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GHOST DOG - Blog végan abolitionniste, féministe universaliste, iconoclaste - Page 134

  • L'Express : "Végétarisme, l’alimentation au vert"

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    Vache folle, grippe du poulet et peste porcine… La viande en a vu de toutes les couleurs ! Certains l’ont déjà bannie de leur assiette, en faveur du végétarisme. Renforcée par l’affluence des produits végétariens sur le marché, cette pratique se popularise davantage. Explorons cet univers à l’occasion de la Journée mondiale qui lui est dédiée aujourd’hui.

    Ce terme est apparu au XIXe siècle sous forme de diète végétale. En hommage à Pythagore, qui le prônait, on l’a également qualifié de pythagorisme. Le régime végétarien, aussi connu comme végétarisme aujourd’hui, est à la base de nombre de courants philosophiques hindous et grecs.

    Et au fil des générations, il s’est perpétué telle une tradition, visant à privilégier les produits de la nature au lieu de se satisfaire d’un plat qui nécessitera la mort d’un animal. Ainsi, par définition, le végétarisme implique la consommation d’aliments excluant toute chair animale.

    Une étude révèle que l’Inde demeure le pays où le végétarisme est le plus pratiqué, avec environ 85 % d’hindous qui l’ont adopté. Outre ce mode de nutrition, certains tolèrent le lait et les œufs, alors que d’autres proscrivent l’un ou l’autre, parfois même les deux (voir encadré). Quelques végétariens évitent aussi l’oignon et l’ail, condiments contenant des propriétés rajas, donc passionnelles, dans leur nutrition.

    Et avec l’évolution, le végétarisme a dépassé le cadre de la motivation religieuse. Le principal moteur aujourd’hui se résume en un mot : santé. De plus, les produits végétariens se rapprochant de la saveur de la chair sont légion.

    Depuis quelques années, on assiste en effet à un déferlement dans la chaîne alimentaire de ces « viandes » végétariennes. Les rayons ne font que s’élargir pour accueillir cette riche gamme verte !

    « Auparavant, quand ces produits sont arrivés, c’était un marché niche, mais maintenant, c’est en nette expansion », confie Jimmy Siew, manager chez Ébène Way. Pourquoi ?

    Un œuf digéré en quatre heures

    « Avec toutes les maladies qui ont récemment surgi et qui sont liées à la viande, les gens songent à revenir vers la nature pour se nourrir sainement, et surtout de manière végétarienne », soutient Jyotee Mohess, nutritionniste. Les spécialistes de la médecine ne diront pas le contraire, avançant que la chair possède un effet préjudiciable sur la santé, et pouvant entraîner pléthore de maladies.

    « L’alimentation carnée possède une plus forte incidence sur des risques de maladies cardiovasculaires, certains cancers, l’obésité, l’ostéoporose et l’arthritisme », souligne le docteur Comalchandra Radhakissoon. Comment ? Selon lui, la production industrielle des aliments carnés contient des traces de produits chimiques ingérés par les animaux ou qui sont inoculés durant leur vie (hormones de croissance, pesticides, etc.) « Lorsque nous mangeons de la chair, nous ingurgitons également les hormones et d’autres additifs artificiels qu’elle contient. Le corps peut s’adapter à cela, en modifiant ses propres hormones. Toutefois, cela implique une mutation des gènes, et on peut être alors exposé aux maladies à travers la toxicité et les radicaux libres présents », explique-t-il.

    En effet, lors de la digestion, qui prend beaucoup plus de temps, la chair ingérée a le temps de libérer des substances toxi-ques comme les urates, l’acide lactique, ou encore des corps gras saturés.

    Ces substances sont absorbées par la muqueuse intestinale avant de passer dans le sang. Elles sont alors difficiles à éliminer par le foie et les reins et peuvent être des vecteurs de maladies. Imaginez que la digestion d’un œuf est de quatre heures, tandis que celle du dholl est d’une heure !

    Le débat est bien lancé

    Ainsi, le végétarisme, avec ses vertus pour la santé, est privilégié au détriment de la chair. D’autant plus que le régime végétarien possède un intérêt environnemental. Par exemple, il consomme moins d’eau qu’un régime carné, où cette ressource doit être utilisée pour la production et l’alimentation des animaux. Le végétarisme, c’est aussi une façon de lutter contre le réchauffement climatique. Des études démontrent que le ratio énergétique pour la production d’un kilo de viande est 100 fois plus conséquent que pour produire la même quantité de céréales !

    Bien sûr, le végétarisme a ses détracteurs. On peut comprendre que les goûts et saveurs ne battront jamais à l’unisson dans le palais. Des critiques ont souvent été soulevées quant aux carences nutritionnelles entourant le végétarisme. Mais celles-ci peuvent être évitées, dans la mesure où le repas est équilibré et répond aux besoins nutritionnels et diététiques de l’individu.

    « Dans les végétaux, on trouve plein de sources de protéines », poursuit notre interlocutrice. Le règne végétal est donc apte à apporter les protéines et acides aminés nécessaires à notre organisme. Certes, le débat entre l’animal et le végétal est bien lancé ! Voilà de quoi vous aider à réfléchir à la résolution de passer au vert !  

    Le végétarisme en plein essor

    Le marché aussi. Vous l’aurez constaté de visu en faisant un petit tour dans les supermarchés. Les rayons regorgent de produits végétariens frigorifiés. Outre les traditionnels légumes surgelés, on trouve une vaste gamme d’aliments à base de soja. « Nous disposons d’une bonne variété de burgers, de polony, de saucisses entre autres produits végétariens. Plusieurs gammes fabriquées à partir de soja et assaisonnées de façon à se rapprocher du goût des aliments carnés sont également proposées. Nous avons aussi des plats déjà préparés, importés, à partir de Rs 50 tandis que d’autres produits à frire ou à cuire sont fabriqués localement », explique Jimmy Siew, manager chez Ébène Way.

    Certains de ces produits locaux sont fabriqués par la firme Govinda’s Gift de Chemduth Muneshar. « Nous produisons du poisson, du poulet, du paneer, du kofta, de la viande, des crevettes végétariennes. Ces mets sont prisés depuis quelque temps et nous approvisionnons les grandes surfaces, les boutiques et les restaurants », indique un membre de la famille. Ainsi, à partir de Rs 50, voire même moins, on peut trouver de quoi mitonner un savoureux plat végétarien.

    Et si vous n’êtes pas très bon aux fourneaux, sachez que davantage de restaurants ont lancé des menus végétariens. À l’instar de Pizza Hut, qui propose un assortiment de mets.

    « Selon des recherches, nous avons remarqué qu’il y a une demande pour les plats végétariens, et ce, de l’entrée aux autres plats. Aussi, nous avons introduit en août le Pan 4 all, avec quatre petites pizzas végétariennes, mais nous avons également, depuis octobre, étoffé la carte des menus avec des pizzas végétariennes, tandouri et exotica. Nos pizzas végétariennes sont garnies de maïs, de tomates, de poivrons, de champignons ou encore de fromage », soutient Gaël Devienne, Sales and Marketing Coordinator de Sopral Ltée. Selon lui, Pizza Hut a également introduit des salades composées ainsi que des soupes entre autres entrées et plats allant de Rs 40 à Rs 130.

    UNE NUTRITION AUX DIFFERENTES FORMES :

    Ovo-lacto : Ce mode d’alimentation proscrit la viande et d’autres aliments carnés. Toutefois, les œufs et le lait sont autorisés.

    Lacto : Cette forme de végétarisme permet de consommer des légumes, de même que des produits laitiers et leurs dérivés tels que le fromage, le beurre et le yaourt.

    Les œufs sont toutefois proscrits.

    Ovo : Ce terme se réfère à la pratique alimentaire excluant la viande et tout produit laitier, mais elle permet la consommation d’œufs.

    Végétaliens : Sous cette forme de végétarisme, les personnes se nourrissent exclusivement de végétaux en évitant la consommation de produits d’origine animale comme les œufs, le lait, le fromage et le miel.

    ■ « Vegan » : Ceci s’applique aux personnes qui ne consomment pas de chair, mais évitent également l’utilisation des produits dérivés d’origine animale comme le cuir, la laine, la cire d’abeille ainsi que des cosmétiques testés sur des animaux.

    http://www.lexpress.mu/display_news_dimanche.php?news_id=97396

  • Le Temps : "L'élevage nuit gravement à l'environnement"

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    [Même remarque liminaire que pour le post précédent.]

    L'élevage nuit gravement à l'environnement.

    Etienne Dubuis

    Vendredi 14 mars 2008

    Une chose est de savoir si la Terre pourra produire suffisamment de viande, demain, pour répondre à l'attente des hommes. Une autre est de déterminer l'impact de la viande aujourd'hui produite sur la Terre. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'est livré récemment à cet exercice, pour en tirer un long rapport intitulé Livestock's long shadow. Verdict de l'auteur principal du document, Henning Steinfeld: «Le bétail est un des plus importants contributeurs aux plus graves problèmes environnementaux de notre temps.»

    Comment arrive-t-on à cette conclusion? Première constatation: l'élevage prend beaucoup de place. Il accapare quelque 30% des terres émergées, 26% sous forme de pâturages et 4% sous forme de champs consacrés à son alimentation (l'agriculture n'en occupe que 12%). Et comme l'espace manque, il est souvent amené à coloniser des terres vierges, ce qui en fait l'un des principaux acteurs de la déforestation.

    Deuxième réalité: l'élevage cause de nombreux dégâts. Il dégrade le sol par destruction de la couche végétale ou par érosion, notamment dans les zones semi-arides. Il réduit les ressources en eau, en les polluant de diverses manières et en en ponctionnant de grosses quantités. Il réduit la biodiversité en faisant fuir des espèces sauvages: sur les 35points chauds de la biodiversité répertoriés par l'organisation Conservation International, 23 sont affectés par sa présence.

    Troisième observation: le bétail produit d'importantes quantités de gaz à effet de serre. Plus que le transport, avions inclus! Il est responsable de 9% des émissions de CO2, de 37% des émissions de méthane et de 65% des émissions de protoxyde d'azote.

    Ces maux ne sont pas sans remèdes. Le rapport de la FAO propose notamment de mieux intégrer le bétail dans son écosystème, de le nourrir de grains moins abondamment irrigués, de lui interdire plus strictement certaines régions et, enfin, d'améliorer sa diète, afin de transformer la teneur de sa flatulence. Vaste programme!

    © Le Temps, 2008. Droits de reproduction et de diffusion réservés.

    http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=227786

  • Le Temps : "Le steak, malédiction écologique"

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    [L’auteur ne parle pas d’éthique pour les animaux, seulement d’éthique environnementale. C’est dommage, mais son article a au moins l’avantage de sensibiliser une population  par ailleurs indifférente à la souffrance animale, et l’amener, par le biais de l’écologie, à diminuer, voire à supprimer totalement, sa consommation de « viande ». C’est pourquoi je crois bon de le reproduire ici.]

    Etienne Dubuis

    Vendredi 14 mars 2008

    La croissance rapide de la consommation de viande, due à l'enrichissement des pays émergents, pose un défi planétaire : l'élevage est particulièrement vorace en ressources naturelles, terre et eau notamment, et contribue lourdement au réchauffement climatique. Comment faire ?

    C'est une excellente nouvelle. Et pourtant, elle a de quoi inquiéter. Au cours de ces vingt dernières années, le Chinois moyen a ajouté un morceau de viande à sa platée quotidienne de riz. Jusqu'ici tout va bien. Là où l'affaire se complique, c'est qu'il y a des centaines de millions de Chinois moyens. Et que produire des centaines de millions de cuisses de poulet ou de tranches de porc en plus chaque jour n'est pas une mince affaire pour notre planète, déjà sollicitée de toutes les façons.

    D'autant qu'il n'y a pas que les Chinois. Derrière eux, une multitude de ressortissants de pays émergents ont commencé à compléter leurs rations habituelles de céréales et de légumes par des aliments d'origine animale. Confirmant la règle selon laquelle plus l'homme s'enrichit, plus il se déplace vers le haut de la chaîne alimentaire. Si les Indiens n'ont guère augmenté pour l'instant leur ration de viande, ils boivent deux fois plus de lait qu'il y a 30 ans. D'un demi-bol de lait par personne et par jour, ils ont passé aujourd'hui à un bol entier. Et ils sont aussi plus d'un milliard.

    Ce dernier demi-siècle, l'agriculture mondiale a relevé le défi de manière remarquable. Ce qui a permis une multiplication par cinq et demi de la consommation globale de viande, qui a passé de 47 millions de tonnes en 1950 à 260 millions en 2005, soit de 17 à 40 kilos par habitant de la planète. Ce gain a été rendu possible par la colonisation de nouvelles terres de pâture, bien sûr. Mais en petite partie seulement. L'essentiel est dû au développement d'un élevage intensif, qui a pour double caractéristique de confiner davantage les animaux et de les nourrir essentiellement de grains (soja et maïs notamment). Le mouvement, parti des Etats-Unis dans les années 50, a rapidement submergé l'Europe, l'ex-Union soviétique et le Japon, avant de s'étendre dans une bonne partie de l'Asie et de l'Amérique latine.

    Rien ne dit, cependant, que pareille performance se perpétuera. La pression exercée sur l'agriculture est plus forte que jamais. Sous l'effet des dynamiques démographiques, l'humanité augmentera de deux à trois milliards de bouches à nourrir d'ici à 2050. Et du fait de la croissance économique, une part grandissante de l'humanité revendiquera sa part de viande. Une étude de la FAO, « Livestock's long shadow », publiée en novembre 2006, prévoit un doublement de la production d'ici au milieu du siècle. De 229 millions de tonnes en 1999-2001 à 465 millions en 2050.

    Comment faire ? Comment produire ces énormes quantités de viande supplémentaires ? Telle est l'une des questions majeures de ces prochaines décennies.

    La première option est d'étendre les zones de pâture. Hélas ! L'humanité n'est plus au XIXe siècle, quand d'immenses territoires (presque) vides s'ouvraient à ses éleveurs, des Etats-Unis à l'Australie, en passant par l'Argentine. Ni même dans la seconde moitié du XXe, où elle est encore parvenue à coloniser 500 millions d'hectares de terre. Les dernières conquêtes possibles, en Amérique latine et en Afrique subsaharienne, ne sont plus très nombreuses. Et beaucoup d'entre elles poseraient de graves problèmes environnementaux, puisqu'elles supposeraient, comme en Amazonie, la destruction de certaines des ultimes forêts tropicales.

    La deuxième option est d'en demander plus encore à l'élevage intensif. Mais c'est là une gageure. La méthode a des limites : elle requiert d'énormes quantités de céréales, qui exigent elles-mêmes beaucoup de terre et d'eau. Or, la terre et l'eau s'apprêtent à devenir simultanément plus rares, sous l'influence du réchauffement climatique, et plus sollicitées, sous l'effet du développement des biocarburants et de la croissance démographique. Jean-Paul Charvet, professeur de géographie à l'Université de Paris X-Nanterre, a calculé que la Terre devrait fournir 660 millions de tonnes de céréales supplémentaires pour faire face à l'accroissement attendu de la population mondiale d'ici à 2030. Et en ne nourrissant les nouveaux venus que de pain. 660 millions : c'est deux fois ce que produisent actuellement les Etats-Unis. Qui le fera ?

    On peut toujours espérer de nouvelles découvertes agronomiques qui permettraient de renouveler l'exploit accompli entre 1944 et 1970 par la révolution verte, à savoir des gains extraordinaires de productivité. Les deux fronts les plus évidents sont la productivité des céréales (plus de grains pour une même quantité de terre ou d'eau) et la productivité des animaux (plus de viande à partir d'une même quantité de grains).

    Mais il existe une façon plus simple d'accroître l'offre : développer les viandes les moins gourmandes en céréales. L'efficacité de conversion des grains varie considérablement d'un animal à l'autre. Il faut sept kilos de céréales pour obtenir un kilo de bœuf, mais il en faut seulement quatre pour un kilo de porc, un peu plus de deux pour un kilo de volaille et un peu moins de deux pour un kilo de poisson herbivore de pisciculture. Substituer la carpe au bœuf permet d'assurer une production de protéines quatre fois supérieure. La carpe serait-elle l'avenir de l'homme ?

    Ce changement est à l'œuvre. Le bœuf, qui a longtemps été la viande la plus consommée du monde après le poisson pêché, s'est fait devancer par le porc en 1979, puis par la volaille en 1997, et devrait l'être par le poisson d'élevage dans une dizaine d'années.

    Voilà pour l'offre. Reste la demande. Or il y a là un autre espoir. La faim de viande n'est pas condamnée à augmenter indéfiniment, comme le prouve sa stabilisation, voire son léger recul, dans les pays développés. Une inversion de tendance qui peut être attribuée au moins partiellement aux problèmes de santé qu'une alimentation riche occasionne à partir d'un certain niveau de consommation. Mais qui peut résulter aussi d'une modification profonde du rapport à la nourriture.

    « Mes quatre enfants mangent moins de viande que moi, confie Bruno Parmentier, directeur de l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers. Les deux ou trois générations qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale ont vécu dans la peur du manque et se sont précipitées sur ces symboles de la prospérité que sont la viande, la matière grasse et le sucre. Aujourd'hui, les mentalités ont changé. La peur des jeunes, c'est l'obésité. Et la modernité, pour eux, ce n'est pas le steak de 200 grammes, mais la salade ou la pomme. »

    http://www.letemps.ch/template/tempsFort.asp?page=3&article=227788

  • Massacre de chevaux dans le Queensland australien

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    En Australie, les chevaux sauvages sont indésirables. Ces animaux, introduits sur le continent à la fin du XVIIIe siècle, sont rapidement devenus très nombreux. Dans le seul Queensland, ils pourraient même être de 40 000 à 100 000. Cet état du nord-est du pays a donc lancé, en automne 2007, la première phase d'un programme visant à contrôler une population, jugée nuisible, dans les parcs nationaux. Un millier de chevaux ont été tués dans le parc national de Carnarvon, et 10 000 autres seraient menacés ces prochaines années, selon des associations de défense des animaux.

    Pour les autorités du Queensland, ces chevaux sauvages - les brumbies - représentent une menace pour les autres espèces animales, rivalisant avec elles dans leur quête de nourriture. Comme les cochons ou les chèvres, les brumbies sont accusés de détériorer les sols et de détruire l'habitat de la faune locale. "Il ne s'agit pas d'éradiquer les chevaux sauvages, mais de s'assurer que la population est maintenue à un niveau raisonnable pour le bien-être des chevaux et celui de la faune du parc", a commenté Andrew McNamara, ministre du développement durable de l'Etat du Queensland.

    Le problème n'est pas nouveau : on estime que l'Australie pourrait compter plus de 300 000 chevaux sauvages. En Nouvelle-Galles du Sud, des mesures ont donc également été prises pour limiter le nombre de brumbies dans le parc national de Kosciuszko. Mais au Queensland, c'est la méthode utilisée qui suscite la polémique. Car les chevaux ont été abattus par des tireurs depuis des hélicoptères. Une pratique barbare, pour l'association Save the Brumbies. "Souvent les tirs ne sont pas précis et certains animaux agonisent durant des heures. Parfois, les juments sont tuées et les poulains se retrouvent seuls, condamnés à mourir de faim", proteste Jan Carter, porte-parole de l'association. Sur son site Internet, Save the Brumbies affiche des clichés d'animaux abattus et encourage l'adoption des chevaux.

    Stériliser les juments

    Du côté des autorités, on affirme avoir choisi la méthode la mieux adaptée. Une position appuyée par la RSPCA, la société australienne de protection des animaux : "Comme le terrain est très difficile d'accès, c'est encore la solution la meilleure pour les animaux", confirme Michael Beatty, porte-parole de la RSCPA du Queensland.

    La RSCPA réclame cependant que le gouvernement mette en place un programme de stérilisation, une méthode déjà utilisée aux Etats-Unis. "Il faudra faire des injections aux juments. Sur le long terme, ce sera moins coûteux et plus humain", plaide M. Beatty. "Cela aurait dû être fait avant que le nombre de chevaux croisse à ce point", regrette Mme Carter, dont l'association milite pour l'interdiction à l'échelle fédérale de l'abattage depuis des hélicoptères. L'Etat du Queensland reconnaît envisager d'autres méthodes pour contrôler le nombre de brumbies.

    Marie-Morgane Le Moël

    Article paru dans l'édition du 14.03.08.

    http://www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/03/13/dans-le-queensland-australien-on-acheve-mal-les-chevaux-sauvages_1022416_3244.html?xtor=RSS-3244

  • Le commerce des peaux de chat bientôt hors la loi en Suisse

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    Jean-Marc Ducos

    jeudi 06 mars 2008 | Le Parisien

    Grâce à la mobilisation française contre les enlèvements de chats qui alimentent le commerce des peaux et fourrures, la Suisse va modifier la loi sur la protection des animaux. En attendant, des tanneries helvétiques continuent à exporter via la Poste.

    L'INCONTOURNABLE Brigitte Bardot, mais aussi le champion de Formule 1 et résident suisse Michael Schumacher et son épouse Corinna figurent parmi les signataires. Une pétition de 106 000 signatures franco-suisses sera déposée aujourd'hui au Parlement suisse, à Berne, pour demander l'interdiction du commerce et de l'exportation des peaux de chat. La fourrure des animaux sert à confectionner couvertures, manteaux, ceintures antidouleur ou garnitures de vêtement.

    Un commerce légal et autorisé jusqu'à présent chez nos voisins helvètes. La motion de modification de la loi a déjà été acceptée par le conseil fédéral, le gouvernement du pays. Une initiative de l'association SOS Chats de Noiraigue, un refuge pour des chats dits caractériels , venus de toute l'Europe.

    « Au moins 500 disparitions suspectes en Haute-Savoie »

    Cette révision de la loi suisse n'aurait jamais eu lieu sans le tapage organisé par la SPA de Thonon-les-Bains après avoir constaté « au moins cinq cents disparitions suspectes de chats » au cours de l'été dernier. « Ces disparitions continuent. On peut estimer que huit cents personnes ont perdu un petit félin en Haute-Savoie. Cette tuerie organisée doit cesser », implore Patricia Dolciani, la présidente de la SPA locale, qui a déposé plainte en novembre 2007 chez les gendarmes.

    Et de rappeler, en consultant ses épais cahiers où elle note tous les appels de détresse des propriétaires d'animaux perdus, que, le 20 juillet 2007, « quatorze chats ont disparu à Megève le même jour ». Même scénario à Neuvecelle où quinze matous ne sont jamais rentrés à la maison. Des collets ont été retrouvés dans ce village. A Morzine, encore, quinze chats n'ont plus donné signe de vie. Quatorze autres à Saint-Paul-en-Chablais. « Ce sont toujours de très beaux spécimens au pelage épais et intact », remarque Patricia Dolciani, qui pointe un doigt accusateur vers la Suisse où « l'on tanne les peaux de chat ».

    « Nous avons trouvé les preuves »

    Une information judiciaire a été ouverte au tribunal de Thonon et la gendarmerie de Haute-Savoie a déjà été saisie pour l'instant de vingt-quatre plaintes mais, devant « la sensibilité du dossier » et « le caractère affectif porté à ces animaux de compagnie », le colonel Olivier Kim a décidé d'organiser une cellule d'enquête baptisée Félin 74 avec six gendarmes pour « organiser tous les recoupements » et vérifier s'il s'agit bien de vol en bande organisée à destination d'un trafic.

    A Noiraigue, sur les contreforts ardus du Jura suisse, Tomi Tomek, 55 ans, une ancienne assistante sociale à la retraite reconvertie dans la défense du chat, est convaincue que « ce trafic existe ». Installée dans une ancienne ferme à l'écart du monde, elle héberge 263 chats en liberté dans cette grande bâtisse posée au milieu d'un alpage. « Pendant onze ans, nous avons cherché les preuves. Nous les avons trouvées dans une mercerie de Bienne qui vendait des peaux et nous sommes remontés vers les tanneurs. C'est un commerce indigne », s'émeut Tomi Tomek, la responsable de SOS Chats.

    C'est elle qui a aussi piégé l'automne dernier plusieurs tanneries en Suisse, facture d'achat ou d'exportation des peaux de chat en main. C'est ainsi qu'elle a réussi à faire expédier des peaux vers des pays européens où ce commerce est interdit. Elle reste convaincue que « des hommes de main enlèvent les chats partout et notamment en France pour les revendre aux tanneurs ». Tomi Tomek dit « savourer sa victoire grâce à la mobilisation de la France ».

    http://www.leparisien.fr/home/info/faitsdivers/articles/LE-COMMERCE-DES-PEAUX-DE-CHAT-BIENTOT-HORS-LA-LOI-EN-SUISSE_296111276

  • "Animal et Société" : compte-rendu du CVN de la rencontre du 14 mars

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    Ce vendredi 14 mars 2008, le CVA a été reçu une heure et demie  au ministère de l'Agriculture par Mme Soubeyran et M. Uhl à propos des rencontres "Animal et Société". Etaient présents : Valérie Sofroniades pour le CVA (qui a parlé des cirques), P. Athanaze pour l'ASPAS, J.P. Sidois pour Grand Bleu (delphinariums, captures...), A. Farrachi pour le CVN, une représentante de Pro Anima pour l'expérimentation et un représentant du végétarisme (consommation). Chacun s'est exprimé un quart d'heure sur son sujet. Concernant la faune sauvage, P. Athanaze est intervenu sur les chasses  traditionnelles cruelles (gluaux, tendelles, lacets) et moi (A. Farrachi) sur le statut de l'animal sauvage.

    Résumé : il est incompréhensible que les animaux sauvages, qui bénéficient depuis 1976 du même statut d'êtres sensibles que les animaux domestiques, n'en tirent aucun bénéfice et que le fait de les maltraiter ne constitue pas un délit.

    Il est scandaleux que certains animaux disparus (comme le tétras) ou menacés (comme le blaireau) appartiennent à la catégorie "gibier", et que des animaux sauvages dans leur milieu soient illégalement classés "nuisibles" par des instances territoriales trop soumises aux pressions locales (chasseurs, agriculteurs, etc.)

    Les conseillers nous ont écoutés et rédigeront une fiche de synthèse sur chaque sujet. Ceux qui reviennent le plus souvent seront remontés. On nous a précisé que le président de la République avait demandé que la question de la chasse ne soit pas abordée ! Toutefois, c'est la conseillère elle-même qui évoque la chasse à courre. Comme elle s'était montrée intéressée par la législation des autres pays d'Europe à propos des delphinariums, je me suis étonné que les veneurs interdits chez eux se réfugient chez nous, où le nombre d'équipages explose, et que les autorités ne limitent pas, comme elles le peuvent, le nombre des meutes.

    Comme il n'est pas certain du tout que nous puissions être retenus au débat, on nous suggère d'accompagner sur les questions dont nous sommes spécialistes les associations invitées (SPA, Fondation BB, LPO, ROC, etc.). Nous nous adresserons à la fondation BB, membre du Collectif. Les membres présents de CVA envisagent de faire leur propre « Grenelle » et d'inviter la presse.

    Armand Farrachi pour le CVN.

  • Animal et Société : L'analyse de One Voice du Grenelle des animaux

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    Quand on devrait se réjouir de l’organisation des rencontres « Animal et Société » dont l’objectif avoué est d’agir pour le bien-être des animaux en France, la seule observation de leur contenu ne laisse place à aucun espoir…

    Des rencontres organisées…

    Le Grenelle des animaux est organisé du 14 mars à la fin juin 2008.3 groupes de travail doivent se partager la tâche. Le premier doit débattre des statuts de l’animal, le second de la problématique de l’animal en ville et le troisième de l’utilisation de l’animal dans les activités économiques. Chaque groupe est présidé par une personnalité assistée d’un vice-président. Au sein de chaque groupe, des représentants de l’ensemble des acteurs impliqués : des représentants des pouvoirs publics, des ONG intéressées, et des secteurs professionnels concernés. Un tableau parfait… si ce n’est le détail du dossier de presse !

    Un premier paragraphe qui donne le ton

    Dès l’introduction, nul doute n’est permis : il faut défendre le bien-être animal mais : « en conciliant la préservation de notre patrimoine culturel et religieux et la protection animale » et en tenant compte « des réalités d’un développement économique durable ». Lu rapidement, ça sonne plutôt bien. Mais après réflexion : « préserver des pratiques » cela signifie qu’il va y avoir des exceptions.

    On comprend déjà que des compromis vont être fait. Évidemment, qu’est-ce que le bien-être animal face à la religion, la gastronomie ou les loisirs ? En une phrase, abatages rituels, foie gras, chasse, tauromachie et tant d’autres sont disculpés d’office. Oui, le bien-être animal doit être âprement défendu… sauf quand on a d’autres habitudes (sic) !

    Seconde restriction au bien-être : une économie durable. A priori cela
    ne semble pas contradictoire. Mais une économie durable ainsi exprimée n’est pas du tout synonyme d’une exploitation raisonnée et rentable des ressources. Elle ne signifie qu’une chose : faire des profits en vendant au plus grand nombre la plus grande quantité possible. La qualité du produit ? La santé du consommateur ? L’impact environnemental ? Rien d’économiquement intéressant… D’emblée, on sait donc que la qualité de vie des animaux de rente ne sera pas repensée en profondeur comme il le devrait. Du bien-être oui, sauf s’il n’est pas rentable…

    Revoir les statuts de l’animal?

    L’objectif du premier groupe de réflexion est rondement amené : il faut préciser les statuts de l’animal pour qu’il soit respecté et mieux protégé contre la maltraitance. Puis l’auteur précise qu’il s’agit bien de tous les animaux, c’est-à-dire : de compagnie, domestiques, sauvages et… utilisés en expérimentation !

    Déjà, considérant que les animaux de compagnie sont des animaux domestiques, on comprend que par le terme domestique, l’auteur a soigneusement choisi d’éviter le terme d’animaux de rente, engageant là « innocemment » le débat sur la terminologie de la domesticité. Car pour préciser de la sorte les statuts de l’animal, il va falloir redéfinir des catégories qui jusqu’ici n’ont jamais obtenu le consensus de la communauté scientifique… Par ailleurs, une catégorie totalement artificielle est créée, sans doute parce que son existence n’est aucunement justifiée, mais est nécessaire au vu d’un objectif non avoué : les animaux d’expérimentation.

    Cette catégorie, qui devrait être un thème de débat – il ne devrait pas y avoir d’animaux d’expérimentation ! – révèle en effet une intention douteuse : faire deux poids deux mesures. Il y aurait ainsi les chiens de compagnie et ceux de laboratoire. Les premiers protégés, les seconds torturés en toute impunité… Pourtant ce sont les mêmes animaux dans et hors des laboratoires. Seule l’étiquette qui leur a été collée dessus diffère ! On comprend mieux le flou terminologique. Cette catégorie est donc là pour éviter le débat.

    Plus loin, d’ailleurs, l’auteur explicite : « l’animal est un être sensible qui ne doit pas être utilisé de manière abusive. » La lecture rapide apporte encore satisfaction. Pourtant un terme est gênant : abusive. Ce terme vide la phrase de son sens. Un être sensible ne doit pas être utilisé. Voilà qui nous aurait suffi. Par un petit mot, une expression qui révèle la volonté de ne fixer qu’une limite totalement arbitraire, on comprend encore : il faut protéger tous les animaux… sauf… C’est ce que l’on appelle un leurre.

    Débattre de l’utilisation de l’animal dans des activités économiques

    Le troisième groupe de réflexion doit se pencher sur l’utilisation qui
    est faite des animaux, de l’élevage aux spectacles. Le cœur du problème.

    Les questions épineuses devraient y être abordées : cultes religieux, cirques, delphinariums, tauromachie, courses de chiens, combats de coq, chasse, élevages en batterie… Premier écueil : la présentation de la thématique est claire. La réglementation est déjà très développée (sic) et l’objectif de ce groupe est de trouver le moyen de la mettre en œuvre (sic). Oui, vous lisez bien, en France des spécialistes se réunissent aux frais du contribuable pour trouver comment appliquer une réglementation déjà existante !

    Mieux, la question est tellement problématique qu’en quelques lignes, on trouve un exemple de langue de bois digne de figurer dans les manuels scolaires : son rôle est de « mettre en lumière des actions à envisager ». En d’autres termes, la conclusion de ce groupe sera certainement : il faudrait projeter de peut-être appliquer la réglementation existante. Bien. On avance… !? Mais attention, le summum de l’absurde est atteint quand on découvre l’identité du président de ce groupe ! Il s’agit du président du groupe chasse au parlement ! Au moins on sait à quoi s’attendre. Le débat sera certainement très riche (sic)…

    L’animal en ville

    Seul le deuxième groupe semble tirer son épingle du jeu. Sa thématique ne laisse rien à redire. Améliorer la cohabitation homme/animal en zone urbaine est un objectif qui aurait dû depuis longtemps être prioritaire, de même que la commercialisation des animaux de compagnie. Reste à savoir les méthodes de régulation qui vont être envisagées. Espérons que ce groupe, au moins, aura l’ambition de changer les choses de manière radicale, comme l’exige la situation. La loi inepte bientôt adoptée sur les chiens dangereux laisse malheureusement planer un doute sérieux.

    One Voice a refusé d’être associée à cette manifestation. Forte de son expérience, elle sait que le bien-être animal ne sera pas changé par quelques tables rondes organisées autour de personnalités médiatiques. Seule la mobilisation citoyenne peut faire changer les choses pour que la condition animale en France soit repensée en profondeur.

    Ne légitimons pas la souffrance, supprimons-la.

  • Promesses au Grenelle des animaux ?

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    Démocratie participative au Grenelle des animaux

    Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, va lancer ce vendredi 14 mars les rencontres "Animal et Société", sorte de Grenelle des animaux qui se donne pour objectif la mise en place de mesures concrètes pour le bien-être animal.

    Le ministre de l'Agriculture a voulu ouvrir ces rencontres aux contributions des citoyens sur son site Internet mais celles-ci ne sont pas rendues visibles aux autres internautes. L'association L214 vient donc d'ouvrir son site pour que les participants puissent aller y déposer publiquement une copie afin que tout le monde puisse les consulter librement.

    Rendez-vous sur : http://www.l214.com/animal-et-societe/contribuez

    De quel côté se trouve le gouvernement français ?

    La position du gouvernement français sur des dossiers récents concernant le bien-être animal montre sa propension à suivre avant tout la volonté des filières d'élevage. Deux exemples :

                - La défense des méthodes intensives pratiquées dans la production de foie gras en autorisant secrètement et en violation de ses obligations européennes la poursuite de l'utilisation des cages individuelles pour le gavage des canards. En savoir plus

                - L'obstruction du gouvernement français dans les négociations sur la directive pour la protection des poulets élevés pour la viande qui a aboutit à l'adoption d'un texte validant les méthodes d'élevage intensif pratiquées en France. En savoir plus 

                - Concernant ces rencontres "Animal et société", la nomination à la présidence du groupe de travail "animal, économie et territoires" du président du groupe chasse à l'Assemblée nationale, Jérôme Bignon, est un exemple frappant de la partialité du gouvernement sur la question animale. Jérôme Bignon est également un des députés qui avait proposé l'amendement déclarant que "le foie gras fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France."

    L'ourse Cannelle qui cache la forêt

    L'enjeu majeur sur le bien-être animal se trouve dans l'utilisation des animaux dans l'élevage pour la production de viande, d'oeufs et du lait. Ce sont chaque année plus d'un milliard d'animaux qui sont mis à mort dans les abattoirs français, soit 3,5 millions par jour et ce dans la plus grande opacité ! Les méthodes d'élevages sont généralement à 80% des méthodes intensives où les animaux sont généralement entassés dans des bâtiments fermés (poulets de chair, poules pondeuses, dindes, veaux, cochons, lapins, etc.).

    Le gouvernement a t-il réellement le pouvoir et l'envie de remettre en cause cette industrie agro-alimentaire ?

    http://www.l214.com/communications/promesses-grenelle-des-animaux

  • Débat : l'ourse, le chasseur, l'homme et la bête

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    À Pau s'est ouvert le procès du chasseur qui a tué l'ourse Cannelle en 2004. À Paris, le ministre Michel Barnier lance les rencontres « Animal et société ».

    Possédez-vous un animal domestique? C'est le cas d'un Français sur deux. Êtes-vous végétarien? Protecteur de la nature et des bêtes sauvages ? Opposé aux expériences sur les animaux? La mort de l'ourse Cannelle vous a-t-elle indignée ? Les rapports entre les hommes et les animaux soulèvent des questions souvent conflictuelles. Jusqu'où protéger l'animal sans menacer certaines activités humaines et de très vieilles traditions, comme la corrida, la chasse à courre ou le gavage des oies?

    Régulièrement interpellé sur le sujet, le ministère de l'Agriculture a décidé de réunir les protecteurs de la nature, les éleveurs, les bouchers, les chasseurs, tous ceux que la vie et la protection animale concernent. La France a besoin de mettre un peu de clarté dans ces rapports entre l'homme et la bête. « Un même animal va faire l'objet de dispositions juridiques très différentes et souvent incohérentes, selon qu'il est de compagnie, d'élevage, animal de trait ou animal sauvage », constate Thierry Tuot, du Conseil d'État,

    On trouve encore dans le Code des communes des dispositions héritées de l'époque où le maire devait lutter contre les loups et autres animaux sauvages. À l'inverse, le Code de l'environnement l'enjoint de protéger la faune sauvage. L'affaire de l'ourse Cannelle a d'ailleurs montré combien la justice était embarrassée. Le chasseur a d'abord bénéficié d'un non-lieu. La Cour d'appel, au contraire, l'a renvoyé en correctionnelle pour « destruction d'espèce protégée. »

    « Un être sensible »

    Héritage culturel d'un vieux pays rural, l'animal actuellement relève avant tout du droit de propriété. C'est un bien comme un autre, un patrimoine, un objet. « Un bien meuble », mais « mobile », selon le Code civil, plutôt qu'un être vivant. Ressurgit une très ancienne question philosophique : l'animal considéré comme une machine contre l'animal, être souffrant.

    C'est désormais l'approche par le vivant qui l'emporte. « Tout animal est un être sensible et doit, en conséquence, être traité comme tel », stipule le Code pénal. Des directives communautaires ont été transposées en droit français. Les traitements cruels contre les animaux sont passibles de poursuites. Tout se tient: la lutte contre les trafics d'animaux domestiques ou sauvages, l'attention portée aux conditions de transports des bêtes et les techniques d'abattoir, les abandons d'animaux de compagnie, le traitement des animaux errants placés en fourrière.

    « Nous allons mettre tous les sujets sur la table », promet Michel Barnier. Le public sera consulté en mai et juin (1). Les débats s'annoncent passionnés et, déjà, des anti-chasse fulminent. La présidence du groupe de travail « Animal, économie et territoires » a été confiée à Jérôme Bignon, député UMP de la Somme. C'est un chasseur.

    Bernard LE SOLLEU.

    (1) Un site à consulter : www.animal-societe.com

    http://www.ouest-france.fr/Debat-l-ourse-le-chasseur-l-homme-et-la-bete-/re/actuDet/actu_3636-587619------_actu.html

  • Trafic : plusieurs centaines de chiens provenant des Pays de l'Est saisis par la SPA dans des animaleries et élevages de la Somme

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    Suite à une perquisition simultanée du 11 mars sur 6 sites (chenils, animaleries, élevages), la SPA est actuellement en train de mener une vaste opération pour saisir plusieurs centaines de chiens provenant des pays de l'Est dans des élevages et animaleries de la Somme.

    Il s'agit d'un trafic international d'animaux de compagnie, identifié par la Cellule Anti-Trafic de la SPA, qui a conduit notre association à mener cette opération de très grande ampleur.

    Après une collaboration étroite et efficace des services de police, de gendarmerie et de la SPA, la Société Protectrice des Animaux espère enfin sensibiliser le grand public sur les horreurs de ce trafic.

    Il est grand temps qu'une prise de conscience s'opère sur les réalités de ce commerce où l'animal est considéré comme un bien de consommation et dont les conditions d'élevage, de transport et de détention ne prennent aucunement en compte le fait qu'il s'agit d'un être sensible. Le seul moteur est le profit maximum à réaliser sur ces animaux. Ces animaux en souffrance, traumatisés, sevrés trop tôt, mal nourris, aux mains d'un personnel le plus souvent incompétent, sont l'objet d'une mortalité importante, et ceux qui survivent le font au prix de séquelles psychologiques et physiques. L'explication de nombreux abandons et de la surpopulation de nos refuges y trouve son origine.

    « Chaque année, 1 million de chats et de chiens sont produits pour le marché français. Le trafic d'animaux est le 3ème en France après les armes et la drogue. Ce commerce sans contrôle et sans éthique doit cesser. C'est un véritable scandale qu'il est urgent de dénoncer. Il n'est plus acceptable pour la SPA de se retrouver en bout de course de cet ignoble trafic, dans la nécessité de récupérer tous ces pauvres animaux, traumatisés, indésirables. Le gouvernement doit prendre des mesures au plus vite. Nous assumons notre mission tous les jours mais, devant de telles situations, nous atteignons les limites de ce que nous pouvons supporter. Il faut que nous soyons entendus et que le commerce des animaux de compagnie soit moralisé et professionnalisé. A 10 jours des rencontres « Animal et Société » la SPA tire la sonnette d'alarme et fera en sorte d'être entendue » déclare Caroline LANTY, Présidente Nationale de la SPA.

    Les animaux feront l'objet d'un bilan sanitaire, vétérinaire et comportemental avant de pouvoir être proposés à l'adoption dans les 56 refuges de la SPA.

    http://www.spa.asso.fr/20-actualites.htm