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Presse - Page 16

  • "Le nouvel âge de l’abolitionnisme", par Cynthia Fleury (L'Humanité)

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    La Chine, (future) patrie des droits de l’homme, vient d’interdire les cirques ne respectant pas les droits des animaux, la recrudescence de maltraitance animalière ayant alarmé les autorités.

    L’éthique animale est-elle 
le premier chemin vers une éthique humaine ? Ou bien plutôt l’inverse ? Et d’ailleurs jusqu’où respecter le droit des non-humains ?

    Même si notre métaphysique a placé au cœur et 
au sommet de son système l’homme, il n’en demeure pas moins que chez Thomas d’Aquin, déjà, la cruauté envers les animaux est dénoncée pour mieux protéger les hommes 
de leur propre cruauté.

    Au siècle des Lumières, Kant confirmera l’intuition première en formulant sa théorie des devoirs indirects :

    « Les devoirs envers les choses inanimées sont également des devoirs indirects envers l’humanité. (…) Personne ne doit détruire les beautés de la nature, car ce qui n’est d’aucun usage à l’un peut encore être utile à l’autre ».

    Il semblerait ainsi que, chez le père de l’impératif catégorique, la notion même de valeur de la nature soit inappropriée.

    « Ce n’est pourtant pas à l’égard de la chose elle-même qu’il nous faut observer ce devoir, mais à l’égard de nos semblables. »

    Dans son dernier ouvrage portant le nom de la plate-forme pétrolière offshore qui explosa dans le golfe du Mexique en 2010, provoquant la plus forte marée noire de l’histoire états-unienne (1), Stéphane Ferret rappelle ce moment indélicat de notre métaphysique occidentale, à savoir qu’elle ne concède pas une valeur en eux-mêmes aux êtres de nature mais seulement à celui qui a le pouvoir de les valoriser.

    Pourtant, ils sont nombreux comme Victor Hugo à avoir ressenti cette faille éthique :

    « Sans doute était-ce le premier devoir, écrit l’écrivain. Il fallait civiliser l’homme du côté de l’homme. La tâche est avancée déjà et fait des progrès chaque jour. Mais il faut aussi civiliser l’homme 
du côté de la nature. Là tout est à faire. »

    Depuis, force est de constater que nous accusons un profond retard venu se matérialiser dans la crise écologique.

    Si la crise écologique est donc métaphysique, c’est parce que « la sphère des existants dotés d’une capacité de valorisation ne correspond pas forcément à la sphère des existants susceptibles d’être valorisés ».

    Stéphane Ferret poursuit en tentant de substituer à nos métaphysiques anthropocentriques (christianisme, cartésianisme, humanisme) des métaphysiques plus acentriques ou polycentriques (animisme, spinozisme, darwinisme), que certains pourraient nommer aujourd’hui plus écocentriques ou biocentriques.

    Concernant l’éthique animale, le débat opposerait, quant à lui, les visions welfaristes (dite du bien-être) contre les visions abolitionnistes.

    La première s’intéresse au sort des animaux exploités ; la seconde refuse simplement l’idée même d’une légitimité à exploiter l’animal.

    Pour Tom Regan, célèbre abolitionniste, il convient, rappelle Stéphane Ferret, « d’arrêter l’utilisation des animaux dans le cadre d’expérimentations scientifiques, d’éradiquer l’élevage commercial, de prohiber la chasse et le piégeage ».

    Il ne s’agit donc pas de réformer mais simplement d’éradiquer ces pratiques.

    « Le mouvement des droits des animaux est un mouvement abolitionniste ; notre but n’est pas d’élargir les cages, mais de faire qu’elles soient vides. »

    Gary L. Francione, militant de la cause, le résume d’un seul article :

    « Tous les êtres sensibles, humains et non humains, ont un droit : le droit fondamental de ne pas être traités par d’autres comme leur propriété. »

    Of Mice and Men… Le drame n’est pas près de s’arrêter.

    (1) Deepwater Horizon, Le Seuil, 2011.

    Cynthia Fleury

    http://www.humanite.fr/08_02_2011-le-nouvel-%C3%A2ge-de-l%E2%80%99abolitionnisme-464607

    (Précision par rapport à cet article (qui a le mérite de parler de l'abolitionnisme) : Gary Lawrence Francione n'est pas un simple "militant", mais un professeur de droit, un philosophe et un théoricien : celui du véganisme abolitionniste.)

  • Les Inrocks : à quand le tournant vegan ?

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  • Le guitariste du groupe punk lillois les Ashtones tué par un chasseur

    Francis Collet, en concert avec son groupe. (D.R.)  
    Francis Collet, en concert avec son groupe. (D.R.)

    Drame dimanche près de Dijon.

    Le guitariste du groupe punk de Lille les Ashtones a été tué par la balle d'un chasseur près de Dijon.

    Francis Collet, 42 ans, conduisait le van de son groupe de retour d'un concert à Marseille.

    A 16h30, il se prend une balle en pleine tête alors que cette portion d'autoroute longe un bois.

    Une battue était alors en cours.

    Un chasseur a été mis en garde à vue par la gendarmerie de Beaune puis relâché.

    A l'heure actuelle, on ne sait pas si Francis Collet a été touché par une balle perdue ou par un tir vers l'autoroute.

    Une enquête est ouverte et une reconstitution va avoir lieu.

    Mais la théorie de la balle perdue semble la plus plausible.

    Les Ashtones existent depuis 2000 et s'affilient à un punk rock'n'roll 77 dans la lignée de celui des New York Dolls, Stooges, Dead Boys, Johnny Thunders and The Heartbreakers ou encore les Ramones.

    Le groupe a sorti Mainline Rockets, son troisième album en 2009.

    Il était en tournée au moment du drame.

    "On revenait de deux dates dans le sud, à Toulouse et Marseille", a expliqué le chanteur à la presse.

    "Nous nous relayions pour conduire, lui et moi.

    C'était son tour.

    Au moment de l'accident, on a entendu comme une grande implosion.

    J'ai tourné la tête et j'ai vu mon pote, inconscient, la tête en sang.

    J'ai pris le volant pour redresser le fourgon..."

    Un drame absurbe d'une connerie insondable.

    L'affaire est d'autant plus scandaleuse qu'un évènement similaire s'est déroulé au même endroit il y a plusieurs années.

    Une femme, assise à l'arrière de sa voiture entre ses deux enfants, avait reçu une balle en plein tête.

    Le chasseur responsable fut accusé d'homicide involontaire et écopa d'un an de prison. 

    http://rock.musique.jeuxactu.com/news-le-guitariste-du-groupe-punk-lillois-les-ashtones-tue-par-un-chasseur-5363.htm

  • Romain Gary : toujours incompris en 2010

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    Le 2 décembre, l'émission littéraire "La grande librairie" (France 5) était consacrée à Romain Gary... toujours incompris en 2010.

    Qu'on en juge : http://www.france5.fr/la-grande-librairie/index.php?page=article&numsite=1403&id_article=20390&id_rubrique=1406 (à partir de 16'25", critique éhontée de la deep ecology - confondue d'ailleurs avec les droits des animaux -, etc.).

    La France reste la France, y compris lorsqu'il s'agit de comprendre l'un de ses plus grands écrivains modernes, sinon le plus grand.

    Même ses exégètes (exception faite d'André Asséo, auteur de la pièce Gary/Ajar) se trompent sur ses motivations morales et philosophiques, car Gary parlait bel et bien des droits des éléphants (et des animaux en général), dans Les Racines du ciel notamment : les éléphants n'étaient pas simplement une métaphore des droits de l'homme en danger.

    Intéressant de noter la résistance, pathétique, et le retard moral de l'intelligentsia française sur ces questions.

    Colette en fait également les frais (voir mon étude "Colette ou la sauvagerie" parue dans la revue Synergies Algérie (GERFLINT) n° 7 - 2009 pp. 169-190 : http://ressources-cla.univ-fcomte.fr/gerflint/Algerie7/Pinque.pdf.)

  • "Refuges", ou camps de la mort ?

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    Ce blog soutient Paule Bonnel dans son combat, qui est aussi notre combat.

    Les sièges de la SPA, de PETA US, etc., croulent sous les millions de généreux donateurs.

    Cet argent devrait servir à inonder les refuges qui en dépendent.

    Or la réalité est bien différente.

    Les animaux en bonne santé sont euthanasiés sans cesse et tout le monde se tait.

    Il ne suffit pas de combattre les abandons.

    Il faut aussi combattre les élevages, professionnels, particuliers ou clandestins, les animaleries et tous les refuges qui ont recours à l'euthanasie, laquelle ne devrait être pratiquée que lorsque l'animal est malade sans espoir de guérison.

    L'argent des donateurs devrait être également réparti dans les refuges de chaque région et servir à agrandir les structures d'accueil existantes.

    Tel devrait être, du moins, le souci du petit monde de la "protection animale", qui ne saurait en l'état des choses se revendiquer comme tel.

    Un refuge devrait être un lieu d'asile pour les milliers d'animaux abandonnés chaque année par les "salauds" et les irresponsables, qui ne voient dans l'animal nonhumain qu'un jouet dont on se débarrasse lorqu'il n'amuse plus, vieillit ou encombre.

    Un refuge devrait être un... refuge, où les victimes des abandons, souvent blessées et mutilées, puissent se reposer et se voir adoptées par des familles aimantes et responsables.

    Dans la réalité, un "refuge" n'est, bien souvent, qu'un ignoble camp de la mort, et la SPA de Carcassonne n'en est qu'un exemple parmi des dizaines d'autres.

    Méryl Pinque

    http://img525.imageshack.us/img525/8537/dsc00373la2sw5.jpg

    Carcassonne. Polémique. Y a-t-il trop d'euthanasies à la SPA ?

    « A la SPA, un chien a 90 % de chances d'être euthanasié plutôt que d'être adopté... ».

    Paule Bonnel, une Chaurienne qui lutte pour la cause animale au travers de diverses associations, dénonce aujourd'hui « les euthanasies à outrance qui sont pratiquées sur les chiens du refuge de la SPA de Berriac ».

    Cette femme s'appuie sur des exemples précis :

    « Jeudi matin, un chien atteint de la lechmaniose a été euthanasié, alors qu'il aurait pu être soigné.

    Il y a une semaine, un croisé labrador de 2 ans, Driss, a aussi été euthanasié, tout comme son compagnon de box, un labrador fauve de 2 ans et demi. »

    Pour Paule Bonnel, « il y a trop d'euthanasies à la SPA, notamment sur des chiens jeunes, que des associations demandent à récupérer.

    Normalement, on est là pour sauver les animaux, pas pour les tuer ! ».

    Il n'en fallait pas plus pour faire s'insurger Claudette Armisen, présidente de la SPA carcassonnaise, qui se dit « outrée » par les propos tenus par deux ou trois personnes « qui n'ont même pas le courage de venir au refuge ».

    Elle n'écarte d'ailleurs pas l'idée de déposer une plainte à leur encontre « pour diffamation ».

    Si elle ne veut pas se prononcer sur le nombre d'euthanasies pratiquées chaque année à Carcassonne, Claudette Armisen se défend par la surpopulation du site de Berriac :

    « 499 chiens sont rentrés depuis le début de l'année et 255 ont été adoptés.

    Actuellement, nous avons 155 chiens pour 99 places...

    Comment voulez-vous faire, quand vous rentrez cinq chiens dans la journée et que vous êtes en manque de places ?

    Ce n'est pas ma faute si les gens sont cons !

    D'autant plus que nous faisons aussi office de fourrière pour plus d'une centaine de communes.

    Notre problème n'est pas unique en France, c'est le quotidien de tous les refuges. »

    Refusant la polémique, la présidente de la SPA de Carcassonne invite ses détractrices à venir la rencontrer au refuge :

    « Quand on a un différend avec une personne, on s'adresse directement à elle. »

    Y. B.
  • Charter pour l'enfer (International Campaigns)

    http://www.lematinal.com/files.php?file=categories/news-local/singes_animaux_captifs_593296551.jpg

    Un article anthologique du 07.09.10 du Matinal, dans la rubrique Santé, truffé de passages sinistres et aussi de détails, sans parler de la photo, qui rappellent aussi une certaine époque de l'histoire des hommes, jamais terminée d'ailleurs.

    Et un final à couper le souffle.

    Exportation de mille singes pour la recherche médicale

    Introduction de l'article :

    "Le business d’exportation de singes à l’étranger prend de l’ampleur.

    Une nouvelle compagnie privée se propose de se lancer dans une telle activité d’ici peu.

    Il s’agit de Prima Cyno Ltd, qui a demandé au gouvernement l’autorisation d’exporter annuellement entre 1 000 et 2 000 singes par an vers l’Europe et aux Etats-Unis pour des recherches médicales poussées." (C) Le Matinal.

    Des primates destinés à la "recherche" médicale notamment vers la France, mais pas seulement.

    En Europe, demain, le 08 septembre, les autorités à la solde de lobbies en tout genre vont statuer sur le sort qu'elles réservent à des millions d'animaux victimes de l'industrie européenne de la vivisection.



  • "Les animaux ont-ils des droits ?" (Le Monde / auteurs : Florence Burgat et Jean-Pierre Marguénaud)

    http://www.cyberpresse.ca/images/bizphotos/435x290/200905/08/69848.jpg

    Florence Burgat et Jean-Pierre Marguénaud sont respectivement rédactrice en chef et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier

    Les animaux ont-ils des droits ?

    Cette question, communément moquée et balayée d'un revers de main il y a peu, fait aujourd'hui partie des interrogations recevables, comme l'a montré récemment le 21e forum "Le Monde – Le Mans" intitulé "Qui sont les animaux ?".

    Qu'est-ce qui justifie que l'on fasse souffrir, de manière routinière, industrielle, et dans des proportions jamais atteintes, des milliards d'animaux terrestres et marins pour des bénéfices dont la légitimité et l'utilité sont au moins discutables ?

    Si l'on pense que les animaux n'ont pas de droits et qu'ils n'ont, somme toute, que ce qu'ils méritent, il faut s'en expliquer.

    Un grand pas vers l'explication est franchi lorsque beaucoup se sentent contraints d'étayer une position qui semblait jusque-là acquise, inébranlable, pour ne pas dire irréprochable : après tout, ce ne sont que des bêtes ; d'où il faut entendre que quand on agit contre l'intérêt des bêtes, on ne fait rien de vraiment mal, rien de vraiment grave.

    De cela, nous ne sommes peut-être pas absolument persuadés en notre âme et conscience, mais la collectivité ayant entériné les pratiques cruelles et massives contre les animaux, tout se passe comme si nous nous sentions individuellement justifiés d'en profiter, et donc innocents.

    Ce trouble que chacun ressent en songeant aux souffrances infligées aux animaux a du reste entraîné depuis longtemps ses premières conséquences juridiques sur le continent européen : en Angleterre par le Martin's Act, dès 1822, en France par la loi Grammont de 1850 punissant les mauvais traitements commis publiquement envers les animaux domestiques.

    Ces premiers pas étaient cependant bien timides, car la condition de publicité des actes commis tendait à protéger davantage la sensibilité des hommes auxquels le spectacle en était imposé que celle des animaux qui les subissaient.

    Sans doute la condition de publicité tombera-t-elle par le décret du 7 septembre 1959 pour les mauvais traitements et ne sera-t-elle pas reprise par le loi du 19 novembre 1963 qui institua le délit d'actes de cruauté.

    Cependant, aux côtés des souffrances inutilement infligées, c'est-à-dire non nécessitées par la finalité d'usages la plupart du temps générateurs de souffrance, il faut désormais songer à ces violences qui sont imputables au système d'exploitation.

    Si la cruauté contre les animaux n'a pas d'âge, quelque chose s'est emballé.

    Dans le même temps, l'invisibilité de la souffrance animale se fissure, l'évidence selon laquelle les bêtes ne sont bonnes qu'à être tuées semble, pour peu qu'on y réfléchisse, douteuse.

    Derrière le "produit" se profile parfois quelque chose que nous n'aimons pas voir.

    La torsion que subit le statut juridique des animaux traduit ce malaise.

    Le législateur européen prend des mesures de plus en plus nombreuses pour "protéger" les animaux et veiller à leur "bien-être", y compris et surtout au moment le plus paradoxal où on les mutile et où on les tue.

    La prédilection des législateurs pour un mot aussi fort que le "bien-être", visant à faire face à des situations où sa prise en compte confine à l'absurdité, reflète probablement pour une part le malaise inhérent à la justification implicite d'activités animalicides.

    La proposition de règlement du Conseil du 18 septembre 2008 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort en appelle d'ailleurs à la "prise en compte du bien-être des animaux" tout en enjoignant les exploitants "d'épargner au maximum la douleur, la détresse ou la souffrance aux animaux destinés à l'abattage".

    On découvrira une nouvelle dimension du paradoxe dans la Directive 93/119/CE du Conseil du 22 décembre 1993 sur la protection des animaux au moment de leur abattage ou de leur mise à mort qui mentionne dans l'un de ses alinéas qu'il "est interdit d'assener des coups ou d'exercer des pressions aux endroits particulièrement sensibles.

    Il est en particulier interdit d'écraser, de tordre, voire de casser la queue des animaux ou de les saisir par les yeux.

    Les coups appliqués sans ménagement, notamment les coups de pied, sont interdits".

    Faut-il que ces actes fussent répandus pour qu'il ait été nécessaire de les noter aussi explicitement dans une directive !

    LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE

    Alors que certains scientifiques s'en remettrent au concept mécaniste de nociception, que d'autres admettent l'existence de douleurs "seulement physiques", le législateur européen, quant à lui, reconnaît aux animaux cette évidence, à savoir la capacité à souffrir, à être le sujet de leur douleur et à ressentir la souffrance psychique qu'est la détresse.

    En vérité, tout le monde sait cela.

    Pourtant, les animaux sont très exactement traités comme des matières premières dont les règles de transformation sont soigneusement décrites.

    Comment peut-on tranquillement reconnaître en même temps que les animaux sont profondément affectés par ce qui leur est fait, et en affirmer le caractère licite ?

    La légitimité de ces pratiques n'est-elle pas mise en question au cœur de leur réglementation ?

    S'il est vrai que les animaux demeurent versés du côté des biens, et à ce titre appropriables, ils bénéficient depuis le décret de 1959, la loi de 1963 (précités), la loi du 10 juillet 1976 – dont l'article 9 proclame que "Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce" – et le Code pénal entré en vigueur en 1994, d'une protection contre leur propriétaire lui-même.

    Désormais, le droit ne laisse plus le propriétaire disposer de sa chose comme bon lui semble lorsque cette chose est un animal.

    D'ailleurs cette prise en compte de l'intérêt propre de l'animal, être vivant et sensible, n'exprime-t-elle pas une forte résistance à sa classification dans la catégorie des choses ?

    Une ligne se dégage alors pour comprendre les raisons d'octroyer des droits aux animaux, par-delà les devoirs de l'homme à les utiliser le moins cruellement possible.

    A ceux qui considèrent que les avancées législatives en matière de protection des animaux, et plus encore l'idée de leur reconnaître des droits, comme une insulte à la misère humaine, il faut répondre que la misère humaine résulte de l'exploitation ou de l'indifférence à la souffrance des plus faibles et que c'est au contraire l'insulter, sinon la légitimer, que de prôner l'indifférence farouche à l'égard de la souffrance d'autres êtres plus faibles encore et qui ne peuvent jamais consentir.

    Il faut leur répondre que, dans la mesure où il ne suffit pas de rester indifférent à la souffrance des animaux pour soulager la misère humaine, la protection des animaux et celle des plus faibles des hommes relève du même et noble combat du Droit pour aider ceux à qui il peut être fait du mal, beaucoup de mal.

    Considérer les animaux comme des choses, c'est les maintenir dans la catégorie où on les avait enfermés à l'époque où la négation de leur sensibilité permettait de les exploiter pleinement.

    Nous estimons au contraire que tant sur le plan éthique que sur le plan juridique, dans le prolongement des idées avancées par René Demogue il y a plus d'un siècle, il est inacceptable de continuer à considérer les animaux comme des choses.

    On peut, certes, améliorer le sort des animaux sans leur accorder la personnalité juridique, et des progrès ont été accomplis en ce sens aussi bien en droit français qu'européen.

    Il semble cependant difficile de faire véritablement ressortir l'utilité de règles protectrices toujours plus nombreuses sans accorder aux animaux un statut qui leur reconnaisse la personnalité juridique et leur attribue techniquement des droits.

    De toute façon, dans ce domaine comme dans tout autre, les améliorations concrètes dépendent de l'interprétation des textes par le juge.

    Or, il ne fait guère de doute que les mêmes règles également protectrices ne seront pas interprétées dans un sens aussi favorable aux animaux dans un Etat continuant à les considérer comme des choses, toujours un peu viles, que dans un Etat les ayant déjà admis dans la catégorie des personnes titulaires de droits.

    Florence Burgat est directeur de recherche en philosophie, INRA, université de Paris-I.

    Jean-Pierre Marguénaud est professeur de droit privé, faculté de droit et de sciences économiques de Limoges (OMIJ).

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/07/15/les-animaux-ont-ils-des-droits_1387965_3232.html

  • La RATP coupable de mauvais traitements sur les pigeons (Villejuif)

    http://www.communic-art.com/main/concours/img/ratp.gif

    Stéphane Lamart attaque la RATP pour « mauvais traitement » sur les pigeons

    par Quentin Descamps (Article paru dans Le Parisien)

    « J’ai vu des pigeons et leurs pigeonneaux morts de faim ou étranglés par les fils. »

    Stéphane Lamart, de l’association éponyme qui lutte pour la protection des animaux, est déterminé.

    Son combat : faire retirer le filet antipigeons installé par la au plafond de la gare routière Villejuif-Louis-Aragon.

    Il revendique plutôt la création d’un pigeonnier.

    Le défenseur des volatiles a même porté plainte contre la RATP pour mauvais traitement sur des êtres vivants, auxquels il souhaite que le statut d'« animaux domestiques » soit accordé.

    Alerté par des usagers de la ligne 7 du vendredi dernier, Stéphane Lamart constate que le filet qui sert à protéger les chemins de câbles des pigeons est « mal posé, emprisonnant une dizaine de cadavres, suspendus dans le vide ».

    La RATP se défend :

    « Ce filet a été posé pour protéger nos usagers dont nous recevons beaucoup de réclamations. Les pigeons sont responsables d’importantes nuisances sur notre réseau. »

    Défenseur invétéré de la cause des pigeons, Stéphane Lamart décide alors de prévenir la police qui, selon ses dires, se refuse d’abord à venir, avant de faire un passage furtif sans suite.

    Il raconte :

    « Il restait une dizaine de pigeons à l’agonie et, puisque nous étions en état de nécessité, j’ai décidé de couper les mailles du filet pour libérer les survivants. »

    « Un animal en captivité doit être abreuvé et nourri, ces filets de 200 m de long sont intolérables ! » proteste le militant pour la cause animale.

    Il a donc décidé de faire appel à un huissier de justice pour faire constater la situation, et a emmené l’un des pigeons mal en point chez un vétérinaire, qui a « confirmé la sous-nutrition avancée de ces oiseaux ».

    Hier, la RATP n’était pas en mesure d’indiquer si les filets allaient être conservés ou non.

    http://www.leparisien.fr/villejuif-94800/il-attaque-la-ratp-pour-mauvais-traitement-sur-les-pigeons-08-07-2010-993149.php

  • Golfe du Mexique, « zone morte »

    Oil Price, Wayne Madsen, 23 juin 2010

    Les mauvaises nouvelles concernant la catastrophe pétrolière du Golfe continuent à affluer des sources de la Federal Emergency Management Agency (FEMA) et du Corps des ingénieurs de l’armée.

    Les planificateurs des situations d'urgence s’occupent d’une éventuelle "zone morte" dans un rayon de 200 miles autour du site de la catastrophe de Deepwater Horizon dans le Golfe.

    Un désastre environnemental paraît imminent et le déplacement des populations se prépare dans le Golfe.

    Les sources de la FEMA considèrent que le dispersant d’hydrocarbures utilisé par BP, le Corexit 9500, se mélange à l'eau du Golfe qui s’évapore, est absorbé par les nuages, et produit des précipitations toxiques qui menacent de continuer à massacrer la vie marine et la faune terrestre, la flore et les humains dans un rayon de 200 miles autour du site du désastre de Deepwater Horizon dans le Golfe.

    S’ajoutant aux inquiétudes de la FEMA et du Corps des ingénieurs, de grandes quantités de méthane s'échappent du gisement pétrolier sous la zone de forage Macondo du Golfe du Mexique.

    Lors d'une visite récente dans la région sinistrée, le président Obama a promis que la côte du Golfe « retournera à la normale. »

    Pourtant, les fonctionnaires fédéraux qui s'occupent de l'impact à court et long terme rapportent que la « zone morte » de la marée noire, créée par une combinaison de méthane et de pluie de Corexit toxique, nécessite l'évacuation et l'abandon à long terme des zones urbaines dans un rayon de 200 miles (320 km) autour du volcan du pétrole.

    Des plans sont mis en place en vue de l'évacuation obligatoire des villes de : Nouvelle-Orléans, Baton Rouge, Mandeville, Hammond, Houma, Belle Chase, Chalmette, Slidell, Biloxi, Gulfport, Pensacola, Hattiesburg, Mobile, Minette Bay, Fort Walton Beach, Panama City, Crestview, et Pascagoula.

    Les pluies toxiques du Golfe, qui devraient empoisonner les réserves d'eau douce poissonneuses et les lacs, les ruisseaux et les rivières, auront également un impact désastreux sur l'agriculture et l'élevage, ainsi que sur l'eau potable dans la région touchée.

    Les fonctionnaires de la FEMA affirment également que les fonds de 20 milliards de dollars de compensation mis de côté par BP sont loin d'être suffisants pour couvrir les coûts de la catastrophe.

    Les sources de la FEMA disent que la catastrophe coûtera bien plus d’un billion de dollars (1000 milliards), et s’approchera vraisemblablement de 2 à 3 billions de dollars.

    Original :

    oilprice.com/Environment/Oil-Spills/Government-Insiders-Get-Ready-for-the-Gulf-Dead-Zone.html

    Traduction copyleft de Pétrus Lombard

    Gulf of Mexico Oil Diaster - Oiled Wildlife: *The numbers above reflect only wildlife that has been recovered dead; actual numbers of dead wildlife are likely to be much higher.

    As of June 20th, 2010, more than 1,000 birds and hundreds of sea turtles, dolphins and other Gulf animals have been confirmed dead due to the Gulf oil disaster. Many more birds, sea turtles, whales, dolphins and other wildlife may also be injured or die as a result of the ongoing oil spill.

    Notes du traducteur : À cause de sa toxicité, la Grande Bretagne interdit l’usage du Corexit 9500 en Mer du Nord.

    L’eau de mer absorbe en partie le méthane dégagé avec le pétrole.

    Cela produit une réaction consommatrice de l’oxygène dissout dans l’eau.

    Cela risque de transformer les eaux du Golfe en eaux stagnantes mortes, incapables de faire prospérer la vie.

    Le méthane n’est pas le seul gaz dégagé par le puits.

    Il y a aussi des émanations très dangereuses de sulfure d’hydrogène, chlorure de méthyle, benzène, détectées dans l’air à des taux alarmants.

    Voir cette vidéo sous-titrée d’Alex Jones :
    http://www.dailymotion.com/video/xds5g1_alex-jones-maree-noire-de-bp-false_news#from=embed?start=99

    http://www.lepost.fr/article/2010/06/26/2130481_golfe-du-mexique-zone-morte.html

  • Corrida : Marboz (Ain) récidive

    http://feria-marboz.leprogresblogs.fr/album/l_edition_2008/2124827801.jpg

    Marboz : corridas remises en cause (communiqué de l'Alliance Anticorrida)

    Depuis 2008, l’Alliance Anticorrida et l’OABA (Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs) se mobilisent contre l'implantation de spectacles qui constituent une porte d'entrée manifeste aux corridas à Marboz, dans l'Ain, département qui n'a aucune tradition taurine.

    Alain Gestas, le maire nous avait pourtant assuré que : « le spectacle organisé par le comité des fêtes local ne comporte aucune mise à mort et depuis trois années, se déroulent des festivités où aucune maltraitance, ni agression vis-à-vis des animaux n'ont été relevées ».

    Or les 24 et 25 juillet prochain doit se dérouler, d'après Le Progrès, une corrida portugaise, spectacle au cours duquel des taureaux sont combattus, à cheval par des rejoneadores, à l'aide de trois rejons de châtiment composés d’une lame à double arête de 18 cm de long, trois paires de banderilles longues ou courtes et trois fers décorés d’une rose en papier qui sont fichés dans le corps de l’animal (c.f. Règlement taurin municipal).

    Sans réponse de la mairie, les deux associations ont saisi Régis Guyot, préfet de l'Ain et la Direction des services vétérinaires qui assurent avoir « entendu leur cri d'alarme ».

    Les pouvoirs publics ont « rappelé au président du comité des fêtes de Marboz la règlementation applicable tant en matière sanitaire qu'en matière de protection animale » estimant, que, « si les conditions prévues par les textes applicables devaient ne pas être remplies, [ils veilleraient] à ce que le spectacle prévu ne puisse avoir lieu ».

    Sans réponse rapide du maire, l’OABA et l’Alliance Anticorrida saisiront le juge des référés pour faire interdire cette corrida, compte tenu du caractère manifestement illicite du spectacle programmé.

    http://www.allianceanticorrida.fr/infos.html