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Libération animale - Page 120

  • Jean-Jacques Rousseau : "Comme les satyres, les faunes et les sylvains"

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    « Toutes ces observations sur les variétés que mille causes peuvent produire dans l’espèce humaine me font douter si divers animaux semblables aux hommes, pris par les voyageurs pour des bêtes sans beaucoup d’examen, ou à cause de quelques différences qu’ils remarquaient dans la conformation extérieure, ou seulement parce que ces animaux ne parlaient pas, ne seraient point en effet de véritables hommes sauvages.

    Donnons un exemple de ce que je veux dire. “On trouve, dit le traducteur de l’Histoire des voyages, dans le royaume de Congo, quantité de ces grands animaux qu’on nomme orangs-outangs aux Indes orientales, qui tiennent comme le milieu entre l’espèce humaine et les babouins (...).”

    Il est encore parlé de ces espèces d’animaux anthropoformes dans le troisième tome de la même Histoire des voyages, sous le nom de beggos et de mandrills : mais, pour nous en tenir aux relations précédentes, on trouve dans la description de ces prétendus monstres des conformités frappantes avec l’espèce humaine, et des différences moindres que celles qu’on pourrait assigner d’homme à homme.

    On ne voit point dans ces passages les raisons sur lesquelles les auteurs se fondent pour refuser aux animaux en question le nom d’hommes sauvages : mais il est aisé de conjecturer que c’est à cause de leur stupidité, et aussi parce qu’ils ne parlaient pas ; raisons faibles pour ceux qui savent que, quoique l’organe de la parole soit naturel à l’homme, la parole elle-même ne lui est pourtant pas naturelle, et qui connaissent jusqu’à quel point sa perfectibilité peut avoir élevé l’homme civil au-dessus de son état original. (...)

    Quoi qu’il en soit, il est bien démontré que le singe n’est pas une variété de l’homme, non seulement parce qu’il est privé de la faculté de parler, mais surtout parce qu’on est sûr que son espèce n’a point celle de se perfectionner, qui est le caractère spécifique de l’espèce humaine : expériences qui ne paraissent pas avoir été faites sur le pongo et l’orang-outang avec assez de soins pour en pouvoir tirer la même conclusion. (...)

    Les jugements précipités, qui ne sont point le fruit d’une raison éclairée, sont sujets à donner dans l’excès. Nos voyageurs font sans façon des bêtes, sous les noms de pongos, de mandrills, d’orangs-outangs, de ces mêmes êtres dont, sous le nom de satyres, de faunes, de sylvains, les anciens faisaient des divinités. Peut-être, après des recherches plus exactes, trouvera-t-on que ce ne sont ni des bêtes ni des dieux, mais des hommes. (...)

    Quel jugement pense-t-on qu’eussent porté de pareils observateurs sur l’enfant trouvé en 1694 qui ne donnait aucune marque de raison, marchait sur ses pieds et sur ses mains, n’avait aucun langage, et formait des sons qui ne ressemblaient en rien à ceux d’un homme ? “Il fut longtemps avant de pouvoir proférer quelques paroles, encore le fit-il d’une manière barbare. Aussitôt qu’il put parler, on l’interrogea sur son premier état : mais il ne s’en souvint non plus que nous nous souvenons de ce qui nous est arrivé au berceau.”

    Si, malheureusement pour lui, cet enfant fût tombé dans les mains de nos voyageurs, on ne peut douter qu’après avoir remarqué son silence et sa stupidité, ils n’eussent pris le parti de le renvoyer dans les bois ou de l’enfermer dans une ménagerie : après quoi, ils en auraient savamment parlé dans de belles relations, comme d’une bête fort curieuse qui ressemblait assez à l’homme. »

    Du contrat social. Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes (1753), Union générale d’éditions, coll. « 10/18 », Paris, 1963, p. 348-353.

    Animal, Idées

    Le Projet grands singes

    Édition imprimée — février 2007 — Page 25

    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/02/ROUSSEAU/14473

  • Helmut F. Kaplan : "La consommation de viande tue les animaux, nuit gravement à la santé, détruit l'environnement et contribue à la faim dans le monde"

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    Interview - Février 2007

    EVANA : Vous venez de publier un nouveau livre sous le titre "Der Verrat des Menschen an den Tieren" (La Trahison des humains vis-à-vis des animaux) . En quoi ce livre se distingue-t-il de votre best-seller "Leichenschmaus – Ethische Gründe für eine vegetarische Ernährung" (La Mort à table : fondements moraux pour une alimentation végétarienne) ?

    HFK : La Mort à table contient l’éventail quasi complet des méfaits que nous commettons envers les animaux. Dans mon dernier livre, j’ai voulu dégager un aspect particulier n’ayant pas encore retenu suffisamment l’attention d’après moi, à savoir qu’il s’agit là d’une trahison ; nous devons beaucoup aux animaux, pensez aux chiens guides d’aveugles, aux chiens qui nous aident à retrouver les gens ensevelis et aux animaux domestiques. Nous devrions leur en être reconnaissants. Au lieu de quoi, nous les traitons individuellement et collectivement de la manière la plus abjecte qui soit.

    EVANA : Quel était le but recherché en écrivant ce livre ?

    HFK : En plus de ce que j’ai déjà dit, j’ai voulu décrire le régime de terreur que nous faisons subir aux animaux. J’ai voulu montrer aussi que notre comportement vis-à-vis d’eux est en contradiction totale avec toutes nos convictions morales. Enfin, j’ai cherché à montrer comment on peut mettre un terme à cette situation effroyable.

    EVANA : En ce moment, on parle beaucoup du philosophe des droits de l’animal Peter Singer. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    HFK: Les déclarations de Singer en faveur de l’expérimentation animale et le fait qu’il ait ensuite relativisé ces propos et qu’il se soit rétracté ont mis en lumière la contradiction fondamentale qui existe dans son éthique, à savoir la contradiction entre utilitarisme et principe d’égalité. Je pense que la mise en lumière de cette contradiction est une bonne chose.

    EVANA : Quelle est la portée de ce « scandale » pour le rôle à venir de Singer dans le mouvement pour les droits de l’animal ?

    HFK : Plus important que toutes les discussions théoriques et déclarations individuelles, il y a le fait que Singer a mieux que personne introduit la pensée rationnelle dans le domaine de la pensée éthique envers les animaux. Quand on pense à l’irrationalité scandaleuse qui caractérise traditionnellement cette pensée, il est presque impossible d’apprécier le mérite de Singer à sa juste valeur.

    EVANA: Avez-vous le sens de l’humour ?

    HFK : Drôle de question, pourquoi n’aurais-je pas le sens de l’humour ?

    EVANA: Parce que l’on entend bien souvent, même de personnes qui vous sont acquises, que M. Kaplan est sombre et négatif.

    HFK : Il faut distinguer deux choses. Tout d’abord, le sujet de mes écrits : on ne peut sérieusement reprocher à quelqu’un de ne pas avoir d’humour quand il cherche à décrire fidèlement le massacre permanent que subissent les animaux dans les abattoirs et les laboratoires. Ce que les animaux endurent n’a rien de drôle ni de joyeux. Ira-t-on reprocher à quelqu’un de ne pas décrire avec humour l’horreur des camps de concentration nazis ou bien les actes de torture commis dans les prisons de la CIA ?

    EVANA : Il n’y a donc aucune issue au désespoir ?

    HFK : Si ! En lisant mes textes, vous verrez que je ne cherche jamais à enjoliver le destin épouvantable des animaux. Mais, dans le même temps, je cherche à montrer concrètement aux humains comment ils peuvent contribuer à changer les choses.

    Par ailleurs, je me réfère sans cesse au parallèle porteur d’espoir qui existe entre le mouvement pour les droits de l’homme et le mouvement pour les droits de l’animal. Autrefois, l’esclavage avait pignon sur rue, maintenant il est voué aux gémonies.

    Jadis, les droits de l’animal ne dépassaient pas le cadre de cercles minoritaires. Ils sont désormais universels, du moins dans leur revendication.

    EVANA : Vous disiez tout à l’heure qu’il faut distinguer deux choses.

    HFK : La première est la description réaliste et idoine de ce que nous faisons subir aux animaux. La seconde concerne ma philosophie personnelle de la vie.

    EVANA : Et là vous êtes quelqu’un de drôle ?

    HFK (riant) : D’une certaine manière, oui. Dès lors qu’il n’est pas question de catastrophes, de camps de la mort ou encore d’actes de torture, j’ai sans cesse l’occasion de constater que j’ai bien plus d’humour que la plupart de mes semblables.

    EVANA : Comment est-ce que cet humour s’exprime ?

    HFK : Dans ma famille, il y a une expression qui m’est consacrée : « Et ça te fait rire ! » Quand les autres sont accablés par leurs soucis ou qu’ils sombrent dans la déprime, je me mets à rire et j’essaie de voir ce qu’il y a de drôle dans la situation.

    EVANA : Comment expliquez-vous ce flegme ?

    HFK : Depuis des décennies, je lutte quotidiennement contre le sort effroyable que nous réservons aux animaux ; cela contribue beaucoup à relativiser ce qui préoccupe communément les êtres humains.

    EVANA : La souffrance aiderait-elle à vivre ?

    HFK : En un sens, oui. Par rapport aux souffrances des animaux, nos soucis et nos préoccupations sont généralement dérisoires.

    EVANA : D’où vient votre intérêt pour les animaux ? Y a-t-il eu un événement décisif dans votre vie ?

    HFK : Les animaux ne m’intéressent pas en tant que tels. Je ne suis ni un ami des chevaux ni un inconditionnel des chats – encore que pour ces derniers… Ce qui me mobilise, c’est l’incroyable injustice qui caractérise notre comportement envers les animaux et les souffrances indicibles qui en découlent.

    Je ne me souviens pas d’un événement–clef. Je dirais plutôt que c’est le spectacle répété de cadavres d’animaux dans les magasins qui m’a sensibilisé à ce scandale.

    EVANA : Quels projets avez-vous maintenant ?

    HFK : Tout d’abord, un livre va paraître, qui de prime abord n’a rien à voir avec les animaux : La Joie, étincelle divine – le bonheur entre souffrance et mort. Bien sûr, quand on y regarde de près, la souffrance et la douleur ont hélas un rapport avec les animaux. Après cela, je ferai paraître un recueil d’aphorismes.

    EVANA : Quel est votre prochain projet en relation avec les droits de l’animal ?

    HFK : Je poursuis actuellement mon projet d’une éthique extrêmement simple. Le mot-clef en sera « précepte éthique universel ». Cela sera construit sur des bases biologiques, psychologiques et naturellement éthiques.

    EVANA : Une nouvelle année a commencé ; comment voyez-vous l’avenir du mouvement pour les droits de l’animal ?

    HFK : C’est une question difficile ; on note des tendances contradictoires. Par exemple, il y a lieu de se réjouir que la FAO ait fini par reconnaître que la production de viande est une folie. À l’inverse, il me semble que la publicité pour la viande est plus envahissante et plus éhontée que jamais.

    EVANA : Quel bilan tirez-vous de cela ?

    HFK : En fait, je suis optimiste. Je vais vous raconter une petite anecdote : il y a quelques décennies, je passais pour un fanatique pathologique de la sécurité. En effet, j’avais installé des ceintures de sécurité et des appuis-tête dans ma voiture, des détecteurs de fumée dans ma maison, et par ailleurs je portais des vêtements clairs pour que les automobilistes me voient mieux dans l’obscurité.

    Aujourd’hui, tout cela est généralement admis ou même imposé par la loi. Il y a donc une évolution collective vers plus de raison, même si aucun homme sensé n’ira prétendre que ses semblables sont devenus plus raisonnables.

    EVANA : Quel est le rapport avec les animaux ?

    HFK : Une évolution analogue est en cours sur le plan moral. Certes, je n’ai pas l’impression que mes semblables soient devenus plus moraux ces derniers temps. Il n’en demeure pas moins que les revendications politiques et de société le sont devenues.

    Pensez par exemple à notre comportement vis-à-vis des personnes âgées, des handicapés, des droits de l’enfant, des droits de la femme ou bien à l’abolition de la peine de mort. La collectivité est devenue plus raisonnable et plus morale que les individus qui la constituent. Et cela va conduire aussi à l’avènement des droits de l’animal.

    EVANA : Concrètement parlant, comment voyez-vous l’avenir ?

    HFK : L’interdiction de fumer constitue un changement profond et spectaculaire au sein de notre société. Il y a dix ans encore, qui aurait pensé que cela fût possible ? Quoi qu’il en soit, plus encore que d’exclure les fumeurs, il serait sensé de marginaliser les mangeurs de viande comme étape intermédiaire en vue de l’interdiction totale de la viande.

    Les mangeurs de viande ne devraient avoir le droit de s’adonner à leur vice que sur le pas de la porte ou bien dans des arrière-salles. Par ailleurs, tout produit carné devrait porter la mention suivante : « La consommation de viande tue les animaux, nuit gravement à votre santé, détruit notre environnement et contribue à la faim dans le monde. »

    EVANA : Monsieur Kaplan, nous vous remercions pour cet entretien.

    Source/Quelle: Helmut F. Kaplan

    http://www.evana. org/index. php?id=20155& lang=fr

  • Véganisme

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  • Animal mon prochain

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    De loin, le meilleur article du dossier du Nouvel Observateur consacré aux animaux (Nouvel Observateur, n° 2200) :

    « Nos frères d'en bas », par Jacques Julliard

    Le XXIe siècle pourrait bien être à la fois celui de la réhabilitation de l'animal et celui de son extinction.

    Au train actuel de la disparition des espèces ou de leur réduction à quelques échantillons protégés, l'homme ne tardera pas à se trouver seul avec des saumons d'élevage et des poulets en batterie dans une nature inerte où la disparition des abeilles et autres insectes fera de la pollinisation un problème redoutable.

    Certes, les derniers spécimens des espèces sauvages seront respectés, mais à la manière des Indiens de l'Oklahoma naguère : parqués dans des réserves, neutralisés, folklorisés. Descartes et le système industriel auront eu raison d'eux.

    L'homme, privé de la compagnie de ses « frères inférieurs » (Michelet), de ses « frères d'en bas » (Clemenceau), de ces « enfants muets de la terre » dont parlent les Orientaux, découvrira trop tard que l'animal ne lui est pas seulement nécessaire pour son alimentation ou pour son travail, mais qu'il est une dimension essentielle de son imaginaire, sans laquelle il est condamné à un solipsisme de l'espèce voisin de la folie.

    L'homme coupé de l'animal est comme un couple de tourterelles dans une cage, qui après s'être bécotées en viennent à se battre à mort en transperçant la boîte crânienne de leur partenaire. Ainsi, la reconnaissance de l'homme par l'homme passe par la reconnaissance de l'animal par l'homme.

    Significative est la fureur que suscite chez certains toute marque de pitié envers les bêtes ou de solidarité à leur égard ; oui, significative d'une sorte de mauvaise conscience enfouie sous les couches imperméables de la raison raisonnante. Celle qui ne manque jamais de vous dire que Hitler était végétarien, ou encore qu'il est plaisant de s'apitoyer sur un agneau ou un cochon quand les enfants du Bangladesh ou du Mali meurent de faim.

    Comme si la compassion, cette « pitié suprême », était dans le coeur de l'homme une denrée en quantité limitée, en sorte que tout ce qui est donné à l'un serait enlevé à l'autre.

    Il y a deux fondements, qui souvent se confondent, à cette exceptionnalité dans la nature dont l'homme se prévaut. Le premier, religieux, est fondé sur le fait qu'il est la seule créature formée à l'image de Dieu ; le second, philosophique, est qu'il est le seul être doué de raison : anthropomorphisme dans le premier cas, anthropocentrisme dans l'autre.

    Laissons de côté le premier, qui ne concerne qu'une minorité. Mais il n'y a rien de plus contraire à la raison que cette arrogance de la raison. Ou, pour le dire autrement, il n'y a pas de fondement rationnel, ni même raisonnable, à l'idée que la raison soit le seul fondement possible de la dignité d'un être vivant.

    Tel est pourtant le crime de l'humanisme envers la nature. Sans aller jusqu'aux excès de la théorie des animaux-machines de Descartes et de Malebranche, théorie foncièrement intellectualiste, pur défi à l'esprit d'expérimentation, la plupart des philosophes occidentaux ont fondé, de Rousseau à Kant et à Nietzsche, cette fameuse exceptionnalité de l'homme au sein de la nature sur ce que Rousseau a nommé sa « perfectibilité ».

    Ce que d'aucuns ont rapporté à la station verticale, d'autre à la maîtrise du langage, il le rattache à cette capacité unique, véritable critère distinctif de l'espèce, de s'améliorer grâce à l'apprentissage et à la transmission de ses acquis culturels. Ennemi des effets du progrès, il n'en fait pas moins de lui le propre de l'homme. D'où, malgré les apparences, le pessimisme quasi pascalien de Jean-Jacques...

    On s'est longtemps demandé si les bêtes avaient une âme. On se demande aujourd'hui si elles ont des droits. Il y a en effet deux raisons de respecter l'animal : au nom de l'humanité ou au nom de l'animalité.

    Dans le premier cas, c'est par égard pour nous-mêmes et pour notre propre espèce que nous nous abstiendrons de lui infliger de mauvais traitements ; dans le second, c'est au nom même de ce qu'ils sont.

    Dans le premier cas, nous restons dans le cadre de l'humanisme avec ses deux variantes, la barbare et la bienveillante. Dans le second, c'est au prix d'une relativisation de la place de l'homme dans la nature que nous réintégrons l'animal. Ici, le naturalisme est plus « humain » que l'humanisme, comme en témoignent à des titres divers les visions d'Aristote, de Montaigne, de Maupertuis, de Condillac, de Schopenhauer.

    Viendra le moment où l'abominable malentendu qui fait de l'homme un loup pour l'animal sera remis en cause en raison d'une mutation de notre rapport au vivant, fondée sur les progrès de la sensibilité, la prise de conscience de l'écologie, les découvertes de la science que nous présentons dans ce dossier.

    L'animal n'est pas que nature, il est aussi culture ! On découvrira alors que l'espécisme, cet impérialisme de l'espèce, est à la base du racisme, cet impérialisme de la race. Ce que Balzac (« Une passion dans le désert »), Hugo (« le Crapaud »), Nerval (« Vers dorés ») ont intuitivement compris, Claude Lévi-Strauss le dit d'une forte et prophétique manière :

    « L'homme occidental [...], en s'arrogeant le droit de séparer radicalement l'humanité de l'animalité [...], ouvrait un cycle maudit, et la même frontière, constamment reculée, servirait à écarter des hommes d'autres hommes et à revendiquer au profit de minorités toujours plus restreintes le privilège d'un humanisme corrompu (1). »

    _______

    (1) Cité dans l'indispensable grand livre d'Elisabeth de Fontenay, Le Silence des bêtes, Fayard, 1998. A compléter avec l'anthologie Des animaux et des hommes, par Luc Ferry et Claudine Germé, le Livre de Poche, 1994 ; Les animaux ont une histoire, par Robert Delort, Seuil, 1984 ; et Liberté et inquiétude de la vie animale, par Florence Burgat, Kimé, 2006.

    Jacques Julliard

  • Le Monde : "L'INRA accusé de connivence avec la filière du foie gras"

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    Chaque année, en France, 30 millions de palmipèdes - essentiellement des canards - sont gavés pour produire du foie gras, mets de choix des repas de fête. Le gavage consiste à provoquer une hypertrophie du foie en introduisant, sur une douzaine de jours, de grandes quantités de maïs dans l'estomac de l'animal, à l'aide d'un tuyau, l'embuc. Les associations de défense des animaux dénoncent cette pratique, jugée préjudiciable au bien-être du volatile. Pour combattre leurs arguments, les producteurs de foie gras se retranchent derrière des travaux de l'Institut national de recherche agronomique (INRA).

    Il se trouve que les études en question sont pour partie (jusqu'à 20 %) financées par le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog), qui promeut la filière.

    Dans un ouvrage très documenté, intitulé L'INRA au secours du foie gras (Editions Sentience, 274 p., 25 €), Antoine Comiti, président de l'association Stop-Gavage, décortique la façon dont certains chercheurs s'ingénient, à son sens, à produire des données dédouanant cet élevage intensif.

    M. Comiti note que ces travaux visent à contredire les conclusions d'une étude publiée en 1998 par des experts auprès de la Commission européenne, qui condamnait le gavage et avait inspiré des recommandations du Conseil de l'Europe édictées en 1999. Celles-ci interdisaient le gavage dans les pays où il n'était pas encore pratiqué, prohibaient l'usage de petites cages individuelles et réclamaient des études sur des méthodes alternatives.

    MORTALITÉ ÉLEVÉE

    Dans une synthèse des travaux de l'INRA sur la question, présentée en 2004, des chercheurs de l'Institut concluaient que le gavage "n'apparaît pas comme un générateur important d'informations nociceptives (de douleur)", conclusions fondées sur le comportement des palmipèdes et la mesure d'hormones de stress.

    "Il s'agit de pseudo-science et de recherches d'opportunité, conduites par des chercheurs élevés dans le moule de la production animale", tranche Robert Dantzer, tout juste retraité de l'INRA, où il était précisément spécialiste de ces hormones de stress. M. Dantzer, qui figurait parmi les auteurs du rapport européen de 1998, estime qu'"on ignore si la molécule en question est pertinente chez le canard en phase de gavage".

    En revanche, note-t-il, il existe un indicateur de bien-être animal fort lisible, que ses collègues négligent curieusement : celui de la mortalité. Les chiffres sont pourtant disponibles, fournis par les professionnels. En 2002, après 13,4 jours de gavage en moyenne, 3 % des animaux (soit près d'un million) étaient morts, "une proportion six fois plus élevée que chez leurs congénères en élevage classique", rapporte Antoine Comiti.

    "Pour le porc, lors des trois premières semaines de vie, la mortalité peut atteindre 12 %", relativise, curieusement, Patrick Herpin, directeur scientifique adjoint à la production animale. Il rappelle que l'INRA dispose d'un comité d'éthique et d'un groupe baptisé Agri bien-être animal. En 2006, ce réseau de chercheurs disposait d'un budget de 5 400 euros, "totalement insuffisant pour conduire des recherches autonomes", déplore Antoine Comiti.

    Conscient que sa proximité avec le monde agricole peut engendrer des conflits d'intérêt, l'INRA prévoit, depuis plusieurs années, d'élaborer une charte de partenariat socio-économique et d'instaurer un système de "déclaration d'intérêt" pour ses chercheurs.

    Dans l'immédiat, la direction scientifique a proposé un rendez-vous, le 24 janvier, à Antoine Comiti. Végétarien revendiqué, le président de Stop-Gavage estime que des connivences existent avec d'autres filières de production animale et souhaite, à travers l'exemple du gavage, "poser la question de ce qu'il est légitime de faire aux animaux pour les manger".

    H. M.

    http://www.lemonde. fr/web/article/ 0,1-0@2-3228, 36-850337@ 51-850420, 0.html

  • Le Canard Enchaîné : "Conflit de canard - Gavons-nous !"

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    Le Canard Enchaîné – 27 décembre 2006

    Rubrique « Conflit de canard »

    Gavons-nous !

    Le monde entier a beau nous montrer du doigt. Aux Etats-Unis, des villes telles que Chicago ont beau interdire le foie gras dans les restaurants, le gavage des oies et des canards y étant considéré comme un « acte de cruauté ». Pour cette même raison, Israël a beau avoir décidé au printemps dernier de stopper sa production.. . Qu’à cela ne tienne, le foie gras, élevé par les parlementaires français au rang de « patrimoine culturel et gastronomique protégé », marche du tonnerre. En vingt ans, ses ventes ont plus que doublé, et cette année la production française va encore faire un bond de 3 à 4 %.

    Rien que dans l’Hexagone, on en avale 21 700 tonnes par an. Et les Chinois, cette fois, ne sont pas près de nous piquer le marché puisque cet Himalaya de foie gras est « fabriqué » à 90 % par des oies et des canards français. La filière (1,5 milliard de chiffre d’affaires, 30 000 emplois et deux poids lourds : Labeyrie et Monfort) a bien eu la chair de poule quand, en février dernier, un élevage de dindes dans l’Ain a chopé la grippe aviaire. Pendant trois mois, cinquante pays (soit la moitié de nos clients) ont boudé notre foie gras. Mais dès la réouverture des frontières les achats sont repartis de plus belle.

    Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes s’il n’y avait ces casse-pieds de l’association Stop Gavage. Ces traîtres à la patrie viennent d’éditer un rapport qui met le doigt là où ça fait mal : les conflits d’intérêts entre la filière foie gras et l’Institut de recherche en agronomie (Inra). On y apprend que le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras finance largement les recherches de l’Inra sur le bien-être animal. Or c’est grâce aux péremptoires conclusions de l’Inra (« aucun élément scientifique » ne permet de dire que le gavage « est une source de mal-être animal ») que la filière a pu canarder le rapport de la Commission européenne, qui dès 1998 condamnait le gavage, au nom de la souffrance des palmipèdes.

    En France, les conflits d’intérêts, ça fait aussi partie du patrimoine...

  • Le Figaro : "Foie gras : débat sur la souffrance des canards"

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    YVES MISEREY

    Publié le 21 décembre 2006

    Les opposants au gavage contestent les résultats de travaux montrant l'absence d'hormone indicatrice de stress chez les canards.

    Un livre dénonce le fait que les recherches sur le bien-être des animaux gavés sont financées par la filière professionnelle.

     « AUCUN élément scientifique ne permet de dire que cette opération (le gavage, NDLR) est une source de mal-être animal. » Cette déclaration catégorique de Daniel Guéméné, chercheur à la station Inra (1) de ­recherches avicoles de Nouzilly, près de Tours, est reproduite sur la couverture d'un livre sorti le mois dernier sur le gavage et le foie gras (2). Juste au-dessus, on peut voir une photo de deux canards dans leur ­cage au moment du gavage : l'animal au premier plan a le bec grand ouvert, encore tout encollé de bouil­lie de maïs, il halète, tandis que l'autre au second plan a le bec maintenu ouvert sans ménagement par l'éleveur qui tient de l'autre main l'embuc, le long tube au bout duquel est fixé un entonnoir. Le message est clair. Les scientifiques de l'Inra ne voient pas la même chose que ce qui saute aux yeux d'une personne sensible : le gavage est un calvaire pour les canards.

    Mais le livre d'Antoine Comiti, militant de l'association Stop Gavage, ne se veut pas seulement un ­réquisitoire contre l'élevage intensif et la souffrance animale. L'auteur, qui est par ailleurs consultant en ­informatique médicale, émet de sérieux doutes sur l'indépendance des chercheurs de l'Inra travaillant sur le bien-être animal. En effet, leurs travaux sont en partie financés par le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) qui, comme toute filière digne de ce nom, ne vise qu'à développer sa production. Il y a donc, pour lui, un conflit d'intérêts évident quand on leur demande de produire des expertises sur la souffrance des canards gavés. On peut les suspecter de fournir les résultats attendus par les professionnels.  

    « J'aimerais que d'autres équipes dans le monde travaillent sur nos thématiques et puissent nous apporter la contradiction », explique Daniel Guéméné que nous avons rencontré dans son bureau de Nouzilly. « Nos études ont été publiées dans des revues à comité de lecture. Nous avons tout fait dans les règles. Les contrats de recherche que nous avons signés ont fait l'objet de publicité. Je suis tout prêt à accepter les financements de Stop Gavage. »

    Derrière cette controverse, c'est aussi la question du positionnement de l'Inra qui est soulevée. Depuis soixante ans, l'institut public a été au service du développement des filières agricoles, avec le succès que l'on connaît.  

    « Injonction contradictoire »

    Mais aujourd'hui, ces mêmes modèles qu'il a contribué à mettre en place sont remis en cause. La loi pour la recherche votée en mars 2006 fixe désormais un double rôle aux organismes de recherche publique : aider les acteurs économiques à innover mais produire aussi des expertises indépendantes. Il y a là une « injonction contradictoire », comme le reconnaît Rémi Barré, spécialiste de prospective pour la recherche. C'est justement ce que met en lumière le livre d'Antoine Comiti. La direction de l'Inra assure avoir déjà pris en considération ces problèmes. Un groupe de travail « Agri Bien-Être » ouvert à la société civile se réunit régulièrement et le comité d'éthique a réfléchi sur les cadres à donner aux différents partenariats de l'institut.

    La problématique de la souffrance animale fait depuis longtemps l'objet de nombreux débats en Europe du Nord et dans les pays anglo-saxons. Elle est encore émergente dans notre pays. Les professionnels de la filière foie gras se sont appuyés sur les travaux de l'Inra pour apporter la contradiction à un rapport d'experts de la Commission européenne qui, en 1998, avait condamné le gavage, estimant qu'il occasionnait des souffrances pour les canards. Au printemps dernier, Israël a décidé d'arrêter la production de foie gras pour ce motif. Cette année, des villes américaines comme Chicago ont décidé d'interdire la consommation de foie gras dans les restaurants. Daniel Guéméné est ­régulièrement sollicité pour présenter les résultats de ces travaux montrant l'absence d'hormone indica­trice de stress chez les canards lors du gavage. « Quand j'ai commencé à rechercher des indicateurs de stress chez les canards, j'ai été très surpris de ne rien trouver », se rappelle Daniel Guéméné.

    « La question est de savoir si ces indicateurs strictement biologiques suffisent à définir le bien-être d'un animal », s'interroge néanmoins Florence Burgat, directrice de recherche à l'Inra.

    (1) Institut national de recherche agronomique.

    (2) L'Inra au secours du foie gras, ­­ d'Antoine Comiti, éditions Sentience, 25 E.

    http://www.lefigaro.fr/sciences/20061221.FIG000000017_foie_gras_debat_sur_la_souffrance_des_canards.html

    * * *

    Vous en voulez encore ? 

    http://video. google.com/ videoplay? docid=5880879704 649702560

  • Foie gras : oui, le père Noël est une ordure

    medium_Gavage_torture.jpg

    "150 000 canards sacrifiés pour notre plaisir gourmand", titrait ce matin le journal Paris Normandie.

    Ainsi va l'humain, indifférent à tout ce qui n'est pas lui, et torturant l'animal pour son seul (bon) plaisir.

    ***

    Par l'intermédiaire du CIFOG (Comité Interprofessionnel des Palmipèdes à Foie Gras), la filière française du foie gras investit des moyens importants pour tenter de contrer le rapport scientifique de la Commission européenne de 1998 qui concluait au caractère préjudiciable du gavage pour le bien-être des oiseaux. Anticipant l'échec de cette stratégie, elle tente également de faire protéger le foie gras par une dérogation au titre d'exception culturelle aux lois sur la protection animale, sur le modèle de la torture tauromachique.

    Dans cette perspective, le CIFOG s'est adjoint les services d'une agence de communication dont la stratégie est claire : entourer le foie gras d'une aura de luxe et de magie, éviter méticuleusement toute référence au gavage et à l'animal. Ainsi, les porte-parole de la profession sont passés maîtres dans l'apaisement de la conscience des consommateurs, à grands renfort de fausses vérités et d'un lexique soigneusement choisi (sur son site, le CIFOG ne parle pas de gavage mais "d'alimentation progressive et contrôlée").

    Pour voir ce qu'endurent vraiment les oiseaux, regardez ces vidéos tournées en 2004 dans des salles de gavage en France. Si vous êtes journaliste, lisez ces quelques conseils avant de demander à visiter un bâtiment de gavage.

    Voici aussi quelques pages où vous trouverez de nombreux éléments sur la réalité de la production de foie gras. Le contraste avec le discours de la profession y est saisissant : on y parle des animaux et de ce qu'ils subissent. 

    http://www.stopgavage.com/verite.php 

    * * *

    Un extrait de l'émission "L'Arène de France" opposant les pro aux anti foie gras (on admirera une nouvelle fois l'incroyable arrogance et la bêtise de l'abruti de service en chef, j'ai nommé Jean-Claude Brialy) : http://www.youtube. com/watch? v=vG-1h9odd9o

    Un reportage de France 3 Pays de Loire est passé samedi 16 décembre suite à l'action que des militants ont organisée dans les rues de Nantes : http://www.youtube. com/watch? v=EGmgfomVqTM

  • LE LIVRE : L'INRA au secours du foie gras - Enquête sur une expertise publique sous contrôle de l'industrie

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    Antoine Comiti, avec la collaboration d'Estiva Reus, éditions Sentience, novembre 2006, 270 pages.

    Dans cet ouvrage, Stop Gavage révèle la subordination de la recherche publique aux intérêts des producteurs et demande que soient mises en œuvre les réformes nécessaires pour assurer l’intégrité de l’expertise en bien-être animal.

    Présentation (PDF, 591 Ko) - Sommaire - Chapitre 1 (PDF, 727 Ko)

    Se procurer L’INRA au secours du foie gras :

    PDF haute résolution (pour impression) : article (4,5 Mo); chapitre 1 (2,8 Mo)

    Alors que la contestation mondiale du gavage s’amplifie (cf. notre page « Actualité »), alors qu’un nombre croissant de pays interdisent la production de foie gras, alors qu’un rapport d’experts européens conclut que le gavage est préjudiciable aux oiseaux, les recherches menées à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) sous financement de l’industrie du foie gras aboutissent à une conclusion spectaculaire : aucun élément scientifique ne permet de dire que le gavage est source de mal-être animal !

    Depuis deux ans, Stop Gavage mène l’enquête, passant au crible les études des chercheurs de l’INRA qui concluent à l’innocuité du gavage. Ce travail de contre-expertise a révélé l’ampleur des biais méthodologiques et des données passées sous silence qui ont permis de produire ce résultat « scientifique » grâce auquel la filière du foie gras a obtenu qu’en France le gavage soit légitimé par la loi.

    Le résultat de cette enquête paraît aujourd’hui sous la forme d’un livre : Antoine Comiti, L’INRA au secours du foie gras – Enquête sur une expertise publique sous contrôle de l’industrie, Éditions Sentience, novembre 2006.

    On y apprend – sur l’exemple du foie gras et quelques autres – comment la recherche en bien-être animal est subordonnée aux intérêts des filières viande, avec l’appui du ministère de l’agriculture. L’ouvrage analyse les raisons structurelles conduisant à des expertises biaisées.

    Par la publication de cet ouvrage, Stop Gavage entend alimenter le débat citoyen sur la vocation de la recherche publique et obtenir que des réformes de fond soient entreprises afin d’assurer la probité des études scientifiques sur la condition des animaux dans les élevages.

    La question du bien-être animal doit échapper à l’emprise de ceux qui ont tout intérêt à ce qu’elle soit ignorée.

    2006-10-27 Lettre ouverte à Daniel Guémené, chercheur de l'INRA

    http://www.stopgavage.com/inra/index.php

  • L'Italie propose d'abolir l'expérimentation animale

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    Communiqué de presse - Paris. 18 décembre 2006

    Le mercredi 14 décembre dernier, le Palazzo Marini, à Rome, accueillait une conférence d'information sur la nécessité d'abandonner l'expérimentation animale et sur les engagements que le gouvernement italien a pris dans ce sens. En effet, le Programme de l'Union (présidée par Monsieur Romano Prodi) propose d'encourager la recherche ne faisant pas appel à l'expérimentation animale et d'abolir progressivement cette dernière (page 153 de ce Programme). Le ministre de l'Environnement, Monsieur Alfonso Pecoraro Scanio en personne, soutenait cet événement, a participé à la conférence de presse et a remis le Prix Pietro Croce, du nom de l'une des figures de l'opposition scientifique à l'expérimentation animale, Prix créé à cette occasion, en commémoration du récent décès de ce médecin chercheur.

    L'Italie sera-t-elle ainsi la pionnière en matière de recherche biomédicale véritablement scientifique ? De nombreux chercheurs admettent que l'expérimentation animale ait pu être utilisée "faute de mieux" mais démontrent que les résultats obtenus ne sont pas automatiquement transposables à l'homme. Au XXIe siècle, ces méthodes moyenâgeuses devraient donc être remplacées par les méthodes fiables, rapides et moins coûteuses mises au point dans les deux dernières décennies.

    L'initiative italienne est particulièrement pertinente à l'heure où le Parlement européen vient d'approuver le projet REACH qui propose d'évaluer la toxicité de plusieurs milliers de substances chimiques auxquelles nous pouvons être exposés. Il est regrettable que ce projet ait proposé seulement de "réduire" les tests sur les animaux, plutôt que de les "remplacer", alors même que l'un des responsables scientifiques de la Commission européenne déclare que les tests de toxicité sur les animaux sont "tout simplement de la mauvaise science". Qu'attendent les autorités concernées pour mettre la réglementation en conformité avec les possibilités techniques actuelles ?

    Claude Reiss, président d'Antidote Europe et ancien directeur de recherche au CNRS, était présent le 14 décembre à Rome, en compagnie de plusieurs chercheurs et médecins italiens et britanniques, opposés, pour des raisons scientifiques, à l'expérimentation animale, et oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine. L'événement était organisé par Equivita, l'un des partenaires européens d'Antidote Europe, et dont le président, Monsieur Gianni Tamino, est professeur de biologie à l'Université de Padoue et ancien député européen.

    Contact : Claude Reiss (33 (0)1 60 12 14 54) ; Fabrizia Pratesi (39 06 32 > 20 720) ; Hélène Sarraseca (33 (0)4 68 80 53 32)

    http://www.antidote -europe.org

    http://www.equivita .it