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Humeurs - Page 81

  • Richard Doll rémunéré par l'industrie chimique ?

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    Par Pierre Melquiot

     

    Le chercheur britannique Richard Doll fut le premier à établir un lien entre le cancer du poumon et la consommation de tabac. Il travailla ensuite sur les risques potentiels liés à l'exposition professionnelle à des produits chimiques et au développement du cancer. Or il aurait été rémunéré par certaines sociétés de l'industrie chimique, soucieuses de ne pas voir de liens de causalité apparaître entre les produits chimiques et les cancers…

     

    Selon The Guardian (information reprise ensuite par Libération et Le Nouvel Observateur), Doll aurait été rémunéré par des sociétés de l'industrie chimique dans le même temps où ses recherches s'intéressaient aux éventuels effets cancérigènes de certains produits toxiques et chimiques sur la santé humaine.

     

    Né le 28 octobre 1912 à Hampton dans le Middlesex et décédé le 24 juillet 2005 à Oxford, Doll était médecin épidémiologiste. En 1969, il est nommé professeur à Oxford avant d'être anobli en 1971. Il sera également lauréat de la Royal Medal en 1986. Il participera directement à deux découvertes importantes : l'absence de relation entre le milieu socioprofessionnel et la survenue d'ulcères digestifs, et surtout le rôle du tabac dans la genèse des cancers du poumon.

     

    Il a mené des études sur les effets de la pollution chimique et toxique sur la santé humaine. Ses travaux sont d'ailleurs souvent repris par les détracteurs du projet européen REACH. Il a notamment travaillé sur les effets de l'agent Orange, herbicide utilisé par les Etats-Unis au Vietnam, et le chlorure de vinyle, composant du plastique.

     

    Or, d'après le journal anglais, au milieu des années 80, la société chimique américaine Monsanto a payé le chercheur en honoraires de conseil 1.128 euros par jour, alors qu'il effectuait des recherches sur le lien entre agent Orange (produit par Monsanto) et cancer. Il avait à cette époque conclu qu'il n'y avait pas de lien entre les deux.

     

    Par ailleurs, le journal signale que Richard Doll a perçu des honoraires de 22.188 euros de l'Association des producteurs chimiques et des groupes américain Dow chemicals et britannique ICI pour une étude sur le chlorure de vinyle dont l'étude montrait là encore l'absence de rapport entre chlorure de vinyle et cancer (à l'exception du cancer du foie), ce que contredit l'OMS.

     

    Le site adiu.fr affirme en outre que Richard Doll est même devenu « un consultant secret du secteur industriel de l'amiante et entre 1970 et 2001 il a soutenu que l'amiante n'était pas responsable des cancers professionnels constatés chez les travailleurs au contact des poussières d'amiante. » Le site ajoute qu'à 91 ans, il reconnaîtra « que la majorité des cancers étaient dus à des expositions à des produits chimiques. »

     
    Ces révélations soulèvent de nombreuses questions à l'heure ou le projet REACH fait l'objet de débats et que l'on annonce qu'il devra permettre de diminuer les risques de cancer liés aux produits chimiques. Or, selon l'Institut Turgot, qui voit en cette directive la plus néfaste de l'histoire de l'UE, se référant à une étude de Sir Richard Doll et de Sir Richard Peto, « la totalité de la pollution environnementale, dont les produits chimiques ne sont que l'une des sources parmi d'autres, n'est responsable que de seulement 2% des cas de cancer. » « Il paraît donc douteux que REACH ait même le moindre impact mesurable sur le taux de cancer. » Evidemment, si les révélations de The Guardian venaient à être confirmées, cela remettrait en cause, aussi, cette affirmation.
     
    http://www.actualites-news-environnement.com/
    20061209-chercheur-cancer-industrie-chimique.php 
  • Robert Redeker : "L'islamophobie, l'arme des islamistes contre la laïcité" (La Dépêche du Midi)

    http://www.guibord.com/Democracy/files-images/La_Liberte_guidant_le_peuple.jpg

    Un néologisme vient de se tailler une place, de façon fracassante, sur notre scène politique : " islamophobie ".

    Ce mot, proche, phonétiquement, de " xénophobie ", est autant destiné à faire peur - en évoquant, de manière subliminale, la haine, les persécutions, les discriminations - qu'à culpabiliser.

    Quelques-uns voudraient le voir devenir synonyme de " racisme " et symétrique d'" antisémitisme ", deux monstres qui ne dorment que d'un œil.

    Son usage, pourtant, est-il en adéquation avec la double exigence républicaine : sauvegarder la laïcité et combattre le racisme ?

    N'engendre-t-il pas des amalgames aux résultats ruineux pour la République, ses valeurs et son héritage ?

    Une enquête, réalisée par Caroline Fourest et Fiammetta Verner dans leur livre Tirs croisés [1], sur ses origines et son histoire, réserve des surprises, donnant à voir les intentions de ses concepteurs.

    Il n'est pas innocent que le vocable d'" islamophobie " ait été forgé initialement (dans les années 1970) par des islamistes radicaux s'attaquant aux féministes.

    La guerre contre les femmes est le berceau de ce terme ; ainsi, Kate Millet, célèbre militante du mouvement de l'émancipation féminine, fut violemment insultée, puis traitée d'islamophobe pour avoir incité les iraniennes au refus de porter le voile.

    C'est à nouveau autour de la question de l'apartheid des femmes - foulard à l'école, dans des institutions, dans la rue, auto-ségrégation dans des piscines - que se concentre la crispation, et que l'accusation d'islamophobie menace quiconque s'élève contre la tentative d'officialisation de cet apartheid.

    Dans les années 1990 le terme d'" islamophobie " a été diffusé plus largement par les islamistes londoniens dans le cadre des campagnes anti-Rushdie.

    L'écrivain et les défenseurs de la liberté de penser et de publier se trouvaient accusés du crime d'islamophobie tout en étant menacés de mort.

    Le concept d' " islamophobie " est originairement une arme forgée par les islamistes dans le but d'imposer leur vision totalitaire du monde.

    Il plonge ses racines dans le plus sordide obscurantisme. Au départ, " islamophobie " était donc un mot de combat - et chacun se souvient de la formule du poète révolutionnaire Maïakovski, " les mots sont des balles " !

    En le réutilisant naïvement, de sincères amis de la liberté se placent sur le terrain de ses adversaires.

    Peut-on, comme le souhaitent les islamistes, identifier l'islamophobie avec un racisme et l'équivaloir avec l'antisémitisme ?

    L'amalgame entre l'islamophobie et le racisme est destiné à se retourner contre toute critique de la religion, si importante dans notre culture depuis Bayle et Voltaire, si importante aussi dans l'élaboration de l'idée républicaine.

    Est-il " raciste " de refuser les exactions qui se pratiquent, de la Mauritanie jusqu'au Pakistan, au nom de l'islam ?

    De refuser la charia, les lapidations, les mutilations, l'esclavage (encore vivace dans des sociétés musulmanes), la criminalisation de l'homosexualité, le statut inférieur des femmes, etc ?

    Est-il raciste de rappeler que dans aucun pays musulman les droits de l'homme ne sont à l'honneur, pas plus d'ailleurs que la démocratie ?

    Est-il raciste d'estimer que des centaines de millions d'êtres humains vivent quotidiennement sous le joug imposé par cette religion ?

    Est-il raciste de s'inquiéter des exigences, dans notre société, d'une religion qui a aussi peu fait la preuve de sa capacité à intérioriser les valeurs issues des Lumières ?

    Est-il raciste de se poser la question: un islam à visage humain est-il possible, comme on se demandait naguère si un socialisme à visage humain est possible ?

    Si le racisme (par exemple: l'arabophobie) est absolument condamnable, le combat contre les empiétements du religieux sur la vie civique, combat dont sont issues les valeurs républicaines, ne l'est aucunement.

    L'islam est une religion - un ensemble d'idées, de mythes, de superstitions et de rites - pas une " race " (si ce mot a un sens) ni une ethnie.

    Il existe des musulmans de tous les types humains ; cette religion, semblablement au christianisme, vise à l'universalité.

    Etant une religion, l'islam est aussi une idéologie, comme le communisme et le libéralisme.

    Doit-on condamner l'antilibéralisme ou l'anticommunisme, le refus de leurs idéologies et de l'organisation du monde qu'elles impliquent, comme s'il s'agissait de racisme ?

    L'attitude accusée d'islamophobie n'est pas du racisme, dans la mesure où, loin d'être la haine de tel ou tel peuple, elle est le refus véhément de ce que certains prêchent et veulent imposer au nom de l'islam.

    Elle est le refus des aspects archaïques et incompatibles avec les valeurs républicaines, que véhicule une certaine interprétation de l'islam.

    L'antisémitisme, pour sa part, ne stigmatise pas une religion, mais un peuple.

    Or, il n'y a pas un peuple musulman comme il y a un peuple juif ; par suite, la mise en parallèle de l'islamophobie et de l'antisémitisme est abusive.

    L'islam est un attribut accidentel, applicable - du fait de sa nature prosélyte - à tout être humain, quelles que soient son ethnie et sa couleur de peau.

    Au contraire, Juif ne désigne qu'un seul peuple, à cause de son non-prosélytisme.

    Loin d'être le simple combat contre une religion, l'antisémitisme est la haine immotivée et inextinguible d'un certain peuple, le peuple juif.

    Les Juifs pourraient bien être athées, changer de religion, que l'antisémitisme persisterait.

    S'il existe des Juifs athées (parce que le mot " juif " énonce l'appartenance à un peuple, quelles que soient les idées de ceux qui sont ainsi indexés), la locution " musulman athée " s'avère absurde, (parce qu'être musulman signifie adhérer à une croyance).

    Les islamistes voient, dans la bataille du vocabulaire, un enjeu d'importance.

    Le terme d'islamophobie cache le piège tendu aux institutions laïques par les intégristes musulmans pour empêcher la critique de la religion, tout en soumettant des segments de l'existence sociale (spécialement celle des femmes) à une emprise totalitaire.

    Perdre la bataille sémantique, en réutilisant le vocabulaire mis en circulation par les islamistes, comme s'il allait de soi, est désastreux.

    Le mot " islamophobie " rabat, à faux titre, la défense de la liberté et de la laïcité sur l'intolérance et sur la haine.

    Il réussit à contraindre les valeurs républicaines à demeurer sur la défensive : ce sont elles, désormais, qui, mises en difficulté par la sophistique d'un tour de passe-passe lexical, se voient accusées d'intolérance et d'intégrisme.

    La prestidigitation de ce mot consiste à renverser la réalité en plaçant l'obscurantisme dans la position de la victime et la laïcité dans celle de l'agresseur.

    La laïcité doit maintenir le mot " islamophobie " hors du cercle des débats, tout en pourchassant le racisme, en particulier l'arabophobie.

    R. Redeker (Ce texte a été publié dans La Dépêche du Midi le 21 octobre 2003.)

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    [1] Titre complet : Tirs croisés : La Laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman : voir sur le site d’Amazon.  Le site Prochoix met en ligne les nombreuses recensions de cet ouvrage : voir sa Revue de Presse.

    http://www.gaucherepublicaine.org/2,article,340,,,,,_L-islamophobie-l-arme-des-islamistes-contre-la-laicite..htm

  • She told the truth

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    « Je vais, avec un peu de chance, découvrir pourquoi les gens sont tellement obsédés par les questions de sexe. Ces questions me paraissent à moi aussi intéressantes que d'étaler du cirage sur une chaussure. »

    « De grâce, ne vous moquez pas de moi. J'aime bien faire des plaisanteries mais j'ai horreur d'être un objet de risée. Je veux être une actrice intègre. Mon travail est la seule chose pour laquelle je me sois battue. »

    « Je ne comprends pas pourquoi les gens ne sont pas un peu plus généreux entre eux. »

    « Les chiens ne m'ont jamais mordue. Seulement les humains. »

    « La gravité finit toujours par vous rattraper. »

  • Mai 68 à 18 ans

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    " Les libidineux de 68, les exploiteurs de nos jours "

    Par Yann Z., 18 ans, étudiant à Nanterre

    http://osirisdeus.hautetfort.com/archive/2006/05/19/les-libidineux-de-68-les-exploiteurs-de-nos-jours.html


     

    Marx voyait une certaine forme d'exploitation de l'homme par le travail. Cette conception a fait son temps. Même si quelques nostalgiques veulent nous faire croire qu'il reste d'actualité, je ne le pense pas. Marx a fait son temps et tant mieux, puisque si sa mère avait avorté nous aurions quelques millions de morts en moins. Pour être honnête, Marx m'a quand même apporté une chose, le fait de savoir que le capitalisme est mauvais et que le communisme est encore pire. Je vois déjà l'armée rouge me dire : « la source n'est pas mauvaise, c'est son application », je crois entendre les autres niais qui déclarent : « le coran est amour, ce n'est pas le terrorisme ». Ce qui est certain pour le marxisme, c'est qu'il n'est pas amour, et puis ne nous risquons pas à croire qu'il puisse y avoir une bonne application car la source, je la trouve mauvaise.


    Avant de conclure cette petite note, je vais faire un détour par Mai 68. Mai 68, étudiant à Nanterre, on en entend parler. C'est récurrent, à se demander si les murs des amphis ne suintent pas encore l'odeur fétide du sperme d'un prof de philo propageant Marx dans une grande masturbation, intellectuelle, il paraît. Revoilà la masse des soixante-huitards qui me traitent de petit con, je l'assume et en suis fier. Nos révolutionnaires de 68 prônant la révolution sexuelle, enfin pas pour tous ... Le grand gagnant de cette révolution fut le prof de philo marxiste qui pouvait profiter d'une jeune gauchiste idéaliste lorsqu'il le voulait, elle c'est autre chose. Le grand perdant, les victimes de la libération sexuelle furent celles qui firent passer la pédophilie pour un acte révolutionnaire.


    En avant la révolution, nos petits bourgeois libidineux firent 68, mais la révolution n'a qu'un temps, elle n'a pas conduit au goulag et j'en suis ravi. Mais que sont devenus nos amis de 68 ? Ils ont fait comme tout le monde, ils sont devenus de braves soldats du système capitaliste.


    Revenons à nos moutons, la conception du travail dans le monde moderne ? L'exploitation n'est plus celle de Marx c'est une exploitation perverse. On ne se plaint plus de son patron, gros bourgeois ventru, mais du pervers. On parle du harcèlement sexuel au travail. La société est devenue une sexualité sans tabou, non sublimée. Merci à 68 ? La libération sexuelle de 68 n'est ni au profit de la société, ni de la sexualité. Libérons les individus, leurs sexualités, oui. Mais ne faisons pas du sexe un capitalisme, ou un communisme, une tyrannie !

  • Panem et circenses

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    LES TEMPS CHANGENT (quoique ...)

    Cygnus, LE PITOYABLE, Avril 1998

     

    Un site hélas toujours d'actualité :

    http://membres.lycos.fr/romain/rasindex.htm

  • Art contemporain

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    Piero Manzoni, Shit, 1961
    CQFD.

  • Interview de Gary L. Francione par Lee Hall, de Friends of Animals (FoA) pour ActionLine (été 2002, extraits)

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    Professeur de Droit à l'Université de Rutgers, Faculté de Droit, sur l'état actuel du Mouvement Américain pour les Droits des Animaux (U.S. Animal Rights Movement)

    Interview menée par Lee Hall, Amis des Animaux (Friends of Animals / FoA) | pour ActionLine (Eté 2002)

    FoA : Que pensez-vous de l'état actuel du Mouvement pour les droits des animaux aux Etats-Unis ?

    Gary Francione : Il n'y a pas de mouvement pour les droits des animaux aux Etats-Unis.

    Il y a seulement un mouvement pour le bien-être des animaux qui essaie de mettre en avant une exploitation "humaine" des animaux.

    Pour pouvoir évoquer les droits des animaux, il est d'abord essentiel de comprendre les arguments de base, à la fois légaux et philosophiques, qui sous-tendent l'abolition.

    Logiquement, il n'est pas possible de réformer un système qui exploite les animaux :  c'est l'exploitation que nous devons abolir.

    La position abolitionniste défend l'idée qu'il est moralement injustifiable d'institutionaliser la "propriété" d'un animal, tout comme il était injustifiable de le faire pour l'homme via l'esclavage.

    Ceux qui militent pour une réforme de bien-être persistent à dire qu'il est acceptable d'utiliser les animaux si cela est fait "avec humanité".

    D'autres défendent les réformes de bien-être parce qu' ils croient que ces réformes vont éventuellement conduire à l'abolition.

    Je conteste ces deux approches pour deux raisons.

    D'abord, théoriquement, une réforme ne satisferait pas à l'éthique.

    Bien sûr, il est toujours préférable de diminuer la souffrance plutôt que de l'accroítre, mais la question véritable est de savoir si l'homme a le droit de faire souffrir un animal parce qu'il est sa propriété.

    Ainsi, les réformateurs du XIXe siècle prétendaient qu'il était préférable pour un propriétaire d'esclaves de les battre quatre fois par semaine plutôt que cinq.

    Les abolitionnistes, quant à eux, défendaient le fait qu'aucun être humain ne devait être la propriété d'un autre, car alors, l'être humain n'aurait eu aucune valeur sauf celle accordée par le maítre à l'esclave.

    La position abolitionniste s'érigeait contre le fait de battre les esclaves, parce que l'état d'esclave était en lui-même injustifiable et qu'il importait peu de savoir si l'esclave était traité "humainement".

    Un peu comme si accompagner les hommes sur le chemin des chambres à gaz (comme les nazis le firent pendant l'Holocauste) avec un quatuor à cordes avait pu rendre le chemin plus humain ...

    Si les animaux ont une signification morale, alors il faut abolir le droit de posséder des animaux.

    Nous devons arrêter d'élever ou de posséder des animaux domestiques ou d'utiliser des animaux sauvages pour atteindre nos objectifs.

    Mon opinion est que nous devons abolir l'esclavage animal et ne pas essayer de réformer un état de fait immoral.

    La deuxième raison pour laquelle je rejette le militantisme du bien-être est que, en pratique, ça ne fonctionne pas.

    Nous avons des lois régissant le bien-être des animaux dans les pays occidentaux depuis plus de cent ans maintenant et elles n'ont pu réduire de manière significative leur souffrance ; pas plus qu'elles n'ont induit l'abolition progressive de pratiques cruelles.

    Peter Singer disait récemment que l'accord donné par McDonald pour offrir un peu plus d'espace intérieur aux cages des batteries de poulets était l'avancée la plus significative pour les animaux de ferme depuis son livre La Libération Animale.

    Ainsi, 25 années de réformes pour le bien-être conduisent à un peu plus d'espace dans des cages...

    Peut-être que Peter trouve cela excitant ; pas moi.

    Ceci est une preuve de ce que je disais déjà il y a 10 ans : les réformes pour le bien-être sont inutiles.

    FoA : Pourquoi ne pas mettre vos idées en pratique sur le terrain ?

    Gary Francione : Avant d'entreprendre quoi que ce soit de concret, il doit exister une théorie qui sous-tend cette action.

    Ainsi, un mouvement social se doit d'avoir une base théorique avant d'agir.

    Malheureusement, la position du bien-être de Peter Singer domine actuellement le mouvement.

    Cette position affirme que les militants devraient défendre toutes les mesures qui visent à réduire la souffrance.

    En pratique, cette théorie a eu des résultats désastreux.

    Presque chaque changement proposé, comme, par exemple, donner un peu plus d'espace aux poulets dans les cages ou manger du veau élevé hors caisse est considéré comme réducteur de souffrance.

    La théorie de Singer permet ainsi à de grandes organisations pour le bien-être animal, rassemblant parfois plusieurs millions de dollars, de mener des campagnes de peu d'envergure en croyant que nous allons tous sauter dans le train simplement parce que la souffrance va être réduite !

    Si on suit la théorie de Singer, cela permettrait à ceux qui exploitent les animaux de faire des choses terribles sous couvert de réduire les souffrances et cela laisse la porte ouverte aux activistes.

    Or, c'est précisément ce que les exploiteurs font ( l'exemple de McDonald avec ses soi-disant améliorations le prouve).

    Et le "mouvement" y adhére simplement parce que Singer a déclaré que ces améliorations insignifiantes réduisaient la souffrance.

    Je pense que nous avons besoin d'une théorie de remplacement.

    Et je ne suis pas irréaliste.

    Je reconnais que, même si nous adoptions une théorie abolitionniste, l'abolition n'interviendrait pas immédiatement.

    Le changement serait nécessairement progressif.

    Mais je considère que notre but implicite doit être l'abolition et que celle-ci entraínera des changements progressifs.

    D'un autre côté, je pense - car cela n'est pas réaliste - qu'il ne faut pas s'attendre  à ce que les industries qui utilisent les animaux à des fins lucratives pourront s'auto-contrôler.

    Comme je l'ai souvent remarqué, les lois sur "l'abattage humain" sont difficiles à imposer et les réalités économiques de l'industrie de la viande plaident contre de tels standards d'auto-régulation.

    En sus, de telles lois accroissent la souffrance générale, car elles permettent au public d'avoir meilleure conscience de manger de la viande ou d'accepter tout autre utilisation légale des animaux.

    C'est le vice caché du militantisme pour le bien-être des animaux.

    Il y aura toujours des partisans du bien-être qui feront la promotion des attaches plus longues pour les esclaves et qui appelleront cela du changement progressif.

    Dans un livre récent, je démontre que la forme la plus importante de changement progressif est l'éducation du public face à cette nécessité de l'abolition.

    Nous n'en sommes pas là, car le mouvement américain a toujours été considéré comme assez radical.

    Nous ne voulons pas aller à contre-courant.

    Le problème est que le "courant" est pollué et donc que nous devons nous en éloigner.

    A ceux qui proclament que l'abolitionniste n'a pas de stratégie à mettre en pratique actuellement, j'ai longtemps soutenu le contraire.

    Imaginez ce qui se passerait si le mouvement international pour les animaux lançait une campagne soutenue et centralisée en faveur d'un régime purement vegan.

    Pensez à ce qui pourrait être fait si une partie importante de nos ressources pouvait être utilisée de telle sorte que les gens deviennent conscients du besoin de ne plus manger de produits animaux du tout.

    Au bout de 5 ans, nous n'aurions certainement pas atteint un véganisme mondial mais nous aurions probablement réduit considérablement la consommation de produits animaux , plus que si nous avions agi via des campagnes du type « Mangez du veau rose (rouge ?)».

    Et à quoi aurions-nous renoncé si nous avions poursuivi ce chemin ?

    Peter Singer pense que 5 cm d'espace en plus par cage est la meilleure amélioration que les animaux "d'élevage" aient connu au cours des 25 dernières années ; un autre argument serait de dire que 100 nouveaux vegans dans 5 ans réduiraient davantage la souffrance que cela.

    Alors, quand commencerons-nous ?

    Je sais bien sûr que beaucoup de personnes occupant des postes dirigeants ne sont pas véganes (ni même végétariennes).

    De ce fait, elles trouvent difficile d'adhérer à un mouvement dont l'axiome principal est le véganisme.

    Pourtant, le véganisme est l'objet même de ce mouvement.

    Le véganisme, c'est le principe de l'abolitionnisme appliqué à notre vie quotidienne.

    Celui qui prétend être un défenseur des droits des animaux et n'est pas vegan ne peut être pris au sérieux.

    FoA : Cela n'exclut-il pas un bon nombre de gens "bien-pensants" ?

    Gary Francione : Beaucoup de défenseurs disent qu'il est "élitiste" de considérer qu'il y a des causes morales comme le véganisme.

    Mais c'est comme de dire qu'il est élitiste que le féminisme rejette le viol.

    Il est donc tout simplement inepte de maintenir qu'il est possible de défendre les droits des animaux et de continuer à consommer des produits animaux.

    Beaucoup de défenseurs pensent que le véganisme est purement facultatif et que c'est une sorte de police du véganisme qui insisterait sur son adoption.

    Ce n'est pas très différent de dire, dans le cas de la défense des droits de l'enfant, que ceux qui condamnent la pédophilie sont une police pédophile.

    Si un défenseur des droits de l'enfant n'est pas membre de cette police pédophile, il n'est pas un défenseur des droits de l'enfant.

    FoA : Y a-t-il d'autres obstacles qui empêchent de sortir le mouvement du marasme ?

    Gary Francione : La position de la défense des droits des animaux est de dire que l'exploitation institutionnelle doit être abolie et pas seulement réglementée.

    Mais les différents groupes et institutions qui s'impliquent dans la défense des animaux sont conscients du fait que les perspectives abolitionnistes peuvent offenser certains donateurs.

    C'est pourquoi la politique de beaucoup de groupes est déterminée par les dollars des donateurs.

    http://www.payscotentin.net/terroir/photo/vache_veau_normande_g.jpg

    FoA : Et donc, s'ils n'agissent pas pour l'abolition du statut de propriété des animaux, nous nous trouvons dans une position des plus funestes...

    Gary Francione : Exactement.

    Et le bien-être des animaux - à la fois dans son contexte moral et dans son principe légal - demande en partie que nous contrebalancions les intérêts humains et non-humains pour déterminer si l'utilisation ou le traitement d'un animal en particulier est "nécessaire".

    Si l'intérêt humain est supérieur à l'autre, l'utilisation du traitement est considérée comme nécessaire et moralement ou légalement justifiable.

    Dans le cas inverse, l'utilisation est considérée comme inappropriée et donc moralement et légalement injustifiable.

    Jusqu'à ce qu'une révolution de l'esprit humain se mette en place, il y aura toujours exploitation de ce qui n'est pas considéré comme humain et cela ne se passera pas sans que des visionnaires essaient de changer le paradigme qui légitimise la violence patriarcale.

    Actuellement, le rôle du juriste, défenseur des droits des animaux, n'est pas d'être une force première de changement du système.

    En tant que juristes, nous faisons partie du système qui existe pour défendre les intérêts du droit à la propriété.

    William Kunstler, bien qu'il soit le plus éminent juriste en droit civil du XXe siècle, m'a même dit un jour que je ne devrais jamais penser que le juriste est la "star" d'un spectacle.

    Notre travail de juriste est de maintenir les activistes sociaux à l'abri du danger.

    De mon point de vue, un juriste utile à la défense des droits des animaux doit être aussi juriste en criminologie, aider les activistes qui se voient accuser de désobéissance civile.

    Il doit être aussi juriste en droit administratif, et aider les activistes à obtenir des autorisations pour manifester.

    Il doit être enfin juriste en droit constitutionnel, et aider les étudiants qui s'opposent à la vivisection dans les cours, ou aider les prisonniers qui désirent une nourriture végane.

    Ainsi le juriste peut servir et défendre le militant.

    C'est le militant qui aide à changer le paradigme.

    Sans des clients engagés qui reflètent un consensus social croissant, le juriste ne sert à rien.

    Mais bien que je maintienne l'idée d'une indispensable révolution, laissez-moi préciser ce que je veux dire.

    Je suis totalement et sans équivoque contre toute forme de violence à l'égard des humains ou de toute autre forme de vie.

    Je suis fermement engagé dans le principe de non-violence.

    La révolution que je souhaite est celle du coeur : j'essaie d'amener les êtres (et particulièrement les hommes) à réfléchir et à rejeter la violence.

    J'essaie de faire disparaítre cette idée que certains êtres, qu'ils soient blancs, ou riches, ou humains en général, ont plus de valeur que d'autres formes de vie.

    Si nous sommes sérieux dans notre action en faveur des droits des animaux, nous devons cesser de les utiliser pour nos propres besoins.

    Et cela est surtout valable pour les animaux domestiques.

    FoA : Nous nous sommes entretenus... [précédemment] sur vos opinions concernant la loi connue sous le nom de CHIMP Act.

    Malheureusement, vos mises en garde ne furent pas suivies.

    Comme vous l'aviez prédit, une loi qui favorisait le statut de propriété des grands singes était votée.

    Qu'est-ce que cela implique ?

    Gary Francione : Cette loi était soutenue par PeTA, la Société Nationale d'Anti-Vivisection, la Société Américaine d'Anti-Vivisection et des membres influents du Conseil de direction de la Société d'Anti-Vivisection de Nouvelle Angleterre.

    Un tel soutien était un signal clair pour les scientifiques qu'ils pouvaient poursuivre leurs recherches psychologiques et biologiques, et qu'ils ne seraient pas inquiétés, voire qu'ils seraient aidés, par des groupes qui auparavant les avaient attaqués.

    Nous voyons donc à présent que les pratiquants de la vivisection ont à leur côté PeTA, les groupes anti-vivisection et Jane Goodall.

    Qu'est-ce que cela signifie pour le futur ?

    Il est devenu clair que l'utilisation des animaux lors des expérimentations peut continuer sans critique majeure de la part des mouvements pour les animaux  ; en fait, le mouvement réduit son opposition à la vivisection.

    FoA : Nous devrions alors réveiller ce mouvement !

    Vous avez mentionné Peter Singer et PeTA comme ne soutenant pas l'idée d'abolir le droit de propriété.

    Mais tous deux semblent publiquement représentatifs de ce que le mouvement pour les droits des animaux peut faire.

    Peuvent-ils être considérés comme responsables de l'inefficacité du mouvement de défense ?

    Gary Francione : Ironiquement, Singer et PeTA ont littéralement privé de sa substance le mouvement pour les droits des animaux aux Etats-Unis.

    La présidente de PeTA, Ingrid Newkirk, nous a dit que Peter Singer est un intellectuel qui considère toutes les facettes d'une solution possible.

    Newkirk défendait ainsi un texte intitulé "Heavy Petting" dans lequel Singer n'avait rien contre l'idée d'avoir des relations sexuelles avec un veau ou de jeunes vaches.

    Textuellement :

    "Ils ont des pénis et des vagins comme nous, et le fait qu'un vagin de veau puisse être satisfaisant pour un homme montre combien leurs organes sont similaires".

    Ensuite, nous avons l'exemple de PeTA exhibant des exemplaires du magazine Playboy au Capitol Hill afin d'attirer l'attention des législateurs.

    PeTA rend l'activisme trivial, tout comme Peter Singer rend triviale la théorie des droits des animaux.

    A eux tous, ces gens contribuent à transformer une idée sérieuse en « peep show ».

    Je pense que quelques-uns de ces leaders devraient s'accorder un instant de réflexion afin d'apprendre comment respecter la personne humaine avant de continuer leurs campagnes.

    Au lieu de finasser sur des nuances intellectuelles, PeTA devrait être attentif au fait évident que lier la philosophie de Playboy avec les droits des animaux distille un message assez perturbant.

    Si les droits des animaux peuvent ouvrir un espace à la pornographie, quelle sorte de mouvement social avons-nous là ?

    Certains critiques ont dit que le mouvement pour les droits des animaux était affecté par les attitudes de personnes misanthropes.

    Il est temps de prendre cette critique au sérieux.

    Fondamentalement, il n'y a pas de différence entre traiter un humain ou un animal avec respect.

    Nos campagnes doivent se penser en termes holistiques.

    Je voudrais inviter les défenseurs des animaux à réfléchir sur un principe fondamental : un changement radical - allant au plus profond des choses - ne peut être imposé par de grands conglomérats ni par ceux qui les courtisent.

    Il faut faire attention aussi au mot "expert".

    Quand nous nous référons plus particulièrement à une personne ou à un groupe plutôt qu'à une idée comme point central du mouvement, nous accordons un grand pouvoir à cette personne, qui peut alors faire un tort considérable au mouvement.

    Le meilleur exemple est Singer lui-même.

    Des défenseurs ont favorisé - et même encouragé et facilité - sa mise en avant comme porte-parole incontournable des droits des animaux.

    Tous ceux qui ont lu avec soin son livre sur la libération animale savent que Peter Singer ne défend ni les droits humains ni ceux des animaux.

    Il maintient de manière constante qu'il est moralement acceptable de manger des animaux et de les utiliser de différentes manières (aussi longtemps que nous ne les faisons pas souffrir).

    Il considère aussi comme acceptable le fait de tuer des enfants gravement handicapés et d'utiliser des humains comme sujets non-consentants pour des expériences de recherche biomédicale, et ceci dans certaines circonstances.

    Récemment, il a même absous des actes sexuels entre des hommes et des animaux.

    Le mouvement en vient peu à  peu à déifier Singer.

    Se poser en désaccord avec lui revient pour certains à un acte déloyal envers la cause !

    Le résultat est que le mouvement est maintenant encombré par un représentant qui défend McDonalds, qui pense que certaines formes de vie considérées comme ayant moins de valeur peuvent être sacrifiées pour nous, et qui déclare que "des relations sexuelles mutuellement satisfaisantes" peuvent être développées entre des hommes et des animaux.

    FoA : Vous avez parlé de "schizophrénie morale" à propos de l'attitude de l'homme envers les animaux.

    Qu'entendez-vous par là ?

    Gary Francione : La plupart d'entre nous vivent avec des chiens, des chats ou d'autres animaux et les considèrent comme des membres de la famille.

    Par contre, nous enfonçons sans complexe nos fourchettes dans la chair d'autres animaux qui ne sont pas différents de ceux que nous considérons comme étant de notre famille.

    C'est un comportement bizarre quand on y réfléchit.

    Si on élargit cela au niveau social, presque tout le monde est d'accord sur l'idée qu'il est immoral d'imposer des souffrances inutiles aux animaux - et ceci implique dans tous les sens du terme qu'il est incorrect de faire souffrir pour s'amuser, avoir du plaisir ou par convenance personnelle.

    Après tout, une règle qui dirait que nous ne pouvons infliger des souffrances aux animaux, sauf si nous y prenons plaisir, serait absurde.

    Or, à ce jour, 99,9 % de notre utilisation des animaux ne peuvent être justifiés par autre chose que le plaisir.

    Nous sommes en 2002.

    Personne ne peut affirmer que nous avons besoin de manger de la viande pour nous maintenir en bonne santé.

    De plus, un nombre de plus en plus grand de professionnels de la santé soutiennent qu'il est néfaste pour la santé de manger de la viande et des produits dérivés animaux.

    L'agriculture animale est un désastre écologique.

    Il faut entre 6 et 12 livres de protéines végétales pour produire une livre de protéines animales, et produire une livre de chair plutôt qu'une livre de blé demande cent fois plus d'eau.

    La meilleure justification que nous avons trouvée pour manger de la viande est que cela a bon goût.

    Celle pour justifier les rodéos, les cirques, les zoos, la chasse, etc. est que cela nous distrait.

    En bref, la culture occidentale déclare prendre au sérieux les intérêts des animaux (nous disons tous être contre la souffrance inutile), mais nous imposons souffrance et mort à des animaux dans des situations où la nécessité est inexistante.

    C'est ce comportement que je définis par l'expression "schizophrénie morale".

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    FoA : Votre point de vue sur l'activisme et les théories relatives a-t-il évolué ces dernières années ?

    Gary Francione : Oui, je crois avoir modifié certaines approches.

    J'ai commencé par soutenir les défenseurs du bien-être.

    C'était au tout début de mon engagement et je croyais que cela serait porteur d'améliorations pour les conditions de vie des animaux.

    Je pensais que mettre l'accent sur leurs conditions de vie amènerait la suppression de leur utilisation dans l'industrie.

    Il m'apparaissait évident alors que favoriser le bien-être des animaux ne pouvait qu'agir dans ce sens.

    Ainsi, par exemple, si nous protestions contre l'établissement d'un camp de concentration, serait-il logique de militer pour des améliorations de conditions de vie dans ce camp ?

    Non, puisque, implicitement, le seul fait de le créer impliquerait au départ que le camp est satisfaisant tel quel.

    La seule chose appropriée serait alors de ne pas construire le camp ou de s'en débarrasser, car c'est l'idée de l'existence de ce camp qui est fondamentale.

    Nous sommes donc ici face, non pas à la manière de gérer les choses, mais face à leur existence.

    FoA : Beaucoup de défenseurs du bien-être disent que vos opinions sont sources de "division".

    Que leur répondez-vous?

    Gary Francione : Ne pas être d'accord n'est pas diviser.

    Je suis en désaccord avec les défenseurs du bien-être.

    Je considère le militantisme pour le bien-être comme inefficace et anti-productif.

    Je pense que c'est une évidence empirique que ce dernier ne fonctionne pas.

    Malgré toutes les campagnes en faveur du bien-être qui ont été menées au cours de ce dernier siècle, nous continuons d'utiliser les animaux, de manières plus horribles et intensives que jamais dans l'histoire.

    Mais il y a un point plus important : il n'y a pas de débat au sein du Mouvement américain pour les animaux.

    Si une campagne est lancée, nous sommes tous supposés la soutenir.

    Peter Singer et Ingrid Newkirk se plaignaient récemment que j'attaque leurs opinions en étant finalement du même côté.

    S'il y a une chose dont je suis certain, c'est que je ne suis pas du même côté.

    Nos vues sont différentes.

    Nous avons besoin de débattre davantage de nos désaccords au sein du mouvement, ni plus ni moins.

    Et nous ne devrions pas avoir peur d'être étiquetés "sources de division".

    C'est en fait une appellation uilisée par ceux qui n'ont rien à dire face aux critiques légitimes ou aux observations qui sont faites.

    FoA : Certaines personnes pourraient dire que votre théorie sur les droits des animaux est une théorie du "tout ou rien", et que cela n'est pas juste de ne pas apporter d'améliorations au bien-être d'animaux qui sont vivants et qui souffrent.

    Cela dit, comme cela prendra beaucoup de temps avant que les droits des animaux soeint reconnus et établis, y a-t-il un moyen efficace aujourd'hui d'aider les animaux qui souffrent ?

    Gary Francione : Devenez vegan et consacrez au moins une heure de votre temps quotidien pour éduquer votre famille, vos amis, vos voisins ou toute personne qui voudra écouter vos arguments moraux et environnementaux en faveur du véganisme.

    Je peux vous garantir qu'à la fin de l'année, vous aurez fait plus pour le changement en faveur de l'abolitionnisme (et ses étapes de changement) que si vous aviez passé votre temps à élargir les cages à poulets ou à militer pour des abattoirs plus "humains".

    Si vous souhaitez vous joindre à des campagnes législatives, rejoignez des campagnes abolitionnistes et non réformistes.

    Dans un de mes livres, je parle des critères qui permettent de distinguer les campagnes abolitionnistes.

    Mais je ne peux que mettre en évidence le fait que l'action la plus importante est de devenir vegan et de soutenir des programmes d'éducation en ce sens.

    Les campagnes en faveur du bien-être peuvent nous aider à nous sentir mieux, à nous déculpabiliser, mais elles ne font rien pour soulager la souffrance.

    [...]

    Récemment, certains défenseurs de la cause animale m'ont demandé de définir quelques principes qui pourraient être utilisés comme résumé de ce que je considère comme les bases morales des droits réels du mouvement pour les animaux.

    Les voici :

    1. La position de défense des droits des animaux soutient qu'il n'y a aucune forme de vie qui puisse être traitée comme la propriété d'une autre.

    2. La reconnaissance de ce premier principe implique que nous devons abolir, et pas seulement réglementer, l'exploitation institutionalisée des animaux - parce que celle-ci implique que l'animal est la propriété de l'homme.

    3. Tout comme nous rejetons le racisme, le sexisme, l'âgisme, l'homophobie, nous rejetons la discrimination par l'espèce. Celle-ci n'est pas différente des autres formes de discrimination fondées sur la race, le sexe, l'âge ou l'orientation sexuelle : comme ces dernières, elle entraîne l'exclusion de la communauté morale.

    4. Nous reconnaissons que nous n'arriverons pas à abolir en une nuit l'appropriation d'êtres vivants, mais nous ne soutiendrons que les campagnes ou les prises de position qui défendent explicitement l'évolution vers l'abolitionnisme. Nous ne soutiendrons pas des positions qui appellent à une amélioration supposée de la réglementation de l'exploitation animale.

    5. Nous rejetons toute campagne favorisant le sexisme, le racisme, l'homophobie ou toute autre forme de discrimination humaine.

    6. Nous soutenons que le pas le plus important que chacun de nous puisse faire en faveur de l'abolition est de devenir vegan et d'éduquer les autres en ce sens. Le véganisme est le principe de l'abolition appliqué à sa vie personnelle. La consommation de viande, poisson, volaille ou produits dérivés, de produits d'origine animale pour l'habillement, et plus généralement l'utilisation de tout produit d'origine quel qu'il soit est incompatible avec la perspective abolitionniste.
    7. Nous reconnaissons que le principe essentiel guidant le mouvement des droits des animaux est le principe de non-violence.
  • TREBES : 250 moutons et chèvres retirés à leur propriétaire pour maltraitance

    http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/images/photos/mouton-bardot-sarkozy/DSC_0440%20copiesmall.jpg

    Le troupeau, 250 moutons et chèvres, privés de soins et très mal nourris, survivait dans une saleté patente.

    Les services vétérinaires, alertés par les riverains de Millegrand et la fondation Bardot, ont mis fin hier au calvaire des bêtes en évacuant la totalité du troupeau.

    250 moutons, brebis, chèvres et chevrots vivaient dans une bergerie où le fumier s'entassait à hauteur d'homme.

    Incommodés par les odeurs et les mouches, incroyablement nombreuses en cette saison, les résidents du domaine Millegrand ont permis de mettre fin aux privations et à la maltraitance que subissait le troupeau depuis plus d'un an.

    La fondation Bardot alertée

    En présence de Mmes Nanou Andrieu et Dimur, bénévoles de la fondation Brigitte Bardot, la brigade de gendarmerie de Trébes a fait procéder hier à l'enlèvement du troupeau, sur décision de justice.

    Mme Ouradou, représentante des services vétérinaires s'est livrée à un premier diagnostic.

    Très peu nourries et sans soins, pratiquement toutes les bêtes présentaient des plaies.

    Atteintes de la gale du mouton et de la teigne, elles perdaient leur laine en abondance.

    A l'intérieur de la bergerie, plusieurs cadavres de moutons attestaient des méthodes peu scrupuleuses de l'éleveur.

    Le troupeau va être confié à un tiers qui aura la charge de le soigner afin d'éviter l'abattage.

    Des abattages clandestins

    Par ailleurs, la gendarmerie a découvert jouxtant la bergerie, un atelier d'abattage clandestin et non loin de la bergerie, un lopin de terre servant de charnier.

    A l'origine de cette histoire, une relation conflictuelle entre le locataire des lieux (propriétaire du troupeau) qui voulait que le propriétaire du domaine de Millegrand prenne le défumage à sa charge.

    C'est l'enlisement de la situation qui a conduit la gendarmerie et les services vétérinaires à faire appliquer la décision de justice.

    Dès demain, le propriétaire du domaine en collaboration avec les services techniques de la mairie vont devoir s'atteler à la lourde tâche de défumage des locaux.

    http://www.ladepeche.fr/article/2000/03/30/86766-Le-troupeau-survivait-sans-soins-et-tres-mal-nourri.html