais des études récentes montrent qu'une partie se retrouve dans le sang, surtout lorsqu'il et absorbé avec de la caséine, qui est... la principale protéine du lait. Vous buvez beaucoup de lait ? L’IGF-1 qu’il renferme booste le vôtre : les gros consommateurs de laitages ont des niveaux d'IGF significativement plus élevés que les non consommateurs. Le niveau très élevé d’IGF-1 dans le lait de Supervache pourrait, disent les chercheurs, expliquer que des cancers comme celui de la prostate touchent plus fréquemment ceux qui boivent plus de 2 laitages par jour.

    Le lait enchanté

    Mais pourquoi Supervache a-t-elle autant d’IGF-1 dans le lait ? Précisément parce que c’est Supervache. Parce que des chercheurs forcément géniaux de l’INRA et d’ailleurs, ont réussi à sélectionner les espèces les plus productrices de lait, et dans ces espèces, les individus les plus producteurs. Ces espèces-là, ces individus-là, sont des usines à facteurs de croissance, en l’occurrence l’IGF-1, parce qu’il faut des facteurs de croissance comme l’IGF-1 pour être Supervache et produire des superlitres de ce lait enchanté.

    Ce matin-là, sur France Inter, les journalistes et leur invité avaient simplement oublié que même si les campagnes ne sont pas à la ville, nous sommes biologiquement liés à Supervache par les aliments qu’elle nous donne à manger et à boire. Son IGF-1 devient le nôtre. Sa méga-croissance devient la nôtre.

    Vendredi 2 mars sur France Inter (décidément), j’étais l’invité d’Isabelle Giordano et Yves Decaens dans l’émission Service public. Visiblement ébranlée par ce qu’elle avait lu dans mon livre, Isabelle Giordano m’a demandé, un peu avant la fin de l’émission, si ce n’était pas « irresponsable » d’écrire comme je le fais dans Lait, mensonges et propagande qu’il y a dans le lait enchanté de Supervache une protéine qui accélère les tumeurs.

    Chère Isabelle Giordano, ce qui serait irresponsable, ce serait de taire ce que l’on sait de Supervache et de son lait enchanté. Ce qui serait irresponsable, ce serait de ne pas relever le niveau excessif des recommandations en faveur des laitages en France. Ce qui serait irresponsable, ce serait de ne pas inciter à la modération, sachant qu'une consommation modérée (un à deux laitages par jour) est certainement sans conséquence néfaste.

    http://www.lanutrition.fr/http://www.lanutrition.fr/Supervache-et-le-lait-enchant%E9-a-1448-90.html

  • Supplique au Pape Benoît

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    L’Association catholique pour le respect de la Création animale « Notre-Dame de Toute Pitié » (site Internet : www.nd-toute-pitie.fr, courriel : depre.elisabeth@wanadoo.fr) vient de publier le texte d’une supplique en faveur des animaux qu’elle a adressée au Pape Benoît XVI le 30 juillet dernier. Nous reproduisons ce texte avec l’aimable autorisation de M. Jean Gaillard, président de NDTP et directeur de son bulletin trimestriel « Bêtes et Gens devant Dieu » :

     « Très Saint Père,

    Permettez-nous d’être auprès de vous les avocats d’une très humble cause, si humble que nombre de nos frères et sœurs catholiques la considèrent souvent comme dérisoire : le respect dû, par ceux qui se reclament du Christ, aux êtres vivants : « les poissons de la mer qui glissent dans les eaux... toute la gent ailée... bestiaux, bestioles, bêtes sauvages », tous ceux dont le texte de la Genèse dit : « et Dieu vit que cela était bon ».

    Dans ce monde où la Révélation du Dieu-Amour rencontre tant d’obstacles matériels et spirituels, dans ce monde où la guerre, l’égoïsme, le besoin de dominer l’autre écrasent tant de nos semblables, il peut apparaître secondaire, voire inutile, de consacrer du temps et de l’énergie à défendre les animaux. En milieu chrétien, aborder cette question semble revenir parfois à mettre en cause la prééminence absolue de l’homme créé à l’image de Dieu. Le catéchisme de l’Eglise catholique évoque pourtant la « bienveillance » avec laquelle l’homme doit traiter les animaux en tant que « créatures de Dieu », même s’il est trop réservé lorsqu’il dénonce et reprouve un « usage aveugle » de ces mêmes animaux.

    Nous ressentons souvent combien des chrétiens, des personnes en recherche authentique de Dieu, des personnes qui n’ont parfois pour briser leur solitude "qu’un" « compagnon à quatre pattes », sont blessés dans leur sensibilité profonde devant la cruauté humaine envers les animaux et sont comme « transis » par une sorte de « froid spirituel » devant l’indifférence de l’Eglise à la souffrance animale. Ceci peut aller jusqu’au scandale lorsque cette indifférence paraît être de la complicité avec les actes cruels (bénédictions de meutes lors des chasses à courre, liens entre signes religieux et corridas, etc.). C’est un constat que les membres de notre association ont souvent l’occasion de faire.

    Très Saint Père, il y a là une perte pour l’Eglise et une souffrance spirituelle que vous pourriez apaiser de quelques paroles ou de quelques lignes dans une future encyclique. Nous savons d’ailleurs que vous êtes sensible à cette question. Dans le livre Voici quel est notre Dieu (qui reprend des entretiens avec Peter Seewald), celui-ci vous parle des animaux, nos plus proches compagnons, et demande si nous avons le droit d’utiliser les animaux et même de les manger. Votre réponse est belle et claire : « C’est une question sérieuse. On voit qu’ils sont confiés à notre garde et que nous ne pouvons pas les traiter n’importe comment. Car eux aussi ont été créés par Dieu, même si ce n’est pas aussi directement que l’homme. Mais ce sont des êtres voulus par Lui et que nous devons respecter en tant que compagnons et éléments de la Création ».

    Concernant la question de savoir s’il est permis de tuer et de manger des animaux, on trouve dans l’Ecriture une prescription remarquable. Nous y lisons qu’il est d’abord question des plantes comme nourriture des hommes. Ce n’est qu’après le Déluge, donc après une nouvelle rupture entre l’homme et Dieu, qu’il est suggéré à l’homme de manger de la viande. Cela signifie que nous sommes en présence d’une disposition secondaire... Une exploitation industrielle – par exemple élever des oies uniquement dans le but qu’elles aient un gros foie, ou encaserner des poules au point d’en faire des caricatures d’animaux – abaisse le vivant au niveau d’une marchandise, ce qui est en contradiction avec ce que la Bible dit de la cohabitation entre l’homme et l’animal.

    Très Saint Père, il faudrait que beaucoup de catholiques et d’hommes et de femmes sensibles à la souffrance animale connaissent vos paroles qui font écho à la déclaration du Pape Jean-Paul II proclamant Saint Francois d’Assise, patron céleste des écologistes et bénissant les protecteurs des animaux.

    Mais elles font aussi écho à ce que des saints ont exprimé qui portaient sur les animaux le regard de la foi et de la miséricorde divine.

    Saint François d’Assise, bien sûr, osant devant les hommes prêcher aux oiseaux.

    Saint Martin de Porrès soignant les animaux malades.

    Sainte Gertrude d’Helfta est touchée « d’un vif sentiment de pitié envers toute créature » et s’émeut « dès qu’elle voit l’une d’elles, oiseau ou bête souffrir de quelque incommodité, faim, soif ou froid ». Imitant littéralement Isaac le Syrien, elle prie pour les animaux, « offrant pieusement à Dieu pour sa louange éternelle cette souffrance d’un être sans raison, car elle s’attachait à la dignité que toute créature possède souverainement avec perfection et noblesse dans le Créateur et elle désirait que le Seigneur prenant en pitié sa créature, daignât la relever de sa misère » (citée par Jean Bastaire, écrivain chrétien contemporain, dans son livre Le chant des créatures). Dans le même ouvrage il relève la méditation hardie d’Origène : « Peut-être Dieu qui a fait l’homme à son image et à sa ressemblance a-t-il aussi donné aux autres créatures une ressemblance avec certaines réalités célestes... ».

    Très Saint Père, dans votre livre L’esprit de la liturgie, vous écrivez : « La Création est le lieu de l’Alliance, elle a pour raison d’être l’histoire d’amour entre Dieu et l’homme... La Création attend l’Alliance et l’Alliance accomplit la Création tout en l’accompagnant et si le culte bien compris est l’âme de l’Alliance, cela implique qu’il ne sauve pas l’homme seulement mais entraîne toute la réalité dans la communion avec Dieu... le culte et la Création ont en commun la déification, l’édification d’un univers de liberté et d’amour ».

    Vos paroles rappellent les bénédictions bibliques « Bénissez le Seigneur, fauves et tous les bestiaux » (Daniel III, 8) et Paul entendant la Création gémir dans les douleurs de l’enfantement et attendre la venue des fils de Dieu ». Les choses bougent, il est vrai : autour du mouvement Pax Christi se met en place un réseau chrétien intitulé « Paix, environnement et modes de vie ». Des églises, des associations chrétiennes s’investissent dans une réflexion et des actions sur le respect de la Création.

    Mais en notre temps violent et troublé, les animaux attendent encore une parole prophétique que vous seul pouvez dire !

    Très Saint Père, au nom de Celui dont le prophète Isaïe a écrit, en ses chants du Serviteur souffrant : « comme l’agneau qui se laisse mener à l’abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n’ouvrait pas la bouche », nous vous supplions de dire cette parole :

    - pour les animaux des élevages industriels assimilés dans l’indifférence générale à une simple marchandise,

    - pour les animaux de laboratoire sacrifiés au nom d’une science dont les résultats restent encore à démontrer,

    - pour tous les animaux sacrifiés au nom d’un luxe inutile (fourrure, ivoire, parfum, etc.),

    - pour les millions d’animaux de toute race abattus au nom du principe de précaution, en un mystérieux sacrifice,

    - pour les animaux dont la mort est donnée en spectacle (combats de taureaux, de chiens, de coqs, etc.),

    - pour les animaux dont la mort constitue un divertissement pour l’homme : chasse, pêche, etc.

    - pour les animaux dont les performances sont obtenues au prix d’un très cruel dressage (cirque, delphinarium, courses, etc.),

    eux tous qui sont des « âmes vivantes ». Oui , ces êtres et ceux qui les aiment, ont besoin de votre parole.

    Très Saint Père, soyez béni d’entendre ce cri dont notre lettre n’est que l’écho. Implorant votre bénédiction apostolique pour nous et toutes les créatures vivantes, nous avons l’honneur d’être, Très Saint Père, avec le plus profond respect, vos humbles obéissants fils et serviteurs. »

    Pour l’Association Notre Dame de Toute Pitié

    Le président Jean Gaillard

  • Cirques : la torture derrière les paillettes

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    COMMENT ILS SE RETROUVENT PRISONNIERS EN ENFER

    Un enquêteur de l'association One Voice s'est infiltré pendant quelques mois dans un centre de dressage pour animaux sauvages. On y trouve lions, panthères, tigres, singes, lynx, loups, volailles, lapins, chiens, un porc-épic, un raton-laveur... tous rassemblés sur seulement deux hectares à proximité du centre d'une grande ville (nous ne saurons pas laquelle).

    Les animaux sont destinés aux cirques ou aux médias. Leurs conditions de vie sont inacceptables : les installations sont vétustes, les animaux enfermés dans des cages toute la journée. Les cages, d'une taille affreusement réduite, n'ont pas d'évacuation d'eau ni d'urine, et la plupart sont sans litière. Des lions vivent à même le béton, dans leurs excréments. La plupart sont prostrés, marqués par les coups, montrant les symptômes d'une grande détresse psychologique. L'odeur nauséabonde de tous ces fauves vivant dans un si petit espace est perceptible depuis l'extérieur de la propriété. 

    Reste le pire : le dressage. Il ne devrait commencer que vers l'âge d'un an pour les lions. L'enquêteur apprendra que certains lions ont à peine trois mois lorsque commence le calvaire. Les méthodes employées sont loin d'être innocentes. Un lion, une panthère, un loup sont des animaux sauvages et il n'est pas naturel pour eux de rester sagement assis sur un tabouret. Les dresseurs usent donc de la force pour parvenir à leurs fins. Certains lions proviennent de cirques, leurs dresseurs n'arrivant pas à les rendre dociles...

    L'enquêteur raconte qu'un jeune lion d'à peine quinze mois, prostré au fond de sa cage, vient d'arriver d'un cirque. Les circassiens qui ont tenté de le dresser lui ont cassé une dent à force de coups. Autre exemple d'une lionne, dont les coups là encore lui ont déformé la tête. Pour faire monter un lion sur un tabouret, il y a plusieurs manières, mais le principe reste le même : il faut que le lion comprenne qu'il n'aura pas la paix tant qu'il ne restera pas gentiment sur son tabouret.

    Tout est bon par conséquent, y compris et surtout les coups. Une méthode consiste à passer deux cordes autour du cou du fauve, l'étranglant presque, pendant qu'une trosième personne lui montre le chemin du tabouret à coups de barre de fer. Les fauves ensuite "dressés" sont vendus aux cirques. Un lion peut changer quatre à cinq fois de cirque au cours de sa vie. 

    Quoi que prétendent les circassiens, ils ne sont nullement attachés aux animaux. Pourquoi les frapper, sinon ? Pourquoi les revendre pour en acheter un plus docile ? 

    SI VOUS RESPECTEZ LES ANIMAUX

    BOYCOTTEZ LES CIRQUES.

    NE CAUTIONNEZ PAS L'HORREUR

  • Le Monde : "Les militants végétariens adeptes du régime des images-chocs"

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    La place Saint-Michel à Paris transformée en rayon boucherie d'un supermarché. Voilà ce qu'ont pu découvrir, jeudi 22 février dans l'après-midi, les passants et les touristes du Quartier latin en déambulant près de la fontaine Saint-Michel.

    Deux personnes, un homme et une femme, se sont volontairement maculés de liquide rouge et se sont allongés chacun dans une barquette de polystyrène recouverte d'une bâche en plastique.

    Un emballage fait pour rappeler les morceaux de viande vendus en libre-service dans les grandes surfaces. Effet garanti, comme en témoignent les photos de la manifestation qu'on a pu découvrir.

    HAPPENING

    Ce happening très choc a été organisé par le groupe militant Mangez végétarien, dont l'adresse du site Internet figure en bonne place sur les étiquettes collées sur la bâche en plastique. Une étiquette sur laquelle on peut aussi lire : "3 millions d'animaux sont tués chaque jour en France".

    Martin Bureau, photographe pour l'AFP, était présent sur les lieux lors de cette manifestation destinée à sensibiliser le grand public sur les souffrances infligées aux animaux dans les abattoirs.

    "Il y avait beaucoup de photographes. Deux équipes de télévision étaient aussi présentes. Quand je suis arrivé, les deux militants étaient en train de se préparer. Ils se sont aspergés d'une sorte de peinture rouge avant de prendre place dans leur barquette. A côté d'eux, il y avait deux autres militants qui tenaient des pancartes et un autre qui distribuait des tracts", explique-t-il.

    Sur la place Saint-Michel, la démonstration sanguinolente ne laisse pas indifférent. "Il y avait beaucoup de touristes qui prenaient des photos avec leur téléphone mobile, raconte Martin Bureau.

    Un vieille dame est passée et s'est montrée scandalisée, en expliquant qu'elle avait connu la guerre et qu'elle n'avait pas toujours eu la chance de manger de la viande."

    D'autres spectateurs, comme le rapporte Libération dans son édition du 23 février avec un article et une photo prise par Guillaume Binet, se montrent plus compréhensifs et encouragent ce type d'"actions qui se voient".

    MATÉRIEL DE COMMUNICATION

    "Ce genre d'événements me mettent toujours mal à l'aise, explique pour sa part Martin Bureau. Quand il y a une manifestation avec des milliers de gens dans la rue, on ne peut pas ne pas y aller. Mais là je ne vois pas où est l'actualité. Du coup, j'ai l'impression qu'en prenant ces photos nous sommes plus dans la publicité et la communication que dans l'information."

    Si elles ne sont pas souvent reprises dans la presse, les photos de ce genre d'événements - dont certaines sont prises par un photographe membre du groupe ou de l'association qui les organise - circulent ensuite beaucoup sur Internet.

    "On les retrouve dans les classements des photos- chocs de la semaine sur certains sites. Elles servent aussi à alimenter le matériel de communication militant." Mais vendredi 23 février, les photos de la place Saint-Michel n'étaient pas en ligne sur le site mangez-vegetarien.com.

    Au même moment, à Sydney, en Australie, d'autres militants de la cause animale organisaient eux aussi une opération coup de poing. Le long des quais du port de la ville, à deux pas de l'imposant paquebot Queen-Elizabeth, plusieurs personnes se sont volontairement enfermées dans des cages destinées à transporter de la volaille.

    Leur but, cette fois, était de dénoncer les conditions de transport "cruelles" des poulets et autres dindes promis à la consommation. Ne manquait que la peinture rouge. 

    Guillaume Fraissard