Avilly Saint-Léonard : le maire porte plainte contre les veneurs (Le Parisien)
Samedi après-midi, la chasse à courre a tourné court. Les veneurs ont abattu le cerf dans un jardin, devant des villageois. Le maire a déposé plainte.
Claire Guédon | 07.10.2008, 07h00
Les mots qu’il a choisis dans le tract sont sans concession. Le maire d’Avilly-Saint-Léonard, Amédée Bussière, s’est adressé aux habitants dans un bulletin municipal spécial distribué hier après-midi et dans lequel il revient en détail sur la chasse à courre qui a dérapé samedi et s’est s’achevée dans le village.
L’élu a décidé de déposer plainte contre l’équipage, le Rallye des Trois-Forêts, pour mise en danger de la vie d’autrui. « On est passé à côté de la catastrophe quand le cerf a traversé le terrain de football où jouaient les enfants, poursuivi par les chiens et surtout un cavalier irresponsable », décrivait-il hier, pour expliquer sa décision. « C’est inadmissible et je l’ai dit aux participants », reconnaissait hier le maître d’équipage, Jean-Pierre Perney.
L’animal totalement épuisé après plusieurs heures de chasse s’était réfugié successivement dans plusieurs propriétés. Son agonie s’est terminée rue du Calvaire, où il s’est couché avant d’être abattu après accord du maire donné par téléphone et des gendarmes appelés sur place. Une scène qui a heurté les habitants.
« Triste fin et vive émotion dans le village », écrit Amédée Bussière dans le tract déposé dans les boîtes aux lettres. Là encore, le maître d’équipage indique « avoir tout fait pour limiter l’incident. Mais je ne maîtrise pas le parcours du cerf », précise-t-il.
« Le problème, c’est que les organisateurs ne maîtrisent rien, ni les cavaliers, ni les chiens, ni les suiveurs particulièrement indisciplinés, rétorque de son côté le maire. Ils pratiquent un hobby qui met la vie des gens en danger. »
« Inadmissible »
Le premier magistrat a également rencontré hier le sous-préfet de Senlis pour lui demander de mettre sur pied une réunion avec notamment l’Institut de France et l’ONF qui loue le droit de chasse. « Il faut se poser la question de savoir si la chasse à courre a encore sa place dans nos forêts en bordure de Paris », interroge-t-il.
Jean-Pierre Perney répond qu’il s’agit « d’une tradition française qui a marqué l’histoire de Chantilly ». Le maire souhaite déjà obtenir que soit définie une zone géographique avant le village, où les cavaliers renoncent à poursuivre le cerf pour prévenir les dérapages.
Ironie du hasard, un protocole avait été signé quelques jours avant l’incident entre la municipalité et l’équipage, sur les conditions du droit de poursuite, en particulier dans les marais jouxtant Avilly. « Cette convention prévoyait aussi que les cavaliers nous appellent s’ils arrivaient aux abords du village, ajoute le maire. Et cela n’a pas été fait. »
Le Parisien
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