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Presse - Page 14

  • "Le parti pris des animaux", de Jean-Christophe Bailly

    En 2007, Jean-Christophe Bailly a publié aux éditions Bayard, Le versant animal, un essai dans lequel il expliquait pourquoi la question animale était devenue absolument centrale, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour tous ceux que la diversité fascine et que les menaces qui pèsent sur elle inquiètent.

    L’influence exercée par cet essai l’a conduit à revenir sur la question à maintes reprises, en France, mais aussi aux États-Unis.

    C’est l’ensemble de ces interventions, ainsi que deux textes un peu plus anciens, que le livre réunit.

    Pourtant, même s’il s’agit en effet d’un recueil où la question animale est déclinée sous des angles d’approche différents, Le parti pris des animaux, dont le titre, clairement "cite" Le parti pris des choses de Francis Ponge, suit un seul et unique fil conducteur, celui de la singularité animale et de la façon dont elle s’adresse à nous : par des signes et des comportements qui écrivent sous nos yeux la respiration multiple et infinie des existences.

    Qu’il s’agisse de réfléchir sur la forme animale ou sur le vivant tout entier, le livre, philosophique sans doute, reste toujours au contact d’une dimension concrète et sensible.

    Une attention spéciale est portée au fait que les animaux n’ont pas de langage.

    Régulièrement décrite comme une infériorité marquant, à l’inverse, l’incontestable suprématie de l’homme, cette absence est ici envisagée comme une forme d’expérience et comme une relation au sens dont l’homme, justement, le beau parleur, aurait beaucoup à apprendre.

    "Les animaux sont des maîtres silencieux" dit l’un des chapitres du livre.

    Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre.

    Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu’un plaidoyer pour les animaux, et pour l’attention qu’on devrait leur porter, prenne une signification politique.

    Loin d’être comme une ombre portée, cette dimension traverse tout le livre.

    http://www.amazon.fr/dp/2267024667/ref=cm_sw_r_fa_dp_WS1Jrb18PJJP7?tag=hydfbook00-21&ascsubtag=FR-SAGE-1368486114854-LRWYS

  • Affaire Findus : une nouvelle preuve de notre schizophrénie morale

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    Voici qu'on vient de découvrir, dans des produits de la marque Findus, de la viande dans de la viande.

    Scandale !

    Cette affaire est un bel exemple de la schizophrénie morale humaine : les gens consomment de la viande, mais quand ils mangent sans le vouloir celle d'un animal qu'ils jugent particulier, différent ou supérieur comme le cheval, ils crient au scandale.
     
    Cherchez l'erreur.
     
    Devenez végans.
     
    Aucun animal ne doit nous servir de nourriture : ni les chevaux, ni les chiens, ni les chats, ni les dauphins, ni les phoques, ni les éléphants, ni les baleines, non plus que les cochons, les poules, les moutons, les boeufs, les canards, les poissons, les lapins ou les homards.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20130210trib000747847/affaire-findus-benoit-hamon-craint-d-autres-cas-la-roumanie-se-defend.html

  • Pourquoi R. Enthoven est-il appelé « philosophe » ? (Cristi Barbulescu)

    http://www.awesomeweb.fr/wp-content/uploads/2012/10/lacher-taureau.jpg

    Il m’est arrivé d’écouter ou de regarder Raphaël Enthoven qui, il faut le dire, est plutôt doué dans ce qu’il fait, parler.

    Aujourd’hui, je viens de le lire et je remarque qu’il est, à cet exercice, bien en dessous de ses capacités intellectuelles.

    Mais cela ne serait pas très grave si cette défaillance n’était d’abord morale.

    Dans un article que vous pouvez lire et télécharger ici, le vulgarisateur de philosophie se victimise et victimise les pro-corrida qui, d’après ses dires, subissent les attaques violentes des anti-corrida.

    A la question du titre, « Pourquoi les anti-corrida sont-ils si violents ? » l’auteur n’apporte aucune réponse.

    Mais ce n’est pas grave, sont rôle c’est de vulgariser la pensée des autres.

    Passons à l’article lui-même.

    R. Enthoven reconnaît que la cause des anti-corrida est noble.

    Nous le remercions, c’est vraiment gentil de sa part.

    Mais, car il y a toujours un « mais » quand on commence comme ça, cette cause a des mauvais défenseurs.

    Certes, ce n’est pas parce qu’on a raison qu’on le dit de manière correcte, respectueuse ou plaisante.

    Cela, R. Enthoven l’a compris.

    Et il est vrai aussi que certains d’entre nous devraient le comprendre.

    Les malhonnêtes et les faux nous attaqueront toujours sur ce côté-là.

    Oui, nous devons être irréprochables, ce n’est pas juste mais c’est comme ça.

    R. Enthoven cite F. Wolff, le « philosophe » des entreprises de la corrida.

    « […] la corrida est un art, pathétique et sublime, de « tromper sans mentir ».

    Évidemment, on évite de raconter tous les « trafics » que les taureaux subissent avant d’entrer dans l’arène : modification des cornes, affaiblissement, solitude.

    « Tromper sans mentir » dit-il.

    C’est bien une phrase de sophiste ça et non de philosophe.

    Cet art demande « courage, maîtrise de soi et sens de l’honneur ».

    Selon les calculs d’Élisabeth Hardouin-Fugier, entre 1950 et 2005, en Europe, il y a eu un matador tué pour 45.000 taureaux, ce qui fait 0,002 % de chances pour un humain de mourir au combat.

    Tu parles d’un courage !

    Sur la « maîtrise de soi » il suffit de voir leurs mimiques aux tueurs de taureaux pour comprendre qu’il y a là plutôt de la colère, de la haine, du mépris, de la violence que de la maîtrise.

    Quant à l’honneur, tuer un innocent qui n’a rien demandé et prendre l’argent à la fin ressemble plutôt à un crime prémédité qu’à de l’honneur.

    « Les taureaux sont traités comme des individus » : sélectionnés, élevés et tués dans le seul but de satisfaire les désirs humains, c’est ainsi que d’après F. Wolff on devrait traiter les « individus ».

    Quid de la définition d’individu ?

    Allez, vous êtes philosophe bon sang !

    Et de plus, vous êtes vous-même un individu.

    Mais vous n’aimeriez surtout pas être traité de la même manière que l’individu taureau car vous, vous avez plus de valeur, certainement.

    « […] qu’à tout prendre, il vaut mieux mourir dans l’arène en défendant sa liberté que dans un abattoir ».

    A tout prendre, il vaut mieux ne pas être obligé de risquer sa vie pour gagner sa vie.

    Le taureau a été placé de force dans cette situation, il a été de force rendu esclave.

    Dans les deux cas, l’abattoir et l’arène, la « noblesse » n’est que dans la tête des humains assoiffés de sang et déficients moralement.

    Et, à tout prendre, ni l’abattoir ni l’arène.

    Ce serait encore mieux si on respecte les animaux comme disent le faire les pro-corrida, n’est-ce pas ?

    « […] la vraie barbarie serait que l’homme et le taureau courent le même risque. »

    Déjà, payer et organiser un spectacle où un être humain, être de notre espèce, des fois de notre famille, risque de mourir (même si, encore une fois, le risque est minime) est un acte barbare, immoral et relevant plus de la psychiatrie que de l’art.

    Mais, en plus de cela, applaudir et se réjouir de la mort et de la souffrance d’un innocent, fût-il d’une autre espèce, ne fait que rajouter du poids aux trois qualificatifs précédents.

    En tout cas, cette phrase montre aussi le fond de la pensée de R. Enthoven : un humain a plus de valeur morale qu’un taureau, et c’est déjà un présupposé anthropocentrique, et c’est déjà une arrogance injustifiée : c’est ce que l’on appelle spécisme.

    Je crois qu’il n’est pas vraiment nécessaire d’écouter Wolff pour connaître ses arguments : ce sont les mêmes que ceux de n’importe quelle personne fortement alcoolisée assistant au crime d’un taureau.

    Sauf, peut-être, que le langage n’est pas le même.

    Mais le fond, lui, est identique et l’acte final, art ou soif de sang, est un : la mort d’un innocent.

    J’aimerais bien que R. Enthoven définisse les termes «barbarie, terreur, horreur, décadence humaine, boucherie satanique, abrutissement collectif, tortionnaires, psychopathes, tueurs à gages, sadisme jouissif, apologie du sang » mais aussi leur contraire pour voir si le crime d’un taureau et sa préméditation peuvent en être synonymes ou antonymes.

    Généralement, un lobby a des intérêts financiers ou idéologiques.

    Traiter les opposants aux crimes prémédités de lobbyistes c’est non seulement rater la définition du « lobby » mais aussi perdre une occasion de taire son ignorance du sujet.

    Derrière les manières parfois sanguines des défenseurs des taureaux, il y a la cruelle réalité qui n’est l’affaire d’aucun lobby : et la réalité c’est que, quels que soient les mots et l’idéologie exprimés, le taureau est tué à force de blessures.

    Vous pouvez appeler cela art ou torture, ce qui compte c’est le vécu du taureau et son vécu, pour peu que l’on soit objectif, ne peut pas être dit enviable : il meurt à se faire transpercer de tous les côtés.

    Une autre preuve du spécisme criant de R. Enthoven c’est le terme « bêtes » qu’il utilise pour définir certains des anti-corrida.

    Premièrement, je m’étonne qu’une revue assez connue (non pas pour sa qualité, mais bon) accepte la publication d’un terme qui pourrait être ressenti comme l’insulte qu’il est.

    Deuxièmement, je m’étonne (à moitié) qu’un prétendu connaisseur de la philosophie soit aussi enclin à utiliser des mots qu’il serait dans l’incapacité de définir.

    En effet, la « bêtise » n’est qu’un mot qui ne recouvre que l’incapacité de l’observateur à voir l’étendue d’un acte.

    Troisièmement, le terme « bête » ne devrait pas être utilisé comme une insulte dans le sens où il pourrait être synonyme d’animal.

    Or, jusqu’à la preuve du contraire, et dans une vision non-anthropocentrique, c’est à dire dans une vision intellectuellement ouverte et objective, être un « animal » n’est pas un défaut mais un état que beaucoup d’êtres, y compris R. Enthoven, partagent.

    Il n’y a pas de désapprobation « imaginaire » de la corrida, sauf pour ceux qui contestent aux sondages toute légitimité et à la démocratie toute valeur.

    Oui, bon, le fin philosophe a cru déceler une incohérence psychologique entre ce que les anti-corrida dénoncent et ce qu’ils font.

    En même temps, je voudrais bien vous voir, vous, dénoncer un acte sans forcément le montrer ou le qualifier.

    De plus, si mes yeux ne me trompent pas, la photo de votre plaidoirie même montre un taureau ensanglanté.

    Comment expliquez-vous cela ?

    Dans l’ensemble, cet article n’a aucune teneur philosophique et morale.

    Normal, me diriez-vous, chers lecteurs avisés, il est publié dans L’Express.

    Mais permettez-moi de vous contredire : je crois que vous vous trompez : ce n’est pas parce qu’il est publié dans L’Express qu’il n’a aucune teneur philosophique et morale, mais c’est seulement parce que son auteur n’en a pas sur ce sujet.

    Il a bien voulu se défendre mais il s’est enfoncé car clairement il ne voit pas puisqu’il ne regarde que ce qui l’intéresse.

    J’aimerais dire que vous avez entaché la philosophie, R. Enthoven, mais il ne me semble pas logiquement possible de l’affirmer car on ne peut entacher ce qu’on n’atteint pas.

    Pour finir, une dernière petite incohérence dans votre article trouble et confus : « […] la cause qu’ils ont peut-être raison de défendre ».

    Au début, c’était une cause noble, maintenant elle est « peut-être » défendable ?

    Décidez-vous car il me semble que c’est contradictoire.

    Mais vous n’êtes sûrement pas à ça près, n’est-ce pas ?

    https://mouvementvegan.wordpress.com/2013/02/01/pourquoi-r-enthoven-est-il-appele-philosophe/

  • Egalité des sexes : l'exécutif mise sur l'éducation (Gaëlle Dupont, Le Monde)

    Premier conseil des ministres du gouvernement de François hollande à l'Élysée le jeudi 17 mai 2012.

    Pour la première fois depuis douze ans, le premier ministre réunit, vendredi 30 novembre, un comité interministériel sur les droits des femmes. Chaque ministre livrera sa feuille de route pour favoriser l'égalité entre les sexes. Le symbole est fort. Mais ce sera aussi l'occasion, pour le gouvernement, de montrer qu'il n'agit pas seulement sur les symboles.

    En la matière, les promesses de François Hollande ont été tenues. Le gouvernement est paritaire, et il compte une ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, qui plus est porte-parole du gouvernement. Depuis l'élection, le remboursement à 100 % de l'interruption volontaire de grossesse et la gratuité de la contraception pour les mineures ont été décidés. Mais la gauche a créé une attente forte en matière de droits des femmes. "Maintenant, on veut des résultats tangibles", résume Olga Trostiansky, qui dirige le laboratoire de l'égalité, un groupe de réflexion sur l'égalité professionnelle.

    25 % D'ÉCART DE SALAIRES

    Les inégalités persistent. Les chiffres sont connus : environ 25 % d'écart de salaires, et des retraites deux fois moindres pour les femmes  ; 39 % des cadres seulement sont des femmes, alors qu'elles occupent 62 % de l'emploi non qualifié. Elles consacrent quatre heures par jour aux tâches ménagères, contre deux pour les hommes. Elles sont aussi davantage victimes de violences. Une récente étude l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a montré que près de 2% des femmes avaient subi, au cours des deux ans, des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint et ex-conjoint.

    François Hollande a lui-même annoncé, le 25 novembre, lors de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes, qu'un projet de loi sur les droits des femmes sera déposé au premier semestre 2013. Najat Vallaud-Belkacem fait l'analyse que la lutte contre les inégalités passe désormais par un changement de mentalités. Ce sont les stéréotypes, affirme-t-elle, qui enferment dans des rôles, et aboutissent à ce que les femmes soient victimes de violences, à ce qu'elles se dirigent vers des filières moins bien rémunérées que les hommes, ou à ce qu'elles assument l'essentiel des tâches ménagères.

    LUTTER "CONTRE LA DIFFUSION DE STÉRÉOTYPES SEXISTES ET D'IMAGES DÉGRADANTES"

    Ce n'est pas le sujet le plus facile à traiter par la loi. Un volet du plan consiste à faire appliquer les textes antérieurs sur l'égalité salariale, notamment l'obligation pour les entreprises de la faire respecter sous peine de pénalités. Le gouvernement pousse également la logique de la parité, qui sera appliquée dans les instances universitaires, et entend renforcer la place des femmes dans les conseils d'administration et les conseils de surveillance des établissements publics.

    Mais il mise surtout sur la formation, un levier capital selon tous les spécialistes du sujet. Formation des personnels de l'éducation nationale et des enfants, avec un "ABCD de l'égalité" qui sera d'abord expérimenté dans cinq académies. Formation aussi des professionnels amenés à recevoir des victimes de violences (gendarmes, policiers, magistrats, médecins, travailleurs sociaux…).

    Dans le monde de la culture et des médias, le plan mise sur la sensibilisation. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel devra veiller "à la promotion de l'image de la femme et à la lutte contre la diffusion de stéréotypes sexistes et d'images dégradantes". France Télévisions est appelé à assurer une meilleure représentation des expertes sur les plateaux et à diffuser du sport féminin. Même démarche sur la publicité : l'autorité de régulation devra agir de son propre chef, même si le ministère ne s'interdit pas de la saisir si un spot conforte des "stéréotypes éculés", affirme Najat Vallaud-Belkacem.

    Cet appel aux bonnes volontés suffira-t-il, sur un sujet où les lois sur les quotas assortis de pénalités financières peinent à être appliquées? Autre limite du plan, des mesures structurantes sont encore en négociation entre les partenaires sociaux. La fixation d'un horaire minimal pour le temps partiel, qui touche surtout les femmes, la lutte contre les journées émiettées impossibles à concilier avec la présence d'enfants font l'objet de discussions lancées lors de la conférence sociale de juillet, qui aboutiront en mars 2013.

    Egalement en négociation, la réforme du congé parental, aujourd'hui jugé trop long et facteur d'éloignement du marché du travail. Il est quasi exclusivement pris par les femmes. Le gouvernement souhaite qu'il soit plus court (il dure aujourd'hui trois ans), mieux rémunéré, et qu'une partie du congé soit prise par les pères, faute de quoi elle serait perdue.

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/30/egalite-des-sexes-l-executif-mise-sur-l-education_1798353_3224.html

  • "Contre les stéréotypes et le sexisme 'd’habitude', il faut agir sur les mentalités" (Najat Vallaud-Belkacem, Le Monde)

    http://www.paris-normandie.fr/media/imagecache/article-taille-normale/afp/2012-06/2012-06-24/photo_1340539032197-3-0-407642.jpg

     

    Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, décline la philosophie du plan annoncé lors du comité interministériel.

    Selon un récent sondage, 71 % des Français pensent que le gouvernement ne va pas assez vite dans la lutte contre les inégalités entre les sexes. Que répondez-vous ?

    Je le prends de façon positive. Il montre que le niveau d'intolérance aux inégalités et au sexisme a augmenté dans la société française et que les attentes sont fortes. Nous y répondons par des mesures concrètes.

    Jusqu'à présent, vous avez surtout manié les symboles.

    Il ne faut pas minimiser leur importance. Le fait que le gouvernement soit paritaire a un impact dans la société. Beaucoup d'organisations publiques ou privées y pensent à leur tour. Autre geste, la première loi adoptée sous le quinquennat a été celle sur le harcèlement sexuel. Cela signifie une tolérance zéro à l'égard des violences sexistes. Ensuite, c'est moins perçu par le grand public, mais la gouvernance a changé. Tous les projets de loi font l'objet d'une étude d'impact sur l'égalité entre les sexes. Un haut fonctionnaire à l'égalité a été nommé dans chaque ministère. Les ministres eux-mêmes ont participé à des séminaires de sensibilisation. Dans les nominations, nous sommes passés de 17 % à 28 % de femmes hauts fonctionnaires.

    Avez-vous ressenti des résistances dans la préparation du comité interministériel ?

    Certains ministres sont des féministes convaincus, comme Michel Sapin ou Aurélie Filipetti. Vincent Peillon s'est révélé un très bon partenaire. Il sait que la question de l'égalité entre filles et garçons est centrale dans la réussite scolaire. Le fait que les garçons décrochent en lecture au collège explique en partie la chute de la France dans le classement PISA de l'OCDE.

    Dans certains ministères, ça a pu être plus compliqué, parce qu'on pensait que tout ce qui était nécessaire était déjà fait. Il a fallu que chacun accepte d'interroger ses évidences. Les stéréotypes, le sexisme "d'habitude" est très difficile à déceler. J'ai moi-même fait cette démarche en arrivant dans ce ministère, et j'ai découvert une réalité beaucoup plus dure que je ne l'imaginais.

    Carla Bruni-Sarkozy a déclenché un tollé en affirmant que sa génération n'avait plus besoin de féministes, avant de s'excuser, qu'en pensez-vous ?

    Je me définis comme féministe. Etre féministe, c'est combattre pour l'égalité entre les femmes et les hommes, pas pour un sexe contre un autre. Dans ce ministère, les hommes sont aussi un sujet. En matière d'égalité professionnelle, nous travaillons à l'émancipation des femmes, mais aussi à ce que les hommes puissent mieux concilier leur vie professionnelle et personnelle. Ils le demandent.

    La France est-elle un pays sexiste ?

    Tous les pays ont un fond de sexisme. Dès le plus jeune âge, on enferme les sexes dans des rôles préétablis. Ces représentations ont justifié pendant des années qu'on n'accorde pas le droit de vote aux femmes. Aujourd'hui, on continue à réduire le champ des possibles pour les filles. Elles réussissent mieux à l'école que les garçons : pourtant la moitié des femmes actives est concentrée dans 12 familles professionnelles sur 87. Nous avons connu par le passé deux générations de droits des femmes. Après la seconde guerre mondiale, les discriminations ont été retirées des lois. Dans les années 1970, des droits spécifiques leur ont été accordés, comme la contraception et l'IVG. Nous sommes maintenant à une troisième étape. Pour obtenir l'égalité, il faut agir sur les mentalités.

    Comment ?

    En premier lieu à l'école. Un module de formation à l'égalité et à la déconstruction des stéréotypes sera obligatoire dans les futures écoles supérieures du professorat, et dans la formation des autres personnels de l'éducation. Les enseignants pensent de bonne foi qu'ils se comportent de la même façon avec les deux sexes, mais toutes les études montrent qu'ils créent plus d'interactions avec les garçons, développant chez eux davantage que chez les filles des qualités précieuses dans le monde du travail. Pour les élèves, un apprentissage de l'égalité sera mis en place de la fin de la maternelle à la fin du primaire. Il sera expérimenté dans cinq académies en 2013, puis généralisé en 2014. Enfin, l'éducation à la sexualité deviendra effective: il ne s'agit pas de parler de pratiques, mais d'apprendre l'égale dignité et le respect entre les sexes.

    Quelle conclusion tirez-vous de votre récent voyage en Suède concernant la lutte contre la prostitution ?

    Dans ce pays où les clients sont pénalisés, la prostitution a baissé de moitié en douze ans. On parle souvent d'un transfert de l'activité sur Internet, mais sur Internet aussi les clients sont pénalisés. Le plus intéressant, c'est l'impact sur les comportements. L'achat de services sexuels n'est plus considéré comme un acte banal dans ce pays.

    En France, un groupe de travail parlementaire a été créé. Il fera un tour de France, à la rencontre des associations, des habitants, des personnes prostituées, pour échanger sur la meilleure politique possible. Je ne sais pas si nous déboucherons sur un projet ou une proposition de loi, et je ne connais pas son contenu à ce stade. Nous sommes allés en Suède, mais nous irons aussi en Grande-Bretagne, qui a choisi une troisième voie très complexe, la pénalisation des clients de prostituées "sous contrainte". Nous irons également aux Pays-Bas et en Allemagne.

    Réaffirmez-vous votre objectif de départ, à savoir la disparition de la prostitution ?

    C'est une caricature. Mon propos est abolitionniste. En résumé, la prostitution est une violence faite aux femmes et il faut la faire reculer. Evidemment, elle ne va pas disparaître totalement. Mais les politiques publiques sont là pour construire un projet de société. Je réaffirme que l'achat de services sexuels systématisé est incompatible avec l'égalité entre les sexes.

    Quand les entreprises qui ne respectent pas la loi sur l'égalité salariale paieront-elles des pénalités ?

    Sur les 27 % d'écart de salaire entre hommes et femmes, un tiers l'est à travail égal [le reste s'explique par des différences dans les carrières]. Un nouveau décret paraîtra dans les prochains jours afin de faire enfin appliquer la loi. Nous passons d'un contrôle aléatoire des inspecteurs du travail sur place à un contrôle systématique sur pièce. Les entreprises devront envoyer aux directions régionales du travail leur plan pour l'égalité, qui seront examinés systématiquement. Si elles ne se mettent pas en conformité, elles paieront les pénalités, jusqu'à 1 % de la masse salariale.

    Propos recueillis par Gaëlle Dupont

    Le Monde, samedi 1er décembre 2012

    http://abonnes.lemonde.fr/cgi-bin/ACHATS/acheter.cgi?offre=ARCHIVES&type_item=ART_ARCH_30J&objet_id=1216791&xtmc=contre_les_stereotypes&xtcr=141

  • Soutien total à Anne Zelensky

    http://www.disons.fr/wp-content/uploads/2011/01/Anne-Zelenski.jpg

    Comme toute féministe engagée, je connaissais Anne Zelensky de réputation, mais j’ignorais, jusqu’à ce que je tombe par hasard sur cet article du Monde écrit le 7 mars 2011, qu’elle était l’une des (la ?) dernières féministes de ce pays à passer outre le politiquement correct pour défendre ses convictions : les droits humains, et spécifiquement les droits des femmes.


    Le racisme, le sexisme, le spécisme, sont condamnables parce qu’ils touchent à l’identité biologique des êtres, qu’ils essentialisent. Ce sont des idéologies de haine.

    En revanche, faire la critique d’une culture ou d’une religion dès lors qu’elle porte atteinte aux droits fondamentaux des individus, est un devoir, qui devrait logiquement s'inscrire dans le discours de la gauche.

    L'islam porte atteinte aux droits des individus, et spécifiquement aux droits des femmes.

    Ce n'est un mystère pour personne.

    Encore faut-il ne pas avoir la lâcheté de se taire sous prétexte qu'il ne s'agit pas d'une réalité occidentale.

    Merci Anne Zelensky de montrer que le féminisme n’est pas mort, qu’il sait encore voir et combattre l’ennemi, partout où il se trouve.

    ****

    "Chasse à la sorcière", par Anne Zelensky

    Le Monde.fr | 07.03.2011

    Une grande ombre s'étend sur le pays des Lumières.

    Il ne fait pas bon y exprimer une pensée libre.

    Les mêmes qui honnissent la censure et clament le droit à la liberté d'expression tentent de bâillonner ceux et celles qui ne pensent pas "correctement".

    Une véritable police de la pensée s'est mise en place via les associations antiracistes et les milieux gaucho féministes.

    Me voilà ainsi l'objet d'une vraie curée de la part de tout un secteur féministe.

    Depuis que j'ai osé participer aux "Assises sur l'islamisation de l'"Europe", le 18 décembre 2010, je suis devenue la femme à abattre.

    On me range carrément à l'extrême-droite.

    Deux faits attestent de cette chasse à la Sorcière.

    Dans le dernier numéro de janvier 2011 de Prochoix, en partie consacré à me démolir, on peut lire sous la plume de Caroline Fourest :

    "Entre Christine Delphy qui milite désormais aux côtés des Indigènes de la République et Anne Zelensky qui milité désormais aux côtés du Bloc Identitaire, le moins qu'on puisse dire c'est que tous les chemins du féminisme ne mènent pas à l'universalisme laique..."

    Le raccourci est saisissant de malhonnêteté.

    Les fameux Identitaires, qui en effet sont parmi les nombreux organisateurs de ces Assises, sont une poignée de gens catalogués "extrême-droite".

    En fait, je les ai côtoyés, le temps d'une journée, je n'ai jamais milité avec eux, puisque mon engagement depuis plus de quarante ans, est aux côtés de la gauche.

    Le vrai danger n'est pas là, dans ce groupuscule minoritaire.

    Il est plutôt dans la progression d'une islamisation des sociétés européennes, téléguidée par des extrémistes qui gagnent du terrain.

    Cette progression inquiète les peuples et, faute d'être entendus par leurs dirigeants, ils se rabattent sur l'extrême droite.

    Mais à gauche, on en est resté à la vision du fascisme des années 1940, et en s'obsédant sur une extrême droite qui a évolué, on fait son jeu.

    La preuve en est la montée de Marine Le Pen, plus préoccupante que l'existence d'une poignée d'Identitaires.

    Il faut se poser la bonne question : pourquoi cette montée des droites en Europe ?

    Y répondre en culpabilisant les peuples supposés ignares, et en criant au populisme, du haut d'une arrogance propre à une certaine gauche de droit divin, là encore ne fait qu'exaspérer ces peuples.

    Par contre, revenons à Prochoix : comment qualifier les procédés de cette revue féministe, qui me consacre donc trois articles, m'attaquant personnellement, sans jamais citer mes textes ?

    Je n'ai pas droit à être entendue.

    Les héraults de la tolérance pratiquent des méthodes qui fleurent bon leur stalinisme.

    Deuxième fait.

    J'étais invitée à animer le 24 février un séminaire à l'EHESS, auprès d'étudiants en master, sur "Ce que célébrer les 40 ans du MLF veut dire" dans le cadre des Hautes Etudes "Politique et sexualité".

    Il s'agissait de traiter ce thème en interrogeant des "historiques" comme moi.

    On m'a souvent invitée dans le cadre universitaire.

    Quelques jours avant, la chercheuse qui m'avait conviée, me décommande.

    Soumise à des pressions violentes, dont elle prétend ne pas savoir l'origine ( ce serait des étudiants), elle renonce à m'inviter pour éviter l'obstruction et le chahut.

    A part moi, elle a invité d'autres "historiques" : Christine Dephy et Antoinette Fouque.

    Je gage qu'elle ne décommandera pas Christine Delphy, compagne de route des Indigènes de la république, et adepte du voile.

    Parmi les jeunes universitaires, elle bénéficierait d'une grande estime.

    Elevées au biberon du "Touche pas à mon pote", celles-ci se soucient plus d'antiracisme que de sexisme.

    Que se passe-t-il donc ?

    Comment les héritières du Mouvement des femmes des années 1970 en sont-elles arrivées là ?

    Un peu d'histoire s'impose.

    La plupart des pionnières des années 70 se sont évanouies dans la nature, sont mortes de chagrin, se sont consacrées aux femmes battues ou encore se sont réfugiées dans les bras de l'université, via les études féministes, Gender studies.

    Le généreux Mouvement des femmes s'est disloqué, éparpillé en myriades de groupes occupés à remailler les trous du patriarcat ou à se tailler une petite place au soleil.

    Incapacité complète à se coordonner, à tenter d'acquérir une visibilité politique.

    Le féminisme est encore dans sa période infantile.

    Il y a eu cette superbe explosion, où ont volé en éclats les dogmes et impostures de la domination, où des femmes se sont mises à penser enfin par elles-mêmes, où elles ont revendiqué sans concession leur liberté, où elles ont affirmé leur solidarité avec leurs sœurs.

    Cela s'est appelé la sororité.

    Et puis, on est retourné au no woman's land de toujours, avec quelques amendements.

    Rien d'étonnant à cela, l'espérance est violente, l'Histoire lente.

    Comme tous les groupes incapables de convertir le cri en revendication politique, la plupart des féministes ont cessé d'inventer, ont déserté le combat et se sont rabattues sur la doxa gauchiste.

    Abandon d'une pensée et d'une action féministe autonome pour adopter les credos de l'altermondialisme : anticolonialisme, antiracisme, rejet de la civilisation occidentale, préférence pour l'autre, pourvu qu'il soit d'ailleurs, tolérance à géométrie variable...

    Ainsi, les mêmes qui honnissaient les religions se sont muées en défenseuses inconditionnelles de l'islam.

    Pas touche au sacré Coran, qu'elles n'ont pas vraiment lu.

    Là où on suit ce texte au pied de la lettre, elle seraient au cachot ou lapidées.

    Oui, mais il y a les interprétations du texte ; oui, mais la religion catholique n'a pas fait mieux...

    Le "oui, mais", cette volonté de tout comprendre - si "féminine" - est la face cachée de l'impuissance et d'une forme de lâcheté.

    Pour ma part, j'ai continué sur ma lancée.

    Je bouge encore.

    Je me permets de penser par moi-même, avec les risques inhérents à l'exercice.

    On ne me pardonne pas d'être sortie du cadre où on m'avait coincée.

    Après les obligatoires années de purgatoire - le féminisme n'est jamais une partie de plaisir ni le plus court chemin vers la reconnaissance - on m'a rangée dans l'armoire des antiquités, celle des historiques.

    D'hystériques nous étions devenues, certaines d'entre nous, "historiques".

    Entendez par là, momifiées ad vitam aeternam dans la posture de promotrices de l'avortement.

    Les grouillotes de Madame Veil, en quelque sorte.

    L'essentiel était de nous assigner à résidence.

    D'autre part, cette reconnaissance a fait grincer quelques dents du côté des "sœurs", qui n'en bénéficiaient pas.

    Sous la sororité, couvait la traditionnelle jalousie pour celle qui réaliserait ce qu'on ne peut pas faire.

    Elle explose maintenant.

    Il faut tirer une vigoureuse sonnette d'alarme.

    La liberté d'expression est le garant absolu de la vitalité d'une pensée.

    Dans ce pays, on ne peut plus rien dire sans être immédiatement vouée aux gémonies, poursuivie au tribunal ou interdite de parole.

    Ce n'est pas en faisant taire une parole dérangeante, qu'on escamotera ce qui dérange.

    Anne Zelensky, présidente de la Ligue du Droit des femmes

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/07/chasse-a-la-sorciere_1489381_3232.html

  • Le Caire : Une journaliste française agressée sexuellement place Tahrir (L'Express)

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    Pendant plusieurs minutes, la correspondante en Egypte de France 24 a été encerclée et agressée par une foule d'hommes, alors qu'elle réalisait un direct sur la chaîne.

    La correspondante en Egypte de la chaîne de télévision France 24 a été agressée sexuellement vendredi sur la place Tahrir du Caire.

    Une agression qui signe un nouvel épisode des violences commises contre des femmes, notamment journalistes, dans la capitale égyptienne.  

    Elle a raconté avoir été encerclée par une foule composée essentiellement de jeunes hommes, qui ont commencé à la toucher alors qu'elle intervenait en direct sur la chaîne d'information en continu.

    L'agression a duré plusieurs minutes, avant qu'un ami ne parvienne à la sauver, a-t-elle précisé. 

    "J'ai été agrippée de partout. J'ai réalisé (plus tard), quand quelqu'un a reboutonné ma chemise, qu'elle était ouverte, mais pas déchirée. J'ai évité le pire grâce à la ceinture solide (que je portais)" et l'aide d'un ami, a-t-elle affirmé.

    La journaliste a précisé qu'elle allait porter plainte.

    Lors d'affaires similaires, la police n'était pas parvenue à arrêter les responsables. 

    "La direction de France 24 condamne fermement les agressions à répétition contre toutes les journalistes qui doivent pouvoir exercer librement leur métier partout dans le monde", a souligné la chaîne dans un communiqué.

    France 24 "met actuellement tout en oeuvre, avec le soutien de l'ambassade de France au Caire, pour assurer la sécurité et le rapatriement en France de sa correspondante", assure-t-elle. 

    Pas de réaction des autorités

    Dans les rues du Caire, le harcèlement des femmes, voilées ou non, les remarques obscènes et parfois les gestes déplacés sont un phénomène courant.

    Mais récemment, les témoignages venant de la place Tahrir faisant état de véritables agressions sexuelles, voire des viols, se sont multipliés, sans susciter de réaction des autorités. 

    En juin, un groupe d'hommes a attaqué et agressé sexuellement plusieurs manifestantes lors d'une marche visant à dénoncer le harcèlement sexuel en Egypte.

    Ces agressions ont été particulièrement médiatisées après l'agression sur la place Tahrir de la journaliste américaine Lara Logan le 11 février 2011, jour de la démission du président déchu Hosni Moubarak

    En novembre 2011, une journaliste de la chaîne France 3 avait également été agressée sexuellement lors d'une manifestation qu'elle couvrait place Tahrir.

    Peu avant elle, une journaliste égypto-américaine avait fait état de violences sexuelles de la part de policiers.

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/le-caire-une-journaliste-francaise-agressee-sexuellement-place-tahrir_1177186.html?cache=421335#commentaire

  • Pakistan : Malala, 14 ans, nouvelle cible des talibans (Le Point)

    Malala Yousafzai a payé cher son combat pour la reconnaissance des atrocités commises par les talibans.

    Une adolescente et militante pakistanaise a survécu par miracle à une tentative d'assassinat à la sortie de son école.

    Malala Yousafzai a payé cher son combat pour la reconnaissance des atrocités commises par les talibans. © Capture d'écran Youtube


    Une adolescente pakistanaise connue pour son combat pour la reconnaissance des atrocités commises par les islamistes talibans a survécu presque miraculeusement à une tentative d'assassinat mardi à la sortie de son école dans le nord-ouest, selon les autorités locales.

    Malala Yousafzai, âgée de 14 ans, était connue à l'étranger pour son blogue hébergé par la BBC dénonçant les violences commises par les talibans dans la vallée de Swat, où ils avaient un court instant pris le pouvoir avant 2009.

    Elle avait reçu l'an dernier le premier prix national pour la paix créé par le gouvernement pakistanais et avait fait partie des nominations pour le prix international des enfants pour la paix de la fondation Kids Rights.

    "Malala montait dans l'autobus scolaire après sa journée de classe lorsque deux hommes armés ont ouvert le feu sur elle. Elle a été blessée", a déclaré à l'AFP un responsable de la police locale, Rasool Shah.

    Le ministre de l'Information de la province du Khyber Pakhtunkhwa, Mian Iftikhar Hussain, a confirmé l'attaque survenue à Mingora, principale ville de la région de Swat, et a accusé des "terroristes" d'en être à l'origine.

    "Une balle a heurté son crâne, mais son cerveau n'a pas été touché. Elle est hors de danger", a déclaré à l'AFP le docteur Taj Mohammed, de l'hôpital Saidu Sharif de Mingora.

    "La balle a touché son crâne et a poursuivi sa trajectoire dans l'épaule opposée", a ajouté le docteur Lal Noor, du même hôpital.

    "Une fille à la mentalité occidentale (talibans)

    Peu après les faits, l'attaque a été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle du pays et allié d'al-Qaida.

    "C'est une fille à la mentalité occidentale qui passe son temps à nous dénoncer. Quiconque critiquera les talibans subira le même sort", a-t-il indiqué, par téléphone et depuis un lieu inconnu.

    "Nous l'avions prévenue plusieurs fois qu'il fallait qu'elle cesse de parler contre les talibans, qu'elle arrête de soutenir les ONG occidentales et qu'elle prenne le chemin de l'islam", a-t-il ajouté.

    Une équipe de médecins pakistanais s'est rendue mercredi au chevet de la militante anti-talibans de 14 ans pour déterminer si elle avait besoin de traitements à l'étranger.

    Un Boeing 737 du transporteur pakistanais PIA était sur le tarmac de l'aéroport de Peshawar, prêt à transporter, si besoin, l'adolescente à l'étranger, la destination la plus probable étant Dubai, a indiqué à l'AFP le patron du groupe, Junaid Yusuf.

    "Un modèle pour l'ensemble du pays" (ministre pakistanais)

    Les députés pakistanais ont suspendu, mercredi, leurs travaux pour condamner cette attaque et ont prié pour le rétablissement de l'adolescente, qui "est un modèle pour l'ensemble du pays" selon la ministre des Affaires étrangères, Hina Rabbani Khar.

    Le chef de l'armée pakistanaise, le général Ashfaq Kayani, s'est rendu au chevet de l'adolescente et a condamné des "actes haineux de terrorisme commis par des lâches".

    De son côté, la représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a évoqué, mercredi, une "agression ignoble".

    Les États-Unis ont, quant à eux, qualifié l'attaque contre la jeune Malala de "barbare".

    L'armée pakistanaise avait repris en 2009 le contrôle de la vallée de Swat au terme d'une vaste offensive pour y déloger les talibans de Maulana Fazlullah qui en avaient pris le contrôle deux ans plus tôt.

    Malgré des violences sporadiques, le gouvernement tente de promouvoir le tourisme dans cette région jadis surnommée "la Suisse du Pakistan" pour ses paysages montagneux à couper le souffle, ses étés doux et le ski en hiver.

    http://www.lepoint.fr/monde/pakistan-malala-14-ans-nouvelle-cible-des-talibans-10-10-2012-1515489_24.php

  • L' "humanisme dévergondé" (Claude Lévi-Strauss), la France, les USA

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  • Le droit de critiquer des idées

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    Les propos qui touchent à l'identité biologique des êtres sont condamnables et à condamner.

    Tout ce qui ressortit au sexisme, au spécisme, au racisme, etc., est condamnable et à condamner.

    Mais critiquer des idées, des opinions (et la religion n'est que cela) ou des cultures en leur barbarie, est un droit, et même un devoir.

    La responsabilité des récentes violences perpétrées n'est pas à imputer à Charlie Hebdo ou au réalisateur du (très mauvais) Innocence of Muslims, mais bien aux "fous de Dieu" décidés à tuer quiconque n'est pas de leur avis, "provocations" ou pas.