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Presse - Page 20

  • Marianne : "Mitterrand témoin de moralité de deux violeurs"

    http://www.tsr.ch/xobix_media/images/tsr/2009/swisstxt20091008_11325051_6.jpg

    Par Philippe Cohen & Sylvain Lapoix

    C'est officiel : Frédéric Mitterrand s'avère être un vrai boulet.

    Après ses écrits sur le tourisme sexuel, on découvre que, lorsqu'il était directeur de la Villa Médicis, il s'est fendu d'un témoignage de moralité plus une promesse d'embauche à l'Académie de France à Rome… pour deux mineurs poursuivis pour le viol d'une jeune fille de 16 ans.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009.

    La une du Quotidien de la Réunion du 9 octobre 2009

    Décidément, ce n'est pas une bonne semaine pour Frédéric Mitterrand.

    L'affaire a fait la une du Quotidien de la Réunion de ce jour : Frédéric Mitterrand a effectué, en mars dernier, un témoignage de moralité pour défendre deux mineurs, dont son filleul, fils d'un couple d'amis, dans une affaire de viol collectif.

    La victime, une jeune fille de 16 ans,  a été violée par plusieurs jeunes sous la menace d'un couteau.

    Une affaire qui a déjà été jugée mais qui revient en appel à la fin du mois d'octobre.

    Certes, Frédéric Mitterrand n'est évidemment pour rien dans le crime commis par ces deux garçons.

    Mais il vient au secours de ces deux mineurs violeurs en écrivant son témoignage sur du papier à entête de la Villa Médicis — où il officiait —  alors qu'il n'agit là qu'en tant que personne privée.

    En outre, dans son témoignage écrit, le ministre, qui ne l'était pas à ce moment-là, engage l'organisme dont il avait la charge - la Villa Médicis - dans un soutien aux deux jeunes criminels puisqu'il propose de leur organiser des stages sur mesure en vue de faciliter leur réinsertion :

    « En tant que directeur de l'Académie de France à Rome, je m'engage personnellement à faciliter toute mesure de réinsertion. »

    La double page du Quotidien de la Réunion du vendredi 9 octobre 2009.


    Dans le même texte, il précise :

    « Je dispose d'un certain nombre de contrats qui pourraient être mis à profit. »

    Là encore, l'usage de la première personne est peu approprié et traduit une conception très particulière des usages républicains : est-ce la vocation de la Villa Médicis que d'aider à la réinsertion de mineurs violeurs de l'Ile de la Réunion ?

    En l'occurrence le fonctionnaire Mitterrand utilise à son profit personnel la responsabilité que l'Etat lui a confiée.

    Le correspondant à Paris du Quotidien de la Réunion a tenté - vainement - de faire réagir le Ministère de la Culture sur le sujet.

    Comme au début de la semaine, le Ministre choisit la politique de l'autruche...

    La lettre publiée par le Quotidien de la Réunion dans son édition du vendredi 9 octobre 2009.

    Y aura-t-il une suite à cette nouvelle affaire Mitterrand ?

    Sans doute pas.

    D'abord parce qu'après s'être censurés sur la polémique Le Pen-Mitterrand, les médias ont saturé leur public avec ce qui est devenu l'« affaire » : depuis jeudi, radios, télévisions et presse écrite ne parlent plus que de cela.

    Ensuite parce que même s'il s'agit encore de sexualité, l'attitude de l'ancien directeur de la Villa Médicis est surtout condamnable du point de vue des usages républicains.

    Et on sait bien qu'en la matière, le sarkozysme n'en est pas à un écart près.

    Contacté par Marianne2.fr, le ministère de la Culture ne nous a pas encore répondu sur cette question.

  • Dispute autour des règlements de l’Union Européenne sur l’expérimentation animale (Times)

    http://www.international-campaigns.org/images/photos/vivisection/album_3/57.jpg

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    Du Sunday Times

    Le 4 octobre 2009

    Marie Woolf Whitehall

    Les fonctionnaires britanniques ont été choqués du degré de souffrance permis par les règlements sur l’expérimentation animale proposés par l’Union Européenne.

    L’ébauche de la directive de l’UE « sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques » permettrait que les singes, les chiens, les chats et les poulains soient utilisés lors d’expérimentations générant des souffrances violentes et durables.

    Les animaux pourraient avoir les os brisés, subir des chocs électriques paralysants, endurer des traumas conduisant à la perte de multiples organes, être confinés afin de restreindre leurs mouvements et gardés isolément pour des périodes de temps prolongées.

    Les normes permettraient en outre de transplanter des organes entre espèces même si cela doit engendrer chez les animaux des « douleurs violentes ».

    Le règlement indique clairement que les expérimentations ne se limiteraient pas aux petites races comme les beagles mais incluraient de gros chiens comme les saint-bernard. Les chevaux et les poneys élevés en écuries pourraient également être utilisés par les laboratoires européens.

    Les directives autoriseraient des pratiques bannies en Grande-Bretagne, laquelle peut continuer d’imposer ses propres règles. Le Home Office a déclaré qu’il ne voulait pas voir s’affaiblir les critères britanniques.

    La BUAV, qui milite contre l’expérimentation animale, a accusé l’Union Européenne de ne tenir aucun compte des inquiétudes du public.

    Tom Holder, de Pro-Test, qui soutient la recherche sur les animaux, a déclaré que celle-ci « peut être menée seulement quand les bénéfices pour les humains l’emportent sur la souffrance des animaux. »

    http://www.timesonline.co.uk/tol/news/politics/article6860177.ece

    Traduction Méryl Pinque pour International Campaigns

  • Charal: la cruauté, c’est son métier (Charlie Hebdo)

    http://a7.idata.over-blog.com/300x459/0/04/64/73/affiche-vg.jpg

    Vendredi 28 août : l’enquête menée à Metz en caméra cachée par L214 dans un abattoir Charal est rendue publique.

    L’association porte plainte pour cruauté envers les animaux contre Charal et dénonce la tromperie de l’entreprise envers les consommateurs.

    Sébastien Arsac, porte-parole de L214 :

    « Hier, Charal communiquait en se vantant d’avoir donné un nom à la viande, eh bien, aujourd’hui, nous lui donnons un visage, le vrai visage de la viande.

    Si nous avons cherché à filmer des images de l’intérieur d’un abattoir Charal, ce n’est pas pour le plaisir sadique de voir mourir des animaux, mais c’est pour témoigner de ce que vivent vraiment les animaux dans les abattoirs.

    En France, chaque jour, plus de 3 millions d’animaux sont tués pour la consommation.

    Il faut arrêter de penser que les animaux sont câlinés dans leurs derniers instants.

    Les images sont perturbantes, mais il ne faut pas se voiler la face: avant le steak, il y avait un animal, et soyez assurés qu’on souffre dans les abattoirs.

    À chacun maintenant de faire son propre travail sur sa responsabilité dans ce massacre. »

    La réglementation n’y étant pas respectée, la souffrance des bovins, suspendus à la chaîne d’abattage en pleine conscience, dure de longues minutes.

    Quant à l’abattage rituel, l’immobilisation, obligatoire, n’est pas maintenue pendant la saignée : infractions répétées et quotidiennes. Les services vétérinaires sont mis en cause.

    www.l214.com

    Rebondissement.

    Vendredi 4 septembre, Charal nous met en demeure par courrier de retirer la vidéo de notre site, arguments juridiques et menace de procès à l’appui.

    Nous n’entendons pas céder à la pression.

    Ce n’est pas notre genre.

    Il nous semble légitime de permettre à nos lecteurs de continuer à pouvoir visionner cette vidéo.

    Pour autant, nous publions également, ci-dessous, la lettre reçue faisant état des arguments de la société Charal.

    Voici la lettre et la vidéo:

    cliquez sur les images pour les agrandir...

    • La résistance s'organise! Ensemble, on est plus forts : déjà, de nombreux blogs diffusent la vidéo, ça circule, ça circule, ça se multiplie, et Charal n’y pourra rien: c’est la magie d’Internet !

    Luce Lapin
    5 septembre 2009
    lucelapin@charliehebdo.fr

    http://www.charliehebdo.fr/index.php?id=370

  • "Ils gagnent du terrain en Suisse: Les ultras de la cause animale" (L'Hebdo, Suisse)

    1352095467.jpg
    Par Michel Audétat, Titus Plattner

    Combat: Ils veulent que les humains cessent d’exploiter les animaux. Après le foie gras, ils auront la peau du steak.

    Peter Singer a profité de son récent passage à l’Université de Berne, mardi 20 mai, pour dire combien la nouvelle législation suisse sur les animaux lui semble d’avant-garde dans le monde contemporain.

    Le compliment n’est pas anodin. Il provient d’un philosophe d’origine australienne, né en 1946, professeur de bioéthique à l’Université de Princeton, qui passe pour être aujourd’hui le penseur le plus influent parmi les défenseurs de la cause animale.

    Peter Singer plaide depuis longtemps pour l’abolition de la frontière séparant l’homme de la bête. Il dénonce le « spécisme », c’est-à-dire l’injustifiable supériorité que s’arroge l’espèce humaine sur les autres espèces.

    Et il s’est fait connaître par un ouvrage de 1975, La libération animale (Grasset, 1992), dans lequel il défend l’idée d’accorder une considération égale à tous les êtres qui souffrent, quelle que soit l’espèce à laquelle ils appartiennent.

    Ces thèses ont fait de lui un personnage très controversé. La philosophe française Elisabeth de Fontenay, auteur de l’ouvrage de référence Le silence des bêtes (Fayard, 1998), le tient pour un penseur « extrémiste » et « dangereux ».

    Les Suisses, eux, se sont montrés plus sceptiques que Peter Singer sur nos avancées législatives. Fin avril, l’ordonnance sur la protection des animaux a semé le trouble. On a discuté l’idée d’instituer un permis pour les détenteurs de chien.

    Mais on s’est aussi étonné des dispositions qui concernent les perruches ou les cochons d’Inde. Ainsi donc, il faudra désormais acheter ces animaux par paires afin que leur sociabilité naturelle ne soit pas trop maltraitée.

    Le législateur est-il ici dans son rôle ? Ne se trouve-t-on pas devant une dérive comparable à celle qui, s’agissant du règne végétal, a conduit la Commission fédérale d’éthique pour la biotechnologie dans le domaine non humain (CENH) à vouloir défendre la « dignité » des plantes ? Sait-on vraiment où l’on va ? 

    A ces questions, on peut en ajouter une autre: dans quelle mesure les fondamentalistes de la cause animale, dont Peter Singer apparaît comme un des principaux inspirateurs, ne sont-ils pas en train de faire avancer leur conception radicale du rapport entre l’homme et l’animal sous le couvert du droit ?

    Végétarien, végétalien, végan

    Les végétariens : ils renoncent à manger de la viande, par égard envers les animaux ou pour des motifs écologiques, la production de la viande étant bien plus polluante qu’une quantité équivalente de calories d’origine végétale.

    Les végétaliens : ils refusent également d’ingérer les produits lactés, les œufs et tout produit d’origine animale comme le miel, en général parce qu’ils sont animalistes.

    Les végans : d’origine anglo-saxonne, le véganisme s’applique à ceux qui, en plus d’être végétaliens, évitent d’utiliser des produits d’origine animale (cuir, laine, cire d’abeille, etc.). Pour ses adeptes, ce mode de vie est le seul à être en cohérence avec des convictions animalistes. Peter Singer est lui-même végan.

    À consulter :

    www.cahiers-antispecistes.org
    www.lausanimaliste.org
    www.vegan.ch

    Mot-clés : Cause animale, animaux, viande, foie gras, steak, végétariens, végétaliens, végans,

    http://www.hebdo.ch/Edition/2008-22/Actuels/societe/ils_gagnent_du_terrain_en_suisse_les_ultras.htm

  • Le Progrès (10/05/08) : "Cause animale: l’extrémisme pour faire changer les choses"

    http://www.freedom-fight.net/images/alflogoproject1.jpg

    Nicolas, 25 ans, est ouvrier. Il opère aussi pour le compte de l’Animal Liberation Front (ALF), un réseau extrémiste né en Grande-Bretagne parti en guerre contre toutes les formes d’exploitation animale. Entretien,

    Une nouvelle forme de contestation

    Depuis janvier, en France, dix opérations clandestines, allant de la libération d’animaux en cages à l’incendie d’un camion de cirque, ont déjà été revendiquées par l’Animal Liberation Front (ALF) sur le site américain BiteBack, qui lui sert de vitrine web.

    Ce n’est pas plus que dans la trentaine d’autres pays où œuvre ce réseau.

    Et ce n’est encore qu’un début, si on les compare aux 112 « actions directes » (c’est leur expression) que celui-ci et l’Animal Rights Militia (ARM) ont menées dans l’Hexagone en 2007. Enfin, ce sera toujours très peu par rapport aux nombreuses manifestations légales et pacifiques des défenseurs plus modérés de la cause animale.

    Pour autant, le récent enracinement dans l’Hexagone de ces deux vieux mouvements radicaux - l’ALF a été fondé en 1976 et l’ARM en 1985, l’un et l’autre en Angleterre -, n’est que la partie émergée d’un phénomène de durcissement du militantisme pro-animaux.

    « Il s’agit d’une nouvelle forme de contestation sociétale, d’un courant de pensée qui se développe »estime-t-on du côté des sources policières françaises, qui évoquent « à une autre époque, la campagne très agressive de BB en faveur des bébés phoques, qui utilisait elle aussi les médias ».

    Si ces mêmes sources préfèrent encore relier ce durcissement à la problématique plus large de l’écologie, elles admettent qu’il ne s’agit pas d’un « phénomène de mode ». Ni le fait de simples « illuminés ».

    Leur seule crainte à l’avenir : « Qu’il y ait des connexions avec les Anglais ».

    En novembre 2007, Sébastien a créé l’association « Dignité animale», qui compte une trentaine d’adhérents et une centaine de sympathisants.

    Une association représentative de la dizaine de nouveaux groupes de militants légaux mais actifs qui se sont créés ces dernières années, notamment grâce à internet. Son action (distribution de tracts, stands d’informations), il la situe lui-même « entre la SPA et l’ALF ».

    « Les actions sur le terrain, c’est ça qui manque à la cause aujourd’hui, explique-t-il. On peut les mener en toute dignité et en toute légalité. Mais sans complaisance ».

    O.S.

    L’expérimentation animale fait avancer la médecine

    En France, tous les chercheurs n’ont pas attendu les médias pour découvrir l’ALF ou l’ARM. Si, contrairement à plusieurs de leurs homologues britanniques ou américains, aucun n’a encore été visé par un attentat ou vu son adresse personnelle diffusée sur le web parce qu’il utilisait la vivisection pour faire ses recherches, le phénomène n’est pas pris à la légère.

    Même en dehors des laboratoires GlaxoSmithKline et Novartis, que ces réseaux citent parmi leurs cibles françaises pour leurs liens présumés avec le Huntingdon Life Sciences, centre anglais de tests sur animaux.

    Un chercheur de l’Inserm, « qui n’a pas envie de se faire tabasser pour avoir cherché un remède contre le cancer », souligne ainsi que « si aujourd’hui un cancer sur deux est guéri c’est grâce à des gens et à des sociétés qui sont la cible de ces groupes terroristes ».

    Contrairement aux militants de la cause animale, voire à certains scientifiques, il rappelle que « toutes les avancées de la médecine ont eu lieu grâce à l’expérimentation animale ».

    Et que « travailler sur les animaux est encore plus réglementé que travailler sur des hommes ». « Si ces ardents défenseurs sont prêts à attaquer des chercheurs j’aimerais savoir s’ils refuseraient une chimiothérapie le jour où ils auront un cancer » conclut-il.

    O.S.

    http://www.leprogres.fr/Samedi/infosdujour/francemonde/1018821.html

  • Libération (30/04/08) : "Aux Pays-Bas, des militants bêtes et méchants"

    L'image “http://veganrevolution.free.fr/images7/alf.gif” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

    [Ce titre ne vous rappelle rien ? Si bien sûr... Sabine Cessou et Marie Vaton : les deux font la paire...]

    Les défenseurs des animaux multiplient les actions radicales. Le mouvement autrefois populaire y perd de son crédit.

    De notre correspondante à Amsterdam Sabine Cessou

    Il y a peu, même la reine Beatrix avait adopté la cause animale en retirant de ses dîners le foie gras. Une décision royale motivée par les embarrassantes questions posées par le Parti des animaux, créé en 2006 et fort de deux sièges sur 150 au Parlement.

    Aujourd’hui toutefois, difficile de savoir si la souveraine ferait de même. Longtemps écoutés, les activistes de la cause animale ont désormais mauvaise presse. Leurs méthodes, de plus en plus violentes, inquiètent le pays et les services secrets évoquent la radicalisation du mouvement.

    Menaces aux familles.

    Les « visites à domicile » sont l’une des tactiques les plus répandues. Les militants font des descentes, le visage masqué, chez les employés de sociétés impliquées dans des expériences sur des animaux. Ils menacent les membres de leur famille et se livrent à des actes de vandalisme.

    Dernière illustration : le 15 avril, à la suite de menaces répétées, la petite ville de Venray a renoncé à investir 60 millions d’euros dans Sciencelink, un projet de parc industriel et scientifique. Parce que des entreprises y auraient pratiqué des tests sur des animaux de laboratoire, le Front de libération des animaux s’est déchaîné.

    Le promoteur immobilier s’est retiré du projet - censé créer 400 emplois - après que deux de ses directeurs ont retrouvé leurs maisons barbouillées de slogans. « Nous reviendrons, et pas avec de la peinture », ont fait savoir les militants. Egalement menacés, le maire et un conseiller municipal ont vécu des mois sous protection policière

    Le groupe Respect pour les animaux forme le noyau dur de cet activisme. Anna Kroos, sa porte-parole, a démenti son implication dans les violences, sans pour autant condamner les agressions commises par d’autres.

    « La seule limite, a-t-elle déclaré à la Radio Netherlands Worldwide, c’est qu’il n’y ait pas de morts ni de blessés ». Des députés se sont indignés de la « terreur » semée par les activistes et débattent de l’éventuelle application des lois antiterroristes.

    Pourtant, aux Pays-Bas, la cause animale avait plutôt bonne réputation jusqu’à présent, même si l’un de ses défenseurs détraqués, Volkert van der Graaf, avait assassiné en 2002 Pim Fortuyn, le chef de la droite populiste [1].

    Il y a un an, un vétérinaire a été condamné à une amende sans précédent de 200 000 euros, pour avoir traité de « terroristes » les militants du groupe WakkerDier (Animal éveillé).

    L’amour des animaux étant chose largement partagée, une majorité s’est dégagée, le 30 janvier, pour l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Une enquête préalable a été ordonnée par le gouvernement, pour en savoir plus sur le « bien-être » des éléphants, lions et otaries de scène.

    Soude caustique.

    Avant 2005, l’activisme anti-laboratoires était plutôt une spécialité britannique. Mais la répression à l’œuvre outre-Manche a incité les militants à s’expatrier en Suisse, en Allemagne, en Suède, en Belgique et aux Pays-Bas.

    Et cette virulence a des répercussions diplomatiques. Voilà des années que les Pays-Bas et le Japon sont en froid, sur le dossier de la pêche à la baleine. Alors que La Haye fait pression pour que le Japon cesse de chasser les cétacés, Tokyo a convoqué en mars l’ambassadeur des Pays-Bas, au sujet des militants du groupe américain The Sea Shepherd, qui croisent à bord d’un navire néerlandais.

    Ses membres sont accusés d’avoir jeté de la soude caustique sur l’équipage d’un baleinier japonais opérant en Antarctique. Maxime Verhagen, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, a condamné la violence, mais défendu le droit de manifester, y compris en mer.

    http://www.liberation.fr/actualite/monde/323953.FR.php

    [1] : l’assassinat de Pim Fortuyn n’a, bien sûr, strictement rien à voir avec le mouvement de libération animale, contrairement à ce qui est odieusement sous-entendu dans l’article.

    Commentaire de Coco : « Amalgame affligeant »

    « Les activistes de la cause animale ont désormais mauvaise presse. » C'est sûr qu'avec une certaine presse racoleuse et friande d'amalgames, comme cet article par exemple, cela donne des résultats pas terribles.

    Sabine Cessou, pourquoi avoir repris le titre d'un article du Nouvel Obs sur le même thème « bêtes et méchants » ?

    Parce que c'était moins fatiguant que d'en chercher un autre ? Parce que c'est dans l'air du temps que de casser les militants pour les animaux ? Parce que c'est racoleur à souhait ?

    Bonjour le titre méprisant en tout cas. Que faites-vous de toutes les personnes qui travaillent bénévolement, seule ou en association, pour les animaux dans le respect des lois et des personnes ? Pourquoi passer sous silence leurs actions ?

    Et pour changer un peu, pourquoi ne pas faire un article sur ce que subissent réellement les animaux au lieu de diaboliser ceux qui tentent de leur venir en aide ?

    « Le groupe Respect pour les animaux forme le noyau dur de cet activisme. » Et la présomption d'innocence, vous connaissez ?

    Etes-vous une juge ou une enquêtrice de police pour déclarer ainsi que cette association est impliquée dans ces actions illégales ? Ne croyez-vous pas que vous tombez dans le registre de la diffamation, là ? 

    Jeudi 01 Mai 2008 - 09:02

  • Le Figaro (14/10/07) : "Des cellules militantes venues de Grande-Bretagne"

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    Fondé au milieu des années 1970 en Grande-Bretagne, l'Animal Liberation Front (ALF) fédère, dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique du Nord, des cel­lules militantes prêtes à agir illégalement pour protéger les bêtes.

    Officiellement non violente, l'organisation revendique chaque année la libération de plusieurs milliers d'animaux, mais ne s'en tient pas là. Usant du vandalisme comme du harcèlement, voire de la diffamation, ses militants attaquent les fourreurs, les laboratoires pharmaceutiques qui ont recours à la vivisection, les cirques, les bouchers...

    En 2002, le FBI estimait ainsi que l'« ALF a commis plus de 600 actes criminels aux États-Unis depuis 1996, entraînant des dommages estimés à 43 millions de dollars ». Étroitement surveillée par les policiers antiterroristes outre-Atlantique comme en Grande-Bretagne, l'organisation recense actuellement une vingtaine de militants incarcérés.

    En mai 2006, trois activistes de l'ALF ont été condamnés à douze ans de prison par la justice britannique pour leur implication dans une campagne de harcèlement menée, à Newchurch, contre un éleveur de co­chons d'Inde.

    Quelques années plus tôt, David Hall avait reçu des lettres ano­nymes. Des menaces avaient visé son entourage, des bombes avaient explosé dans son village. En 2004, la tombe d'une proche parente avait été profanée dans le cimetière voisin et sa dépouille mortelle avait été dérobée.

    En 1999, déjà, l'image de l'organisation avait été ternie par l'enlèvement du journaliste de Channel Four Graham Hall, séquestré par plusieurs hommes en arme se réclamant de la cause animale. Avant de le libérer, ses ravisseurs lui avaient tatoué sur le dos, au fer rouge, trois lettres : ALF.

    C. L. 

    http://www.lefigaro.fr/france/20070504.FIG000000021_des_cellules_militantes_venues_de_grande_bretagne.html

  • Le Nouvel Obs persiste et signe

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2220/articles/...

    Suite à l'article diffamatioire "Bêtes et méchants" paru dans le n° 2216 (voir http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2216/articles/... et ce blog), un droit de réponse a paru dans le n° 2220 de cette semaine, mais suivi de nouveaux mensonges.

    En effet, contrairement à ce que mademoiselle Vaton, en aucun cas l'Animal Rights Militia et le Justice Department de sont des "factions"  de l'ALF.

    Comme il est clairement précisé dans le manifeste Pour la libération animale (http://cineoeil.free.fr/man1/man1.pdf), "on attribue souvent des actions de l'ARM à l'ALF, mais en fait l'ALF se distingue de l'ARM par le principe du refus de porter atteinte à la vie humaine. [...] Jusqu'à présent il n'y a en fait pas eu d'actions armées contre des personnes humaines de la part de ces organisations, mais leurs actions sont le plus souvent moins artisanales que les actions de l'ALF." (p. 65-66).

    Droit de réponse

    "Nous, militants pour les droits des animaux, cités dans l'article diffamatoire de M. Vaton « Bêtes et méchants » (n ° 2216), précisons qu'en aucun cas les allégations de l'auteure comme quoi nous serions des « fanatiques ultraviolents » ne sont fondées.

    Notre lutte s'inscrit dans la lignée des combats pour l'émancipation humaine, dans lesquels nous sommes également engagés. Partant de là et de la cause même qui nous unit (l'abolition des atrocités commises sur les animaux, êtres sensibles exclus sans raison logique de notre communauté morale), nous sommes opposés à la violence.

    Nous sommes de plus abusivement assimilés à l'ALF, lui-même diffamé puisque ignoblement comparé à Al-Qaida. Pourtant, contrairement aux terroristes islamistes, l'ALF n'a jamais essayé de porter atteinte à l'intégrité physique des personnes, ses statuts étant clairs sur ce point : « Prendre toutes les précautions afin de ne mettre en danger aucune vie quelle qu'elle soit. »

    Les actions de nos groupes respectifs sont légales, non violentes. Il est regrettable que votre journal surfe sur la vague du prétendu « terrorisme vert » et préfère le sensationnalisme à la réalité.

    Diaboliser la libération animale en l'assimilant au nazisme (Guillebaud) est monstrueux. Salir des personnes qui n'ont pour arme que leur désir de justice pour tous est révoltant.

    D'où notre écoeurement et cette protestation collective.

    Droits des Animaux, Furieuses Carottes, Collectif antispéciste de Paris.

    [Le caractère violent d'ALF est pourtant avéré , certaines factions du groupe, comme la Milice du Droits des Animaux ( Animal Rights Militia ) ou Justice Departement, visent directement l'être humain. Et s'il est vrai que pour l'instant ALF n'a jamais tué personne, certaines déclarations de porte-parole du mouvement, comme celle de Rod Coronado, ancien porte-parole de l'ALF , sont sans ambiguïtés : « Je pense que les producteurs de nourriture devraient apprécier le fait que nous ne visions que leurs biens. Parce que, franchement , je pense qu'il est temps de commencer à les cibler eux. » Ou celle de Ronnie Lee, fondateur d'ALF : « La libération animale est une lutte acharnée qui demande un engagement total. Il y aura des blessés et probablement des morts dans les deux camps. C'est triste, mais certain . » Marie Vaton]

  • Le Figaro (04/05/07): plus impartial que le Nouvel Obs

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    LES INTÉGRISTES DE LA CAUSE ANIMALE PASSENT À L'ACTION

    Cyrille Louis 

    Tandis que des collectifs organisent depuis des années des actions non violentes (en haut) de sensibilisation à la « libération des animaux », des clandestins commettent depuis peu des attaques illégales.

    COMPLÉMENT : Des cellules militantes venues de Grande-Bretagne

    Fourreurs, boucheries ou élevages sont pris pour cible. Des actes de vandalisme revendiqués par l'Animal Liberation Front.

    Enseignes taguées, vitrines brisées, serrures engluées ou pneus crevés : depuis l'automne 2006, de mystérieux activistes de la cause animale défient les forces de l'or­dre, multipliant les actes de vandalisme contre des commerces de fourrure, des élevages, des boucheries.

    Au total, une cinquantaine d'opérations nocturnes, perpétrées principalement en région parisienne et dans le Sud-Ouest, ont ainsi été revendiquées sur le site Internet d'une organisation jusqu'à présent peu connue en France : l'Animal Liberation Front.

    Pour l'heure, aucun de ces militants n'a pu être identifié, mais au ministère de l'Intérieur, on assure « suivre avec attention l'évolution de cette nouvelle forme d'activisme ».

    Début octobre dernier, la série a débuté à Paris lorsque plusieurs boucheries, triperies, fast-food et magasins de fourrure ont été ta­gués tandis qu'une enseigne Body Shop voyait ses vitrines brisées et qu'en Seine-Saint-Denis, le moteur d'un camion frigorifique de boucherie était mis à feu.

    Au cours des mois suivants, de nombreuses enseignes ont été vandalisées et, en Seine-et-Marne, des militants se sont introduits de nuit dans divers élevages animaliers pour libérer plusieurs dizaines de ragondins ainsi que des canards et des faisans.

    Chaque fois, l'action a été signée du sigle « ALF », accompagné d'apostrophes récurrentes : « viande = meurtre », « assassin » ou, sur un ton plus inquiétant, « fermez votre magasin, ALF vous surveille ».

    Brusque radicalisation

    À Toulouse, une petite animalerie s'est ainsi trouvée contrainte de baisser le rideau pendant plusieurs semaines, victime d'une quinzaine d'actes de vandalisme en quelques mois. À Bordeaux, c'est à son domicile privé que Michel Grama a été visé par les militants de l'ALF.

    « Le matin du 27 décembre 2006, en sortant de chez moi, j'ai trouvé mes pneus crevés et mon pare-brise maculé de peinture tandis que sur le mur de ma maison, on avait écrit les mots »assassin* et »tueur*, raconte ce marchand de fourrures. Depuis, j'ai porté plainte, mais je me sens menacé, d'autant que mes coor­données personnelles sont diffusées sur Internet par l'ALF, sans que je puisse réagir. »

    Cette brusque radicalisation intervient alors que, depuis une dizaine d'années environ, plusieurs collectifs, souvent issus de milieux libertaires, militent pour la « libération animale » sans recourir à la violence, tant à Paris qu'à Lyon et Bordeaux.

    « Cette mouvance antispéciste porte un discours plus radical que les associations classiques, comme la SPA, car elle refuse toute utilisation des animaux par l'homme, décrypte Guillaume Veillet, auteur d'un mémoire de sciences politiques sur cette mouvance.

    Contrairement à ce qu'on observe en Grande-Bretagne, où des groupes nombreux et structurés sont très portés sur l'action radicale, leurs homologues français s'en tiennent jusqu'à présent à un répertoire militant classique, dont la forme la plus virulente consiste à s'enchaîner chaque année aux grilles du Salon de l'agriculture. »

    Membre fondateur de l'association bordelaise Agir contre la torture des animaux, qui s'oppose au spécisme (*) et à « l'ex­ploitation des animaux par les humains », Virginie complète :

    « Outre-Manche, les activistes peuvent compter sur le soutien d'une importante population végétarienne et végé­talienne. Ici, en revanche, notre mouvement, qui compte au plus quelques dizaines de militants, risquerait de se mettre le public à dos en passant à l'action violente. »

    Pour l'heure, les « antispé­cistes » affirment donc se cantonner à des actions d'information sur les marchés ou à l'organisation de pique-niques végétaliens. Ils appor­tent aussi leur soutien aux « prisonniers politiques » incarcérés en Grande-Bretagne et aux États-Unis, suite aux actions « musclées » de l'ALF.

    En revanche, ils disent n'entretenir aucun lien avec cette organisation clandestine et réfutent toute implication dans les récentes attaques perpétrées en France.

    *  Pour les militants de la « libération animale », le spécisme est « l'idéologie raciste qui justifie l'exploitation de l'animal par l'homme ».

    http://www.lefigaro.fr/france/20070504.FIG000000014_les_integristes_de_la_cause_animale_passent_a_l_action.html

  • Nouvel Obs (04/07) : la couleur du mensonge

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    [Article approximatif et diffamatoire paru dans le Nouvel Obs de cette semaine (n°2216) sur les militants de la libération animale.

    Il est en outre révoltant, de la part de Jean-Claude Guillebaud (cité), qui nous avait habitués à beaucoup mieux, d'établir un parallèle entre le nazisme et un mouvement d'émancipation.

    Révoltant de songer même à faire ce parallèle tant il est insensé.

    Révoltante, aussi, la manière dont la journaliste bâcle son travail et envoie au casse-pipe, avec une légèreté confondante, les personnes qu'elle cite parfois nommément dans son article, les mettant en relation plus ou moins directe avec l'ALF alors que toutes leurs actions sont légales.

    Révoltant enfin le pouvoir d'une presse qui peut ainsi noyer d'un trait de plume mensonger tout un mouvement qui compte dans ses rangs des noms aussi symboliques que Théodore Monod, Marguerite Yourcenar ou Victor Hugo.]

    *  *  *

    Objet du délit :

    Les enragés de la cause animale- "Bêtes et méchants"

    Après l'Angleterre et les Etats-Unis, la France découvre les actions musclées de ces nouveaux fanatiques prêts à tout pour libérer les animaux du joug humain.

    C'est son fils qui a constaté les dégâts. Michel Grama, lui, dormait encore. « Papa ! Ils t'ont crevé les pneus de ta bagnole ! » Les pneus, ça n'était pas le pire, non. Le plus choquant, c'était la peinture rouge sang, partout, sur la voiture, sur les murs de la maison. Avec ce mot tagué sur la façade en pierre : « Assassin ! » « Vous imaginez la réaction des voisins ? »

    Bien sûr, il a porté plainte. Bien sûr, il s'est fait rembourser les dégâts. Mais la peur s'est installée. Assassin, lui, un modeste artisan fourreur ? Un confrère de Paris l'appelle pour le prévenir que son nom, son adresse et même son numéro de téléphone sont publiés sur un site internet. Il est la victime de fous furieux. Les enragés de la cause animale.

    « Ne venez pas me parler d'écolos, s'insurge-t-il. Pour moi, ce sont des voyous! » Comme lui, d'autres confrères ont été pris pour cible : ils lui racontent les vitrines brisées, les enseignes détruites, le matériel volé... L'un d'eux a même reçu un colis piégé contenant des lames de rasoir.

    La guerre, ces fanatiques l'ont déclarée à tous les « tortionnaires d'animaux » : les fourreurs, les « connards de chasseurs », les bouchers-charcutiers qui vendent des « morceaux de cadavres », les procorridas, les magasins de foie gras, les cirques, les laboratoires de vivisection...

    Chaque fois, la même signature : ALF, pour Animal Liberation Front (Front de Libération des animaux), un groupuscule ultraviolent étroitement surveillé par les branches antiterroristes de Scotland Yard et du FBI (voir encadré).

    Jusqu'ici épargnée, la France est à son tour touchée. Depuis un an, 54 « opérations » ont été revendiquées par l'ALF sur BiteBack, le webzine de l'organisation, dont 9 pour le seul mois de mars.

    Profil de ces enragés ? Plutôt jeunes, actifs et insérés socialement. Chacune de leurs actions est minutieusement préparée : ils s'habillent de noir, enfilent des cagoules, se réunissent dans des lieux secrets, puis attaquent. Objectif ? Libérer les animaux dont l'homme a fait ses esclaves.

    A 17 ans, Guillaume (1), longue tresse fine et rangers noires aux pieds, a déjà effectué plusieurs séjours en Grande-Bretagne dans des camps organisés par des groupuscules radicaux. Là-bas, il a reçu des cours d'autodéfense et a appris les meilleures techniques de « sabotage économique ». De retour en France, il crée dans sa fac de Nanterre un collectif, les Furieuses Carottes. Déterminé, il se dit prêt à aller en prison « si c'est le prix pour faire bouger les choses ».

    Combien sont-ils comme lui ? Vingt, cent ou plus ? Difficile à dire. L'ALF fonctionne comme Al-Qaida, en cellules autonomes : pas de QG, pas de commandement centralisé. Dès lors, n'importe qui peut s'en revendiquer. Pour l'instant, en France, ça reste « gentil » : vitrines cassées, coups de téléphone pour intimider.

    Parfois, ça va plus loin, comme en janvier dernier où un « commando de libération » a pénétré dans un élevage et a relâché 21 ragondins dans la nature. Si beaucoup nient leur affiliation avec l'organisation, tous prônent les actions de vandalisme, seule façon selon eux de faire bouger les choses : « Les mémères à toutous de la Fondation Brigitte-Bardot sont bien gentilles, mais que font-elles concrètement ? interroge Etienne.

    En Grande-Bretagne, les militants d'ALF ont réussi à faire abolir la chasse à courre et à stopper les expérimentations d'un laboratoire de vivisection. » Bandeau noir sur une tignasse brune, cet éducateur de 34 ans a déjà plusieurs années d'activisme derrière lui.

    En 2005, il a fondé avec un copain l'association Droits des Animaux, adepte de « hunt sabotage » : les jours de chasse à courre, ils mobilisent une trentaine de sympathisants et s'interposent entre les chasseurs et les animaux traqués. Leur plus grand succès : l'annulation du championnat du monde de déterrage de blaireaux en 2006.

    « Il faut les prendre très au sérieux, explique Laurent Larcher (2), journaliste à Pèlerin Magazine. Ces groupes pourraient se retourner contre les humains, comme c'est le cas aux Etats-Unis ou en Angleterre. »

    Antoine avoue à demi-mot être « passé de l'autre côté ». Un jour, presque par hasard, cet éducateur et kinésithérapeute visite un abattoir de viande chevaline. Un choc. « Il y avait trois mètres de merde et les cadavres de chevaux gisaient sous les vivants. »

    Révolté, il décide d'enquêter pour « témoigner, faire bouger les élus et les services vétérinaires ». Pendant trois ans, il dresse des chiffres, établit des statistiques. Personne ne bouge.

    Alors, un jour, il décide de faire justice lui-même : « enlèvements » de poulains maltraités. Et tabassages de quelques propriétaires peu scrupuleux des normes. « En dernier recours, jure-t-il. Pour les dissuader de recommencer. »

    « Les animaux sont une cause sociale aussi importante que celle des Noirs ou des femmes », argumente Méryl Pinque, du Collectif antispéciste (3) de Paris. « C'est une idéologie dangereuse pour l'humanité de penser que les animaux ont les mêmes droits que les humains, dénonce Jean-Claude Guillebaud (4), écrivain et journaliste. Il s'agit là d'un antihumanisme qui ramène à la logique du nazisme.»

    Eux se voient comme des libérateurs, des résistants de l'ombre. Ils prônent le véganisme, mode vie qui exclut toute utilisation de produits animaux. Vouent un véritable culte à Barry Horne, premier martyr de la cause, mort en 2001 d'une grève de la faim en prison. Et attendent le grand chamboulement. Ils s'y sont préparés.

    « C'est une révolution éthique, dit Méryl. Nous voulons changer le monde. » Pour eux, ce n'est qu'une question de temps.

    ___________

    Notes :

    (1) Les prénoms ont été changés.

    (2) La Facecachée de l'écologie, Cerf, 2004.

    (3) Doctrine du philosophe utilitariste Peter Singer selon laquelle toutes les espèces vivant sur Terre sont égales et ont les mêmes droits (Animal Liberation, 1975).               

    (4) Auteur du Principe d'humanité, Point, 2001.

    Marie Vaton

    http://hebdo.nouvelobs.com/hebdo/parution/p2216/articles/a340857-B%C3%AAtes_et_m%C3%A9chants.html