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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 67

  • 20 mars 2010 : Journée Sans Viande (JSV)

    http://image3.examiner.com/images/blog/wysiwyg/image/meatout.JPG

    Bienvenue sur le site de la campagne Journée Sans Viande, animée et relayée par International Campaigns en France.

    La Journée Sans Viande est la version francophone de la campagne internationale MeatOut Day

    une initiative lancée en 1985 par l'association américaine pour les droits des animaux FARM  qui milite pour une alimentation sans produits d'origine animale par respect des animaux, pour la préservation de la planète et pour l'amélioration de la santé. 2009 est la 25ème édition de cette campagne.

    L'objectif du site Journée Sans Viande est double :

    • Inviter, à l'occasion de la Journée Sans Viande (le 20 mars chaque année ou alentour du 20 mars) le public à s'informer sur le mode de vie sans viande et sur les raisons qui motivent ce choix éthique pour épargner les animaux, la planète et ses habitants. Pour ce faire, une sélection de sites d'information sur le végétarisme, le végétalisme et le véganisme est proposée.
    • Inciter les végétariens, les végétaliens et les vegans à s'investir dans la campagne Journée Sans Viande pour aider la population à se débarrasser de la viande et lui faire découvrir, en toute simplicité et à travers des dégustations de produits et plats vegan par exemple, ce mode de vie éthique au plus grand nombre.
    • Les vegans s'investissent aussi, entre autres, dans la Journée Mondiale Vegan, le véganisme étant un mode de vie parfaitement viable et qui exclut toute utilisation et cosommation de produit d'origine animale par respect des animaux, 365 jours par an.

    Le saviez-vous ?

    Vendredi 20 mars 2009 aura lieu l'édition 2009 de la Journée Sans Viande (campagne Meatout) aux États-Unis... et dans le monde entier !

    En France, de nombreux groupements se mobiliseront les week-ends du 14 mars et du 21 mars 2009 pour plus de visibilité auprès du grand public.

    Qu’est-ce que la Journée Sans Viande ?

    Avec l’arrivée du printemps, des milliers de personnes qui ne consomment aucune chair animale (dont le poisson) et pour beaucoup aucun produit d'origine animale organiseront à travers le monde à l'occasion de la Journée Sans Viande, le 20 mars ou alentour du 20 mars, des actions de sensibilisation à un mode de vie et d'alimentation sans viande.
    A l'occasion de cette journée de sensibilisation, à caractère totalement laïque, des conférences, des actions de rue, des repas en public, des cours de cuisine, des dégustations de délicieuse nourriture végétarienne/végétalienne, des distributions de tracts ainsi que des stands d’information/sensibilisation et de dégustation seront organisés partout dans le monde pour faire découvrir ce mode d'alimentation - et de vie - motivé par la compassion.
    La Journée Sans Viande est une campagne internationale destinée à aider la population à évoluer vers un régime non violent et équilibré à base de fruits, de légumes et de céréales.

    L’objectif est de communiquer au public les joies et vertus d’une alimentation végétale tout en faisant la promotion du large choix d'alternatives à la viande et aux produits laitiers disponibles.

    Pas encore végétarien(ne) ?

    Découvrez un mode de vie basé sur le respect des animaux en parcourant la sélection de liens que nous vous proposons ici.

    A l'occasion de cette campagne, faites le geste qui sauvera de la souffrance et de la mort de très nombreux animaux chaque année.
    Besoin de plus d'arguments ? Cliquez ici.

    Déjà végétarien/végétalien ou vegan ?

    À l'occasion de la prochaine Edition de la Journée Sans Viande, nous vous invitons à vous joindre à cette campagne de sensibilisation qui permettra de sauver beaucoup d'animaux destinés à la boucherie.

    Au nom des animaux, merci de consacrer quelques heures de votre précieux temps alentour du 20 mars prochain, ou le week-end juste avant ou après le 20 mars pour plus de vivsbilité afin d'organiser une action ou un événement qui permettra à votre entourage d'abandonner son alimentation carnée, source d'une immense misère animale.

    Ecrivez-nous pour nous signaler votre action Journée Sans Viande dès aujourd’hui ! Elle sera mentionnée avec tous les détails sur une page Agenda des actions JSV.

    Pour réfléchir à et préparer dès maintenant la Journée Sans Viande, nous vous invitons à :

    http://journee-sans-viande.info/

  • Le bonobo préfère partager son repas que manger seul

    http://cache.20minutes.fr/img/photos/20mn/2007-11/2007-11-22/article_Bonobo_009.jpg

    SCIENCES - On pensait ce trait réservé aux humains...

    Social, le bonobo. L'expérience est relatée dans le journal Current Biology.

    Le docteur Brian Hare, de l'université de Duke, a étudié le rôle de la nourriture chez ce cousin du chimpanzé, au génotype très proche du nôtre.

    Dans une cage, il place de la nourriture et un bonobo.

    Au lieu de festoyer tout seul, ce dernier choisit d'ouvrir la porte de la cage voisine pour partager sa pitance avec un congénère.

    Ce rôle «social» du repas était jusqu'ici associé au comportement humain, rappelle la BBC.

    Le chercheur précise cependant ignorer la raison de ce partage.

    Cela pourrait aussi bien être par altruisme pur que dans l'espoir d'échanger d'autres faveurs ultérieurement.

    Les animaux ne cessent de surprendre les scientifiques.

    Il y a peu, c'était une pieuvre utilisant une demi-noix de coco pour se protéger qui étonnait, faisant preuve d'un raisonnement ingénieux semblant hors de portée de son cerveau primitif.

    P.B.

  • Le véganisme : seulement un moyen parmi d’autres de réduire la souffrance, ou un principe fondamental de justice et de non-violence ? (Gary Francione)

    vegan_peace.jpg

    Chers Collègues,

    Il est primordial de comprendre qu’il existe des différences significatives parmi ceux qui se considèrent végans.

    Il y a une différence entre ceux qui maintiennent que le véganisme est simplement un moyen pour réduire la souffrance et ceux qui maintiennent que c’est un engagement fondamental pour la justice, la non-violence et la reconnaissance de la personnalité morale des animaux non-humains.

    La différence entre ces deux groupes n’est pas seulement un problème théorique abstrait – cela a de profondes conséquences pratiques.

    La position dominante parmi les nouveaux réformateurs est que le véganisme est un moyen, parmi d’autres, pour réduire la souffrance.

    Veuillez bien comprendre que dans cette optique, le véganisme n’est en rien différent des élevages de poules hors-cage ou bien de la viande produite au sein d’abattoirs conçus par Temple Grandin, récompensée par la PETA.

    Ce sont, disent les néo-réformistes, seulement des méthodes pour réduire la souffrance.

    Si X choisit de réduire la souffrance en devenant végan, c’est bien ; si Y choisit de réduire la souffrance en mangeant des oeufs de poule élevées hors-cage, c’est bien ; si X décide de réduire la souffrance en mangeant végétarien le lundi et en mangeant de la viande bio le mardi, c’est bien aussi.

    Maintenir que X, pour des raisons morales, devrait être végan le lundi, le mardi et tous les autres jours de la semaine serait en revanche “absolutiste”, “fondamentaliste” ou “fanatique”.

    Des gens comme Peter Singer et des groupes comme “Vegan” Outreach ou la PETA maintiennent cette position.

    Par exemple, Singer maintient qu’être un “omnivore consciencieux” est une “position éthique défendable”.

    Il prétend qu’être un vegan en toute circonstance est “fanatique”.

    Singer se décrit lui même comme un “végan flexible” qui est non-végan quand ça l’arrange.

    Il mentionne manger des oeufs et du lait bio.

    Il parle du “luxe” de manger de la viande et autres produits provenant d’animaux qui ont été bien traités, selon lui, et tués “humainement”.

    La PETA affirme qu’adhérer au véganisme par principe est seulement une question de “pureté personnelle”, de “zèle culturel narcissique” et d’”obsession fanatique”.

    “Vegan” Outreach insiste clairement sur la souffrance et minimise l’exploitation des animaux en prétendant que le véganisme

    n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas un dogme ou une religion ni une liste d’ingrédients interdits ou de lois immuables – c’est seulement un outil pour s’opposer à la cruauté et réduire la souffrance.

    Les néo-réformistes font l’hypothèse fondamentale que tuer les animaux, en soi, ne leur inflige aucun dommage intrinsèque.

    Les animaux se moqueraient que nous les exploitions et tuons.

    Ils se préoccuperaient seulement de la façon dont nous les traitons et tuons.

    Dans la mesure où ils ne souffrent pas trop, les animaux seraient indifférents à notre exploitation.

    Ils n’auraient pas d’intérêt à vivre une longue vie.

    C’est ce courant de pensée qui est à l’origine du mouvement “Viande Heureuse”, qui constitue le plus grave retour en arrière depuis plusieurs décennies dans la lutte pour la justice envers les non-humains.

    C’est ce courant de pensée qui incite la PETA et Singer à maintenir que nous aurions l’obligation de ne pas être végan dans les situations où cela pourrait déranger les autres.

    Je rejette ce point de vue.

    Je crois que c’est spéciste de maintenir que les non-humains doivent avoir un esprit similaire à l’esprit humain pour avoir un intérêt à une existence continue.

    Tout être conscient a un intérêt à une existence continue dans la mesure où il préfère, veut et désire rester en vie.

    Nous ne pouvons pas plus justifier l’utilisation de non-humains comme ressources pour les humains que nous pouvons justifier l’esclavage.

    L’exploitation animale et l’esclavage ont au moins un point commun important : les deux institutions traitent des êtres conscients exclusivement comme des ressources pour les autres.

    Cela ne peut être justifié à l’égard des humains, cela ne peut être justifié à l’égard des non-humains non plus – quelque soit la façon dont nous les traitons.

    L’approche abolitionniste voit le véganisme comme l’application du principe d’abolition à la vie de l’individu.

    C’est notre façon personnelle d’affirmer la personne morale de tous les êtres conscients et de rejeter le statut de simple bétail des non-humains.

    Le véganisme est une partie essentielle de notre engagement pour la non-violence.

    Le véganisme n’est pas seulement un moyen de réduire la souffrance ; c’est le strict minimum pour faire justice aux non-humains.

    Ce n’est pas la dernière étape dans notre quête pour rejeter la schizophrénie morale qui caractérise la relation entre humains et non-humains.

    C’est la première étape.

    Si les animaux ont une quelconque importance morale, alors on ne peut pas les manger, les exploiter, ou se vêtir de leur peau.

    Un végan n’est pas végan seulement le lundi ou quand ça l’arrange.

    Un végan est végan en permanence.

    Je ne choisirais pas plus de ne pas être végan pour faire plaisir à quelqu’un que je ne resterais silencieux par peur d’offenser si quelqu’un faisait une blague raciste ou harcelait une femme.

    Ce n’est pas plus fanatique ou absolutiste d’être végan en toute circonstance que de rejeter la pédophilie ou le viol en toute circonstance.

    En effet, caractériser un véganisme permanent comme étant “absolutiste” est en soi spéciste précisément parce que nous ne décririons jamais de cette manière notre rejet total de toutes les autres formes fondamentales d’exploitation humaine.

    Si vous n’êtes pas végan, devenez-le.

    C’est vraiment facile.

    C’est meilleur pour notre santé et cela réduit la violence que nous nous infligeons.

    C’est meilleur pour la planète et réduit le mal que nous faisons a la maison de tous les êtres vivants et aux écosystèmes qui supportent toutes les formes de vie.

    Mais, et c’est le plus important, c’est la chose juste à faire.

    Nous disons tous que nous rejetons la violence.

    Alors prenons au sérieux ce que nous disons.

    Faisons un pas important pour réduire la violence dans le monde en commençant par ce que nous mettons dans nos bouches et nos corps.

    Et souvenez-vous, ce n’est pas impossible : LE MONDE EST VEGAN! si vous le voulez.

    Gary L. Francione
    ©2010 Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2010/03/07/le-veganisme-seulement-un-moyen-parmi-dautres-pour-reduire-la-souffrance-ou-un-principe-fondamental-pour-la-justice-et-la-non-violence/

  • Le véganisme : seulement un moyen parmi d’autres de réduire la souffrance, ou un principe fondamental de justice et de non-violence ? (Gary Francione)

    world-is-vegan-4.jpg

    Chers collègues,

    Il est primordial de comprendre qu’il existe des différences significatives parmi ceux qui se considèrent végans.

    Il y a une différence entre ceux qui maintiennent que le véganisme est simplement un moyen de réduire la souffrance, et ceux qui maintiennent que c’est un engagement fondamental en faveur de la justice, de la non-violence et de la reconnaissance de la personnalité morale des animaux non-humains.

    La différence entre ces deux groupes n’est pas seulement un problème théorique abstrait – cela a de profondes conséquences pratiques.

    La position dominante parmi les nouveaux réformateurs est que le véganisme est un moyen, parmi d’autres, de réduire la souffrance.

    Veuillez bien comprendre que dans cette optique, le véganisme n’est en rien différent des élevages de poules hors-cage ou bien de la viande produite au sein d’abattoirs conçus par Temple Grandin, récompensée par la PETA.

    Ce sont, disent les néo-réformistes, seulement des méthodes pour réduire la souffrance.

    Si X choisit de réduire la souffrance en devenant vegan, c’est bien.

    Si Y choisit de réduire la souffrance en mangeant des oeufs de poule élevées hors-cage, c’est bien.

    Si X décide de réduire la souffrance en mangeant végétarien le lundi et en mangeant de la viande bio le mardi, c’est bien aussi.

    Maintenir que X, pour des raisons morales, devrait être végan le lundi, le mardi et tous les autres jours de la semaine serait en revanche “absolutiste”, “fondamentaliste” ou “fanatique”.

    Des gens comme Peter Singer et des groupes comme “Vegan” Outreach ou la PETA maintiennent cette position.

    Par exemple, Singer maintient qu’être un “omnivore consciencieux” est une “position éthique défendable”.

    Il prétend qu’être vegan en toute circonstance est “fanatique”.

    Singer se décrit lui-même comme un “végan flexible”, qui est non-vegan quand ça l’arrange.

    Il mentionne manger des oeufs et du lait bio.

    Il parle du “luxe” de manger de la viande et autres produits provenant d’animaux qui ont été bien traités, selon lui, et tués “humainement”.

    La PETA affirme qu’adhérer au véganisme par principe est seulement une question de “pureté personnelle”, de “zèle culturel narcissique” et d’”obsession fanatique”.

    “Vegan” Outreach insiste clairement sur la souffrance et minimise l’exploitation des animaux en prétendant que le véganisme n’est pas une fin en soi.

    Ce n’est pas un dogme ou une religion ni une liste d’ingrédients interdits ou de lois immuables – c’est seulement un outil pour s’opposer à la cruauté et réduire la souffrance.

    Les néo-réformistes font l’hypothèse fondamentale que tuer les animaux, en soi, ne leur inflige aucun dommage intrinsèque.

    Les animaux se moquent que nous les exploitions et tuions.

    Ils se préoccupent seulement de la façon dont nous les traitons et tuons.

    Dans la mesure où ils ne souffrent pas trop, les animaux seraient indifférents à notre exploitation.

    Ils n’auraient pas d’intérêt à vivre une longue vie.

    C’est ce courant de pensée qui est à l’origine du mouvement “Viande Heureuse”, qui constitue le plus grave retour en arrière depuis plusieurs décennies dans la lutte pour la justice envers les non-humains.

    C’est ce courant de pensée qui incite la PETA et Singer à maintenir que nous aurions l’obligation de ne pas être vegans dans les situations où cela pourrait déranger les autres.

    Je rejette ce point de vue.

    Je crois que c’est spéciste de maintenir que les non-humains doivent avoir un esprit similaire à l’esprit humain pour avoir un intérêt à une existence continue.

    Tout être conscient a un intérêt à une existence continue dans la mesure où il préfère, veut et désire rester en vie.

    Nous ne pouvons pas plus justifier l’utilisation de non-humains comme ressources pour les humains que nous pouvons justifier l’esclavage.

    L’exploitation animale et l’esclavage ont au moins un point commun important : les deux institutions traitent des êtres conscients exclusivement comme des ressources pour les autres.

    Cela ne peut être justifié à l’égard des humains, cela ne peut être justifié à l’égard des non-humains non plus – quelle que soit la façon dont nous les traitons.

    L’approche abolitionniste voit le véganisme comme l’application du principe d’abolition à la vie de l’individu.

    C’est notre façon personnelle d’affirmer la personne morale de tous les êtres conscients et de rejeter le statut de simple bétail des non-humains.

    Le véganisme est une partie essentielle de notre engagement pour la non-violence.

    Le véganisme n’est pas seulement un moyen de réduire la souffrance : c’est le strict minimum pour faire justice aux non-humains.

    Ce n’est pas la dernière étape dans notre quête pour rejeter la schizophrénie morale qui caractérise la relation entre humains et non-humains.

    C’est la première étape.

    Si les animaux ont une quelconque importance morale, alors on ne peut pas les manger, les exploiter, ou se vêtir de leur peau.

    Un vegan n’est pas vegan seulement le lundi ou quand ça l’arrange.

    Un vegan est vegan en permanence.

    Je ne choisirais pas plus de ne pas être vegan pour faire plaisir à quelqu’un que je ne resterais silencieux par peur d’offenser si quelqu’un faisait une blague raciste ou harcelait une femme.

    Ce n’est pas plus fanatique ou absolutiste d’être vegan en toute circonstance que de rejeter la pédophilie ou le viol en toute circonstance.

    En effet, qualifier un véganisme permanent d'“absolutiste” est en soi spéciste, précisément parce que nous ne décririons jamais de cette manière notre rejet total de toutes les autres formes fondamentales d’exploitation humaine.

    Si vous n’êtes pas vegan, devenez-le.

    C’est vraiment facile.

    C’est meilleur pour notre santé et cela réduit la violence que nous nous infligeons.

    C’est meilleur pour la planète et réduit le mal que nous faisons à la maison de tous les êtres vivants et aux écosystèmes qui supportent toutes les formes de vie.

    Mais, et c’est le plus important, c’est la chose juste à faire.

    Nous disons tous que nous rejetons la violence.

    Alors prenons au sérieux ce que nous disons.

    Faisons un pas important pour réduire la violence dans le monde en commençant par ce que nous mettons dans nos bouches et nos corps.

    Et souvenez-vous, ce n’est pas impossible : LE MONDE EST VEGAN ! si vous le voulez.

    Gary L. Francione
    ©2010 Gary L. Francione

    Publié par Gary L. Francione dans Blog

    Traduit de l'anglais. Texte original : http://www.abolitionistapproach.com/veganism-just-another-way-of-reducing-suffering-or-a-fundamental-principle-of-justice-nonviolence/
  • Corrida : l’alinéa de trop, la souffrance des taureaux (Michèle Scharapan pour Charlie Hebdo)

    Corrida.jpg

    Dans notre pays, les actes de cruauté infligés aux animaux sont punis par l’article 521-1 du Code pénal.

    Leurs tortionnaires, considérés à juste titre comme de vulgaires délinquants sur l’ensemble de notre territoire, risquent une amende de 30 000 euros et deux ans d’emprisonnement.

    Elle est très bien, cette loi.

    Sauf qu’il suffit d’un alinéa, aujourd’hui le 7 (anciennement 3, puis 5), à cet article pour autoriser, en toute légalité, la corrida sur une petite partie du sud de la France.

    La barbarie tauromachique, c’est la pratique de sévices graves, sous couvert de « tradition locale », sur des bêtes magnifiques, les taureaux, que toreros et aficionados prétendent « aimer », dans des « spectacles » indignes de notre XXIe siècle.

    C’est également, pour prétendre justifier la torture d’un herbivore à l’arme blanche, oser l’élever sur un plan culturel et artistique.

    Pour le grand professeur Albert Jacquard, abolir cette infamie, c’est aller vers une humanité meilleure.

    Michèle Scharapan, pianiste soliste, interprète de Schubert et Beethoven et grande militante de la protection animale, démontre superbement que donner la mort ne peut en aucun cas s’apparenter à de l’« Art ».

    Elle est interviewée par Florence Burgat, philosophe, directrice de recherche à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique), pour le numéro 2 de la RSDA (Revue semestrielle de droit animalier), dirigée par Jean-Pierre Marguénaud, professeur de droit privé à la faculté de droit et des sciences économiques de Limoges.

    Michèle fait partie des neuf « Copains » de « La Puce », que vous pouvez consulter sur ce site : il suffit de cliquer et d’écouter…

    • Si vous souhaitez participer à la lutte pour l’abolition de la corrida, qui interdira simultanément les combats de coqs, autorisés par ce même alinéa 7, vous trouverez toutes les infos nécessaires sur le site suivant:


    www.anticorrida.com, tél. : 06 75 90 11 93, 06 08 30 80 30.
    CRAC Europe, Comité radicalement anticorrida pour la protection de l’enfance.

    • Photos: un grand merci à mon ami Jérôme Lescure, www.minotaurefilms.com, où vous pourrez commander le DVD
    Alinéa 3,
    20 minutes, le temps d’une corrida. De terribles images, tournées dans plusieurs arènes françaises.

    Luce Lapin
    28 février 2010

     

    Corridas.jpg

    La corrida déguisée en Art

    RSDA : Michèle Scharapan, vous êtes musicienne. Pourriez-vous nous parler de votre rencontre avec la musique ?

    Michèle Scharapan : J’ai enseigné la musique de chambre au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon et je suis par ailleurs concertiste.

    Ma rencontre avec la musique est le fait du hasard.

    Un jour, alors que je rentrais de l’école, une de nos voisines qui habitait au-dessous de chez nous m’a demandé si je voulais apprendre le piano.

    J’avais six ans.

    Je lui ai dit oui comme j’aurais pu lui dire non.

    J’ai su que j’aimais la musique, parce que durant deux ans elle m’a fait travailler le même morceau !

    Je m’en souviens, c’était le premier mouvement de la sonate dite « facile » de Mozart.

    Jusqu’à l’âge de dix-huit ans, j’ai joué du piano avec passion, seule ou avec d’autres musiciens, en particulier des violoncellistes, mais sans véritablement réaliser ce que la musique pouvait exprimer.

    Après mes études au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, je suis partie en Toscane pour parfaire ma formation.

    C’est là, dans cet univers où l’art était partout et grâce à la rencontre inoubliable avec cet immense musicien qu’était Sergio Lorenzi, que j’ai pris conscience de ce qu’était réellement la musique.

    Mes quatre années à Venise n’ont fait qu’approfondir ma perception de ce qu’est l’art.

    Vous qui êtes musicienne, comment définissez-vous l’art ?

    Leonardo da Vinci a écrit : « L’art est une chose mentale. »

    Cela veut dire que l’art n’est pas une partie de la réalité, qu’il ne peut y descendre et s’approprier directement certains de ses aspects.

    Il ne se confond pas avec elle.

    L’art ne présente pas, il représente.

    J’emploie le terme «réalité» au sens de trivialité, car il ne s’agit bien entendu pas de faire de l’art quelque chose d’irréel.

    Disons qu’il est un point de vue sur la réalité.

    Ce point de vue n’est pas n’importe lequel : l’artiste est celui qui a la puissance de nous faire voir, sentir ou entendre ce qui échappe la plupart du temps à notre perception et à notre compréhension des choses.

    L’art transforme notre perception de la réalité et donne une visibilité à ce qui n’en a pas.

    Je ressens particulièrement cela lorsque j’interprète une œuvre : je tente de la faire exister au travers de ma sensibilité.

    On donne vie à quelque chose d’ineffable, d’impalpable.

    L’art n’est pas au service d’une réalité, c’est une rencontre singulière entre ce que l’on crée et soi-même.

    C’est un rapport privé entre soi et quelque chose.

    Je songe à cet écrivain qui a parlé du monde entier sans jamais avoir voyagé lui-même.

    Si j’insiste sur ce point, c’est pour bien marquer la rupture entre deux plans : le plan de l’art, qui est celui de la représentation, de la sublimation, de l’interprétation, et celui de la réalité qui est celui de la trivialité, des choses qui arrivent.

    Il est courant d’entendre dire que la tauromachie est un art. Qu’en pensez-vous ?

    Je repartirai de ces deux plans qu’il faut selon moi absolument distinguer sous peine de perdre le propre de l’art : la réalité, d’une part, le regard interprétatif porté sur elle, d’autre part.

    Or, il me semble clair que le discours apologétique de la corrida mêle ces deux plans ou, pour le dire plus précisément, utilise la réalité (la corrida elle-même) pour produire un discours qui, en retour, voudrait maquiller cette réalité.

    Le taureau devient le support de toutes sortes de symboles, de telle manière que la réalité de ce qui lui arrive tout au long de ce « combat » disparaît au profit d’une interprétation.

    Mais ici, l’interprétation se fait, à proprement parler, sur le dos du taureau.

    Je pourrais en rester à la critique pure et simple de la violence infligée à l’autre, mais je voudrais essayer de montrer en quoi le recours à l’argument de l’art est à mes yeux irrecevable, compte tenu de ce qu’est l’art.

    Je fais donc une forte distinction entre les productions artistiques qui représentent des crimes, des guerres, des atrocités et ces crimes, ces guerres et ces atrocités eux-mêmes.

    Goya, Picasso, parmi les peintres, plusieurs grands écrivains, ont glorifié la corrida.

    On est bien sur le plan de l’art, même s’ils ont eux-mêmes assisté à des corridas : ce qu’ils produisent dans leurs œuvres, c’est une représentation, un regard sur cette réalité.

    Ils nous disent quelque chose d’une réalité.

    L’art opère un déplacement.

    On ne peut confondre la réalité et le discours sur la réalité.

    Ce que la corrida met en scène est bel est bien réel : on tue un animal et on déguise en quelque sorte sa mort en proférant un discours de sublimation de cette mise à mort où, de réel, l’animal devient un symbole (la force brute, la bravoure, etc.).

    L’art a ici une fonction de justification, ce qui n’est pas sa fonction.

    Parler d’art tauromachique est un non-sens, pas seulement parce que je n’aime pas la corrida, mais parce qu’il y a dans cette expression une confusion des genres.

    La technique gestuelle parce qu’elle est au service de la mort de l’autre annule la possibilité d’une dimension artistique.

    Le passage à l’acte quitte nécessairement le terrain de l’art.

    Or, la corrida est un passage à l’acte.

    La littérature peut bien parler de la beauté du crime, elle n’est pas le crime en acte.

    Voilà toute la différence.

    Je ne suis donc pas en train de « moraliser » l’art, dont l’éventail des regards sur le réel est, et doit rester, à la fois infini et libre.

    Si selon vous la corrida ne peut relever de l’art, à quoi l’apparenteriez-vous ?

    À première vue, je dirais que la corrida s’apparente au sacrifice.

    Le sacrifice a besoin d’une victime, mais surtout d’une communauté qui assiste au sacrifice, y consent, et se sent fortifiée dans son lien par ce sacrifice.

    J’ajouterais que le sacrifice, par-delà les multiples formes et fonctions qu’il peut prendre dans les sociétés, est un acte gratuit, au sens trivial du terme : il est destiné à plaire à Dieu ou au Diable (je songe aux messes sataniques), et non à alimenter un commerce.

    La corrida me semble à tous égards être un avatar du sacrifice ; non que je fasse l’éloge du sacrifice, mais il me semble important de prendre en compte le caractère lucratif de la corrida.

    Elle rapporte de l’argent : spectacle payant, salaire des toréadors, marché de l’élevage et de la viande de taureau.

    Parler de sacrifice n’est donc possible qu’en un sens très restreint : celui de la mise en scène de la mise à mort et du caractère individualisé de la victime.

    Finalement, elle rappelle tout à fait les combats de gladiateurs, les jeux du cirque.

    Ne rangeons pas la corrida dans la mauvaise catégorie.

    En faire de l’art est une imposture.

    Les aficionados évoquent volontiers une « sublimation de la mort ». Faut-il comprendre que c’est la mort du taureau qui est sublimée dans la corrida ou bien le rapport de l’homme à sa propre mort ?

    Je ne vois pas comment on peut sublimer le rapport qu’on a à sa propre mort en tuant un autre que soi.

    La chose pour moi absolument dominante dans la corrida consiste dans la réalité de ce qui s’y déroule : un homme torture — je parle de torture parce que les blessures sont nombreuses et de plus en plus profondes — et jouit de cette torture.

    Cet état de fait — ce que subissent réellement les animaux — me semble impossible à dépasser ou à nier dans un discours.

    La seule possibilité à mes yeux de sublimer la mort pour en faire un geste artistique serait ou est de donner sa propre mort en spectacle.

    Diriez-vous que la musique a joué un rôle dans votre réflexion sur la condition animale ?

    Oui.

    L’art en général et la musique en particulier.

    La musique a en effet cette particularité de nous faire entrer dans un monde abstrait, qui ne fait pas appel à nos repères habituels, ce qui nous conduit au bord de l’immense mystère qu’elle est.

    Il me semble que c’est cette disposition, cette ouverture qui m’ont permis de me représenter l’autre qu’est l’animal qui, lui non plus, ne fait pas appel à nos repères habituels ; je veux parler essentiellement du langage tel que nous le pratiquons.

    Je crois que cela joue un rôle capital dans leur condition : car si l’animal répondait dans le langage qui est le nôtre, tout serait différent.

    L’homme a tendance à nier tout ce qu’il ne voit pas et tout ce qu’il ne comprend pas.

    Il se tient la plupart du temps dans le déni.

    Pour terminer, j’aimerais citer quelques lignes écrites par Milan Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être, parce qu’elles ont été décisives pour moi.

    « […] la vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. Le véritable test moral de l’humanité (le plus radical qui se situe à un niveau si profond qu’il échappe à notre regard), ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. Et c’est ici que s’est produite la faille fondamentale de l’homme, si fondamentale que toutes les autres en découlent ».

    •RSDA : http://www.unilim.fr/omij/rubriques/index.php?rubrique=42&contenu=5

    Propos recueillis par Florence Burgat

    À LIRE dans «Les Puces» du journal (Charlie Hebdo du 3 mars ). Quick a tranché, et promis de proposer aussi de la viande non halal d’ici à juin. Le maire de Roubaix a retiré sa plainte, tout le monde est calmé. Du moins, presque. En tout cas, pas moi. • Et, dans le «Journal d’un économiste en crise», par Oncle Bernard, le Salon de l’agriculture : « Mais qu’est-ce qu’un travail décent ? Un travail qui ne pollue pas, qui ne souille pas les eaux, et qui ne maltraite pas les animaux. Je me rends compte que c’est beaucoup demander, surtout sur le dernier point : une laitière, c’est une machine à faire du lait, cinq-six ans de boulot, et puis la casse (la boucherie). » Et Bruxelles : « Les “bureaucrates” de Bruxelles. Ne font pas que des bêtises. Ils s’intéressent à la douleur des animaux. Encore un truc de bobo ! Oui, et je t’emmerde. Donc mes copains bureaucrates bobos s’intéressent à la douleur animale. »

    IMPORTANT. Faites connaître le site de Charlie, diffusez autour de vous! S’il existe, c’est grâce au journal. «Les Puces», c’est dans le journal, «La Puce», c’est sur le site. Achetez le journal (tous les mercredis, en kiosques, 2 euros), allez sur le site!


    lucelapin@charliehebdo.fr

    http://www.charliehebdo.fr/la_puce/corrida

  • Compte-rendu de la conférence du 19 février (Les Vaches Rouges)

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    Conférence à 17h30 à la faculté de Droit de Clermont-Ferrand, sur le thème du droit des animaux, avec Jean-Pierre Marguénaud, juriste, et Claude Reiss, biologiste et président d’Antidote Europe (association de scientifiques pour la promotion de méthodes alternatives à l’ expérimentation animale).

    L’ amphithéatre mis à disposition ( qui pouvait contenir une centaine de personnes) était bien rempli, et pour un tiers environ par les étudiants en droit de la faculté.

    A Pour la 1ère intervention, Jean-Pierre Marguénaud a mis en avant quelques points essentiels, sans le changement desquels la condition animale dans la société française ne pourra espérer réellement évoluer.

    Entre autres, il préconise :

    1) une modification du statut de l’ animal dans la constitution française.

    En effet celui-ci n’a pas changé depuis l’ avènement de la vème  république (soit depuis 1958), à savoir que l’ animal est assimilé à un « bien »  matériel dans la constitution, et non pas à celui d’ un être vivant doué de sensibilité…

    Ce statut confère une grande liberté aux hommes quant à leur manière d’appréhender l’animal et leur procure ainsi une sorte « d’ impunité juridique » pour toutes les formes d’exploitations outrancières qu’ ils ont mis en place.

    En résumé cela leur permet donc une exploitation commerciale des animaux la plus efficace possible (conditions sordides d’ élevage, de transport et d’abattage  des animaux destinés à la consommation humaine…)...

    Dans le cadre de l’expérimentation animale, liberté totale est laissée à l’appréciation des chercheurs dans la mise en place de leurs protocoles d’expérimentation.

    En effet, ce qui peut paraître assez inadmissible, c’est que seules les conditions de détention de l’animal sont soumises à contrôle.

    En dehors de cela, le champs libre est laissé aux expérimentateurs, qui sont les propres juges de leurs expériences et du bien fondé de celles-ci.

    Eux seuls sont aptes à déterminer l’utilité du degré de souffrance à infliger à l’animal pour mener à bien leur travaux…

    Il faut donc, de manière urgente, l’extraction des animaux de la catégorie des biens, dans la constitution française (il faut prendre exemple sur la Suisse qui a réalisé cette modification).

    Il faut protéger les animaux pour eux-mêmes.

    Mais la difficulé à laquelle se heurte les décideurs, c’est de savoir dans quelle catégorie les mettre (pour les proteger un minimum mais en même temps répondre au mieux aux exigences de la société actuelle qui a encore besoin de les exploiter pour fonctionner.)

    Une solution serait de leur accorder une personnalité juridique, ils doivent devenir « personnes morales »  (au même titre que le sont déjà les entreprises ou associations).

    2) Jean-Pierre Marguénaud préconise la libération de la parole des opposants à toute forme d’ exploitation des animaux, afin de dévérouiller le débat juridique.

    Là encore la Suisse a été l’objet d’un arrêt historique en la matière :

    A l’origine, une publicité mensongère  de l’industrie de la viande.

    Une association de protection animal a voulu diffuser sur une chaine télévisée Suisse un spot dénonciateur de cette supercherie, spot qui a été refusé par la chaine en question suite à de nombreuses pressions des lobbies.

    La Suisse a alors été condamnée pour entrave à la liberté d’ expression.

    B Pour la 2ème intervention Claude Reiss nous a présenté une méthode scientifique d’évaluation de la toxicité d’un produit chimique sur l’organisme humain, qui est fiable, rapide, relativement peu coûteuse et se pratique sans recours à  l’ expérimentation animale : la  Toxicogenomique

    Cette méthode utilise un  outil révolutionnaire, la puce à AD.N. (qui éxiste depuis une dizaine d’ années déjà) et consiste à observer la dérégulation de certains gènes, dans des cellules humaines, suite à l’exposition de ces cellules à une substance chimique.

    Claude Reiss nous rappel ensuite que le modèle animal employé depuis le début du XIXe  siècle par l’industrie pharmaceutique peut s’avérer très dangereux pour la santé humaine.

    En effet les espèces sont définies par leur isolement reproductif (impossibilité de se reproduire entre espèces différentes), car chaque espèce a son propre patrimoine génétique.

    Or, ce qui définit l’activité biologique d’un individu, c’est son patrimoine génétique.

    On ne peut donc prendre une espèce comme modèle biologique fiable pour une autre.

    Il est possible que deux espèces se comportent d’une manière identique, différente ou opposée par rapport à une même substance chimique, virus ou bactérie.

    Par exemple, l’animal le plus proche de l’homme dans la théorie de l’ évolution des espèces, c’est le chimpanzé.

    Or, si on injecte le virus du sida humain au chimpanzé, il ne tombe pas malade.

    Il reste également indifférent à l’ hépatite B, mais meurt comme les humains lorsqu’ il est atteint par le virus Ebola..

    Le scandale du sang contaminé éclaire bien ce problème.

    Au début des années 80, lorsque l’on a vu que le virus du sida pouvait être un problème pour la transfusion sanguine, on a testé le sang contaminé sur le chimpanzé et on a constaté que celui ci se portait comme un charme.

    Les « experts » ont donc décidé de laisser circuler le sang contaminé, avec la suite que l’on connaît.

    Sans compter que plus de la moitié des médicaments présents actuellement sur le marché, non seulement n’ont aucuns réels effets positifs avérés mais aussi présentent une toxicité importante.

    En effet un ministre de la santé a déclaré en 1997 (en se basant sur les donnés de pharmaco- vigilance des départements) qu’ il y a 20000 personnes tous les ans qui meurent à cause des médicaments.

    Les médicaments qui tuent sont la 4e cause de mortalité en France (4 X plus que le nombre de tués sur la route…), sans compter les 1,3 millions de personnes par an qui sont envoyés à l’hôpital à cause de leurs effets secondaires (et du coût que cela entraîne pour la sécurité sociale).

    Il devient donc urgent d’utiliser une méthode scientifique fiable pour pallier à tous ces problèmes.

    Cela devient d’autant plus urgent que l’on constate depuis les années 80 une augmentation fulgurante du nombre de cancers ( + 82%  de 1980 à nos jours), d’autistes, de personnes atteinte de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, sans rapport avec l’accroissement de la population et son vieillissement, mais bien à cause des facteurs environnementaux (pollution, pesticides…).

    1/13 des femmes en 1970 étaient concernées par le cancer du sein, et en 2009 elles sont 1/7 à être concernées.

    5 à 10% seulement des cancers ont une origine génétique, et 90% résultent de facteurs environnementaux..

    1 cancer sur 3 est dû aux proliférateurs endocriniens environnementaux (PEE).

    Les PEE majeurs sont : le bisphénol A, les phtalates, les pesticides…

    Enfin l’association Antidote Europe se mobilise pour faire adopter la Toxicogénomique aux scientifiques et a déjà contacté entre autres la Commission européenne et le ministre de  l’enseignement supérieur et de la recherche afin de leur demander de remplacer  les tests de toxicologie sur des animaux par des méthodes véritablement scientifiques.

    Par Aïda

    http://singesdeclermont.over-blog.com/

  • Conférence "Animal objet ou sujet de droit ?" (La Montagne)

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    Pour les questions éthiques , un dessin vaut parfois mieux qu'un long discours :

    http://www.charliehebdo.fr/sites/default/files/imce/S884-Puce-Honore-1.jpg

    (Nouvelles Clés N° 64, hiver 2009/2010)

    Plus besoin de torturer pour tester nos médicaments

    Régulièrement, des commandos d’« amis des animaux », appelés écoterroristes, vont saboter de grands labos et délivrer les cobayes destinés à leurs expérimentations, au grand dam de certains « amis des humains ».

    Ce conflit n’a plus lieu d’être.

    Il existe des tests non-violents - et plus efficaces - pour tester la toxicité des milliers de produits chimiques mis sur le marché.

    Écoutez ce qu’en dit Claude Reiss, le chercheur français le mieux informé sur le sujet.

    Physicien de formation, biologiste spécialisé en toxicologie moléculaire, ex-directeur de recherche du laboratoire Structure et dynamique du génome au CNRS de Gif-sur-Yvette, auteur et coauteur de plus de 250 publications scientifiques, Claude Reiss a consacré sa vie à la recherche sur le cancer et le sida.

    Connu pour ses travaux en toxicologie sur cellules, il est convié en 1992 à un débat radiophonique consacré à l’expérimentation animale.

    Reiss explique alors pourquoi le modèle animal lui semble faire obstacle au progrès et comment à l’inverse avec ces nouvelles technologies que sont la biochimie (l’étude des processus chimiques de la matière vivante) et l’informatique, il est possible de mieux comprendre comment une cellule est agressée en présence d’un produit potentiellement toxique.

    Relation de cause à effet ou pas, quelques mois plus tard, Reiss est sommé de quitter dans les meilleurs délais l’institut Jacques Monod où il travaille depuis dix sept ans !

    Muté avec la moitié de son équipement, de son budget et de ses techniciens, l’événement tombe mal : le chercheur vient tout juste de bénéficier de deux contrats de recherche importants, l’un portant sur le sida, financé par l’Agence nationale de recherche contre le sida (ANRS), l’autre de la CEE, en collaboration avec plusieurs laboratoires européens, dans la lutte contre le cancer.

    L’homme ne s’avoue pas vaincu pour autant et poursuit ses recherches.

    En 2003, il créé avec d’autres chercheurs issus du CNRS, Le comité scientifique Antitode Europe, une association à but non lucratif oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.

    Une mission de la plus haute importance à l’heure où le rôle de la pollution chimique dans l’apparition de cancers, des allergies et des maladies neurologiques n’est plus à démontrer - à noter que depuis 40 ans, des chercheurs ne cessent d’alerter les pouvoirs publics.

    Pour Claude Reiss, il est désormais urgent de repenser la manière dont sont testés les produits chimiques avant leur mise sur le marché, c’est à dire développer d’autres méthodes que l’utilisation des tests de toxicité effectués sur des animaux.

    L’affaire n’est pas nouvelle mais dépasse de loin la simple et vieille querelle des pro et anti-expérimentation animale.

    Nouvelles Clés : Que reprochez vous au modèle animal ?

    Claude Reiss : Chaque espèce a évolué dans une niche écologique spécifique où elle a prospéré en adoptant son métabolisme, ses systèmes de défense, sa physiologie.

    Bien qu’il y ait une unicité du vivant, face à une agression de l’organisme, chaque espèce réagit donc selon les moyens qu’elle a développés.

    Il est donc dangereux de prétendre extrapoler à l’homme des résultats toxicologiques issus de l’expérimentation animale.

    N. C. : Les mécanismes fondamentaux de la vie sont pourtant communs à toutes les espèces ?

    C. R. : Il y a effectivement une grande unicité du vivant.

    Depuis la bactérie jusqu’aux mammifères en passant par les plantes, la vie est basée sur l’information stockée dans l’ADN laquelle est transcrite en ARN messager, lui même traduit en protéines.

    Pourtant, que des organismes partagent une stratégie de développement identique, ne signifie pas qu’ils réagissent à l’environnement de la même façon.

    N. C. : Pourriez-vous nous donner un exemple ?

    C. R. : Il y a quelque temps, on a expérimenté la métabolisation de certains médicaments chez le rat et chez l’homme.

    La plupart des substances que nous consommons sont métabolisées dans le foie par l’intermédiaire d’une bonne trentaine de gènes différents.

    Un des médicaments en question avait été métabolisé dans le foie du rat à 30% sous une certaine forme et à 50% sous une autre forme.

    Chez l’homme, il l’a été de façon différente.

    Au lieu des 30% obtenus chez le rat, on atteignait 70% chez l’homme et là où il y avait 50% pour l’animal, nous sommes tombés à 0,7% chez l’homme.

    Ces résultats parlent d’eux-mêmes.

    On sait effectivement depuis longtemps, que la manière dont une substance se dégrade dans l’organisme est très différente chez le rat, le chien, le singe et l’homme et que les lésions éventuellement causées par l’absorption de ce produit ne sont pas forcément identiques.

    Il existe des exemples connus. Alors que la morphine rend fou n’importe quel chat, le chien ne réagira pas à une dose vingt fois supérieure à celle recommandée pour un homme.

    De la même façon, le mouton peut manger de l’arsenic et le lapin de l’amanite phalloïde alors qu’une dose de pénicilline, si utile à l’homme, peut tuer net un cochon d’Inde.

    Sur la base d’un produit comme le fluoroacétate de méthyle, une substance toxique utilisée comme raticide, il est intéressant de noter que le singe est 73 fois plus résistant à ce produit que le chien et la souris tandis que le cobaye y est 10 fois plus sensible que le lapin.

    Tout animal réagit donc individuellement à l’agression d’un produit selon son espèce et son âge.

    Il développe des maladies qui lui sont propres, reste dépendant de comportement dictés par l’évolution et par son capital génétique.

    Quant à son environnement, il interfère en permanence avec son organisme.

    Stress, humidité, lumière, alimentation, heures et saisons, tout est source de fluctuation d’où l’idée de créer des modèles animaux standardisés.

    Problème : si l’on teste ces produits sur une population d’individus tous identiques, comment peut on reproduire alors les variations de réponses entre individus susceptibles de se trouver dans la population humaine ?!

    N. C. : Les industriels ont-ils conscience de ces faiblesses ?

    C. R. : Tout à fait.

    En 2006, le Conseil national de la recherche (NRC) des Etats-Unis a publié un rapport intitulé "Tests de toxicité au
XXIe siècle : une vision et une stratégie", dans lequel il dénonce les
failles des tests actuels sur des animaux et propose de mettre au premier
plan les tests réalisés sur du matériel humain, en l’occurrence des cultures de cellules humaines.

    L’industrie chimique et pharmaceutique en a pris bonne note, cette dernière étant déjà bien engagée dans cette voie.

    Il est grand temps de se tourner vers des méthodes véritablement scientifiques !

    N. C. : Quelles sont ces méthodes et pour quelle raison sont-elles plus fiables ?

    C. R. : La biologie moléculaire comme toutes les techniques in vitro qui exploitent les mécanismes vitaux offre cette possibilité de bavarder avec les cellules, notamment par l’intermédiaire de ce que l’on appelle les gènes de stress.

    Dès qu’un agent extérieur - produit chimique, choc thermique ou autres - agresse la cellule, celle-ci développe dès gènes de stress pour faire face à la situation.

    Le travail de mon équipe a consisté a capturer l’un de ses gènes, à le couper en deux et à souder derrière lui un repère visuel à base de luciférase, une substance que l’on trouve dans les méduses et les vers luisants, laquelle leur permettent d’émettre des signaux.

    Ainsi marquée, dès que la cellule émet un stress, elle devient luminescente.

    On peut alors tester sur cette molécule toutes sortes de substances.

    Elle répond dans les trente secondes et nous indique si le produit en question a attaqué ou non son ADN.

    Force est de constater que depuis le début des années 1990 l’utilisation de l’animal en toxicologie a commencé à décroître chez les grands industriels, eux-mêmes convaincus des avantages économiques et scientifiques de ces autres méthodes (modèles mathématiques, simulation sur ordinateur, cultures de cellules, etc.).

    Contrairement à des pays comme l’Angleterre et l’Allemagne - les pionniers en la matière de développement des méthodes alternatives - mais aussi l’Italie, la Suède, la Hollande, les Etats Unis et le Japon, la France s’est toujours démarquée par sa mauvaise volonté.

    Guère étonnant quand on sait que les gouvernements successifs ont été invariablement conseillés par un sérail de vieux chercheurs et techniciens récalcitrants formés à l’ancienne école et donc davantage attachés à persuader les pouvoirs publics de la nécessité de poursuivre l’expérimentation animale que de permettre à la France de rattraper son retard considérable.

    Tout a toujours été fait pour passer outre les volontés internationales et le savoir-faire des chercheurs français au profit de différents avantages comme l’ économie basée sur l’expérimentation animale ou la possibilité pour des industriels de continuer à produire légalement des substances toxiques.

    On peut se demander de toute manière à quoi peuvent bien servir ces tests sur les animaux quand on sait que des substances toxiques chez l’animal sont malgré tout vendues dans le commerce.

    L’acétate de benzoyle, parfum ajouté dans les lessives s’est révélé cancérigène chez le rat, la souris et le hamster.

    Malgré ces résultats, le produit a reçu l’autorisation de commercialisation parce qu’il ne s’était pas monté dangereux pour une autre espèce de rongeur !

    Lorsque la plupart de ces produits ont chez l’animal des répercussions, logiquement, il faudrait donc limiter l’utilisation de ces produits chez l’homme, pourtant, on légalise leur diffusion !

    Donc, bien que les effets secondaires de ces produits (Formaldehyd, Dioxine, Furane, Lindane, PCP, etc.) aient été reconnus, on a autorisé leur élaboration et leur utilisation.

    Les exemples sont nombreux.

    Le Diphényle E 230 utilisé pour le traitement des agrumes provoque chez l’animal de labo des affections hépatiques et rénales.

    On sait depuis quarante ans que les ethers de glycol sont cancérigènes pour les embryons animaux, nombreux sont les produits d’entretien, peinture... qui pourtant en contiennent encore.

    Que dire de ces gouvernements qui se prémunissent en responsabilité en se fiant eux aussi sur la base d’expérimentations animales afin d’établir des normes d’eau potable, des limites de la qualité de l’air et des sols.

    Des réglementations qui protègent avant tout l’industrie.

    Vous avez dit sécurité sanitaire ?!

    Le 1er juin 2007 est entré en vigueur la nouvelle réglementation chimique européenne ayant pour objectif d’offrir au public une meilleure protection sur la base de quelques cent mille substances chimiques présentes dans notre environnement.

    Cette réglementation baptisée REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des substances Chimiques) se propose donc d’étudier leur toxicité, de retirer du marché les plus dangereuses et, pour les autres, de redéfinir leurs conditions d’utilisation.

    Au-delà du fait que les fabricants doivent eux-mêmes fournir le résultat des tests de leurs propres substances ( !), la plupart des industriels dénoncent un système coûteux et un manque de toxicologues compétents.

    Même le ProfesseurThomas Hartung, conseiller scientifique de la Commission européenne, qualifie lui aussi les actuels tests de toxicité sur animaux de "tout simplement de la mauvaise science."

    Pour pallier ces failles, Antidote Europe, dont le siège social est à Strasbourg, a démontré la pertinence et la faisabilité de tests dits de toxicogénomique.

    N. C. : De quoi s’agit-il exactement ?

    C. R. : Avec mon équipe de chercheurs, nous avons développé une plate-forme informatique capable de gérer un ensemble d’automates pour tester parallèlement des centaines de substances en un temps record et à un coût dérisoire, alliant ainsi recherche scientifique pertinente pour notre santé et compétitivité industrielle.

    Contrairement à la toxicologie sur animaux, le Programme de toxicologie scientifique que nous avons développé permet d’interroger des cellules HUMAINES en culture, exposées à la substance à tester.

    Il est peu coûteux car facilement automatisable ; il est aussi très rapide puisque sur la base d’une substance à tester, le résultat est disponible en quelques jours seulement, fournissant une évaluation sur plusieurs critères (cancérogénicité, immunotoxicité, neurotoxicité, etc.) alors que le seul test de cancérogénicité sur les animaux, par exemple, se déroule sur deux à quatre années ; le tout pour un coût d’environ 10.000 euros par substance (contre 2 à 4 millions de dollars).

    Le PTS se fonde sur la génomique (connaissance de la fonction des gènes humains) et les puces à ADN (dispositif pour détecter d’éventuels dysfonctionnements de ces gènes).

    Des programmes de toxicogénomique sont en cours d’exploitation aux Etats-Unis mais l’Europe est en retard dans ce domaine.

    De même, pour les puces à ADN, de nombreux brevets existent déjà aux Etats-Unis mais Antidote Europe n’a identifié qu’un seul laboratoire européen capable de les produire.

    Le PTS est donc une technique innovante et Antidote Europe a démontré qu’elle pouvait être mise en place dès aujourd’hui si la volonté politique était suffisante.

    Un Centre de toxicogénomique utilisant l’approche proposée par Antidote Europe permettrait de tester les 100.000 substances en deux ans pour un budget total de 1,5 milliard d’euros.

    N. C. : Votre méthode a-t-elle donné des résultats concrets ?

    C. R. : Pour prouver la fiabilité et la faisabilité
d’expériences de toxicogénomique, Antidote Europe a dirigé une étude, 
par cette méthode, de 28 substances chimiques parmi les plus présentes
dans notre environnement et susceptibles d’affecter notre santé.

    Les 
résultats de 22 de ces analyses viennent de recevoir leur numéro
d’enregistrement dans la base internationale spécialisée MIAME (Minimum
Information About a Microarray Experiment ; numéros d’accès : E-TOXM-31
pour les expériences, A-MEXP-798 pour le design de la puce).L’expertise d’Antidote Europe dans ce domaine est donc ainsi reconnue par la communauté scientifique internationale.

    N. C. : Ces méthodes seront-elles utilisées dans le cadre de REACH ?

    C. R. : Antidote Europe s’emploie depuis plus de deux ans à ce que la
toxicogénomique soit rendue obligatoire dans le règlement REACH et a
obtenu qu’elle soit inscrite officiellement dans le préambule de ce
règlement européen sur les substances chimiques entré en vigueur le 1er 
juin dernier.

    Je rappelle que la toxicogénomique est déjà utilisée aux Etats-Unis depuis des années.

    Plus récemment, le Centre commun de recherche, sous l’égide de la Commission européenne, s’est doté d’un département de toxicogénomique.

    Alors qu’elle fournit des résultats valables pour l’homme, qu’elle est bien plus rapide et moins chère que les tests actuellement requis, pourquoi son utilisation est-elle retardée ?

    L’Allemagne, le Japon, l’Italie, la Belgique... évoluent dans ce sens alors que la France, deuxième puissance chimique en Europe, reste comme toujours muette sur cette question.

    Rien d’étonnant à cela lorsqu’on sait que Jacques Chirac s’était allié à Tony Blair pour réclamer que REACH ne constitue pas une charge trop importante pour l’industrie chimique.

    Plutôt que de tirer parti des méthodes modernes pour mettre en évidence la toxicité des substances chimiques, des tests continueront à se faire, comme au Moyen Age, sur des animaux, et à fournir des résultats aussi aléatoires qu’un jeu de pile ou face... à moins que ces résultats ne soient orientés pour innocenter des substances pourtant dangereuses !

    Contact : www.antidote-europe.org

     

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  • La Pologne déboutée : l’interdiction des cages de batterie de ponte dans l’UE ne sera pas différée

    http://www.snda.asso.fr/images/themes/j0182682%5B1%5D.jpg

    La Pologne a vu sa demande rejetée hier au Conseil des ministres de l'Agriculture de l'UE.

    Le ministre polonais de l'Agriculture avait demandé que l'interdiction européenne des cages de batterie (conventionnelles), qui doit entrer en vigueur dans toute l'Union européenne à partir de 2012, soit différée.

    Mais pas un seul des autres 26 états membres n'a suivi la Pologne.

    La Commission européenne non plus.

    Notre pays a pris clairement position dans ce dossier: tout renvoi à une date plus lointaine est inacceptable et n'est pas sujet à discussion, ainsi que l'a fait savoir à GAIA le cabinet de la ministre pour le Bien-être animal, Laurette Onkelinx, avant la réunion des ministres européens.

    GAIA, qui a vigoureusement lutté en faveur de l'interdiction, et des organisations européennes qui lui sont alliées dans cette lutte ont applaudi la décision du conseil des ministres de l'UE.

    http://www.gaia.be/fra/control.php?&topgroupname=&groupname=cp200

  • Combats de coqs / Alice Rallier : « Un combat de coqs, c’est laid, sale, vulgaire… et misérable » (Charlie Hebdo/Les Puces)

    Combat de coqs.jpg

    En Belgique, les combats de coqs sont interdits depuis 1929, et les organisateurs de combats illégaux très sévèrement sanctionnés.

    En France aussi les mauvais traitements aux animaux sont punis par la loi — article 521-1 du Code pénal.

    Leurs tortionnaires risquent une amende de 30 000 euros et deux ans d’emprisonnement.

    Elle est très bien, cette loi.

    Sauf qu’il suffit d’un alinéa, aujourd’hui le 7 (anciennement 3, puis 5), à cet article pour autoriser sévices graves et actes de cruauté sous couvert de « tradition locale » : la corrida dans le Sud, les combats de coqs dans le Nord.

    Alice Rallier, militante dans la protection animale, a enquêté dans le « milieu » des coqueleurs — ceux qui pratiquent les combats de coqs.

    Comment se déroule un combat de coqs ?

    Deux coqs sont placés sur une sorte de petit ring surélevé et entouré d’un grillage d’environ 70 cm, surmonté d’une grosse ampoule qui s’allume et s’éteint pour annoncer le début et la fin d’un combat.

    Les coqs commencent par se regarder, mais, les secondes passant, stressés et excités par l’environnement dans lequel ils se trouvent, ils finissent par se poursuivre, puis par s’en prendre l’un à l’autre.

    Comme ils sont drogués et équipés pour blesser profondément leur adversaire, ces animaux déjà impressionnants au départ se livrent à une lutte d’une grande violence, en se frappant à coups de bec, et surtout de pattes.

    Au bout de 6 minutes, fin du temps réglementaire, l’un des deux coqs est mort ou agonisant.

    Si aucun des coqs n’est mort au bout de ce temps, soit ils sont représentés l’un à l’autre après un temps de repos, soit le match est considéré comme nul et on passe à la paire suivante.

    Le coq perdant est amené « à l’égouttoir », sorte d’entonnoir métallique fixé à un mur au-dessus d’un seau, le plus souvent à l’abri des regards (mais pas toujours), et égorgé.

    Il peut ensuite être vendu quelques euros et mangé.

    Sur le ring, deux autres coqs sont à leur tour mis l’un en face de l’autre, et les combats s’enchaînent ainsi sur plusieurs heures.

    Quelle durée peuvent atteindre ces combats ?

    Un des records aurait eu lieu à Bouvignies en 1998 : plus de 120 paires de coqs (soit 240 animaux !) se seraient affrontées, sur 28 heures de combat d’affilée.

    En moyenne, « on bat » (c’est l’expression qu’emploient les coqueleurs) une dizaine de coqs à l’heure.

    Les coqueleurs belges, qui ne peuvent pas pratiquer légalement en Belgique, où les combats de coqs ont été interdits, n’hésitent pas à se déplacer dans les gallodromes (lieux où les combats de coqs ont lieu) français avec plusieurs dizaines de coqs.

    Le massacre est estimé entre 10000 et 50000 animaux par an.

    Quels coqs utilise-t-on ?

    Ce ne sont pas les coqs de basse-cour qu’on a l’habitude de voir.

    Ils appartiennent à une race spéciale, le « combattant du Nord », que l’on n’a de cesse de « perfectionner » pour qu’elle donne les individus le plus agressifs possibles.

    Ces animaux, qui pèsent plusieurs kilos, sont très impressionnants.

    Comme tous les coqs, et beaucoup d’animaux mâles en général, ils supportent mal la rivalité avec les autres coqs.

    Dans la psychologie du coq, il y a en effet le désir de régner sur toutes les poules, et la présence d’un autre coq est perçue comme une agression.

    Cela dit, même s’il y a une base naturelle à l’agressivité qu’un coq peut éprouver envers l’un de ses congénères du même sexe, tout est fait pour exacerber cette agressivité au maximum, par les procédés les plus vils.

    Où sont-ils élevés, et dans quelles conditions ?

    Il existerait environ 4 000 élevages de coqs dits « de combat » dans la région Nord - Pas-de-Calais, de confort et de propreté très variables.

    Certains, très «beaux» et bien tenus, sont dans des petites maisons individuelles grillagées, à l’abri du vent et de la pluie.

    Mais beaucoup d’autres sont enfermés dans des cages d’une crasse insoutenable, ou confinés dans des tonneaux posés à même le sol, bouchés par une planche de bois, dans le noir.

    Dans tous les cas, les conditions ne sont pas des conditions de vie naturelles pour un coq, animal qui est fait pour avoir des congénères autour de lui, passer du temps à chercher sa nourriture dans les herbes, se percher pour chanter le matin, etc.

    Dans son box ou sa cage, le coq n’a rien d’autre à faire que manger, boire et tourner en rond.

    Cela ne favorise pas sa sociabilité envers ses congénères.

    Certaines municipalités accordent des passe-droits à certains éleveurs et les autorisent à avoir des élevages de coqs en plein centre-ville, chose normalement interdite en raison des nuisances causées par ces animaux, qui ont un cri très puissant, sans parler du risque que l’évasion de l’un d’entre eux ferait éventuellement courir aux autres animaux (chiens, chats).

    Les coqs subissent des mutilations, notamment de la crête, pour les préparer au combat.

    Décrivez-nous les différentes phases de préparation d’un combat.

    Le jour du combat, le coq est placé dans un panier en osier ou en bois (avec des trous pour respirer), opaque, car, selon les coqueleurs, si le coq voyait un autre coq à travers son panier, de fureur, il ferait une crise cardiaque.

    En réalité, il s’agit de maintenir le coq éloigné de ses congénères le plus longtemps possible, afin que le choc psychologique soit le plus grand possible lors de la confrontation sur le ring.

    Arrivé au gallodrome, le coqueleur sort le coq du panier, et, à l’aide d’un « armeur », prépare le coq au combat : il lui fixe une longue pique (dont la longueur légale maximale est de 52 mm, soit plus de 5 cm) sur chaque ergot, ceci afin de blesser plus profondément l’adversaire.

    Il lui fait ensuite avaler quelques gouttes d’un liquide destiné à le rendre encore plus « combatif » (car la honte du coqueleur, c’est d’avoir un coq qui fuit le combat), un mélange d’alcool à 90° et d’un produit connu sous le nom de « Démézan » (un nom « bidon », selon ma source), que l’on se procure à la pharmacie locale.

    Le combat a lieu comme décrit plus haut.

    Le coq, qui se retrouve brusquement en pleine lumière, dans un espace réduit, un environnement stressant et en présence d’un autre coq inconnu, a une réaction de stupeur puis d’agressivité envers ce congénère et l’attaque au bout de quelques secondes ou minutes.

    Si le coq perdant n’est pas tué, il mettra deux à trois semaines à se remettre de ses blessures, avant de repartir au combat.

    Certains se vantent d’avoir des coqs vainqueurs de près de trente combats.

    Mais le plus souvent, le coq, qui finit toujours par tomber sur plus fort que lui, ne survit qu’à quatre ou cinq combats.

    Où se trouvent les gallodromes, et quel public assiste à ces combats ?

    Les gallodromes se situent soit dans des arrière-cours de cafés, soit dans des salles municipales classiques.

    Les combats se déroulent sous le regard passionné des coqueleurs, qui parient sur tel ou tel coq (des billets circulent de main en main) ou se contentent de regarder le spectacle.

    Le public est à dominante masculine et d’âge mûr, mais il y a aussi des femmes, des jeunes couples et des enfants.

    L’alcool est très présent.

    Il y aurait plus de 80000 amateurs dans la région, dont 5000 inconditionnels.

    Ces passionnés sont regroupés dans une Fédération, la Fédération des coqueleurs du Nord de la France.

    Y a-t-il, comme pour la corrida, des affiches annonçant les dates de combats et les lieux où ils se déroulent ?

    Ces coqueleurs, qui se surnomment eux-mêmes « sociétés discrètes », forment un milieu fermé : on peut vivre des dizaines d’années dans le Nord-Pas-de-Calais en ignorant qu’il se tient des combats de coqs à dix minutes de chez soi.

    La passion se transmettant par filiation (principalement de père en fils, les femmes étant en général moins intéressées), on a peu de chances d’entrer un jour dans le milieu des combats de coqs si on n’est pas soi-même fils ou fille de coqueleur, car les combats de coqs, pour lesquels il est interdit de faire la publicité, n’attirent pratiquement aucun public venu de l’extérieur.

    C’est un milieu assez simple et peu cultivé (le combat de coqs est à la base une tradition d’origine ouvrière).

    Selon un coqueleur ayant pris ses distances avec le milieu mais ayant exercé d’importantes responsabilités au sein de la Fédération, « 85 % des gens de ce milieu sont des imbéciles ».

    Les arguments des coqueleurs justifiant ces combats semblent les mêmes que ceux utilisés par les aficionados pour légitimer les corridas…

    « C’est grâce aux éleveurs que les coqs vivent encore. »

    Mais les passionnés de la race pourraient très bien préserver quelques individus sans se sentir obligés de conduire à terme la totalité de leur cheptel à l’égouttoir.

    « Ils sont élevés en parcours libre jusqu’à 6 mois. »

    Le concept de « parcours libre » est à géométrie variable selon les éleveurs, cela a été constaté.

    Mais même dans le cas où cela serait vrai, cela n’excuse en rien le sort réservé au coq au-delà de ses six mois d’existence.

    « Si on ne les faisait pas combattre, ils se battraient tout seuls ou attraperaient un coup de sang et ne dépasseraient pas 2 ans. »

    Pour juger de ceci, il faudrait encore que les animaux observés soient élevés normalement, dans un environnement conforme à leurs besoins, notamment sociaux.

    Accuser un animal d’agressivité alors que l’on fait tout pour lui développer cette caractéristique n’est pas honnête.

    « C’est notre patrimoine. »

    C’est faux, les combats de coqs ont été amenés par les immigrés flamands.

    Les Lillois de vieille souche ne les aimaient pas.

    Que dit la loi ?

    Après plusieurs interdictions (loi Gramont du 2 juillet 1830, arrêté préfectoral du 11 février 1852), les combats de coqs ont été de nouveau autorisés par de Gaulle, le 8 juillet 1964, qui a déclaré :

    « Puisque l’on mange les coqs, il faut bien qu’ils meurent. »

    Le 8 décembre 1993, un arrêt de la cour d’appel de Douai a proclamé les combats de coqs tradition locale ininterrompue.

    Comment peut-on s’opposer à cette « tradition » ?

    Actuellement, aucune opposition autre que de principe n’existe contre les combats de coqs.

    Aucune campagne n’est menée.

    Deux « obstacles » principaux (en réalité, de très bons points) à la lutte contre les combats de coqs.

    Tout d’abord, une impopularité quasi totale.

    Rares sont les Nordistes qui approuvent les combats de coqs, parce que, d’une part, beaucoup en ignorent l’existence, et parce que cette pratique a une image lamentable d’autre part.

    Le combat de coqs n’ayant pas le côté « chic » que certains trouvent à la corrida, aucune célébrité ne vient non plus assister à un combat de coqs pour améliorer son image et se faire photographier par la presse people.

    Un combat de coqs, c’est laid, sale, vulgaire, et globalement misérable à tous les niveaux.

    Aucune musique, fanfare ou tralala d’aucune sorte ne vient tenter de « remonter » esthétiquement le tout : un combat de coqs, c’est la violence et la mort avec des plumes et de la poussière qui volent autour, et pas grand-chose d’autre.

    Il faut vraiment beaucoup d’imagination (ou d’alcool) pour trouver de la beauté là-dedans.

    Par ailleurs, le combat de coqs n’étant réservé qu’aux gens du milieu (les billetteries pour les combats de coqs n’existent pas, aucune information publique sur ces événements ne circule, ni dans les calendriers culturels de la région, ni dans les médias locaux, ou alors exceptionnellement, demandez à assister à un combat de coqs à l’office du tourisme et on va vous regarder avec des yeux ronds), il n’y a pas comme dans le cas de la corrida un public de touristes, de curieux ou d’ignorants à convertir, d’autant que la publicité est interdite.

    Mais les passionnés, eux, sont irrécupérables.

    Un espoir, malgré tout ?

    Une solution pour accélérer le déclin des coqueleurs serait peut-être de faire interdire l’accès aux combats de coqs aux enfants.

    La passion se transmettant par filiation, cela handicaperait beaucoup le renouvellement des rangs des coqueleurs.

    L’argument à avancer est évident : un combat de coqs est un spectacle d’une violence terrible, susceptible de traumatiser durablement les enfants.

    Propos recueillis par Luce Lapin
    20 février 2010
    lucelapin@charliehebdo.fr

    http://www.charliehebdo.fr/la_puce/corrida

    Puces.gif

    Dans « Les Puces » du journal (Charlie Hebdo du 24 février). Quel est le pays d’Europe où l’on trouve le plus de végétariens ? Allez, je vous aide, un pays dans lequel il n’y a pas de corridas ni de combats de coqs, c’est, c’est… C’est à vous !

  • Le 15 mars 2010 à Paris : appel à manifester contre le trafic d'animaux

    http://membres.multimania.fr/anma/images/trafic.jpg

    GRANDE MANIFESTATION UNITAIRE CONTRE LE TRAFIC D'ANIMAUX

    Appel à toutes les associations à se rassembler devant la Préfecture de Police de Paris

    Suite à nos courriers restés sans réponse de la part de la Préfecture de Police de Paris, suite aux trop nombreux chiots et chatons "vendus" sur les trottoirs parisiens tout comme à l'intérieur du métro....

    Le refuge SOSANIMAUX78 peut témoigner des nombreux chiens récupérés du trafic.

    Les derniers chiens, saisis dans un état lamentable, sont atteints de la maladie de Carré.

    Deux chiots sont déjà morts, le troisième  lutte et, selon le vétérinaire, s'il survit il gardera des séquelles.

    Le trafiquant à qui nous avions saisi ces chiens (en 3 mois une vingtaine) est revenu de Roumanie avec un nouveau chien.

    Face au silence de notre administration et à son indifférence face à la détresse animale, nous appelons à une manifestation prochainement devant la Préfecture de Police de Paris, puis devant le Ministère de l'Intérieur et pourquoi pas devant l'Elysée si rien ne bouge !

    Nous voulons l'application des textes de loi, ni plus, ni moins.

    Le rendez vous est prévu à 10 heures précise le lundi 15 mars 2010 devant la Préfecture de Police de Paris sur le Parvis de Notre-Dame, 4e arrondissement de Paris (métro Cité ou Saint-Michel)

    Toutes les associations et militants sont conviés à se munir de leurs propres pancartes, banderoles et mégaphones.

    L'heure est à l'union afin de lutter plus efficacement contre ce trafic, qui n'a cessé de s'accroître ces dernières années sous l'oeil impassible des autorités.

    Nous vous invitons à visiter régulièrement le site internet afin d'être informé des infos de dernières minutes concernant le rendez-vous.

    L'ensemble des défenseurs des animaux.

    http://www.associationstephanelamart.com/

    Contact : SNDA 01 44 75 37 65