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Véganisme abolitionniste - Page 14

  • "Le contexte fait toute la différence" (Gary Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Gary Steiner a porté à mon attention une vidéo intéressante de la Onion News Network.

    Il porte sur l’histoire d’une jeune gymnase ayant été « euthanasiée » par ses parents après avoir souffert de blessures mineures, mais qui affectaient sa carrière.

    Si nous employons le vocabulaire utilisé lorsque des chevaux de course blessés sont « endormis » dans un contexte où des humains sont impliqués, nous obtenons des indices intéressants nous permettant de réaliser que même ceux qui disent « aimer » les animaux font souvent d’eux des marchandises et les perçoivent exclusivement comme des moyens d’atteindre leurs fins.

    Nous entendons également dire que, selon la plupart des gens, le problème serait seulement la souffrance et que, tant et aussi longtemps que la mise à mort serait faite sans douleur, aucune question morale indépendante ne devrait être soulevée.

    Cela sous-entend que l’acte de tuer, en soi, ne causerait pas de tort.

    Nous comprenons facilement le problème lorsque nous appliquons ce raisonnement au contexte humain.

    Si vous aviez tué quelqu’un sans lui causer de douleur et l’aviez fait alors que votre victime dormait et qu’elle ne pouvait savoir que sa mort était imminente, vous auriez tout de même causé un tort à cet individu.

    Bien sûr, vous lui auriez causé un tort encore plus grave si, en plus de la tuer, vous l’aviez également torturée.

    Mais vous lui auriez aussi causé un tort même si vous ne l’aviez que tuée sans lui infliger de douleur ou de souffrance.

    Lorsqu’il s’agit des animaux, la plupart d’entre nous ne comprennent pas cela.

    Nous croyons que le problème entoure la souffrance - pas la mort.

    Nous pensons qu’il est acceptable pour nous d’utiliser les animaux tant que nous les traitons « humainement ».

    C’est là toute la prémisse de l’approche en faveur du bien-être animal : il est moralement acceptable que les humains utilisent les animaux, du moment qu’ils minimisent la souffrance impliquée.

    Cette idée est véhiculée par de nombreux défenseurs des animaux et j’ai déjà écrit à ce propos sur ce site (voyez ce billet par exemple) et d’autres de mes écrits (c’est un des thèmes centraux de Animals as Persons).

    C’est précisément cette idée qui porte les activistes à appuyer des campagnes faisant la promotion des œufs de « poules en liberté » plutôt que de consacrer leur temps et leurs ressources à informer les gens des raisons pour lesquelles ils ne devraient pas manger d’œufs du tout.

    Ces campagnes visant à réformer les normes de bien-être animal ne seraient pertinentes que si l’utilisation des animaux était moralement acceptable et que le problème ne concernait que la manière dont nous traitons ces animaux que nous exploitons.

    Plusieurs welfaristes expriment clairement que tuer des animaux - si c’est fait sans douleur - ne soulève pas de question morale.

    Comme le vidéo d’Onion le démontre, nous jugerions une telle chose absurde dans un contexte humain.

    C’est seulement parce que nous sommes spécistes que nous sommes incapables de voir qu’il est également absurde de soutenir que la mise à mort d’animaux nonhumains - même lorsque ces animaux ne souffrent pas - implique l’imposition d’un tort à ces animaux.

    Devenez végans et ayez recours à des méthodes créatives et non violentes pour parler aux autres du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/19/le-contexte-fait-toute-la-difference/

  • "Préparer un kiosque d’éducation végane" (Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    L’approche abolitionniste, telle que je l’ai discutée et développée sur ce site et dans mon travail des 20 dernières années, veut que devenir végan et avoir recours à des méthodes créatives et non violentes pour éduquer les autres à propos de l’importance éthique du véganisme sont les plus importantes formes d’activisme social disponibles pour ceux d’entre nous qui souhaitent remplacer le paradigme selon lequel les animaux sont notre propriété par celui selon lequel les animaux sont des personnes.

    Plusieurs militants qui sont d’accord avec l’approche abolitionniste n’ont aucun problème avec le premier pas du programme : devenir végans.

    Mais le deuxième pas les laisse perplexes.

    Que peuvent-ils faire comme éducation végane créative et non violente ?

    Un des objectifs de ce site est de partager avec vous certaines des merveilleuses choses que d’autres militants ont faites dans ce sens.

    Par exemple, il y a plusieurs jours de cela, je vous ai parlé des « flip books » contenant des fiches individuelles de nos vidéos qu’Elizabeth Collins utilisera dans son travail d’éducation communautaire.

    Aujourd’hui, je vous offre quelques informations pratiques à propos de la manière de construire un kiosque végan - une sorte de station d’éducation végane - afin que vous puissions montrer des vidéos et distribuer des pamphlets.

    Adam Kochanowicz de The Vegan News-Vegan FM, avec l’aide de son père, enseigne en 6 minutes, comment, avec très peu d’argent, construire et installer un kiosque d’éducation végane qui peut aisément être transportée et installée dans plusieurs des évènements communautaires qui sont de si bons endroits pour faire un tel travail.

    Il s’agit d’une vidéo formidable.

    Regardez-la.

    Construisez un kiosque.

    Et éduquez, éduquez, éduquez !

    C’est la seule manière de changer le monde.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/16/preparer-un-kiosque-deducation-vegane/

  • Parties de HOME : plus d’activisme non violent (Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    La semaine dernière, j’ai blogué à propos de HOME, un documentaire extraordinaire portant sur la manière dont l’avidité humaine et le matérialisme détruisent notre planète.

    Bien que HOME était (et est toujours) disponible sur YouTube, il est aussi disponible sur support DVD dans la plupart des clubs vidéos.

    Pour l’avoir vu sur un écran d’ordinateur d’abord et sur le large écran d’une télévision ensuite, je peux vous assurer que l’expérience est qualitativement différente.

    HOME est esthétiquement magnifique lorsqu’il est diffusé sur l’écran 17 pouces d’un Mac.

    Mais lorsqu’il l’est sur un écran plat de 40 pouces, l’expérience est stupéfiante.

    Nous avons tenu deux « parties HOME ».

    Nous avons invité des petits groupes d’amis à se joindre à nous pour regarder le film, qui dure à peu près 90 minutes.

    Pendant le visionnement, nous avons offert une variété de bouchées véganes.

    Après cela, nous avons eu une discussion où, à tour de rôle, nous interprétions ce que nous venions de voir, partagions le message retenu et imaginions les différentes choses nous pouvons faire dans nos propres vies pour rendre notre passage sur cette planète un peu moins dommageable.

    Dans tous les cas, la discussion a glissé vers l’élevage ainsi que vers la relation générale entre le matérialisme et les violations des droits des humains et des nonhumains.

    Même si aucun de nos invités n’était végan avant de venir (plusieurs étaient végétariens), il est clair que le film et la discussion qui a suivi les a stimulés à réfléchir et je ne serais pas surpris d’apprendre que certains changements personnels profonds avaient été inspirés à l’occasion de ces réunions autour de HOME.

    Comme je l’ai mentionné dans mon premier billet, HOME ne véhicule pas un message explicitement pro-végan, mais il est difficile de ne pas comprendre que le véganisme est un message implicite, au moins pour des raisons écologiques, sinon pour des raisons directement associées à la valeur inhérente des animaux, sujet dont je parle dans mon travail portant sur l’éthique animale.

    À cet égard, une discussion après-film peut facilement se diriger vers la relation entre les préoccupations écologiques et celles qui touchent la valeur inhérente.

    Les opportunités de promouvoir l’éducation créative et non violente à propos du véganisme nous entourent. HOME a attiré plus de 1 million de spectateurs YouTube en une semaine.

    C’est un excellent moyen d’explorer plusieurs des sérieuses questions morales impliquant les humains et les nonhumains.

    Les réunions HOME peuvent constituer une bonne façon de faire découvrir à vos amis et à vos voisins la nourriture végane afin qu’ils puissent s’apercevoir qu’ils peuvent manger de manière non violente sans avoir à sacrifier le bon gout de leurs repas.

    Pensez à organiser une party HOME.

    Cela pourrait vous donner une bonne opportunité d’informer vos inviter, de participer à des discussions stimulantes et d’avoir du plaisir.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/15/parties-de-home-plus-dactivisme-non-violent/

  • "Une bonne idée d’éducation communautaire" (Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    Elizabeth Collins, une militante abolitionniste et « podcaster » de la Nouvelle-Zélande, m’a fait part d’une idée pour éduquer les gens de manière créative et non violente à propos du véganisme.

    J’aimerais à mon tour la partager avec vous.

    Elizabeth est en train de construire un kiosque qu’elle utilisera pour faire de l’éducation communautaire à propos des droits des animaux et du véganisme.

    Elle compte utiliser les vidéos en ligne que l’on trouve sur ce site — Théorie des droits des animaux, Animaux comme propriétés, et Droits des animaux c. Bien-être animal — mais elle trouve qu’il est compliqué d’apporter son ordinateur portable dans la rue.

    Alors, elle a décidé d’imprimer chaque diaporama et de créer un album ou une « flip-book » qui permettra aux gens qui viendront visiter son kiosque de lire ces présentations relativement brèves et accessibles à propos des idées centrales de l’approche abolitionniste.

    Ses collègues et elle pourront répondre à toutes les questions et discuter plus longuement du sujet avec ceux qui le désirent.

    Elle distribuera également notre pamphlet abolitionniste et d’autre écrits sur le véganisme et l’abolitionnisme.

    Pour ceux qui veulent utiliser les vidéos pour faire de l’éducation communautaire à propos des droits des animaux et du véganisme, mais qui ne peuvent les projeter ou les faire jouer sur un ordinateur, ces albums ou « flip-books » semblent être une excellente solution.

    Devenir végan et éduquer les autres à propos du véganisme est la plus importante forme d’activisme que vous puissiez faire.

    Partagez avec les autres l’idée simple : devenez végans.

    C’est facile, c’est bon pour votre santé et pour celle de la planète et, c’est là le plus important, c’est la juste chose à faire.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/14/une-bonne-idee-deducation-communautaire/

  • "Prendre soin de notre maison" (à propos de "Home") (Francione)

    http://lorenjy.files.wordpress.com/2009/06/home-film.jpg

    Chères collègues et chers collègues,

    Le vendredi 5 juin - le jour de l’environnement - un documentaire remarquable appelé HOME a été diffusé dans les salles de cinéma et à la télévision de plus de 50 pays, ainsi que sur internet.

    HOME est l’histoire de la Terre et de l’évolution de la vie sensible, sur la manière dont les êtres humains ont, dans une période de temps relativement courte, amené la planète au bord du désastre.

    Je vous recommande fortement de visionner ce documentaire, qui sera disponible jusqu’au 14 juin à l’adresse YouTube.

    Encouragez vos ami(e)s et votre famille à le voir.

    C’est gratuit et chaque seconde des 93 minutes que dure le film vaut la peine.

    La narration est intelligente et ceux qui en connaissent peu à propos de l’écologie en sortirons riches d’une expertise considérable.

    Ceux qui sont déjà instruits en sauront encore davantage.

    La photographie est absolument sensationnelle.

    Chaque plan représente une photo qui pourrait facilement être affichée sur l’un de vos murs.

    Et à l’égard de la question animale, HOME est largement meilleur que le documentaire de Al Gore, An Inconvenient Truth, ce qui était surprenant, considérant que les commanditaires de HOME produisent des produits animaux.

    Le film contient une critique explicite de l’agriculture intensive et une discussion à propos de l’inefficacité de notre utilisation des ressources (céréales, eau) pour la production de la viande.

    Bien que le film ne défende pas le véganisme en tant que tel, il s’agit pourtant là de la conclusion logique vers laquelle mène son message.

    Tel que je le soutiens depuis plus longtemps que ce dont je souhaite me souvenir, quiconque se soucie le moindrement de l’environnement doit devenir végan même s’il ou si elle ne se soucie pas des problèmes éthiques entourant l’exploitation animale.

    HOME est un signal d’alerte dont nous avons désespérément besoin.

    Nous, êtres humains, - spécialement ceux qui, parmi nous, vivent dans les nations riches et industrialisées - devons comprendre la pure insanité du style de vie que nous considérons comme « normal ».

    Regardez HOME.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/08/prendre-soin-de-notre-maison/

  • "Personne n'a été blessé dans l'incendie" (Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    Le professeur Roger Yates vient de m’envoyer un article d’actualité portant sur la ferme d’élevage de dindes au Minnesota.

    Dans cet article, on affirme :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls, mais personne n’a été blessé par l’incendie."

    Vingt-cinq mille dindes ont été tuées, mais « personne n’a été blessé par l’incendie ».

    Il est clair que « personne » ne réfère aux humains.

    Comme j’adhère au principe de Ahimsa, ou de non-violence, je suis évidemment soulagé de savoir qu’aucun être humain n’a été blessé par le feu.

    Mais parce que les animaux sont du bétail - ils sont des choses et rien d’autre - ils ne sont pas considérés comme des individus qui auraient pu être blessés lors de l’incendie.

    Une dinde n’est personne.

    On peut également lire, dans cet article :

    "John Peterson aide l’entreprise familiale. Il déclare qu’il s’agit d’un « terrible incendie » et d’un événement réellement choquant."

    Si nous parlions d’un feu qui aurait tué des êtres humains et que nous utilisions le mot « terrible », cela renverrait au fait que la perte d’une vie constitue un évènement moralement indésirable.

    Mais nous parlons de propriétés.

    Pour monsieur Paterson, ce qui est « terrible » est le fait que sa propriété a été endommagée et que les dindes n’aient pas pu vivre assez longtemps pour être entassées dans des cages, pendues la tête en bas, voir leur gorge tranchée et être immergées dans un bassin d’eau brûlante - ce qui empêche monsieur Peterson et tous ceux qui mangent de la viande et des produits animaux d’obtenir les bénéfices de cette opération.

    Et rappelez-vous que les gens qui sont ultimement responsables de l’exploitation animale ne sont pas ceux qui opèrent des fermes ou les abattoirs ; c’est sur ceux qui consomment de la viande et des produits animaux et qui créent ainsi la demande que repose la responsabilité morale ultime.

    Monsieur Peterson ferait autre chose de sa vie s’il n’y avait aucune demande pour la chaire et les autres produits d’origine animale.

    Tous les êtres sensibles sont semblables en ce sens qu’ils accordent tous de la valeur à leur propre vie et qu’ils ont intérêt à ne pas souffrir.

    Chaque être sensible est quelqu’un.

    Cet article aurait plutôt dû rapporter ce qui suit :

    "Environ 25 000 dindes sont mortes sous les flammes qui ont ravagé une grosse étable dans la région rurale de Cannon Falls; 25 000 individus ont donc été tués."

    Jusqu’à ce que nous faisions en sorte que plus d’humains voient les choses sous cet angle, rien ne changera jamais.

    Devenez végans et utilisez des méthodes créatives et non-violentes pour éduquer les autres à propos du véganisme.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/06/07/personne-na-ete-blesse-dans-lincendie/

  • "Droits humains et droits animaux: parfaits ensemble" (Gary Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    « Il y a trop de problèmes dans le monde que nous devons régler avant de penser aux animaux. »

    « Travaillons sur la paix mondiale en premier ; nous pourrons ensuite nous préoccuper des droits des animaux. »

    Toute personne qui se porte à la défense des animaux est fréquemment confrontée à des commentaires similaires.

    On me demande souvent ce que je réponds à cela.

    Premièrement, personne ne soutient que ceux qui défendent les droits humains doivent cesser de faire ce qu’ils font et doivent, à la place, défendre les droits des animaux.

    L’idée est plutôt que, si nous considérons les animaux comme des membres de la communauté morale, nous devrions cesser de les manger, de les porter ou de les consommer dans nos vies individuelles.

    Devenir végan n’exige aucunement que vous cessiez de vous battre contre les abus envers les enfants, les femmes battues et la guerre.

    Après avoir donné une conférence sur les droits des animaux dans un centre communautaire, une femme m’a approché et m’a dit qu’elle était bénévole dans un centre pour femmes victimes d’abus et pour victimes de viols.

    Elle a dit qu’elle était très touchée par ce que j’ai dit à propos des animaux, mais que son temps était complètement investi dans son travail pour venir en aide à ces femmes et qu’elle ne savait pas comment elle pourrait trouver le temps de s’impliquer dans la lutte pour les droits des animaux.

    Je lui ai demandé : « Vous avez le temps de manger, n’est-ce pas ? »

    Elle a répondu, «  Oui, bien sûr ! »

    « Est-ce que vous portez des vêtements et utilisez du shampooing et d’autres produits ? »

    « Oui, bien sûr. Mais qu’est-ce que cela a à voir avec ça ? »

    Ça a tout à voir avec ça.

    Je lui ai expliqué que, si elle prenait vraiment la question animale au sérieux, tout ce qu’elle avait besoin de faire est de cesser de les consommer comme aliments, de les porter, d’utiliser des produits qui sont dérivés de leur corps ou qui ont été testés sur eux, ou d’encourager quelque forme de divertissement qui implique le recours à des animaux.

    Si elle devait ne jamais rien faire d’autre par rapport aux animaux, sa décision de devenir végane - et l’exemple qu’elle représenterait pour ses amis et pour sa famille - constituerait déjà une importante forme d’activisme qui n’interfèrerait d’aucune manière avec son travail pour les femmes.

    Devenir un défenseur de l’abolition est quelque chose que vous pouvez faire lors de votre prochain repas.

    Deuxièmement, c’est une erreur de concevoir les problèmes de l’exploitation humaine et animale comme mutuellement exclusifs.

    Au contraire, toutes les formes d’exploitation sont inextricablement liées.

    Toute exploitation est une manifestation de violence.

    Toute discrimination est une manifestation de violence.

    Tant et aussi longtemps que nous tolérons la violence sous une ou l’autre de ses formes, la violence existera sous toutes ses formes.

    Comme l’observait l’auteur russe Leo Tolstoï :

    « Tant et aussi longtemps qu’il y aura des abattoirs, il y aura des champs de bataille. »

    Tolstoï avait, évidemment, complètement raison.

    Tant que les humains considéreront comme normal d’abattre des animaux pour l’alimentation, ce qui ne peut être justifié par autre chose que le simple plaisir que nous obtenons lorsque nous mangeons les animaux ou les utilisons autrement, ils considéreront comme normal d’avoir recours à la violence dès que quelque chose d’important est en jeu.

    Et cela va également dans l’autre sens : tant que nous tolérerons le racisme, le sexisme, l’hétérosexisme et les autres formes de discrimination, il y aura du spécisme.

    Voilà une des raisons pour lesquelles il est important que les défenseurs des animaux ne se perçoivent jamais comme les défenseurs d’« une seule cause ».

    Le spécisme est moralement condamnable parce que, comme le racisme, le sexisme et les autres formes de discrimination, il exclut certains êtres de la famille de ceux dont nous nous soucions moralement, sur la base de critères non pertinents.

    Peu importe que ce critère soit la race, le sexe, l’orientation sexuelle ou l’espèce.

    Nous ne pouvons raisonnablement soutenir que nous sommes opposés au spécisme, mais que nous n’avons pas d’opinion par rapport aux autres formes de discrimination.

    Nous nous opposons au spécisme parce que c’est comme le racisme, le sexisme et les autres formes de discrimination.

    Notre opposition au spécisme implique logiquement le rejet de ces autres formes de discrimination.

    Une fois de plus, cela ne signifie pas que les défenseurs des animaux doivent cesser leur travail pour les animaux et devenir des défenseurs des droits humains.

    Cela signifie, par contre, qu’ils doivent toujours exprimer clairement aux autres qu’ils sont opposés à toutes les formes de discrimination et ils ne devraient jamais se permettre de discriminer dans leur propre vie.

    Troisièmement, plusieurs personnes altruistes veulent admirablement changer le monde, mais ne voient pas que le changement le plus important se situe au niveau individuel.

    Comme Mahatma Gandhi disait :

    « Vous devez représenter le changement que vous voulez voir dans le monde. »

    Si vous voulez un monde de non violence, vous devez vivre pacifiquement votre propre vie.

    Le véganisme est un élément important de la vie non violente puisqu’il ne fait aucun doute que tous les aliments et autres produits d’origine animale sont le résultat de la violence.

    Une autre des perles de Tolstoï :

    « Tout le monde pense à changer le monde, mais personne ne pense à se changer soi-même ».

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/08/droits-humains-et-droits-animaux-parfaits-ensemble/

  • "Littérature végane abolitionniste" (Gary Francione)

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    Chères collègues et chers collègues,

    Comme vous le savez, je soutiens que, pour ceux d’entre vous qui êtes préoccupés par l’exploitation animale, la décision personnelle de devenir végan est, de loin, la plus importante des choses que vous puissiez faire.

    Si vous voulez faire plus, alors vous devriez vous efforcer d’éduquer à propos du véganisme, de manière créative et non violente.

    Cette semaine, je suis tombé sur un autre exemple d’éducation végane non violente, en action. Le site Vegan Abolitionist offre une description simple et claire, tenant sur une page, de la signification, des fondements et de l’importance du véganisme.

    Voilà qui s’ajoute à d’autres actions similaires, incluant notre pamphlet abolitionniste, maintenant disponible en français et en dix autres langues, le Boston Vegan Association pamphlet, et le pamphlet bilingue (anglais et français) distribué par Le point de départ.

    Voilà quelques exemples d’actions peu coûteuses permettant d’éduquer le public à propos du véganisme.

    Il y a plusieurs personnes qui, dans leur vie quotidienne, s’efforcent d’éduquer les gens, de manière non violente et créative, à propos du véganisme.

    Simplement parler avec vos amis et avec votre famille du véganisme est la plus importante forme d’activiste.

    La seule manière de mettre fin à l’exploitation animale est de se débarrasser du statut de propriété des animaux et de le remplacer par le statut morale de personne.

    Et cela ne se réalisera ni par l’adoption de lois, ni par quelque forme de violence que ce soit.

    Cela se réalisera grâce aux individus déterminés qui adhèrent au principe de non violence, qui l’appliquent dans leur propre vie et qui le partagent avec les autres.

    Je sais que les défenseurs des animaux sont souvent découragés à l’idée que les choses ne semblent pas progresser.

    C’est le cas de tous les militants pour une plus grande justice sociale.

    Mais gardez toujours à l’esprit les mots de l’anthropologiste Margaret Mead :

    Ne doutez jamais du fait qu’un petit groupe de citoyens réfléchis et engagés peut changer le monde.

    En fait, c’est la seule chose qui l’ait jamais fait.

    Et continuez, chaque jour, à éduquer les gens à propos du véganisme, de manière créative et non violente.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/05/litterature-vegane-abolitionniste/

  • "Non, ce n'est pas naturel" (Gary Francione)

    http://static.etnies.com/site-images/news/article/vegan500-1.jpg

    « Mais manger de la viande n’est-il pas naturel ? »

    Cette question est probablement celle qui m’a été le plus fréquemment posée dans les trente dernières années, pendant lesquelles j’ai fait la promotion du véganisme.

    Les étudiants suivant mes cours ; les gens assistant à mes conférences ; les auditeurs qui appellent lors des émissions radiophoniques auxquelles je participe ; les passagers assis près de moi lorsque que je me trouve dans un avion et qui se demandent pourquoi je reçois un repas végan alors que tous les autres mangent du poulet ou du poisson - tous semblent croire que la position morale que je défends n’est pas « naturelle ».

    Tel que je l’ai soutenu ailleurs sur ce site, plusieurs pratiques et traditions, incluant l’esclavage et le sexisme, ont été justifiées par l’appel à des arguments reposant sur la présomption que certaines personnes sont naturellement supérieures et que d’autres sont naturellement inférieures.

    L’apparition récente de la grippe porcine offre une nouvelle occasion de réaliser à quel point l’argument selon lequel l’exploitation animale est naturelle est vicié.

    Plusieurs personne soutiennent qu’il est naturel pour les gens de manger de la viande.

    Nous avons évolué, disent-ils, de manière à manger des produits animaux et la consommation de viande, de poisson, de lait, d’oeufs, etc. est un comportement que la nature a prévu pour nous.

    Ne pas manger ces choses revient à agir en opposition à ce que nous sommes supposés faire et, donc, le principe moral voulant que nous ne les mangions pas ne peut être juste.

    L’évolution a fait de nous des êtres qui possédons des yeux; soutenir que nous avons l’obligation morale de toujours les couvrir et de ne jamais utiliser nos capacités visuelles serait adéquatement perçu comme une position idiote à adopter.

    L’évolution a fait de nous des omnivores.

    Nous pouvons manger des produits animaux.

    Mais tout ce que cela prouve, c’est que nous sommes des êtres qui avons évolué de manière à pouvoir choisir ce que nous mangeons et qui avons le choix de vivre exclusivement grâce aux aliments végétaux.

    Le fait que nous pouvons manger des produits d’origine animale n’appuie pas davantage la conclusion selon laquelle manger ces produits est moralement justifié, que le fait que nous sommes capables d’être violents n’appuie la conclusion selon laquelle la guerre (ou n’importe quel autre type de violence) est moralement justifiée.

    Le fait que nous pouvons faire quelque chose n’est pas pertinent lorsqu’il s’agit d’évaluer si nous devons le faire.

    Il est clair qu’il n’est pas nécessaire, pour nous, de manger des produits animaux.

    Et les études dont nous disposons démontrent que la quantité de produits animaux consommés quotidiennement dans les pays riches est mauvaise pour la santé.

    De plus, aucun d’entre nous (ou d’entre ceux qui lisent ce texte) n’est un chasseur-cueilleur.

    Nos produits animaux sont nécessairement obtenus à partir d’animaux domestiqués.

    L’apparition récente de la grippe porcine illustre le fait que percevoir la domestication d’animaux comme naturelle implique que nous soutenions qu’il est dans l’ordre naturel des choses d’adopter des comportement qui, au plan pratique, sont désastreux pour notre survie :

    [C]’est notre proximité avec les animaux, qui nous a permis de survivre pendant des millénaires, qui nous rend maintenant si vulnérables aux maladies et qui nous tue en grand nombre.

    Depuis le jour où l’homme a cessé d’être un chasseur-cueilleur et a commencé à vivre joue contre mâchoire avec son bétail, il court le risque des pandémies.

    Plusieurs maladies humaines tirent leurs origines des animaux domestiques : la rougeole et la tuberculose des bovins; la variole des bovins et d’autres bétails atteints du virus; la grippe des porcs et des canards; la coqueluche des chiens.

    Ces agents pathogènes se sont développés et répandus facilement parce que les animaux vivaient en troupeaux ou en meutes.

    Lorsqu’ils ont été domestiqués par les premiers fermiers, les virus n’attendaient qu’à être transmis.

    Ces maladies dites zoonotiques se sont alors facilement transmises aux personnes humaines qui vivaient à proximité les unes des autres.

    La citation précédente est tirée d’un article paru dans un journal anglais. Mais ce que l’auteur écrit n’est pas controversé.

    Il s’agit d’un fait indiscutable que la domestication, en favorisant l’augmentation des contacts humains/nonhumains, a entraîné une grande variété de maladies graves.

    En plus des autres conséquences résultant de la consommation de produits animaux, tels que les maladies du coeur, le cancer, etc., et sans compter les conséquences environnementales désastreuses de l’élevage d’animaux, le niveau de contacts humain/nonhumain qu’implique la domestication est, lui-même, un très grand danger pour la survie des humains.

    Alors comment une chose qui engendre d’aussi abominables dangers peut-elle être naturelle ?

    La réponse courte : elle ne peut pas l’être, à moins que ce que nous considérions être naturel est ce qui nous tue.

    Si quelqu’un prétendait qu’ingérer du poison est naturel, nous jugerions que cette personne est folle.

    Pourquoi continuons-nous à nous dire rationnels alors que nous pensons qu’une institution mortelle - la domestication - est naturelle et fait partie intégrante de notre civilisation ?

    Mais, dites-vous, nous n’aurions jamais pu survivre sans la domestication ; nous avons eu besoin d’aliments provenant des animaux domestiqués pour que notre population puisse s’élargir et pour développer les cités et les civilisations telles que nous les connaissons (et aimons).

    Ainsi, même si la domestication présente des dangers, elle offre par ailleurs des bénéfices et nous devons équilibrer le tout.

    Même si vous êtes admiratifs devant ce qui est perçu comme la civilisation moderne, cette réponse néglige le fait que nous aurions pu survivre en ne mangeant que des aliments issus des plantes.

    La domestication n’est nécessaire dans ce contexte que si elle représente la seule option possible et ce n’est clairement pas le cas.

    En bout de ligne : si vous croyez que nous pouvons justifier la douleur, la souffrance et la mort que nous infligeons à 53 milliards d’animaux chaque année (sans compter les poissons) en prétendant que la domestication est, pour une raison ou une autre, naturelle, ou que la solution est d’adoucir les coins et de rendre l’élevage industriel plus “humain”, alors continuez à réfléchir.

    S’il une seule chose est naturelle, c’est le véganisme.

    Et le véganisme est la seule manière d’agir qui respecte le statut de personne des animaux nonhumains.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/04/non-ce-nest-pas-naturel/

  • Grippe porcine : traitement des animaux ou exploitation animale ? (Gary Francione)

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    Chères collègues et chers collègues :

    Le mouvement en faveur du bien-être animal mené par la Humane Society of the United States prétend que l’apparition de la grippe porcine est le résultat de l’élevage industriel et que la solution est d’offrir un traitement plus « humain » aux animaux de ferme en appuyant le travail de la HSUS, comme la Proposition 2 de la Californie.

    Cette approche est problématique pour plusieurs raisons.

    Premièrement, il a été affirmé que l’apparition du virus s’est faite dans l’état mexicain du Veracruz dans les installations des fermes Smithfield qui produisent 800 000 porcs chaque année et ne traitent pas leurs eaux usées.

    Les déchets des porcs sont, semble-t-il, largués dans les lagons locaux.

    Même si les conditions dans lesquelles sont maintenus les animaux de cette usine étaient plus « humaines », cela ne résoudrait pas le problème des eaux usées.

    Deuxièmement, que la cause du virus actuel soit liée ou non à l’exposition des déchets porcins et même s’il y a bien peu de doute à l’effet que les méthodes de confinement et le stress animal qui résultent de l’élevage intensif moderne est un facteur qui contribue généralement au développement de choses telles que la grippe porcine, la réalité est que les pandémies existent depuis aussi longtemps que nous puissions nous souvenir - c’est-à-dire bien avant l’avènement de l’élevage industriel.

    Nous subissons des pandémies depuis que nous avons domestiqué des animaux, même lorsque les conditions d’exploitation de ces animaux étaient beaucoup plus « humaines » qu’elles le sont maintenant.

    Même si les méthodes de confinement des fermes industrielles modernes représentaient la principale cause du virus que nous connaissons actuellement, le type de solutions que propose la HSUS - des mesures comme la Proposition 2 - ne résoudra certainement pas le problème.

    Sans considérer le fait que la Proposition 2 ne prendra même pas effet avant 2015, ses exigences, qui présentent plusieurs failles, feront bien peu (ou rien du tout) pour mieux protéger les intérêts des animaux ou pour réduire le stress des animaux de manière significative.

    L’apparition de la grippe porcine présente une bonne opportunité de focaliser notre attention sur une question plus pertinente : pourquoi, en 2009, continuons-nous à manger des produits animaux ?

    Nous n’avons aucune justification morale de le faire. Il n’y a aucune nécessité.

    En fait, l’élevage d’animaux ne fait pas que tuer des nonhumains - il nous tue aussi et détruit notre planète.

    Le problème n’est pas celui du traitement « humanitaire » ; le problème est l’immoralité et l’irrationalité de l’utilisation d’animaux.

    Gary L. Francione

    http://www.abolitionistapproach.com/fr/2009/05/01/grippe-porcine-traitement-des-animaux-ou-exploitation-animale/